Tigre et serpent (Milow)

*Bien. Il ne devrait pas tarder à présent.* pensa l'agent Dāo en regardant sa montre commando.

Mei était sur les nerfs depuis qu'elle était sortie du complexe "arme X", après y avoir perdu le type qui prétendait devenir son mentor. Elle s'était fait avoir misérablement à cause de ses maudits mutants télékinésistes. Bien sûr, ils ne l'avaient pas laissée repartir aussi facilement. Ils lui avaient imposé d'accomplir une dernière mission avant de retrouver sa liberté. Mei aurait préféré mourir si elle était encore l'automate qu'elle avait été une bonne partie de sa vie, mais elle avait accepté. Elle devait contacter la Confrérie pour transmettre un message, rien de bien compliqué. Sauf qu'on lui avait posé autour de la taille une petite ceinture métallique avec une charge explosive qui pouvait se déclencher à distance et exploser si on essayait de l'enlever soi-même. Cette ceinture comportait aussi un dispositif sonore qui permettait d'entendre tout ce qui se disait et donc d'activer la charge si la chinoise n'accomplissait pas sa mission. Ce qui énervait Mei plus que ce chantage (la mission n'était pas bien difficile pour une pro comme elle, elle n'avait pas besoin de ce genre de motivation pour bien travailler), c'était qu'on la laisse partir sans plus d'ennuis. D'un certain point de vue c'était une bonne chose, mais elle se sentait insultée de ne pas être considérée comme une menace par les gens de l'Arme X. Un jour elle leur ferait payer cette humiliation.
Pour en revenir à la situation actuelle, Mei attendait un type à qui elle avait donné rendez-vous, dans ce petit studio crasseux du Bronx laissé à l'abandon qu'elle avait squatté juste pour la rencontre d'aujourd'hui. L'homme en question était un confrériste. Elle s'était renseigné sur lui en piratant les fichiers du BAM et l'avait contacté pour pouvoir lui transmettre le message et vivre enfin sa vie en paix. Il ne restait plus que cinq minutes avant l'heure exacte du rendez-vous. Elle tournait en rond dans son treillis des forces spéciales chinoises, au milieu de l'appartement qu'elle avait au préalable piégé de fond en comble. Travailler dans les services secrets l'avait rendue méfiante, et elle avait préféré garder quelques atouts dans sa manche au cas où ce mr Sanctury n'ait prévu une entourloupe. Elle réfléchit un peu à ce qu'elle pourrait faire une fois ce détail réglé. Peut-être pourrait-elle s'installer à son compte. Si elle était assez prudente, elle pourrait échapper à la CIA et à ses anciens collègues du Ministère de la sécurité de l'état.
Enfin on frappa à la porte. Pile à l'heure. Mei posa la main sur le pistolet à sa ceinture.

-Entrez !

Le jeune homme était comme sur la photo figurant dans son dossier. D'après ce qu'elle savait c'était un hybride serpent, en effet il y avait du reptile dans son odeur. Il s'assit et posa ses armes sur la table basse, ainsi la discussion pouvait commencer. Mei s'assit en face de lui pour se mettre au même niveau. Et puis ainsi elle serait plus à même de détecter ses mouvements s'il tentait de braquer un pistolet sur elle par dessous la table.

-Vous avez dix minutes... Je ne veux pas risquer ma peau, j'espère aussi ne pas être filmé, car les conséquences serait terribles...
-Rassure-vous. Je n'ai pas besoin d'enregistrement de ce genre.
-Je vous écoute...

Une apparente sûreté, pas d'odeur de peur sur lui. Remarque, c'était normal. Pour l'instant il n'avait rien à craindre de Mei, il n'était pas sa proie, du moins tant qu'il resterait aussi sage.

-Pour commencer, je tiens à préciser que ce n'est pas précisément vous qui m'intéressez. Je fais appel à vous comme je ferais appel à n'importe quel membre de la Confrérie ayant un minimum de QI. Vous ne me connaissez pas, aucun confrériste ne me connaît et pourtant j'en connais un rayon sur certains. Je ne suis pas une ennemie, ni vraiment une amie.

Juste un petit discours pour mettre les points sur les I. Vu le genre de nouvelles qu'elle apportait, il était possible que la réaction du confrériste soit quelque peu agressive. Quoique, il avait l'air plutôt bleu, peut-être ne connaissait-il même pas Victor.

-J'ai un message à transmettre à la Confrérie, par votre intermédiaire. L'un des votre, un certain Victor Creed, plus connu sous le nom de "dents-de-sabre", a récemment disparu. J'étais avec lui à ce moment-là, et ses ravisseurs m'envoient vous dire qu'il valait mieux ne pas chercher à le retrouver. Croyez bien que j'en suis la première désolée, mais il n'y a rien que vous puissiez faire pour lui à l'heure actuelle.

Elle repensa à la capture de Victor. Ils s'étaient battus avec honneur, mais face à des ennemis puissants et supérieurs en nombre ils avaient fini par tomber dans cette situation dégradante : Victor en prisonnier et Mei en messagère pour le compte de ses ravisseurs.

L'homme grimaça. Il ne semblait pas convaincu.

-Bien, bien... Et qu'est ce qui me prouve que vous n'êtes pas de paires avec ces foutus ravisseurs? Vous jouez à merveilles le rôle de l'innocente, mais vous savez, je ne peux pas me permettre d'aller colporter la dernière des rumeurs à la Confrérie sans être certain de ce que vous avancez... Alors que ce soit clair, votre foutu message ne sera transmis que si vous prouvez vos affirmations... Si vous ne voulez pas, alors considérez vous comme femme morte, car je ne supporte pas d'être pris pour un imbécile...

Il ouvrit la bouche en montrant ses crocs d'un air de défi. Mei ne fut pas impressionnée le moins du monde, elle connaissait déjà, son pouvoir.

-Vous savez qu'une affaire dans ce genre est très délicate, surtout lorsque la victime est un confrériste... Une telle menace pourrait s'avérer dangereuse... Et même avec vos recommandation, la Confrérie n'acceptera jamais qu'un de leurs plus fidèles serviteurs leur soit enlevé... Me comprenez vous? Alors pesez bien vos mots, enfin, ou ceux que l'on vous fait dire...

Il attrapa un des pistolets qu'il avait posé sur la table et le braqua sur Mei. Cette fois, elle n'apprécia pas du tout. D'un grand coup de pied, elle souleva la table et l'envoya dans la figure du mutant pour le désarmer. Elle se leva d'un bond et dégaina son Norinco 54 et son poignard-baïonette avec l'autre main. Dans les forces chinoises, elle avait dû apprendre à combattre des mutants avec des moyens humains. Elle avait alors elle-même élaboré une technique de combat utilisant une arme de poing et un couteau, adaptée à la fois pour le combat à distance et le close-combat. Avec ça, elle était capable d'affronter sans problème la plupart des mutants.
Dégageant la table d'un coup de ranger, elle plaqua le canon de son arme sur le cœur de Milow, et sa lame sur sa gorge. Approchant son visage du sien, elle ouvrit la bouche et lança un puissant rugissement. L'entrée en scène bouclée, elle pouvait enfin en venir au fait.

-Vous n'aimez pas discuter avec un poignard sous la gorge, et bien moi je n'aime pas discuter avec un pistolet braqué sur moi. Je vous ai transmis un message, libre à vous d'en faire ce que vous voulez ensuite mais épargnez-moi votre mauvaise humeur. Je ne suis pas là pour me battre, si c'était le cas vous seriez mort avant même d'avoir passé la porte.

Elle avait dit tout ça sur un ton calme, empruntant à l'automate qu'elle avait été un peu de ce flegme qui l'avait rendue si inhumaine. Pour montrer ses bonnes intentions, elle baissa ses armes et se recula. Elle rengaina son couteau et souleva le bas de sa vareuse pour monter la ceinture qui lui ceignait les hanches. C'était une sorte de collier métallique noir avec un petit boitier sur lequel clignotait une petite diode verte. L'engin avait été fabriqué spécialement pour elle, assez serré pour quelle ne puisse pas l'enlever, mais assez large pour lui permettre d'utiliser sa forme demi-anthro.

-Les ravisseurs de votre ami ne m'ont laissée partir qu'à une condition : que je délivre un message à la confrérie. Si je ne m'acquittais pas de cette mission, je mourrais. Je suis sincèrement peinée pour Dents-de-sabre, mais je ne peux rien faire d'autre à part vous transmettre le message et espérer que vous pétiez la gueule aux responsables.

Elle espérait que ces paroles ne lui vaudraient pas une exécution immédiate par le biais de la ceinture. Elle avait préféré ne pas parler du dispositif d'écoute à Sanctury qui semblait un rien susceptible, mais elle n'était pas sans savoir qu'au barrage, un opérateur écoutait tout ce qu'elle disait.
Elle jeta un œil au miroir fendu accroché à un mur. Son nez s'était aplati, ses oreilles avait légèrement grandi et quelques poils noirs les couvraient, mais elle avait réussi à éviter une transformation non-souhaitée.

Quelque part, Mei fut satisfaite d'avoir réussi à foutre les boules à Milow. Elle remit en place le mobilier, dans un réflexe futile puisqu'elle comptait déserter cet appartement sans laisser la moindre trace de son passage.

-Bien... Comme quoi, il faut toujours être clair dès le début, ça évite ce genre de situation plutôt gênante... Si vous m'aviez dit que vous pouviez exploser à tout instant, je me serai peut être fait moins entreprenant... Bref, j'irai transmettre ce message à l'instant même où je quitterai ces lieux.
-Parfait. A l'avenir évitez de sauter sur quiconque dit quelque chose qui ne vous plaît pas. Ça vous évitera de tomber sur plus fort que vous.

Pas de réel défi dans cette phrase, juste un avertissement. Mei n'avait aucune envie personnelle de tuer Milow, mais elle savait qu'il existait sans doute des mutants puissants qui avaient moins de self-control.

-Bien, faut-il encore éterniser ce rendez-vous? Je ne pense pas, car moi en tout cas votre présence me dérange et je tiens encore assez à la vie pour rester en compagnie d'une dynamite sur pattes...
-Oui...je vous remercie pour votre sollicitude. Personnellement je ne vois aucune raison, à moins que vous ayez quelque chose à ajouter.

Elle s'approcha de la fenêtre et écarta quelques lames du store pour regarder la rue. Tout était tranquille, pas un chat, pourtant elle avait comme un mauvais pressentiment. C'est là qu'à la fenêtre de l'immeuble d'en face (abandonné lui aussi), elle vit la lumière d'un réverbère se refléter dans quelque chose de brillant.

-Āiyā ! A terre ! Vite !

Mei se jeta à plat ventre sur le sol poussiéreux au moment même où un essaim de balle creva les vitres et transforma les stores en gruyère. La chinoise identifia tout de suite l'arme utilisée au bruit qu'elle faisait, et pour cause : elle en avait déjà utilisé une quand elle était dans l'Armée Populaire de Libération. Une mitrailleuse QBB-95 montée sur bi-pied, sans doute équipée d'une lunette thermique afin de voir les cibles à travers les stores. L'ennui c'était que ce genre de matériel était assez peu répandu en dehors des forces armées chinoises, ce qui devait vouloir dire que...

-Sanctury, ça va ? Prenez vos armes, nous allons recevoir de la visite.

Ses anciens collègues des services secrets chinois étaient plutôt rancuniers, c'était la troisième fois qu'ils l'attaquaient depuis qu'il avait été découvert qu'elle était une mutante. Ils avaient dû intercepter le mail qu'elle avait envoyé à Milow pour le rendez-vous. Elle avait pris des précautions, mais les services secrets chinois comptaient quelques-uns des meilleurs hackers du monde. Tendant l'oreille, elle entendit des rangers marteler l'escalier de bois pourri. Elle se redressa en prenant soin de ne pas entrer dans le champ de vision du tireur et, démontant du mur un radiateur, récupéra le fusil d'assaut caché derrière au cas où. Elle commença à se transformer. Revêtir sa forme demi-anthro était assez rapide et lui permettait de ne pas déchirer ses vêtements et d'utiliser des armes à feu. Elle se leva du haut de ses deux mètres-dix et clippa sa baïonette au bout de son fusil.

Le jeune mutant se déshabilla pour changer de couleur, mais Mei n'y prêtait pas vraiment attention, elle était concentrée sur la porte qui pouvait s'ouvrir d'un instant à l'autre. Dès que le battant pourri s'ouvrit, elle ouvrit le feu. Les premiers arrivants furent fauchés par la rafale, mais les autres eurent le réflexe de se mettre à couvert. Quand la riposte commença, elle se jeta derrière le fauteuil où elle était assise quelques minutes auparavant, elle avait eu la prévoyance de fixer une plaque en acier derrière au cas où ça pèterait avec Milow. Par contre, elle n'avait rien prévu pour le confrériste, mais il était sans doute capable de se débrouiller seul. Engageant un nouveau chargeur dans son fusil, elle se remit à mitrailler la porte d'entrée, dont le chambranle commençait à ressembler à du gruyère. Un autre soldat tomba, certains furent tués par Sanctury. Les assaillants avaient des lunettes thermiques, c'est pourquoi Mei jugea bon d'utiliser une grenade incendiaire. Le projectile au magnésium décrivit un arc de cercle à travers la pièce pour rouler aux pieds des soldats. L'un d'eux eut le réflexe de donner un coup de pied dedans pour la renvoyer, mais Mei avait bien calculer le temps avant de l'envoyer, et elle explosa au bout de la botte de l'homme, lui brûlant sérieusement la jambe et le visage. Aussitôt, l'appartement fut baigné d'une lumière blanche très vive qui aveugla les soldats. Le temps qu'ils arrivent à ôter leurs lunettes, la tigresse avait déjà chargé et planta sa baïonette dans le ventre de l'un d'eux. à la fenêtre de l'immeuble d'en face, la mitrailleuse se remit à cracher, Mei eut tout juste le temps d'utiliser comme bouclier l'homme qu'elle venait d'embrocher, mais ce faisant elle s'exposa aux attaques des autres. Un poignard se planta dans son thorax et, se coinçant entre deux côtes, échappa aux mains de son propriétaire. Mei hurla. Elle lâcha son fusil et se laissa tomber par terre, où elle sortit son arme de poing pour continuer à maintenir les survivants en respect. Un peu d'aide ne serait pas de refus.

Mei se posa un peu contre le mur. à priori, le coup de poignard avait raté les organes vitaux, mais elle le sentait tout de même passer. Si elle sortait vivante de ça, il faudrait qu'elle aille se faire recoudre chez ce médecin de la mafia de Chinatown à qui elle avait déjà fait appel depuis son arrivée à New York. Les balles continuaient à fuser. Le nombre d'ennemis avait déjà diminué, et par chance ils étaient toujours dans le couloir. Si elle voulait sortir de là elle aurait besoin de l'aide du confrériste. Elle vit par terre un papier chiffonné, comme il en traînait un peu partout dans l'appartement abandonné. Elle le ramassa et sortit de sa poche son stylo. Tout en restant à couvert, elle écrivit rapidement dessus, puis le roula en boule et le lança vers la cachette du serpent. "Je vais tenter quelque chose. Couvre-moi jusqu'à ce que j'arrive à la porte, puis arrête de tirer et mets-toi à l'abri." avait-elle griffonné. Elle attendit un court instant, puis s'élança vers la porte de l'appartement en profitant du tir de couverture. Elle se cacha sur le côté, puis bondit pour attraper le soldat le plus proche. Elle avait déjà repéré qu'ils avaient tous trois grenades accrochées à leur ceinturon derrière leurs reins. Elle le désarma sans le lâcher, les autres n'hésitèrent pas à tirer sur leur camarade, que Mei utilisa comme un bouclier. Elle passa les bras dans son dos comme si elle l'enlaçait, et dégoupilla une des grenades qu'il avait à sa ceinture, puis elle le balança sur ses collègues avant de courir dans l'appartement. L'explosion la jeta à terre, et les coups de feu cessèrent au même instant. Regardant derrière elle, elle vit les corps calcinés et déchiquetés des soldats chinois.

-Merci ! dit-elle à Sanctury.

Par contre, elle perdait pas mal de sang.

(Désolé pour le retard)

-J'imagine qu'il s'agit à peu de chose prêt d'autres ennemis à vous? Non parce que ça aurait été sympa de m'avertir que j'aurai pu crever ici, ce soir même...
-Oh, ne vous plaignez pas...mmfh...de toutes façons nous faisons tous les deux un métier dangereux, ne me dites pas...que vous n'en êtes qu'à votre première fusillade. Si c'est le cas...faut qu'on arrose ça !

Elle ouvrit le tiroir d'une commode rongée aux termites et en sortit une petite trousse de soins qu'elle avait placée là au cas où. Déboutonnant sa veste de treillis, elle travailla à nettoyer la plaie. La blessure était douloureuse, mais pas aussi grave qu'elle n'en avait l'air, le tout était d'arrêter l'hémorragie.

-Bon, on a pris bien cher, j'imagine que vous avez aussi une planque ou vous serez en mesure de retirer le plomb qui s'est installé dans mon bide... Non parce que là, je ne sens rien, mais il se peut que je vous tombe entre les bras d'ici deux minutes, et bon, ça signifierait qu'il vous faille trouver un autre messager... J'imagine même pas si c'est toujours le même scénario pour chacune de vos sorties...
-Pour ça rassurez-vous, je serais déjà morte si je n'étais pas un minimum prévoyante.

Elle compressa la plaie avec un tampon de gaze pour bien nettoyer, puis plaça savamment quelques languettes autocollantes pour maintenir les bords collés l'un à l'autre.

-Vous vous rendez compte que je vais devoir me trimballer trois jours avec cette couleur de peau qui n'a rien d'humaine ?

Elle détourna deux secondes le regard de sa blessure pour regarder Milow de haut en bas. Effectivement avec une peau noir d'encre il ne passerait pas inaperçu. Pour la première fois depuis qu'elle était en face du confrériste, elle sourit d'un air amusé.

-En effet... Moi je trouve ça plutôt joli. Après, je doute que ce soit au goût de tous ceux que vous croiserez. Enfin, on n'est pas encore tirés d'affaire. Il reste le mitrailleur dans l'immeuble d'en face.

Elle attrapa la bandoulière d'un QBZ-95 lâché par un des soldats morts. Il avait une lunette infrarouge, très pratique. Elle le tendit à son compagnon d'infortune.

-Vous êtes bon tireur ? Postez-vous à une fenêtre, avec votre couleur de peau il vous repérera moins facilement. Je vais attirer son attention. Dès qu'il tire, vous repérez sa position et vous me l'emplâtrez.

(Si tu acceptes la proposition de Mei, tu pourras dire dans ton post qu'elle fait le guignol à la fenêtre)

-Biensur que je suis bon tireur.

Milow saisit le QBZ-95, une arme qu'il avait déjà essayé auparavant, il n'était pas un expert pour ce genre de portée, mais de toute façon, il lui fallait bien se rendre à l'évidence, il lui fallait de l'expérience. Un exercice de visée, en utilisant comme appât une bombe humaine, était tout à fait palpitant, riche en sensation forte. Une suée froide remonta l'échine du mutant jusqu'à ces tempes... Il était temps... Milow se posta à une fenêtre, une seconde lui suffit pour localiser le tireur, dont l'odeur de transpiration qu'il émanait pouvait se sentir d'ici, c'était un professionnel, mais bien un humain, il avait vu toute sa troupe se faire abattre, il était logique qu'il sente si fort... Milow porta l'arme à son épaule, s'appuya contre le casier de fer criblé de balle, et fit un signe de main à la Tigresse, lui donnant feu vert pour attirer l'attention du viseur. Le spectacle qu'elle lui offrit était tout à fait grotesque, à mi chemin entre chorégraphie absurde et érotisation ratée des coups de hanches. Milow faillit même rire aux éclats, mais ne laissa s'ouvrit qu'un mince sourire, en guise de compréhension. La Tigresse elle semblait elle même sourire, peut-être se rendait-elle compte tout à coup de ses actes. L'homme d'en face du prendre ça comme un affront, s'activant soudain, Milow capta sa forme s'agiter, il ne lui en fallu pas moins pour tirer... Mais l'homme d'en face avait pressenti le coup et s'était jeté de tout son long derrière un mur. Milow peina à reprendre ses esprits. Le tireur d'en face saisit cette occasion pour tirer sur Meï. Elle s'effaça sans trop de difficultés, Milow tira une seconde fois... Head Shot...

-Travail fait, autre chose peut être?

Milow souriait, il se savait à présent en détention d'un souvenir succulent.

-Bon je tacherai de ne pas trop vous narguer ce soir, lorsque vous m'aurez invité à boire un verre dans un coin plus sûr... Il faut arroser ça, c'est mon premier head-shot...

Milow aida la Tigresse à se redresser. Il ôta ensuite le plomb de son ventre et bu deux ou trois gorgée de vodka... Il tendit la mignonnette à sa coéquipière d'un soir et disant:

-Il n'y a pas meilleur anesthésiant.

Tout en y ajoutant son sourire froid mais irrésistible qui lui était si unique.

(désolée pour le retard)

à la deuxième tentative, Sanctury réussit à abattre le tireur. Mei put enfin souffler un peu. Pour un peu elle serait tentée de dire que toutes ces activités n'étaient plus de son âge. Depuis qu'elle avait retrouvé la mémoire, c'était avec moins d'enthousiasme qu'elle évitait les balles et affrontait des ennemis armés jusqu'aux dents et supérieurs en nombre.

-Travail fait, autre chose peut être?
-Se tirer d'ici sans attendre, peut-être. Avec tout le boucan qu'on a fait, il y a sans doute au moins un voisin qui a appelé la police. Et je ne sais pas pour vous, mais moi je préférerais éviter de finir au poste.

Tendant l'oreille par la fenêtre, elle put d'ailleurs entendre les sirènes au loin. Ils avaient encore un peu de temps avant l'arrivée des forces de l'ordre. La chinoise ramassa son fusil d'assaut et retira la baïonette puis la rangea dans son fourreau après l'avoir essuyée sur les vêtements d'un des cadavres.

-Bon je tacherai de ne pas trop vous narguer ce soir, lorsque vous m'aurez invité à boire un verre dans un coin plus sûr... Il faut arroser ça, c'est mon premier head-shot...
-Ce serait avec plaisir, mais je n'ai pas le temps. De plus, sans vouloir vous vexer, avec votre apparence vous risquez de vous faire refouler dans la plupart des bars de la ville. Et puis n'oubliez pas que nous sommes là "en service".

L'homme-serpent lui tendit une mignonnette d'alcool. Elle l'accepta. Buvant un peu, elle rendit ensuite la petite bouteille à son propriétaire. En général elle n'acceptait jamais quoi que ce soit qui se mange ou se boive de la part d'un inconnu, mais comme il en avait bu devant elle ce ne devait pas être si dangereux.

-Peut-être que nous nous reverrons un jour, et alors je vous offrirais un verre comme il se doit. Maintenant, il vaut mieux nous séparer pour ne pas nous faire prendre.

Mei ouvrit un petit placard dans le coin cuisine et en sortit un jerrycan. Par chance, il n'avait été touché par aucune balle qui l'aurait amené à prendre feu prématurément. Elle parcourut tout l'appartement en aspergeant tout méthodiquement. Les meubles, les cadavres, elle recouvrit tout d'essence. Elle ne récupéra que les armes et les munitions, qui étaient susceptibles de prouver la présence de forces spéciales chinoises sur le sol américain. Même si elle avait été trahie par ses anciens employeurs, Mei aimait toujours son pays et n'avait aucun intérêt à ce qu'éclate une guerre. Une fois que Sanctury fut sorti, elle se mit sur le seuil et alluma un zippo qu'elle lança dans la grande flaque puante. Tout prit feu instantanément. L'ex-agent sortit de l'immeuble. Toutes les preuves auraient été détruites d'ici l'arrivée des pompiers. Retrouvant Sanctury à l'extérieur, elle lui fit un salut de la main, les fusils d'assaut sous le bras.

-C'est ici que nos chemins se séparent. à la prochaine.