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 Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson]

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Georges J. Patterson
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MessageSujet: Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson]   Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson] Icon_minitimeLun 13 Juin 2011 - 9:27

Au cours des millénaires qu'il avait vécu, le roi d'ombre avait fini par se rendre compte d'une chose. Même avec sa puissance, il était dangereux de négliger son organisation. Certes, il œuvrait généralement seul, tel une araignée tissant sa toile d'intrigue dans l'ombre, usant et abusant de ses pions. Mais il ne pouvait pas penser à tout, et ses adversaires finissaient parfois par se rendre compte trop tôt qu'ils étaient englués dans sa toile d'intrigue. Il fallait par conséquent donner des fausses pistes, laisser des agents avec un petit peut d'initiative s'occuper de certaines tâches. Et les laisser s'occuper de celles ci à leurs manières était également un spectacle assez amusant. Bien sur, le principal problème était de trouver des agents. Des agents capables de lui obéir sans connaître sa véritable nature, des agents qui ne risquaient pas de le l'amener à se découvrir. Et bien sur, des agents qui ne soient pas complètement stupides. Il n'y avait pas d'intérêt à ce qu'il soit constamment derrière eux. Il ne fallait pas non plus leurs confier trop de pièces du puzzle, qu'ils n'aient pas de de mauvaises idées qui germent dans leurs esprits inférieurs. Il fallait bien avoué qu'il s'était partiellement inspiré de ses adversaires pour ce faire. La grande majorité des ennemis qu'il avait affronté au cours du temps avait recours à ce genre de procédés. Mais ils faisaient des erreurs fondamentales dans la façon dont ils menaient à bien leurs plans. Ils prenaient des agents qui étaient fondamentalement imparfait, car forcément inférieur à eux, et les laissaient agir en leurs donnant des ordres. Bien sur, ils ne pouvaient que faillir, ou accomplir imparfaitement leurs devoirs. Le roi d'ombre avait lui, parfaitement assimilé ce fait. Il ne confiait donc jamais à ses agents des missions ayant réellement une importance pour lui. Elles devaient être aussi utile en étant menée à bien qu'en échouant de la plus lamentable des façons. C'était la clé du succès. Avoir un plan pour chacune des situations, même celle qui étaient par nature imprévisible. Un peu d'expérience permettait de prévoir beaucoup de choses....

Toujours était il qu'aujourd'hui il suivait l'esprit d'un homme qu'il avait recruté pour devenir l'un des siens. Il s'agissait d'un médecin d'âge moyen, tout ce qu'il y avait de plus humain. Cependant cet homme avait quelques particularités. Notamment, sous la fine couche de vernis qui lui donnait l'air d'un homme normal, qui s'il n'avait pas une rigueur morale à toute épreuve en acceptant régulièrement de donner des coups de main à des hommes ayant des ... comment dire ? Des ennuis avec la justice ? Et qui ne souhaitaient pas vraiment que les médecins signalent une petite blessure par balle ou autre léger anicroche physique du même acabit. Ce qu'on savait moins, c'était que certains autres "clients " du bon docteur, des gens sans famille ou dans des situations fragiles avaient tendance à "disparaitre". Ils finissaient en fait comme sujet d'expérience sadique que le docteur. Pas d'expérience de recherche. Juste l'envie d'un homme de détruire, de révéler qu'il était fait non pour donner la vie, mais pour faire souffrir. Chose que la société actuelle ne peut pas lui donner. Contrairement au seigneur qui hantait ses rêves. Et qui avait fini par le convaincre de sa réalité, ainsi que des possibilités qu'il offrait à ceux qui le suivait. Cet homme était connu sous le nom de Calvin Zabo. Et aujourd'hui, il allait faire un mouvement au service du roi d'ombre. Ce dernier l'avait contacté quand il avait ressentit une âme noire, facile à manipuler et ayant assez de ressource pour se montrer utile à l'occasion. Il l'avait approché dans son sommeil, manipulant ses rêves pour en faire une vision de la réalité désiré de l'homme. Et celui ci avait été convaincu de se mettre au service de l'homme de ses rêves, qu'il connaissait sous le nom de Lord Nightmare. Une fois part moi, environ, il rêvait de lui, et celui ci lui donnait des instructions, et entendait ses rapports.

Pour l'instant, il n'avait pas fait grand chose d'autre que de donner un coup de pouce occasionnel, en mettant des circonstances de décès de certaines personnes autre que la véritable. Des personnes dont il ignorait tout, uniquement que son maitre voulait voir leurs décès passer pour naturel. Mais il y avait quelques nuits, il avait expliqué à son maitre, lors d'un de leurs rendez vous dans ses rêves, qu'il avait eu une idée. Son maitre lui avait demandé de trouver un moyen efficace pour régler des affaires. Et Calvin avait pensé à la mafia. Et plus précisément à un groupe d'une importance moyenne. Il ne fallait pas qu'il soit trop nouveau, car ceux la faisaient trop d'erreurs et étaient trop gourmands. Ni trop important, car alors il s'agissait d'une structure trop rigide pour ce qui allait être proposé. Une structure de taille moyenne, qui cherchait à s'étendre, voila ce qu'il fallait, avec dit Zabo à son maitre. Et le roi d'ombre y avait consentit.

C'était ainsi que Calvin se trouvait aujourd'hui devant le lieu de résidence d'un homme dont le nom commençait à se faire connaitre dans le milieu, même s'il conservait tout les aspects de l'honorabilité en apparence. En fait, il ne l'aurait probablement pas retenu comme sujet potentiel sans les conseils de son maitre. Et il fallait qu'il obéisse à son maitre. C'est ainsi qu'il sonna à la porte. Il avait l'air d'un homme d'une quarantaine d'année, brun, de taille moyenne, qui portait les cheveux longs, attachés en queue de cheval pour tenter de cacher une calvitie naissante. Ses lunettes en demi lune tombait régulièrement sur son nez trempé de sueur, et il avait la manie de les remettre en usant uniquement de la paume de sa main gauche. C'est donc après avoir réalisé son geste fétiche qu'il se présentât à la réception de l’hôtel. Quand le réceptionniste lui demanda ce qu'il pouvait faire pour lui, il répondit, hésitant :

"Bonjour. Je voudrais parler à Monsieur Coffin... Euh... J'ai une affaire à lui proposer. "

Puis il s'arrêta brusquement, regardant son interlocuteur et espérant que ce dernier ne ferait pas de difficultés. Et qu'il ne s'était pas trompé d'adresse. Son maitre serrait furieux s'il ratait sa mission aussi lamentablement. Ce qu'il ne pouvait bien sur pas savoir c'était que son maitre observait actuellement la scène, tapis dans les recoins sombre de son esprit, intéressé par ce qui allait se passer. Au besoin, il n'hésiterait pas à influencer son pion, afin qu'il agisse de la façon requise. Cette alliance était intéressante. Autant pour obtenir des agents que pour contrer les plans de certains de ses ennemis. Il avait perçu un frémissement, et une activité chez le clan A. Ce qui voulait dire que le monde allait probablement trembler à nouveau et les puissances se trouver fort démunies. Et le roi d'ombre détestait être démuni.


Hj : Si quelque chose te dérange, ou n'est pas clair, n'hésite pas à m'en faire part.


Dernière édition par Georges J. Patterson le Dim 26 Juin 2011 - 12:14, édité 1 fois
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Matthew Coffin
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MessageSujet: Re: Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson]   Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson] Icon_minitimeSam 18 Juin 2011 - 13:59

Hj-Petite précision. Matthew vit dans une suite d'hôtel, il n'a pas de domicile propre. Mais ce n'est qu'une broutille...-Hj

-Je pourrais vous briser en deux morceaux sur mon genou, me menaçait Walton. Vous le savez et je le sais. Je pourrais vous racheter comme un rien. Oui, je n'ai qu'à brader le lot et vous boirez la tasse !

Le dernier mot avait claqué dans la suite comme un coup de tonnerre au milieu d'un ciel bleu. Confortablement installé derrière mon bureau j'ai lentement ouvert un tiroir, sortant de ce dernier un chéquier et une agrafeuse. Déchirant un bordereau j'y ai inscrit la somme d'un cent. Mon regard remonta sur mon interlocuteur, à vrai dire je ne le regardais pas vraiment, mais plutôt Yamamoto qui s'approchait dangereusement dans son dos. Au moment où mon cher invité s'y attendait le moins, le yakuza passa son coude sous sa gorge, le bloquant sur son fauteuil. J'ai alors bondit de mon siège pour venir lui agrafer le chèque sur le front.

-Je crois que vous n'avez pas bien saisis, Monsieur Flemings, dis-je à celui-ci d'une voix étonnement calme malgré les hurlements qu'il poussait. Soit on fait son boulot correctement, soit on dégage. On ne vient pas se plaindre auprès du vainqueur d'avoir perdu la bataille. C'est une attitude que je trouve d'une grande incorrection.
Afin de bien faire passer le ton j'ai rajouté deux agrafes sur le visage de l'homme d'affaire.
-Cela dit, je consens à vous laisser Madak... pour 1,5 milliards.
-C'est de la folie ! réussit à bafouiller Walton.
-Devant votre manque d'esprit commercial, déclarais-je en assenant un autre coup d'agrafeuse. Je monte à 2 milliards.
-Arrêtez ! J'accepte...

Ces deux mots suffirent à faire lâcher prise Yamamoto. Pour ma part j'ai regagné ma place et rangé mon agrafeuse. La véritable intrigue ne tournait pas autour de Madak. C'était de ma capacité à m'imposer dont il était question. Walton Flemings était le Président Directeur Général de Mellon Corp, une importante banque newyorkaise qui avait fait un prêt généreux à un client dans l'incapacité de rembourser ses dettes. Un client important puisque capable de se payer une entreprise comme Madak. Alors Flemings face à ce manque de bonne fois évident s'était tourné vers moi, je devais racheter la fameuse société, la revendre et partager les bénéfices avec Mellon Corp. Évidemment je n'avais rien fait de tout ça, bien au contraire. J'avais racheté Madak pour plus d'un demi milliard et je l'avais gardé. Je savais que ce n'était qu'une question de temps avant que Flemings ne débarque à mon hôtel pour m'ordonner d'honorer mon engagement. Mais ce n'était pas non plus une question d'argent, c'était bien plus vaste...

-Dites à vos petits amis du Lower Manhattan que s'il veulent moudre leur blé il faut maintenant payer le meunier.
-Vous n'êtes qu'un petit maître chanteur sans morale, Coffin, cracha Flemings.
-Encore un compliment de ce genre et vous n'aurez plus les moyens de racheter quoique ce soit. Yamamoto : fous-le dehors.
-Et je dis quoi aux réceptionnistes ? me demanda le yakuza, désignant le visage du PDG d'un geste assez vague de la main.
-Dis leur qu'ils est tombé dans un nid de guêpes, rétorquais-je en fixant Walton du regard. C'est pas mon problème.

Finis le racket de supérettes et des bookmakers minables. Les grandes sociétés allaient devoir cracher au bassinet comme tout le monde, c'est à ça qu'on reconnaissait une organisation capable de prendre son envol. Ça me permettrait également de justifier mes chiffres devant la Worthington et de cultiver un nouveau genre de carnet d'adresse, plus de financiers et de politiciens, moins de tueurs à gage et de carjacking. Une vitrine encore plus respectable pour mes activités, des activités qui allaient de mieux en mieux à en juger par le coup de Madak. 170% de bénéfice, il n'y a que le crime pour arriver à un tel resultat.

-Il est parti, m'informa Yamamoto en revenant dans la suite.
-Bien, on lui enverra les avocats demain matin. Et pour les afghans où ça en est ?
-Un peu tôt pour le dire, je pense que jeudi nous aurons une réponse.
-Parfait...
-Oh ! Le juge Sheridan a demandé à déjeuner avec vous.
-Encore ? m'exclamais-je.
-Il dit que c'est important.
-Soit. Envoie-lui une réponse positive...

Voilà de quoi étaient faites mes journées : de rendez-vous. Une valse éternelle de gens à voir ou demandant d'être entendus. La ronde instable du pouvoir, à ne surtout pas négliger. C'est aussi pourquoi je mettais un point d'honneur à recevoir tous ceux qui se présentaient à l'Astoria, du plus insignifiants membre du conseil municipal au maire en personne. Même si ce dernier ne connaissait pas mon existence, le temps se chargerait de faire les présentations. C'est alors que le téléphone situé à l'entrée de la suite sonna, comme à chaque fois c'est Yamamoto qui décrocha.

-Calvin Zabo demande à vous voir, m'informa le japonnais en plaquant le combiné sur son épaule.
-Fais-le monter, répondis-je sans pour autant lever les yeux de mes papiers.

Nous savions tous les deux qui était le Docteur Zabo. Discret, professionnel et efficace. L'homme que les chefs de gangs appelaient quand une cartouche de chevrotine leur avaient fait exploser les tripes. Plus neutre que la Suisse il avait la confiance de tous et pouvait ainsi soigner un gangster du Bronx le lundi et s'occuper d'un rital du New Jersey le mardi. Dans le milieu il était connu et respecté. Cependant je n'avais jamais eu affaire à ses services, la raison de sa venue en ces lieux -plus familiers aux criminels et aux politiciens qu'aux médecins- restait pour moi un mystère.


-Docteur Zabo, m'exclamais-je en voyant la porte de la suite s'ouvrir sur le médecin. Que me vaut ce plaisir ?

Tandis que Yamamoto débarrassait le docteur de son manteau je suis allé rejoindre le nouvel invité afin de lui serrer la main.

-Je vous en prie, dis-je en désignant un siège face à mon bureau. Prenez place.
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Georges J. Patterson
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MessageSujet: Re: Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson]   Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson] Icon_minitimeDim 26 Juin 2011 - 15:05

Hj : Désolé pour l'erreur, d'autant plus que je le savais. Mais ça m'était sortit de l'esprit lors de la rédaction du rp. J'ai édité, normalement toutes mentions à une résidence personnelle à disparu, et Calvin c'est adressé au réceptionniste.

Après un bref coup de fil, le réceptionniste avait indiqué que Monsieur Coffin acceptait de recevoir Calvin immédiatement, malgré sa démarche un peu impromptu. Il lui indiqua le numéro de la chambre, ainsi que la méthode pour s'y rendre. Calvin, de plus en plus stressé, s'essuya les mains sur son pantalon, esquissa un petit sourire de remerciement, puis se dirigea vers l’ascenseur, afin de rejoindre l'étage où résidait l'homme qu'il devait rencontrer. Encore une fois, il se mit à remonter ses lunettes, et se repassait mentalement le discours qu'il comptait offrir au chef mafieux. Il ne voulait pas être trop agressif, car il craignait pour sa vie. D'un autre côté, il ne fallait pas qu'il laisse croire que son maitre était à son image. Une pensée fugitive traversa l'esprit de Zabo : peut être que s'il se débrouillait bien, ce Coffin, qu'il n'avait jamais rencontré en personne, pourrait être suffisamment effrayé par son maitre. Ce serrait bon si pour une fois quelqu'un pouvait le craindre, autrement que lors de ses petites expériences. Calvin aimait inspirer la peur, mais n'avait pas le courage de se faire craindre face à quelqu'un qui pouvait répliquer. Mais s'il était sous la protection de son maitre, peut être que ce serrait différent. Cela lui arracha un sourire, mais bien vite, l'anxiété et la peur reprirent place sur son visage, seules émotions visibles. Quelques instants plus tard, il était dans le couloir, et croisa un homme qui attendait l’ascenseur, le visage ensanglanté, un morceau de papier à la main.

Même si Calvin était médecin de profession, il avait surtout fréquenté la pègre et avait rapidement apprit un truc : le mieux était de faire comme si on n'avait jamais rien vu, rien entendu, et qu'on avait une mémoire de poisson rouge. Il regarda immédiatement ses pieds, et fit comme s'il n'avait rien vu, et ne proposa absolument pas son aide. Si on voulait le contacter, il n'était pas bien dur à trouver. Sinon, inutile de se faire des ennemis, d'autant que la personne qui saignait ne devait surement pas avoir du tout envie que la moindre rumeur se répande . Par conséquent Zalbo sortit rapidement, marchant aussi vite que possible sans avoir l'air d'être entrain de fuir, et regardant le sol. Il était encore moi rassuré qu'une minute plutôt, certain que la personne qu'il allait voir était dangereuse et ne se souciait pas tant que ça de ne pas éveiller l'attention. Vu l'état de la personne qu'il avait croisé, il avait fortement intérêt à ne pas trop énerver le maitre des lieux. Il ne tenait pas spécialement à finir dans la baie avec les pieds dans le ciment. Son maitre serrait surement déçu et furieux, et se vengerait peut être sur Coffin, mais il n'interviendrait pas pour le sauver, il en était convaincu. Le prix de l'échec. Un instant plus tard, il frappait, puis pénétrait dans suite, préférant ne pas s'attarder sur ces pensées. Il craignait de prendre ses jambes à son coup s'il n'agissait pas ainsi.

"... Bonjour, Monsieur Coffin... C'est un plaisir de vous rencontrer, vraiment ! On m'a beaucoup parlé de vous !"

Réfléchissant un instant à ses propos, il se rendit compte qu'ils n'étaient pas forcément les plus appropriés pour entrer en matière avec quelqu'un comme Monsieur Coffin. Il risquait de se demander s'il avait été espionné, si quelqu'un l'avait balancé ou autre hypothèses du même genre qui impliquait qu'il serrait alors une menace pour cet homme, et il risquait de ne pas trouver sa présence très opportune. En entrant il avait remarqué le japonais à l'air patibulaire. D'affreuses rumeurs courraient sur son compte et Calvin ne souhaitait absoluement pas déterminer si elles étaient vrai ou pas.

"Enfin, je veux dire... en bien, bien sur ! Vous êtes un nom connu, maintenant. Enfin, je veux dire, plus connu qu'avant."

Zabo espérait sincèrement que ce serrait suffisant. Mais mieux valait en rajouter une couche en changeant de sujet. On lui avait demandé le sujet de sa visite, autant dire tout de suite ce qu'il avait en tête, comme ça il en serrait débarrassé. Mais son impulsion soudaine fut stoppé, par une pensée soudaine. Non, le mieux pour lui c'était de faire comprendre qu'il avait quelque chose à offrir, et vite. Mais sans trop en dévoiler, histoire de conserver un peu l’intérêt de son interlocuteur.

"Euh, je suis venu eu... parce qu'on me l'a demandé, en fait. A dire vrai. Je dois servir d'intermédiaire pour euh... Comment dire... Vous présenter une offre ? Mais ce n'est pas trop mon domaine, alors je dois dire que je ne sais pas comment doivent se dérouler ce genre de discussions..."

Le roi d'ombre, toujours présent dans l'esprit de Calvin, trouvait de son côté la scène très amusante. La relative franchise de Zabo ne manquerait pas d'être surprenante pour Coffin, dans un monde ou tout le monde avait tendance à se montrer policé. Peut être même qu'il commettrait l'erreur de sous estimer son pion, en le considérant comme un intermédiaire de seconde zone, envoyé par une personne ignorant elle même les usages en cours dans le milieu. Mais mieux valait tout de même garder un avantage. Le roi d'ombre tendit donc un tentacule psychique vers l'esprit de Coffin, lui permettant ainsi de lire dans les pensées de surface du malfrat. Il doutait d'avoir besoin de plus .


Hj : en espérant ne pas avoir fait d'erreurs.
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Matthew Coffin
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MessageSujet: Re: Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson]   Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson] Icon_minitimeJeu 30 Juin 2011 - 20:07

-Détendez vous et prenez votre temps, dis-je d'un ton apaisant. Si vous souhaitez boire quelque chose ou fumer un bon cigare demandez-le à Yamamoto.

Pour la seconde fois j'ai désigné le fauteuil vide qui me faisait face. Calvin Zabo fréquentait de par son métier ce qu'il y avait de pire comme patients : des criminels impulsifs, violents et à la gâchette facile. Je n'aurais jamais pu accueillir Zabo dans un tel palace si j'avais été comme eux. La tactique et la patience m'avait fait découvrir l'art délicat du débat. J'avais certes eu par le passé à recourir très souvent aux armes dans leur grande diversité, mais aujourd'hui le fait que je n'en pote même plus suffisait à prouver l'absurdité de leur existence. C'est aussi pourquoi je ne faisais jamais fouiller mes invités. Ceux qui pénétraient par ces portes étaient certes véreux mais politiciens, fraudeurs mais banquiers, la présence de Yamamoto dans cette suite suffisait à prévoir tout débordement de situation avec un PDG ventripotent refusant de payer. Pour ce qui était de la vermine grouillant dans les caniveaux le japonais me servait d'intermédiaire avec elle ; jamais un des mes lieutenant n'était allé aussi loin que ne l'avait fait Calvin Zabo en me serrant la main.

-Pour répondre à votre inquiétude, Monsieur Zabo, continuais-je en souriant sur un faux ton de confidence. Je dirais que moi non plus je ne sais pas comment doivent se dérouler ce genre d'entrevue.

Calvin Zabo avait passé sa vie dans l'ombre des rues, sans jamais se faire remarquer. La raison qui l'avait poussée à sortir de son terrier méritait d'être entendue. Dans un tel domaine il était novice, je me devais de supporter avec lui le poids de ses craintes, afin qu'elles lui paraissent un peu moins lourdes.

-Existe-t-il un manuel traitant sur le négoce des stupéfiants ? demandais-je avec ironie. Sur la bonne façon de faire disparaître un corps ou la manière d'aborder des transactions mafieuses ? J'ai eu beau chercher dans toutes les librairies je ne l'ai pas trouvé, comme la plupart de mes concurrents... Alors que faut-il faire ? Certains criminels multiplient les métaphores, d'autres usent d'un langage de politiciens en tentant d’appeler un chat un chien, mais aucune doctrine ne semble vraiment régir le domaine des réunions entre criminels.
J'ai adopté une position confortable dans le cuir, je voulais que Calvin ressente ma décontraction, le ton relativement libre que je prenais devait l'aider à se sentir en confiance.
-Les métaphores je n'y crois pas, poursuivis-je en durcissant imperceptiblement le ton. C'est un business, c'est tout ce que c'est. Dans ce genre de business on ne cache rien, on ne cherche pas à fuir, c'est pour cela que je vais être franc et direct.

Je pouvais me le permettre, plusieurs brouilleurs étaient disséminé dans la suite, de quoi perturber des micro-canons et autres émetteurs scotchés sur le torse. De plus, Yamamoto vérifiait les pièces chaque semaine. Un cout fort onéreux en matériel que des chefs de gangs lambda ne pouvaient se permettre de se payer, mais nécessaire si je voulais paraître crédible dans l'image que la rue se faisait du "Froid".

-Je suis capable de fournir n'importe quoi à n'importe qui, déclarais-je d'un ton glacial, presque supérieur. Drogue, argent, arme, prostitution, contrefaçon... Tout cela me concerne. Mais une seule chose vous intéresse, vous et votre employeur, peu importe son nom.
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MessageSujet: Re: Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson]   Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson] Icon_minitimeSam 2 Juil 2011 - 20:34

Le simple fait que le mafieux lui ait suggérer de prendre son temps fus suffisant pour que Calvin prenne immédiatement la phrase comme une menace et une invitation à agir rapidement. Après une série de brefs clignements de paupières, Zabo se dirigea précipitamment vers le fauteuil qu'on lui indiquait, et se laissa tomber dedans, sans la moindre grâce. Il regrettait amèrement de s'être embarqué dans une telle histoire, certain que le mafieux ne manquerait pas de prendre ombrage d'une des nombreuses offenses involontaire qu'il ne manquerait pas de commettre à son égard. Cette simple pensée était presque suffisante pour le paralyser. Ce fut encore pire quand il se rendit compte qu'il avait dangereusement mis en danger ses activités après les sous entendu de Coffin sur le fait qu'il pouvait être surveiller, et que certain de ses concurrents ne manquaient pas d'utiliser des phrases cryptée pour éviter d'être repéré. Si les flics surveillaient effectivement Coffin, alors il était en danger ! Pour l'instant, ceux ci ne s'étaient jamais intéressé à sa petite personne. Soit qu'ils étaient ripoux, et considérait qu'il faisait partit des possessions des personnes qui leurs payaient leurs petits à côté, soit qu'ils étaient droit, et le considérait comme un moindre mal, comme une sangsue insignifiante, même pas du niveau d'une petite frappe ou de n'importe quel poisson présent dans la mare glauque du crime. Mais si quelqu'un se mettait en devoir d'enquêter sur lui, il avait tant à perdre... Si ils découvraient ses activités nocturnes les plus glauques... Il était fini. Il n'aurait jamais du venir ici ! Il aurait du se contenter d'un contact indirect. De quelque chose de moins compromettant. Oui mais de quoi ? Les contacts téléphoniques étaient surement également surveillés, les mails également, et la probabilité que le courrier soit épluché était également très importante. Et son maitre qui voulait des résultats...

Mais si jamais quelque chose se passait mal, son maitre serrait surement la pour lui. Sur cette pensée rassurante, Calvin s'épongea le front. Il avait bien compris que Coffin voulait qu'il annonce clairement la couleur et les intensions de son maitre. Mais celui ci n'était pas non plus des plus clairs. Mais il n'avait pas vraiment le choix. Et il ne fallait pas qu'il en dise trop. Ni que son maitre apparaisse dans une situation de faiblesse. Son maitre était fort, et ne supporterait pas qu'on le présente autrement. Mais Zabo avait un peu de mal à voir comment imposer ce point à Coffin. Il était si sur de lui, de son pouvoir, alors que lui était tremblant comme un lapin. Mais s'il voulait que son maitre le récompense, il fallait qu'il fasse un effort. il voulait absolument ce que son maitre lui avait promis. Et si pour ça, il fallait qu'il dépasse sa couardise, il le ferait. Tout en espérant bien fort qu'il s'en sortirait vivant, par chance ou par intervention divine.

"Et bien, euh... En fait, mon mai... , la personne qui m'a demandé de vous contacter, n'a pas exactement besoin de vous, en faite. Elle veut, euh... vous proposer un marché. Oui, c'est ça, un marché. Avec des avantages pour les deux parties, qu'elle a dit."

Zabo fit une pose, et regarda la manière dans son entrée en matière avait été accueillit. Enfin, il ne regarda pas directement Coffin dans les yeux, comme il l'aurait voulu, mais se contenta de laisser trainer ses yeux quelques temps sur un point indéterminé entre les sourcils de son interlocuteur. Avec un peu de chance, il ne verrait pas la différence. Puis il jeta quelques regard en biais au garde du corps. Celui ci lui donnait des frissons dans le dos. Chaque fois qu'il pensait à toutes les horreurs qu'on racontait sur son compte, il manquait de perdre tout ses moyens. Enfin, il avait l'impression qu'une force le soutenait, et le poussait à continuer. Il remonta encore une fois ses lunettes de sa façon si caractéristique puis repris la parole.

"En fait, il possède... une, euh... comment dire ? Une position privilégiée, qui lui permet d'en savoir beaucoup, sur beaucoup de sujet. Et il serrait prêt à partager avec vous ces informations. Si en échange vous acceptiez de lui rendre des services. "

Même si Coffin avait clairement fait comprendre qu'il voulait savoir de quoi il retournait exactement, Zabo avait temporisé, autant par peur que par une envie assez peut expliqué de frustrer quelque peut le chef mafieux, et de lui donner envie de réfléchir sur la puissance qui se trouvait derrière lui, et sur les bénéfices qu'un tel puissance ne manquerait pas d'apporter à son petit business s'il lui donnait pleine et entière satisfaction. Ou au contraire comment quelqu'un d'influent comme Zabo prétendait que son maitre était, ne pouvait manquer d'agir de façon directe ou indirecte pour lui faire payer. Ce dont il n'avait surement pas très envie. Dans les ténèbres, le roi d'ombre, lui, s'amusait à voir les deux hommes jouer une pièce qui semblait écrite sur mesure pour lui plaire.

Hj : si quelque chose te dérange signale le moi.
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MessageSujet: Re: Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson]   Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson] Icon_minitimeMer 6 Juil 2011 - 21:19

J'en avais connu des hommes à responsabilités pris dans les toiles sournoises de situations irresponsables. Des comptables véreux, paniquer à l'idée que le fisc ne mette son nez dans leurs livres de compte ; des politiciens aux sourires faciles, acclamés par la plèbe, pousser le vice trop loin et transformer une soirée "bondage" en homicide. Des coups de fils paniqués à trois heures du matin de conseillers municipaux défoncés à Dieu sait quoi, errer en plein ghetto... Prostituées, journalistes, inspecteurs des finances... Des gens curieux ou malchanceux, au mauvais endroit au mauvais moment, ayant finis entre les mains expertes de Yamamoto, morts ou vivants, quelques fois même un peu des deux.

Les italiens étaient des spécialistes de la corruption. Besoin d'un permis de construire sur le port de Newark ? Ils leur suffisaient d’appeler le maire, d'envoyer une enveloppe, l'affaire était classée. Mais quand un notable respectable se réveillait d'un excès de poppers aux côtés du cadavre d'une gamine de seize ans, c'est Matthew Coffin qui était leur salut. Je ne dis pas que les italiens étaient incapables de se débarrasser d'un corps, mais ils n'étaient bon qu'à abattre un badaud en plein coffe shop, jeter l'arme dans le caniveau le plus proche et courir ventre à terre. Aucun de ces gamins de Jersey, multipliant les survêtements en synthétique et les médailles de saint Antoine, ne pouvaient avoir le même détachement émotionnel dont faisait preuve Yamamoto Isoroku. Voilà pourquoi Calvin Zabo se sentait aussi mal à l'aise en sa présence, parce qu'il avait renoncé à son humanité...


*

14 janvier 1997, Port de Yokohama.

C'était un de ces petits entrepôts excentrés du complexe portuaire, à l'écart de toute oreille et de tout œil indiscret. Sans fenêtres, deux issues, uniquement éclairé par un néon. La lumière projetée par le tube fixé au plafond donnait une lueur étrange sur les bâches en plastique étendues sur le sol. Je ne m'en suis pas soucié longtemps, la nuit était déjà bien avancée et il restait beaucoup à faire.

-Enfile un tablier et passe une paire de gant, ordonnais-je à Yamamoto.
Le gamin de dix sept ans s'exécuta avec enthousiasme. Il était surexcité par notre petite virée nocturne, intérieurement je souriais, il pensait savoir ce qui l'attendait, comme tous les autres avant lui. Comme moi, deux ans auparavant...

-Tirer sur quelqu'un et s'enfuir c'est facile, dis-je en attachant mon tablier en plastique. Mais affronter la mort, à mains nues, dans ce qu'elle a de plus pur, de plus naturel, c'est une autre histoire.
-Moi c'est pas pareil, me rétorqua l'adolescent boutonneux aux cheveux gras. Moi je suis un killer !
-Dans ce cas, killer, va me chercher ce qu'il y a dans la camionnette. Je t'aiderai pour les corps.

L'entrepôt disposait d'une double porte assez large faite pour le déchargement de marchandise. Celle que ramenait Yamamoto était constituée d'un palan, de chaînes, de plusieurs sacs poubelle très étanches, de bassines d'un lot de couteaux, de deux scies circulaires et d'un broyeur à végétaux. La marchandise enfin déchargée j'ai aidé Yamamoto à transporter les deux corps.

-Arrête de sourire bêtement et regarde moi, dis-je au jeune homme une fois le palan accroché au plafond. Tu vas observer ce que je fais, après tu prends le relais.

J'ai dévêtu le premier cadavre, entièrement. Je l'ai suspendu par les pieds au palan puis je l'ai hissé aussi haut que j'ai pu. J'ai attendu un peu que le sang descende dans toute la partie supérieure du corps, quand j'ai jugé le délais raisonnable j'ai fait glisser une bassine sous la tête du mort et je l'ai égorgé. Le sang se déversa en un flot rouge et continu dans la bassine. Très vite une puanteur affreuse s'est rependue dans l'air. J'ai jeté un coup d'œil à ma jeune recrue : il était blême. Je lui ai alors demandé de bancher le broyeur. Une fois la tâche accomplie, j'ai attrapé un couteau et j'ai pratiqué une incision circulaire du pubis jusqu'au diaphragme, j'ai plongé mes deux bras dans l'ouverture pour en retirer toutes les viscères, elles tombèrent dans un bruit de succion au fond de la bassine. J'ai emmené cette dernière jusqu'au broyeur. Le contenu de la bassine fut hachée en un éclair et soufflé au fond d'un sac plastique. Une dernière étape restait à faire. J'ai saisi une scie circulaire et j'ai débité le corps suspendu devant moi en plusieurs morceaux. Ces derniers se retrouvèrent à leur tour dans un sac poubelle noir de deux cents litres. Le tout serait balancé au fond de la baie avant l'aube, vêtements et effets personnels seraient brulés plus tard,

Je me suis retourné vers Yamamoto, celui-ci était recroquevillé dans un coin de la salle. Je me suis approché de lui une lame à la main.


-Comme on dit en Europe : c'est en forgeant qu'on devient forgeron, lançais-je au gamin en lui tendant le couteau. Le deuxième est pour toi, killer.
-Vous êtes des malades en Europe, me répondit-il.

*

Parce que Yamamoto était la preuve que je pouvais faire disparaître n'importe quoi et n'importe qui, parce que les services que j'offrais dépassaient de loin un triste et banal cassage de genoux, dans mon esprit j'acceptais déjà la proposition obscure de Zabo. Dans les bas fonds de cette ville on disait que d'une rencontre seul à seul avec Yamamoto Isoroku on avait 50% de chance d'en sortir vivant...

-Je peux rendre différents services, répondis-je froidement au Docteur Zabo, en entendant encore le bruit nostalgique des chaînes cognant contre le palan. Et je vous garantie qu'ils seront à la hauteur des informations que me fournira votre employeur.

Dans le fond de la pièce, Yamamoto se servait un verre de scotch, prenant un plaisir presque pervers à rester hors de vue de Calvin.

Hj- Je considère que le Roi d'Ombre a accès au souvenir de Matthew.-Hj
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MessageSujet: Re: Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson]   Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson] Icon_minitimeDim 10 Juil 2011 - 20:07

Zabo était de plus en plus mal à l'aise. Pas moyen d'avoir le chinois dans sa ligne de vision... Si jamais il décidait de lui faire quoi que ce soit, il serrait passer dans l'autre monde avant d'avoir eu le temps de dire ouf. Il avait essayé de simuler un torticolis qui l'obligerait à se tourner la tête afin de se débloquer, mais il avait rapidement eu conscience de la stupidité de sa démarche. Et de son ridicule. Zabo avait l'habitude d'être ridicule, mais le fait qu'il soit en plein entretien avec un chef mafieux qui pouvait à tout instant s’arroger le droit de vie et de mort sur sa personne. Après une dernière tentative de regard en coin, il abandonna et essaya de fixer son attention sur Coffin. Il sentit très nettement des gouttes de sueur couler le long de sa colonne, le faisant frissonner. Il réajusta encore une fois ses lunettes, gestes habituellement rassurants. Mais qui ici ne lui était d'aucune réelle utilité. Il avait de plus en plus de mal à se concentrer sur autre chose que sur sa peur, et sa peur n'allait pas manquer de le submerger. Il n'était même pas en terrain connu, ni en position de force. D'habitude, il se trouvait dans son cabinet, lieu ou il maitrisait l'environnement, ou les autres n'étaient que des invités de passage, qui ignoraient tout des éventuels préparatifs qu'il avait pu mettre en place, aussi, malgré leurs comportements violents ou agressifs, ils sentaient bien qu'il y avait des règles, des limites, qu'ils devaient respecter. Et puis, ils savaient aussi qu'ils demandaient de l'aide, qu'ils avaient besoin de lui. Et que si jamais ils osaient aller trop loin, non seulement ils n'auraient pas les soins qu'ils étaient venus chercher, mais en plus ils s'exposaient à une montagne d'ennui : trouver un autre médecin qui accepterait de les soigner sans référer d'une blessure suspecte à la police, expliquer leurs comportement à leurs chefs, et justifier de la parte d'un homme qui avait toujours accepté de collaborer sans faire d'histoire autre que celle de garder sa neutralité. Ce qui ne posait pas tant de problème que ça, de la part d'un simple docteur, qui n'avait d'autres rôle que de soigner les blessés. Certes, dans le cadre de lutte fratricide, il arrivait qu'il y ait des tensions, mais comme le docteur était sous la protection de plus d'une douzaine de caïds d'envergure diverses, aucun n'avait vraiment envie de se mettre à dos tout le monde.

Il allait faire quelque chose de vraiment stupide, quand, soudain, il se sentit plus... Non pas détendu, le stress était toujours la. Mais au second plan. Il avait réussi à retrouver sa concentration, celle qui lui permettait de mener à bien des opérations complexes sans paniquer, quand bien même celle ci étaient parfois menée dans des conditions précaires. C'était l'état d'esprit qu'il avait espéré obtenir, mais qui jusqu’à lors lui avait fait défaut. S'il avait été en condition, il se serrait étonné de ce soudain changement, habituellement il ne parvenait à ce genre de résultat qu'après une sorte de de préparation mentale. Mais il n'avait pas vraiment le temps pour ça, il fallait qu'il parle, qu'il fasse ce qu'il avait à faire.

"Et bien.. En fait, j'ai euh... Non, commençons par le début. Vous connaissez surement le procureurs Wardread de l'état de New York, et son adjoint le plus notable, le remuant procureur détaché auprès du BAM, le procureur adjoint Lighthead ? "

Pour les personnes un peu concerné par la lutte de pouvoir dans la magistrature de l'état, c'était deux noms qu'il fallait connaitre. Wardread, actuel procureur était en compétition pour sa succession avec le jeune procureur Lighthead. Wardread éprouvait de nombreuses difficultés, du fait qu'il avait été nommé sur des bases qui laissait entendre qu'il comptait s'attaquer à l'élimination de la criminalité (et notamment de celle des mutants). Et la mort du maire avait été un coup très dur pour lui. Lighthead, lui était détaché auprès du BAM, ce qui lui amenait des affaires qui pouvaient être très intéressante pour lui, mais également, le laissait très exposé en cette période de terrorisme intensif de la part du FLM. Bref, pour les deux parties en lices, il fallait des résultats. Ce qui allait se traduire par des opérations fréquentes dans les prochaines semaines pour marquer des points. Après avoir laissé le temps à son interlocuteur de ressusciter les deux bonhommes que lui même ne connaissait que depuis quelques jours, Zabo reprit la parole.

"Donc... Et bien, en tant que, disons, euh... Première avance.. non, acte de bonne foi, je dois vous signaler que le procureur Wardread comme lancer une opération contre les réseaux de prostitutions. Et qu'un certain Winfield, semble être particulièrement dans leur collimateur. Les opérations commençant après demain, et bien euh... On m'a fait savoir qu'il serrait surement mieux pour vous que les personnes à qui vous tenez soit indisponibles prochainement."


Zabo avait maintenant donné du grain à moudre à son interlocuteur, et espérait que les informations l'intéresseraient. Et aussi qu'il ne tuerait pas le messager. C'était un réflexe tellement humain... Mais actuellement les réflexes humains n'étaient pas exactement la préoccupation principale de Calvin. Il voulait seulement pouvoir s'en sortir en vie. Et il espérait aussi avoir le temps de donner les instructions et l'autre information qu'il détenait.

Dans son recoin de ténèbres le roi d'ombre avait put apprécier avec délice le souvenir de Coffin. Cet homme pratiquait la cruauté et la froideur d'esprit comme une philosophie de vie plus que comme un moyen vers une fin. C'était le genre de comportement d'un prédateur, exactement ce que le roi d'ombre recherchait pour régler ses petites histoire. Et pour mener à bien quelques plans qui devraient rapidement aboutir à tendre un peu plus les relations entre humains et mutants. Il était important de procéder à tous les niveaux de la société. Si jamais quelques guerres des gangs éclataient entre criminels mutants et humains, cela ne pourrait que conduire à des avantages pour lui...

Hj : si quelque chose ne te convient pas, n'hésite pas à me le dire.
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MessageSujet: Re: Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson]   Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson] Icon_minitimeMar 16 Aoû 2011 - 17:06

Hj-Finalement de retour !-Hj

Un silence de plomb suivit la révélation de Calvin Zabo. A la mention de Winfield mes yeux s'étaient posés sur le docteur, et si durant son discours le masque qui recouvrait mon visage ne s'était pas fissuré, en revanche mon regard n'avait cessé de s'assombrir jusqu'à atteindre la plus ténébreuse des noirceurs. Une colère si sourde et si profonde qu'elle semblait hurler toute ma haine à travers mes orbites. Incapable de me contenir plus longtemps, je fronçai finalement un sourcil. Mouvement qui, pour ceux qui connaissaient ma réputation d'homme glacial, n'annonçait rien de bon.

-Tu crois qu'on va tomber dans le panneau, s'exclama soudain Yamamoto en se penchant sur Zabo. T'es qu'un foutu toubib et tu viens nous balancer qu'un de nos gars va se faire serrer ? Je devrais t'ouvrir le bide pour voir ce que t'as vraiment dans le ventre, là je seras sur de ce que tu racontes...
-< Sors. Maintenant. > intervins-je d'une voix ferme sans pour autant lâcher Calvin des yeux.

Je comprenais Yamamoto, son attitude avait par ailleurs changée. Ce n'était plus la posture nonchalante et l'arrogance qu'il réservait à toutes les personnes qui s'asseyaient en face de moi. Le ton se voulait clairement menaçant, mêlé d'une inquiétude quasiment imperceptible. Le fait que Curtis Winfield se fasse arrêter par la police n'était que la surface du problème, la déclaration du docteur mettait en doute le travail de Yamamoto et plus clairement son utilité. Le japonais, mieux que quiconque dans cette ville savait quelle punition je réservait aux incompétents. A regret , il s'acquitta de mon ordre, susurrant quelques paroles peu amènes à l'oreille de Zabo avant de quitter la suite.

-Vous êtes conscient de la gravité de cette information, dis-je.

Ce n'était pas une question, mais un constat. Le docteur Calvin Zabo s'était présenté à moi au nom d'un mystérieux monsieur X avec en sa possession une donnée que mes ripoux habituels et Yamamoto n'avait pu déceler. Autrement dit, l'arrestation de Curtis Winfield avait été forcément précédée d'une enquête minutieuse, ordonnée en l'occurrence par le turbulent attorney Wardread. Celui-ci avait été assez discret pour que mes informateurs n'en n'aient pas vent. L'enquête était donc probablement fédérale pour exclure ainsi l'implication du NYPD. Qui était donc ce monsieur X ? Il était plus puissant que moi, c'était certain. Il était ce que je voulais devenir. Un véritable fantôme, un nuage de fumée sur le monde du crime, doté d'assez de ressources pour pousser quelqu'un comme Zabo à œuvrer pour lui. Je n'étais malheureusement pas ce genre de fantôme, ma couverture était assez solide bien sur, mais nombreux étaient ceux qui avaient des soupçons dans le monde de la légalité, et comme le prouvait cette enquête sur mon réseaux de prostitution mon anonymat ne tenait qu'à un fil. Travaillait-il seul ou était-ce une organisation ? Etait-il connu de la vie publique ou au contraire, comme bon nombre de parrains siciliens, était-il reclus en ermite, gérant des millions assis sur un tas de bouse ? Plus important que toute autre considération, souhaitait-il ma perte ? Les questions se bousculaient dans mon esprit, me poussant même à me demander si ce n'était pas ce que voulait ce mystérieux monsieur X : semer le chaos.


-Le coup le plus rusé que le diable ait jamais réussis ça a été de faire croire à tout le monde qu'il n'existait pas, murmurais-je, plus pour moi que pour Calvin Zabo.

Ce n'était pas le moment de s'interroger sur le concept « Keyser Sozé », mais celui de réfléchir sur l'utilité de l'information qui venait de m'être donnée. Curtis Winfield ne m'avait jamais vu, et bien que son arrestation rapprocherait dangereusement la justice de ma position le supprimer ne suffirait pas. Il fallait réfléchir à long terme, pour contrer Wardread je devais accueillir Lighthead chez moi, histoire d'avoir au moins un atout politique digne de ce nom dans la manche. Les élections approchant ce jeune loup préférerait fermer les yeux sur ma réputation pour étouffer l'argent. Peut-être était-ce là le dessein nourrit par l'énigmatique monsieur X...


-Docteur Zabo, repris-je. Je connais la signification du mot « confiance ». Et malgré ce que pensent certains de mes concurrents, je crois possible l'application de ce concept dans mon métier ; je lui accorde même un prix. En revanche je vous laisse imaginer les frais engendrés par une confiance trompée...
J'ai attendu un peu avant de poursuivre, de nouveau plongé dans mes pensées.
-Voici ce que je pense, docteur Zabo : il n'est pas inconcevable que l'enquête menée par l'attorney sur Curtis Winfield m'ait échappée, c'est même fort probable. Je pense aussi que vous êtes la personnification du pragmatisme objectif, et c'est pourquoi votre employeur vous a envoyé à moi avec cette information, votre réputation seule suffisant à en prouver la véracité. En retour, je ne peux que vous demander en quoi je peux être utile à votre employeur.

C'était simple, clair et concis, et formulé dans le langage de Zabo.


Dernière édition par Matthew Coffin le Jeu 18 Aoû 2011 - 17:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson]   Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson] Icon_minitimeJeu 18 Aoû 2011 - 13:56

La réaction de rage de l'asiatique avait complètement ruiné la concentration de Zabo et il avait failli uriner dans son pantalon. Il en était venu à ne plus faire attention à la présence du garde du corps. C'était, il en était parfaitement conscient maintenant, complètement stupide. Il avait eu de la chance qu'il se soit contenter de hausser la voix plutôt que d'agir de façon plus brutale. Par exemple en lui fracassant sur le crane le premier objet contondant qui lui passait sous la main. Ou en lui serrant la gorge. A cette pensée, Zabo déglutit difficilement, très difficilement. Il n'était pas bien difficile d'imaginer à partir de la rumeur tout ce que l'homme pouvait faire. Et cet homme avait levé la voix contre lui. Il ne fallait pas croire que Zabo n'avait pas l'habitude de ce genre d'éclats. En fait il était plutôt rare qu'un homme ... "d'affaire" qu'il reçoive dans son cabinet n'ait pas ce genre d'éclats. Notamment quand il annonçait une mauvaise nouvelle pour l'homme. Comme le fait qu'il devrait se reposer ou passer quelques temps allonger. Voir qu'il devrait arrêter de prendre son petit poison favori au moins pendant un temps. Mais il était alors dans son cabinet et il apportait des nouvelles qu'il savait susceptibles de déclencher de tels réactions. Quand il avait lâché sa petite bombe, il se doutait que ça ne ferait pas plaisir, mais il pensait que l'agressivité serrait largement dirigé contre le procureur. Enfin, il se doutait bien que ça ne passerait pas comme une lettre à la poste, tout compte fait. Mais ... Qu'es ce qu'il s'était imaginé en fait ? Il avait du mal à s'en rappeler. En tout cas, il était soulagé que le maître ait rappelé son bouledogue. Et que celui ci soit bien tenu en laisse. Cependant, avant de s'éclipser pour laisser seul, son maître et Zabo, il se dirigea vers le docteur et lui murmura des choses à l'oreille. Encore une fois Zabo déglutit avec difficultés à plusieurs reprises. Il avait de moins en moins d'espoir que tout cela se termine de façon indolore. Il allait forcément y laisser des plumes, ça n'était pas possible autrement.

A la question de si Zabo était conscient, celui ci se remonta ses lunettes puis fit eu un bref hochement de tête. Bien sur qu'il savait ce que ça représentait. Enfin, non. Seulement en surface, à vrai dire. Il n'avait pas une connaissance très étendue du réseau de Coffin. Juste quelques noms de types qui prétendaient en faire partit. L'homme était selon la rumeur un type important, mais à part ça... Il avait peut être agit d'une façon un peu hâtive en disant oui. S'il voulait savoir si Calvin avait connaissance de la configuration de son réseau, alors il avait clairement donné une mauvaise réponse. Il ferma les yeux quand il entendit son interlocuteur marmonner quelque chose. Il avait parlé du diable, mais pas moyen de savoir de quoi relevait le reste de sa phrase :

"Pardon ? Je ne suis pas sur d'avoir bien entendu..."


Puis, sans vraiment attendre, il se pencha sur le problème suivant : qu'es ce que son employeur attendait de lui. Tourner autour du pot quand une question est posée aussi franchement est une acte ridicule. Cela montrait juste qu'on essayait de gagner du temps. Et au point ou il en était, il valait mieux espérer faire ce que le mafiosi attendait plutôt que d'attendre un peu de compassion d'un homme qui n'en montrait jamais.

"Il arrive que mon.. euh, patron ? Oui, patron, ai besoin que des personnes remplissent certaines tâches. Que certaines personnes aient soudainement envie de se trouver ailleurs que la où elle voudrait être, euh... si vous voyez ce que je veux dire ? Ou alors que certains objets apparaissent à d'autres endroits. Comme une euh... une scène compromettante ? Vous voyez ? "

Zabo était certain qu'il voyait. Mais il avait toujours peur que les flics soient la, pas loin et qu'ils écoutent. Il ne voulait pas se mouiller. Bon, disons qu'il était déjà pas mal mouillé, mais qu'il ne voulait pas se mouiller d'avantage. Il espérait que cela serrait suffisant pour le criminel et qu'il ne voudrait pas en savoir plus. Mais il n'y avait aucune chance pour ça. Ce type n'était pas du genre à laisser des accords sans qu'ils soient clairement définis.

Dans l'ombre, le roi rit. Il avait bien aimé la phrase que Coffin avait prononcé. A dire vrai, il aurait pu s'agir de son moto actuel. Personne ne cherchait à lutter contre ce qui n'existait pas, c'était un fait. Et pour tous le roi d'ombre n'existait plus. Seul Charles avait une chance d'imaginer quelque chose. Mais c'était un vieil homme idiot. Alors, oui, le diable avait bien réussit à faire croire qu'il n'existait pas. Alors même que ses actes étaient visibles tous les jours, cela n'était pas sa faute, n'es ce pas ? Puisqu'il n'existait pas.
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MessageSujet: Re: Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson]   Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson] Icon_minitimeSam 20 Aoû 2011 - 20:00

-Je vois même très bien, Docteur Zabo, répondis-je en dévoilant mes dents pour un sourire carnassier.

J'avais mis un point d'honneur à ce que personne dans la foule des petits malfrats qui regorgeaient du Queens au Bronx ne connaissent le nom de Matthew Coffin. Yamamoto Irosoku était le seul visage que ces gangsterillons de gouttière pouvaient identifier, peut-être certains d'entre eux soupçonnaient-ils l'existence d'un échelon supérieur dans la hiérarchie du Groupe mais en tout cas pas un seul de ces 50's cent en herbe n'avaient eu le loisir de s'asseoir là où se tenait Calvin Zabo. Non, cette place était réservée aux criminels qui évoluaient au grand jour dans le monde de la légalité tel que le Commissaire du Comté de New York, quelques juges et des membres du Conseil Municipal. Bref, des hommes et des femmes qui tenaient au moins autant que moi à cette même façade de respectabilité dont je jouissais. Quelques fois nous nous rencontrions lors d'un gala de charité, nous lançant un clin d'œil complice au dessus d'une flute de champagne comme aurait pu le faire deux frères d'une même loge franc-maçonne s’apercevant dans une foule de badauds. Ce Monsieur X était différent, j'avais beau savoir aujourd'hui qu'il existait je ne possédais aucun moyen de l'identifier dans le paysage du grand banditisme newyorkais. Peut-être l'avais-je déjà rencontré auparavant ? Un député ? Un juge ? Peut-être même un simple flic ? Parfois je découvrais que telle où telle personne faisait en réalité partie intégrante de mon monde, un autre comédien de mon genre. La découverte ne provoquait aucune réaction en moi. Des soupçons existaient déjà concernant cette personne, son attitude, sa manière de parler, tout chez elle me renvoyait à ce que je nommais mon moi intérieur. Ajouté à cela une solide expérience de la criminalité cultivée depuis mon plus jeune âge, lorsque cette personne me dévoilait ce qu’elle était, elle ne faisait que concrétiser ce que je pensais déjà à son égard. Mais concernant ce Monsieur X jamais je n'avais rencontré pareil écran de fumée. Les visages des habitants les plus respectables de cette ville défilaient à toute vitesse derrière mes rétines et pas un ne correspondait au schéma de marionnettiste en chef dans ce Guignol des Criminels. C'en était presque vexant.

Mon regard s'est fait plus pénétrant encore sur l'homme tremblant de peur assis en face de moi. Après tout, savait-il réellement pour qui il travaillait ? Des pans entiers de ma vie étaient inconnus à Yamamoto, je trouvais par ailleurs étrange que la présence de ce dernier ait tant bouleversé mon invité. Calvin se trouvait maintenant seul à seul avec l'individu qui avait façonné Yamamoto Irosoku. Ma réputation de "Boucher" était restée à Tokyo, une bonne chose pour mon image publique sur le sol new-yorkais même si parfois, au détour d'une côte de porc dans un restaurant chic de l'Upper East Side mes doigts s'emparaient encore du couteau et de la fourchette avec la même détermination qu’autrefois, lorsque j'attrapais mon hachoir pour débiter un cadavre. Je ne pouvais oublier ces instants morbides où mon esprit devenait froid et méthodique. Tout me semblait si simple : découper et emballer, découper et emballer, découper et emballer... Je pouvais faire ça toute la nuit.


-Je n'ai évidemment aucun curriculum vitae à vous fournir, repris-je en éprouvant par ce simple souvenir la même paix spirituelle que jadis. Mais je vous garantis un savoir faire irréprochable. Malgré ce que Yamamoto a démontré à l'instant, je ne suis pas un homme incompétent qui se repose sur ses lauriers passés. Je suis méticuleux, jusqu'au bout des ongles. Méticuleux et professionnel.

Il est vrai qu’à Tokyo j’étais à la fois connu et redouté pour ce savoir faire. J’étais capable de faire ce que je voulais d’une scène de crime. Car mon travail auprès de Satoru Junichi ne s’arrêtait pas au simple meurtre il s’agissait d’un travail large touchant tous les domaines. Combien de fois avais-je été appelé à trois heures du matin par des petites frappes en pleines crises de panique avec un macchabée sur les bras. Pour moi c’était plus qu’un travail mais une vocation. J’allais jusqu’à décoller des projections de sang et de chair morte pour les déposer contre une autre surface. La réussite d’une bonne reconstitution tenait au détail, et les policiers japonais étaient comme touts les autres policiers. Ils préféraient croire qu’une femme avait assassiné son amant avant de se supprimer en avalant un fusil de chasse plutôt que de tenter de savoir s’ils avaient affaire à un double homicide. Ils étaient cependant loin d’être incompétents, et souvent j’avais dû pénétrer dans un commissariat habillé comme un agent secret et débitant un anglais américain à un rythme de mitraillette tout en me réclamant de je ne sais quelle ambassade… Dérober des indices est plus facile qu’il n’y parait…

Tout ce savoir je ne l’avais pas oublié, loin de là. Chaque jour je l’utilisais, et Mutant Town m’avait même donné l’occasion de le faire évoluer –comble de l’ironie.


-Cependant, Docteur Zabo, il arrivera le moment où la généreuse avance de votre employeur ne saura se montrer à la hauteur de la somme des services que je lui aurais rendu. Mais je ne suis pas un homme grossier, je préfère donc remettre à plus tard ces soucis pécuniers. C’est Yamamoto qui se chargera de vos diverses réclamations. Outre un problème d’une sévère gravité, ou si votre employeur y tient, je ne pense pas que nous nous reverrons. Une simple précaution ayant pour trait notre sécurité mutuelle.
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MessageSujet: Re: Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson]   Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson] Icon_minitimeLun 22 Aoû 2011 - 20:50

Zabo n'appréciait décidément pas d'être fixé ainsi par Coffin. Il avait l'impression que celui ci cherchait à savoir à quel sauce il allait être mangé. Es ce qu'il pensait qu'il y avait un piège ? Qu'on l'avait fait chanté pour qu'ils aient une discussion de ce genre ? A moins qu'il ne se demande justement à quel sauce il allait être mangé lui ? Si tel était le cas, qu'il rumine. Zabo n'allait pas non plus faire preuve de compassion envers quelqu'un d'aussi effrayant et dangereux. Et puis, si c'était pour lui, il avait du soucis à se faire. Il n'avait pas vraiment envie de servir de message de retour à son maître. La position de messager était déjà assez inconfortable, il n'avait pas envie de mourir pour servir de preuve que monsieur Coffin n'aimait pas qu'on mette le nez dans ses affaires. Peut être que cela énerverait son maître, mais ça lui ferait une belle jambe une fois passé dans l'autre monde. A moins que son maître ne soit réellement capable de régner sur la vie et la mort. Mais dans ce cas, Zabo ne voyait pas bien pourquoi il s'amusait à passer des accords avec un criminels comme Coffin. A tout bien considérer, il ne voyait pas non plus en quoi il aurait intéressé son maître. Calvin essaya à nouveau de soutenir le regard de Coffin, sans plus de succès que la fois précédente. Cette homme avait bien mérité son surnom. Zabo ne pouvait pas plus le regarder dans les yeux qu'ils ne pouvait maintenir sa main sur des glaçons. C'était ... Bon, il n'allait pas épiloguer la dessus. Mais s'il avait eu peur du tueur à cause de sa réputation dans la rue, ce qui l'effrayait dans l'homme en face de lui c'était... Dur à définir. Il avait l'impression de ne pas valoir plus qu'un animal qu'on étudiait. Du bétail dont on hésitait quant à la conduite à adopter : abattre sur le champ ou le laisser engraisser un petit peu, histoire d'avoir d'avantage de viande à se mettre sous la dent.

Pas de CV ? Comme si il y avait besoin. Lorsqu'il avait parlé de l'homme à son maître, celui ci c'était assuré qu'il le satisferait. Et en avait profité pour montrer certaines choses à Zabo. Rien qui ne soit compromettant, rien même qui ne soit effrayant, réellement. Uniquement quelques ordres qu'il avait donnés, quelques cession de "travail". Ca avait suffit à rendre Zabo complètement nerveux. Ca et les quelques faits dont son maître l'avait informé. Quand l'avait il informé, d'ailleurs ? Il ne parvenait plus à s'en rappeler. Et il ne pu empêcher sa langue de s'agiter plus vite que sa pensée :

"Ne vous inquiétez pas, je le sai.., je veux dire, je n'en doutais pas du tout."

Il se mordit les lèvres, en espérant que Coffin ne penserais pas à mal en entendant sa gaffe. Mais il enchaine sur la suite. Il avait peur de ne pas être payé. Ou alors il voulait être sur que ça ne se produise pas. Quoi qu'il en soit, il rappelait clairement qu'a un moment ou à un autre il y aurait un prix. Il ne donnait bien entendu par de montant, ni même la nature de ce qu'il attendait. Mais son maître avait les moyens. Il ne devait guère y avoir d'information qu'il ne pouvait trouver. Après tout, il l'avait bien trouvé lui. Et il avait les informations qui avaient tellement intéressés Coffin. Zabo ne se faisait pas trop de soucis. Enfin, il s'en ferait moins quand il serrait sortit.

"Ne vous... inquiétez pas. Mon mai.., patron en sait beaucoup. Je suis sur qu'il aura d'autres informations pour vous. Ou de l'argent, si vous préférez. "


Il laissa passé un instant pour juger de l’intérêt de la suite de la phrase. Ne plus rencontrer Coffin n'allait pas lui poser de problèmes. Rencontrer régulièrement son asiatique de garde si. Mais il n'avait pas vraiment le choix.

"Oui, oui... Faisons comme vous dites. C'est le mieux, j'en suis sur"

Puis, comprenant que l'entretient était terminé, il salua Coffin et sortit. Ce en fut qu'une fois dans l’ascenseur qu'il put enfin reprendre son souffle. Il épongea à plusieurs reprise son front, et se posa contre le mur. Il avait réussit et en était ressortit indemne. Il espérait bien ne plus jamais avoir à se retrouver dans ce genre de guêpier. Et que les visites de l'homme de main de Coffin serraient très espacées.

Le roi d'ombre, lui, était satisfait. De nouveaux pions étaient à sa disposition dans l’échiquier et il pourrait en user à son bon vouloir. Il n'allait pas falloir longtemps avant que certains éléments qui se voulaient incorruptibles ou dont le roi d'ombre voulait faire un exemple commence à avoir des ennuis aussi surprenants qu’inattendus. Pour eux, bien sur.

hj : si tu trouve le départ de Zabo un peu brusque je peux éditer. Sinon je considère ce poste comme terminé en ce qui me concerne, mais tu souhaites peut être conclure ?

En tout cas cela aura été très plaisant de rp avec toi. Tes descriptions du passées sont très intéressantes et j'aurais pu d'avantage les utiliser cependant j'avais choisis sciemment dès le début du rp de laisser le roi d'ombre en retrait. Mais peut être qu'une prochaine fois... ^^
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Matthew Coffin
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MessageSujet: Re: Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson]   Shadows Deals [Matthew Coffin - Patterson] Icon_minitimeMar 23 Aoû 2011 - 20:31

Hj-Tout le plaisir était pour moi.-Hj

Yamamoto parcouru le couloir de l'Astoria d'une démarche énergique, ne pouvant s'empêcher de ruminer ses pensées noires. Il travaillait pour Coffin depuis qu'il avait des boutons sur la gueule et il suffisait qu'un toubib balance tout un tissus de conneries pour que sa parole ne vaille plus un clou.

-Qu'est-ce que t'as à me mater, t'es de la jaquette ou quoi ? Chope-moi un ascenseur.

Le groom préféra vivement détourner les yeux et appeler ledit ascenseur. Le japonnais n'était pas connu pour sa bonne humeur, mais lorsque les choses allaient vraiment mal il était capable de devenir exécrable. Pour le coup, aujourd'hui il s'était mis dedans jusqu'au cou... L'apparition des deux portes chromées interrompit ses pensées, Yamamoto fourra dans une des poches du groom un pourboire monstrueux en pénétrant dans le cube d'acier. A l'intérieur pas de musique new age à la con, juste le silence, Monsieur Coffin avait payé cher pour ce privilège... Une fois les doubles portes refermées le yakuza sortit son portable.

-Récupère-moi dans trois minutes devant l'Astoria, ordona Yamamoto dès qu'il entendit son interlocuteur répondre. Et en vitesse.

Matthew Coffin avait comme sous fifre Yamamoto Isoroku, Yamamoto Isoroku avait son sous fifre, et les sous fifres de Yamamoto avaient leurs propres sous fifres. Ce type de hiérarchie n'était pas neuf, il existait depuis que le crime existait. Mais comparé à tous les autres il avait le mérite de brouiller les pistes. Et aujourd'hui le sous fifre d'un autre guss venait tout foutre en l'air. La douleur infligée par le camouflet qu'il venait de subir était toujours aussi vive, Yamamoto ne put s'empêcher de serrer les dents. Le vaste hall du Waldorf était pratiquement désert, à cette heure-ci il n'était fréquenté que par les vieilles friquées de l'Upper East Side et les cadres de la City trompant leur ennuis en trompant leur conjoint. Le gangster fendit cette ambiance de salon de thé et de faux sourires avec toute l'indifférence dont il était capable, envoyant le portier se faire voir au passage.

Une fois dehors Yamamoto dégaina de sa veste une paire de Ray Ban hors de prix ainsi qu'un porte cigarette plaqué or. Dans un claquement sec, suivis d'un doux crépitement, la flamme de son zippo vint griller la lucky coincée entre ses lèvres. La première bouffée fut une délivrance, l'espace d'une seconde sa situation inconfortable lui parut lointaine. Il faillit même ne pas remarquer l’impressionnant roadster BMW s'arrêter devant lui.


-T'en a mis du temps, lança le japonnais au conducteur qui lui ouvrit précipitamment la portière côté passager. Tu serais même du genre à arriver en retard à ton enterrement...
-S'cusez-moi, mais le trafic à cette heure-ci...
-Tu es bien sur de ça, Al' ?demanda Yamamoto en le regardant soudainement d'un air suspicieux.
-Mais je vous jure que...
-'S'en branle, j'me foutais de ta gueule. Allez, monte t'attends quoi ? Ta sœur grimpe pas sur le trottoir avant six heures...

Alvaro Gaviria était un petit nouveau, il n'avait pas encore bien cerné Yamamoto, celui qu'il prenait plus ou moins pour son employeur. Alvaro n'avait pas compris ce que disaient les autres à propos du japonnais "on ne peut pas le satisfaire". C'était vrai, quoi que faisait Alvaro, Yamamoto trouvait toujours à redire, et de la façon la plus blessante qui soit. Mais il n'y avait pas que Alvaro qui en prenait pour son grade, tous dans l'Organisation subissaient à longueur de temps le caractère du charognard. Yamamoto le charognard, c'est ainsi qu'on l’appelait dans la rue, mais toujours dans son dos et avec une crainte respectueuse dans le regard. Car il y avait bien une raison pour qu'un bridé puisse parler sur un ton de chiotte à tout ce qui bouge sans s'attirer la foudre de la terre entière. Cette raison c'était un déni total d'humanité, c'est aussi pour ça qu'on le surnommait le charognard. Parce qu'il était le genre de mec capable de planter son couteau droit dans les burnes du gars qui lui aurait craché au visage et de le regarder se vider de son sang jusqu'à la dernière goutte.

-Où on va ? demanda Alvaro en se glissant derrière le volant.
-T'es équipé ?
Alvaro mit un moment avant de répondre, craignant qu'il ne s'agisse encore que d'une énième réplique mordante de son patron visant à se moquer de sa virilité.
-Sous le fauteuil, répondit-il, choisissant plutôt de croire que c'était d'arme à feu dont il était question.
Après un petit moment, Yamamoto sortit effectivement un P13-15 de sous son siège. Il fit basculer la culasse, afin de vérifier s'il était chargé, puis il rangea le flingue dans sa ceinture.

-On va chez Curtis, déclara le japonnais d'une voix sombre.

Al aurait eu beaucoup de choses à dire s'il avait eu les couilles de le faire. Il aurait certainement proposé d’appeler quelques gros bras supplémentaires s'il s'agissait de secouer Curtis Winfield. Apparemment ça allait être le cas, même si avec Yamamoto les apparences étaient souvent trompeuses, là il lustrait un flingue d'un air ténébreux en disant qu'il allait rendre visite à Winfield, mais Alvaro l'avait déjà vu frapper à mort un pauvre gars à coup de batte de base-ball tout en fredonnant gaiement l'hymne américaine... Il pouvait simplement s'agir d'une visite amicale, dans la plus totale courtoisie... Du moins c'est ce que Alvaro préférait croire.

Curtis Winfield passait la nuit à écumer ses boites de nuit, mais le jour il était reclus au fin fond d'une zone industrielle du Bronx devenue zone de non droit. Sur le macadam gangréné de nids de poule et au milieu des immeubles aux murs décrépis, la voiture ne manqua pas d'être remarquée. Tous ici savaient à qui elle appartenait, du gamin qui jouait dans la rue au marchand de fruit.

Curtis avait fait réaménager les locaux d'une ancienne teinturerie avec l'aide d'une société de construction peu scrupuleuse. Le gangster disposait ainsi d'une surface immense qu'il avait décoré à son image, avec fort mauvais gout. Cependant, l'édifice gardait son aspect sale et passé, réussissant à rester cacher au milieu de la crasse... A la vue de la voiture l'homme responsable de l'ouverture de la grille ne se fit pas prier, ainsi le véhicule se gara sans problème dans la cour intérieur. Comme à son habitude, Curtis Winfield sortit par une porte principale en grande pompe. Quatre gorilles, armés jusqu'aux dents l'entouraient lui et les deux prostituées qu'il étreignait de ses bras. Aujourd'hui Curtis avait opté pour le chapeau fushia sur le bandana noir, Yamamoto ne manqua pas de lever les yeux au ciel ouvertement.


-Yeah Man ! lança Curtis se fendant d'un sourire dévoilant ses dents dorées. Tu peux pas toujours débarquer comme ça, chez moi... En plus j'étais avec ces super minette trop trop chaudes... Si tu vois ce que je veux dire...
Yamamoto Irosoku n'avait jamais apprécié Curtis, il n'appréciait pas grand monde à vrai dire. Mais Curtis représentait justement le gangster décadent par excellence, imbu de sa personne, irrespectueux, et incompétent à souhait.
-Écoute, trancha le yakuza d'une voix sèche. T'es plus dans le coup, donc Alvaro ici présent reprend ton business et ton territoire.
Curtis resta bouche bée, mais pas autant qu'Alvaro. Les deux semblaient faire un concours...
-Nan mais, man, tu me fais quoi là ? s'exclama Winfield en croisant les bras. Peut-être voulait-il paraître plus viril, Yamamoto ne voyait là qu'une vieille chanteuse de pop ringarde sur le retour.
-Je savais bien que ça allait poser des problèmes, soupira-t-il, en glissant une main dans son dos.
-Et comment que ça pose un putain de prob...

Curtis Winfield ne termina jamais sa phrase, une balle de 45 ACP venait de le faucher en pleine fosse nasale. Le chapeau fushia s'envola dans les air, avant qu'il ne retombe sur le sol de l'ancienne usine quatre autres cadavres s'étaient déjà étendu dans la poussière. Les deux prostituées s'étaient roulées en boule en entendant le premier coup de feu, elles ne criaient pas, elles avaient l'habitude. Alvaro avait encore du mal à croire ce qui venait de se passer.

-Remonte dans la bagnole, putain, lança Yamamoto en rangeant son flingue. Tu tiens pas à attendre les autres pour leur tailler une pipe !

Alvaro du se faire violence pour bouger, il défonça la grille d'entrée sans vraiment avoir conscience de ce qu'il faisait. A l'extérieur de l'usine désaffectée pas de voiture de police, dans ce coin du Bronx cinq coups de feu n'étaient pas suffisant pour capter l'attention des badauds.

-Ramène moi à l'Astoria, mais d'abord tu va t'arrêter dans cette ruelle.
-Vous vous rendez compte de ce qui vient de se passer, bordel ? s'exclama enfin Alvaro, émergeant de son état de choc. On a descendu Curtis Winfield chez lui, au milieu des siens... On est des foutus macchabées en sursis !
-Je te préférais quand tu disais rien et que tu chiais dans ton froc, grogna Yamamoto en sortant un élastique du fond de sa poche ; il entoura son auriculaire droit avec. Qui plus est, maintenant c'est ton chez toi, donc le seul macchabée en sursis... Ben, c'est toi. Ils n'ont pas tirés des fenêtres en représailles simplement parce que tu étais avec moi.
-Bien sur, ils ont sûrement eu peur d'un homme seul armé d'un semi automatique, renchérit avec ironie Alvaro.
-Mets-toi à leur place, répondit le japonnais littéralement hypnotisé par son petit doigt. Comment tu tues le diable d'une balle dans le dos, si tu le rates il se passe quoi ? Maintenant arrête de faire chier et passe moi ton couteau.
-Quoi ?
-Ton couteau ! T'as bien un couteau, grouille !
Alvaro farfouilla dans sa poche et en sortit un cran d'arrêt qu'il déplia en un tour de poignet avant de le tendre à Yamamoto. Celui-ci s'en empara presque avec rage. Il ouvrit la boite à gant et posa sa main sur la surface dépliée, prenant bien soin d'écarter son auriculaire devenu blanc des autres doigts. Enfin, il plaça la lame acérée du couteau juste à côté.
-Bordel, vous foutez quoi dans ma caisse ? s'exclama encore Alvaro, cette fois-ci en proie à une véritable panique.
-Quelle chierie... souffla Yamamoto avant de rabattre d'un coup sec la feuille d'acier sur son doigt.
La première phalange sauta toute seule. Le yakuza laissa échapper une flopée de jurons tandis que la plaie se mit à saigner abondamment. Il entoura le petit moignon dans un mouchoir de soie et ramassa la partie morte.

-Maintenant tu peux me ramener au Waldorf, lâcha le yakuza en serrant les dents.
-On va pas plutôt à l'hosto ? demanda Alvaro dont le teint virait au vert.
-Nan, après l'hosto, d'abord je dois aller Lui présenter mes excuses.

Le moteur vrombit et la voiture s'élança hors de la ruelle. Couvert de sueur, Yamamoto se laissa aller un moment en arrière, sur le dossier. Il avait tué quelqu'un du Groupe, il avait fait cela pour réparer un dommage qu'il avait lui-même causé. Il faudrait probablement faire quelques exemples en éliminant d'ancien lieutenants de Winfield et en brulant son repaire. Beaucoup de bruits pour rien, mais lorsque la police fédérale s'impliquait à ce point autant couper large. A vingt deux ans Alvaro s'était fait un nom au travers de sa spécialité : le vol de voiture. Trois ans plus tard il passait par la case prison suite à une sombre histoire d'escroquerie. Dans le Bronx il aurait l’appui des porto-ricains, qui constituaient quand même plus de 40% de la population du borough.

Rien que des pions à faire glisser sur un échiquier. Tout cela, Yamamoto l'avait appris avec Matthew. Ce dernier lui avait un jour dit que c'était dans la douleur que l'on comprenait ses erreurs. Aujourd'hui, il comprenait.


-Alors c'est vrai, repris Alvaro après un long moment de silence. Il y a bien quelqu'un au dessus de toi dans l'Organisation.
Sa question déguisée fit sourire Yamamoto malgré la douleur.
-Il y a toujours quelqu'un...
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