La nuit.
Oui.
c'est de cela qu'il s'agit.
Plutôt ce qui se cache là non loin des chimères humaines. Quelque chose d'ancien, de terriblement ancien et d'une puissance inimaginable. Quelque chose que je connais et que je respecte.
En fait nous nous respectons mutuellement, nos palabres ont cessés depuis quelques temps mais nos silences sont encore plus chargés de sens. J'ai longtemps cru que nous ne servions qu'à nous intrumentaliser et je savais nos buts différents.
Ils m'apparaissent à présent complémentaires. J'ai besoin d'eux comme ils ont besoin de moi. Ce n'est pas plus compliqué que ca et souvent, il faut se l'avouer, la vie se résume à cet éternel pas de danse.
Je respecte la bienséance. J'ai revêtu des atours non pas aristocratiques car je trouve cela ridicule mais j'ai tout de même opté pour une élégance raffinée et bien à propos.
On ne vient à cet endroit qu'à la faveur des ténèbres lorsqu'on se doit de commencer quelque chose de grand. Oui c'est du commencement qu'il s'agit et pour cet évangile en devenir, j'ai besoin des apôtres puisque j'en suis un messie trompeur.
J'ai beaucoup de souvenir ici, infiniment.
Certains sont de l'ordre des errances, d'autres clairement des erreurs.
Je suis plus lucide et ma main n'hésite plus.
Pas en cet endroit en tout cas car l'Ombre qui s'y cache n'hésite pas : si elle vous observe, c'est mauvais signe , si ses lèvres se desserrent, il est évidemment trop tard.
L'homme qui m'ouvre la porte n'est qu'un laquais, je lui jette un regard éteint sous mon feutre et mon long manteau noir. Moi même je suis presque déjà Nuit noire. Il s'inquiette de mon identité et je sais avec un sourire malicieux qu'elle même m'a déjà ressentie comme moi je la sens distinctement.
Sa signature électromagnétique est unique et totalement extraordinaire, elle ne saurait se soustraire à mon "regard" comme je ne me soustrait pas au sien.
Je serre fermement le pommeau de ma cane aristocratique, un simple apparat dont j'aime à m'affubler.
Vas dire à ta maitresse que celui qui fut le "Roi gris" est de retour.
Je n'ai pas besoin d'en dire plus.
Le titre parle de lui même plus encore qu'un quelconque pseudo ou que d'une carte teinté d'un liquide carmin qui augure...une lune sanglante.