Joanna Eleanore Weddin.

CARTE
D'IDENTITE

© babine

NOM : Weddin PRENOM : Joanna ALIAS ET SURNOM : Elle ne possède pas encore d'alias, en général on l'appelle Joe. AGE : Dix-huit ans. DATE DE NAISSANCE : 13 Janvier 1992. METIER: Serveuse au Grind Stone. NATIONALITE : Américano-suédoise. GENRE : Féminin. CLAN : Neutre. Pour le moment la mutante est indécise. Elle aimerait même oublier cette histoire de mutation.

Pouvoirs :

• Description : Un flux électrique continuel se dégage de ses mains. La demoiselle ne parvient pas à accepter ce qu'elle est et a toujours préféré cacher cette partie de sa personne sous des gants en plastique -sauf pour en changer, prétextant un besoin d'hygiène. Il lui est arrivé de brûler les extrémités de ses gants isolants, durant une période de stress relativement intense. Elle s'était retrouvée contrainte de quitter une salle en plein examen.
  Si elle se penchait sur la question, elle saurait qu'elle produit de 15 à 1 500 volts selon ses humeurs, à environ 30 mètres de distance à pleine puissance. Plus la distance est longue et moins l'importance de la décharge dure. Sa volonté, son travail sur elle-même joueraient beaucoup sur ses pouvoirs, hors elle ne pratique absolument pas ses dons. Il lui faudra encore du temps et des efforts sur elle-même pour atteindre un tel niveau. Elle pourrait rejeter des jets électriques sur des personnes si elle se concentrait, mais en général ils partent un peu dans tous les sens. Quand elle est calme il ne s'agit que d'étincelles. Prendre le contrôle d'une machine est encore bien trop ambitieux pour quelqu'un qui ne sait pas encore diriger avec précision sa puissance sur une personne. N'importe quelle personne possédant le même pouvoir qu'elle et étant plus expérimenté pourrait aisément se servir d'elle, retourner contre elle ses décharges.
  
  
• Niveaux de maitrise: Elle ne maîtrise absolument pas son don. Il lui est arrivé relativement tard -quand elle avait 15 ans, et elle n'en a jamais parlé à ses proches jusqu'ici (cependant certains ont découvert ses capacités malgré elle). N'ayant jamais laissé ses doigts sans protection plus de quelques secondes, elle ne connaît pas réellement ses capacités : Elle sait juste qu'à l'air libre des étincelles en jaillissent et qu'elles ont déjà provoqué de graves dommages -entre autres, l'explosion d'une machine à café qui a mené à l'importante coupure de courant d'un immeuble entier. Même si elle a du mal à se l'avouer à elle-même, elle espère au moins une chose : ne jamais finir comme La Torche, transformée en courant électrique humain. Peut-être un peu trop exagéré ? You never know...
  

Description Physique :

• Apparence : Physiquement, Joanna est une jeune femme extrêmement quelconque. Elle ne marque pas les esprits, on l'oublie vite. Elle a le don inné de paraître invisible pour les gens. Avantage ou inconvénient ? Personne ne pourrait le dire. Pas même elle. On ne peut pas dire qu’elle soit d’une beauté éblouissante, il est rare que quelqu’un ou quelqu’une s’arrête sur son physique d’une grande banalité. Son visage peut être comparé à un coeur mangé par de grands yeux gris pénétrants. Son nez est droit et fin, ses lèvres sont minces. Ses cheveux forment une masse blonche qui encadre son visage. Elle ne dépasse pas le mètre 70, une taille moyenne donc, même si elle peut paraître petite près des mannequins qui font dans les 1 mètres 80, tout droit sorties des magazines mensuels pour jeunes filles complexées ... Bref. Elle est menue, toute en finesse, mais pas vraiment gracieuse. Ses membres sont trop fins, elle n'a pas de formes. Elle est trop maigre. Une planche à pain. Elle cache son corps ingrat derrière de petites robes noires simples, mais lorsqu'elle travaille elle s'accommode tout de même de son uniforme : short noir et chemisette blanche.
  
  
• Signes Particuliers : Joe possède des gants fins en plastique transparent. Le genre de gants que les chirurgiens utilisent pour vous ouvrir les tripes, comme lui a souvent dit son frère, en plaisantant. Elle affirme à tous ceux qui lui demandent pourquoi elle les porte que c'est pour éviter d'attraper le dernier virus en vogue, au risque de passer pour une maniaque dérangée...
  
  

Caractère :

• Mental : Dans sa tête, c’est le chaos. Impossible pour le moment de vous dire clairement ce qui s’y trouve, si ce n’est un tumulte de questions qui l’épouvantent. Pourtant rares sont ceux qui s’en rendent compte. Bien sûr, beaucoup ont déjà été frappés par son étrange manie, ses mains toujours emmitouflées dans ses ridicules gants… Cependant, il faut dire qu’aux yeux des personnes qu’elle côtoie au quotidien –son patron, ses clients, Joe est une jeune fille bien dans sa peau. Relativement spontanée et serviable, elle apprécie contre toute attente le contact avec les gens, a toujours un sourire à leur donner pendant son service, quand il fait froid dehors et que le bar est plein à craquer. Elle aime quand on lui raconte des blagues, elle peut les ressortir quand elle trouve un moment à-propos. Elle aime partager ce genre de moment privilégier avec des gens de passage et des habitués : parfois elle en apprends plus sur eux par un regard que par quelques mots.
  Malgré sa joie de vivre apparente, si vous écoutez bien derrière son rire fluet, peut-être pourrez-vous entendre un fond de voix légèrement tremblant, légèrement hésitant, qui trahi le malaise qui l'habite. Car comme dans tout commerce, la réalité ne vaut pas la façade. Chaque fois qu'elle entend le mot mutant, son coeur fait comme un bond dans sa poitrine et manque de se briser. Chaque fois qu'on tente de lui prendre les mains aussi. C'est seule que Joanna fait face à sa mutation. Elle culpabilise, pense former un danger réel pour tous ces gens qu'elle apprécie. Sa mutation est à ses yeux une malédiction. Mais elle ne l'a pas choisie. Elle aurait aimé qu'on l'aide, étant incapable de lancer un quelconque S.O.S. Elle se dissuade de le faire chaque fois qu'elle jette un oeil à la télévision, elle ne voit que la colère qui émane de ces autres personnes qui la craignent. Ils doivent avoir raison après tout, non ? Mais s'ils l'aidaient peut-être les choses seraient autres ? Joanna ne sait plus. Joe ne sait pas non plus, perdue dans un paradoxe, entre deux brumes.
  Elle est consciente de l’existence de deux hommes pour le moins importants pour le « problème mutant ». Elle comprend l’un comme l’autre. Le professeur Charles Xavier est plutôt idéaliste, il cherche à faire cohabiter humains et mutants dans un climat pacifique. De son point de vue, Joe pense qu’il y a quand même un soucis : certains mutants ne peuvent pas se dévoiler totalement à la société, tant à cause des qu’en-dira-t’on que pour des raisons purement physiques -un pouvoir lourd à porter, comme le sien par exemple. Elle voit trop de limites à cette union pour la valider entièrement. Magneto, de son côté, s’avère nettement plus fermé : selon lui, un mélange est juste impossible, et les mutants se doivent de montrer leur supériorité face à ce qu’il désigne lui-même comme étant la «race inférieure». La mutante n’est pas extrémiste. Elle aime sincèrement certains humains et pour cette raison elle ne peut suivre sa pensée. Parfois la grandeur ne réside pas dans la force de ses bras, mais dans celle de son coeur... Enfin, elle n’est pas non plus qu’amour. Il faut avouer que parfois elle en veut quand même à ces gens qui déblatèrent des sornettes sur les mutants. Dès lors qu’ils sont nés ainsi et n’ont pas choisi leur condition, elle pense qu’il est injuste de les condamner simplement pour ce qu’ils sont.
  

Histoire :

• Talents Particuliers : Les cocktails ! Joe n'est pas barmaid mais elle vous fera les meilleurs cocktails au monde. C'est son frère qui lui a tout appris. Elle est passée maîtresse dans les plus succulents mélanges l'été dernier. Elle aime marier les parfums, les alcools, parfois en boire mais surtout en faire goûter. C'est parce qu'elle sait qu'il pleuvra des compliments quoi qu'elle fasse.
  
  
• Possessions : La mutante ne possède pas grand chose. Son patron lui loue une petite chambre correcte. Elle l'a décorée avec peu de moyens mais elle l'a décorée quand même.
  
  
  
• Biographie :
  Il n’y a rien à dire, tout à craindre. Tels étaient les mots de sa mère. Cette dernière s’exprimait dans un anglais maladroit, mais était toujours parfaitement comprise. Ce n’était pas une femme mauvaise, cependant son esprit était aussi étroit qu’une porte fermée à clefs. Native de Suède, Majken rencontra son mari par hasard, dans une boutique de musique : Il fredonnait une chanson des Smiths quand elle venait de tomber sur Hand In Glove en vinyle. Ils eurent deux enfants ensemble, et quittèrent l’Europe pour l’Amérique à la fin du siècle -elle souhaitait changer d’air, lui aspirait à retrouver ses parents.
  
  L’adaptation se fit sans accrocs pour leurs deux rejetons -ils étaient arrivés assez tôt pour ne pas perturber leur éducation. Svend et Joanna s’avérèrent deux enfants de nature à la fois calme et éveillée. Ils s’inséraient parfaitement dans le tableau de cette famille sans histoire. Une étiquette que le quartier leur avait attribué. Leurs paroles retentissaient encore dans sa tête. Les Weddin ont de si délicieux enfants. La première fois qu’elle avait entendu cela, Joanna crut que ses voisins avaient l’intention de les dévorer, son frère et elle. Peut-être n’eut-elle pas tort. Il est vrai qu'en un sens, à peine quelques temps plus tard, la société les avait mangés, avalés tout entiers. Mais qui aurait pu prédire le mal qui les aurait frappés ?
  
  Stockholm, Hiver 1998.
  La petite fille se souvenait de l'été, il lui semblait si loin à présent. Brillant et langoureux, le jour était séparé de la nuit aussi abruptement que peut l'être la terre de l'eau. Les couchers de soleil étaient plus rouges et plus intenses, les aubes plus blanches et aurorales. Dehors, il neigeait avec véhémence, laissant l'air se glacer dans une solitude froide. Svend et Joanna se livraient à une bataille de boule de neige sans merci. Seuls leurs rires tranchaient le silence de ouate qui émanait des rues. Sous la faible lueur des lampadaires, leurs projectiles allaient et venaient. « Rentrez. » Un seul mot suffit à mettre un terme à leur jeu. Obéissant à leur père, les enfants rentrèrent dans leur immeuble, prenant soin de retirer leurs bottes avant de passer la porte de l’appartement. À l’intérieur, des tas de cartons étaient empilés les uns sur les autres. Heureusement une alléchante odeur faisait vite oublier le désordre évident des lieux, embaumés. Majken leur ordonna de passer à table, et c’est ce qu’ils firent sans broncher. Dans un mois jour pour jour ils quittaient leur pays pour les Etats-Unis. Pourtant ils n’en parlaient pas. Le poste de télévision meublait les non-dits. Un énième reportage était diffusé à une heure de grande écoute. Toujours le même sujet; les mutants. Comme tous les soirs, Majken s'indigne tout en servant le contenu de sa casserole. « Quand on voit des choses pareilles dans le monde, plus rien ne m'étonne... » Leur père ne dit rien mais acquiesce d'un signe de tête, il est déjà trop occupé à remplir sa bouche de humanskot. Joanna est encore trop jeune pour comprendre, mais elle sait déjà qu'elle a peur de tout ce qui sort de l'écran. Des rumeurs courent sur l'Amérique. Elle serait infestée de ces étranges personnes. « Des erreurs de la nature. » parvient à dire son père entre deux bouchées.
  
  New-York, Printemps 2007.
  La toute première fois, c’est arrivé comme une fièvre : sans prévenir. Ça l’a frappée en pleine face. Ou plutôt en pleines mains. Toute la journée elle les avait senties moites, et au moment du coucher, son corps tout entier suait à grosses gouttes. Quelques minutes plus tard elle tremblait comme si l’océan glacial arctique coulait dans ses veines. Prise de panique, sa mère avait immédiatement appelé les secours et Joanna avait été conduite d’urgence à l’hôpital. Après deux jours d’observation, Majken ne dormait déjà plus. Elle délégua la lourde tâche de veiller sur Joe à son fils. C’est à lui que les médecins apprirent la nouvelle. C’est lui qui vit jaillir des mains de sa petite-sœur d’étranges lueurs bleues. « Le gène mutant a été décelé dans ses chromosomes. » C’est ainsi qu’on le lui a appris. Et très étrangement, ça ne l’a pas surpris. En revanche, la nouvelle en aurait surpris une de sa connaissance. Hors de question que leur mère l’apprenne. Le lendemain, Joanna était déjà sur pieds, l’esprit plus perdu qu’Alice au pays des horreurs.
  La façon dont Svend parla à sa mère l’impressionna grandement. Ses mensonges étaient si bien ficelles que durant un instant elle faillit croire elle-même en ses excuses. Même s’il se déchirait à mesure qu’elle réalisait ce qu’elle était devenue, son frère lui réchauffait le cœur. « Finalement ils ont découvert qu’elle a attrapé une infection aux mains. A force de se ronger les ongles jusqu’au sang et d’aller trafiquer la voiture avec Papa, voilà ce que ça donne… Le médecin a prescrit une crème et lui a conseillé de garder des gants pour éviter toute autre infection le temps que ses plaies se referment bien. » Il ajouta aussi, mimant la plaisanterie à la perfection : « Peut-être que si elle les garde elle arrêtera les conneries. »
  Elle reçut une gifle cette nuit-là, avant de se faire serrer dans ses bras par sa mère qui redescendait à peine sur Terre. Elle ne broncha pas, au fond elle la méritait bien. Dans la semaine qui suivit elle annonça qu’elle voulait rester dans l’appartement de son frère, dans lequel il venait de passer sa première année. Pour lui tenir compagnie. On n'objecta pas. Plus jamais elle ne quitta ses gants, s’autoproclamant traumatisée par les derniers évènements. Peut-être l'avait-elle vraiment été. « Tu en penses quoi ? » lui a-t-elle demandé. « Je pense que ce n'est que le début. Ce n'est rien encore, quelques étincelles... Les gants sont efficaces pour le moment, mais va falloir redoubler de prudence d'ici peu. »
  
  New-York, Automne 2010.
  La mémoire est un marécage. Il est facile de s'y enliser, en revanche s'en sortir est une toute autre paire de manches. Il n’y a plus de Joanna. Il n’y a plus que Joe. Mais Joe se souvient de Joanna. Elle se souvient de cet homme à la peau bleue qui se trouvait dans cette rue, tout près de Central Park. Dès l’instant où leurs regards se sont croisés, sa mère l’a ramenée contre elle et lui a caché la vue de ses mains pour la protéger de l’énergumène. Si à cette époque elle savait... Comme elle aurait honte d’elle aujourd’hui. De ce que sa propre fille a fait. De ce qu’elle est. Cette chose est incrustée au plus profond d’elle-même et elle ne peut pas en faire abstraction. Hors de question de retourner chez eux dans cet état. Pour éviter tout conflit et toute déception, Joe préfère encore se noyer dans le mensonge et se laisser submerger par ce dont elle est capable.
  Il n’y a que Svend qui sait. Elle n’a aucune idée de la façon dont il s’y est pris. Un jour, il est venu vers elle et il le lui a dit. Il lui a avoué qu’il le savait avant même que le docteur Coleman le lui ait avoué. Elle n'avait pas cherché pourquoi, Svend était ce genre de garçon qui aimait bien se vanter dans une plaisanterie -peut-être cette fois aurait-elle du le prendre au sérieux ? Quoi qu'il en soit, cacher une chose pareille n’est guère simple. La peur d’être découverte la tétanise toujours autant. Et s’il n’y avait que ça ! Elle a du quitter l’école, passer à autre chose. Elle ne sait même pas comment son frère a réussi à faire avaler à leurs parents qu’elle s’est inscrite dans son université. Pour l'instant le stratagème semble fonctionner, mais pour combien de temps ?
  
  Il est vrai qu'il ne faut rien de plus qu'une lame pour séparer le bonheur de la tristesse ;l'un est le jumeau de l'autre; et de ceci tous les sentiments extrêmes s'apparentent à la folie. Pourtant il devait bien y avoir un port, un rade, un ancrage pour ceux qui étaient ballottés sur cet océan. Pour la demoiselle tout se résume à son frère et à son job de serveuse. Mais parfois ces rochers ne suffisent pas. Quelques fois elles se déteste du plus profond d'elle-même. D'autres fois ce sont les autres qu'elle déteste. Parce qu'elle sait qu'ils ne l'aimeraient pas si eux aussi, ils savaient. Ce mêlange de haine et d'amour la détruit de l'intérieur. Elle se consume, mais paradoxalement elle survit. Parce qu'il ne faut pas baisser les bras. Parce que c'est ainsi. Puis parce qu'un jour, peut-être, elle comprendra pourquoi.

Merci Ampère, heureuse de faire ta connaissance !
Ouip pour le mot de passe -il me manquait, tiens !, j'essaye de me fixer sur le personnage et je me plonge dedans.