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 Motel Money Murder Madness

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AuteurMessage
Jude McAndrew
Résident Beta
Jude McAndrew


Nombre de messages : 27
Autre(s) identité(s) : Jude

Pouvoirs : Empathie, Copie les pouvoirs des mutants.

Age du perso : 27
Date d'inscription : 27/07/2011

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MessageSujet: Motel Money Murder Madness   Motel Money Murder Madness Icon_minitimeMer 24 Aoû 2011 - 22:42

« Are you lucky like a little lady in the city of light ?
Or just an other lost angel ? »




# _____ Los Angeles, 06 avril 1996.
« On va où maman ?

- C'est une maison qui se trouve tout près de Santa Monica, à trois pâtés de maison de la plage, tu verras c'est génial! Bon le prix est un peu élevé, mais ça vaut le coup … Je dirais même que c'est une bonne affaire, mais tu sais je pense que c'est de ça qu'on avait besoin …. Changer d'air! Voir autre chose … », répondit la mère dans un marmonnement inaudible.

Le petit garçon présent à l'arrière du véhicule interrogea sa mère du regard, bien que celle-ci était bien trop préoccupée à énoncer les nombreuses raisons qui l'avait poussé à changer de maison et s'installer au 481 Windward Avenue, Venice. Négligeant totalement la route, ainsi que les voitures qui la klaxonnaient ou encore les piétons qui traversaient et qu'elle manquait de percuter, Rachel parlait d'un « déménagement nécessaire », « d'une nouvelle vie » ou encore du nouveau job qu'elle comptait dégoter. Puis, elle daigna enfin regarder son rétroviseur, et constata la stupéfaction de son fils devant tant de paroles salvatrices.

« J'veux dire par là que ça fera du bien de changer de ville, non ? Et puis, il paraît que Los Angeles est une ville magnifique! s'efforça-t-elle d'ajouter, visiblement mal à l'aise.

- J'aimais beaucoup San Francisco. »

Rachel ne répondit pas, et se contenta de faire un sourire qui ne pouvait être que forcé. La franchise et la spontanéité de Jude pouvait parfois déstabiliser. Plus personne ne parla pendant 10 minutes, Jude n'en avait pas la force, il n'avait pas dormit la nuit dernière et n'attendait qu'une chose, découvrir cette nouvelle et mystérieuse maison en espérant qu'il y trouverait au moins un lit sur lequel s'étendre dès son arrivée.

Rachel, elle, était pensive. C'était d'ailleurs l'une de ses facettes les plus évidentes. Bien qu'elle se révélait très bavarde par moments, cet état ne durait jamais longtemps, et elle retombait systématique dans ses travers. Dans ses peurs les plus angoissantes, ces peurs qui la torturaient sans cesse et qui, chaque jours la plongeaient un peu plus dans cet océan de perdition et de folie.
La drogue n'arrangeait rien. Elle avait depuis longtemps délaissé les vulgaires joints ou autre antidépresseurs qui autrefois lui permettaient de sortir la tête de l'eau. Désormais, seuls un fix d'héroïne ou un « petit » acide pouvaient supporter ce boulet qui jours et nuits tentait de l'entrainer vers les profondeurs abyssales de sa constante dépression.

« Tu sais San Francisco, c'est plus ce que c'était … Et puis dis-toi qu'on aura un jardin là-bas! Tu auras même ta propre chambre! Avec la télévision!

- Je regarde jamais la télé, maman.

- Bon Dieu de m*rde, tous les enfants regardent la télévision! » rugit-elle tout en donnant des coups de points sur le volant de la voiture.

Automatiquement, Jude baissa les yeux et fit mine de contempler ses chaussures. Le petit Jude détestait quand sa mère s'énervait, particulièrement lorsque c'était contre lui. Visiblement troublée d'avoir été aussi dure, Rachel se pinça les lèvres et ajouta comme si de rien n'était :

« Mon chéri, je veux juste dire qu'il ne faut pas que tu arrives avec autant d'à priori sur cette maison. Tu verras, vraiment, elle est mieux que celle d'Ashbury! Et surtout, il ne faut pas que tu t'en fasses, maman s'occupe de tout, d'accord mon trésor adoré ?

- Oui, maman. »

A moitié rassuré, le petit Jude détourna son attention pour contempler ce qu'il se passait dehors. Le jour s'était levé depuis quelques heures déjà, et les rues grouillaient déjà de personnes aussi différentes les unes que les autres. Soudain, tout se passa à la vitesse d'un éclair.

Forcément épuisée par une nuit blanche passée au volant de sa voiture, Rachel s'endormit involontairement, mais son pied ne quitta pas l'accélérateur. Deux secondes plus tard, et une autre voiture percuta de plein fouet la vieille Chevrolet rouge qui atterrit dans un salon de coiffure.

Lorsque Jude se réveilla, il ne s'était écoulé que trois minutes depuis l'accident, mais ce dernier avait l'impression de sortir d'un sommeil qui avait duré des siècles. Le garçon ouvrit les yeux et regarda autour de lui. Il se trouvait toujours à l'arrière du Chevrolet de sa mère, mais ne se rappelait comment s'était-il couché, la tête quasiment sous le siège du passager.

C'est après avoir ouvert les yeux que Jude prit conscience de la gravité de l'accident. Le toit de la voiture avait été arraché et il y avait du sang partout dans le salon de coiffure. Un cadavre gisait même au sol. Le cadavre d'une simple étudiante qui n'aura jamais le plaisir de contempler sa nouvelle coupe de cheveux. Percutée par la voiture rouge, son corps et son visage plus particulièrement, semblaient s'être cogné très violemment contre le mur d'en face et elle était désormais couchée au sol, face contre terre.

Une femme cria. Puis une autre. C'était une vision d'apocalypse qui s'étendait sous les yeux ahuris et terrifiés du jeune Jude. On ne percevait plus la couleur du sol, ce dernier étant recouvert de débris métalliques ou de morceaux de vitre brisés.

Jude réussit enfin à se dégager des nombreux débris qui le recouvraient et enfin il put entendre plus distinctement les cris apeurés des clients et le brouhaha qui régnait dans le salon de coiffure et dans la rue adjacente. Parmi ces hurlements, le garçon cru reconnaître une voix familière. Priant de toutes ses forces que ses oreilles ainsi que tous ses sens lui fassent défaut, Rachel aboyait de toutes ses forces :

« P*TAIN DE M*RDE! ESPECE D'EN*****! REGARDE CE QUE TU AS FAIS A MA CAISSE! PAUVRE M*RDE, TU VAS VOIR! »





# ______ New York City, 21 juin 2011.

Jude reprit ses esprits juste à temps pour entendre une voix qui lui disait :

« Bah alors mon p'tit gars … Va falloir apprendre à être moins dissipé … J'attends toujours mes sauces ketchups. »

C'était une femme d'une quarantaine d'année, aux traits fatigués qui scrutait Jude avec intérêt et convoitise. Elle était vêtue de collants parsemés de trous, d'une jupe courte à souhait et d'un tee-shirt très décolleté. Le jeune homme reprit ses esprits comme il put et bégaya :

- Humm, oui … pardon, je … tenez.

- Merci, chéri. Moi c'est Amy. Dis moi, t'es plutôt mignon. Ça te dirait de détendre un peu après le boulot ?
Pour quelques billets, laisse-toi tenter chéri … »


Après avoir ajouter trois sachets de ketchup sur le plateau de sa cliente, Jude se contenta d'un sourire désolé et poli à la fois avant de retourner dans l'arrière salle. La femme pouffa de rire avec une de ses copines et s'en alla rejoindre sa table.

C'était donc ça qu'était devenue sa vie. Prisonnier d'un travail qu'il déteste et d'un quotidien des plus ennuyants et solitaires, Jude se sentit soudainement stupide. Stupide d'avoir cru que venir à New-York changerait la donne. Il n'avait nulle endroit où il souhaitait aller. Nulle endroit où il désirait rester. Tout n'était que superflu, futile.

Y avait-il une seule beauté dans ce monde qui en ce moment-même aurait pu décrocher un sourire sur le visage du jeune mutant ? Que lui restait-il ? Qu'étaient-ces les raisons de tant de questions et de tant d'appréhension ? Pourquoi se battait-il ?

* M*rde Jude, reprends-toi! *

Oui, il était pressant qu'il se reprenne. Il se rappelait sa mère dans ces moments-là. A trouver des problèmes où il n'y en avait pas. Il se faisait des illusions. Et surtout il se faisait du tord tout seul à dresser autant d'obstacles sur son propre chemin. Tout allait bien. Au moins lui, n'était pas camé.
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