Ampère Apprenti(e) de la Confrérie Expérimenté(e) Beta
Nombre de messages : 1566 Age : 40 Autre(s) identité(s) : Louise Saavedra, Látigo (Walhala)
Pouvoirs : création (latent), détection et contrôle de l'électricité, fouets électriques
Age du perso : 22 Date d'inscription : 16/08/2009
| Sujet: Looking for Sinistre Mar 28 Déc 2010 - 13:09 | |
| Rencontre avec Linchpin Ce soir-là, à l’heure où les dernières lueurs du jour s’évadaient de la terre, dans un endroit caché aux yeux du monde, une conversation secrète s’achevait. Dans un bureau à l’écart, deux lèvres pulpeuses et sensuelles, teintées d’une subtile couche de carmin, se mouvaient avec grâce au dessus du combiné. « Très bien Wanda, je m’y mets tout de suite…Bien sûr, je resterai discrète…Je te tiens au courant…Au revoir Wanda. » La main gantée de noir qui agrippait avec fermeté le téléphone reposa le combiné. Appuyée avec délicatesse contre le bureau, la jeune femme aux cheveux verts se releva d’un souple mouvement du bassin. L’heure était venue pour elle de se mettre au travail et la nuit tombante lui offrait enfin la couverture dont elle avait besoin. Il était temps de sortir. Tranquillement, elle enfila sa veste en cuir et réajusta ses cheveux dans une simple queue de cheval. Elle était prête, le jean près du corps impeccablement coupé, la chemise noire sans faux pli et les chaussures à talons. Habilement camouflée sous sa veste, une arme de poing, à sa ceinture, une dague tranchante et bien entendu, ses fameux gants mortels aux mains. Elle sortit du bureau et s’engagea dans les couloirs. Sur le chemin, elle ne croisa personne, la plupart de ses collègues sans doute cloitrés dans leurs chambres ou réunis dans les salles communes, lieux que la jeune femme évita à dessein. Pas le temps de perdre du temps en bavardage inutiles, la mission confiée par son amie et mentor ne le lui permettait pas. Quelques minutes après, elle atteignait enfin le garage. Un zigzag au milieu des différents véhicules et elle se retrouvait devant sa voiture. Une nouvelle, aux lignes élégantes et au moteur puissant, qu’elle venait d’acquérir plus ou moins…légalement. Disons que cette fois-ci, elle ne l’avait pas volée au coin d’une rue mais plutôt récupérée au marché noir. En tout cas, elle avait fait une excellente affaire, cent quatre vingt chevaux sous le capot, une excellente tenue de route et une liste de toute une gamme d’options diverses longue comme le bras, sans compter divers gadgets dignes de la batmobile qu’elle avait elle-même rajoutés. Elle se mit au volant, réajusta son maquillage dans le rétro comme une véritable star d’Hollywood et esquissa un sourire. Puis elle démarra en trombe et sortit. ***** L’atmosphère du club était étouffante, presque irrespirable, mais Ampère y avançait sans ralentir. Elle traversa le bar, ignorant les regards que certains clients lui lançaient. Sa haute taille élancée, ses courbes avantageuses et ses cheveux verdoyants, voilà qui avaient le mérite d’attirer l’attention. La jeune femme ne fit pas de pause au bar et ne consomma rien, se contentant de se rendre discrètement dans le fond de la salle. Dans un coin sombre, une porte modeste avec simplement un écriteau ˮaccès interditˮ qu’Ampère poussa sans ménagement et sans hésitation. Personne ne la retint. Puis elle suivit le couloir étroit et mal éclairé, digne d’une série policière américaine, pour trouver à la fin de celui-ci, une nouvelle porte qui s’offrait à elle. Elle tendit la main, attrapa la poignée et la fit tourner doucement…Rien ne se passa, celle-ci était bloquée. Ampère ne perdit pas de temps et sortit son arme. Visant la serrure, elle pressa la détente sans plus de cérémonie. Le verrou de la vieille porte sauta et d’un simple coup de pied, elle l’envoya valser. Puis elle pénétra dans la pièce. La pièce avait dû être dans un meilleur jour un bureau mais aujourd’hui, il s’agissait plus d’un entassement de vieilles choses, de trucs divers et de cannettes de bière. Et au milieu de tout ce bordel, un petit homme se tenait raide comme un piquet au milieu de la salle. Dans ses yeux, pas la moindre lueur de peur ni d’appréhension. « - Les gens civilisés tapent à la porte et attendent qu’on vienne leur ouvrir, Ampère. - Déjà il faudrait que cet endroit soit civilisé pour que je puisse me plier à cette règle, Linchpin. » Linchpin ne payait pas de mine, un monsieur tout le monde que personne n’aurait soupçonné ni remarqué au beau milieu d’une foule mais ce n’était pas le cas. Linchpin, la plaque tournante, le pivot, c’était son nom ou du moins celui que les gens utilisaient…La plaque tournante des informations à New York. Si vous aviez besoin d’un quelconque renseignement, il était sûrement en mesure de vous le fournir ou de faire jouer ses contacts pour obtenir ce que vous désiriez, pour peu que vous ayez l’argent qu’il demandait. Evidement, le contacter était un risque, vos propres informations ayant peu de chances, pour ne pas dire aucune, de ne pas se retrouver ensuite sur le marché. Le type était plus dangereux que son apparence modeste ne pouvait le laisser à croire et Ampère le connaissait bien. Ne voulant pas prendre le moindre risque, elle braqua l’arme dans sa direction. « - En réalité, je n’ai pas vraiment le temps de m’arrêter pour prendre le thé, bien que je doute que tu aies une quelconque intention de m’inviter. Bref, comme je suis pressée, on va aller directement à l’essentiel. - Si tu viens à propos du BAM, je n’ai pas encore eu le loisir d’avoir accès à des informations intéressantes mais j’y travaille. – C’est un sujet intéressant, je le reconnais mais je ne viens pas pour ça, je viens pour des informations sur Sinistre. » Il y eut un bref silence. L’homme avait sans doute déjà tout vu et entendu, mais Ampère semblait être parvenue à le surprendre quelque peu. Il écarquilla légèrement les yeux et laissa échapper un sifflement avant de reprendre. « - Laisse-moi te dire deux choses, en tant qu’a…ami, disons. Primo, si tu le cherches, tu rentres dans la cour des grands et deuxio, tu cours après une ombre. - Je suis au courant et c’est bien pour cela que je fais appel à toi. Crois moi, je préférerais être clouée au lit avec la grippe avant que d’être ici mais je sais que toi seul pourra me renseigner. - Je rêve ou tu passes des menaces aux flatteries ? - Si ça te plait de le penser. Mais le flingue, c’est plus pour ma sécurité, je sais dont tu es capable. - Tu me crois capable de tuer une belle femme comme toi. - Je ne crois pas, j’en suis sûre. - Et tu as tout à fait raison mais je ne suis pas non plus un monstre. Il me faut une bonne raison pour cela. Si tu as de quoi payer, mes informations seront les tiennes et ton argent vaut celui de n’importe qui. Mais je dois dire que pour des infos sur Sinistre, l’addition risque d’être salée. - Je crois bien que tu me dois quelques services qui allégeraient cette addition…Tu n’as pas envie de te montrer galant ? - Pas vraiment, ton accent argentin vaut le détour mais les cheveux verts, c’est pas mon genre. Que se passe-t-il, Magnéto ne te paye pas assez, c’est ça ? Ou vous avez des coupes budgétaires ? - La crise touche tout le monde, même celui du crime. On se serre peut-être la ceinture mais ça ne change rien au fait que tu me dois des faveurs, tu te souviens ? Tu te rappelles qu’à cause de tes infos foireuses que tu m’as refilé à dessein, j’ai failli y laisser la vie ? - Sinistre vaut bien plus que de simples faveurs. Quant à ce qui t’est arrivé, je ne suis pas responsable des infos qu’on me fournit. Des gens qui ont plus de fric que vous ont payé pour brouiller les pistes, tu étais au mauvais moment sur la mauvaise mission, voilà tout. Ce n’était en aucun cas personnel. - Bien sûr… » Ampère n’insista pas. Elle effectua un pas en avant et s’avança, menaçante. Sans attendre, elle fit appel à l’électricité de la lampe posée sur le bureau et en envoya un simple éclair dans le dos de l’homme. Profitant de cette douloureuse diversion, elle lui décocha un violent coup de poing, frappant l’homme au visage avec force. Il tomba en arrière, s’agrippant tant bien que mal au bureau et la jeune femme en profita pour lancer son pied dans un geste circulaire, frappant au niveau des chevilles de son adversaire. Il en perdit l’équilibre et s’écroula au sol. La seconde d’après, Louise était déjà sur lui et posait le canon de son arme entre ses deux yeux. « - Hum, ais-je oublié de dire que mon flingue faisait aussi office de carte de crédit ? » Linchpin eut un rire nerveux mêlé à une grimace de douleur, arrachant un simple sourire cynique à la jeune confrériste qui reprit la parole. « - Je sais que tu est fan du Fight Club, j’aurais pu le mettre dans ta bouche et te sortir une belle réplique du genre ˮavec un flingue entre les dents, on prononce que les voyellesˮ mais je suis moins originale, désolée. Une balle direct’ dans le cerveau, je suis sûre de faire mouche. Ah et bien sûr, essaie de te défendre ou d’appeler tes potes, et elle y arrivera plus tôt que prévu. - Ok, ok, j’ai compris. Tu veux savoir quoi exactement ? - Ca, c’est simple, je veux tout ce que tu sais. Ca implique aussi les détails. - Je veux bien mais…dommage, j’ai pas grand-chose. - Pourtant je croyais que l’addition risquait d’être salée. Si on demande une bonne compensation, il faut avoir quelque chose à compenser mon vieux. Alors tu veux revoir ta version des faits ? - Eh bien, ça dépend, si tu veux que je te livre Sinistre, que je te donne son adresse, son facebook et son 06…Ben, ça va pas être possible… - Quel dommage, j’aurais adoré le ˮpokerˮ, tu vois. Bon écoute, j’te signale que t’es placé du mauvais côté du flingue et que c’est moi qui contrôle la gâchette alors évite de dire ce genre de conneries. Tu as quoi pour moi alors ? Ne me dis pas que tu as perdu la main et que tu n’as rien... - T’inquiète, j’peux pas te livrer Sinistre mais p’être bien des gens qui bosseraient pour lui. Ensuite, je précise que j’ai rien d’authentique, seulement des soupçons et une vidéo…. - Une vidéo ? Tu titilles ma curiosité. Je t’écoute. - Bien. T’as entendu parler d’un groupe de fous furieux qui a défoncé un sex shop y’a pas longtemps ? - Vaguement…Attend, t’es quand même pas en train de me dire que ce groupe de malades a un lien avec Sinistre ? - Apparemment, ils cachent bien leur jeu. Il parait qu’ils enchainent les conneries mais qu’ils sont quand même dangereux. - Et comment tu sais qu’ils bossent avec Sinistre ? - J’ai mes contacts Ampère. Et je suis le meilleur, tu peux me faire confiance. - Si je te fais confiance là, c’est parce que mon flingue est braqué sur toi, tu vois ? - Ecoute petite… - Appelle-moi encore une fois petite et je te garantis que tu deviendras le meilleur…cadavre. Capiche ? - Ok ok, compris. Bref, tout ce que je peux te montrer c’est une vidéo de ces gars-là. La police les a cachées au grand public mais moi je les ai eues…J’ai mes contacts comme je te disais. - Mouais. Si mes souvenirs sont bons, la gueule de l’un d’entre eux est déjà rendue publique. Sa tête est mise à prix. - Pas faux, mais pas celles de ses complices. - Et toi, tu peux me les montrer ? - Si tu enlèves ton flingue de ma gueule et que tu te pousses, je le ferai avec plaisir. - C’est demandé si gentiment… » Ampère se releva doucement mais n’ôta pas l’homme de sa ligne de mire. Elle recula de quelques pas et laissa sa cible humaine se lever à son tour, pour se diriger vers un vieil ordinateur portable posé dans un coin. «- Que du matériel de pointe. ironisa-t-elle. - Je suis de la vieille école, je m’adapte difficilement. » Sur l’une des étagères, l’homme attrapa un cd et le mit dans le lecteur. Puis la vidéo se lança. Toujours sur ses gardes, Louise se focalisa sur l’ordinateur et observa en silence. Quelques secondes plus tard, sur l’écran, la vitrine du sex shop volait en éclats sous l’impact de la voiture qui fonçait droit dessus. Puis la bande changea, montrant une silhouette qui s'enfuyait puis le visage des deux lascars et… « - Stop. Met le en pause. Reviens un peu en arrière…Non en avant, sur le visage de celui-là…Encore un peu. Là, voilà. » Elle se pencha sur l’image figée et cligna des yeux. Puis ses lèvres s’entrouvrirent sous la surprise quand elle reconnut le visage de l’homme aux côtés du grand blond bien connu des services de police. Le brun à l’allure plutôt classe malgré le ridicule de la situation ne lui était pas inconnu. Ce type, elle l’avait déjà vu… «- Ca alors, mais qui voilà…Comment je te retrouve mon p’tit gars… - Tu le connais ? - Ca s’pourrait bien… » Elle n’ajouta rien et garda son regard braqué sur le beau brun, tandis que les souvenirs revenaient à sa mémoire. Ce type, elle s’en souvenait bien, oui. Une drague foireuse dans une boite de nuit, le vol d’un objet durement récupéré, une course poursuite plutôt catastrophique dans les rues de New-York…Alors comme ça, le petit con qui avait fait foirer sa mission avait peut-être plus d’importance qu’elle n’aurait pu l’imaginer. Comme quoi la vie vous réservait parfois de sacrées surprises…Puis la jeune femme étudia soigneusement le reste de l’enregistrement, imprimant bien les visages sur l’écran. Avant de reporter son regard sur Linchpin qu’elle n’avait toujours pas déverrouillé de sa ligne de mire. On ne prenait jamais assez de précautions avec ce genre d’individus… «- Ok, et donc…Aucune idée sur l’endroit où je peux les trouver ? - Pas la moindre, mais s’ils travaillent vraiment pour Sinistre, on pourrait tout aussi bien tenter de découvrir les codes de sécurité de la maison blanche, on les trouverait avant ces gars là. Sinistre n’a pas l’habitude d’engager des incapables même s’il faut avouer que ceux là sont quand même un trio de sacrés rigolos. Mais quoi qu’il en soit, rigolos ou pas, ils sont dangereux et si j’étais à ta place, je ferais sacrément gaffe. - Tes inquiétudes me vont droit au cœur…Mais quoi, je te parais pas dangereuse moi ? - Il ne faut jamais dire ce qu’on pense réellement à une femme, surtout si elle vous menace avec un flingue. - Tu es intelligent Linchpin. Très…Trop peut-être. Tu es aussi un beau salaud mais j’avoue que tu sais parfois te rendre utile. - Mon intelligence et mes talents vont être mon passeport pour la vie alors ? - Un sauf-conduit seulement. - Je le prends quand même. Mais m’éliminer ne te servira pas. Si tu me tuais, à qui irais-tu dem… ? - Si je te tuais, quelqu’un d’autre prendrait ta place, tu n’es pas irremplaçable. Bon, si tu n’as rien d’autre... ? - Eh non, désolé. - Retiens tes larmes, tu me ferais presque de la peine. Bien alors, je vais te laisser mais avant, j’ai quelque chose pour toi. » Son poing lancé avec force revint s’abattre brutalement sur la joue de Linchpin, avec un bruit terrible. Si elle ne lui avait pas fracturé la mâchoire, elle n’en était pas passée loin. L’homme s’écroula à ses pieds en gémissant de douleur. « - Désolée, ça n’a rien de personnel, ou si peu, mais je peux pas prendre le risque que tu me suives ou que tu préviennes tes gars…Et puis je crois que tu me dois bien ça. » Elle s’avança vers l’ordinateur et sans attendre, récupéra le cd et son emballage, avant de les ranger dans la poche de sa veste. Puis elle revint jusqu’à la porte, ou plutôt ce qu’il en restait. Elle la contourna tranquillement puis apostropha l’homme qui gisait par terre, à moitié inconscient. « - Ah, et Linchpin, pour le BAM, quand tu auras des infos, c’est quand tu veux. Tu sais où me joindre. » ***** Lorsque quelques instants plus tard, après être sortie par une sortie de service, Ampère remonta dans sa voiture, elle prit une minute pour envoyer un simple message à Wanda. Tiens une piste. J’appelle bientôt. Une simple pression sur la touche ˮenvoyerˮ et le message fila, traversant les kilomètres jusqu’à son destinataire. Puis la jeune femme resta quelques instants à fixer l’écran de son portable, le visage fermé. Voilà plusieurs jours que Kyle n’avait pas donné de nouvelles et elle commençait à trouver cela étrange, et même dérangeant. Pas qu’elle fut l’une de ces amoureuses transies et bonnes femmes étouffantes au possible –elle-même oubliait souvent d’envoyer des nouvelles- mais tout de même, cela commençait à l’inquiéter légèrement. * Qu’est-ce que tu fous, Keneth, hein ? * Seul le silence de l’habitacle lui répondit. Elle haussa finalement les épaules et ferma le portable d’un geste sec avant de le balancer sur le siège passager en même temps que le fameux cd. Puis elle démarra en trombe, peu désireuse de rester dans le coin et de se fritter aux collègues de Linchpin. Sa mission n’était pas totalement un succès mais elle avait déjà une piste…C’était déjà ça. Pour le reste, on verrait plus tard…
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