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 Une nouvelle année qui commence bien [PV : Crimson]

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MessageSujet: Une nouvelle année qui commence bien [PV : Crimson]   Une nouvelle année qui commence bien [PV : Crimson] Icon_minitimeMer 5 Jan 2011 - 10:40

Début de l'année 2011, c'était un Mercredi il me semble. Il était 21h et j'avais envie de me détendre un peu. Pour l'occasion j'avais revêtu un magnifique costume noir, avec nœud papillon. Le seul soucis étant que la veste et le pantalon étaient un peu trop petits pour moi, laissant donc apparaitre les chevilles et mes poignets. J'avais passé mon nouvel an à jouer au poker dans un tripot clandestin avec quelques gosses de riches et deux trois gangsters. Bien entendu les malfrats n'avaient pas appréciés de perdre et m'avaient tués d'une balle dans la nuque au fond d'une sombre impasse. Par bonheur, ce genre de détail n'a pas vraiment prise sur ma personne, il m'avais suffit de rendre le fonctionnement de mon cerveau indépendant du reste de mon corps puis de me soigner d'une simple pensé une fois les criminels partis.

J'aurais put les tuer, ou transformer leur vie en véritable enfer, mais j'avais décidé de les remercier pour m'avoir parlé, au cours de la partie, de l'endroit où je me rendais présentement. Le Blood Orchid, un bar sympa d'après leur dires, un peu huppé mais avec les plus belles danseuses de la ville. Ils m'avaient aussi avertis de la rude sélection qui était opérée à l'entrée de l'établissement, et de la carrure du physionomiste, c'était pourquoi j'arrivais ainsi vêtu de mes plus beaux atours. Lorsqu'il me vit, le vigile ouvrit grand les yeux. Je venais de passer devant une file d'attente que faisait bien vingt mètres et en plus je donnais l'impression d'avoir trop grandit depuis que j'avais enfilé mes fringues. Derrière moi les gens protestaient, et le gorille se levait de son tabouret pour me faire déguerpir. Levant les mains en l'air comme si je pensais que ça allait le calmer, je lui souriais avec gentillesse.

-Tu ne vas tout de même pas virer un des seuls clients de la soirée. Ton boss t'en voudrais non ?

Le temps de prononcer ces phrases et derrière moi les gens qui attendaient et râlaient leur impatience avaient tous disparus. Chacun s'était retrouvé chez soit sans savoir comment. Ils étaient tous au lit et en pyjama, au pire ils penseraient avoir été drogués, au mieux que c'était un rêve. Le pauvre vigile lui, se frottait les yeux, déjà il n'arrivait plus vraiment à se rappeler si il y avait eut du monde ou non qui faisait la queue.

-T'en fais pas mon grand, tu dois être fatigué.

Lui tapotant l'épaule de la main gauche, je lui tendais de la droite un billet de cents dollars. Bien entendu je n'avais pas un sous en poche, mais encore une fois, c'est le genre de détail qui m'importait peu, l'argent poussait littéralement dans mes poches, les bassesses du monde matériel n'était que caprices pour moi.

-Voilà pour ta peine.

Laissant le malabar se rassoir sur son tabouret, j'entrais enfin dans le bar, découvrant une magnifique ambiance. Le propriétaire des lieux devait s'être donné bien du mal et des moyens pour bâtir un endroit pareil. Puisque je m'étais amusé avec le videur, je prit soin de réajuster la taille de mon costard, et changeais mon nœud papillon en une cravate rouge au reflets noirs. Cravate dont, si l'on regardait de plus près, les reflets se mouvaient indépendamment de la lumière, donnant une impression semblable à une lampe à plasma. Je fis mine de réajuster mon col, puis palpais mon torse au niveau de la poche intérieure de la veste. Je venais d'y faire apparaitre assez d'argent pour passer une soirée inoubliable. Suivant les conseils de mes assassins, je me dirigeait d'abord vers le bar, prenant place et signalant, d'un signe de la main, au barmaid, que je voulais commander. Lorsqu'il arriva enfin vers moi je parlai exactement au bon volume pour qu'il m'entende parfaitement sans avoir à crier, c'était un petit tour de mon cru assez discret pour ne choquer personne.

-Apportez moi une bouteille d'absinthe et ce qu'il faut pour la préparer correctement !

Tout en parlant, je lui tendais trois cents dollars. Après tout, dans ce genre de bar, la bouteille d'un tel alcool devait bien valoir dans les deux cents, le reste ferait un généreux pourboire. Une chose était sûre, la soirée allait être bonne.

-Je serais dans la salle de derrière, envoyez moi un serveur.

Après tout, vu l'argent que je lâchai, j'avais bien le droit à un traitement princier. Je quittais donc ma place derrière le bar puis me dirigeait vers la salle numéro deux. Je pris place dans l'une des mezzanines, me mettant de sorte à pouvoir voir la scène de danse correctement. Le serveur n'allait pas tarder, accompagné de ma bouteille, de mon verre et de quelques sucres, et déjà on annonçait la prochaine danseuse. Il ne me restait plus qu'a profiter du moment, et pourquoi pas m'amuser un peu pendant les différents shows.
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MessageSujet: Re: Une nouvelle année qui commence bien [PV : Crimson]   Une nouvelle année qui commence bien [PV : Crimson] Icon_minitimeSam 8 Jan 2011 - 22:16





Quel genre de fou était-il, au juste ? Lui qui, d'un claquement des doigts, aurait pu s'ouvrir les portes de la rédemption plutôt que de s'ouvrir les veines dans un abandon total de son être tout entier au profit d'une femme qui, pour le capturer usait sur lui, sans s'en cacher, du pouvoir d'un Éros létal... Quel pauvre être était-il, à la fois si vivant et si pressé de regarder ce à quoi ressemblait la mort entre les chairs de sa maîtresse ?
L'impression de le tenir entre ses griffes était grisante, mais elle ne perdait pas de vue le fait que lui-même, en seulement une poignée de minutes, avait accompli le chemin que d'autres avaient parcouru avec mille peines, suant sang et eau dans l'unique espoir de l'atteindre elle, entité idéalisée à l'extrême; l'expression était bien ironique en l'occurrence. Leur eau, leur sang, c'était bien elle qui les leur avait pris, s'en délectant de mille façons. Tous s'étaient jetés à ses pieds à un moment ou à un autre, certains avaient perdu plus qu'un peu de leur fluide vital. Et la charogne féroce qui dormait en elle avait sur leur dépouille offerte un œil fatal et des crocs dont le venin s'emparait d'eux pour ce qui semblait alors être le reste de leurs jours.

Elle sentait avec une netteté suffocante la charge qui pesait dans l'air, cette force invisible et pourtant implacable qui les reliait, chacun à sa place, comme des siamois. Et l'ordre des choses ainsi bouleversé prenait des airs de normalité nouvelle. Il créait et détruisait des mondes à sa guise, et sans s'y prendre de la même manière, elle agissait de même – ces deux puissances conjointes donnant ainsi naissance à une réalité parallèle complètement fondue dans celle de tout un chacun et qui, nonobstant, s'en différenciait avec une vivacité inouïe.

La tension fut un battement de cœur palpable alors que le demi-dieu s'approchait de la succube, le divin et l'infernal se confrontant dans une évidence accablante, leur poids s'abattant comme un couperet sur l'écran filiforme entre leurs deux prophètes.
Des lignes de feu tracèrent des sillons électrisés le long de son corps alors qu'il effleurait à peine ses courbes, esquissant l'enluminure première d'un nouvel apocryphe tandis que la fille de Lilith, souriant avec une satisfaction néfaste, s'enivrait des coups furieux du tambour mortel dans sa poitrine. Ses yeux suivaient la course du serpent de flammes sur sa peau nacrée, et sans heurt, obéissant docilement à l'ordre muet qui leur était donné, revinrent à ceux qui illuminaient la face de Shemhazai comme deux brasiers où se consumait la frénésie du désir.
Par l'incantation des paroles proférées par la suite, le miroir sanguin des iris de la damnée, où couvaient les braises d'une démence analogue, s'enflamma à son tour.

Il la voyait femme, maîtresse interdite du divin, parce que c'était ce qu'elle était toute entière. Une tentatrice absolue que rien n'entachait devant lui car il était de l'essence de ceux qui tombèrent pour ses semblables. Une perle de luxure unique, parfaite, semblait-il, à ses yeux. Une chimère qu'il revêtait peu à peu de l'étoffe d'une impératrice toute-puissante, possédant tout droit sur lui. Le danger de sombrer dans un onirisme pathologique était imminent; elle saurait le dompter, mais lui paraissait tout proche de la rive d'un fleuve où il s'était trop de fois immergé sans manifestement en apprivoiser l'onde.
Derrière l'épais velours de la passion charnelle qui couvrait l'âme embrasée d'Argamane se dessina la forme gardienne d'un amour vigilent, maternel. Mais sa présence en retrait ne pouvait dissiper l'incandescente tension qui émanait de chacun d'eux.

Sans un seul mouvement de retrait, elle prit doucement la main de James dans la sienne, reposant sans emphase la cigarette allumée dans son cendrier.

- Fermez la porte, murmura-t-elle.

Comme elle s'y attendait, il ne se déplaça pas pour ce faire.* Et à peine le loquet se fit-il entendre qu'elle profita du manque d'appui et d'attention de son soupirant pour l'attirer presque contre elle avec une vigueur fulgurante, basculant son poids avec le sien pour le plaquer contre la surface solide du billard et d'un habile jeu de jambes, se positionner au dessus de lui, genoux de part et d'autre de ses hanches – moins d'une seconde plus tard, elle agrippait sa cravate comme s'il eut été pourvu d'un collier de soumission, son autre main couvrant ses lèvres pour retenir l'éventuelle expression de la douleur qu'elle venait très certainement de lui infliger (sciemment). Pas un instant ses prunelles n'avaient quitté les siennes, et elle le contempla un moment sans relâcher ses prises, penchée sur lui à quelques centimètres seulement, l'espace du respect qu'elle lui imposait d'une façon inédite, ses cheveux cascadant à son flanc comme pour éclipser leur échange de regards importuns qui ne viendraient pourtant pas.

- Je ne suis pas un rêve. Je suis aussi matérielle que Galatée, et vous êtes mon Pygmalion. La beauté qui vous émeut est certes le produit de votre esprit sur ce que vous percevez, mais moi je suis bien là, prenant possession de la liberté que vous m'avez jetée en pâture. Et croyez-moi...

Son sourire revint doucement alors que sa main qui couvrait la bouche de sa proie s'écartait en une caresse témoin de sa sensualité exacerbée, glissant comme une vague le long de la gorge offerte.

- … J'entends en user sans parcimonie.

Sa prise sur l'étoffe se relâcha quelque peu et ses mains expertes s'employèrent à la dénouer avec une lenteur toute calculée.

- Il y a un rite à observer lorsqu'on invoque la part de moi que vous désirez connaître. Je sens en vous la foi nécessaire à son accomplissement; d'ailleurs, elle n'est pas que spirituelle...

Dévoilant sur ces mots ses canines inhabituellement longues en un sourire rieur, elle acheva de détacher le tissu grenat et le déposa méticuleusement sur les côtés dans un geste empreint de solennité. Effleurant le pourtour de l'étoffe de la chemise depuis la nuque jusqu'au premier bouton, elle s'affaira avec la même indolence apparente à défaire celui-ci de son attache, procédant de la même manière pour quelques uns de ses frères. Son expression se fit alors plus sérieuse.

- Mais il n'appartient qu'à vous de décider si oui ou non, l'autel mérite votre idolâtre sacrifice, car je ne saurais prendre possession d'une offrande qui ne m'a pas été dûment consacrée.

D'un geste où la langueur laissait paraître l'appétit dévorant qui la rongeait, elle apposa sa paume sur la peau à demi dévoilée, remontant de la poitrine à l'épaule afin de dégager le textile près de la clavicule, plongeant de nouveau son regard dans celui de l'étrange fidèle qu'elle dominait.

- C'est à ce seul prix que vous entreverrez ce que je suis en mesure de vous donner en échange.

* vu avec le joueur.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Une nouvelle année qui commence bien [PV : Crimson]   Une nouvelle année qui commence bien [PV : Crimson] Icon_minitimeLun 24 Jan 2011 - 12:18

Je sentais ce frisson qui suivait le tracé de mes doigts sur son corps, contagieux, qui descendait le long de ma nuque alors qu'elle plantait de nouveau le rubis de ses yeux dans les miens. Oui, je m'abandonnais à elle comme je pensais qu'elle le faisait pour moi. Bien sûr, je me trompais, mais je rejetais la conscience de cette erreur, ne voulant en apprécier que le délice qui en découlait. Vint sa réponse, son ordre qui n'était, au fond, que le prolongement de mon envie. Alors j'obéis, sans me faire prier, laissant entendre le bruit superflu de la serrure pour lui faire savoir ma coopération totale, proche du dévouement. Je n'eut pas le temps de comprendre, déjà j'étais couché sur le billard, support peu confortable pour un tel échange, et elle me dominait de tout son corps. La surprise fut bien plus forte que la douleur, et sur sa main, mes lèvres entrouvertes ne laissèrent échapper aucun son. Je me retrouvais sans défenses, vulnérable au moindre désirs de la prédatrice qui déjà avait finit de me chasser, mes bras ballants, le long du corps, n'osant pas venir toucher ce corps qui pourtant semblait appeler mes mains tremblantes d'une envie trop grande pour elles.

Je ne pouvais prononcer un seul mot, fasciné par chaque expression qui parcourait son visage, chaque mot qu'elle prononçait. Je remarquais à peine sa main, habile, qui déboutonnait doucement ma chemise désormais bien trop encombrante. Une parcelle de moi, certainement a raison, me hurlait de fuir, de disparaître de cet endroit comme j'en étais si aisément capable. Mais ce n'était pourtant qu'une légère brise dans la tempête de mon désir, mon corps et mon cœur me fixant tout deux à cette table, à cette femme. Une pensée absurde, pas tant que ça, me traversa pourtant. Comment pouvait-elle me demander un consentement déjà tout acquis ? Pourquoi n'avait-elle pas déjà planté ses crocs en moi pour s'abreuver de l'élixir qui n'appartenait déjà plus qu'à elle ? Elle n'avait pas formuler de question, et pour y répondre je restais silencieux.

Enfin mon corps retrouvait le courage et la force de bouger. Ma main, un instant hésitante, vint doucement se poser au creux de ses reins, remontant lentement, trop peut-être, jusqu'à sa nuque. Il y eut un flottement, le temps d'un battement de cœur qui résonnait dans ma tête comme le tambour d'une armée en marche vers sa dernière bataille. Puis d'une délicate pression je la forçait à se pencher, à venir coller ses lèvres sur cette partie de moi qu'elle avait dénudé. Je m'offrais dans limites ni condition, le flot de mon sang serait pour elle intarissable. Une source infinie à l'image de mon amour pour ce qu'elle me laissait croire qu'elle était. La combler, même pour un instant, était tout ce que je voulais, tout ce qui importait. Il me semble que même sans mes dons, sans cette possibilité que j'avais d'y survivre, je l'aurais laissé me vider de ma vie, ne serait-ce que pour pouvoir lui offrir l'offrande que son essence méritait.

Mon corps se crispa en sentant les crocs pénétrer ma peau, mais pas un son ne sortit de mes lèvres entrouvertes, juste un soupir alors que la tension me quittait. Nos deux corps ainsi soudés, comme Argamane aurait-elle put ignorer le frisson qui parcourait mon corps sans vouloir s'arrêter. Ou encore les battements de mon cœur, de plus en plus violents, comme si cet organe, symbole d'amour pour certains, de force pour d'autres, cherchait à nourrir plus encore la danseuse. Je ne sais combien de temps la chose dura, peut-être quelques secondes, peut-être des heures. Le temps s'était suspendu, effacé, devant la préciosité du moment. Lorsqu'enfin les canines quittèrent ma chair, que la belle créature décolla ses lèvres de mon corps, de ma main toujours sur sa nuque, j'amenais son visage au mien, et ressoudait nos deux corps d'un baiser qui me semblait interdit. Je sentais sur mes lèvres la chaleur des siennes, et le gout âcre des quelques goutes de mon sang qui y trainait encore. Peut-être profanais-je le rituel qu'elle voulait m'imposer, mais peu m'importait, je la voulais.
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MessageSujet: Re: Une nouvelle année qui commence bien [PV : Crimson]   Une nouvelle année qui commence bien [PV : Crimson] Icon_minitimeLun 24 Jan 2011 - 17:11



Le mutisme était entendu, l'appel de la chair si puissant que comme un seul corps ils ne pouvaient que se comprendre et fusionner dans l'acceptation. Pourtant, extraordinaire était cette alliance, et s'il avait su la portée du geste, peut-être James aurait-il eu un jugement différent de ce qui se présentait à lui.
Suivant sans le moindre signe d'autorité le mouvement qui lui était intimé, la belle se cambra légèrement, la ligne de son corps cherchant à savourer la caresse qui lui était prodiguée, puis plongea doucement vers le creux de l'épaule et de la gorge de sa proie consentante, louve apprivoisée par un agneau amoureux, et comme on embrasse un être fragile, elle appliqua sa morsure sur la chair pâle d'où s'écoula lascivement le breuvage salvateur.

Ses crocs fichés dans le fruit défendu le déchiraient sans violence, et elle se délectait avec une patience pleine de dévouement du fluide écarlate, absorbant voluptueusement les soubresauts de la vigueur qui l'animait, s'en nourrissant avec une passion non contenue. Une longue vague de plaisir la parcourut, forçant ses jambes à se joindre à la silhouette qu'elles entouraient alors que son buste rencontrait son jumeau masculin, accentuant l'arc de ses reins.
Elle non plus ne sut combien de temps cela durait, elle se contentait de jouir de l'arôme métallique du sang, assorti de nuances plus subtiles que seule l'habitude lui permettait de percevoir, étirant légèrement la plaie de ses canines quand le flot se tarissait. Elle se sentait galvanisée par cet apport aux attraits mystiques, et aurait très certainement pu, si le vaisseau ne comptait pas, tout prendre sans une once de pitié ou de remord. Mais, bientôt, elle cessa de se repaître de ce miel vermeil aux accents jamais encore éprouvés, flattant une dernière fois ses papilles d'un reste fugitif qui roulait langoureusement sur la peau de son amant – car dès lors il serait considéré comme tel.
Et c'est avec autant de déférence qu'elle se plia au baiser qu'ils échangèrent ensuite, y catalysant toute sa reconnaissance, ainsi clamée mieux que par tous les mots que l'histoire du langage eût portés. De la même manière, le temps s'écoula sur eux sans les atteindre, comme une foule indifférente aux préoccupations obsolètes.

Caressant son visage d'une main, elle y recueillit sa nuque où suintait une larme rouge, et l'entraîna avec elle tout en se redressant, et séparant leurs lèvres elle logea son visage près de la source offertoire sans plus y toucher.
Joue contre joue, lui assis sur leur autel improvisé, elle enveloppant ses hanches de ses jambes, elle calqua son corps sur le sien comme pour parachever la signature du pacte qu'elle lui avait proposé, l'entourant de ses bras. Et c'est ici, quand ses traits dérobés à la vue du déchu retrouvaient une liberté d'expression qu'elle conservait pour de rares instants confidentiels comme un loisir solitaire, que sur eux s'afficha la vérité qu'elle seule connaissait. On y vit, sous le fard de la femme fatale, le visage de celle qui, durant toute sa vie, n'avait trouvé le sens de ses jours que dans la soumission. Celle qui avait toujours eu besoin qu'on lui montre la voie, qu'on lui dicte la forme à prendre, qu'on lui enseigne l'art de trouver la beauté dans l'abjection d'une vie qui, de prime abord, n'avait pas voulu d'elle, et avait tenté de la rejeter pour de bon.
En prélevant le cadeau que James lui avait accordé, elle recomposait une énième fois le cantique obscur qui lui avait permis de s'agripper à l'existence, et si cela n'avait qu'une faible signification pour lui, ou que celle-ci n'était que temporaire, pour Argamane cela voulait dire qu'il ouvrait la voie sur un autre sentier. D'autres que lui avaient donné d'autres clés, pour d'autres formes de cette même femme qui se blottissait contre son présent baptiste. Tous, selon un procès qui leur était propre, se partageaient son âme, lui permettant ainsi de vivre autant de petites vies, défiant celle qui voulut si tôt l'enterrer. Tous, sans forcément en avoir conscience, la consommaient suivant leur bon vouloir en échange de leur don, sacrifiée pour leur fantasme et forgée à l'image de celui-ci.
Un à un ils étaient venus à elle, exprimant par l'entièreté de leur attitude l'idée de la femme qu'ils voulaient qu'elle soit, et son prix était toujours le même : celui d'une autre histoire. Le tribut du sang payé, elle était leur jusqu'à ce que cette histoire prenne fin, par leur volonté ou par un biais plus tragique.

Ses doigts se perdaient dans les cheveux de James et elle sentait leurs deux peaux qui irradiaient, mais nul désagrément dans ce contact, au contraire. C'était comme côtoyer l'Éther, ses flammes bleutées à l'inexprimable chaleur, la sensation de s'oublier tout à fait dans l'immensité où plus rien n'existait, une ataraxie telle qu'elle en rêvait parfois après l'ouragan empirique qui la secouait lorsqu'elle se donnait à quelqu'un.

- Ces plaisirs violents ont des fins violentes... Dans leur triomphe ils meurent, tels la poudre et le feu, que leur baiser consume.

Elle avait incliné son visage, murmurant à l'oreille de James, sa bouche effleurant cette peau qui brûlait à l'unisson de la sienne. Et déjà, elle redevenait celle qu'il connaissait, défaite de cet instant de sincérité crue qui, aux yeux d'autrui, aurait quelque chose de terriblement mélancolique dans sa neutralité, l'image d'un parfait oubli de soi.
Ses lèvres goûtèrent la radiance qui s'offrait à elles une dernière fois, cheminant presque timidement vers leurs sœurs où elles s'attardèrent davantage. S'en détachant encore, la belle plongea ses yeux où vibrait toujours la même flamme dans ceux de James.

- Je n'attends rien d'autre de vous pour cette nuit. Mais puisqu'il s'agit d'un échange de bons procédés, considérez que je vous en réserve la suite et donnez-moi une raison d'accepter... votre invitation à dîner de tout à l'heure.
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MessageSujet: Re: Une nouvelle année qui commence bien [PV : Crimson]   Une nouvelle année qui commence bien [PV : Crimson] Icon_minitimeMer 26 Jan 2011 - 0:05

Si avant le temps c'était déjà arrêté mille et une fois au cours de cet entretient, désormais c'était le monde, toute la réalité dans son entièreté qui avait cessé d'exister, alors que nos lèvres étaient enfin jointes, scellant un marché dont je ne comprenais pas encore la portée. Mais peu m'importait l'inconnu, seule comptait la chaleur de ce corps contre le mien, de cette bouche soudée à la mienne. Si l'univers était né un jour, c'était d'une union semblable à celle que nous vivions. Il me semblait bruler plus intensément que le soleil et elle plus encore puisque je pouvait sentir ses flammes bruler ma peau. Et peu importait qu'Argamane mette fin a ce baiser, car malgré la douleur que cela provoquait chez moi, rien ne comptait plus que mon cœur frappant ma poitrine, dans l'apparent espoir de pouvoir rejoindre celui de la belle. Elle enfouissait son visage dans mon cou, je glissait mes mains dans son dos, l'une jouant encore, du bout des doigts, sur sa nuque, l'autre enserrant sa taille, la serrant contre moi comme pour la faire se fondre en moi.

Mon corps n'était plus que chaos, brulant et frissonnant à la fois. Grondant du désir d'en avoir toujours plus, et pourtant ronronnant de la satisfaction de ce qu'il avait déjà. Je ne savais, et ne sais toujours pas, ce qui m'arrivait, si ce n'était que cet état me terrifiait autant qu'il me comblait. Parfois je me surprend, alors que je repense avec mélancolie à ce moment, à songer que j'étais alors plus proche du véritable bonheur que je ne le fut jamais, avant ou après. La sentir ainsi, abandonnée à moi tout comme je l'étais à elle. Mais ce moment, trop fugace, devait trouver sa fin, comme toute chose en ce triste monde, bien que celle-ci fut plus douce que bien des autres. Entre tout les mots que la danseuse aurait put choisir, il fallut que ce soit ceux du l'Homme en personne. Cet auteur, trop grand pour n'être qu'un simple humain, qui avait sut raconter, toujours avec le mot juste, les méandres du cœur humain, William Shakespeare.

Je n'avais qu'une envie, l'embrasser de nouveau, mais ce fut elle qui s'en chargea, avec une timidité sous-jacente qui rajoutait encore au milles charmes que je lui trouvais. Cette fois-ci le baiser fut bref, trop bref, mais il semblait qu'il fallait qu'elle parle, et moi je me devais de poursuivre sur son corps mes caresses. Pourtant je m'interrompis l'espace d'un instant, écoutant ses paroles, mon regard vissé, encore et toujours, au sien, avec sur les lèvres le sourire de ceux qui ont entrevu le divin.

- Je n'attends rien d'autre de vous pour cette nuit. Mais puisqu'il s'agit d'un échange de bons procédés, considérez que je vous en réserve la suite et donnez-moi une raison d'accepter... votre invitation à dîner de tout à l'heure.

Ma première réponse fut une de venir, avec toute la tendresse qui m'animait, caresser doucement la joue de la mutante, laissant trainer ma main sur son cou, mon pouce dessinant le fin tracé de sa mâchoire pour finir par effleurer ses lèvres. Je retint, difficilement, un baiser, laissant mon doigt vagabond rejoindre ses frères sur la nuque d'Argamane.

-Sachez, d'abord, que vous pouvez attendre de moi tout ce qui vous est nécessaire. Et que cet échange, de mon corps au votre, aurait put se prolonger mille ans encore sans que je n'y trouve rien à redire.

je marquais une pause, et lâchais sa nuque pour recouvrir un instant de ma main la plaie dont elle était la cause. Lorsque je la retirais, il n'y avait dès lors plus que deux petites cicatrices, traces que je voulais garder du passage de cette chimère dans ma vie.

-Pour vous je peux être autant source de jouvence que corne d'abondance, et j'avoue, non sans une certaine malice, y avoir pris un certain plaisir. Mais je vous trouve injuste. Car il me semble vous avoir déjà donné bien plus qu'un raison d'accepter mon invitation, qui tiendra, je le craint, jusqu'à ce que j'expire mon dernier souffle.

En m'arrêtant de parler, je me redresser encore un peu, autant que je le pouvais, pour pouvoir sentir un peu plus encore l'intensité du corps de la danseuse. Lentement je me penchais à son oreille, à mon tour, et inspirait son odeur, les yeux fermer, la consommant comme l'opium qu'elle devenait pour moi. Puis mes lèvres s'attardèrent sur la peau de son cou, goutant ce gout de miel qui me semblait irréel. Enfin je lâchais un murmure, un souffler plutôt.

-Me voilà donc fou, pris d'un singulier amour pour une femme qui ne l'est pas moi. C'est ainsi, alors, que vous me dérobez de nouveau le peu de raison qu'il me reste...
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MessageSujet: Re: Une nouvelle année qui commence bien [PV : Crimson]   Une nouvelle année qui commence bien [PV : Crimson] Icon_minitimeMer 26 Jan 2011 - 3:21





Tels deux rubis dans leur écrin de velours sombre, ses yeux se fermaient au contact de la main du demi-dieu sur son visage légèrement empourpré où perçait ainsi la confidentialité du tumulte qui la submergeait presque. Les ailes noires de ses cils se déployant ensuite de nouveau sur le scintillement équivoque de ses prunelles pourpres, elle inclinait la tête pour accompagner le chemin de cette main chérie vers le couvert de sa chevelure ondoyante.

- Sachez, d'abord, que vous pouvez attendre de moi tout ce qui vous est nécessaire. Et que cet échange, de mon corps au vôtre, aurait pu se prolonger mille ans encore sans que je n'y trouve rien à redire.

Les mots du lord avaient une résonance exquise à son oreille conquise depuis longtemps déjà, et elle ne put que sourire tendrement pour exprimer à quel point elle aurait tenu, elle aussi, à ce que par la puissance sans bornes qui habitait ce prodige, ce miracle fait homme, leur danse dure mille danses, et mille autres, et mille autres encore.
Alors elle contempla l'exemple de cette puissance sur la chair – presque christique – qui lui avait promis la vie, et fut émue de voir que contrairement à sa première attente, le choix fut de préserver comme un sceau la signature de ses crocs à la place de ce qui s'apparentait un peu à une virginité perdue. Ainsi, tant qu'il la voudrait en lui, cette marque unique au monde serait la preuve du lien qui les rassemblait, comme d'autres portent un anneau – et comme d'autres, il s'en déferait lorsque sa volonté le lui dicterait, et déjà elle savait qu'elle ne pourrait rien contre cela, l'acceptant dors et déjà et faisant par là-même son propre choix.

- Pour vous je peux être autant source de jouvence que corne d'abondance, et j'avoue, non sans une certaine malice, y avoir pris un certain plaisir. Mais je vous trouve injuste. Car il me semble vous avoir déjà donné bien plus qu'une raison d'accepter mon invitation, qui tiendra, je le crains, jusqu'à ce que j'expire mon dernier souffle.

Il s'approcha encore, obligeant le corps de son amante à se cambrer davantage, et bien qu'il la serrât contre lui, lui dérobant ainsi un soupir d'aise, et que dans un élan sulfureux mais tout en langueur elle l'imitât, un réflexe mêlé au désir partagé la poussa a resserrer l'étreinte de ses jambes sur lui.
Elle garda le silence et ce faisant éluda toute question d'équité, car de toute évidence pour lui il n'y en avait pas. Il se sacrifiait par ses mots bien plus explicitement que par le sang, et si cela n'avait pas été évident jusqu'ici, en tout cas cela le devenait désormais. Là encore il n'était pas le premier à tenir un discours de cet ordre, mais dans sa bouche tout cela avait un sens tellement nouveau que la danseuse se sentit bien plus touchée, et d'une façon bien plus profonde que lors de toutes ces nuits où on lui avait tenu des propos enflammés qui répudiaient dieu et maître pour elle, rien que pour elle, sans pour autant y puiser le millième de ce que contenaient les mots de cet homme-là, précisément. Cette conscience qu'elle en avait était inexplicable autant que totalement, parfaitement vraie.
Sans qu'elle le décide, ses doigts plongeant dans la chevelure brune se resserraient tel l'anneau du python sur la nuque de James, et elle ne put qu'atténuer la crispation féline de son autre main aux ongles aussi puissants que des griffes de fauve, pas suffisamment pour éviter le début de leur léger crissement sur l'étoffe du vêtement.

- Me voilà donc fou, pris d'un singulier amour pour une femme qui ne l'est pas pour moi. C'est ainsi, alors, que vous me dérobez de nouveau le peu de raison qu'il me reste...

Avec la même force mal contenue, elle ferma les yeux, et sa respiration malmenée par la course effrénée de son pouls s'arrêta un instant alors que sa gorge se nouait. Elle perdait pied elle aussi, et sentait que la seule manière d'y remédier était de succomber tout à fait pour toucher le fond qu'il avait déjà atteint. Une lueur vague dans son esprit lui intima que la raison s'en trouvait exactement là où elle s'était premièrement égarée, alors que leur dialogue, avant tous les méandres qu'il s'était pris à former dans une spirale qui les menait vers des abîmes où régnait une égalité certaine, ne faisait que commencer.
Faisant glisser ses mains sur lui comme deux serpents blancs, elle reposa ses mains au devant de ses épaules afin de lui suggérer un face à face.

Elle contempla de nouveau ces yeux où étincelait l'éclat prodigieux d'un passé qui était le sien, alors même que James l'ignorait tout à fait. Elle réalisa alors combien cette rencontre s'élevait à une distance colossale de toutes les autres depuis le décès du véritable homme de sa vie, celui qui avait fait naître et avait détruit Crimson, celui qui l'avait façonnée plus que tout autre, dans toute sa vie déjà avancée. Elle réalisa combien James Braddock, dont elle ignorait tant alors qu'il lui semblait tout posséder de lui, incarnait pour elle comme le point d'orgue d'un cycle, la morsure de l'Ouroboros.
Le destin existait-il ?

La simple contemplation de ce regard qui recélait absolument tout, et pourtant n'usait d'aucune langue humaine, força les verrous de sa mémoire à céder sous l'assaut du souvenir, comme une déflagration. La rage éperdue des années réduites à un silence forcé éclata en elle, et alors qu'elle baissait brusquement le regard en expirant son souffle emprisonné, une larme, une vraie, noircie par ce « jadis » débordant et par l'artifice dont elle le couvrait, roula sur sa joue. Pourtant, il ne semblait pas qu'elle pleurait lorsque la seconde suivante, elle plantait de nouveau ses yeux à la brillance humide dans les siens.

- Cet endroit n'est pas le bon. Rouvrez la porte et portez-nous où vous le souhaitez.

Ses mains remontèrent fiévreusement en arrière de la mâchoire de James, avec une avidité prouvant son présent manque de contrôle.

- Je n'en ai cure, souffla-t-elle comme ultime aveu avant un abandon total dans la passion d'un baiser sans concessions.





La suite, jamais personne d'autre qu'eux ne la connaîtra, et chacun, ainsi, peut conclure de ce conte ce qu'il lui plaira.

Car il est des histoires dont la fin ne peut, et ne doit apparaître aux yeux des impies. Et s'il est vrai que l'âme, dans son infini mystère, survit à toute chose et poursuit, immortelle, son chemin à travers toutes les consciences, à travers toutes les choses que l'humain, si faible, est capable de concevoir, et bien au delà encore, alors il est tout aussi vrai que c'est ici que se clôt le récit d'une nuit qui, pour deux êtres unis, ne s'achèverait jamais, là où les prétendues créatures de Dieu ne peuvent concevoir que l'accomplissement ponctuel.

L'éternité n'a de sens que pour elle-même, et nul n'en élucidera le secret par les mots. Laissons ainsi la nuit courir à travers les mondes, et puisse-t-elle, dans son immensité que la lumière ne chasse qu'au cœur d'elle-même, sceller pour toujours la mémoire de l'androgyne sacré formé de deux corps, de deux cœurs, de deux êtres parfaits de leur complétude, enfin.


Et que pas un profane
n'en souille l'alcôve muette.

[RP CLOS]
Merci. =)
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