Into the cold, there's more than life (Havok-Cyke-Diablo)

Bien emmitouflé dans sa combinaison protectrice, caché sous un épais anorak et les yeux protégés par l’habituelle visière qu’il arborait en mission, Scott Summers scrutait l’horizon. Il se tenait debout, droit comme un i, les bras croisés et le visage fermé, contemplant simplement l’immensité qui s’offrait à ses yeux. Face à lui, des kilomètres de désert immaculé, des hectares sans fin d’une poudreuse pure et fine, vierge de toute intervention humaine. Ici, l’homme ne posait pas souvent le pied et la nature conservait encore ses droits, libre encore de la folie des guerres et des civilisations. Ceux qui venaient ne tardaient pas à repartir, personne n’était vraiment apte à survivre au climat peu indulgent et aux terres stériles, et les X-Men, comme les autres, n’étaient que de passage. Cyclope, en voyant toute cette nature sauvage, n’aurait voulu qu’une seule chose. Prendre les motoneiges avec son frangin et partir à l’aventure à deux, enchainer les kilomètres avec pour seules sensations la vitesse et la liberté, deux de ses plus fidèles amantes. A cette idée, les yeux du mutant, cachés derrière leur visière écarlate, pétillèrent l’espace d’un instant, teintés d’un soupçon d’amusement et un bref sourire apparut sur son visage. La petite Kitty, très portée sur la préservation de la nature et de la vie, aurait sans doute crié au scandale et l'aurait crucifié sur place s’il n’avait que serait-ce simplement suggéré l’idée. Les motoneiges polluaient, les sports extrêmes étaient sans doute à proscrire des habitudes humaines…Allez savoir encore combien de raisons elle pouvait leur trouver...

Un bruit derrière lui le ramena à la réalité, on l'attendait pour discuter de la suite des évènements. Derrière lui, ses coéquipiers se rassemblaient pour le briefing à l’abri de la carlingue du Blackbird. Ils étaient quatre, en comptant le leader des X-Men, une équipe plutôt menue mais qui serait suffisante. Quatre contre une chasse à l'homme qui avait débutée sur le sol américain. Du Cube, leur ennemi du jour, le dénommé Sauron, avait pris son envol vers des terres retranchées et plutôt inattendues. Les X-Men avaient perdu leur trace mais finalement, une nouvelle information avait surgi...De nouvelles coordonnées à explorer, une hypothèse à vérifier...les X-Men n'avaient pas perdu de temps et avaient filé à l'autre bout de la planète pour continuer la chasse.

Quelques minutes plus tôt, le quatuor avait sorti leurs motoneiges de la soute et préparé leurs équipements. Tranquillement, Scott les rejoignit et garda le silence lorsque Kitty expliqua les préparatifs comme une grande. C’était amusant de la voir prendre les devants, elle, si frêle enfant, face aux trois hommes qui se trouvaient en sa compagnie. Elle avait supervisé les préparatifs, tâche qui normalement revenait à Scott mais elle semblait y prendre plaisir, alors il l'avait laissée faire.

Lorsqu'elle acheva son discours en lui posant une question, il lutta un bref instant contre un sourire mais ne montra rien. Le visage rigide, il hocha simplement la tête en signe d'approbation.

« Non Kitty, je n’ai rien à rajouter. Sauf que nous partons. Gardez bien vos radios à portée de main et prévenez en cas de pépin. Les points de repère sont pas légions dans le coin, alors on va tenter de rester tous ensemble. »

Il fit signe à Havok de verrouiller le Blackbird et quand l'appareil fut complètement sécurisé et camouflé, il enfourcha sa motoneige et démarra. Très vite en tête, il guidait les autres au milieu de l'immensité. Pas trop vite non plus, il ne s'agissait pas de noyer les moteurs hein...Mais Kitty n'avait pas à s'en faire pour si peu, les frères Summers étaient calés en mécaniques et en conduite, il ne risquait pas d'y avoir d'ennuis de ce côté là.

Presque trois heures plus tard, ils atteignaient leur but, sans avoir rencontré la moindre embûche sur leur chemin. Tranquillement, Scott se mit à ralentir pour indiquer aux autres d'en faire de même. Déjà, quelque chose semblait clocher...Ils étaient arrivés, il en était sûr, mais ici, il ne semblait rien y avoir à chercher et encore moins à trouver.

Les sourcils froncés, Scott stoppa sa moto et descendit...

Une nouvelle mission s’offrait à Alexander, et elle n’était pas des moindres. Une virée en Antarctique se projetait à l’horizon, et cela avait le don d’enthousiasmer le valeureux Havok qui ne savait cacher sa joie de fouler la neige vierge de ce paysage. Bien sur il gardait en tête qu’il allait être en mission, mais pour lui les conditions dans lesquelles il allait évoluer étaient importantes : comme le voulait la phrase « esprit saint dans un corps saint », il pensait que l’environnement avait des répercussions sur l’avancée d’une mission et sur l’esprit des participants… C’était une pensée tout à fait hors sujet que lui seul pouvait se faire, à vrai dire il ne disait jamais ce genre de choses, pour éviter de passer pour un fou schizophrène. C’était alors le torse bombé, et moulé dans sa tenue de X-men qu’il avait allumé le Blackbird, chauffant les moteurs en le faisant gronder tels des lions affamés. Il n’était pas le chef d’équipe, mais apportait son aide à Scott son frère qui allait prendre les commandes de l’engin en manque d’action, et personne ne pouvait imaginer le plaisir que lui procurait cette nouvelle. Il allait enfin pouvoir piloter le Blackbird avec Cyclope, et cela n’était pas arrivé depuis des lustres. Scott avait alors fait son apparition à l’arrière de BLackbird, suivit de Diablo, puis de Kitty. Ils s’étaient tous trois munis de vestes et pulls pour pallier au froid qui allait les agressés une fois sur place. Havok quand à lui avait déjà posé ses affaires sur un siège, en arrivant quelques minutes plus tôt pour préparer le bolide. Scott s’installa sur son siège, et Havok mit en marche la fermeture de la passerelle. Il enclencha se ceinture de sécurité, et fit un annonce en poussant sa voix, d’un ton agréable et automatique :

« Attachez vos ceinture, et parés au décollage… »

Il lança un regard à Scott pour faire coïncider leurs opérations, puis le Blackbird prit son envol. Toutes ces vibrations, ces sensations de quitter le sol et de toucher le ciel : Havok ne pouvait pas demander plus, il était aux anges.

Après quelques heures de vol, le Blackbird avait atteint la zone prédéfinie dans les données du Gps. Une étendue blanche s’offrait à leurs yeux… douce et magique à la fois, la neige ne laissait présager aucun danger, et adoucissait l’esprit des X-men qui allaient souiller ce lieu innocent. Mais chaque X-men savait que le danger était partout et qu’il était maitre dans l’art de la furtivité. Une fois au sol, les X-men sortirent du Blackbird. Havok s’était occupé d’éteindre toutes les machines, puis avait rejoint les autres qui étaient déjà sortis, après avoir enfilé sa longue veste noire et épaisse, pour combattre le froid. Un air glacial et perçant agressait son visage, et ses cheveux dansaient sous un vent presque indétectable tant le froid masquait ses sens. Il enfila sa capuche entourée de poils, destinés à lui tenir chaud (quelle blague…) et enfila un masque de snowboard, pour faciliter sa vision des horizons, puis il prit les deux parties de son col de manteau pour les ramener devant son menton, avant de remonter la fermeture éclair. Puis en enfilant ses gants en laine, il s’approcha du groupe qui discutait de l’opération en cours. Il fallait repérer Sauron, cet être étrange qui s’était enfui du Cube… et il se demandait pour quelles raisons il s’était retrouvé dans un endroit pareil. Kitty parlait alors d’enjamber des motoneiges… et de soin, et de matériel de mécanique… Havok prenait en note toutes ces informations, dans son cerveau compressé par un froid glacial. Il n’avait qu’une hâte… commencer cette mission : la neige dont il rêvait devait être moins froide et plus axée « Boules de neiges et sapins blancs ».

Une fois la réunion terminée, Havok verrouilla le Blackbird sous les ordres de Scott, puis il monta à son tour sur sa motoneige pour partir à l’aventure. Scott était en tête du peloton, et Havok le fermait : à croire que les Summers étaient les chaperons de la mission… Il s’imaginait lors des soirées étudiantes Américaines, à surveiller un groupe de jeunes adolescents inconscients des risques de l’alcool… Il se perdait dans des idées totalement hors sujet… et pour cause, la route était longue et interminable. Havok n’en pouvait plus, surtout qu’avec la vitesse à laquelle ils roulaient il ne pouvait pas prétendre se réchauffer. L’argent qu’il dépenserait après la mission servirait à s’acheter un chocolat chaud et de bonnes friandises au caramel fondant… telle était sa décision !

Pourtant, trois heures de motoneige après, les X-men arrivèrent à destination. Du moins semblait-il puisque Scott avait entamé le mouvement de ralentissement en s’arrêtant le premier. Havok s’arrêta lui aussi, laissant ses 3 autres collègues devant lui, et scruta les environs. Rien à l’horizon… et cela ne semblait pas faire partie des plans. Connaissant Scott comme le fond de sa poche, il descendit à son tour de sa Motoneige et s’avança vers les X-men pour préparer la suite. Il dégagea son masque de la neige qui s’était accumulée dessus, puis il tendit l’oreille pour suivre la conversation. Difficile exercice, car il fallait faire en fonction de la température et du bruit du vent qui sifflait gravement dans leurs oreilles. Scott ne disait mot, trop nerveux et en proie à la réflexion concernant ce qui clochait ici. Kurt quand à lui entendit les Bips provoqués par sa radio et conseilla de retourner au Black Bird. Havok qui était tourné vers Scott, fit Volte face pour s’adresser a Kurt, interloqué :

« Ca va pas Kurt ! On vient de faire 3 heures de route, il doit forcément y avoir quelque chose à trouver ici (il scrute autour de lui d’un air douteux)…même si y’a rien autour de nous (il se retourne vers Cyclope) Scott… dis nous ce qui ne va pas. »

Havok ne le connaissait que trop bien. Cyclope ne parlait pas mais il n’en pensait pas moins. Sa réponse allait venir… du moins il l’espérait. Il jeta alors un œil à Kitty, pour savoir si elle avait une idée pour la suite… après tout l’avis de tout le monde importait lors de ce type de mission.

Pendant quelques secondes, les yeux mystérieux et écarlates de Scott suivirent les pas de la jeune Kitty qui prenait congé pour jouer les touristes, sans même se demander si elle avait réellement emporté un appareil photo avec elle…La demoiselle en était bien capable, experte pour passer en un rien de temps d’une pensée rationnelle et adulte à une gaminerie sans précédent. Le leader des X-Men se sentait agacé, non pas parce que la jeune femme venait de s’éloigner, encore qu’il aurait certainement pu y trouver à redire, mais bel et bien parce que cette mission semblait n’être qu’une succession interminable d’échecs cuisants. D’abord un coin retranché de New York, où leur cible avait semblait-il séjourné quelque peu mais où ils n’avaient découvert rien d’autre qu’une cabane abandonnée et des traces de son passage sans réelle importance. Et maintenant, ils avaient traversé plus de la moitié du globe pour se retrouver devant une nouvelle impasse ? C’est tout bonnement agaçant et surtout très désespérant, au point que Cyclope devait seulement compter sur son self control légendaire pour ne pas se mettre à hurler sa frustration et son énervement ou encore tirer une bonne rafale dans le néant, histoire de décharger sa rage une bonne fois pour toute. Peu digne d’un leader mais terriblement apaisant pour un homme et son quota de patience largement atteint…A cet instant, Scott se sentait particulièrement impuissant. Son équipe était bonne, ses membres compétents mais l’homme regrettait amèrement de n’avoir aucun détecteur de mutant ou de télépathe dans son équipe qui puisse leur indiquer clairement si âme humaine il y avait dans ce désert immense…Certes, avant de partir, il aurait pu demander à Emma de les accompagner mais dernièrement, leur couple battait un peu de l’aile. Pas qu’ils ne puissent faire abstraction de leurs sentiments respectifs et faire preuve de professionnalisme au cours d’une mission, mais ces derniers temps, il ne la voyait plus trop, la dame passant beaucoup de trop de temps à l’éviter. A moins que ce ne soit l’inverse et que ce soit lui le fuyard. Peu importait…d’ailleurs le simple fait de penser à sa compagne devenait source de contrariété et il préféra se sortir la blonde pulpeuse de son esprit pour revenir à ses coéquipiers qui attendaient ses ordres. Havok avait un semblant d’espoir vain dans son attitude et ses paroles, comme s’il anticipait déjà l’échec mais ne voulait pas s’y résigner, Diablo semblait vouloir être n’importe où ailleurs plutôt que paumé au beau milieu de nulle part, Kitty était…ailleurs. De son côté, Scott, pas plus que son frère, n’avait envie de baisser les bras et n’était pas disposé à partir tout de suite sans avoir rien tenté, surtout si cela impliquait de se coltiner de nouveau le long chemin du retour.

Cependant, les arguments des deux autres tenaient la route. Sauron se déplaçait vite et il avait besoin d’énergie pour survivre, énergie qu’il ne pouvait décemment pas trouver dans un tel endroit, et ce simple fait réduisait considérablement les hypothèses quant à la raison de sa présence dans le coin.

« Si Karl s’est arrêté là, c’est qu’il a du avoir un souci quelconque. Peut-être qu’il a fait une pause et que c’est pour ça que le Professeur a enfin pu le détecter. Prenez quand même vos jumelles et faites un tour rapide pour voir si vous ne trouvez pas quelque chose, on ne sait jamais. Ca vaut pour toi aussi Kitty. »

Le ton dur et sec ne laissait pas la moindre place à la négociation ou à une quelconque argumentation. La jeune femme n’avait spécialement l’air heureux de se retrouver là, mis à part pour la beauté du paysage, mais le X-Men n’avait rien à faire de ces états d’âme. Ayant donné ses ordres, le mutant se mit lui-même en quête d’un indice éventuel, descendant à son tour de son véhicule et explorant les environs à pied. La poudreuse s’enfonçait faiblement sous son poids, l’obligeant à faire quelques efforts pour avancer sans problèmes. Ayant trouvé son équilibre et confiant en son excellente condition physique, il s’éloigna agilement, parcourant le relief enneigé. Il gardait le regard lointain et l’esprit vif, examinant avec soin chaque parcelle de paysage qui s’offrait à lui, avide d’y découvrir le moindre indice.

La quête ne dura pas longtemps, quelques minutes lui furent suffisantes pour trouver les réponses à ses questions. Derrière une petite colline, après avoir suivi une simple piste où la neige semblait avoir été quelque peu dérangée, il remarqua une trace rouge tenue qui recouvrait le sol immaculé. Ici, le sang avait coulé, pas assez pour prétendre découvrir un cadavre mais suffisamment pour deviner qu’un homme, ou qu’un animal, s’était tenu immobile à cet endroit pendant un moment. Rapidement, Scott fit signe à ses collègues de le rejoindre et leur montra sa trouvaille.

« Il est blessé, il a du se faire mal en vol. Il a du aussi se reposer et repartir d’ici…On va peut-être finir par l’avoir ce salopiot. »

Horatio Caine, célèbre policier de Miami caché lui aussi derrière ses lunettes, n’aurait pas pu faire de meilleure analyse de la situation. Cela ne servait à rien de rester planté là plus longtemps, il était évident que leurs recherches finissaient dans une impasse. Seule bonne nouvelle, si le mutant était blessé, il n’avait pas pu continuer très loin, et ils étaient sans doute sur une bonne piste.

«Nous, on rentre donc au Blackbird voir les nouvelles, à moins que Kitty veuille finir son reportage pour le National Geographic. »

Le ton cynique du mutant envers la jeune femme ne cachait pas d’animosité particulière, juste un manque flagrant de patience et un excès de sérieux. On le lui reprochait souvent, certes, mais si au lieu de se comporter en véritable leader, il s’autorisait n’importe quoi et ne gardait pas les pieds sur terre, alors qui d’autre allait le faire à sa place ? Enfin…Heureusement, les gens avaient beau dire, Scott n’était pas stupide et savait parfaitement qu’il passait pour le trouble fête de service, mais cela lui importait peu. Tout ce qu’il voulait, c’était que ses hommes lui obéissent et si cela impliquait un coup de gueule ou un non redondant de temps à autre, il ne se gênait pas. Et cela marchait, très peu osaient contester son autorité, voilà qui lui suffisait amplement pour se sentir satisfait.

Néanmoins, il n’était pas non plus totalement dénué d’humanité et il était parfaitement conscient du rythme soutenu qu’il imposait à ses coéquipiers, ainsi que de la fatigue morale et physique donc ils souffraient. Mais ils n’avaient pas vraiment le choix. Rapidement, l’homme retourna à la moto neige, passant près de son frangin qu’il encouragea d’une brève tape amicale dans le dos, tandis qu’il lançait à la ronde quelques dernières paroles dans un ton plus amical.

« Allez, allons-y, et espérons vraiment que la prochaine sera la bonne. »

Comment ça, Scott était un casse-pied dépourvu d’une empathie quelconque ? La preuve que non !

Bon c’était clair. L’équipe avait de gros efforts à faire pour parfaire son esprit d’équipe, surtout si l’on considérait que chacun d’eux avait une personnalité bien distincte. Entre le chef professionnel que représentait son frère, une jeune ahurie et curieuse au sujet du monde qui l’entourait et un fanatique de la religion, Alexander était servit. Néanmoins lui faisait des efforts, il savait combien il pouvait être envahissant lorsqu’il se perdait à mettre un peu d’humour dans ce qu’il entreprenait, mais son frère était là, dans la même équipe d’intervention que lui, alors il était partagé entre le fait de s’en remettre à lui, et celui de se montrer différent : parce que oui, Cyclope ne plaisait pas à tout le monde, et Alexander y voyait une sorte de compétition malgré ce qu’il pouvait penser de lui. Un mélange d’admiration et de honte d’être près de lui, car étant le plus jeune des deux, il passait toujours après, en cas e besoin il pouvait être une roue de secours efficace et il savait, mais un jour allait il parvenir à être l’un des membres effectifs d’une équipe ?

Le faible entrain auquel il avait eu à faire de la part de ses collègues, il s’y attendait. Et pour ainsi dire, cela ne le touchait que très peu. Tant pis s’ils ne partageaient pas son avis, lui savait ce qu’il valait et il ne lui en fallait pas plus pour le satisfaire. Ainsi lorsque Scott envoya l’équipe explorer les alentours, Havok fut l’un des premiers à prendre sa route, avec toute la concentration qui le caractérisait, et le rare sérieux dont il savait faire preuve à ses heures perdues. Il marcha dans la neige, au gré du vent, foulant le sol onctueux de ses chaussures de super héros. La veste ne tenait pas en place, alors il devait sans cesse la tenir fermée avec ses mains, emmitouflées dans des gants épais. Sa capuche entourée de poils attrapait les flocons de neiges qui l’attaquaient du ciel, pour finir sur les parties découvertes de son visage. Son masque lui protégeait uniquement les yeux, et lui permettait de voir au loin, pour déceler des indices, ou des faits qu’il serait bon de noter. Si seulement il pouvait être le premier à ramener une information aux autres, concernant leur cible, il aurait été en capacité de prouver son talent et son titre de X-men, une bonne fois pour toute. En attendant son regard effectuait un mouvement panoramique de gauche à droite, apercevant à l’extrême droite Kurt, et à l’inverse Scott. Chacun avait prit son chemin, pour analyser les lieux, Alexander avait donc bien eu raison, il y avait forcément quelque chose à faire ici, même si Sauron était ailleurs. Et finalement Scott aperçu une tache de sans, récemment fusionnée avec le sol glacial de ce lieu pour le moins infernal. Il n’y avait aucun doute, aussi lorsque Scott rassembla l’équipe autour de lui, il fit part de ses conclusions. Tout le monde était pour le moins d’accord. Il allait falloir rejoindre le Black Bird, pour poursuivre les recherches. C’était donc avec vigueur et entrain que l’équipe se mit à chevaucher les Motoneiges pour aller à toute vitesse rejoindre le bijoux sacré des Summers. Cette mission allait être difficile, c’était couru d’avance, mais là, elle devenait digne des casses têtes les plus grands jamais rencontrés. Alexander sentait sa patience lui fuir entre les doigts, et pourtant il ne disait mot, pour ne pas altérer l’esprit sérieux qui régnait au sein de l’équipe, mais il n’en pensait pas moins.

Trois heures plus tard, ils arrivèrent alors devant l’oiseau Summers et tout était sur le point de s’accélérer. C’était un peu comme leur cœur depuis le début de l’aventure : dans le froid tout était calme, plat et inquiétant, alors que dans le chaud, tout allait rapidement, avec fougue et entrain. Havok était sensible à ce genre d’idée, et quand il le pouvait il se laissait aller pour analyser cette situation… bien sur, à ce moment précis il ne pouvait pas se le permettre, mais en tout les cas, c’était une chose à savoir. Il fut alors le premier à ranger sa Motoneige. Il enleva alors aussitôt ses gants et s’adressa à eux tout en se dirigeant vers le cockpit de l’appareil :

« Je vais réveiller la bête… ne tardez pas. »

Pendant que les autres rangeaient leur Motoneige, Havok mit en route l’oiseau noir, et enclencha sa ceinture après avoir ôté la tonne de vêtements qu’il avait sur le dos, et après avoir laissé tomber son masque sur la poitrine.
Scott le rejoint par la suite, et le décollage pouvait avoir lieu. Kurt quand à lui avait suggérer de prévoir un plan lors de l’approche de Sauron, et pour une fois, ils n’étaient pas en désaccord, surtout lorsque l’on savait que d’un seul regard il pouvait signifier la perte d’une équipe de X-men.

La question de Kurt s’adressant particulièrement à Scott, Havok activa le radar, qui les avait bipés lorsqu’ils étaient arrivés sur le premier point de recherche, en plein milieu des plaines enneigées.

« Le radar est activé… on va pouvoir le cerner plus facilement d’ici. Par contre comment on procède »

Havok s’était tout naturellement tourné vers Scott… car il était le chef et lui seul avait le pouvoir de prendre de telles décisions… en tout les cas, s’il ne passait pas son pouvoir à d’autres membres de l’équipage.

Les motoneiges et le matériel étaient enfin rangés et solidement fixés dans la soute du Blackbird. En chemin vers la passerelle de l'appareil, Scott s'attarda quelques secondes à laisser sa main gantée caresser doucement les lignes pures du vaisseau. Il le sentait déjà vrombir doucement et sans heurt sous la puissance des moteurs que son frangin avait mis en marche. L'homme aimait son vaisseau, comme on aime une femme, sans condition et passionnément. La bête de métal était sa fierté, la belle demoiselle qui se promène à notre bras et qui attire les regards, les nouvelles fringues qu'on met pour frimer devant les copains, la vieille star de cinéma qu'on oublie jamais ou encore la voiture dont on passe des heures à lustrer la carrosserie. Depuis tout petit, les frères Summers avaient été plongés dans le monde fascinant de la mécanique, des engrenages et du cambouis. Combien d'heures avait passé Scott Summers à réfléchir à l'enchainement logique des pièces métalliques, à la complexité d'un moteur et au casse tête sans fin que cela représentait? Toute une vie, des minutes infinies de réflexion et de plaisir que peu pouvaient comprendre.

Mais l'heure n'était pas aux souvenirs et à la rêvasserie. La chasse à l'homme les attendait. Calmement, Scott remonta à bord du vaisseau et s'installa aux commandes, aux côtés de son frère. Derrière lui, le reste de l'équipe s'installa, attendant les ordres. Scott jeta un coup d'œil à la console où Havok travaillait déjà et hocha la tête à son attention.

« Le professeur nous a envoyé des nouvelles coordonnées, plutôt proches de là où nous nous trouvons. Sauron doit être fatigué parce qu'il n'est pas allé bien loin. »

Il se retourna pour face aux autres, pivotant au maximum sur son siège amovible -grande classe, mieux que l'avion de Barbie- et derrière ses lunettes, fixa ses coéquipiers.

« Ouais Kurt, comme tu dis. Le grand danger, ce sont ses illusions. On a personne dans l'équipe capable de le contrer et c'est notre plus grande faiblesse. Cela dit, on a quand même l'avantage du nombre, ça sera plus dur pour lui de nous faire face tous en même temps. Et c'est là que tu rentres dans le jeu, Kurt. »

Il colla son regard dans les yeux du mutant bleu et poursuivit.

« L'idéal serait que quelqu'un diversion pendant que toi tu te téléportes derrière lui pour le mettre hors d'état de nuire. L'un d'entre nous devra donc l'attaquer de front. Moi, je précise et ceci n'est pas négociable. Je serai le premier à sortir du Blackbird quand on l'aura repéré, tu me suivras de près, les autres resteront en arrière. Et pendant que tu le contrôleras Kurt, Kitty et Havok viendront te porter main forte. »

L'homme lança un regard à la ronde, attendant les commentaires. Son plan était risqué, il en avait parfaitement conscience mais sans aucun télépathe dans l'équipe ni personne pour déjouer les illusions de Karl, il fallait bien que quelqu'un serve d'appât. Et en temps que leader, le rôle lui revenait, il lui appartenait de courir le risque.

« Bon, pendant qu'on en discute, on ferait quand même mieux de décoller, histoire qu'il nous refasse pas le coup de se barrer...»

Alors qu'il parlait, il se retourna et fit signe à son frère puis lança le moteur, faisant décoller délicatement le vaisseau. Scott n'avait pas l'habitude de discuter quand il effectuait une manœuvre et il garda silence pour ne pas se tromper. Le visage sérieux et concentré, il se contenta d'échanger quelques brèves paroles avec son frère, afin de coordonner leurs actions. Sous les mains des deux Summers, le vaisseau au lignes pures qu'était le Bird s'éleva gracieusement dans le ciel, comme un oiseau de métal majestueux. Puis, lorsqu'ils eurent trouver leur cadence de vol, le leader des X-Men se laissa aller dans son fauteuil confotable, et écouta ses collègues, un œil tout de même rivé en permanence sur les commandes et le ciel...

...

A des dizaines de kilomètres au sud-est de l'endroit où avait décollé le Blackbird, Sauron se reposait, profitant des températures clémentes, inattendues dans un tel endroit. Blessé, le mutant avait dû s'accorder un bref repos sur la banquise glacée avant de pouvoir repartir, direction son chez soi. Il se savait poursuivi mais il avait besoin de reprendre des forces et la jungle qui l'entourait était le parfait endroit pour prétendre échapper à ses poursuivants. Les X-Men s'attendaient sûrement à voir une étendue de neige à perte de vue, un paysage encore immaculé et infini. Mais rien ni personne ne les avaient préparé à ce qui les attendait...

Sur le continent hostile, des brides de vie d'une lointaine époque, sombres reliques d'une ère qu'on croyait oubliée, survivaient au temps...

Spoiler: