La question était inattendue, comme chacune des rencontres que j'avais faites dans ce bureau au confort spartiate. L'homme avait de quoi vous refroidir d'un regard mais paradoxalement, on sortait de ces entrevues avec lui emplie d'une force toujours nouvelle et plus ardente. C'était un putain d'orateur et son regard hypnotique semblait aller fouiller au plus profond de votre âme. J'étais venu pour un rapport de routine sur ma Mission sur la Cote Ouest et au bout d'une heure nous parlions philosophie et échangions des points de vue. Je lui racontais la rue et la désespérance d'une jeunesse mutante livrée à elle même, il me confiait des bribes d'espoir pour notre peuple, je finissais par y croire. Cet homme aurait pu convaincre un mort qu'il était en vie. Son magnétisme s'étendait bien au delà de la légende de son pouvoir. La question me scotcha.
Vous savez...il n'est pas un jour sans que je remette en question ce que j'ai appris la veille...Y'a un sens à tous ca, je me doute, je n'ai pas votre savoir ni votre puissance. J'ai du mal à concevoir ce que je serai dans deux jours, alors envisager le futur en ce qui me concerne moi et non "nous"...cette question me laisse perplexe... Un jour quand je serai fatigué d'avoir lutté et que je m'agenouillerai, je repenserai à cette question..j'essaierai de me rappeler ce que j'étais avant d'être épuisé et de la flamme qui m'animait alors. Peut-être y trouverais-je la force d'être encore celui que je fus pour avancer un peu. Non, Monsieur, dans 1 an, je ne me vois pas assis..il y a tant à faire qu'on marchera toujours...je ne veux rien fonder, rien faire pour imprimer mon nom dans l'Histoire, je nie cette histoire là, nous sommes de ceux dont l'Histoire reste à écrire, je serais un peu de cette encre mais pas la plume..je n'ai nul part où aller à part ici. J'en ai parlé à Mystique, vous êtes ma famille, comme toutes les familles, y'a des personnalités avec lesquelles on s'entend plus ou moins bien...mais on marche dans la même direction... Oui dans un an...si vous êtes notre étendard, sans doutes serais-je encore les armes à la main parce que si Dieu m'a donné ses pouvoirs, c'est pour les mettre au service d'une cause...pas la votre, je n'ai pas peur de le dire, la notre. Ca passe ou ca casse...ca a toujours été comme ca que je vois les choses...un monde qui compromise, c'est un monde qui s'affaiblit.
Il y avait d'autres raisons bien sûr. La plus grande des raisons se trouvaient au fond de ce couloir, l'entrevue avait duré longuement et j'avais plus ou moins eu ce que je voulais. Je restais et j'étais affilié au même département qu'elle. Il voulait que je me charge d'une partie du recrutement car parait-il j'avais "un don indéniable" dans ce domaine. J'avais fais mes preuves sur le terrain, certes. Je les comprenais dans leur solitude et leur peur : ils étaient nous, nous étions eux. Il fallait juste qu'on leur donne l'espoir et quelqu'un à suivre pour qu'il relève la tête. Magnéto était notre leader et je me l'avouais enfin, le mien. Chaque pas m'enlevait un poids sur le cœur le long de ce couloir sordide où les pensionnaires dormaient d'un sommeil qu'ils coloraient comme bon leur semblait, drogues, rêves, alcool..chacun carbure à ce qu'il désire, c'est une des rares libertés qu'il nous reste encore. Arrivé devant sa porte j'écrasais ma cigarette et resta interdit une minute. Que dire ? Salut ? Ca va ? Quoi de Neuf ? Merde... sept mois, ca fait long et j'ai probablement changé, surtout physiquement. Je me mis à sourire malgré moi, des questions de gonzesse, je m'encombrais de questions de gonzesses..Ah il est beau le Grand Gudge, Terroriste émérite de la cote Ouest en train de danser d'un pied sur l'autre devant la porte. Tain, je balisais plus que devant n'importe quel Agent du Bam. Je me décidais à frapper. Y'a rien de plus chiant que d'attendre devant une porte fermée dans la pénombre d'un couloir qui ferait passer celui de la Ligne Verte pour celui de DisneyLand. Fallait me rendre à l'évidence, où elle pionçait grave ou elle n'était pas là. C'était pas un problème, ouvrant mon portefeuille je fis ce que n'importe quel confrériste "intelligent" ferait dans le cas présent. Une serrure aussi classique se crochetait en quinze à trente seconde. J'en mis vingt ce qui n'est pas si mal au vue des statistiques. Je trouvais l'appartement vide.
Et merde.
Soit je retournais dans mes quartiers, soit je l'appelais. Je décidais de flemmarder un peu. C'était son univers..je veux dire son univers à elle. Ca me plaisait d'être ici, parce que mine de rien Louise n'était pas facile à apprivoiser et tout ce qui la touchait , elle, était plus où moins auréolé d'un mystère brumeux. Ici j'étais dans l'antre et franchement, je m'y sentais en sécurité. Une légende dit qu'on se sent invincible lorsqu'on ne se sait plus seul, je veux bien y souscrire. J'ouvrais son mini frigo et y trouvais des bières, ma marque, comme si elles m'attendaient...je devais me faire des idées, elle n'est pas sentimentale ou du moins elle ne le montre pas..M'attendrait-elle depuis tout ce temps ? Ben non..le retour au pays me rendait trop con ou quoi ? Un peu plus et j'allais chialer sur du Céline Dion ??? Ouvrant la canette, j'allais faire un tour dans la (très) petite salle de bain. Je m'absorbais dans la contemplation de mon reflet dans la glace. Cheveux long et barbe naissante, je ressemblais à un putain de leader Christique ! Et mes cernes...fallait que je dorme..ca c'était acquit.
J'ôtais mon t-shirt pour examiner la blessure que cet enfoirée du BAM m'avait infligé avec ca connerie de couteau de boucher. J'étais en train de nettoyer la plaie en voie de cicatrisation lorsque j'entendis du bruit dans le couloir.
Je continuais mon ouvrage tout en souriant discrètement, ces pas là...je les aurais reconnu entre mille.
Ampère Apprenti(e) de la Confrérie Expérimenté(e) Beta
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Il n’y avait qu’une seule chose à laquelle Ampère aspirait en rentrant cette nuit là, après sa rencontre avec Lichpin, c’était de se pelotonner sous sa couette, disparaitre aux yeux du monde le temps d’une nuit et laisser la chaleur et le sommeil alourdir ses paupières. A première vue, cela pouvait paraitre niais et simplet, mais c’était la stricte vérité. Après tous ces dangers, ces frissons et ses minutes d’angoisse, elle voulait dormir, rien de plus, rien de moins. Ironique n’est-ce pas pour le retour au bercail d’une aventurière toute vêtue de cuir…Marvel n’avait certes pas écrit le destin de Louise, il n’avait pas décrit ses retrouvailles avec sa demeure et les siens. S’il s’en était chargé, nul doute que le retour aurait eu bien plus de classe et de panache. Mais non, son histoire, c’était elle-même qui l’écrivait et elle le voyait simple, avec les yeux d’une enfant qui avait grandi trop tôt, avec les besoins d’une femme qui avait raté trop de choses dans sa vie. Elle voulait dormir. Pas de longue douche sous une eau brulante donc, pas de moment de réflexion en solitaire dans un lieu tranquille, un verre de bon vin à la main…ça c’était bon pour les films américains et les trop intellectuels. Mais pas pour Louise. Elle, elle allait se jeter littéralement entre les draps…Aurait-elle seulement la force de se déshabiller et d’enfiler sa nuisette ? Pas sûr, cela n’aurait pas été la première fois que terrassée par la fatigue et le stress accumulés d’une mission, la jeune femme se serait allée à choir dans son lit, oubliant même parfois d’enlever ses chaussures et rabattant simplement les couvertures sur elle. Ces jours là, elle n’était plus rien pour personne. Personne jusqu’au lendemain, où débarrassée enfin de cet harassement, elle refaisait enfin surface. Et cette nuit là, le scénario semblait vouloir se répéter.
Elle était fatiguée et lasse, malgré le fait que sa mission avait été auréolée d’un succès certain. Soutirer des informations à Linchpin n’était pas chose aisée et pour une fois, elle avait réussi à mener cette tâche à bien…L’homme était coriace, beaucoup trop. Elle avait misé gros en pariant sur la violence et l’attaque surprise. Ça avait tourné en sa faveur, ça aurait pu tout aussi bien tourner mal. Chacune de ses missions, c’était comme jouer à la roulette russe. Une chance sur six, ou parfois moins, de se prendre une balle perdue, un revolver posé sur sa tempe par des ennemis qu’on aurait pas prévus. Le hasard, la fatalité et le manque de bol. Ce soir là, ils ne l’avaient pas accompagnée mais elle savait qu’ils étaient constamment dans son sillage, prêts à la rattraper à la première erreur qu’elle pourrait commettre. Elle veillait simplement à ce que cela n’arrive pas, ou le plus tard possible. Nier que ses jours sur cette terre étaient forcément comptés revenait à se voiler la face. Live fast, die young….Laisse un beau cadavre alors ? Mouais, se prendre une balle de gros calibre dans la tête, sans doute que ça ne laissait pas une belle gueule.
Peu importait, elle s’en était tirée. Vivante, sa voiture sans une égratignure, garée de nouveau à présent entre les véhicules de la confrérie, et son lit qui l’attendait…Pour ce soir, on irait pas plus loin. Comme d’habitude, elle n’avait pas de paperasse à remplir, aucun compte à rendre à aucun supérieur…La seule femme à qui elle devait s’adresser n’était pas présente et Ampère ne parlait de ses découvertes qu’à elle exclusivement. La Sorcière Rouge. Plus qu’une simple supérieure, un véritable mentor pour la jeune femme, doublée d’une amie. En son absence, Louise assurait ses responsabilités et surtout elle s’attachait à mener à bien la périlleuse mission que la Sorcière Rouge lui avait confiée. Ce soir là, elle avait relevé le défi haut la main.
Tranquillement et en silence, elle arpenta les couloirs vides pour se diriger vers les dortoirs des apprentis. Vers sa chambre. Lorsqu’elle arriva, elle sortit machinalement sa clef, plus par réflexe et simple habitude que par désir réel, et l’introduisit dans la serrure. La clé de métal y glissa doucement et docilement, et l’instant d’après, la porte s’ouvrait. Louise en franchit le seuil, laissant échapper un long soupir de soulagement…Elle était arrivée. C’était fini pour aujourd’hui.
Ou pas.
Elle le sentit avant de le voir. Elle n’en était pas sûre. Ou bien elle avait d’abord senti les lumières allumées de la salle de bain et le flux inhabituel de l’électricité d’un circuit ouvert qui n’aurait pas du l’être. Elle avait laissé ses quartiers dans l’obscurité, elle en était certaine…Pas plus qu’elle n’y avait laissé d’âme vivante. Elle la voyait cette âme à présent, simple ombre qui rentrait dans son champ de vision.
Elle n’hésita pas. Elle n’attaquait pas pour tuer mais pour faire peur. Peu lui importait l’identité de cette personne, elle allait lui faire regretter d’être rentré dans sa chambre. Son espace et son lieu de recueillement. La seconde d’après, elle franchissait le seuil de la salle de bain, entrainée par l’adrénaline qui fuyait soudain dans ses veines.
Saisissait l’intrus par le cou.
Le collait brutalement contre le mur, ignorant superbement le bruit du choc de son dos contre l’armoire de la salle de bains.
Lui collait son Glock au dessus de la pommette droite sans plus de cérémonie.
Elle n’avait rien dit, ni prononcé la moindre parole. Mais elle sentit soudain. Pas le contact d’une peau chaude contre la sienne mais le métal froid d’un canon collé contre son front, tout près de sa tempe. Ses yeux s’écarquillèrent légèrement sur la surprise, tandis qu’ils dérivaient vers le regard de son adversaire, pour y trouver deux pupilles brunes dont l’éclat trahissait sans doute autant la surprise que les siennes.
Combien de temps dure le battement des ailes d'un oiseau, la chute d'une goutte de pluie qui s'écrase sur le pavé, la chemin complet d'une goutte de sang à travers le corps humain? On s'en foutait mais ça faisait toujours une bonne image littéraire pour signifier qu'un simple moment, même une fraction de seconde, pouvait avoir une importance capitale. Combien de temps s’était-il passé entre le moment où elle avait attaqué et l’instant précis où leurs regards s’étaient croisés ? Impossible à dire. A l’échelle du monde et de l’univers, une simple poignée de secondes sans conséquences…A une toute autre échelle, plus humaine, le temps s’était brusquement allongé, laissant les esprits perdre toute notion de leur propre existence...Perdue dans les méandres du temps, ou dans l’incrédulité, allez savoir, Ampère contemplait l’homme qu’elle avait aimé sept mois auparavant et qu’elle avait tenté de ne pas oublié ensuite…Son arme contre son front, la sienne si spéciale contre le sien, tous les deux figés comme des cons. Ce qui venait d’arriver dépassait l’entendant humain, et la mise en scène pathétique renvoyait les danses de Damien Jean au stade de chorégraphie de ballet, c'était tout dire.
« - Keneth. »
Elle n’ajouta rien, incapable de prononcer la moindre parole. Comme sur le papier, elle se sentait impuissante et maladroite, inapte à laisser une parole intelligente ou censée sortir de sa bouche. Alors elle fit la seule chose qu’elle savait faire, le seul moyen qui était en son pouvoir pour faire passer son message. Celui d’une femme qui avait attendu sept longs mois, qui avait sans doute souffert bien plus qu’elle ne l’aurait voulu, qui avait laissé un creux se former dans une carapace qu’elle s’était forgée. Ce con, il avait brisé les fortifications de son âme et avant qu’elle ait pu l’accueillir convenablement –qu’elle n’eut appris à le faire-, il s’était tiré, laissant la brèche ouverte à la douleur. Était-il seulement conscient que l’abandon était sans doute la pire des sentences pour elle et qu’elle ne le supportait pas ?
Certes, il était revenu vers elle, mais à sa façon. A un moment donné, il avait merdé. Elle voulait le lui dire et le lui faire comprendre. Son pouce ganté de cuir vint alors frôler le levier de sécurité du pistolet et le fit basculer adroitement, laissant l’arme libre et son index maitre de presser la détente. Le cliquetis insignifiant raisonna dans le silence comme un cri de colère. Une souffrance terrible et assourdissante hurlée avec le cœur…Puis elle respira doucement.
Cela valait bien tous les cris et les injures qu’elle aurait pu vociférer. Tous les coups qu’elle aurait pu lui asséner…Mais là, le silence était sa meilleure arme.
Kyle Keneth Nouvel(le) Apprenti(e) de la Confrérie Delta
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L'âtre du feu de cheminé, les regards miroirs passionnés, les mains caressant de longues boucles vertes. Les conneries qu'on voit dans des films et qui nous font sourire et lâcher des commentaires acides parce qu'on ne veut surtout pas s'avouer que, parfois, on aimerait bien juste essayer pour voir. Mon meilleur pote, un ami d'enfance, est devenu banquier à 18 ans et golden boy a 22...je crois qu'il se tape tous les mannequins du monde et qu'il se prend des bains de Don Perrignon. J'ai dealé a 12 ans, piqué ma première caisse a 15 ans et finit au gnouf à 18. Qui a la vie qui fait le plus fantasmer l'autre ? Bordel, répondez pas trop vite vous seriez surpris. A quoi peut rêver un mec qui a tout ? C'est simple à ne plus vivre d'ainsi soit-il et de rengaines quotidiennes..il voudrait la vie "trépidante" d'un terroriste comme moi. Ma vie est vachement trépidante, il est 2 heures du Mat', la femme que j'aime vient de me clouer sur le mur avec une violence que je lui ai toujours soupçonnée et me pose son flingue sur la tempe en guise de bonsoir....
Ca vaut toutes les putes du monde et les cascades de champagne du Grand Paris. J'aimerai me dire que ca les vaut, franchement , j'suis pas sur, sur ce coup là. Je suis fatigué que tout parte en couille à chaque fois, fatigué de ne pas avoir une once de satisfaction dans cette vie de merde, c'est peut être pour ca que je finis par l'idéaliser, elle qui m'a aidé à traverser sept mois particulièrement dangereux ? Est-ce qu'elle le saura jamais, ce que j'ai vécu là bas ? Non j'pense pas et puis d'façon, je ne suis pas là pour me plaindre. Même si elle s'en fout , je reviens pour elle avant tout parce que je lui avais dis que je reviendrais. J'étais paumé à l'époque, je sas où je vais à présent. Tout est dans le non dit avec Louise, il faut l'aimer pour respecter ca, sinon, vous ne faites pas de vieux os à ses cotés. Ce n'est pas une gamine contrairement à ce qu'on peut penser, elle est dangereuse, je veux dire "réellement", mais il faudra qu'elle comprenne que je le suis aussi. Je crois que mon psychogun sur la tempe peut l'aider à le concevoir.
Elle décide de nous laisser vivre, j'insiste sur le nous, c'est à sa guise car la confrérie aurait perdu deux excellents éléments. Ce ne veut pas dire pour autant qu'elle va me sauter au cou..fais chié. J'aurai franchement aimé.
Je dématérialise l'arme et laisse échapper un petit "tsss" en portant ma main sur la blessure à l'épaule. Elle m'a fait sauter deux points de sutures et le sang s'écoule à nouveau. Il va falloir que j'arrange ca car si, en plus, je salope son antre, elle va finir par me tuer pour de bon.
Je m'empare d'une serviette pour éponger tout en quittant la salle de bain. C'est dingue..nous sommes si loin et si proche ! Je n'arrive pas à lui adresser deux paroles...rien ne vient, c'est comme si tous mes discours ne pouvaient trouver une issue ou que les mots n'avaient plus de sens. Ca va finir par me foutre en pétard tant ca m'agace, j'ai une furieuse envie de fumer mais je ne suis pas chez moi...... non, vraiment pas en fait.
Je finis par me poser sur le siège de son bureau d'ordinateur. Elle reste dans l'encadrement de la porte, son arme toujours à la main. Je me balance sur le siège d'une manière un peu indolente avant d'oser un langage alibi complètement surréaliste.
Louise.... Tu as l'air fatiguée....j'aurais peut-être du appeler, les évènements se sont un peu ..disons..précipités à SF..Magneto m'a rappelé auprès de vous..définitivement.
Menteur. Pauvre con. Tu as décidé de rentrer pour elle parce que tu voulais la revoir, parce que la lame du Bameur est passée un peu trop près du cœur et qu'il te rappelle encore une fois ses exigences. Tu avais des choses à lui dire, pourquoi tu ne les lui dis pas là..tout de suite ? Parce qu'elle ne les entendrait pas..idiot...parce que ca ferait trop mal qu'elle ne les entende pas ..
La normalité. C'est quand on a peur de perdre ce qu'on pense avoir et qu'on a peur de se tromper sur ce qu'on croit savoir.
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Sujet: Re: Nothing Really Ends (Ampère) Sam 1 Jan 2011 - 19:28
L'arrivée de Kyle était pour le moins inattendue et imprévue, et Ampère mit un moment à réagir. Son arme toujours en main, elle regarda l'homme la contourner et s'asseoir face à elle. Il saignait, elle venait tout juste de le remarquer et à cette découverte, elle se contenta de froncer les sourcils. La blessure ne ressemblait pas à une simple égratignure, pas besoin d'être sorti de sept ans de médecine pour s'en rendre compte. La jeune femme ignorait ce qu'il était advenu de Kyle pendant les derniers jours et sans doute, ceci expliquait cela. Fourré dans un mauvais pétrin, incapable de donner des nouvelles pendant un temps...Cela ne l'étonnait guère, leur vie n'étant pas précisément un long fleuve tranquille.
Elle resta debout à le regarder, reactivant la sécurité de son arme et remettant le Glock à se ceinture sans rien dire. L'ancienne Ampère se serait sans doute inquiétée pour lui, aurait cherché à savoir immédiatement ce qui s'était passé, mais cette époque était révolue. Elle avait trop changé...Si Kyle voulait tout lui dire, il le ferait de son propre chef, mais ce n'était pas elle qui tenterait de le pousser à parler. Elle se retourna donc simplement pour ouvrir l'armoire de la salle de bains. Quelques secondes plus tard, elle lui refaisait face, un paquet de compresses à la main.
« - Laisse cette serviette, elle n'est pas propre. »
Elle se détourna un moment pour se laver les mains puis ouvrit le paquet pour prendre l'une des compresses stériles. Puis enfin s'approcha de Kyle, s'agenouillant à ses côtés et saisissant sa main et en ôtant la serviette avant de la balancer par terre. Avant de poser la compresse sur la blessure.
« - Je suis fatiguée. Et toi tu as un air horrible. »
Elle haussa les épaules comme si tout cela n'avait aucune importance. Bien sûr que ça en avait mais après tout, n'était-ce pas le destin qu'ils avaient choisi?
« - Si Magnéto l'a dit, alors. »
Son visage était fermé, sans émotion aucune. Elle se doutait bien que cette raison semblait un peu légère pour être réelle. Rentré comme ça, sans plus...Elle aurait forcément été au courant si cela avait été une décision officielle. Le mensonge de Kyle se lisait sur ses traits mais elle ne fit rien pour en savoir plus, laissant ainsi l'occasion au jeune homme de se rattraper à sa guise.
Tranquillement, elle prit la main du jeune homme pour la reposer sur la compresse, le forçant à prendre sa place. Puis sans prévenir, elle s'écarta, non sans avoir déposé un simple baiser sur ses lèvres. Le baiser de bienvenue non? Kyle n'était pas un intrus...Juste, elle avait surprise.
« -Je suis heureuse de te revoir. Et oh, jolie coupe. J'aime. »
Avec la gaité d'une foule suivant un corbillard. Pourtant elle ne mentait pas, cela lui faisait vraiment plaisir...Juste qu'elle ne le montrait pas.
Quelques pas en arrière et elle commença à se débarrasser de ses armes, sortant pistolet, lame tranchante et fouets dissimulés dans ses gants, les posant sur le bureau près de là où Kyle était assis. L'arsenal complet de la tueuse. Elle déposa également à leurs côtés le fameux disque qu'elle avait récupéré chez Lichpin et son portable. Avant de s'appuyer contre le bureau, attendant que l'homme prenne la parole, le visage indéchiffrable qui semblait vouloir dire: "tu vois, moi aussi j'ai des secrets".
Kyle Keneth Nouvel(le) Apprenti(e) de la Confrérie Delta
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Sujet: Re: Nothing Really Ends (Ampère) Sam 1 Jan 2011 - 21:05
Yeah, all those stars drip down like butter, And promises are sweet, We hold out our pans with our hands to catch them We eat them up, drink them up, up, up, up
Différente.
C'est certain, plus adulte inévitablement. Est-ce que c'est pour me plaire ? Non indiscutablement. Ce n'est pas que je déteste le changement moi qui ne tiens même pas au vent, mais de la voir si sérieuse, si froide, c'était comme si on venait de tuer le souvenir que j'avais d'elle et que je gardais au fond de mon âme pour tenir le choc et affronter les vicissitudes de ma vie de terroriste. Jadis, nous attendions un train tous les deux, je su dès lors qu'à présent, j'étais seul sur le quai de la gare. La confrérie l'avait bouffé toute entière, il n'y aurait plus de place pour "nous" et c'était la leçon amère de ce soir. La candeur et l'innocente encore perceptible dans ses moments d'abandon venait de se diluer dans un océan de sérieux. Certains auraient prétexté un mauvais jour ou la rancœur de cet abandon. J'étais assez lucide pour remarquer lorsqu'une personne était habité par une cause. Ampère l'était à présent. Même sa façon de se mouvoir était différente, elle occupait l'espace d'une manière efficiente allant à l'économie de mots et de gestes. Sept mois avaient suffit pour la radicaliser, elle m'avait dit qu'elle s'était vu confier certaines responsabilités, elle était à présent inaccessible.
Ses mots étaient cassant sans l'être, vides d'émotions et anonymes comme si leur destinataire importait peu. Ca aurait pu être n'importe qui. Bordel ! J'aurai PU être n'importe qui et pas un imbécile qui venait de se taper 22 heures de routes avec une blessure à l'épaule pour la retrouver. Un sentiment de mal être m'envahit. Je n'étais plus à ma place, ici dans cette pièce, j'étais chez elle et elle ne m'avait clairement pas invité. Je la laissais me soigner et acceptais sans le recevoir ce baiser fugace qui ne semblait pas avoir d'autre signification qu'un salut plus intime.
Tu rentres de mission je suppose, je ne comptes pas rester..je vais te laisser te reposer, j'ai pas dormis des masses non plus ces derniers temps, le trajet en route non stop, c'est pas le pied, les gens conduisent si mal que ca t'en file des envies de meurtre. Pour la blessure...on a le BAM aux fesses, c'est un mutant qui m'a fait ça, un chronopathe qui tenait la distance, match nul et un immeuble en moins. Je suis grillé à SF. C'est une histoire de dingue, ce gars cherchait ma sœur, j'sais pas pourquoi, mais une chose est sure à présent. Elle est vivante. Elle est quelque part à New York et je vais la retrouver.
Je me redressais en soupirant et partait à la recherche de mes vêtements, j'évitais de croiser son regard. Je suppose que j'avais une mine de déterré mais c'est le gout de l'amertume qui dominait ce soir.
J'suis content de te revoir aussi Louise.
..Même si ce n'est pas à toi précisément que je rêvais. On idéalise trop souvent, trop douloureusement. Il est dit que l'absence rend l'amitié plus douce et que la distance la rend plus chère. C'est sans doute vrai pour l'amour. Il y a toujours un fossé énorme entre le phantasme et le réel. Le réveil est toujours terriblement brutal. J'aimais une femme, je retrouve une Confrériste. Je n'ai pas le droit de me plaindre, c'est la voie qu'elle a choisi et je ne suis personne pour lui dire ce qu'elle doit faire ou être. Non je n'ai pas le droit de m'en plaindre. D'en souffrir, certes. Mais de la blâmer, en aucun cas, non.
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La blessure sur l'épaule de Kyle avait l'air inquiétante, le genre à vous donner envie de réfléchir sur la durée de la vie, trop éphémère et trop précieuse pour songer à se battre au nom d'une cause ridiculement vouée à l'échec. Ainsi que sur sa fragilité. Ils n'étaient pas immortels, une simple attaque portée au mauvais endroit pouvait leur ôter tout futur sur cette terre. Le matin, on se levait en pensant qu’on serait toujours là et le soir, on n’était plus…Une belle philosophie à la con mais qui semblait on ne peut réelle à cet instant précis. Et dans le cas de Kyle, l'attaque avait touché l’épaule mais seulement manqué les zones vitales…Ampère devinait sans peine qu’il avait dû frôler la mort de très près et qu’elle avait failli le perdre. Instinctivement, la jeune confrériste porta la main à son cou où le souvenir d’un fouet de lumière assassine avait failli lui ôter la vie à elle aussi, laissant sur la peau une importante marque. Une cicatrice qu’elle voyait tous les jours, à chaque regard dans chaque miroir, dans chaque vitre. Qu’elle voyait dans chaque regard, ceux des autres. Certes, ils prétendaient ne pas y faire attention et sans doute pour ceux qui la connaissaient, c’était la vérité, mais la marque était bel et bien là. Marque de honte sans doute, d’avoir perdu un combat mais aussi coup de fouet quand à la réalité des choses.
Kyle lui aussi semblait marqué. Si elle avait l’air fatigué, lui avait une mine de déterré etpas seulement à cause de son état physique. Comme si quelque chose s’était brisé en lui…Elle savait que son père était mort, maintenant elle apprenait qu’il avait échoué à San Francisco, qu’il avait retrouvé sa sœur ? Louise resta un moment muette devant tant de révélations, ne trouvant pas les mots pour exprimer ce qu’elle ressentait. N’étant pas complètement idiote, elle savait que son silence ne faisait qu’empirer les choses. Mais ça, elle n’y pouvait rien, elle n’y arrivait pas. Et ça, Kyle devait le savoir. Pourtant, au bout d’un moment, elle prit la parole, cherchant lentement ses mots pour être sûre de ne rien dire de stupide.
« Ecoute. Après tout ce temps…Je pense que l’on va devoir parler. De toi, de moi…De nous j'imagine. Pendant ces sept mois, les choses ont changé, pas forcément de la façon dont on les avait imaginé, c'est sûr. »
Elle s’essaya à un sourire, sans doute une pâle copie de ce qu’elle avait pu lui donner auparavant mais la lueur de ses yeux rattrapait tout le reste. Elle avait proposé elle-même une discussion…Alléluia, c’était plus qu’on n’aurait pu espérer, sans doute fallait-il y entrevoir dans cette proposition une nouvelle chance qu’elle se donnait pour eux…
« Mais pour l’instant, ce n’est pas le moment. Tu es blessé, ta blessure s’est rouverte…Je suis désolée, c’est ma faute mais depuis que je…enfin, depuis un certain temps, je garde parfois des choses ici, je ne laisse plus personne entrer… »
Elle se tut, laissant quelques secondes passer, histoire de noyer le poisson. Ces missions étaient censées rester secrètes et même à Kyle, elle ne pouvait rien dire. Elle ne se faisait pas de mauvais sang quant à ses intentions. Il comprendrait.
« Bref, tu es blessé, tu as besoin de soins et de repos. Et moi aussi, j’ai besoin de dormir. Je reviens de…Enfin oui j’ai été envoyé sur une mission. Ça s’est bien passé mais je suis vannée. Vraiment. Je tiendrais même pas devant le générique de Star Wars, tu vois… »
Une petite plaisanterie pour détendre un tant soit peu l’atmosphère qui en avait bien besoin.
« Si tu veux, je t'accompagne à l'infirmerie pour réparer ça...? »
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Age du perso : 35 Date d'inscription : 29/05/2010
Sujet: Re: Nothing Really Ends (Ampère) Ven 14 Jan 2011 - 13:30
Son sourire avait quelque chose de crispé, il avait du s'en passer des choses en sept mois. La vie n'est certes pas un long fleuve tranquille lorsqu'on est confrériste mais j'aurai espéré un accueil plus enthousiasme. Je m'étais trompé, sans savoir vraiment avec précisions à quoi je m'attendais au fond. La fatigue s'ajoutant au désappointement, je n'avais plus réellement les idées claires. Je savais observer et c'est sans doute ce talent qui me rassura un peu. Ses yeux, ils n'avaient pas perdu leur éclat, ce qui m'amena à la conclusion que si les choses avaient changés, elles n'étaient pas mortes pour autant.Il nous faudrait du temps, et nous n'en avions que très peu devant nous. Ça serait long et il faudrait voir à ne pas brusquer les choses.
« Ecoute. Après tout ce temps…Je pense que l’on va devoir parler. De toi, de moi…De nous j'imagine. Pendant ces sept mois, les choses ont changé, pas forcément de la façon dont on les avait imaginé, c'est sûr. »
Hum...on n'est pas des enfants, Louise, on peut parler..Oui. Et nous parlerons de nous même si les choses changent. On trouvera le temps, rien ne presse.
« Mais pour l’instant, ce n’est pas le moment. Tu es blessé, ta blessure s’est rouverte…Je suis désolée, c’est ma faute mais depuis que je…enfin, depuis un certain temps, je garde parfois des choses ici, je ne laisse plus personne entrer… »
Je finissais de réajuster ma chemise pendant qu'elle me parlait. A vrai dire, je n'aspirais plus qu'à dormir.
C'est rien. t'as pas à te justifier, t'es chez toi...j'aurai du prévenir, c'est tout.
Il n'y avait rien de négatif la dedans et aucun ton particulier. Juste une constatation sur ce qui me paraissait être juste. Mon sentiment de déception était en train de passer, du moins je m'évertuais à le refouler.
« Si tu veux, je t'accompagne à l'infirmerie pour réparer ça...? »
L'avantage d'avoir fait des études de médecine c'est qu'on peut s'occuper de ses petits bobos tout seul et puis je connais le chemin, je te rappelle qu'il y a sept mois t'as trouvé le moyen de me démettre l'épaule durant un entrainement...Je ne tiens plus debout non plus d'façon..
Je passais devant elle en me dirigeant vers la porte et je m'arrêtais à son niveau. Durant de longues secondes les mots ne me vinrent pas, toutes les fois où je m'étais préparé à cette confrontation, toutes les fois où je l'avais scénarisé et rien qui ne correspondait à pareille situation.
Ça va aller*.
Je ne parlais pas de moi et d'elle. Je parlais de nous. Je ne sais pas si elle comprenait véritablement le sens des paroles et la signification de ce que je voulais lui dire. J'ai fais ce qu'il me passait par la tête et d'un geste tendre , je lui ai posé la main sur la joue. Doucement je l'ai embrassé sans qu'elle ne proteste.
Bonne nuit, Louise.
Ce n'était pas la peine de vouloir plus. Ce n'était pas la peine d'en dire d'avantage. Elle avait passé sept mois à m'attendre, à présent je l'attendrai, elle. Une fois sorti de sa chambre je me fis la réflexion que c'était toujours lorsqu'on était privé de quelque chose qui comptait réellement pour nous qu'on réalisait combien elle nous était nécessaire.