Alors? On a comme un petit bug? [PV Jîva]

New York, la capitale du monde. Cette ville ne cessera jamais de m’étonner ! Cette cité cosmopolite est en fait un amas de cultures et d’ethnies se regroupant pour former cette ville empire. Il n’est donc pas surprenant que chaque rue, chaque quartier soit diffèrent. En dehors des gros quartiers comme Little Italy ou Chinatown, il était possible de trouver d’autres petits endroits plus isolés mais pas moins démarqués. J’en faisais en ce moment même l’expérience en traversant ce petit quartier indien par cet après-midi ensoleillé. Mais comment étais-je arrivé là moi ?


Plus tôt dans la matinée.

-DEXTER ! DANS MON BUREAU !

-Gloups.. Oui patron !

La journée commençait bien. A peine arrivé au siège du BAM, v’là que mon supérieur immédiat me convoque dans son antre. Mais qu’est-ce que j’ai bien pus faire ? Je fais rarement de boulettes et je ne me souvenais pas en avoir fait une récemment. J’étais arrivé à l’heure, j’étais frais comme un gardon et plutôt bien habillé. Pas de fantaisies aujourd’hui, un t-shirt clair, un pantalon noir, des baskets noir et blanches (des chaussures qui faisaient tout de même habillé pas des tennis m’voyez ?) et pour donner un petit côté classe, une légère veste noire. Plus sobre tu meures ! J’évitais en fait de me pointer en complet orange quand je venais bosser, il parait qu’on perd en crédibilité.. M’enfin c’est un autre sujet ! Je me levais donc de mon bureau, refermant le dossier que je relisais après l’avoir bouclé la semaine précédente, et me rendit dans celui du chef pour y recevoir mon sermon.
J’entrai donc dans la petite pièce, bien lumineuse grâce à la splendide baie vitrée qui prenait tout le mur du fond et me tint droit comme un « i », prêt à me faire remonter le bretelles.
L’homme était assis, penché sur ce que je reconnu comme un rapport. Il leva les yeux vers moi et parla rapidement.

-Alors comme ça Dexter, on résout des affaires et on oublie de m’en faire le rapport ?

-Et bien c’est-à-dire que..

-Je ne vous ai pas donné la parole Taylor. Je déteste le retard dans les rapports ! Vous savez pourquoi ? Parce que vos rapports passent par moi un instant mais ensuite remontent chez les supérieurs vous comprenez ? Vous connaissez le système ? Et sur les doigts de qui tapent-ils quand un rapport n’arrive pas assez vite ? SUR LES MIENS ! Et je déteste ça..

Haaa c’était donc ça.. Ouai j’avais un peu merdé sur le coup. Mais je pensai avoir réglé ça en faisant un rapport des plus détaillés que j’avais envoyé le plus rapidement possible. Il faut dire que l’affaire précédente m’avait complétement épuisée.. J’aimerai bien vous voir attraper un cambrioleur qui peut se dupliquer ! Enfin, sortant de mes pensées, je reportai mon attention sur le bureaucrate.

-Cependant, je dois avouer que ce que vous m’avez envoyé valait cette semaine de retard. Vous avez fait du bon boulot.

Fiou.. La pression redescendait.. Les félicitations du boss, ça fait toujours un petit quelque chose. Je n’suis pas un lêche-cul, mais je fais toujours de mon mieux. Mon job c’est un peu toute ma vie. Je consacre toute mon énergie à faire appliquer la loi et ce n’est pas de tout repos, je vous le garantis !
Le boss souriait à présent. Bon signe ça. Enfin.. Je crois..

-Cela dit, il vous faudra plus que cette réussite pour faire passer ça. Je vais donc vous mettre sur une affaire en cours. Et vous n’avez pas la possibilité de refuser ça.

Super ! J’allais être puni comme un enfant ! Tout ça pour un bout de papier. Je devrai faire preuve de plus de rigueur la prochaine fois..

-Rendez-vous à cette adresse et prenez la déposition de la propriétaire. Il s’agit d’un cas d’effraction impliquant un mutant apparemment. Allez, du balai !

Il me tendit un morceau de papier que je lus en retenant un soupir. L’endroit se trouvait à l’autre bout de la ville dans un quartier paumé. Je le saluais d’un mouvement de tête et me détournai pour partir sans un mot. Je me dirigeai alors vers le garage et enfilait un casque avant d’enfourcher mon fidèle destrier, ma Harley (ne me parlez pas de cliché, je vous en supplie !). Je démarrai pour entamer ce long périple à travers la ville. Arrivant en début d’après-midi, je me rendis directement à la demeure de la charmante propriétaire. Charmante.. C’était peut-être un peu vite dit. Car la mégère qui vint m’accueillir ‘avait rien d’une jolie femme. Plutôt genre Cruella d’Enfer vous voyez ? Bref je passai ainsi une bonne partie de l’après-midi à écouter ses fantaisies. Apparemment un mutant téléporteur était plusieurs fois venu pour voler l’argenterie qu’elle déposait sur le rebord de sa fenêtre. Me procurant un objet semblable à ceux volés (des petits bougeoirs, on a pas idée de foutre ça sur un rebord de fenêtre..) et lui intimant de me laisser seul un instant, je fis appel aux insectes présents autour de la maison et leur demandais de rechercher les objets volés. Rapidement, deux petites abeilles vinrent me trouver, et m’indiquèrent un arbre dans le jardin de la dame. Explication rationnelle : une pie était venue se servir en voyant les bougeoirs briller. Quel pied ! Faire tout ce chemin pour un oiseau voleur !
J’hésitai. La faire dévorer par mes guerriers chitineux ou pas ?


Moment présent.

Après avoir bien sermonné la riche originale qui met des bougeoirs en argent sur le rebord de fenêtre, j’enfourchai à nouveau ma belle pour rentrer chez moi. Il allait falloir faire ce joyeux rapport, et ce soir de préférence ! Je roulai donc à allure raisonnable lorsque je fus prit par une faim subite. Ou du moins, je prenais conscience que dans mon empressement, je n’avais rien mangé de la journée. Je m’arrêtai donc dans le quartier indien que j’étais en train de traverser, et garait ma douce dans un parking surveillé. Pas question de la laisser en pleine rue ! Je traversai ensuite la petite place à pied et entrai dans une échoppe dont le fumet délicat avait su attirer ma curiosité. J’en ressorti avec un assortiment de brochettes de poulet Tandoori et d’autres à l’aubergine grillée. Dégustant ces mets avec un appétit certain, je m’arrêtai devant un étrange bâtiment entouré de personnes aux mœurs encore plus étranges. Assis sur des nattes de joncs, ils semblaient méditer. Serais-ce un temple hindouiste ou quelque chose du genre ? Je m’approchai un peu, jetant ma barquette de brochettes que je venais de finir dans une corbeille au passage.

Spoiler:

La curiosité est un bien vilain défaut dit-on. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de me demander ce qu’était cette étrange bâtisse. Il ne faisait aucun doute qu’il s’agissait d’un lieu de culte, une sorte de temple religieux ou quelque chose du même genre. Sortant les mains de mes poches, je me grattai le menton dans un instant d’intense réflexion. Aller voir de plus près ou pas ? Je ne savais même pas si c’était autorisé au public, et je me sentais plutôt seul dans mes vêtements occidentaux au milieu de cet étalage d’étoffes orientales. Je cherchai donc un regard à croiser, une bonne âme qui pourrait apaiser ma curiosité mais les quelques personnes présentes étaient toutes occupées à méditer ou à tracer leur chemin d’un air décidé. Toutes sauf une jeune femme qui semblait avoir été tirée de sa méditation et qui avait l’air de chercher quelque chose ou quelqu’un. Croisant son regard, je m’approchai d’un pas rapide, mon pas habituel, pour finalement l’aborder avec politesse.

-Excusez-moi, pourriez-vous me renseigner ? Quel est cet endroit ?

La jeune femme était, à l’instar de ses semblables, assise sur une natte de jonc et portait l’uniforme de ce « temple ». Seuls ses vêtements indiquaient qu’elle appartenait à cet endroit car en dehors de ça, rien n’aurai pu montrer qu’elle était une fervente adoratrice d’un « dieu » Indien. N’allez pas croire que je méprise les croyants, mais la magie et moi ça fait deux. Les pouvoirs des mutants sont expliqués par le gène X. Mais l’esprit, la vie après la mort, la réincarnation et le vaudou (comment ça rien à voir ?).. Ça me laisse sceptique. Je n’en suis pas totalement fermé pour autant ! La preuve, je suis curieux de découvrir les mœurs de cet endroit ! On pourrait me qualifier d’agnostique curieux.
Hum, voilà que je me suis perdu dans mes pensées. Je disais donc que cette jeune femme avait tout d’une belle américaine, un peu maigre mais pas désagréable à regarder. Encore une terrible perte pour la gent masculine si elle devait avoir fait vœux de célibat !

S'occupant un instant de je-ne-sais-quoi, elle baissa un instant le regard puis me fixa. La voix de la jeune femme était tout à son image, douce et calme, comme si elle venait d'une personne étrangère à tous les malheurs du monde. Elle était tout le contraire de ma voix qui était un peu trop rapide, comme si j'étais pressé que les mots sortent de ma bouche. M'enfin, quoi qu'il en soit, elle me répondit simplement:

-Vous êtes devant le temple jaïn de New-York.

Je ne pu retenir un regard curieux vers le temple. Jaïn? Mais qu'est ce que c'est que ce truc? Jamais entendu parler. Alors que je reflechissai, un mouche vint s'en prendre à moi. C'est fou comme les mouches savent toujours où voleter pour chatouiller le plus possible les endroits sensibles comme les oreilles, le cou, les mollets.. Heureusement, je possedai mon pouvoir, et d'un simple ordre mental, je lui ordonnai de partir loin.
Me tirant de mes pensées, la jeune adepte de Jaïn prit à nouveau la parole.

- Vous semblez impressionné. Quelque chose ici vous surprend?

Tandis qu'elle parlait, la mouche revint à l'attaque. Non mais quelle saloperie! Je lui avait pourtant dit de s'en aller! Grimaçant sous l'effet de cet assaut, je m'efforçait de lui envoyer une foule d'ordres du genre :"dégage!" , "va-t'en!" ,"envole toi loin!", "laisse moi tranquille!". Mais ce n'était pas très efficace. La mouche était la plus fort, j'étais obligé de l'admettre. Et ça se voyait sur ma tronche que j'en étais désapointé. C'était bien la première fois que ça m'arrivait de ne pas avoir le contrôle sur un insecte. Déboussolé, je me contentai de répondre en tentant de chasser la mouche avec des revers de la main:

-Hum.. et bien je ne connaissai pas cette.. Religion *SBAFF claque sur la joue, Mouche 1 - Dexter 0* Et je n'avais jamais vu de temples pareils. je me disais qu'on voyait vraiment de tout à New York. Vous.. *resbaff claque sur le torse, Mouche 2 -Dexter 0* Vous pourriez m'en parler?

J'étais maintenant complêtement perdu. J'avais besoin de savoir ce qu'il se passait! Peut être que ce lieu magique pouvait repousser les pouvoirs de mutants! Non mais écoutez moi.. JE DIVAGUE!
Dès que j'en aurai fini avec cette personne, j'irai tester le reste de mes pouvoirs, ça devenait trop strange..

Je pense qu'à cet instant, le désaroi pouvait se lire sur mon visage. Cette petite mouche qui se moquait de mes ordres me laissait complêtement déboussolé devant cette femme qui devait me prendre pour un fou. J'essayai néanmoins de cacher la pâleur de mon visage par un sourire de circonstance. Par chance, la mouche s'envola au loin et me laissa tranquille. Je doutais à présent que ce soit grâce à mes impulsions mentales. En face de moi, la dame présenta sa religion avec un ton plutôt neutre.

- Le jaïnisme est une des plus anciennes religions du monde. Elle est originaire d'Inde et c'est d'elle que découle l’hindouisme et le bouddhisme. Nous sommes en quelque sorte un mélange de ces deux religions plus connues. Nous vénérons la nature et les éléments comme des garants de l'équilibre du monde et nous pensons que l'existence est un cycle de réincarnation qu'influence notre vie présente. Nos actes et leurs conséquences sont donc d'une importance capitale car ils définissent le reste de nos vies futures. Comme dans le bouddhisme, nous basons notre pensée sur le concept du Karma et tentons de le conserver le plus pur qui soit. Le respect de la vie, la non-violence la plus totale, le végétarisme, l'ascétisme, la méditation, le célibat, le partage, l'altruisme et la pauvreté sont autant de principes vitaux à nos yeux afin de vivre une vie aussi exemplaire que possible et répandre le bien autour de nous. Une vie correctement menée nous permet de nous réincarner dans un être noble afin de continuer à aider autrui dans nos vies futures.

Mieux que Wikipedia! M'enfin, moi ça m'bottai pas trop. Le végétarisme et le célibat, très peu pour moi! Par contre là je me suis rendu compte que je l'avais peut être froissée en essayant de tuer la mouche. Non violence et respect de toute vie.. Réincarnation.. Bordel, si je n'étais pas aussi paniqué à cause de mes pouvoirs perdus, j'aurais lâchés une sale vanne en disant que je m'excusait pour cette tentative d'assassinat d'un ancien Moine Jaïniste. Là, je me contentai juste d'un:

-Hum, désolé pour la mouche.. C'est juste que j'ai pas l'habitude qu'elles viennent se coller à moi. enfin pas que j'dise que je suis plus propre que les autres non non non! Enfin.. Hum.. C'est compliqué..

Ha ben bravo. Franchement des fois je ferais mieux de la fermer. Faut dire que j'étais pas dans mon état normal hein, sinon j'aurai réussi à la dérider j'en suis sur! En tout cas, maintenant j'attendai de voir si je n'avais pas totalement perdu ma crédibilité.

-Ne vous souciez pas de ma compréhension. Je comprends beaucoup plus de choses qu'il ne pourrait y paraître.

Hum hum. Si je n'étais pas rassuré par la situation, sa réponse ne vint qu'ajouter une part de mystère. Normalement je suis quelqu'un qui a la comprenette plutôt facile! Mais là j'avoue que je dus d'abord me concentrer de toutes mes forces pour garder mon calme. C'était tellement étrange. Normalement en cas de panique comme celle ci, je deviens une pondeuse d'insectes mutants automatique! Mais là, rien. Pas de démangeaisons, pas de douleurs, pas de mouches qui virevoltent et s'attaquent au passants, pas de gros coléoptères qui virevoltent gracieusement. Juste moi et mes doutes.

J'avais entendu parler d'un collègue qui avait le don d'annuler les pouvoirs mutants. Un certain Slang si je me souvenais bien. Il pouvait aussi repérer les porteurs du gène X. Peu être qu'une personne ici était de ce genre. Peut être même que cette personne se trouvait devant moi. Héhé, appelez moi : l'enquêteur de choc! N'importe qui aurait été surpris par mes réactions. Pourtant, elle gardait cet air beaucoup trop calme. Solutions:
1) elle la fameuse mutante qui me prive de mes pouvoirs
2) elle est vraiment trop calme et c'en est flippant
3) c'est cette religion qui rend tout ses adeptes comme ça. C'est encore plus flippant.
4) elle a abusé de substances psychotropes. Mais j'en doute.

Je me décidais donc à l'interroger assez directement. Il faut dire que je ne suis pas réputé pour ma finesse mais plutôt pour mon instinct et ma façon d'opérer sans détours.

-Vous savez que ce n'est pas très saint de priver un pauvre fonctionnaire comme moi des dons que lui ont accordés la nature?

Reprenant confiance en moi, j'avais délibérément employé le mot "saint" et fait attention à ne pas la viser en particulier. Je ne faisais que mettre en évidence le fait qu'elle en savait plus et que j'étais intéressé par ce sujet. Décidément, ce temple était bien curieux. Un sourire était venu éclairer légèrement mon visage, qui affichait maintenant un air un peu plus enjoué, à la limite du mutin.

- Croyez bien que si j'avais le choix, je ne priverais pas les mutants de leurs pouvoirs. C'est... Disons pour faire simple que c'est un réflexe d'autodéfense de mon corps. Un réflexe ne se contrôle pas.

Elle affichait toujours cet air neutre, calme, posé.. Un peu comme si son visage n'était fait que pour ça. Bon dieu mais faites quelque chose! Elle doit avoir de sacrés crampes à la fin de la journée si ça ne bouge pas comme ça! Bref moi de mon côté je souriais, j'avais maintenant une explication rationelle à ce petit "soucis". Quant à sa mutation, car j'étais maintenant certain qu'il s'agissait de ça, elle m'intriguait au plus haut point! D'après mes souvenirs, Slang pouvait choisir ou non d'utiliser son don. Apparemment, ce n'était pas le cas pour elle. J'espérais secrêtement que mes propres pouvoir me reviendraient rapidement. Il faut dire que je m'étais attaché à mon petit cancer transformable en insectes bizaroïdes!

Je demandai donc, l'air amusé:

-Et donc, je récupèrererai quand mon petit pouvoir? Pas que ça m'ennuie, mais j'me sens tout nu! Puis c'est plus pratique pour bosser, encore aujourd'hui j'ai retrouvé les chandeliers de madame "Petsec" qui avaient étés volés par les pies!

Bon ok, elle ne s'appellait pas Petsec. Mais c'était une vieille femme acariâtre qui méritait ce surnom débile. A mieux y réfléchir, je me dis que ceztte pauvre femme n'allait rien comprendre si je ne m'explicitai pas plus. De plus, j'allais nous donner l'occasion de nous présenter. Non, je ne montrai pas ma plaque mais je lui offri un magnifique sourire dévoillant mes dents blanches! Un vrai sourire colgate!

-En fait, je suis du Bureau des Affaires Mutantes et j'ai enquêté chez une dame un peu désagréable qui pensait qu'un mutant l'avait cambriolée.
Je m'inclinai donc doucement, le visage rayonnant.

-Mon nom est Taylor, Dexter Taylor, enchanté.

Sa réponse quant à au retour de mes pouvoirs me rassura un tant soi peu. Je me permettais même de lâcher un bref soupir de soulagement. S'inclinant à son tours, la jeune femme me répondit de son ton toujours trop calme:

- On me connaît ici sous le nom de Jîva.

-Et bien hum.. Jîva, c'est un plaisir de vous rencontrer. Et puis.. Me grattant l'arrière du crâne, je continuai.. Vraiment désolé si je vous ai ennuyé avec mes questions.

Mon sourire s'était adouci, et je la regardait maintenant comme on regardait une amie de longue date. Je me disais alors que c'était vraiment amusant que son pouvoir corresponde tellement à sa personnalité. Cette jeune femme neutre, contre la violence avait le pouvoir de réduire à néant les dons les plus destructeurs des mutants. Entre de mauvaises mains, cette capacité pourrait être des plus dangereuses. Néanmoins, le caractère de Jîva me laissa confiant. Elle n'avait pas l'air de vouloir partager son don et sa façon de vivre ne l'exposait pas trop aux yeux des vilains pas beaux. Malgré tout, j'osai quelques petites remarques:

-Dommage que vous ne puissiez contrôler ça, les mutants qui vous entourent doivent toujours être assez décontenancés.. En tout cas, faites attention à vous.. Il pourrait y avoir des Hommes intéressés par votre don..

Et bien, sacrée perte pour la gent masculine! Le sourire qui était apparu sur le visage de la jeune femme la rendait tout a fait.. Hum.. Sympathique! (Traduisez ça par charmante!) Bref, si elle n'avait pas fait tout ces voeux, v'là t'y pas que j'te me l'aurai invitée à boire un verre! Bref je me devais de rester respectueux envers cette personne admirable.. Cependant, sa dernière réponse me fit hausser un sourcil, surpris.

- Grand merci pour cette mise en garde mais je ne vous ai pas attendu pour prendre mes précautions. Mon style de vie en est une parmi tant d'autres par exemple.

-Rassurez moi, vous ne vous êtes pas seulement investie dans ce style de vie uniquement pour cacher votre don n'est ce pas?

Ma mine était quelque peu déconfite à l'idée qu'une personne puisse tout sacrifier pour protéger son don.. Non.. Pour protéger les autres de son don. La plupart des mutants potentiellement dangereux se tournaient en général vers un des deux grands "clans" où s'isolaient complètement. Elle avait choisi une autre voie, une voie qui semblait pleine de sacrifice pour un justicier fêtard et matérialiste comme moi.
D'un coups je me rendis compte de la stupidité de ma question. J'avais parlé avant de réfléchir et me voilà bien embarrassé:

-Excusez moi, c'est une question idiote.. Je dois avouer que je suis un peu trop attaché aux choses matérielles et c'est pourquoi j'ai eu l'impression que ce que vous faisiez vous coûtait.. Je ne voulais pas insulter votre "foi" si on peu appeler ça comme ça..

Lorsque ma première question fusa, je ne pus m'empêcher de remarquer une brève crispation sur son visage. Avais-je, sans le vouloir, frappé là où ça faisait mal? J'étais loin d'être un psychologue, mais le membre de la brigade d'investigation du BAM que j'étais ne pouvait s'empêcher de trouver là comme un évidence: j'étais proche de la vérité en pensant qu'elle s'enfermait d'elle même. Une personne vraiment croyante dans ce détachement du monde matériel n'aurait certainement pas été vexée par ma question. M'enfin, je me trompais peut être.

Du coups, si elle retrouva le sourire quand je m'excusai, moi je me renfrognais et mon visage se referma quelque peu. J'étais vraiment du genre à avoir le coeur sur la main, et la détresse d'autrui me peinait énormément. Et c'est là ce que je voyais. Une détresse qui poussait cette jeune femme à s'isoler, à se cacher du monde.

- Il n'y a pas de mal. Si je n'y trouvais pas mon content, je ne resterais pas au temple.

Sa voix était calme. Je ne connaissais pas assez cette personne pour être en mesure de savoir ce qu'elle pensait à cet instant. Pourtant, j'éprouvais une forte sympathie pour elle. Je décidais donc de tenter de continuer la conversation.

-Est ce qu'il vous arrive de sortir du temple? Ou d'avoir des contacts avec l’extérieur? Je vous avouerai avoir du mal à imaginer la vie que vous pouvez mener. J'ai un ami qui est Boudhiste, mais hormis ses séjours au Cambodge et ses longs moments de méditation, il mène une vie assez normale.