Tes blessures me tuent. [PV Lucas]

L'écran plat diffusait des images que Warren regardaient à peine. Il s'ennuyait dans sa chambre. Le mutant avait commandé un repas assez cher par téléphone, il avait la flemme de cuisiner et puis il n'était franchement pas doué pour cet art. Le ménage qu'il faisait souvent lui même, ayant apprit à le faire à l'institut Charles Xavier était en train d'être fait par une technicienne de surface diplômée et sérieuse. Non vraiment, Warren n'avait pas envie de bouger de son lit. Demeurant vautré sur ce dernier le mutant lorgna paresseusement sa fenêtre, il faisait beau mais voler ne lui disait rien. ça devenait grave... Très grave! Disons le clairement, le X-Man déprimait et inutile de se mentir, Lucas était la cause de ce manque de goûts à tout. Le mutant s'ennuyait de lui et s'inquiétait également. Son appel urgent devait probablement venir de la BAM... Et malgré le fait que son compagnon se batte bien, Angel ne pouvait s'empêcher de s'en faire. Il se sentait stupide à regarder la télévision en déprimant comme une bonne femme qui attend que son mari rentre du boulot. Sa virilité en prenait un sérieux coup, le reconnaître empirait son état!

Zappant nonchalamment sur les informations Warren soupira lorsqu'on parla d'un accident grave. Un de plus. Il n'y avait plus que ça de toutes manières: agressions, maladies, racisme, folies, meurtres... Rien de moins déchirant que d'habitude, pourquoi cela changerait-il? Avec le FLM tout allait empirer... Et aussi avec les hommes en général, porteurs du gêne X ou non. Warren allait changer de chaîne, préférant ignorer les informations pour une fois-alors qu'on lui avait enseigné qu'un bon homme d'affaires se tenait toujours au courant de l'actualité pour sa culture mais aussi profiter des occasions de rêve comme une guerre ou une épidémie, chose qu'il n'avait jamais fait; mais l'importance de regarder les informations était restée ancrée dans sa mémoire- lorsque soudain il vit sur un brancard, derrière l'un des journalistes l'avocat... Et lequel? Je vous le donne en mille... Lucas!

Angel secoua la tête, il se dit que c'était ridicule, que ce dernier lui manquait tellement qu'il s'imaginait le voir partout mais bientôt son nom fut cité et le gros plan sur le brancard posé dans l'ambulance le fit sauter de son lit. Le jeune homme descendit en trombe, toute sa flemme évanouie, ce qui ne manqua pas de surprendre la femme de ménage. Warren s'enfuit en laissant la porte ouverte. Il était tellement sous le choc qu'il n'avait même pas pensé à ouvrir la fenêtre de sa chambre pour partir en volant. Il ne le fit qu'une fois sur le perron, après avoir descendu les escaliers comme un dingue. Le jeune homme bouscula une mémère milliardaire et son chien, celle-ci râla mais Warren ne s'excusa même pas. Il n'avait jamais apprécié cette mémé impolie de toutes façons. Toujours en train de dénigrer, de râler et d'être radine alors.

Le mutant s'envola rapidement, ses ailes puissantes battant le vide sans difficulté, soulevant son poids. Angel volait presque à ras de voitures, surprenant les passants et les automobilistes, en bas les risques de scratch étaient plus gros mais Warren était un artiste quand il s'agissait de voler et l'aérodynamisme lui permettait d'aller plus vite ici qu'en altitude puisque la file de voitures coincée par les bouchons servait de coupe-vent. Warren se posa finalement au bas de l'hôpital, il avait résisté à l'envie d'aller directement dans la chambre de son compagnon mais premièrement il ne savait pas laquelle c'était et deuxièmement il aurait crée une esclandre de plus. Le mutant prit donc son mal en patience à l'accueil. Il défiait du regard ceux qui avaient le malheur de chuchoter en montrant ses ailes du doigt. Non mais sérieusement là il n'avait aucune envie d'être patient avec ces humains peureux ou intolérants voir les deux à la fois. N'avaient-ils pas remarqués que certains mutants les défendaient au péril de leur vie? Franchement c'était des ingrats et Warren n'avait plus vraiment envie de se battre pour eux, bornés et insatisfaits qu'ils étaient!

Le mutant fut reçu par un médecin, mais lorsqu'il demanda à voir Lucas Slang, ce dernier précisa que l'avocat était tout de même bien connu, et qu'il ne pouvait pas permettre à n'importe quel quidam de le rencontrer. Si c'était pour des affaires en cours-Warren ouvrit des yeux ronds: comment pouvait-on penser à cela alors que Lucas était presque sur son lit de mort? Ok c'était un peu naïf de sa part d'imaginer l'homme assez respectueux pour ne pas le faire mais bon.- ou pour de l'argent, voir pour se "venger" en tant qu'adversaire à la barre, ils ne pouvaient pas prendre de risques. Seuls les plus proches parents étaient acceptés...

Le jeune homme soupira, il tourna en rond dans la salle d'accueil avec nervosité jusqu'à ce qu'on lui dise d'arrêter. Angel se remémorait sa course folle dans les escaliers puis dans les airs, son coeur battant la chamade, la peur hérissant chaque plumette sur ses ailes, ses cheveux rendus électriques et complètement décoiffés à force qu'il passe sa main dedans. Le mutant était aussi inquiet pour Lucas que s'il avait s'agit de Diablo, Jean Grey ou un(e) de ses ami(e)s proches, pourtant il ne connaissait l'avocat que depuis quelques semaines à peine. Il se souvint de ce qu'il avait dit à David Haller le rabbin et aussi aux numéros de téléphone refusés à de nombreuses belles jeunes femmes qu'il aurait normalement très appréciés.

*Amoureux... D'un Homme en plus... Un homme mourant... PUREE mais je suis CON!!! Mon sang...! Il faut que je le dise au médecin! Allez... Fous ta virilité au placard pour une fois!*

Warren s'approcha en tremblant de l'homme en blouse blanche, il tenta quand même de se faire passer pour un cousin de Lucas en dernier recours mais ce dernier soupirant refusa... Il refusa tout jusqu'au moment où sa chef arriva. Ainsi donc c'était une femme qui commandait le service? Revêche elle refusa clairement comme son subalterne que Warren, réputé comme étant un homme d'affaires-et qui donc voudrait déranger Lucas pour ses stupides économies ou histoires de concurrences entre entreprises.- ne ferait qu'aggraver le cas de l'homme.

-S'il a besoin de quelqu'un monsieur Worthington, c'est d'une personne qui le soutienne... A qui il est profondément attaché, avec qui il a un lien spécial.

Se faire passer pour son ami n'y fit rien, le temps pressait. Angel se maudissait intérieurement de ne pas réussir à prononcer des mots qui lui permettraient peut-être de sauver son amour. En fin de compte, le mutant rappela la femme qui s'en allait, furieuse que le blond lui ai fait perdre son temps. Le médecin était partit lui et heureusement car il était plus facile de se confier à quelqu'un du sexe opposé en ce qui concernait ce genre d'aveux.

-Je... Attendez... Je

-Ne me faites pas perdre mon temps Monsieur Worth...

-J'ai menti. Je suis avec lui, je veux dire... Son compagnon... On se voit depuis plusieurs semaines.

La femme se radoucit immédiatement, ce qui surpris Warren qui n'y croyait plus vraiment. Elle le jaugea cependant pour voir s'il ne mentait pas puis reprit après un moment de silence

-Je vois

-Je suis désolé, je... n'assume pas vraiment.

-Je comprends. Ma compagne a mis du temps avant de s'accepter ainsi, le pas que vous venez de franchir est grand, il a été brusque mais vous vous êtes lancé, ce sera plus facile maintenant.

-Quoi? Vous... Vous êtes?

-Homosexuelle oui... Et vous probablement bi avec tout ce que j'ai entendu sur vos aventures. Enfin, plus depuis un moment, je me disais bien que vous aviez trouvé quelqu'un. Une femme pensais-je... Bon ne perdez pas de temps, Monsieur Slang est en réanimation. Je vais vous y conduire. Ne parlez à personne du passe droit que je vous donne... Normalement seuls les femmes, les maris ou les parents et enfants peuvent rendre visite mais je laisse toujours les petites amies ou les petits amis rendre visite à leur partenaire; je trouve que leur amour même naissant vaut autant que les couples les plus solides.

-Je. Euh d'accord. Et vous ne dites rien sur...

-A qui le raconterais-je monsieur Worthington? Et pourquoi? Bon... Je vous laisse.

-Au fait... Mon sang peut sans doute le guérir, puis-je essayer?

-Je le sais, j'ai étudié les mutants et on m'a parlé de votre génome, après tout vous êtes un porteur du gêne X connu et reconnu. J'ai eu des relations solides avec l'institut, et puis j'ai aussi fait partie du projet muTavie où vous aviez donné un peu de votre sang.

-Le projet à tourné court. Il y a eu de la corruption.

-J'avoue avoir pensé que vous en étiez, j'étais déçue, moi qui vous croyais honnête à cette époque mais j'ai suivi l'affaire, apparemment vous n'étiez pas au courant.

-Oui c'est pour ça que j'ai pris un avocat.

-Maître Slang, n'est-ce pas?

-Oh c'est plus compliqué.

-Je m'en doute, faites comme bon vous semble, je vous fais confiance...

-Et... Si ça le tue?!

-écoutez votre instinct comme vous l'avez fait pour chacune des victimes que vous avez aidé.

Warren ouvrit la porte, laissant la femme s'en aller. Il se raidit, l'ambiance sinistre le faisait frémir, lui rappelant cette salle où il se réveillait toujours lorsque son père l'avait fait opéré des ailes. Il se réveillait tout seul ou en compagnie d'une infirmière pas vraiment ravie d'être là. Le mutant s'approcha doucement du corps, les machines jouaient de leur affreuse musique à laquelle Warren se raccrochait pourtant... Chaque son laconique, chaque bip qui revenait en boucle lui indiquait une certaine régularité dans la respiration artificielle de Lucas.

Warren s'approcha encore plus, il prit une chaise et la retourna, appuyant ainsi son torse contre le dossier. Sa main se saisit avec hésitation de celle de son compagnon. Il savait que si quelqu'un ouvrait la porte il était "grillé" parce qu'on ne tenait pas ainsi la main d'un simple ami mais tant pis... Le jeune homme avait lu et vu des choses sur les personnes en réanimation. Parfois elles pouvaient entendre, sentir, alors si ça pouvait aider l'avocat dans son combat. Angel réfléchissait également, son cerveau bouillonnait pendant qu'il essayait de retrouver les idées claires et savoir s'il pouvait oui ou non donner son sang sans risques. Le jeune homme poussa un profond soupir, rester objectif en ce qui concernait Lucas était impossible, ce qui confirmait bien qu'il était amoureux. Il soupira une nouvelle fois puis se décida finalement. Retirant sa main de celle de son compagnon il commença à lui parler sans savoir si ce dernier l'entendait.

-Lucas... Il faut que tu t'en sortes, c'est égoïste, je sais mais... Je ne peux pas sans toi. Tu es vraiment casse-pied, je suis arrivé quand tu avais des problèmes et tu m'en causes encore maintenant, en t'infiltrant dans ma vie, en foutant en l'air tous mes idées préconçues. Tu vois, même mon beau langage s'en va... Je deviens vulgaire, j'ai dit "foutre en l'air" et je le répète mais... Mais j'aime quand tu mets le bordel partout... Maintenant je dis bordel, si Père m'entendais... Enfin peu importe... Tu me manques, j'ai besoin de toi. Je vais te soigner, ne t'en fais pas... Après je te ramène à la maison, parce que oui ça va marcher et la directrice m'a donné sa bénédiction. Je vais enlever un de tes pansements, désolé si ça fait mal mais c'est pour que mon sang se mêle mieux au tien... Oui je guéris grâce à lui, alors ne t'en fais pas... ça va aller...

Le plus délicatement possible Warren entreprit d'enlever un pansement puis il prit la boucle de sa ceinture et se griffa profondément au poignet. Apposant ce dernier sur le corps de son ami, il pria intérieurement pour que cela marche... Mais qui pouvait-il prier en tant qu'athée? Peut-être le destin, peut-être son don de régénération? Impatient quant au liquide carmin qui s'écoulait paresseusement l'ange augmenta la blessure en cisaillant un peu plus son poignet, il laissa une bonne partie de son sang s'égoutter et pénétrer le corps de son ami, plus que nécessaire en tout cas parce que lorsqu'il remit le pansement il était épuisé. Guettant les réactions il reprit la main de Lucas et attendit...

[HJ: Lucas m'a autorisé à dire qu'il est en réanimation et à faire ce mélange de sang^^]

Bien avant

Lucas avait été évacué sur un brancard, dans un état critique. L'affaire qui l'avait mal mené n'était clairement pas passé inaperçu et avait attiré les vautours de l'info. Il avait fallu le transporter à l'hôpital le plus proche au vu des circonstances. L'ambulance avait traversé la ville sirènes hurlantes. Lucas s'était enfoncé durant le trajet, c'était un miracle que les ambulanciers arrivent à le ranimer. Son état était critique. L'hémorragie qui l'avait vidé d'une bonne partie de son sang. Il y avait bien longtemps que Lucas s'était enfoncé dans les méandres de l'inconscience. Son corps était meurtrit par plusieurs blessures sérieuses. Le jeune homme était entre la vie et la mort. Sa vie ne tenant plus qu'à un fil. Aussitôt arrivé à l'hôpital, il avait été pris en charge par les urgentistes. Lucas avait été emmené au bloc opératoire. Les chirurgiens avaient fait leur possible pour arrêter l’hémorragie, il avait remarqué que l'homme avait aussi plusieurs fractures sévères.
L'agent était en piteuse état. Les médecins firent leur possible. Quand l'état de Lucas fut stabilisé et que la médecine ne pouvait plus rien pour Lucas, il fut ramené au service de réanimation. Il n'y avait plus qu'à attendre. Sa vie était entre ses mains tout dépendait si Lucas aurait la force de vivre et de se battre pour sa survie.

Le beau brun était maintenant maintenu en vie par les machines qui l'aidaient à respirer. Son visage était inexpressif. Sa respiration lente, mais régulière. S'il n'y avait pas eu toutes ses machines on aurait presque pu le croire dans un profond sommeil. Lucas n'avait plus conscience de son environnement, ni de son corps. Il était plongé dans une torpeur profonde. Il était dans les limbes.
Lucas ne souffrait plus dans cet endroit. Il s'y enfonçait à peu plus à chaque secondes qui passaient. Lucas se voyait marcher dans des brumes infinies. Il se sentait comme flottant. Il avait comme l'étrange impression qu'à tout moment son environnement pouvait s'effondrer, que ce monde était à la fois liquide et solide. Qu'il pouvait être englouti à tout moment. Il n'avait pas l'impression de marcher, mais plutôt de léviter ou plus exactement de glisser. Il ne distinguait rien de particulier sauf un brouillard d'une blancheur immaculée. Tout était bien faisant. Lucas avait l'impression que rien ne pouvait l'atteindre ici. Il n'y avait pas de douleurs, pas de peines, juste un bien être total. Puis soudain, une voix lointaine, sortie du néant. Cette voix venait troubler la quiétude de ce lieu si apaisant. Elle lui était familière, mais tellement éloigné. Elle raisonnait comme en échos. Au début Lucas ne distinguait pas très clairement. Il savait que cette voix lui voulait du bien, il pouvait percevoir une certaine tristesse dans le timbre. Lucas voulut répondre, mais il ne put pas. Cela lui était impossible.

Maintenant

Quand Warren mélangea son sang sur l'une des plaies de Lucas. Il n'eut pas de réaction de suite. Le corps de Lucas ayant été drôlement mal mené. Pourtant le pouvoir de Warren agissait lentement, mais surement petit à petit. Les fractures de son corps se refermèrent. Les séquelles dû à son hémorragie interne disparurent. Le corps de Lucas reprenait vie. Oubliant comme par magie les séquelles qu'il venait de vivre. Le premier signe fut dans la main que tenait Warren. Il la serra. Puis les pupilles de Lucas se mirent à bouger. Le jeune homme reprenait vie. Il lui fut très difficile d'ouvrir les yeux comme s'il lui avait été pénible de quitter les limbes. Lucas avait eu l'étrange impression qu'on l'arrachait à ce lieu. En effet tout était devenu gris d'un coup, puis soudain Lucas eu l'impression de tomber dans un vide infini. Puis il ouvrit les yeux. Il fut tout d'abord légèrement gêné par la lumière. Puis quand ses yeux s'acclimatèrent, il distingua un visage qu'il connaissait. Il n'aurait jamais cru voir Warren ici.
Lucas voulut dire quelques choses, mais les tubes qu'il avait dans la bouche l'aidant à respirer l'empêcher de communiquer. Il avait la tête comme dans un étau, il ne le savait pas encore mais il avait sans nul doute échappé au pire grâce à son ange.

Les yeux du blessé s'ouvrirent doucement, Warren en sursauta presque, il s'était presque allongé sur le lit, la chaise penchée, la tête vacillant sur le côté. La bouche pâteuse, le mutant ouvrit lui aussi ses yeux qui jusque là étaient mi clos. Sa vue était brouillée, il avait donné beaucoup de sang, trop peut-être. Le jeune homme n'en avait que faire cependant, un sourire effleura ses lèvres lorsqu'il remarqua que l'agent de la B.A.M reprenait vie.

-Chut, ne parle pas. Attends encore un peu.

Fit l'homme d'affaires avec une voix un peu enrouée. De se main libre, celle qui ne tenait pas les doigts de son amant entrelacés contre sa paume, Angel replaça bien l'oreiller puis il commença tout doucement à tirer les fils au fur et à mesure que son sang curatif faisait l'effet escompté. Le mutant jeta alors un coup d'oeil à sa propre plaie au poignet qui commençait doucement à cicatriser, laissant toutefois une marque lisse et bien nette, fine mais visible. Warren retira en tremblant un peu le dernier tube, hésitant avant de le faire car il craignait aller trop vite bien qu'en réalité il aille vraiment lentement. Lorsque ce fut fait, le mutant déposa un baiser sur les lèvres de Lucas, léger et court pour ne pas trancher sa respiration qui devait déjà être difficile. Il ne savait pas d'où lui venait cette facilité à exprimer clairement ses sentiments malgré le risque qu'on les surprenne... Peut-être le fait de l'avoir enfin dit à quelqu'un à vive voix comme l'avait dit la directrice? Warren sourit pensivement, il n'était pas encore guéri certes mais bientôt ce serait le cas, il le sentait. En même temps que l'avocat, lui aussi soignerait les plaies de son coeur, il accepterait enfin son amour pour un homme sans penser que sa virilité lui était volé...

-ça va aller... Je... Je t'ai soigné avec mon sang, il est curatif, ça a marché. La douleur va s'estomper petit à petit, tu vas devoir te reposer encore mais... mais ça devrait aller. Tu veux que je te ramène chez toi? Ou... Chez moi si tu le souhaites.

il s'en fichait maintenant que quelqu'un le voit entrain de ramener Lucas dans sa voiture ou autre... Peu importe ce qu'ils imaginaient! Il avait beau les aider de toutes manières, ces hommes et ces femmes ingrats passaient leur temps à le dénigrer, à le voir comme un monstre même si ponctuellement ils croyaient recevoir la visite de l'ange de leur dieu. Pas étonnant que ce dernier les aient abandonnés au final... Toujours à juger, à rendre la vie plus compliquée! Warren avait trop longtemps été inquiet à ce sujet, il s'était cru libre en exposant sa mutation mais tant d'autres choses lui avaient fait honte. Des choses qu'il avait caché alors que ce n'était pas un crime tout de même d'aimer quelqu'un. Qu'ils parlent, qu'ils déblatèrent ou se moquent, le mutant s'en fichait. Selon le désir de Lucas, si ce dernier acceptait de sortir d'ici, ils rentreraient en voiture ou en vol; ça dépendait aussi de son état mais Warren ne passerait pas par la porte de derrière, risquant de compliquer les choses pour son amant. Non il sortirait avec lui, en tant qu'ami ou plus c'était selon la vision de chacun mais bien que l'inquiétude le rogne encore, la confusion aussi, il voulait réussir à faire ce pas pour Lucas. Lucas qui lui avait avoué ne pas être très patient à ce sujet, ainsi il ne risquait pas de le perdre à force d'aller trop lentement.

Quoiqu'il en soit, quand il s'était exprimé, le X-Man peinait un peu à parler à cause de la fatigue mais lui aussi se régénérait, son sang faisait renaître ses merveilleux globules rouges et blanc si généreux. Warren avait déjà pensé à rester dans un hôpital un jour et donner son sang à tous les malades mais c'était trop risqués, certains ne supportaient pas le rapport avec son hémoglobine même si ces personnes étaient très rares. Et il ne guérissait pas les maladies de toutes manières ni ne permettait à un membre de repousser ou un visage brûlé de se refaire. Reculant un peu pour laisser le temps à Lucas de prendre en compte ses paroles mais aussi sa situation, le mutant se dirigea vers la fenêtre qu'il ouvrit petit à petit pour ne pas blesser les yeux de l'avocat. Il ne s'y connaissait guère en médecine mais savait par logique qu'une personne mal en point qui se remet est sensible à la lumière. De plus il en avait déjà vu plus d'un se relever doucement après qu'il lui ait injecté son sang et savait donc comment la plupart réagissaient. Le X-Man revint s'assoir auprès du lit, laissant sa main trainer sur la couverture pour ne pas accabler Lucas de sa présence et risquer de "l'étouffer". Le mutant entendit des pas dans le couloir, ceux-ci s'arrêtèrent, c'était des talons aiguilles et son regard se dirigea alors sur la fenêtre d'observation. Il découvrit la directrice en train de lui sourire...

Warren bien qu'un peu gêné se tourna de nouveau vers Lucas, la nouveauté étant qu'il ne fit rien pour cacher leur relation puisqu'il passa doucement ses doigts sur la couverture, là où se trouvait la bras de son amant. Il immobilisa ensuite ses mains et attendit simplement une réaction de Lucas, semblant avoir oublié la directrice qui était peut-être déjà partie d'ailleurs. Cette fois il n'avait entendu aucun bruit de pas car il était entièrement concentré sur le blessé.

Lucas reprenait petit à petit ses esprits. En même temps il quittait son état de béatitude, son monde de bien être absolu pour renaître dans celui de la souffrance. Son corps retrouvait ses douleurs, même si Warren l'avait soigné, il n'en restait pas moins meurtri de fatigue parce qu'il venait de vivre et surtout endolori par ses anciennes blessures. Lucas se sentait extrêmement fatigué, son esprit reprenait conscience. Son cerveau était encore embrumé, Lucas n'arrivait pas à comprendre ce qui se passait autour de lui. Lucas ne réalisait pas trop ou il était, ni même pourquoi il se sentait si mal. Ses souvenirs étaient flous. Il lui fallut un temps d'adaptation pour enfin que réaliser qu'il venait de passer très près de la faucheuse. Il ne savait non plus pourquoi Warren était là en face de lui.*Qu'est-ce que cela veut dire. Mais ou suis- je ? Qu'est-ce que c'est que tout ce bazar. Je crois que j'ai la tête qui va exploser.*
C'était confu, il posa son doux regard sur Warren qui visiblement avait l'air affecté. *Qu'est ce qu'il a à faire cette tête d'enterrement ? C'est quoi tous ces tuyaux ?*
Le fait que Lucas soit sortis de sa torpeur avait cependant mis une alarme en route pour avertir le corps soignant. Ce qui entraîna l'arrivait assez rapide d'un médecin et d'une infirmière pour voir le miracle qui s'était effectué. Le corps médical l'ausculta rapidement, enlevèrent le reste de patch et tube le reliant aux machines qui ne servaient plus à rien. Le médecin prit un air grave.

"Monsieur Slang, vous revenez de loin. On peut dire que c'est un vrai miracle de vous voir en si bonne santé si rapidement."Le docteur jeta un petit coup d'oeil à Warren sans rien ajouter il quitta la pièce. Lucas commençait à retrouver des brimes de souvenir. *Ah oui l'enquête, l'explosion, mais...*
Il prenait conscience qu'il avait été sacrément mal mené pendant l'intervention. *Est ce cela c'est bien fini? Faut croire que oui, sinon je ne serais pas ici. Sacré périple quand même.*
S'il devait donc son rétablissement si spectaculaire c'était grâce au don de Warren. Lucas commençait aussi à comprendre pourquoi son ange avait cette tête de déterré. *Mais c'est qu'il tient à moi on dirait.*

"Merci, Warren."* J'ai bien cru que j'allais y rester.*

Lucas ne voulait pas inquiéter Warren plus que de raison.

"et bien tu voulais que je sois prudent, je crois que là j'ai bien foiré."

Lucas esquissa un petit sourire, qui s'effaça rapidement.

"Mais comment as tu su que j'étais là?"

*Il a des espions partout ou quoi? Il n'aurait quand même pas oser me faire surveiller ?* C'était pour Lucas un grand mystère, il essayait de comprendre.

"Tu crois vraiment que le docteur me laissera sortir ?"

Lucas avait de sérieux doute qu'on le laisse quitter si rapidement l'hôpital. Visiblement il avait inquiété beaucoup de monde et du coup il devrait montrer patte blanche pour pouvoir partir de l'hôpital. Dans l'ensemble Lucas se sentait déjà mieux qu'à son réveil, juste une grande fatigue qui ne voulait pas le quitter. Il était cependant très content d'avoir l'ange à ses cotés.

[HJ: désolé du retard, j'ai perdu ton post... Je l'avais écris sur Open Office lors d'une coupure internet mais avec un titre stupide du genre eeee, deux jours plus tard j'ai rangé mes documents et je me suis dis, tiens un rp (ils s'appellent souvent eeee ^^) posté et j'ai supprimé et en fait je ne l'avais pas posté sur le forum du coup après dur de réécrire la même chose ]

Warren s'écarta silencieusement, reboutonnant bien son manteau qu'il avait remit depuis son entrée dans la chambre, il était connu publiquement en tant que mutant mais là on ne l'avait pas forcément reconnu et inutile de faire des vagues, ou d'inquiéter ceux qui ne le savaient pas. En plus des plumes dans un hôpital si propres soient-elles... laissant les médecins retirer les fils qui avaient jusque là maintenu son compagnon en vie. Il jeta un regard courroucé à celui qui trébucha malencontreusement mais hocha la tête pour le féliciter lorsqu'il s'y prit avec douceur pour ne pas blesser Lucas. Et oui le blond veillait, ils avaient intérêt à faire attention à ce "chargement" précieux. Le mutant ailé les laissa partir en fronçant légèrement les sourcils, l'air concentré. Warren semblait déjà réfléchir à la suite, il avait l'habitude de tout planifier pour que les choses se passent bien et il était question de trouver la meilleure solution pour ne pas fatiguer Lucas, le jeune homme était aux petits soins pour l'avocat sans même s'en rendre compte. Il soupira d'aise lorsque ceux-ci s'en allèrent enfin après avoir constaté le miracle. L'ange se tourna ensuite vers son ami il se leva, alla jusqu'à la fenêtre, regarda dehors un instant avant de s'appuyer contre, dos à elle pour mieux avoir le brun en visuel et lui répondre ainsi directement.

-Je regardais les informations, et je t'ai vu... Les journalistes n'avaient probablement pas à le faire mais dès qu'ils savent quelque chose tu t'en doutes, il faut qu'ils transmettent même si ça met la personne en danger à cause des représailles... Ils ont dit où tu étais et me voilà.

Le sourire de Warren s'effaça en même temps que celui de son amant, il sembla inquiet, ne devinant tout simplement pas que son compagnon pensait à de l'espionnage, l'ange songeait simplement que son ami souffrait. Il voulu aller l'aider mais se retint pour ne pas l'étouffer et ne pas avoir le rôle de la petite copine qui s'inquiète pour son amoureux pour une simple égratignure même si là évidemment c'était bien pire qu'une griffure anodine. Mais bon il avait quand même encore un minimum d'orgueil masculin, déjà que sa virilité en avait prit une sérieux coup lorsqu'il avait couché avec Lucas, était à moitié en train de tomber amoureux (plutôt les trois quart) et s'était précipité à son chevet comme une petite amie morte de peur pour son "mâle" blessé au combat -bah oui il avait été élevé dans les préjugés, les combattre était difficile^^ Mais il se soignait.-

-J'ai parlé à la directrice comme je te l'ai dis et elle m'a donné l'autorisation pour te soigner. Si tu es en bon état, enfin façon de parler elle a répondu qu'il n'y avait aucune raison pour que tu ne sorte pas. Elle a été très compréhensive. Elle a accepté que je te vois même si je ne suis pas ta... "mère" ou ta "femme". Disons que le fait qu'elle vive avec une compagne l'a rendu plus douce à mon égard quand je lui ai avoué pour nous.

Warren grimaça puis sourit, il trouvait ça gênant mais assez drôle en même temps et puis autant ne pas tirer une tête d'enterrement et essayer de le revigoter après. Revenant près du lit Angel s'assit avec attention pour ne pas le blesser.

-Si tu veux, tu peux rentrer avec moi ou je te ramène chez toi... Je pense que la voiture ce sera mieux, moins d'accoups.

Le blond rougit légèrement, se faisant l'impression d'être une de ces jeunes filles qui cherchaient parfois à le séduire sans y parvenir manquant totalement d'expérience. Espérons que Lucas soit aussi indulgent avec lui que lui ne l'était avec ces filles qui les éconduisant avec une galanterie telle qu'elle leur laissait leur dignité.

-ça ne me gêne pas pour les gens, alors si tu veux la voiture... dis le sans crainte.

Voilà, Lucas voulait que Warren ne se cache plus, c'était fait. Bon ce n'était pas dis que la chose ne l'embêtait plus du tout et qu'il le hurlerait sous tous les toits mais il avait choisi entre aider son compagnon et rester à l'abri des regards, entre garder son "intégrité", sa tranquillité et perdre Lucas. Il venait de s'en apercevoir en le voyant bardé de fils: cette idée était impossible à admettre. Il connaissait peu l'homme selon les critères normaux mais à vrai dire le C-Man n'avait jamais côtoyé quelqu'un aussi longtemps en tant que partenaire amoureux, il était sorti avec des filles deux semaines maximum, et là il était fixé avec cet avocat de malheur qui lui faisait perdre ses moyens depuis un mois environ, c'était beaucoup pour lui et surtout, c'était passionnel

-ça va? tu as encore mal? Je peux t'en donner encore un peu...

La proposition était étrange mais que voulez vous... Inquiet pour son beau brun, que ça fasse bonne femme ou pas le blond montra son poignet et apposa la boucle de sa ceinture dessus, prêt à se blesser encore pour achever la guérison de Lucas si besoin. Espérons que non car il avait donné bien plus qu'une donation normal vu l'état dans lequel était l'avocat précédemment.

-Quoiqu'il en soit, du peu que j'ai entendu aux informations... Vous avez "gagné" apparemment. Je te félicite. ça te fait quoi d'être un héros maintenant?

Acheva-t-il avec un ton plus joyeux pour dédramatiser. Cela dit Warren était vraiment très fier de Lucas. Il soupira et entrouvrit légèrement son manteau au niveau du col. Ses plumes avaient beau réguler la température comme les oiseaux, s'il n'avait pas trop chaud, ça commençait à être bien désagréable.

Lucas reprenait du poil de la bête, il n'y avait pas mieux qu'un peu de sang curatif pour vous remettre un homme sur pied. Lucas était lui-même surpris de se sentir aussi bien après ce qu'il venait de vivre. C'était assez extraordinaire, Warren était un véritable miracle sur pied. Lucas se sentait du coup redevable à l'homme d'affaire ce qui n'était pas forcément pour lui plaire. Il était conscient que sans son blondinet il aurait eu certainement des séquelles beaucoup plus importantes. Il n'était même pas sûr qu'il aurait survécu, après tout il avait le souvenir d'être en miette après la dernière altercation. Son regard ne pouvait se détourner de cet être qu'il trouvait si charmant. Il comprenait comment Warren avait eu connaissance de son état.* Les chiens de journalistes.* Sur son visage apparut une moue boudeuse, qui disparut bien vite. *En même temps sans eux je serais toujours dans le coma.*Du coup il était divisé entre colère et reconnaissance.

"Et ma vie privée ! "

S'offusqua t il un peu sans trop y croire.

"Y a des procès qui se perdent je t'assure. Enfin bon je devrais sans nul doute les remercier puisqu'il t'ont envoyé prés de moi."

Après tout la présence de Warren était la seule consolation à ses yeux. Visiblement Warren s'était déjà bien renseigner sur la situation et il avait déjà calculé son coût. Ce qui était en fait assez déconcertant pour Lucas. Il n'avait pas vraiment l'habitude qu'on s'occupe de lui ainsi. Après tout c'était en général lui qui gérait les soucis des autres, enfin quand il était un simple avocat. Lucas écarquilla grand les yeux quand Warren avoua qu'il avait enfin décidé de le dire à quelqu'un. Bon certes c'était une totale inconnue, mais quand même. *Et bah quels grands pas. Suis-je donc si important que cela?* Lucas jusqu'ici n'avait pas totalement tout percuté, mais il retrouvait ses facultés mentales. Visiblement Warren avait fait un gros effort, s'en était assez surprenant, voir déconcertant. *Faut il être entre la vie et la mort pour que les personnes réalisent à quels point on compte?* Lucas ne pouvait pas totalement se réjouir de cette information, c'était d'un coup trop surréaliste après tout ce qu'il avait vécu, cependant il ne pouvait pas nier qu'il était assez fier que Warren sorte leur relation du placard.

"Clairement je n'ai pas envie de moisir ici. Je me sens de mieux en mieux."

Warren avait l'air de s'inquiéter véritablement pour Lucas.

"Non c'est bon garde ton sang, une seule transfusion a suffi, j'ai encore un peu mal au crane, mais pour le reste c'est déjà beaucoup mieu."

C'était effectivement vrai à chaque seconde qui s'écoulait Lucas sentait ses forces lui revenir. Lucas réfléchit quelques instants.*Sortir ok, mais y a quelques problèmes technique à régler.* Il venait de réaliser qu'il ne portait qu'une simple blouse de malade.

"Par contre je n'ai pas de véhicule, ma voiture étant resté au quartier général. Puis même si je ne suis pas d'une nature pudique je crois j'aurais besoin de quelques affaires.*Me balader les fesses à l'air cela risque de faire désordre.*

Lucas se doutait que ses vêtements qu'il portait devait être gorgé de sang, il n'avait pas spécialement envie de reporter ses fringues là qui était de toute façon évocation d'une sale journée. Lucas hésita, devait il rentrer chez lui ou bien accepter la proposition de Warren. Il ne voulait pas être un fardeau pour son beau blond. Il venait déjà d'en faire tellement, mais il ne voulait pas non plus paraître ingrat.

"Fait comme tu le sens. Si tu préfères me ramener chez toi je n'y vois pas d'inconvénient, si tu préfères me ramener chez moi je suis aussi d'accord. Fait ce qui est le plus simple pour toi. Je vais être honnête je suis pas vraiment en état de juger ce qui est la bonne solution là tout de suite."

C'était clair, dans d'autre circonstance le choix se serait imposé à lui, mais là il était encore sous le choc et prendre une décision comme celle-ci était trop difficile. Tout ce qu'il souhaitait c'est que quelques soit le choix l'ange c'était reste à ses côtés.

"Peut m'importe le lieu tant que tu es près de moi."

Comment ne pas rester attacher à la personne à qui il devait probablement là vie. Il n'en oubliait pas pour autant son coéquipier. Du coup il fut rassuré d'apprendre qu'il avait finalement eu le dessus. *Ouf, Robert est sauf, quoi que vu l'homme cela n'aurait pu être autrement.*

"C'est bon à savoir. Ce ne fut pas de tout repos comme tu as pu t'en douter."*J'aurais eu les nerfs d'avoir risqué ma vie pour rien. La gueule du héros. J'étais plutôt en mille morceaux.*"J'ai juste fais mon job, enfin j'espère ne pas finir en miette à chaque mission."

Il fallait être réaliste, cette première mission de terrain l'avait rudement mal mené. La victoire avait un gout amer, il avait été obligé de faire preuve de violence pour arriver à ses fins. Ce n'était pas spécialement pour lui plaire. Lucas se demandais s'il ne devait pas demander une affectation dans un bureau plutôt que sur le terrain. Il n'aurait pas toujours la chance de Warren le remette sur pied. Il songerait cela en temps voulu.

[HJ: pardon pour la qualité moindre de ma réponse... Je n'ai pas pu enregistrer ta réponse et j'ai tout écris de mémoire... Donc pardon si je rate quelques réactions ou actions.]

Warren s'attendait à ce que Lucas lui demande de le laisser tranquille, ce serait tout à fait logique après le choc qu'il avait subit mais non, même pas. Les capacités curatives de l'ange ne manquaient jamais de surprendre mais elles effrayaient également la plupart du temps. Pourtant dans ce monde de plus en plus mutant, il existait peu de pouvoirs aussi attrayants, lumineux, cependant toucher à la logique des choses de façon aussi radicale équivalait en quelque sorte à défier Dieu. Guérir une personne promise à la tombe, la voir se redresser alors qu'elle était dans le coma peu de temps avant était très déroutant pour celui qui observait le phénomène, surtout pour la personne concernée à vrai dire qui sentait ses symptômes s'enfuir petit à petit. Warren connaissait « à peine » Lucas même si selon ses critères cela tenait du miracle qu'il soit encore avec lui, et surtout fidèle car le blond était plutôt volage. S'il respectait ses conquêtes, il ne restait jamais plus de deux semaines avec et là on atteignait le mois. Enfin quelque chose dans ce goût là, le jeune homme ne le savait plus vraiment, comme si le temps avec Lucas perdait sa notion véritable.

La scène lui paraissait stupide, il avait l'impression d'être une femme auprès de son mari, inquiète, éplorée même. Il se détestait de se montrer si peu viril, si mièvre selon ses critères lui que l'on connaissait un peu orgueilleux de ce côté ci parfois. La fierté masculine c'était quelque chose chez les Worthington et après avoir fait défaut côté génétique avec le X qui s'était infiltré dans son ADN, c'était désormais son système hormonal qui était « contre nature ». Warren avait toujours été élevé comme un homme, sa notion de couple était très libre d'un côté mais de l'autre extrêmement traditionaliste. S'il craignait tant de s'engager c'était parce que sa famille prônait encore les mariages arrangés. L'amour n'était pas pour les Worthington. Un jeune célibataire pouvait se montrer volage sans problème du moment qu'il restait décent et le cachait mais une fois marié, il ne pouvait déshonorer sa famille et devait demeurer avec une fille qu'il n'avait pas choisi. Ses parents avaient vécus comme chien et chat dans une maison immense mais pas assez grande encore semblait-il pour les éloigner l'un de l'autre, empêcher qu'ils se déchirent sans cris, sans haine mais tout de même. Le résultat d'un cancer long pendant lequel la personne hurle et d'un arrêt si bref que l'on décède sans bruit était équivalent: la mort.

Rester avec Lucas c'était s'engager quelque part ou tout du moins laisser cette menace planer et se livrer à un acte totalement contre nature, indigne de tout ce qu'on lui avait apprit, notamment la transmission du patrimoine. Après un mois de relation, oui Warren commençait à s'inquiéter et surtout en ce qui concernait son attitude pendant l'absence du beau brun. Ne parlons pas de celle qu'il avait eu en apprenant que son amant était mourant.

Le mutant tourna la tête vers Lucas qui avait parlé. Ce dernier voulait donc que Warren reste avec lui, peut importait le lieu du moment qu'il était là. Est-ce que ça ne ressemblait pas à une demi déclaration ça? L'avocat qui avait l'air d'être du même acabit que le X-Man semblait lui aussi se laisser piéger petit à petit. Affichant une mine assurée, s'effrayant lui même lorsqu'il se sentit heureux que l'homme lui demande de demeurer à ses côtés, il hocha brièvement la tête puis attrapa son téléphone, autant se montrer efficace maintenant. Fini la mièvrerie et vive le sens pragmatique. Vérifiant qu'il avait bien du réseau parce que normalement les téléphones étaient interdits dans un hôpital -mais le sien étant hight-tech fonctionnait très bien partout visiblement.- il s'éloigna de l'avocat pour ne pas l'agresser avec les nuisances sonores.

-Pourriez-vous livrer une une tenue complète à l'hôpital s'il vous plaît? Oui... Immédiatement. C'est cela, cet hôpital oui. Attendez je vous donne la taille.

Le mutant chercha sur les habits tâchés de sang de Lucas la taille qu'il faisait et décrivit rapidement le même genre de vêtements que ce qu'il avait avant l'accident comme ça au moins il était sûr de ne pas prendre quelque chose qui ne serait pas au goût de son amant.

-Non mais je me fiche que vous ne livrez pas normalement. Oui, peut importe le prix. C'est ça, ajoutez un supplément, 100 dollars de plus si vous me ramenez ça dans les 10 minutes qui suivent. Parfaitement. Merci. A tout de suite.

Ignorant si Lucas l'avait entendu, l'ailé ferma son téléphone puis revint près du brun, son visage fermé indiquait qu'il cherchait des solutions au problème, le but était d'être pragmatique.

-Tu vas venir chez moi, ce sera plus simple. Les journalistes adorent se poster devant l'habitation d'un « héros » mourant pour débiter leur discours émouvant du genre « c'est ici que vit Monsieur Lucas Slang, reconnu comme étant un avocat de talent. Il a aujourd'hui passé le costume de super-héros...

Un bref sourire éclaircit le visage de Warren qui n'arrivait pas à être aussi sérieux que toujours en face du trentenaire. Inconsciemment il essayait de le rassurer et de dédramatiser la situation.

-Je t'avoue que j'ignore quelles vont être les réactions, on va certainement savoir tôt ou tard que tu n'as même plus une égratignure. Si tu n'étais pas connu comme mutant, on saura désormais que tu en es un... Enfin avec un pouvoir erroné mais bon. On pensera que tu es un régénérateur comme moi.

Warren offrit un léger sourire à Lucas, un sourire d'excuse car il ne pouvait pas trop prendre cette responsabilité. Tout le monde savait pour ses ailes bien évidemment, également pour sa capacité à se régénérer parfois mais peu étaient au courant de son don de guérison sur autrui. Quelques chercheurs ayant participé au projet muTavie le savaient car l'ange leur avait donné de son sang mais sinon il évitait de l'ébruiter sous peine de se retrouver enseveli sous les supplications de sauvetages. Faux espoirs de toute évidence car Warren ne soignait pas tout et puis il y avait toujours des risques de rejet aggravés. Sans compter que si cela se savait le mutant n'aurait plus aucune vie privée et qu'il devait parfois se préserver.

-Tu penses continuer?

Demanda-t-il soudain. Aucun reproche bien entendu, juste de la « curiosité ». Il voulait savoir si passer du bureau au terrain de manière si abrupte ne dégoûterait pas le brun. Celui-ci tellement prudent, effrayé à l'idée de voler avec lui avait bien été chamboulé dans cette mission. Du peu que Warren avait entendu, il savait que lui-même malgré son expérience dans le domaine aurait été effrayé. Sa régénération ne l'aurait pas empêché de passer un très sale quart d'heure et le choc restait toujours traumatisant avec quelque chose du genre. Il n'y avait bien qu'Archangel pour se ficher éperdument que la ville explose du moment qu'il puisse accomplir sa mission. Warren même s'il le cachait était bien plus sensible, bien plus humain à vrai dire.

-Je vais demander à mon chauffeur de venir par derrière l'hôpital, on pourra espérer te faire échapper à la bande de vautours, je suis sûr que la directrice nous aidera. Elle à l'air de t'avoir pris en amitié.

S'asseyant, le jeune homme envoya un message à son chauffeur qui dû quitter l'entreprise en râlant contre ce patron certes gentil mais qui ne savait pas ce qu'il voulait... Voler ou être conduit, c'était à y perdre les pédales. Prenant les choses en main, Angel voulait surtout soulager son amant. Néanmoins il tourna la tête vers ce dernier et s'adressa à lui de manière à lui faire comprendre que c'était avant tout lui qui décidait.

Encore une réaction de femelette ça. Bon sang Warren où est ta virilité? Heureusement que Père est mort, sinon je l'aurais tué... Enfin, laissons le où il est lui.

-Est-ce que ça te conviens? Veux-tu que nous procédions autrement? Hum... Tu attends peut-être un proche qui aurait été mis au courant?

Mais oui c'est vrai ça. Pourquoi Lucas n'avait-il encore eu aucune visite. Voler était plus rapide que conduire d'accord mais de là à être encore le seul dans la chambre du trentenaire c'était curieux non?

-Pour en revenir à la mission, comment ça s'est passé? enfin si ce n'est pas trop pénible pour toi d'en parler bien sûr. Je ne comprends pas pourquoi ils t'ont mis sur ce genre de choses, tu étais débutant. A moins que c'était sensé être un cas facile? Quand j'ai commencé on a prit soin de me mettre sur une mission bien moins dangereuse. Ils ne sont pas très professionnels...

Angel fronça les sourcils, c'est vrai que cette vérité s'imposait à lui désormais. La BAM était-elle aussi irresponsable?

Warren prenait tout en charge, c'était étrange pour Lucas de se reposait sur lui. Il n'avait pas l'habitude qu'on gère à sa place. Depuis des années Lucas avait appris à tout contrôler, tout organiser comme il le voulait. Personne ne pouvait lui dicter ses choix, sauf bien entendu sur le terrain professionnel quoi qu'il avait toujours eu son mot à dire. Son talent d'avocat lui avait souvent permis de refuser des affaires qu'il ne trouvait pas digne de lui ou assez juteuse.
Là situation était déconcertante, mais Lucas se sentait trop faible pour lutter ou pour résister. Il devait admettre que c'était agréable, voir facile de voir quelqu'un se démener pour lui. Warren s'éloigna un moment le temps de commander des vêtements, pour que Lucas puisse enfin sortir. L'avocat décida de sortir de son lit de malade. Rien ne l’empêchait plus de bouger, son corps avait retrouvé une incroyable vivacité. Lucas en était le premier surpris. Il alla en direction de la fenêtre tout contractant certains de ses muscles qui ne le faisait plus souffrir.* Et bah, moi qui était en morceau, me voilà complètement sur pied, si ce n'est ce mal de tête.*
Il avait encore la tête prit d'en un étaux. Trop d'information, trop d'adrénaline pour un seul homme pour une seule journée.
Il regarda à son tour le ciel.* Tu devrais jouer avec les anges en ce moment.*
Il avait échapper à une mort certaine, il esquissa un léger sourire en voyant se refléter dans la vitre Warren.* Contente toi de celui-là, il est divin.*
Puis il se retourna en écouta Warren, qui avait tout pris en main. C'était un homme extraordinaire, mais Lucas réalisa qu'il lui en demandait peut être trop. Puis est-ce son rôle de faire cela? Après tout l'ange avait clairement dit qu'il ne souhaitait pas d'un engagement trop compliqué, et bien là c'était raté.

"Merci pour tout, tu sais tu n'étais pas obligé de te donner tant de mal. Cela me touche que tu le fasses."

Lucas avait toujours préféré les actes aux mots. Tout le paradoxe d'un homme qui devait souvent par ses mots éviter éviter la prison à des actes souvent très répréhensibles.
Lucas s'approcha de Warren et lui donna un doux baiser. S'était un réconfort, mais aussi le seul moyen de lui montrer sa profonde gratitude. Il trouvait tous les mots bien fade par rapport à ce qu'il ressentait maintenant.
Puis Lucas se décomposa, prenant conscience que sa vie allait être quelque peu chamboulée dans les jours qui allaient suivre. Lui qui avait vécu permis les humains, en tant que mutant non reconnue était maintenant sous les feux des projecteurs.

"Saleté de journalistes."

Puis il réalisa, son état avait été dis critique, que les conséquences étaient déjà en route et que la situation lui échappait totalement.

"Punaise, c'est passé au journal ? en local ou en national?"
*En même temps vu le coup d'éclat de ses maudits gangsters tout le pays va être mis au courant.* Il se sentit de nouveau mal, comme si sa tête allait exploser. Il en aurait presque fait un malaise, avait de se reprendre.

"Et merde. deux secondes Warren, une affaire à régler."

Il se précipita sur le téléphone de sa chambre et composa un numéro.

"Oui, allo. Oui maman, non ne pleure pas... Je t'assure je vais bien. Non les journalistes en font trois tonnes. Je t'assure je suis en un seul morceau."*Qu'est ce qu'il faut pas dire, la pauvre. Elle est dans un sale état.*
"Non c'est bon, ne saute pas dans le premier avion. L’hôpital quoi... bah ils se sont trompés... je t'expliquerai... Comment ça... Mais non je le quitte des aujourd'hui... Tu vois que je vais bien...mais non je te baratine pas... ok tu me vois pas mais je te le dis que.... ça devrais te suffire...Comment ça non... Quoi papa....Oui je me doute... quoi tu es à l'aéroport.... Annule ton billet.... Mais non je t'assure, comment ça y a Cassidy... Je vous dis que... Mais non je t'engueule pas... Ok... Débarquez pas à la maison j'y serais pas... Trop long à t'expliquer...*Qu'est ce qu'elle est têtue.*" C'est pas cela c'est la presse. Ça j'ai compris que je faisais la une... Oui je sais, je t'ai rien dis... ça suffit! Tu prends cet avion si tu veux, et on se voit demain ok. Vu l'heure que vous allez arriver c'est mieux ainsi. Je vous réserve une suite pour trois au Carlton. Oui promis on se voit demain. Tu verras que je suis entier... oui, on brunch ensemble demain promis. Je t'ai dis oui ok... Sèche tes larmes... Mais oui moi aussi... Bisous, et à demain."

Il raccrocha légèrement énervé. Il haussa légèrement les épaules, embarrassé que Warren assiste à cette scène, il s'en serait bien passé. Mais il n'avait pas eu le choix. Il se devait de rassurer sa famille. Fort heureusement entre l'annonce de son agression et le temps que la presse nationale s'empare du fait divers il y a avait eu du temps. Los angeles n'étant pas la porte d'accoté. Sa mère n'avait pas cédé et il la comprenait au vu des informations qu'on lui avait donné. Il savait de qui il tenait son obstination, les chiens ne font pas des chats.
Il reprit le téléphone.

"Oui l'Hotel Carlton je vous pris. Allo oui je voudrais réserver pour ce soir une suite pour trois personnes, pour trois jours. Par contre les occupants n'arriverons que tard cette nuit. Ok, oui au nom de Slang. Numéro de carte de crédit american express 3395 789951 200189. Ok je vous remercie."
Lucas se serait bien passé de voir toute sa petite famille débarquer maintenant.
Pendant qu'il se dépatouillait à rassurer ses proches, un livreur passa et déposa les affaires que l'ange avait commandé. Lucas avait vraiment envie de changer d'air toute cette histoire l'avait contrarié.
Il prit le paquet et sans demander son reste il fila dans la salle de bain ou il se changea. Il en ressortit parfaitement habillé, puis alla farfouiller dans ses vieux vêtement. Il prit son portefeuille et un trousseau de clef. Le reste n'avait que peu d'importance.

"Désolé de t'imposer tout cela. Tu as bien fait de me faire éviter la presse, sinon je vais les tuer. Je vais être honnête je ne sais pas encore ce que je vais faire pour le BAM. Je n'ai pas encore de recule, c'est trop frais. Peut être qu'une affection plus bureaucratique serait à envisager. Mais je doute que l'organisation veille se passer de mes dons."

Lucas savait bien que sa mutation était fortement appréciée sur le terrain. Il aurait du mal à le faire accepter à sa direction. Il pouvait toujours démissionner et reprendre sa vie d'avocat. Mais après un tel rebondissement pouvait il envisager de reprendre une vie plus normale.

"On avait peu de renseignement sur les mutants, on se devait d'agir vite pour éviter trop de dommage collatérale. Disons que le BAM à choisi les deux officiers qu'il estimait assez efficace pour ce genre de missions. Une fois à l’intérieur, cela s'est pas trop mal passé. J'ai mal évalué le dernier assaut et je me suis retrouvé en miette. Sans mon partenaire je pense que je n'aurais même pas survécu au transport."

Il marqua une pause parler de toute cela était difficile, il revoyait la scène se déroulait, puis l'explosion final. Ces images resteraient sans doute gravé dans sa mémoire.

"Pour la presse je verrais avec le BAM pour faire un démenti ou un communiquer histoire de calmer leurs ardeurs. Mais là j'ai besoin de changer d'air. *Je vais devoir affronter ma mère et lui expliquer que j'ai changé de job pour plus dangereux alors une chose à la fois.*
Si cela ne te gène pas levons le camps. J'ai besoin de sérénité et de me retrouver uniquement dans tes bras si tu mes les accords."

Il esquissa un petit sourire avant de quitter la chambre de l’hôpital. Il était grandement temps de quitter ce lieu.

(hrj: Désolé du temps de réponse)

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