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Pouvoirs : tranformation de la douleur en décharge électrique
Age du perso : 21 ans Date d'inscription : 28/03/2010
Sujet: La Fin. (Dimitry/Caitlyn) Mer 12 Jan 2011 - 22:24
Ce n’est pas comme ça qu’elle voyait les choses.
Leur sortie devait être grandiose, ils devaient aller écrire en lettre de sang leur nom là haut dans les astres. Ils devaient devenir ces icônes des temps modernes comme un hurlement désespéré à la face d’un monde bouffi d’orgueil et figé dans une suffisance nauséabonde. On raconterait leur histoire comme l’hagiographie de deux sacrifiés qui auraient poussé les dogmes d’une société décadente jusqu’à en redécouvrir et revendiquer la liberté à travers une violence salvatrice et nécessaire. Il y aurait un avant et un après..le monde, stupéfait, aurait retenu son souffle un instant tendit que les comètes auraient foncé vers l’azur du crépuscule de cette civilisation pour y exploser d’une lumière radieuse. Certains y auraient vu folie, d’autres décadence, d’autres un modèle.
C’était comme ca que c’était écrit et que l’épilogue de ce livre hallucinant sans schéma directeur devait se clôturer.
Elle ne se faisait pas d’illusion même si depuis quelques temps, pour une raison bien précise, la frayeur se faisait plus présente encore, une terreur sourde mais muselée provenant des tréfonds de sa raison qui lui murmurait à travers les limbes qu’elle s’imposait que tout ne devait pas se terminer de la sorte. Elle osait envisager l’alternative à un destin sanglant. Elle l’osait parce qu’il était là, auprès d’elle et pour ce qu’elle seule savait grandissant en elle comme un espoir imbécile du refus de disparaitre même en hurlant sa rage une dernière fois au monde. Les héros ont le plus beau rôle car ils n’ont pas à pleurer ceux qui restent, les héros anonymes ont le fardeau le plus lourd en revanche car personne ne les pleurent réellement. Ca aurait du être rassurant de n’être rien au point que seule la mort les fasse vivre aux yeux des autres, mais Caitlyn rêvait d’autre chose depuis quelques semaines.
Cette chute sans fin dont l’apothéose destructrice devait établir la légende, leur légende, avait trouvé une issue inattendue dans les bras d’un amour qui ne disait pas son nom et le métronome rythmant la décadence d’une farandole joyeuse trainant ses pas insouciant jusqu’au tombeau était devenu muet. C’est là dans la chaleur d’un instant échangé, non désiré dans le sens où il ne fut prémédité que dans le besoin et non le désir, qu’elle avait réinventé un monde et dans l’espace du songe inquiétant qui précède le rêve, elle avait revisité ses espoirs et ses illusions perdues. Il aurait pu n’y avoir qu’une et unique fois comme ces rencontres impromptues de deux êtres qui ont plus a s’échanger en une nuit qu’en une vie, ce ne fut pas le cas. Ils retrouvaient, jamais avec préméditation, juste comme les cendres retournent au vent, juste parce que ce dialogue étrange et sans qu’ils n’osent lui en donner le nom, leur était nécessaire. C’était à eux, ils en faisaient ce qu’ils en voulaient sans avoir à s’en justifier où y mettre des mots. Pour Caitlyn, s’était un besoin et devoir le définir en quelque terme que se soit était strictement impossible, voire malvenu. Cet aspect de leur relation leur échappait totalement, comme irréel et phantasmé. Cinq semaines de reconstruction silencieuse et une nouvelle qui lui rongeait l’âme à chaque fois qu’elle posait les yeux sur lui. Elle ne lui disait rien mais c’était visible. Elle allait mieux, bien mieux qu’elle n’avait jamais été. Ses yeux avaient retrouvé cet éclat de vie dont son compagnon lui parlait parfois mais là aussi, elle n’abordait plus le sujet. Tout avait été dis cette nuit là. Elle serait là pour lui, elle ne dérogerait pas à la règle.
Elle se prit alors à lui sourire tendrement les yeux mis clos alors qu’elle caressait son visage sur ses genoux écartant de son front quelques mèches de cheveux sales. Il somnolait, sans doute sous l’effet du pouvoir de la Petite Rousse qui par intermittence drainait sa douleur en appliquant ses paumes sur son bras gauche ensanglanté. La balle n’avait fait que traverser le muscle et la blessure était nette mais le sang avait beaucoup coulé et sans soins, au bout du cinquième jour, la fièvre commençait à le gagner. Son sourire s’estompa.
Ca n’aurait pas du se terminer ici, sous plus de 100 mètres de terre dans un pays hostile et dans une pénombre malsaine dont les ténèbres étaient parfois repoussées par des jets d’éclairs bleutés. L’air était étouffant et saturé d’humidité mais suffisant, les issues demeuraient désespérément obturées…Les réserves de nourritures étaient épuisées. Personne ne viendrait. Koyabashi, à présent réduit à l’état de cadavre depuis quatre jours, leur avait bien dit avec sa balle dans le bide et son sourire de schizophrène accroché aux lèvres. Personne ne viendrait, les mots hantaient encore ce tombeau, puisque c’en était un à n’en plus douter.
En d’autre temps elle aurait pleuré de rage car terminer de la sorte, ici, loin de tout était la pire des choses qu’elle aurait pu envisager. Disons une des pires car les révélations de ce satané Koyabashi leur avaient ouvert les yeux sur bien des choses. Il est dit que certaines choses ne s’emportent pas au paradis, il est certain que d’autres vous précipitent directement en enfer. Elle aurait aimé être son enfer à ce traitre, elle aurait aimé se délecter de son regard moribond et qu’il grave en fermant ses pupilles félonnes une dernière fois leur image à tous deux tendis qu’à l’instar d’un Frankenstein des temps modernes, les créatures deviennent juges, jurés et bourreaux de leur maitre.
Elle soupira. Rien ne viendrait.
Alors elle entonna en murmurant une dernière prière pour leur salut à tous les trois. Sinistre mettait fin à bien plus que trois existences dans une lente agonie sans honneur, il tuait ce soir l’espoir. Ils avaient été naïfs et à présent ils en tiraient une leçon finale et bien amère : les outils ne sont fait que pour être utilisés et c’est inévitablement ce qu’ils avaient toujours été tous les deux. Une fois sa litanie terminée, elle se décida enfin puisque c’était terminé et qu’il fallait que tout soit dit, elle se pencha vers lui et après lui avoir déposé un baiser sur la tempe s’attarda dans un murmure.
« Je sais que je parle trop..et toi pas assez..c’est con..j’voyais pas notre mort comme ca..pour tout t’dire..je ne l’imaginais plus..ca a été une belle aventure et j’ai rêvé un soir qu’on prendrait notre revanche sur ce monde, putain..j’ai les boules..j’aurais voulu…vraiment qu’on y arrive. Alors j’vais te dire..j’suis désolée, je meure de trouille..parce que j’veux pas que ca finisse ici. J’ai un truc à faire encore, un truc pour nous. On peut partir quand on a rien à perdre, c’est plus le cas. Je t’ai toi et je l’ai lui et je ne veux pas m’en tirer toute seule non plus parce que..enfin j’crois, j’ai jamais su moi..il parait qu’on dit comme ca qu’un gosse à besoin de son père. Y’a quand même un truc qu’il faut que j’te dise, merde..t’es nul en fille..une indigestion de Sushi te fait pas gerber tous les matins durant 3 semaines…
S’il te plait..j’sais plus quoi faire, sauves nous, tous les trois, je t’en supplies
Cait réfléchissait assise dans le salon, Dimitry était toujours absorbé par la vue surplombant les quartiers. Elle tentait de faire le tri dans ses idées et tout lui paraissait illogique. Pourtant la logique n’avait pas pour réputation d’être sa matière de prédilection. Mais sur le point de vue professionnel, elle restait toujours efficace et diablement efficace.
- C’est d’la connerie cette mission ! Attend, tu sais comme moi qu’on est la meilleure équipe des Maraudeurs, qu’est ce qu’on va aller s’emmerder à peindre le cul des lamas en Amérique du Sud pour servir de baby Sitter à un golio endimanché…comment déjà Kotabushi..Kotabysshuu..rhhha..un connard avec un nom de pokémon ! On dirait un vrp pour le truc au surimi..coraya ! Dim, on va pas se casser le fion pour s’truc là…il n’a qu’à envoyer Meyers et truc…et puis, tu m’as promis que tu ne prendrais plus l’avion. J’ai pas envie de stresser pour rien comme la dernière fois. Sérieux..on lui dit non. Rien que pour celle là, j’la sens pas…j’ai un pressentiment, tu sais comme dans Médium ! On va s’faire violer par les copains a Florent Pagny ou un truc bien moche. C’est pas pour rien qu’Indiana Jones il va plus en Amérique du Sud ! c’est tout pourrav !
Dim ne répondait pas et ce silence valait toutes les réponses du monde. Cait’ se contenta de se blottir contre son fauteuil en soupirant.
Bordel..tu m’fais chier , ruskov
… je dois mettre quoi là bas ?
James Tucker Agent du B.A.M. Alpha
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~ La vérité ? La vérité c'est que je ne peux pas mourir, car je ne suis pas en vie.
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7 jours plus tôt. New York.
Au chaud, derrière la baie vitrée du salon de leur appartement, Dimitry regardait les flocons de neige tomber sur la ville, dans cette valse douce et mélancolique, légère et sensuelle, dansant au rythme monotone et invisible du monde qui le plongeait dans une méditation intime et profonde. Hypnotique était ce paysage blanc et lancinante était cette torpeur mortelle qui l'envahissait lentement. Il aimait à s'abîmer dans l'observation de ces trajectoires hasardeuses, de ces courbes gracieuses et hésitantes, et dont l'existence ne tenait qu'à un hasard incertain, y décryptant les futurs possibles et soulevant le voile du monde à travers toute la mélodieuse complexité de cet ensemble. Le feu de la cheminée ronronnait tendrement dans son âtre, diffusant sa chaleur bienveillante face aux assaut indécents de l'hiver sur leur secrète tanière. Le silence feutré était troublé uniquement par les craquement du brasier ardent et l'atmosphère reposante n'invitait qu'à la contemplation et à la somnolence. On s'y sentait bien et, l'espace d'un instant, il aurait presque pu s'y croire réellement chez lui.
Il n'écoutait pas ses complaintes, se contentant d'un hochement de tête ou d'une négation quand cela était vraiment nécéssaire, mais il restait dans l'ensemble totalement et impitoyablement indifférent à ses suppliques. Il se contentait juste d'afficher un léger sourire du coin des lèvres aux évocations particulièrement imagées des métaphores de la petite rousse. Laissant le silence retomber, il n'appréciait rien d'autre autant que d'écouter le vide exister. Vagabondant au gré des voyages de son esprit, il se laissait porter par le flux de ses pensées.
_ Caitlyn... »
Se retournant alors vers elle en arborant un air on ne peut plus sérieux et déterminé, pédagogique presque, avec ce reflet caractéristique dans le regard qui ne présageait rien d'autre qu'une menace latente, grondante comme le roulement du tonnerre au loin ou de la mer qui se retire avant le passage d'une lame de fond, il lui répondit dans la plus grande simplicité :
_ C'est moi qui fist les gens par derrière, pas l'inverse. Personne, ne me viole. »
Il y avait un certain code moral dans la mafia. Enfin, dans la "vraie" mafia disons. La trahison, entre autre, était parmi ce genre d'écarts fatals qui valaient bien plus que la mort. On pouvait dire que Dimitry était plus ou moins imprégné de ce code, mais qu'il l'avait arrangé à sa sauce et qu'il avait tendance à se diluer lentement mais sûrement sur les sentiers de l'inhumanité que leur traçait Sinistre. Il se retourna de nouveau vers le panorama de la ville à travers la large vitre.
_ On y va pas pour repeindre le cul des lamas. Ni pour butter la gueule aux narcotrafiquants pour refaire ton stock d'herbe. On y va juste en couverture pour un connard d'avocat corrompu et récupérer du matos pour sinistre, ça ne devrait pas te déranger tant que ça. En plus, là-bas, il fait... Chaud. »
Il savait Ô combien ce dernier argument avait son poids dans la balance. Même si lui-même appréciait l'hiver en particulier.
_ Tu sais ce que je pense de Hackett. Sa famille fait peut-être partie de la plus puissante mafia irlandaise et son père avait beau être un homme remarquable, on est plus dans la mafia avec Sinistre. On est chez les maraudeurs, et on traîne assez de guignols comme ça. Meyers est bien sympathique de l'avoir ramenée, mais on est pas un refuge pour vierges effarouchées. Elle doit faire ses preuves, et j'ai pas envie qu'elle fasse capoter cette mission par inexpérience. Je sais ce que nous valons et je sais qui nous sommes. Elle, elle tremble encore quand elle doit tuer quelqu'un. »
Silence. Elle et l'espèce de bimbo mijorée habillée comme les grandes dames sur le trottoir la nuit, c'était les deux personnes auxquelles Dimitry avait été récalcitrant quant à leur insertion dans le groupe. Mais Sinistre était le boss et, après tout, c'était lui qui décidait. Mais il n'en avait pas encore terminé de fouiller leurs vies privées, par précaution.
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« Ce n'est pas la réalité. C'est un rêve. »
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Actuellement. Quelque part sous terre en Colombie.
Le vide. Total, froid. Oppressant et sinistre dans ce silence, troublé seulement par le bruit caractéristique d'une goutte d'eau qui tombe, quelque part, là dans le noir, avec la régularité redoutable du métronome qui décompte le temps qui passe et qui les sépare encore de l'oubli. Combien de jours ont passés depuis qu'ils sont entrés dans le gouffre béant de la gueule ouverte des entrailles de la terre ? Difficile à dire. Combien de temps encore pourront-ils tenir ? Il ne sait pas, mais cette pensée ne l'atteint pourtant même pas. Il ne sent pas la douleur, il ne sent pas cet élancement lancinant dans l'épaule. A vrai dire, il ne sent plus rien, et sa conscience a quitté le plan mortel depuis plusieurs jours déjà. La notion de temps et sa perception du monde sont totalement brouillées, perdues dans les ténèbres qui les entourent. Il n'y a plus d'espoir, et ils n'auront jamais cette fin tant désirée. Et, prisonnier de ces limbes envoûtantes, il écoute l'écho des pas du monde résonner dans ces galeries, il marche aux côtés des géants de glace tirés des contes de son enfance, il revoit le monde et la misère des rues où il a grandit, et la musique féérique des muses du premier âge l'étreint comme les bras aimants d'une mère. Il se sent bien... Oui, triste, mais parfaitement bien.
La lumière. Blanche. Vive, forte, aveuglante, qui me brûle les yeux comme une décharge électrique et m'empêche de les ouvrir normalement. J'ai l'impression de sortir de l'obscurité comme on sort d'un rêve, de percevoir le monde comme une musique sous l'eau. Tout est si flou, perturbé et instable. Est-ce l'espace autour de moi qui coule ou mon esprit qui délire ? Je suis allongé sur le sol, dans le froid, dans la neige. Je ne sais pas ni où ni quand je suis. J'ai l'impression de revivre, ou de mourir, au choix. Tout est si contradictoire, et pourtant si familier. Je n'arrive pas à bouger, je ne peux que sentir mon sang qui coule de cette plaie avec la lenteur mais la régularité de cette goutte d'eau qui tombe et tombe et tombe infiniment dans cette putain de grotte perdue au fin fond du monde, pour venir former une tache rougeâtre sous mon corps, de plus en plus grande, de plus en plus froide. Des éclats givrés de sang, c'est ma propre vie qui se répand ici bas, et que je sens couler entre mes doigts. Et vous savez quoi ? Je crois bien que je m'en fiche. Je peux être en enfer, au ciel ou n'importe où ailleurs, si ça doit se finir aujourd'hui et maintenant, alors que cela se fasse vite, sans plus tarder. Je n'ai plus la volonté de continuer, autant tout abandonner, plutôt que d'espérer vainement ces illusions aliénantes. Alors, je ferme les yeux et j'attends. J'attends, encore et toujours, que le temps passe. Jusqu'au dernier instant.
Jusqu'à la dernière goutte de mon être.
Jusqu'à ma dernière goutte de sang.
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« Les vies des chalands sont froides et plates docteur. On ne nous apprend pas à faire de grandes démonstrations de nos sentiments. Nos peines sont secrètes, comme nos joies, et les gens de l'extérieur nous trouvent froids... Froids et sans émotions. » [Gull Mère – From Hell]
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Six jours plus tôt. 10h27. Aeropuerto Internacional de Bogotá, terminal 3E.
Le jet privé s'immobilisa sur le tarmac, la carlingue brillant de mille feux sous l'éclat ardent du soleil équatorial. Passer de -20° dans les rues grises, mornes et ternes de la ville de New York aux 23° et la verdure de cet enfer vert en devenir de Colombie, oui, il n'y avait pas photo, ça faisait quand même plaisir. Le soleil avait tendance à devenir une légende ces temps-ci, et l'ardeur de ses rayons bienveillant était la bienvenue, même si elle se heurtait au visage froid et neutre du jeune homme. Ses sempiternelles lunettes miroir sur le nez, reflétant le monde dans ce reflet déformé, aux sombres éclats mordorés, il descendit en même temps qu'une rousse à la chevelure flamboyante, ses cheveux tels une rivière de lumière chatoyante dans son dos, un homme de type japonais à l'apparence beaucoup plus âgé, à l'allure austère, et dont l'habit chic et classieux ne détonait en rien parmi ceux de ses deux compagnons, et enfin un quatrième et dernier homme, à l'allure outrageusement splendide et onéreuse, de type indien, lunettes de soleil sur le nez, et qui dégageait une aura d'insolence chaleureuse et moqueuse comme personne autour. Il ne se privait pas pour mettre son sex appeal en avant et cela n'était pas sans effet à priori sur certaines hôtesses. Élégance et raffinement, c'était à première vue les maîtres mots qui venaient en premier pour les qualifier. Chaque pas qu'ils faisaient, chaque mouvement déployé et chaque parole prononcée de leur bouche avait cette espèce de charme ténébreux et inhérent au charisme inégalé des grands méchants de ce monde et qu'on ne faisait plus beaucoup, comme ceux là même qu'on voyait dans les bons films, mais qui, malheureusement, finissaient presque toujours par mourir à la fin. Ils avaient de l'argent, cela se voyait, et ils aimaient à le montrer, évidemment. Et, tandis qu'il descendait les marches qui menaient de l'appareil à la terre ferme, il ne put s'empêcher une fois de plus de noter comme les gens étaient enclin à être aux petits soins pour les friqués de ce monde. L'argent, toujours l'argent. Source de corruption, source de puissance, source de domination et source de conflit. Un billet de 1 dollar n'était qu'un symbole, un simple petit symbole, mais c'était justement sa valeur et sa signification qui motivait une grande partie de l'humanité à se mouvoir et à avancer. Le matérialisme, la cupidité dans les yeux des autres, cette espèce d'intérêt malsain qui n'avait que pour but de ramasser les quelques petites miettes qu'ils pouvaient espérer récolter pour pouvoir toucher par la suite du bout des doigts cette sensation divine et enivrante d'être riche, d'être quelqu'un. Cette illusion, ce simple symbole, assez puissant pour livrer à l'esclavage la moitié de la population de cette planète.
Écœurant.
Un sourire naquît alors sur les lèvres de Dimitry, carnassier. Un éclat de malice malsaine lui passa dans l'œil, comme le loup en chasse qui s'apprête à dévorer sa proie. Ils étaient parti, une fois de plus, pour un nouveau tour de manège sans ceinture.
...........
« Car, aliénés par leurs idéologies, aveuglés par leurs passions, conditionnés par leurs certitudes, il nient la réalité, et ils ne peuvent pas voir l'évidence même, frappante de vérité.
Nous sommes les vrais héros de cette terre. »
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Actuellement. Quelque part sous terre en Colombie.
Je le fixe. Il me regarde. Je ne sais pas comment nous en sommes arrivés là. A vrai dire, je ne me rappelle plus le moment où il est apparu. Un instant, j'étais seul ; celui d'après, il était là. C'est aussi simple que ça. Il me toise de là haut, tandis que je gis à terre. Il ne ressemble à rien de ce que j'ai jamais connu jusque maintenant. Il n'a pas de corps, juste un contour. Ce n'est personne, rien d'autre qu'une silhouette. Noire, comme la nuit. Et l'espace d'un éphémère mais non moins désagréable instant, je me sens comme une mouche aux ailes coupées face à la tyrannie d'un gosse capricieux. Je sens sa présence, comme une aura de puissance. Est-ce que je suis fou ? Est-ce que je suis mort ? C'est ça la divinité des hommes ? Elle ressemble plus à un démon, pourtant, douce ironie. Ainsi est venu le moment de me faire juger pour toutes les saletés que j'ai commises. Mais, quelque chose ne va pas. J'essaie de le lui expliquer. De lui expliquer que, pour moi, il n'existe pas, parce que je ne crois pas, tout simplement. Et si je ne crois pas, tu n'existes pas.
_ Tu n'entends donc pas ? »
Je frissonne dans le froid de la glace sur laquelle je me trouve au timbre de sa voix. Elle est... Vide ? Sans chaleur, sans couleur, son timbre paraît neutre et dur. Je ne saisis pas tout de suite, et l'inconnu semble frissonner légèrement, mais pas de froid. Oh ça non...
Entendre quoi ?
Sa réponse me percute l'esprit comme s'il m'avait frappé sur chacun des mots prononcés.
_ La réalité Crétin ! Elle frappe à ta porte depuis tout à l'heure ! »
Et enfin je réussis à bouger, mais pas comme je l'aurais voulu. Suspendu par les pieds au dessus du sol, par quelques centimètres, mes pupilles s'étrécissent dans un spasme silencieux, j'ai le souffle coupé et je ressens soudainement peut-être l'une des plus grands douleurs que je n'ai jamais ressenti dans ma vie. Je baisse les yeux, et je vois son bras informe qui traverse mon corps, exactement à l'endroit où je me suis pris la balle. Crispé, j'ai un souffle au cœur, un électrochoc, une overdose d'adrénaline. Je suis en train de crever pour de bon cette fois-ci. Et je sens la vague de haine de mon oppresseur qui pénètre par chacun des pores de ma peau, remonte le long de chaque nerf, et irradie chacune de mes cellules. Comme un poisson hors de l'eau, j'ouvre la bouche, mais sans que le moindre misérable murmure ne puisse s'en échapper. Il veut me tuer, je le sens, je le sais. Je reconnais ce sentiment inexorable, cette pulsion meurtrière inassouvie. Mais il ne le peut pas, et son étreinte se desserre peu à peu. Je me vois en lui comme dans un miroir, et c'est comme si cette douleur me ramenait à la vie. Il semble finalement me laisser glisser le long de son corps, pour retrouver la fermeté vacillante du sol gelé et stérile, à genoux. Il semble contemplatif, déçu, dégouté et désabusé à la fois, se détournant presque.
_ Si bas... »
Alors, comme au ralentit, comme une vieille machine rouillée qui aurait mis du temps à repartir, toute la vérité s'impose à mon être, avec la plus pure clarté qui soit. L'espace d'un instant, j'entrevois la vérité. La terrible, et rugissante vérité. L'espace d'un instant, elle parvient à atteindre les limbes de mon esprit plongé dans la brume de l'inconscient. Avec ses mots, avec sa franchise, avec son cœur. L'espace d'un instant, je ne saigne plus, et alors oui,
Oui, je l'entends.
...........
Il lutte intensivement, depuis deux minutes, pour sortir la tête hors de l'eau et cela ne se fait pas sans douleur. Dans cette chaleur moite et fiévreuse, une lueur de lucidité brille au fond de ses yeux et de son esprit. Enfin, il la voit, elle est là. Vacillant au bord du gouffre du délire et de la folie, il lui semble l'espace d'un instant apercevoir avec la stupeur de la première fois celle qu'elle n'est pas. Elle, qui semblait au début être une mauvaise farce de la vie avant de s'avérer miracle. Elle, qui l'empêche en réalité de sombrer totalement dans un psychotisme et une sociopathie pure. Elle, de par qui sa simple présence masque ce silence anormal et creux. Elle, qui, dans le noir, ne peut que deviner qu'il n'y a pas que du sang qui coule le long de ses joues, tandis qu'il s'abreuve de la chaleur de ses bras contre lui.
Et puis, il ne doit pas se laisser aller, il ne doit pas fermer les yeux et s'abandonner à cette fatigue. On vient de lui montrer comment faire, comment se sortir de cette situation, alors il ne va pas attendre plus longtemps. D'un geste brusque, avec un râle de douleur étouffé, il plante sa propre main dans son épaule. Les yeux exorbités, le corps tremblant, il part fouiller la chair de ses propres doigts afin d'aller s'extraire lui-même la balle, dans cette épaule d'une consistance étrange, frissonnant entre l'organique et l'immatériel. Dans l'impossibilité de respirer à cause de la saturation sensorielle, il lui semble pourtant que c'est moins dur que ce qu'il n'y paraissait. Est-ce qu'à force de se mutiler et de chercher volontairement la violence il s'y est habitué aussi fortement ? Ou est-ce que c'est Caitlyn qui l'aide sans qu'il ne le remarque ? Finalement, il parvint à retirer le petit objet de métal qu'il tient entre ses doigts, comme un trophé, le fixant comme s'il avait été le plus grand adversaire de sa vie et qu'il venait d'en triompher royalement. Tout de suite après, il porte sa main au large bracelet métallique à son avant bras gauche. Oui, il est en train de réussir, il va y arriver. Plus qu'une seule chose à faire. Forçant l'ouverture des compartiments cachés dans l'objet métallique, il en sort plusieurs aiguilles monodoses à usage unique. Des drogues de combat. Toutes identiques, seul un petit cercle de couleur qui les ceint à la base permet de les différencier. Une bleue passe, une rouge, puis une blanche mais il les délaisse sur le sol avec plus ou moins de précaution pour enfin trouver celle qu'il cherche. Une aiguille ceinte d'un vert-jaune vif. Sésame des sésames, pour les cas extrêmes. Du moins lui paraît-elle verte dans ce moment de délire intense. La décapsulant d'un geste maladroit du pouce, il manque de la faire tomber sur le sol avant de la tenir fermement dans sa main droite. Il doit s'y reprendre à presque trois fois avant de réussir à se la planter dans la chair tendre et vulnérable de son avant bras, un rictus ressemblant presque à celui d'un dément acharné sur le visage. Ne prenant même pas la peine de la retirer, il se contente alors de se laisser aller. Ou du moins d'essayer, le temps que le booster fasse son effet, ce qui peut prendre plusieurs heures. Non, même si son intégrité physique ne s'est pas encore améliorée, il sait qu'il va sombrer dans un état second de calme anormal, à naviguer encore une fois entre le sommeil et l'éveil. Sauf que là, aucune adrénaline pour le maintenir alerte. Il sait qu'il est reparti pour quelques heures d'aliénation. Et c'est la peur qui maintenant le guette. L'angoisse de l'oubli et de ne plus avoir Caitlyn dans son champ de vision. Il sert sa main dans la sienne avec plus de force qu'il n'aurait dû en être capable. Il la regarde dans le noir, mais il ne sait pas si elle peut le voir dans cette obscurité. L'inquiétude et l'appréhension brillent dans ses yeux bleus.
_ Caitlyn... »
Il l'appelle, faiblement, pour savoir si elle est là. Comme pour renouveler le lien qui les attache, là dans le noir, comme de peur de la perdre. Il l'appelle, encore une fois. Puis une autre. Et une autre, pour ressentir cette douce sérénité à chaque fois qu'il la sent contre lui. Alors, avant de dormir, il veut la rassurer, lui aussi, à son tour.
_ Je reviens. Ne t'en fais pas... Je reviens... »
Du sang coule de nouveau en abondance et il lâche le morceau de fer qui part tinter contre le sol de la grotte d'une note pure et interminable. En fait, il n'a peut-être pas retiré que du métal de son épaule...
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« Car sans amis, personne ne choisirait de vivre, eût-il tous les autres biens. » [Thomas Elliot]
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12h plus tard. Quelque part sous terre en Colombie.
C'est comme de se réveiller d'un mauvais rêve. Avec la différence de se rendre compte que, finalement, le seul mauvais rêve ici, c'est notre propre réalité. Le jeune homme met du temps à se rendre compte qu'il a ouvert les yeux, et plusieurs autres minutes encore à comprendre ce qu'il fait ici, où il est, et pour revoir tout le cheminement qui les a mené ici, plus ou moins clairement. La bouche sèche, les paupières lourdes, il lui semble qu'un million de lames de rasoirs sont plantées dans chaque parcelle de chair et de nerfs de son corps. Il sent l'odeur du sang séché, comme il perçoit le goût cuivré et métallique dans sa bouche. Il est faible, penser est déjà un calvaire en soit. Ouvrir la bouche pour parler lui semble quant à lui un périple long et pénible.
Fixant le noir sans fond de la grotte, perçant ses secret comme un viol sans scrupule, son champ de vision est assez limité, mais il la sent, là, tout près. Est-ce qu'elle va bien ? Est-ce qu'elle respire encore ? Angoissé, il écoute, à la recherche d'une respiration. Il ne perçoit qu'un faible murmure, ou alors est-ce son imagination ? Il pense soudainement à quelque chose en particulier. Quelque chose qui peut paraître totalement hors contexte, mais qui ne l'est pas tant que ça en réalité. Un détail, stupide, inutile.
_ C'est aujourd'hui... »
Pensif, il essaie d'approximer la date en tenant compte du temps passé inconscient et de la perte de la notion du temps dans ces galeries qui sont la représentation même qu'il se fait de l'enfer : profondément vide et solitaire, perdu dans l'oubli.
Il se crispe plutôt qu'il ne sourit, d'amertume. Il doit rester quelques bribes de fièvre pour qu'il persiste là dessus.
_ Si nous sommes bien le onze, alors c'est aujourd'hui... »
Ironie du sort. Le hasard - ou la fatalité - ne fait-elle pas bien les choses ? Un bref instant, il se demande pourquoi il avait choisit de ne pas se laisser crever comme la dernière des raclures de sous merde existant en ce monde. Crever dans son délire, crever dans son aliénation, sans même encore assez de présence d'esprit pour se tirer une balle entre les deux orbites pour en finir. Crever dans ce nihilisme et cette lucidité désabusée, pour ne plus porter ce poids pesant d'un égarement sans cesse grandissant.
_ Mon anniversaire. »
Et alors, la partie rationnelle de sa psyché se dit que délirer ainsi avec soi même et choisir le masochisme des souffrances de la vie, ce n'est que pure folie.
Et alors, la partie mélancolique et rêveuse de sa psyché porte les yeux sur Caitlyn, elle sent cette chaleur couler en lui, et elle se dit enfin :
« Mais dans ce cas, qui souhaiterait être saint d'esprit ? » »
Caitlyn Elioth Neutre Beta
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Sujet: Re: La Fin. (Dimitry/Caitlyn) Dim 6 Mar 2011 - 21:34
Sleight of hand, Jump off the end. Into a clear lake, No one around.
Just dragonflies, Flying to the side. No one gets hurt, You're doing nothing wrong.
Slide your hand, Jump off the end. The water's clear and innocent. The water's clear and innocent.
La complicité est parfois telle qu’elle ne s’encombre plus de mots parasites. Le jeune homme avait laissé ses consignes et Caitlyn s’y tiendrait, elle l’attendrait puisqu’il lui avait dit de patienter. Le message était plus complexe qu’il y paraissait, il sous entendait bien des dimensions et des non dits Quelque part, elle était persuadée qu’il avait bien compris tous les mots, de cet aveu qu’elle avait livré à la pénombre. Ils n’étaient plus seuls, ni elle, ni sa progéniture : il veillait sur eux, il acceptait. Cet espoir était encore plus présent dorénavant, et quelque part la lumière ne lui paraissait plus si lointaine.
Elle se refusait cependant à n’être au mieux qu’une spectatrice, voire même un poids pour lui : la charge qui l’attendait était lourde, sa mission très ardue. Mais finalement, qui d’autre que l’Homme des ombres pouvait comprendre les ténèbres et les apprivoiser ? C’était son lot, il y parviendrait assurément. Elle se contenta durant une bonne dizaine de minutes de lui caresser doucement les cheveux pour l’aider à s’enfoncer dans un sommeil réparateur. Elle se décida d’agir avant que le sommeil ne la gagne à son tour, elle lui souleva la tête avec délicatesse se dégageant les genoux et la posa sur l’oreiller de fortune qu’elle lui avait confectionné grâce aux restes de leurs vestes.
Les premiers pas furent difficiles, un peu comme un réveil éprouvant après une nuit d’ivresse ou les premiers pas qui nous paraissent insurmontable lorsqu’on quitte pour la première fois le lit d’hôpital après une longue période d’immobilisation. Le monde perdit un instant ses couleurs et elle tituba avant de se retenir à la paroi ébréchée de la grotte. La faim et la soif la dévoraient mais il n’y avait pas que ça, elle le savait depuis quelques temps. Des étranges crises lui pourrissaient la vie, les symptômes en étaient des vertiges insupportables et des accès de fièvre. Il semblerait que durant ces crises, son pouvoir se manifestait par rafales brutales et imprévisibles. Jusqu’ici, elle l’avait caché à son compagnon pour ne pas l’inquiéter. Elle se savait bien trop faible pour générer de l’électricité mais pas assez pour échapper à cet état fiévreux et instable.
Elle dépassa le corps de Koyabashi dont les yeux éteints semblaient encore se rire d’elle. Cette pourriture était restée assez longtemps en vie pour leur casser les oreilles de ses platitudes et jérémiades avant qu’une crise de panique les oblige à le « faire taire ». De toute façon, il ne leur servait plus à rien ici et n’avait plus aucune importance dans leur vie puisque la vérité crue et douloureuse avait enfin éclatée au jour. Elle dépassa le corps poursuivant son exploration dans les ténèbres.
- Tu as moins de chance, il n’y aura personne pour te pleurer. As-tu pleuré Ptite Rousse ? Je n’en suis pas si certain…
Elle reconnu le timbre de la voix avant de voir la haute silhouette projeté par la faible lueur des néons survivants qui découpaient les ombres au couteau. L’ombre fraternelle d’un mort qui fut son frère.
- Vas chier, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps pour toi, crétin.
Elle continuait à avancer le long de la paroi sans prendre ombrage des paroles du spectre.
- Gamine, la mort du père que j’étais t’a forcé à ouvrir les ailes, c’est ce’que tu voulais non ? Qui pour corriger tes dérives ? J’avais une sœur, j’ai à présent une criminelle.
- J’ai fais c’que j’avais à faire…rien d’autre.
Elle dépassa l’ombre alors qu’une autre voix plus douloureuse encore se fit entendre.
- T’es sur de ça ? C’est dans ses bras à lui que tu justifies ma mort ? Heureux hasard, non..Tu m’as sacrifié à ton désir : t’as toujours voulu être comme lui, être avec lui et dès que tes yeux se sont posés sur les siens. On peut voir ça comme ça, tu m’as tué, Bébé.
- Conneries, Byron…c’est des conneries et puis..t’es mort..alors tu la fermes..
- Ce n’est pas la première fois que tu entends ma voix, chou, ca ne sera pas la dernière. Moi j’entends toujours ta promesse, les fameux mots que tu ne dis jamais.
- Ca fait mal..tu m’fais ..mal..
Une voix féminine cette fois ci avec un éraillement familier.
- Ca te dis un verre, Pétasse Rousse, les choses son plus simples avec un verre..toujours plus simples ! J’ai tout c’qui peut te plaire, ici avec moi. On ira jouer avec Gros Chat .
- Ashe…c’est qui le suivant, le petit ami qui m’a ploté les seins au collège ? Bordel..Allez-vous faire foutre.
Elle était épuisée et se laissa glisser le long du mur pour se retrouver agenouillée les mains enserrant sa tête dans sa longue chevelure rousse. La voix de Ace lui murmura à l’oreille.
- T’aurais du te casser comme moi, grosse conne…je te l’avais dis à l’époque, je t’ai tendu la main tu me l’a claqué dans la tronche, t’as qu’à t’en prendre qu’à toi-même…
- C’était pas si simple..je ne peux pas ..le laisser..pas lui..
Le désespoir l’envahissait à fur et à mesure que les illusions martelaient sa réalité. Elle se savait incapable de bouger.
- Que fait le général lorsqu’il n’a aucune troupe ?
Difficile d’identifier cette voix cette fois ci. Elle releva la tête légèrement anesthésiée pour voir à qui appartenait ce timbre impossible à se remémorer et rencontra la silhouette d’un homme portant un haut de forme un peu désuet. Il ne bougeait pas mais ses lunettes rondes réfléchissaient la lumière d’une étrange façon. Le souvenir lui revient. Il s’agissait de Mister Joy dont elle avait croisé le chemin lors d’une rencontre atypique et mouvementée.
- J’sais pas…il rentre mater le Big Deal chez lui ?
Elle toussa bruyamment tout en ricanant et l’ombre laissa couler un silence avant de répondre.
- Non, jeune fille…il improvise ses soldats.
- Bordel….De tous mes fantômes, z’etes le plus drole. Je m’attendais pas à vous voir venir me prendre la tête, comme quoi, je dois vraiment être sur la fin…quitte à choisir, envoyez moi Sangoku pour m’aider à passer l’arme à gauche…
L’ombre s’agenouilla devant elle et Caitlyn put enfin voir tout le réalisme de son visage. Ses yeux s’agrandirent de terreur lorsque sa main vint caresser sa joue attestant cette fois ci de la réalité d’un contact.
- C’est peut être, petite, parce que je ne suis pas l’un d’eux que je te parais incongru. Un jour tu t’es trouvé sur ma route entre Sinistre et Moi. Cette fois, je me trouve sur la tienne à toi et ton ami.
Un sourire effrayant lui élargit le visage.
- J’ai comme l’impression que vos yeux sont enfin ouverts, non ? Paradoxe amusant que d’avoir retrouvé la vue au cœur des ténèbres.
James Tucker Agent du B.A.M. Alpha
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Sujet: Re: La Fin. (Dimitry/Caitlyn) Lun 21 Mar 2011 - 17:23
« Le malheur réunit les hommes. »
[Inconnu]
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36 heures plus tôt, même lieu.
~ La propension démesurée qu'ont les gens à croire que leur vie leur appartient est absolument effarante. N'importe qui, n'importe quoi, peut vous l'ôter en un seul instant. Une fraction de seconde, vous êtes là, bien vivant, et celle d'après vous vous retrouvez allongé sur le sol, une balle dans la tête, le cœur ou l'estomac, en train de répandre tripes et boyaux sur le bitume sale et râpeux du trottoir, implorant une quelconque force divine dans l'espoir désespéré d'une autre chance contre une vaine promesse de repentance. Mais la mort, à l'image de sa consœur, est une salope, et elle prend comme elle donne, sans que personne ne puisse réellement avoir un contrôle sur ça. Ne vous en offusquez pas, c'est partout pareil, tout le monde au même tarif, aux mains cruelles d'une entité sans âme au long manteau et à la faux bien aiguisée.
Ils ont cessé de croire depuis plusieurs heures maintenant, tandis que sous leurs yeux cernés de noirs défilent inlassablement les lambeaux de ténèbres d'une nuit sans fin ni commencement. Ils sont là, parmi les ombres, tentant d'économiser leurs forces, leurs dernières ressources et leurs salives. Inutile de parler si c'est pour ne rien dire, ça économisera l'eau et évitera de plus les prises de bec inévitables dues à la tension. Mais ils continuent de marcher car, pire encore que leur condition, c'est l'immobilisme silencieux et l'impuissance béante de leurs êtres qui les menace. Ils préfèrent marcher pour devancer la mort de quelques enjambées supplémentaires plutôt que de se laisser aller au désespoir et subir les affres d'une attente interminable. Si Caitlyn et Dimitry ont l'air de prendre ça avec sérénité, de part leur état déjà établi de non mort et de non vivant, cela ne semble pas être le cas de Kobayashi. Mais, ce n'est pas étonnant. Quand on a plus rien a perdre, on est libre de mourir l'âme tranquille, tandis qu'être pris au piège par les chaînes de l'aliénation de cette société vous transperce le cœur de tous vos regrets, espoirs et projets tandis qu'une lucidité sans nom crève la surface avec violence pour percer votre esprit et vous présenter crûment la vérité de votre impuissance et inutilité sur cette terre. La transition, souvent radicale et sans pitié, est fatale pour l'intégrité de la psyché de la personne dans la majorité des cas. Folie, mutilation, mégalomanie et paranoïa deviennent alors le cancer de cet esprit et le conduisent à sa propre perte.
_ TA GUEULE ! »
L'injonction sonna comme un coup de tonnerre dans le silence des entrailles de la terre, coupant court à toutes protestations et jérémiades aussi inutiles qu'énervantes. Kobayashi était en train de perdre son sang froid, s'aliénant dans la folie devant la promesse de la mort imminente et son comportement devenait de plus en plus instable à mesure que leurs chances de sortir d'ici vivants se voyaient réduire proches du zéro absolu. Dans la faible lueur bleue des bâtons de lumières qui leur servaient d'éclairage, le contraste ombre lumière était saisissant. Le visage crispé par la haine et un éclat de folie meurtrière dans l'œil, l'esprit de Dimitry vacillait avec instabilité entre l'envie de meurtre brutal et la torture envers ce crétin d'avocat incompétent. Une main serrée autour de la gorge du japonais, il devait presque se faire violence pour ne pas céder à la volonté ultime de lui écraser la trachée et de ressentir la douce mais amère sensation de sa lente et douloureuse suffocation. Imprévisible pulsion, il est des instincts et des réactions primaires ancrées en soi qu'on ne contrôle pas sur l'instant, et un accident est si vite arrivé. Dimitry n'avait que faire de la vie de Kobayashi. Celui-ci les suivait par défaut, ne sachant que faire d'autres, mais aussi parce qu'à plusieurs ils étaient plus forts. Alors certes il représentait un danger, mais il pouvait toujours servir et si le besoin s'en faisait sentir le jeune homme n'aurait eu aucun scrupules à en faire de la chair à canon pour augmenter ses chances de survie. Jusque présent le ratio entre le niveau de danger que représentait le Japonais et les bénéfices de sa préservation pour un éventuel usage futur à leur avantage était plutôt bon. Seulement là, il était en train de glisser radicalement vers le rouge, et ça il ne pouvait se le permettre, surtout pas avec Caitlyn en victime potentielle de sa bêtise.
Il finit par le lâcher, ne s'éloignant pas pour autant de lui, le laissant dans l'inconfortable position qu'il occupait, coincé contre un des murs déchirés de la grotte et le jeune russe lui-même. Kobayashi ne dit rien, mais Dimitry n'eut pas besoin de la lumière envoûtante et étrange fournie par leur bâton pour distinguer clairement que le Japonais considérait cet acte comme une insulte et un déshonneur. Il finit tout de même par ravaler son amour propre, conscient qu'il était seul contre deux, et que s'entredéchirer ici n'apporterait rien de bon. A Personne.
_ N'oubliez pas Kobayashi. La mission est un échec, nous n'avons plus aucune obligation envers vous. Nous tolérons votre présence, mais si vous nous mettez en danger, vous n'aurez plus l'occasion de délirer. »
Un éclat de violente révolution sanglante passa le regard du nippon mais seule la surdité du silence osa lui répondre. On eut dit un duel de volonté dans lequel le premier à craquer perdrait sa crédibilité et, probablement, sa vie. Lentement la tension retomba, et rien d'autre ne fut ajouté. Puis, il se remit en marche. Inutile de s'appesantir là dessus plus longtemps, parler ne sert plus à rien.
Peut-être est-ce le fait que, plongé dans l'obscurité depuis presque 4 jours leurs sens se sont développés au détriment de la vue, le fait que Dimitry voit aussi bien dans cette grotte qu'en plein jour, ou bien la fébrile excitation du moment qui précipita le geste de Kobayashi. Toujours est-il qu'un bruit, un seul, résonna dans l'atmosphère étouffante et humide du souterrain.
_ clic. »
Le déclic qui retentit et la pupille qui s'étrécit. Cette impression, enivrante, de savoir que votre vie ne tient plus qu'à un fil. Cette sensation grisante où tout semble ralenti, où votre esprit vient d'atteindre une lucidité et une compréhension supérieure, et où vous savez qu'il ne vous reste qu'une seule fraction de seconde pour survivre car un seul réflexe vous sépare de la fin. C'est un duel de cow boy contre la grande faucheuse et, s'il avait eu le temps, Dimitry aurait sourit.
_ BAM ! »
Le coup de feu part et atteint sa cible. Pas à l'endroit estimé, mais il l'atteint quand même. La douleur du choc lui coupe le souffle et il s'effondre lamentablement au sol. Puis, tout se passe très vite. Par terre, inerte, Dimitry ne bouge plus, masse sombre dans les ombres. Kobayashi pointe le canon de son arme sur cette masse informe et sombre là où devrait se situer la tête et tire une, deux, trois fois. L'écho du fracas retentit encore un instant contre les parois de pierre avant de s'évanouir définitivement. S'approchant alors du cadavre avec ce rictus amer sur le visage, mélange entre folie, crainte et haine, il passe le bâton de lumière au dessus du maraudeur pour voir son œuvre et récupérer ce qu'il peut quand il se rend soudainement compte que ce qu'il a devant lui n'est qu'un amas informe et fluctuant d'une espèce de matière noire et sans texture. Il comprends, alors, qu'il est trop tard. Un bras immatériel d'ombre fend alors la nuit en tenant un 9 mm palladium, bien physique, lui, et vient poser le canon contre le crâne du japonais, entre les deux yeux.
_ Connard. »
Une pression sur la détente, un déclic, et le bruit caractéristique que font les entrailles projetées à grande vitesse hors d'un corps avec une violence inouïe avant d'aller s'écraser sur un mur, maculant la roche d'un liquide suintant et visqueux.
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Allongé dans le noir, l'ironie de la situation lui saute aux yeux comme un chien enragé agresserait un enfant. Il n'arrive pas à s'en défaire, ni à penser à autre chose. Si son corps va mieux, l'esprit, lui, se remet tout juste de ses délire psychotropiques. Ils vont mourir, eux, misérablement, alors qu'ils s'étaient jurés de terminer ça dans la violence la plus extrême pour graver leur exploit funèbre dans les mémoires de tous, et que chacun se rappelle d'eux, pour continuer à vivre dans les esprits. Mais non, ils n'auront même pas droit à cela. Ils vont mourir de faim, de soif ou même à cause de la folie qui manque de les surprendre un peu plus à chaque nouvelle heure qui passe ici. Ils vont mourir, alors que la vie est en train de naître dans son ventre. Une sensation de vertige s'empare du jeune russe tandis qu'il prend pleinement conscience de ce que cela veut dire. Il va être.. Père ? Ce n'est pas vraiment la joie qui l'encense à cet instant mais plutôt l'amertume d'une vie passée à vouloir de la violence et à se prendre au jeu de la mort. Comme chaque rencontre est une incarcération, il a l'impression qu'on vient de lui passer les chaînes de la réalité autour du cou. Dans une certaine mesure, cette pensée l'angoisse, et l'envie de fuir loin d'ici devient de plus en plus présente tandis qu'il ne sait pas quoi penser. Mais pour une fois Dimitry est pris au piège, et rien de ce qu'il ne peut faire pour le moment ne va pouvoir l'en sortir. C'est comme d'être libre. Libre, mais sur une île déserte et entourée par la mer.
Fatigué à l'extrême, il sait que sans nourriture il ne pourra désormais plus rien faire. Et de la nourriture, il n'y en a plus. Utiliser sa mutation pourrait les sauver, ou du moins leur donner un sursis supplémentaire, mais même au cœur des ténèbres il sait qu'il n'y parviendra pas. Pourtant, cela lui fait mal de savoir qu'elle va mourir. Elle, et l'être qu'elle porte. Il n'ose pas chercher son regard, car il a l'impression d'avoir tout perdu. Ils avaient tout pour faire des choses encore plus grandes et ils vont être arrêtés ici pour des conneries. Cette faim qui les tenailles devient désormais une menace plus grande encore que la folie et que la perte de la notion du temps.
De la nourriture.
Juste un peu.
Juste un peu de nourriture...
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Assis par terre devant le petit réchaud de survie qu'ils avaient emporté avec eux, un fumet dont le manque cruel de nutriments leur paraît divin est en train de se dégager de la viande qui cuit sur la petite plaque de métal. Une bombonne de gaz alimentant une petite flamme qui chauffe le tout. Le coup de grisou n'est pas à exclure, mais entre ça ou la mort, c'est un risque à prendre. D'autant plus que Caitlyn les aurait déjà tous tués avec ses éclairs si cela avait dû être le cas. Cela peut paraître répugnant à certains mais, en ce moment même, rien ne leur a paru plus merveilleux que cette viande en train de cuire. Découpant un morceau parvenu à point avec un couteau, Dimitry regarde un instant le morceau de chair qui se tient sous ses yeux. La vie n'est-elle pas magnifique dans ses hasards, ses méandres et ses conséquences ? Assis ici avec la seule personne qu'il accepte, autour d'une flamme, avec de la nourriture. Il enfourne alors la viande dans sa bouche sans penser à ce que cela représente. Kobayashi a voulu le tuer, Kobayashi va maintenant les sauver.
Joyeux anniversaire, Dimitry. »
Caitlyn Elioth Neutre Beta
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Sujet: Re: La Fin. (Dimitry/Caitlyn) Jeu 31 Mar 2011 - 21:27
DANS L'AVION AVANT LA MISSION
Caitlyn n’avait jamais aimé l’avion. C’était parait-il le fantasme numéro 1 de bien des gens. En ce qui la concernait, se retrouver dans les airs dans ce qu’elle jugeait n’être qu’une boite de sardine dotée de puissants réacteurs genre « bricolage d’un Iron Man entre deux martinis » n’avait aucune influence particulière sur une libido déjà assez sage comparée à l’excentricité de la demoiselle. Pour tout dire, les nuages étaient d’un chiant abyssal et les turbulences de l’appareil lui donnaient aux mieux l’envie de vomir, au pire celle de s’isoler dans les toilettes pour un long moment de solitude (dommage car Dimitry ne lui avait pas laissé le temps d’acheter à l’aéroport quelques comics dont le nouveau numéro de Ultradickman ou se dernier allait se taper toute une colonie d’enfants de chœur mutants nazis transformés par le terrifiant docteur Zoub ce qui lui aurait été fort appréciable pour égayer la monotonie du voyage.)
Le mec japonais n’avait rien d’un manga ou d’un auteur de rock Visual. Gris (quoique jaune gris plutôt), vieillot, peu causant. Franchement, avec Dimitry en prime c’était à celui qui économiserait le plus ses mots. La Petite Rousse sur compensait en racontant n’importe quoi pourvu que le silence pesant comme une chape de plomb ne s’installe pas. « Dim, tu crois qu’il y a des pigeons à cette hauteur là ? » « Vous qui êtes vieux, kotabuchi, vous avez connu Bruce Lee ? C’est vrai que si vous êtes en colère, vos cheveux deviennent jaunes comme Sangoku ? Dim pourquoi tu lèves les yeux au ciel toutes les cinq minutes ? Quand est ce qu’on arrive ? On verra vraiment Florent Pagny ? »
Ce qui est certain, c’est qu’à cause de la curiosité insatiable de Caitlyn, le vol a du paraitre long pour les trois voyageurs, sans doute pour des raisons différentes cependant.
La mission avait été rodée avant que l’avocat ne se présente à eux, c’était la coutume lors des missions importantes, on réglait les détails avant pour ne pas avoir à l’évoquer pendant son déroulement ainsi aucunes informations ne pouvaient filtrer et être récupérée par des oreilles indiscrètes. Koyabashi devait effectuer une transaction au nom de Sinistre, une transaction très importante en échange d’une somme d’argent conséquente. Le numéro d’un coffre dans une banque ou d’autres agents devaient récupérer le contenu simultanément avec la transaction des sommes d’argent sur le compte du propriétaire. Le client avait cependant exigé la présence de Sinistre, ce qui était bien entendu impossible, d’après Cait : soit il avait piscine, soit c’était le jour de sa coloration bleue. Big Boss étant en RTT, il avait cependant fait un geste et c’est pourquoi en gage de bonne volonté, le mutant lui avait envoyé son homme le plus important, le fameux Koyabashi qui depuis toujours assurait ses intérêts en pleine lumière pour son compte. Cet élément lui était irremplaçable et c’est pourquoi, il l’avait affublé de ses deux meilleurs agents. Koya’ était « Monsieur Respectable » de Millbury and Co, il tenait tous les comptes et étaient au cœur de bien des intrigues et des secrets dont le chef des maraudeurs lui-même en ignorait les détails.
Le lieu du rendez-vous était étrange.
Une mine désaffectée en Chili à 100 km de l’Argentine. L’escorte du « Client » devait les y conduire pour la transaction. Le Plan était simple. Priorité absolue au bridé, le suivre comme son ombre et lui sauvé le fion à la moindre entourloupe. Loin des clichés habituels, ce n’était pas El Gringo qui allait négocier du bon café (pas assez bon pour Jacques Brave) au péone alcoolisé à coup de Tequila, non..Juste deux vieux cons qui allaient s’échanger des cartes Magic.
Tu parles d’un Gringo. Le mec en question ressemble a Tortue Géniale en plus avec la chaleur étouffante de la mine et cette clarté artificielle malsaine, on se croirait dans un Planète Terreur, manque plus que des zombis mutants et le tour est joué. Cait’ n’aime pas ca et jette parfois un regard en oblique à Dimitry qui se tient à la droite de l’Avocat et qui affiche un air impassible.
Elle couvre son flanc gauche et observe avec attention la situation, quatre gardes du corps, c’est assez peu pour cette personne qu’on dit en retrait du monde et qui ne sort jamais. D’après ce que la Rousse sait, c’est un généticien excentrique spécialisé dans la stabilisation des virus et de leur mutation. Sinistre chercherait a modifier le génome humain par introduction d’un virus, c’est du moins tout ce que le toutou niakoué a bien voulu leur lâcher. La situation est tendue et l’ambiance est électrique.
« Dommage que Mr Milbury n’est pas pu se déplacer par lui-même. Enfin il me reste le plaisir de deviser avec l’un de ses collaborateurs les plus imminents, Maitre Koyabashi. Plaisir décuplé par la présence de Monsieur Loyv et Mademoiselle Elioth…ne soyez pas surpris, vous ne pensiez pas que j’aurai pris le moindre risque face à des interlocuteurs inconnus tout de même ! Mes services de renseignements sont aussi efficaces que je les payes cher ! J’ai pris mes précautions au cas où, s’il m’arrive quoi que se soit personne ne sortira vivant d’ici mais nous sommes entre ami n’est ce pas ? Maitre, je ne me serai pas déplacé pour une autre personne. Pouvons-nous procéder à l’échange ? Mon temps est précieux. »
« Certes. »
L’échange fut rapide, un numéro de compte fut donné et Koyabashi effectua la transaction sur le compte via téléphone tendit que l’étrange individu livra le code secret. Aussi tôt l’Avocat eu la confirmation que les hommes de Sinistre venaient d’ouvrir le coffre grâce à l’information sans déclencher l’habile mécanisme de destruction se déclenchant si on avait la mauvaise idée d’en forcer la porte. Tout le monde allait enfin pouvoir rentrer chez soi.
« Ce fut un plaisir, je vois que j’ai eu tord de m’inquiéter, j’avais préparé une agréable surprise concernant vos gardes du corps. Etre généticien permet d’inventer des « astuces » pour s’auto immuniser contre les effets des manifestations du génome X comme l’électricité ou la manipulation des ombres, et mes hommes ont les yeux rivés sur leur mouvements »
Koyabashi salua courtoisement puis s’en retourna vers le groupe constitué des gardes et de Cait et Dim. Il interrompit sa course pour se retourner brièvement.
« Vous auriez du pousser vos recherches jusqu’à trouver un moyen de vous immuniser aux balles, mon ami »
Avant même de terminer sa phrase Koyabashi matérialisa une arme restée jusqu’ici invisible et tira par trois fois en direction du vieil homme. Un projectile lui érafla le visage et deux autres l’attinrent directement au cœur.
On est professionnel ou on ne l’est pas.
La mission est de protéger Koyabashi par tous les moyens et c’est ce que les maraudeurs ont fait. Il n’y eu pas de place pour la réflexion. Bien évidemment que cela ne devait pas se dérouler de cette manière et que le bridé venait de leur jouer un air de flute qu’ils ne connaissaient pas. Jamais il n’avait été question de buter le client, jamais il n’avait été question de se foutre dans un merdier pareil à 500 mètres sous terre. Cait’ savait pertinemment qu’elle devait se concentrer sur les deux gardes tendit que Dimitry s’occuperait d’éliminer les siens pour couvrir l’avocat, pas la peine de se tourner vers lui, elle lui faisait complètement confiance, il gérerait comme elle gérerait, c’était le job.
D’un geste rapide, elle s’agenouilla pour balayer d’un revers de la jambe le premier tout en le plaquant au sol tendit qu’elle s’entaillait la main gauche à l’aide de son aiguille. Elle ne quittait pas le second du regard tendit qu’elle drainait en une fraction de seconde celui au sol et cherchait d’une main sure sur le torse de sa victime la crosse du revolver qu’elle avait vu luire lorsqu’il avait réajusté sa veste lors de la descente vers les entrailles de la terre. Question de timing, l’autre avait déjà dégainé et faisait feu sur elle. Cait etait entrainée à ce genre de parade, elle n’est déjà plus là et a roulé sur le coté, l’arme qu’elle a subtilisée en main. Ce n’est pas passé loin, elle avait presque sentit le déplacement de l’air provoqué par les balles. Une fois de plus ce délicieux frisson d’excitation. Est-ce qu’il ressent la même chose qu’elle ? Probablement.
Elle tira à son tour mais ne rata pas sa cible. C’était un don de Dieu, autant savoir le mettre à profit. Elle l’abattit d’une balle en plein front alors que simultanément elle accélérait la décharge générée par sa douleur et celle drainée sur le premier larron. Le second garde n’avait pas encore touché terre qu’elle propulsait sa décharge sur le premier qui tentait de se relever complètement amorphe du à un effet psychotropique diffusé par le pouvoir de la Petite Rousse. Elle regarda un instant le corps tressaillir sous les soubresauts des arcs électriques et leva les yeux sur son partenaire. Il s’était déjà défait des deux assaillants et se trouvait à proximité de Koyabashi. Leurs regards se croisèrent un instant, juste pour se voir tous deux vivants et…indestructibles. Oui, l’excitation est là : comme toujours. C’est dans ces moments là qu’elle prenait conscience de combien ils étaient semblables et complémentaires.
Cait se redressa calmement et abattit froidement le premier garde assommé. Pas de pitié, la pitié est le poison de l’âme et surtout la pitié : c’est dangereux. Dimitry est en protection rapproché, pas la peine d’être devin pour comprendre qu’il allait demander des explications à ce cher avocat. Cait en profitait pour s’enquérir de l’état de client. Elle s’agenouilla auprès de lui et le retourna. Il portait un gilet pare balles, dommage, le flingue de Koyabashi camouflé par une technologie avant gardiste de Sinistre avait des munitions à balles perforantes.
Tendit que le mourant rendait ses dernières paroles, le regard de la Petite Rousse s’arrêta au niveau de son cou sur un médaillon éclaboussé de sang et semble t-il bourré d’électronique. Elle le reconnaissait au premier coup d’œil. Il s'agissait d'un émetteur transcodeur de constantes physiques. Ce dispositif même dont elle avait déjà testé l’efficacité redoutable lors d’une mission épineuse avec Meyers. Si les constantes physiques du sujet étaient interrompues, une commande était envoyée à un récepteur éloigné. Restait à savoir la nature de l’ordre.
« Ja..mais..vous ne sortirez d’ici…chose promise..chose.. »
Immédiatement après son dernier souffle, 25 bombes furent mise à feu pulvérisant à coup de C4 les piliers principaux soutenant les différents étages de la structure minière.
Cait n’eut que le temps de lever un visage consterné vers Dimitry avant qu’une explosion proche ébranle l’artère minière où ils se trouvaient. Une nuée de poussières déferla sur eux tendit que la terre vibra comme si l’enfer lui-même les convoquait à eux. L’obscurité s’installa durant une longue minute pendant laquelle Caitlyn reteint son souffle. Vivante ? Oui..vivante. La structure avait tenue.
Une toux rauque émanant du japonais l’informa qu’il était en vie et elle laissa échapper un soupire lorsque toujours dans les ténèbres, elle sentit la main de Dimitry se poser sur son épaule et sa voix proche lui murmurer.
« Ce n’est pas pour cette fois ci »
Elle partit s’un rire nerveux en posant sa paume de main sur le dos de cette main rassurante.
« Non, chou, j’dirais plutôt c’est pas pour tout d’suite… »
Les yeux fixés sur le bout de viande. Tu attends quoi ? Qu’il te parle et te raconte sa life ? Oui ben y’a quelques jours, ca aurait pu être possible, on va dire. Mais là, ca..c’est clairement le truc le plus ignoble qu’elle se voit forcer de faire.
Impossible de quitter cette saloperie de bout de viande mal cuit des yeux, si elle n’était pas aussi claquée, elle en chialerait de rire ou de désespoir. Alors elle se répète la phrase « Ce n’est pas pour toi que tu le fais ». Non c’est sur, ce n’est pas pour elle qu’elle va bouffer ca. Elle enfourne le morceau sans véritablement mâcher. Ca a un vague gout de poulet : c’est surement ca qu’on nomme le Asia Chicken de chez Mac Do, elle se prend à rire nerveusement à la pensée qu’en lui coupant les burnes et les taillant, on aurait pu avoir des potatoes en accompagnement.
Dimitry a se regard de folie. Ce regard qu’elle déteste lorsque ses parts de ténèbres l’assaillent et prennent le contrôle. Elle se décide à échanger quelques mots pour le rattacher au présent : n’importe quoi du moment qu’il ne bascule pas.
- Et ben…de son vivant je ne l’aimais pas trop…là c’est pire Et pourtant il s’habillait super classe, on aurait pu croire qu’il avait bon gout ce con.
La voix était faible, elle se passa la main dans les cheveux avant de poser sa tête contre l’épaule de son compagnon.
- Il faudrait..qu’on parle..de..heu..tu sais ce que je t’ai dis…Je sais que la situation est mal choisie mais je voulais te dire que je vais tout faire pour mener à terme, je le garde. C’est pas discutable. J’te demande rien, si ca te gonfle je partirai, te sent pas enchainé par quoi que ce soit avec ca. Les choses arrivent parce qu’elles doivent arriver, t’vois ? C’est mon gosse, j’demande pas à ce que ca soit le tien et que je puisse rester à tes cotés…mais..si..heu..si c’était le cas…j’veux que tu saches que, enfin que même en bouffant du sushi humain dans une grotte à la con et quasi dans l’noir, ca serait de loin l’plus beau jour de ma vie. Ce gosse..c’est un battant Dimitry, il s’accroche comme nous, je crois qu’il veut qu’on vive et qu’il vive ; je le sens qui lutte en moi, il est …fort.
Elle laissa passer un long silence.
- Autre chose…Il faut que je te dise deux choses, une sur laquelle on ne reviendra plus et que t’as pas intérêt à me faire répéter : même si ca termine mal ..je..heu..haheum..je t’aime. Bon ..ca c’est fait…on va pas y revenir…la seconde. Nous ne sommes pas seuls ici. Il y a quelqu’un qui veut te parler, il a un deal pour nous mais il n’est pas là pour nous aider, il dit que ca fait parti du deal, on doit se sortir de là seuls.
- « Indeed ! »
Vous m’excusez, je ne me joins pas au repas, j’essaye d’arrêter…
Joys venait d’apparaitre à quelques mètres d’eux, toujours dans sa tenue désuète , adossé à la paroi de la grotte dans une attitude décontractée et désinvolte.
- Bonsoir Monsieur Loyv, Est-ce le soir ou le matin ou même le jour ? Arf ! C’est si difficile à dire, n’est-ce pas ? Et si nous parlions, si vous disposez de temps libre , bien sur ?
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Sujet: Re: La Fin. (Dimitry/Caitlyn) Dim 29 Mai 2011 - 18:50
~ Parfois, Dimitry se surprenait à s'imaginer les chemins possibles qu'il aurait pu emprunter dans sa vie, si celle-ci en avait été autrement. Que serait-il devenu si sa mère n'était pas morte ce jour là ? Que serait-il devenu si son oncle ne l'avait pas adopté pour l'introduire dans la mafia à laquelle il appartenait et faire de lui une autre de ses multiples armes ? Que serait-il devenu si, ce jour là, il n'était pas tombé dans les griffes de Sinister ? Autant de questions qui ne trouveraient sans doute jamais aucune réponse, et autant de questions sur lesquelles il était totalement inutile de s'attarder. Si, aujourd'hui, il en était là où il en était, ce n'était pas une question de hasard, de destin ou de chance, non. C'était une simple question de choix. Si tout allait mal, ou si tout allait bien, il n'y avait qu'une seule personne à laquelle il pouvait s'en prendre ou remercier, lui-même. Accuser quelqu'un d'autre ou une quelconque force métaphysique n'était qu'hypocrisie.
Observant en silence le morceau de viande humaine planté au bout de la lame de son couteau, ce cannibalisme forcé les faisait glisser imperceptiblement un peu plus vers ce point de non retour qu'ils cherchaient à éviter. Il ne répondit pas aux paroles de Caitlyn, mais cela ne voulait pas dire qu'il n'entendait pas ce qu'elle avait à lui dire. Sa tête sur son épaule et ses cheveux flamboyants contre lui, il sentait presque son cœur battre au travers de son corps. L'enserrant un peu plus dans ses bras, c'était le seul réconfort auquel ils avaient droit dans ce lieu de solitude. Ce que Caitlyn lui disait lui faisait peur mais, est-ce qu'il allait la laisser se battre seule dans cette fange qu'était la vie ? Non, ce n'était même pas envisageable. Où que mène ce chemin, ils l'emprunteront ensemble, quitte à souffrir.
Toutefois, alors qu'il se croyait seul avec elle, dans l'intimité totale procurée par ce cauchemar isolé du monde, la garde baissée, elle le prévint de la présence d'une tierce personne qui aurait quelque chose pour eux. Se fermant brusquement, il se tendit et jeta un coup d’œil de méfiance aux alentours de la grotte. Il n'y avait personne. Personne, jusqu'à ce qu'il apparaisse, sortant des ombres comme par magie. Sortant des ombres... C'était impossible.
_ VOUS ! »
Devenant à demi ombre par réflexe, Dimitry se leva brusquement de la roche sur laquelle il était assis. Sortant dans la fraction de seconde qui suivit le 9mm Palladium qui attendait docilement dans son holster, il le pointa sur Joy avant de presser la détente. Dans un bruit sonore, la balle fusa dans les airs comme au ralenti, portée par le temps comme dans tous ces moments décisifs. Puis elle s'arrêta, tout simplement, tandis que les pupilles du jeune homme s'étrécissaient.
_ Tss, tss tss, voyons monsieur Lyov, j'aurais espéré plus de retenu et de sang froid de votre part. »
Un silence, glacial, comme un frisson désagréable qui remonte tout le long du dos.
_ Pardonnez mes manières jeunes gens, mais la situation n'est pas vraiment propice à la bienséance. J'ose espérer au moins que je ne vous ai pas fait... Peur ? »
Si. Ce type était flippant. Il avait cette espèce d'aura inquiétante dans sa manière d'agir et de parler qui sous entendait une menace latente derrière chacun de ses faits et gestes. Cette force tranquille de celui qui a toujours un coup d'avance et plus d'un tour dans son sac au cas où. Il n'avait pas besoin d'être très puissant ni de jouer à qui à la plus grosse avec les autres, non, il lui suffisait simplement de trouver les démons de chacun et de les retourner contre eux. Et, quoi de plus terrible que de se faire face à soi même ? Sa force, c'était les faiblesses des autres.
_ Vous devriez faire plus attention à vos affaires monsieur Lyov, cela pourrait vous coûter la vie. »
D'un geste vif, il lui lança par dessus le petit feu un objet noir et métallique que Dimitry attrapa par réflexe. Son chargeur. L'encastrant dans son arme avec une lenteur calculée, il ne quitta pas Mister Joy des yeux, car si la moindre occasion lui venait, il n'hésiterait pas à lui faire payer ses petits tours de passe passe de la dernière fois.Toutefois, il devait maîtriser ses pulsions instinctives, Mister Joy avait le pouvoir, et il devrait faire avec, même si cela ne lu plaisait pas du tout.
_ C'est vous qui avez fait de cette mission un échec n'est-ce pas. Qu'est-ce que vous voulez, qu'est-ce que vous attendez de nous ? »
C'était dit avec hargne, mais avec calme. Du moins en apparence, même si cela ne tromperait pas les sens télépathiques de Mister Joy. Il y avait énormément de questions qui tournaient autour de cet homme. Des questions qui resteraient sans doute sans réponse avant très longtemps, voir pour toujours, et ne pas savoir ni avoir le contrôle de la situation était on ne peut plus. Indirectement, il se positionna légèrement plus d'un côté pour être entre Mister Joy et Caitlyn au cas où il y aurait un problème. Bien que celui-ci aurait très bien pu se trouver en dehors de la grotte ou derrière eux, mais on ne savait jamais. Se déplaçant de quelques pas, il reprit la parole.
_ Peut-être, peut-être pas... Mais ce n'est pas là le sujet de ma visite. Le fait est que vous êtes coincés ici pour la prochaine éternité avec des chances de survie plus que minces. Existantes, certes, mais plus que minces. Et en considérant que vous y parveniez, vous croyez franchement que vous-savez-qui va faire comme si de rien n'était et passer l'éponge ? Non, vous le savez très bien. A la limite, vous feriez mieux de mourir ici. Au moins, là, vous seriez sûrs de ne plus jamais lui servir... »
Cette phrase, pleine de sous entendus équivoques, soulevait des choses qu'il valait mieux ignorer. Dimitry ne savait pas qui était cet homme, mais le message qu'il avait voulu faire passer à Sinistre à travers lui et la pièce d'échec dont il avait hérité, et le surnom de "Mister Joy" laissait à penser que ce dernier avait des liens plus ou moins étroits avec son égo à la peau violette. Mais, pour avoir lui même pratiquer plusieurs fois du chantage, le jeune homme était conscient que ce type ne serait pas descendu aussi profondément sous terre dans ce merdier uniquement pour venir les narguer. Il avait quelque chose à leur proposer. Quelque chose qui allait forcément les intéresser car autrement il n'obtiendrait rien des deux maraudeurs. Et au vu de leur localisation géographique, Dimitry avait une petite idée de ce que le deal pouvait être.
_ Exactement. Vous comprenez vite mes chers amis. Je suis ici pour vous offrir la liberté. Mais pas que, cela va beaucoup plus loin. Miss Elioth, maintenant que vous avez fait part de votre volonté de garder cet enfant, vous ne voudriez pas que quelqu'un vous le prenne non ? Monsieur Lyov, vous qui ne tenez à presque rien, vous vendriez votre enfant ? Non, ne vous énervez pas, ce ne sont en aucun cas des menaces mais, vous savez très bien ce qu'il va se passer lorsque cet enfant naîtra. Au mieux on vous le prendra contre une somme d'argent assez conséquente pour étouffer vos protestations, au pire, vous, vous serez éventrée pour placer votre fœtus dans un environnement de développement plus adéquat tant qu'il est encore possible de le faire, et vous, vous serez tout simplement lobotomisé, ou remplacé. Deux de ses maraudeurs qui se reproduisent presque chez lui, et la possibilité de conditionner leur enfant mutant selon le moindre de ses désirs. Tant psychologiques que génétiques. Sinistre doit être ravi. Vous êtes inconscients mes pauvres enfants... »
Immobile dans le noir, Dimitry appuyait lentement sur le chien du canon de son arme. Le déclic se fit clairement entendre dans le silence. Cet homme, habillé comme un poseur de Karl Lagerfeld aveugle avait peut-être la clé pour les faire sortir d'ici, mais la patience de Dimitry et était arrivée à son comble. Et celle de Caitlyn aussi, il le savait. Ou il parlait, ou il partait.
_ Sortez d'ici. Sortez d'ici vivants, et je vous donnerai les moyens pour vous affranchir de ce monstre. Sinon, et bien... Reposez en paix, j'irai demander à vos... »
Le dernier mot, à peine murmuré, fut à peine audible et fit l'effet du toucher glacial de la mort.
_ ...Remplaçants. »
Personne ne répondit. Tous savaient ce que cela signifiait.
_ En échange de ? »
Tout le monde veut quelque chose, toujours.
_ En échange, je veux... »
***********
7 heures plus tard, Colombie, même lieu, surface.
~ A la surface, quelques heures plus tard, en plein milieu d'une zone sauvage de la Colombie équatoriale, rien n'était à signaler. Rien ? Pas si sûr. Quelque part sous terre, invisible, silencieux, grondait un phénomène qui n'avait absolument rien de naturel. Parmi l'ambiance sonore de la jungle humide et moite, le bruit d'un arbre qui tombe, à peine perceptible. Là, sous l'humus grouillant de vie, la terre semble frissonner, comme des remous dans des sables mouvants. Sur une zone circulaire d'environ trois mètres de diamètre, le sol commence à s'affaisser, formant un entonnoir à la forme de plus en plus prononcée. Avec une lenteur presque douloureuse, roches, feuilles mortes et débris en tout genre perdent de leur couleur pour finir par devenir aussi noir que la nuit, emportés par ces volutes ténébreuses et inquiétantes. Quelques habitants des lieux, dérangés, fuirent farouchement les lieux, alors que le tout devint un amas incompréhensible d'ombre solide, finissant par former une flaque intangible. Puis, plus rien. Seul subsistait ce trou noir et opaque au milieu de la forêt. Et tandis que quelques rares rayons de lumière parvenaient à percer la canopée pour effleurer le sol de sa douce chaleur, une masse informe et spectrale tentait d'émerger de ce fluide goudronneux. Au début silhouette inconnue, puis se précisant de plus en plus jusqu'à former les corps épuisés des deux maraudeurs piégés sous terre.
Revoyant la lumière du soleil après plus de cinq jours d'obscurité, chaque rayon leur semblait d'une intensité sans pareil, faisant se rétracter d'instinct la matière noire comme l'œil d'un escargot qui se repli suite à la curiosité trop exubérante d'un enfant qui découvre la nature. Finissant de s'effondrer sur lui même, le trou avait la forme d'une petit cuvette. Dimitry avait pris le parti de prendre le risque de dématérialiser Caitlyn avec lui pour remonter à travers la terre jusque la surface. Ç'avait été quelque chose extrêmement éprouvant. Tant physiquement que psychologiquement. Dématérialiser la terre petit à petit pour se libérer un espace, avancer, la rematérialiser et avancer de nouveau en répétant le processus, espérant trouver un chemin de terre meuble, car la roche, à moins d'être en petit morceau, lui était inassimilable. Mais le plus dur avait du être pour Caitlyn. Se contrôler pour ne pas paniquer, et ne pas se rematérialiser par inadvertance au milieu de tonnes de roches n'était pas facile. Ça, plus perdre son corps, ne plus avoir de sensations, ne plus rien entendre et seulement voir cette terre exécrée par tous les côté à la fois. Dieu merci, ils avaient appris très tôt à avoir un mental d'acier.
Étendus sur le sol grouillant de bestioles de la jungle, étouffant dans cette soudaine chaleur tropicale, ils pouvaient enfin goûter à l'air de la liberté retrouvée. Prenant la main de Caitlyn dans la sienne, il la serra tendrement pour la soutenir.
Deux pieds se posèrent de chaque côté de la tête de Caitlyn et la tête mal structurée de cette espèce de guignol hippie de Mister Joy leur apparu à l'envers, arborant un sourire ostensiblement satisfait.
_ Et bien jeunes gens, vous croyez vraiment que c'est le moment de se reposer ? » »
Dernière édition par Dimitry Lyov le Ven 1 Juil 2011 - 1:50, édité 1 fois
Caitlyn Elioth Neutre Beta
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Sujet: Re: La Fin. (Dimitry/Caitlyn) Sam 25 Juin 2011 - 16:07
La naissance.
Être projeté sous la lumière aveuglante en quittant la zone de confort si routinière qu'elle en devient essentielle, rassurante et éteint votre curiosité à jamais. Cette lente remonté vers la lumière, cette lente remonté vers le futur qu'ils apprenaient à grignoter à coup d'ongles, cette lente remonté vers un nouveau paradigme ou le jamais se colorait de peut-être : ils l'avaient souhaité de concert.
La vérité est qu'ils s'étaient assoupi dans une fausse urgence de survie. A croire au non lendemain, ils avaient fini par adopter un monde se décomposant sous leurs pieds comme la seule est unique fin possible. De ce fait même l'encre avec laquelle ils noircissaient violences après violence les pages fuyantes de leur vie était d'une qualité médiocre. Elle imprégnait le linceul mais ne le gravait pas. Ils survivaient, bien sur, mais ils ne faisaient que cela.
La fin devait être apothéose, jamais ils n'auraient pensé qu'elle ne put être qu'un ratage ou une sortie sous les hués d'un show où ils n'avaient fait montre que de cabotinage sans réel talent. Il s'en était fallu de peu que cet ultime revers du sort ne leur apprenne que bien trop tard la vérité du monde : on ne récolte que ce que l'on sème et ni plus, ni moins.
Ils avaient était mauvais. Il avaient failli crever comme des mauvais. La forfaiture cependant avait maintenant un nom et un visage connu et la vengeance un bras inattendu mais puissant. Viendrait le temps de la tempête, de leur tempête, puisqu'à présent une force nouvelle venait de naitre des ténèbres.
La fin.
Oui, la fin d'une époque d'errance. Non pas qu'ils ne fuiraient plus, certes non. Seulement cette fuite en avant jadis n'avait pour but que d'allonger leurs heures. A présent, ils seraient fort d'un but : protéger et venger. Cette vie ne leur appartenait plus vraiment, ni à elle ni à lui. La fin d'une individualité, le début d'un duo qui a pour but de vivre pour survivre et non plus de vivre juste pour s'éteindre.
Cait le savait et n'y reviendrait plus. Il avait accepté, il l'avait accepté et Dimitry n'est pas homme à accepter à moitié. C'était à présent de sa responsabilité aussi de protéger cette vie en elle quoiqu'il en coute car sinon, ça serait se perdre lui même.
Le Début.
Oui car il faudrait à présent que les cartes venaient d'être dévoilées jouer la partie. On ne survit pas aux traqueurs, sauf si on décide de les traquer. Un chien ne devient libre que lorsqu'il dévore leur maitre, c'était l'évidence même.
Que l'espèce de dégénéré qui leur avait ouvert les yeux du haut de sa chute passée leur marque le pas et ouvre la voie vers cette revanche importait peu.
La saveur de la vie n'avait jamais été aussi douce qu'en cette instant et jamais là main de son compagnon n'avait parue aussi chaude. Elle cligna des yeux durant une seconde le temps de s'habituer à cette renaissance, les ténèbres étaient derrière mais elle savait qu'elles se trouveraient sans doute à nouveau sur leur chemin.
Ce chemin... Il etait loin d'être évident.
Mais à présent, il existait.
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Sujet: Re: La Fin. (Dimitry/Caitlyn) Mar 5 Juil 2011 - 22:30
~ Comment décrire cet état d'incertitude profond et vacillant qui vous étreint le cœur lorsqu'il faut libérer cet animal fougueux et imprévisible qu'est le Destin en espérant naïvement que ses errances chaotiques vous mènent à un lieu plus propice à l'espoir que celui qui est le vôtre aujourd'hui ? Accepter de cesser totalement de contrôler le cours de votre vie, si jamais contrôle il y a vraiment eu un jour, et transmettre les commandes à un parfait inconnu, ne serait-ce même qu'un ridicule petit instant, ne voilà donc pas une perspective proprement terrifiante ? Envisager une seule seconde que tout le cheminement d'évènements qui vous aient conduit jusqu'ici n'ai eu pour seul et unique but que de vous faire croire que cette aliénation était nécessaire simplement pour vous induire en erreur et prendre une possession pleine et entière de ce qui vous définit. Vendre son âme au diable et ne plus jamais en sortir. Comment réagiriez-vous ? Mal ? C'est peu dire. Mais en théorie, si vous avez fait les bons choix, si votre capacité d'analyse et de jugement est un tant soit peu correcte et si vous avez la volonté nécessaire pour arriver là où vous le souhaitez, pourquoi auriez-vous besoin d'une telle aliénation, même temporaire ? Et pourtant...
Et si... Et si vous vous trompiez sur toute la ligne ? Qu'adviendrait-il, alors, de votre existence, une fois les commandes abandonnées ?
***********
Même jour, neuf heures plus tard, dans un taudis mercenaire.
Mister joy était un individu singulièrement unique en tous points de vues. Tout d'abord, son style vestimentaire. N'importe quelle personne issue de notre société et un tant soit peu sensée aurait proprement refusé de porter l'étrange accoutrement de vêtements qui avait été choisi afin de faire office de tenue. On eut dit un mélange psychédélique entre le style Versailles de Louis XVI, un junkie accro à l'héroïne et incapable de boutonner une chemise correctement et un hippie tout droit sorti des délires alcooliques d'une québécoise de moins d'un mètre cinquante à la sadicité inversement proportionnelle à sa taille. Quant au personnage en lui-même, il n'y avait pas à dire, il était au moins aussi farfelu que ce que son apparence le laissait suggérer. Deux lunettes rondes, étroites et arborant une teinte parfois violette-rose, parfois bleue, mais dans tous les cas outrageusement ridicule. Toutefois, tous ces artifices n'arrivaient jamais à masquer complètement cette espèce d'aura trouble qui flottait autour du rigolo en question, inquiétante car insaisissable et, surtout, totalement décalée. A vrai dire, le contraste entre la lueur infernale qui brillait dans son regard et ce costume de clown n'avait pour seul effet que de renforcer encore plus ce malaise qui naissait rapidement entre Joy et ses interlocuteurs dès lors qu'il prenait les choses au sérieux. Imprévisible, inconstant et erratique, on n'était jamais réellement sûr de savoir où celui-ci voulait en venir, quels étaient ses plans, ses plans derrière les plans et - après tout pourquoi pas - ses plans encore un cran derrière. L'impression qu'il dégageait, c'était qu'à tout moment il pouvait vous péter entre les doigts, et que tant que votre existence trouvait une utilité à ses yeux, vous n’étiez qu'en sursis. Nulle possibilité de deviner la sincérité derrière l'acte de cet homme, le mystère était plein et entier, et à ce jour, impossible de dire si Mister Joy leur avait réellement raconté la vérité pour les buts énoncés ou s'il servait un plan plus grand encore. C'était une partie d'échec entre eux et Joy, Dimitry le savait, il avait le même comportement manipulateur et sans scrupules. Toutefois, Joy avait un avantage, il était télépathe. La partie, pour le jeune homme du moins, se jouait donc carte sur table.
Au creux des ombres de la nuit, sous la chaleur étouffante du climat équatorial, Dimitry s'allongea aux côtés de Caitlyn sur le sol dur et froid du baraquement qu'ils avaient investis et sécurisé quelques temps auparavant. C'est à dire, qu'ils avait éradiqué de toute autre forme de vie humaine que les leurs. Faisant reposer sa tête sur un vêtement propre trouvé là, son regard croisa celui de Joy, atrocement mis en relief par un fortuit jeu d'ombre et de lumière, dû au rayon de lune qui traversait une vitre sale et entrouverte. La malice malsaine de son sourire et cette lueur espiègle dans le regard, comme ci tout ceci n'était après tout qu'un vaste jeu amusant, lui rappela quelqu'un. le jeune homme frissonna quand il se rendit compte que cette image le renvoyait directement à lui-même. Ils étaient pareils, ils étaient inconscients.
Mais trêves de bavardages, il était temps. Temps, de transmettre à l'une des personnes les plus manipulatrices de ce pays les rênes de leurs existences.
***********
Maintenant, quelques minutes plus tôt.
_ Voyez-vous, jeunes gens, vous ne pouvez ni le remarquer ni le voir mais, officiellement, je n'existe pas. »
Perplexes, ils étaient blasés. Joy allait encore repartir sur l'une de ses interminables tirades théâtrale dont on eut dit que la seule raison de leur existence était l'ennui mortel qui venait de les accabler. C'est juste un détail mais, après cinq jours complets passés à délirer dans une nuit totale à cinq cent mètres sous terre, leur patience se consumait par les deux bouts. Même si, toutefois, prendre le temps de faire les choses après une semaine où la mort avait semblé inéluctable était un délice incomparable. C'était bien là la seule raison ou presque qui ne les poussait pas à tout foutre en l'air.
_Oui, l'inconvénient quand on est un maraudeur de Sinistre, c'est la manipulation psychique utilisée par ce dernier pour s'assurer de toujours tenir en laisse ses petits toutous adorés et qu'ils ne se retournent pas contre lui par inadvertance. Même si la réussite d'une telle entreprise paraît fort peu probable à première vue. Toutefois, cela implique plusieurs conséquences dont vous n'êtes probablement pas au courant. Premièrement, de subtiles entraves psychiques qui vous empêchent plus ou moins d'attenter à l'intégrité physique de sa personne. C'est tout sauf amusant lorsque l'on se rend compte qu'on ne peut presser sur la détente le moment venu, croyez-moi. Deuxièmement, vous disposez de défenses mentales passives placées là par Sinister lui-même afin de défendre ses intérêts. Estimez-vous heureux, c'est un cadeau précieux. Mais pas dans la situation actuelle malheureusement. Et, troisièmement, cela signifie que votre cher maître est relié à vous télépathiquement via un lien psychique ancré dans votre esprit, vingt quatre heures sur vingt quatre.
_ C'est pour ça que je n'existe pas. Votre psyché me perçoit, mais une partie seulement. Je me masque plus ou moins à ce lien via mes propres capacités... »
La sensation d'un froid glacial qui s'insinue en vous et qui glisse le long de votre échine moite de chaleur avec la lenteur d'une procédure administrative française. La perspective de pouvoir être sous contrôle mental 24h/24, était tout sauf plaisante.
Le silence. Pesant, lourd. Pour la première fois peut-être, Dimitry doit mettre son orgueil au placard car il n'a pas d'autres choix que de faire confiance à quelqu'un d'autres pour décider du prochain pas qu'il allait faire sur le sentier hasardeux et vacillant qu'était sa vie. Choisissant d'en finir au plus vite afin d'abréger ces explications, il prit la parole pour énoncer tout haut l'évidence qui se murmurait déjà dans leur tête.
_ Mais vous allez nous dire que vous détenez la solutions miracle à tous ces problèmes, je me trompe ? »
La question ne trouva pas écho et aucune réponse ne vint troubler l'air humide de la pièce. Joy se contenta d'un haussement de sourcil accompagné d'un sourire. Bingo. Le hippie dégénéré leva trois doigts en l'air.
_ Trois choses. Trois choses qui vont rendre la situation propice pour briser ces chaînes qui vous réduisent en esclavage. Un, la distance. Quelques milliers de kilomètres même pour un télépathe entraîné, c'est une énorme contrainte. Deux, avoir l'appui d'un autre psy pour briser cette laisse. Oh, quelle coïncidence. Et trois... »
Et trois, il fallait préparer l'esprit à subir un tel choc. Cela semblait évident. Sinon, c'était comme de trancher à vif directement dans la chair afin de se débarrasser d'une gangrène purulente qui grossissait chaque jour un peu plus. Oh, bien sûr, la solution la plus radicale serait de simuler une mort psychique, ce qui, toutefois, ne laisserait ensuite plus beaucoup d'espoir quand à un rétablissement utopique.
***********
Maintenant.
Allongé sur le sol à côté de Caitlyn, Dimiry observait Joy droit dans les yeux. Mots rendus inutiles depuis bien longtemps, face à l'évidence même du regard. Sur terre où dans les méandres de l'esprit, peu importe le contexte, peu importe la situation, s'il voulait leur faire un coup en traître, il devra être vif, net et précis, sans hésiter une seule seconde car, alors, Dimitry serait aussi impitoyable que ce qu'une lutte pour la survie peut vous faire devenir. Et il ne doutait pas qu'il en serait de même pour son acolyte. Repensant aux paroles de Joy, il savait qu'il plongeait dans l'inconnu, et qu'il ne rouvrirait peut-être jamais les yeux. Mais une pseudo-vie, asservi et forcé, ne valait pas la peine d'être vécu. Sans doute était-ce cette détermination infaillible et cette volonté de fer qui avait poussé Joy à avoir fait ce premier en avant. Ça, associé à deux être n'ayant rien à perdre, et vous obtenez deux machines à tuer implacables.
Immobile, dans le silence, il était prêt. Fermant les yeux, il tentait de baisser cette tendance réfractaire à la présence de tout intrus dans son esprit. La suite ne lui appartenait plus désormais.
***********
Maintenant, quelques minutes plus tôt.
_ Et trois, ralentir artificiellement l'activité psychique de votre esprit. L'inconscience fragilise les attaches mentales. Ne vous en faites pas, ce ne sera qu'un coma superficiel. Mais sachez une chose. Si cela réussit, l'absence de séquelle n'est pas pas garantie. Et si cela échoue... »
Le but était simple. Briser le lien et provoquer des émanations mentales d'une manière à faire croire à une mort six pieds sous terre, due à l’effondrement de la mine et l'échec de la mission. Firestarter ne serait jamais mis dans la confidence, mais il servira de témoin funeste. Et si, par hasard, le grand clown M. Sinistre venait à vérifier cette information, il ne trouverait personne capable d'attester de leur état de presque vie.
C'était une lutte. Une lutte pour la survie, et le droit de vivre.
_ ...Alors je vous donne rendez-vous en enfer jeunes gens. » »
Daniel Hopes Agent du B.A.M. Alpha
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Sujet: Re: La Fin. (Dimitry/Caitlyn) Jeu 11 Aoû 2011 - 9:22
LONDRES 15 JOURS PLUS TOT
Il n'était pas encore tout à fait 18 heures mais déjà le flot de passant dans la rue indiquait que les ruches se vidaient afin que l'humain change de vie comme une chenille change de peau. Ils allaient dans une mutuelle indifférence vers leurs habitudes tendit que la bruine tenace sous une lumière finissante venait griser les touche de couleurs de leur ballet éternel. Sous le carreau d'une vitre délavée e trop d'humeur d'un climat humide, Hopes se perdit une seconde dans cette danse urbaine avant d'être rappelé à la réalité par la voix au timbre indéfinissable de l'étrange excentrique lui faisant face à la table du salon de thé de Birghning Street.
Vous semblez mélancolique Mister Hopes, pourtant à votre accent, dont je crois discerner quelques pointes française, le climat européen ne pourrait vous entamer, non ?
Improbable personnage à l'improbable tenue qui levait le petit doigt pour porter sa tasse à des lèvres fines démasquant des dents bien trop blanches. Hopes était loin d'être idiot. Un tel phénomène de foire à la dégaine décalée d'aristocrate du 19eme siècle aurait du focaliser bien des regards intrigués, ce n'était pas le cas. Personne pour se retourner sur le passage de l'excentrique "Mister Joy" ce qui de toute évidence signifiait l'utilisation d'un talent particulier...peut être un pouvoir de suggestion, en tout cas une utilisation mutante d'un talent mentaliste, indiscutablement. Hopes s'étonna une fois de plus de la réflexion de son interlocuteur. Il n'en n'était pas à sa première surprise avec cet étrange individu qui semblait avoir poussé sans difficultés toutes les portes jusqu'à lui pour lui "imposer" cette rencontre improbable et ce marché surprenant.
Mon accent a été dompté depuis...fort longtemps, utiliser vos dons de telepathe pourrait s'avérer dangereux face à quelqu'un dont on ignore les limites de la patience...
Joy émit un rire franc et bref.
Mais peut être que , moi aussi, j'aurai perdu un accent depuis fort longtemps ce qui me donnerai la capacité d'en déceler les brides par une lonnnnngue habitude de l'existence ? Et puis la patience....si elle est proportionnelle à la durée de nos vies, vous perdrez la votre avant moi, Agent Hopes. Je ne suis pas ici pour discuter de l'air du temps ou du Destin des Hommes, je suis en affaire.
Je n'aime pas être en affaire avec des personnes dont j'ignore la dangerosité.
Je ne suis pas dangereux...du moins pas pour vous ou votre cause. Je suis un objectif très personnel mais je reste prudent de nature....
Il laissa passer un silence.
Ca vous intrigue, ca vous ronge...Vous n'avez rien trouvé sur moi, n'est-ce pas. Pour cause, je n'existe pas, je me suis fondu dans le décors afin de rassembler des pièces pour avancer vers mon but, c'est la dernière pièce qu'il me manque, je veux juste vérifier que je ne fais pas fausse route. Vous n'êtes pas idiot, vous savez que vous ne pouvez plus rien refuser, et cela depuis que vos yeux ont accrochés les miens. C'est pourquoi je ne jetterai pas un coup d'oeil sur la liste que vous m'avez apportée, elle est fausse, pas un de ces noms ne représente une personne vivant à l'institut.
Hopes aurait du réagir mais il disait vrais. Ces yeux flamboyaient comme deux améthystes et ne le quittaient plus.
Nous allons dont procéder rapidement. Je veux savoir si l'institut abrite un mutant capable de neutraliser les pouvoirs d'un mutant de façon passive.
Hopes hésita une seconde comme dans un état comateux et murmura.
Oui. Un jeune enfant à l'allure de Gobelin nommé Kurkaru. Il émet naturellement une zone autour de lui qui neutralise les manifestations d'un gène X.
Le sourire de Joy s’élargit.
Kurkaru...un enfant en plus...c'est parfait. Je comprend que l'Institut est protégé l'existence d'un tel phénomène...L’étude de son génome pourrait poser bien des problèmes à notre espèce et bien des solutions à nos détracteurs.
L'excentrique avança vers Hopes une liasse de documents.
Un marché est un marché. Je vais donc prendre votre fausse liste et annuler ma petite visite à la confrérie vue que j'ai trouvé ce que je désirais. Bien entendu vous n'aurez pas de souvenirs de cette partie de la conversation et vous serez fort satisfait de notre transaction. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Sinistre et ses sbires ! Organisation des maraudeurs, personnel a disposition, sites et meme les comptes et fonds propres. M'est avis que vous ne lirez pas le Times ce soir, quand à moi, vous m'excuserez mais je ne manque jamais une rediffusion de Docteur Who. Je vous souhaites une bonne continuation Mister Hopes , à vous et votre charmante Anna...
Daniel restait comme embrumé, comme si des éléments de ce qui venait de se passer lui échappaient totalement. Tout allait trop vite, Joy semblait s'échapper avant même d'avoir pu être approché. Alors qu'il observait l’énergumène faire du gringue à la serveuse tout en réglant l'addition, se questionnant sur l'identité de cette fameuse Anna, il ouvrit le dossier qui lui faisait face s’arrêtant rapidement sur deux noms. L'un lui était connu.
Caitlyn Elioth
L'autre le fit enfin sourire, un sourire de satisfaction lorsqu'il l'associa à la photo lui faisant face.