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 Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)

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Cérès
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MessageSujet: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeMer 26 Oct 2011 - 23:01

Je veux qu'il fasse noir... Je veux que l'atmosphère soit oppressante... tendue... Des ténèbres opaques... Le genre de nuit noire qu'on peut presque palper tant elle nous entoure... Il aura peur... Il aura froid... Il tremblera sous ces effets mélangés...


Je veux qu'un bruit sourd résonne à ses oreilles... Un de ces bruits qu'on n'arrive pas à identifier... qui vient de partout et de nulle part... Un bruit qui ajoute à l'insécurité... à la panique... Je veux qu'il s'amplifie... Qu'il fasse croire à un danger imminent...

Je veux la peur... la solitude... la désolation... le sentiment cruel et amer de l'abandon de tous... Je veux que les larmes perlent au bout de ses cils...

Je veux... Je le veux... Fais-le pour moi...
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Ernest Lenoir
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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeJeu 27 Oct 2011 - 16:29

Ernest ouvrit les yeux. Il découvrit d’opaques ténèbres. Il ne distinguait rien, absolument rien. Il cligna des yeux, cherchant à percevoir ne serait-ce qu’une différence de luminosité. Mais rien… Etait-il devenu aveugle ? Où diable se trouvait-il pour qu’il fasse si noir ? Il dressa l’oreille. Pas un bruit. Rien que le pesant silence. L’enfant-rat se mit en position assise. Le peu de sons qu’il produisit résonna, comme s’il se trouvait au cœur d’un vaste espace vide. Une pièce ? Un hangar ? Dehors ? Il ne se sentait pas tranquille. De surcroit, il avait froid. Un léger courent d’air parcourait cet espace. Il grogna. Il jura.

-Merde. C’est quoi ce bordel. Je suis où, là ?

Sa voix parut si faible, si insignifiante face à l’immensité. Cette noirceur l’écrasait. Il ne pouvait pas rester là. Il se sentait incroyablement vulnérable. Alors, il se mit debout. Tout d’un coup, il se figea car un bruit parvint jusqu’à lui. Il n’en était pas la source. Cela venait… de tout autour, une sorte de bourdonnement. Vermine tenta de l’identifier, en vain. Et ce son, peu à peu, gagnait en intensité, comme s’il s’approchait. Le garçon tremblait. Il était seul face à quelque chose qui le guettait. D’une main fébrile, il chercha son pistolet. Il ne le trouva pas dans les poches intérieurs de sa veste. Pour la seconde fois, il jura. Il se tournait et retournait sur lui-même. Il cherchait à deviner le moindre indice dans ce néant. Mais rien. Et le bourdonnement se faisait toujours plus fort, toujours plus proche. Le danger se faisait imminent. La main du mutant se referma enfin sur le manche de son cran d’arrêt, trouvé dans une poche de son jean. Il fit jaillir la lame mais ne se sentit guère plus protégé derrière ses quelques centimètres d’acier. Il continuait à regarder dans tous les sens. L’envie impérieuse de se mettre à courir noya tout son être. Fuir ? Comment fuir quand on ne sait même pas où est le danger ? Mais peu importait. Ernest voulait agir, même s’il faisait n’importe quoi. Il avait horreur de l’impuissance.

Alors, sans prévenir, il s’élança en avant, courbé en deux comme pour se faire plus petit, plus discret. Il courait à l’aveuglette, son poignard légèrement en avant. Avec un peu de chance, l’arme lui permettrait d’anticiper un éventuel obstacle. Il cherchait à lutter contre la peur, à ne pas paniquer. Il aurait voulu crier, hurler, menacer, comme il en avait tant l’habitude. Mais il se taisait, ne disait mot. Il entretenait l’espoir fou d’échapper à ce danger inconnu.

Bon dieu, que se passait-il ? Il ne comprenait rien…
Il aurait tant voulu avoir quelqu’un sur qui compter, une main à se raccrocher, une présence pour se rassurer…

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Cérès
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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeJeu 27 Oct 2011 - 17:31

Je veux qu'un vent de panique souffle sur son coeur... Je veux que le sol se dérobe sous ses pieds... Je veux qu'il trébuche... Je veux que de petites voix d'enfant se mettent à chanter d'une voix oppressante... sur un air de boite à musique aux notes légèrement fausses...

- Une souris verte qui courrait dans l'herbe. Je l’attrape par la queue, je la montre à ces messieurs. Ces messieurs me disent : trempez-la dans l'huile et trempez la dans l'eau, ça fera un escargot tout chaud...

Je veux qu'il se sente décoller du sol... Qu'il se débatte dans les airs, pendu par la queue... Je veux que celle-ci le fasse souffrir...

- Je l’attrape par la queue...

Je veux qu'il voie les visages de ses pires ennemis défiler devant ses yeux... Il auront les orbites vides... Ils pleureront des larmes de sang... Et ils lui riront au nez... un rire glacé et mauvais... Un rire machiavélique...

- Je la montre à ces messieurs...

Je veux qu'il plonge ensuite dans un bain de liquide obscur et glacé... Que le froid pénètre son corps à lui glacer les os... Je veux que ce liquide huileux le submerge... Je veux qu'il se sente sur le point d'étouffer...

- Trempez-la dans l'huile, trempez-la dans l'eau...

Je veux qu'il perde son souffle ... que le liquide deviennent chaud puis bouillant... intenable à supporter...

- Je la mets dans mon tiroir, elle me dit qu'il fait trop noir... noir... noir... noir...

Le calme... La douleur qui s'estompe... un souffle haletant... Je veux qu'il sente tout le malheur du monde sur ses épaules...

Je veux... Je le veux... Fais-le pour moi...
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Ernest Lenoir
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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeJeu 27 Oct 2011 - 19:20

Poursuivi, ou plutôt, cerné de plus en plus près par l’effroyable bourdonnement, Ernest poursuivait sa course aveugle dans le noir. Il craignait à chaque instant d’être touché par quelque chose. Il se sentait si petit, si faible, face au bourdonnement devenu vrombissement. Tout d’un coup, le sol devint irrégulier. Vermine trébucha. Il tenta de reprendre son équilibre, mais alors qu’il pensait y arriver, son pied rencontra un obstacle. Une pierre ? Une racine ? Un tuyau ? Un trottoir ? Comment savoir en ce monde sans lumière ? En tout cas, après un petit cri de peur, voilà le jeune mutant étalé de tout son long. Son couteau lui échappa. Il l’entendit heurter le sol, non loin de lui. Avec précipitation, il se mit à quatre pattes et chercha à tâtons son arme. Aussi dérisoire qu’elle puisse être, elle était sa seule défense.

-Merde, merde, merde ! C’est pas le moment ! lâcha-t-il tout bas d’un ton marqué par un début de panique.

Mais il ne la trouva pas. Et voilà que du vrombissement se détachèrent plusieurs voix d’enfants. Elles chantaient, un peu d’une façon mécanique, désaccordée, cette stupide chansonnette de la souris verte. Devait-il se sentir concerné ? Il était un rat, pas une souris, au fond. Il se sentit obligé de le dire, comme pour contre-attaqué. Car cette chanson lui était destiné, il en était persuadé.


-J’suis un rat bande de morveux mongoles ! Taisez-vous ou j’vous massacre !

Mais ils ne se turent pas. Pire, le vrombissement s’estompa, ne cachant ainsi plus du tout ces voix moqueuses, irritantes, métalliques. Préférant cacher sa peur derrière sa colère, l’enfant-rat se redressa et griffa dans le vide, tout en persistant dans ses menaces. Mais tout d’un coup, voilà qu’il fut attrapé par la queue et soulevé du sol. Instant d’horreur. Tel un beau diable, il se débâtit et hurla de plus belle. Il avait mal.

Des ténèbres émergèrent plusieurs visages, fantomatiques, gigantesques. A la place de leurs yeux : comme des troues noirs d’où sortaient des larmes de sang. Pleuraient-ils de rire ? Car ils se moquaient, assurément. Ernest reconnu le masque d’acier de Phobos, ainsi que la face maquillée de sa mère. Il reconnu aussi le rictus de ce boucher qui l’avait torturé au studio DMP. Ils étaient tous là pour lui… funeste réunion. Vermine, cédant à la panique, cherchait à ne rien voir, à fuir ces visions. Mais elles étaient là, tout autour de lui.

Et voilà que l’invisible poigne enserrant sa queue se défit. Le mutant tomba dans un liquide glacial. Il le sentit pénétrer ses habits, s’incruster dans ses poils. Entièrement submergé, presque étourdi par le choc thermique, il s’efforça de remonter, de sortir de cet océan. En vain… Il allait se noyer, il n’en pouvait plus. En quand il craqua, cette huile devint chaude, devint bouillante. Voilà le garçon comme dans une marmite en ébullition. Il s’entendit crier. A peine le temps d’en prendre conscience que c’était déjà du passé.

Vermine heurta le sol, comme s’il avait été expulsé de cette supposée marmite. Trempé jusqu’aux os, ses habits ruisselants, il resta allongé, haletant. Les voix d’enfants paraissaient s’éloigner. Un répit ? Ou le prémisse d’un nouveau supplice ? Pourquoi subissait-il cela ? C’était injuste ! A moins qu’il s’agisse là d’une punition à ses nombreuses fautes…


-Assez ! Assez ! fit-il, éprouvé.

Il s’était recroquevillé sur lui-même, le visage enfoui sous les bras… petite chose dans l’inconnu… petite chose en détresse…

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Cérès
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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeJeu 27 Oct 2011 - 20:21

Je veux qu'il dorme... Je veux qu'il se sente bien... Qu'il se sente protégé... Qu'il n'ait plus peur du noir... Je veux qu'il entende une douce berceuse... qu'il se retrouve dans un berceau... au milieu de draps de satin bleu pâle... Je veux que la lumière se fasse au dessus de lui et qu'il se réveille doucement... Il est bébé... Sa mère se penche sur lui... Elle est douce... Elle sourit... Il gazouille...

- On a bien dormi mon petit coeur?

Je veux qu'elle lui tende les bras...

- Viens dans mes bras mon poussin! On va faire un très gros câlin et puis on boira un bon biberon tout chaud.

Je veux qu'il tende ses petits bras roses et délicieusement potelés vers elle... Je veux qu'elle le soulève...

Je veux qu'un cris d'horreur perce l'ambiance tendre et feutrée... Que la mère lâche l'enfant... Qu'il chute lourdement sur le plancher de bois ciré... Qu'il pleure...


- Mon enfant! Mon Ernest! Ou est mon fils?! Ce Monstre n'est pas mon fils!

La mère hurle... épouvantée... Il regarde ses mains... Elles sont griffues ... et poilues...

Je veux que sa mère ait un visage haineux... Qu'elle attrape un tisonnier près de la cheminée... Qu'elle le lève... prête à frapper...


- Rendez-moi mon enfant! Mon enfant! Sale monstre répugnant! Tu n'es pas mon enfant!

Je veux que le tisonnier s'abatte ... un coup violent... une douleur transperce tous son corps... Je veux que sa mère grandisse... Une taille démesurée... Je veux qu'il soit faible... Minuscule... Vulnérable...

- Tu ne seras jamais mon enfant, répugnante créature!

Je veux qu'un grand coup de pied le propulse dans les airs... Qu'il passe au travers d'une fenêtre... Que les éclats de verre s'immobilisent autour de lui...

Je veux que le noir revienne... La solitude aussi... Je veux que les sanglots soient violents et désespérés.

Je veux... Je le veux... Fais-le pour moi...
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Ernest Lenoir
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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeJeu 27 Oct 2011 - 21:54

L’huile bouillante n’était plus. La chaleur se fit tiédeur. Et cette tiédeur berça Ernest, le faisant sombrer. La tièdeur se mua en douceur. Voilà Vermine bébé. Il le sut à l’instant même où il rouvrit les yeux. Comment ? Pourquoi ? Il ne se posait pas la question. Il se sentait bien. Il se sentait aimé. Il n’était plus seul, sa mère était là. Il la regardait. Elle le regardait. Des mots et des regards tendres. Image fugace d’un regretté passé. Tant de regrets… La famille, il crachait dessus, mais y tenait. Il voulu parler afin d’exprimer son affection. Il ne peut que baragouiner dans ce charment dialecte propre au très jeune enfant. Sa mère se penchait sur lui, lui tendait les bras. Elle le prit. Il était si contant.

Puis vint l’instant tragique, le rêve brisé. Le cri d’horreur fut comme un poignard dans le corps d’Ernest. On le lâcha, il tomba, se fit mal. Mais déjà, il n’y pensait plus. Figé d’horreur, il fixait sa mère. Elle le rejetait. Il se mit à la supplier. Par une curieuse bizarrerie, il retrouva un usage normal de la parole…


-Mais si Maman, c’est moi ! Je suis là ! C’est moi ton fils ! Je suis là ! Je ne suis pas un monstre, je ne suis pas un monstre…

Ce qui ne changea rien. La femme, partagée entre horreur et haine, se munit d’un tisonnier. Elle frappa. L’espace d’un instant, Vermine crut être de retour dans l’huile bouillante. Il pleurait mais très vite, ses suppliques devinrent des menaces. Il haïssait sa mère. Elle l’avait abandonnée et là, elle l’abandonnait de nouveau. Elle ne méritait que la mort. Mais elle était si grande et lui si petit. En un coup de pied, il fut éjecté.

Passant au travers d’une vitre, il se retrouva en compagnie des morceaux de verre. Autour de lui, l’obscurité était de retour. Vermine vociférait, il vomissait sa haine. Il la tenait responsable de beaucoup de choses, une façon de se déculpabiliser. Mais déjà, elle n’était plus là. Et lui, il était seul dans le noir.

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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeVen 28 Oct 2011 - 19:50

Je veux qu'un froid glacé vienne percer les ténèbres... Que le grésillement sinistre d'un néon en fin de vie perce le silence... Je veux qu'une lumière froide et clignotante vienne le tirer de sa torpeur... Je veux qu'il se réveille dans une cage...

Je veux que l'épouvante le gagne... Que l’exiguïté de la cage le panique... Je veux que trois blouses blanches sans visages s'approchent de la cage... Je veux qu'ils aient de grands gants de caoutchouc noir...


- Voyons la propension du sujet à résister à l'électricité...

Je veux que l'un d'eux place des pinces de voltage sur la cage... Que la décharge électrique traverse le corps du rat dans une douleur atroce... Je veux qu'ils restent tous sourds à ses cris...

- Il ne semble pas ressentir de douleur.

- Ca prouve que ce n'est pas un être digne de respect. Même mon chien aurait mal à sa place... Pourtant il est con ce chien!

- Augmentons le voltage pour voir. Il finira peut-être par avoir mal?

Je veux qu'une nouvelle décharge lui hérisse le poil... Que chaque centimètre de son corps le fasse souffrir...

- Stimulus électrique négatif.

- Passons à la dissection...

Je veux que six paires de bras l'empoignent sans ménagement... Qu'ils le jettent sur une table d'opération... Je veux qu'une lumière éclatante lui aveugle le regard...

- Vous croyez qu'on va faire des analyses sur sa peau?

- Je n'en sais rien, pourquoi?

- Je me dis que je le dépècerais bien pour me faire fourrer des bottes... Ca à l'air bien chaud cette fourrure.

- Bah, tu récupéreras ça dans le bac des abatis.

Je veux que le reflet meurtrier d'une lame de scalpel brille sous le projecteur...

- Tu crois que c'est fait comment là dedans?

- Je sais pas, mais on va bien voir... De toute façon un déchet pareille ne mérite pas de vivre! C'est déjà bien que tu daignes le finir en paire de bottes... A part enrober des pieds, je vois pas à quoi il peut servir.

- On devrait peut-être le gazer avant de l'ouvrir, non?

- Pourquoi gaspiller du gaz? Il ne sent pas la douleur!

- Ah mais oui, tu as raison! Je suis bête... Allez, tranche-le alors!

Je veux que la dernière sensation soit celle de la lame découpant son thorax de l'abdomen à la trachée... Puis qu'il replonge dans le noir...

Je veux... Je le veux... Fais-le pour moi...
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Ernest Lenoir
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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeVen 28 Oct 2011 - 21:03

Non… Non ! Pas encore cette scène, cette cage, ce labo, ces expériences ! Ernest les avait imaginé sous milles formes ! Ce cauchemar hantait ses nuits, nourrissait ses craintes. Au son du néon, à la lueur blafarde, il comprit. Un cauchemar… Ce n’était pas réel. Cette idée naquit en son esprit. Il chercha à s’y agripper comme s’il avait s’agit d’une bouée de sauvetage au milieu de la tourmente. Cependant, à mesure que l’horreur de la situation imprégnait son être, il perdait prise. Cette peur, sans doute plus que toutes les autres, le laissait impuissant. Il gémit, recroquevillé entre les barreaux.

Comme à chaque fois où il se retrouvait séquestré dans l’onirique laboratoire, il était nu, rabaissé au vulgaire rang d’animal, de cobaye. A mesure que les hommes en blouses blanches, gantés de noir, s’approchaient de lui, il cherchait à se faire plus petit qu’il ne l’était déjà. Il suppliait, il pleurait. Il ne demandait même pas à être libéré mais juste à être bien traité, comme s’il s’était résigné à son rôle peu enviable. Evidement, comme à chaque fois, ce fut en vain. Il eut droit à une première décharge qui lui arracha un hurlement de douleur. Mais il dut ne pas hurler assez fort compte tenu de la réaction de ses tortionnaires. La seconde décharge fut si forte que quelques volutes de fumées s’élevèrent de son corps ébouriffé. Pratiquement assommé, il s’était affalé, toujours suppliant, toujours en larmes. Aveugles à ses réactions, sourds à ses cris, les scientifiques poursuivirent. Voilà Vermine presque écartelé sur la table d’opération. L’opération sans anesthésie, un grand classique de ce songe… Aujourd’hui, il s’agissait plutôt de dissection mais c’était du pareil au même. Que faire si ce n’était attendre la mort ? L’enfant-rat ne put se résigné à cette pensée. Comme un fou, il forçait sur ses liens. Il hurlait, il devenait fou. Mais rien n’y faisait. Ô cruelle impuissance ! C’était insupportable que de ne même plus avoir la moindre prise sur les événements. Lorsqu’Ernest sentit la morsure du scalpel, il tomba dans les pommes.


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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeSam 29 Oct 2011 - 18:19

Je veux qu'il soit réveillé par un ronronnement... Que des vibrisses caressent son museau... Je veux qu'il ouvre les yeux pour rencontrer les pupilles félines de son amour de toujours... Je veux que la joie des retrouvailles soit égale à toute la douleur qu'il a pu vivre jusqu'ici...

Je veux qu'ils sautent dans les bras l'un de l'autre... Que le monde s'arrête de tourner sur leur bonheur... Je veux qu'elle sussure des mots doux à son oreille... Qu'elle lui dise tout ce qu'il a toujours rêvé d'entendre...

Je veux qu'ils se retrouvent dans une grande bibliothèque à la nuit tombée... qu'un feu de cheminée flambe devant eux... Que couchés sur des coussins moelleux, ils refassent le monde selon leur envie... Je veux que tous leurs problèmes disparaissent avec les gorgées de chocolat chaud...

Je veux qu'elle le questionne... Je veux connaître les désirs et les secrets les plus intimes d'Ernest...

Je veux... Je le veux... Fais le pour moi...
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Ernest Lenoir
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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeDim 30 Oct 2011 - 9:23

Un ronronnement, une caresse… Ernest, dans un léger sursaut, ouvrit les yeux. Le félin visage de son aimée, contrasté par une chaude et dansante lueur, s’offrit à lui. Déjà cette vision apaisante chassait les brumes malsaines des mauvais songes dont il venait de se défaire. Il sourit.

-Tu gémissais dans ton sommeil, dit avec tendresse Neko.
-Des cauchemars, comme à chaque fois… répondit l’enfant-rat, presque lasse face à ce constat.
-Oublis tout ça. Je suis là maintenant !

La fille-chatte se redressa légèrement puis écarta les bras. Il fallait y voir une invitation à d’avantage de douceur. Ernest, sans perdre un instant, y répondit malgré les vestiges de sa somnolence. Les deux amants, bientôt enlacés, virevoltèrent au milieu des rayonnages de cette belle bibliothèque. L’endroit, fait de bois, de moquette, de livres, sentait bon le savoir. Il en émanait une ambiance feutrée, chaleureuse. Une grande cheminé de marbre blanc y trônait. Un feu vivace y brulait. La lumière venait essentiellement de là, faisant onduler les ombres au gré des flammes. Par les fenêtres aux cadres ouvragés, on pouvait apercevoir un ciel crépusculaire dont les chaudes teintes s’accordaient à merveille à ce décor idéal. Mais Vermine n’avait d’yeux que pour son amour. Il la serrait fort, il était si heureux de la retrouver. Ils s’embrassèrent langoureusement. Puis, la demoiselle profita de cette danse tournoyante pour susurrer à l’oreille de son compagnon.

-Pour le bébé, c’est fait, c’est réglé.
-C’est vrai ? Ce n’était pas trop dur de t’en charger ? s’inquiéta le garçon, d’une voix tout aussi basse.
-Avorter ? Un jeu d’enfant. Et dire que certain en font tout un plat.

Nouveau baisé. Voilà un poids de moins sur les épaules du semi-rat. Mais il poursuivit.

-Va quand même falloir songer à protéger nos rapports.
-Ne t’en fais pas pour ça. Je gère. Toi, tu as juste besoin de me déshabiller.

Ce fut si rapide, si facile. La danse se poursuivit au sol, dans des gloussements et des gémissements d’extases. Les deux jeunes gens, vêtus plus que de leur fourrure, se donnèrent une nouvelle fois l’un à l’autre. L’acte prit des allures particulièrement acrobatiques et sauvages. Il n’en fut que plus éprouvant. Sitôt achevé, l’un et l’autre s’étendirent sur les moelleux coussins disposés devant la cheminé. Ils restèrent un instant silencieux, abandonnés à la tiédeur des flammes baignant leur corps. Puis Neko se redressa.

-Un chocolat chaud ? Ça te changera de ta vodka, petit alcoolique, fit-elle en tendant une tasse en porcelaine décorée de charmants motifs certainement orientaux.

Elle appréciait tant le Japon. Ernest, quand à lui, n’avait aucune affection particulière pour ce pays et sa culture, mais pour son aimée il pouvait aimer n’importe quoi. A son tour, il se redressa.


-Heu… ouais, pourquoi pas. Et puis, j’te jure, j’vais arrêter l’alcool. J’vais essayer.

Il se mit à siroter l’onctueuse boisson. Les effets conjugués du fumant breuvage, des proches flammes et des efforts dépensés le firent transpirer. Mais cela restait si agréable. En cet instant, tout semblait si simple et les problèmes si lointains. La demoiselle, elle-aussi une tasse à la main, reprit.

-Alors, tes cauchemars, c’était quoi cette fois-ci ?
-Je croyais que tu voulais que je les oublie ? répliqua Vermine sur le ton de la plaisanterie.
-En parler, ça te fera certainement du bien. On m’a dit que ça permettait d’évacuer.
-Et bien… que dire ?

L’enfant-rat se réajusta sur ses coussins tout en fouillant sa mémoire à la recherche des derniers mauvais songes en date. Ils semblaient déjà si flous, si distants. Après avoir prit une nouvelle gorgée de chocolat chaud, il se lança.

-Y’avait ce foutu rêve du labo. Cet enfoiré de Phobos m’a bien chamboulé l’esprit en me faisant passer deux semaines à poils dans cette cage de verre à subir expériences et prélèvements.
-Mon pauvre petit rat…
-J’ai remixé l’événement à toutes les sauces. Là, j’ai eu le droit à deux bonnes décharges électriques et à une vivisection. C’est pas le pire de tous, je vais pas me plaindre. Après, y’avais quoi d’autre ?
-Tu en as fais plusieurs ?
-Et ouais ! Deux… non, trois ! Je fais pas les choses à moitié !

Il eut un petit rire léger. En parler ne le dérangeait pas du tout. La présence même de la jeune femme le rendait capable de renverser des montages, d’affronter n’importe quelle obstacle. Elle avait tant d’importance pour lui. Elle était devenue sa raison d’être, l’unique chose à laquelle il tenait vraiment. Il poursuivit.

-Le deuxième cauchemar, c’était ma mère. J’étais bébé, elle m’a rejeté. Ça faisait longtemps que je n’avais pas rêvé d’elle. Et je crois ne l’avoir jamais fais sous cette forme. Je lui en veux toujours de m’avoir abandonné. Je la déteste, oui, je la déteste… Si tu n’étais pas là, je serais seul. Je n’aurais personne.

L’enfant-rat vida sa tasse de chocolat et la posa sur le rebord de la cheminé. Puis, il se lança dans de nouveaux câlins avec la féline avant de reprendre sa place et de continuer son récit.

-Le troisième, il était vraiment bizarre. Une souris verte, qui courrait dans l’herbe… J’ai rêvé de ça, c’est dingue. Et bien sûr, la souris, c’était moi. Je vois pas du tout d’où il vient ce cauchemar. Je vais le classer au rang de délire nocturne inexplicable.

Neko, amusée, poursuivit ses questions. Ernest, loin d’être ennuyé d’exposer sa vie, s’appliqua à donner d’amples réponses. Il n’avait rien à cacher à son amour. De plus, parler lui faisait effectivement du bien. Il évoqua les autres malheureuses qui hantaient ses nuits. Parmi eux : la séance de torture au studio DMP et la fois ou, en compagnie de Léo, il fut mutilé et perdit un œil. Puis, la discussion au coin du feu s’intéressa à la relation des deux tourtereaux : leur première rencontre dans les rues de la ville, le deuxième qui s’était achevée par une relation sexuelle, la première de l’enfant-rat, puis la suite, les rendez-vous à Central Park… A ceci succéda des aveux. Vermine avoua ses vices, l’alcool, le sexe, la violence… si jeune et déjà si malsain. Mais il jurait être capable de changer. Neko écoutait et en redemandait. Sa curiosité semblait ne pas pouvoir être satisfaite. Alors Ernest poursuivait. En se rhabillant, il évoqua sa déception envers l’Institut, son impression de ne jamais avoir été protégé. Il dit aussi qu’il n’adhérait à la confrérie que par intérêt. Il avait la conviction de se servir d’eux plus qu’eux se servait de lui. Cependant, il voulait la quitter, lui tourner définitivement le dos, pour faire plaisir à la féline. Il lui assura de l’importance qu’elle avait pour lui. Et déjà, la discussion se poursuivait… Tout fut abordé. Combien de temps dura ce si agréable interrogatoire ? Impossible à dire. Le temps était figé comme en témoignait le crépuscule qui ne semblait pas vouloir céder la place à la nuit noir…
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Cérès
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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeDim 30 Oct 2011 - 10:28

C'est tellement intéressant...

Je veux qu'ils commencent à s'ennuyer... Qu'elle se refuse à lui... qu'elle l'agace par des futilités... Je veux qu'elle devienne exigeante... Qu'elle ait soif... Qu'elle ait faim... Je veux qu'elle l'envoie au ravitaillement...

Je veux qu'il obéisse... Bien malgré lui... Je veux qu'il essaye de sortir... Je veux qu'il trouve les portes et les fenêtres parfaitement closes... Je veux que Neko se mette en colère... Je veux qu'elle exige... Je veux qu'ils se disputent...

Je veux qu'elle lui reproche des choses pour lesquelles il n'est en rien responsable... Je veux qu'ils se disputent... Violemment... Puis je veux qu'ils se pardonnent... Qu'ils se retrouvent... Je veux qu'ils passent un ultime moment de bonheur... Jusqu'à l'épuisement... Je veux qu'ils soient sur le point de s'endormir...

Je veux... Je le veux... Fais-le pour moi...
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Ernest Lenoir
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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeDim 30 Oct 2011 - 14:22

La discussion se poursuivait. Cependant, la vie d’Ernest n’était pas un sujet intarissable. Alors la discussion commença à tourner en rond et à distiller l’ennui chez les deux jeunes gens. Vint un moment où Vermine en fut clairement contient. Alors il laissa en suspend la phrase débutée. A quoi bon l’achever ? Il devait déjà l’avoir prononcé presque à l’identique au moins deux fois. Son regard s’attarda sur les flammes dansantes de l’âtre, puis glissa sur Neko.

-Enfin tu vois le truc… dit-il en guise de conclusion.
-Oui, répondit-elle, sans beaucoup d’entrain.

Un silence assez dérangeant s’installa. L’enfant-rat se reperdit dans la contemplation du feu. Il avait soif de nouvelles tendresses mais le contexte ne s’y prêtant plus tout à fait, il hésitait un peu à la façon dont il aller s’y prendre pour exprimer cette demande. D’ailleurs, il s’était rhabillé et il le regrettait. Un léger sentiment de malaise, presque de manque, l’envahit. Cependant, bien décidé à profiter de cet instant si particulier, il se décida à agir, encouragé en cela par les manifestations de lassitude de sa douce compagne. Sans un mot, il se tourna vers elle, s’approcha, et porta une main délicate sur elle. Il voulait lui caresser la joue mais elle se recula.


-On a encore le temps, tu sais. Personne ne va nous déranger, ici, dit-il alors, exprimant sans détour son but du moment.
-Non, c’est pas une bonne idée…

Elle refusait ? Il en fut frustré. Au lieu de lâcher le morceau, il insista.

-Mais pourquoi ?
-On a fait du bruit tout à l’heure. Y’a peut-être quelqu’un qui a entendu.
-Mais non, y’a personne ici. On est seuls.
-Comment tu le sais ?
-Et même s’il y avait quelqu’un, la belle affaire. On n’a rien à cacher. Tout New York est au courent de notre relation.
-Oui mais non, ça me dérange…
-Qu’est-ce qui te dérange ? Moi ?
-Une fois par jour, ça suffit, non ?
-On sera pas les premiers à faire l’amour deux fois par jour. Y’en a qui font ça toute la journée…

Agacé, Ernest peinait à conserver une voix douce. Si au moins elle avançait une raison valable pour se refuser à lui, il comprendrait, mais non. Là, ça l’énervait. Il se leva. Forcer Neko n’état pas envisageable. Il avait dans l’idée de se balader entre les rayonnages histoire de se changer les idées et aussi de trouver un autre angle d’attaque.

-Tiens, puisque tu es levé, va me chercher à boire.
-A boire… et le chocolat chaud ?
-Il n’y en a plus. A boire et à manger. J’ai envie de croissant.
-Mais j’vais trouver ça où, moi ?
-Débrouilles-toi. J’ai faim, j’ai soif.

Vermine réprima une grimace désapprobatrice. Il n’appréciait guère le ton de la demoiselle. L’ambiance était devenue nettement moins plaisante. Il finit toutefois par hausser les épaules. Loin de lui l’envie de faire empirer les choses.

-Un petit « s’il te plait », ça fait pas de mal, grogna-t-il juste en s’éloignant.

Il s’engagea entre les rayonnages, quittant par la même occasion la lueur de la cheminé. La bibliothèque baignait dans l’obscurité. Pour la première fois, l’enfant-rat se mit à l’observer. Elle avait l’air si vaste… Il chercha du regard la porte, la trouva et mit bien cinq minutes à l’atteindre. C’était une grande porte de bois massif à double battants. Ernest essaya de l’ouvrir… mais elle était verrouillée.


-Merde, c’est quoi ce bordel ?

Y avait-il une clef dans les parages ? Visiblement non. Il fouilla ses poches, à tout hasard, mais sans plus de résultat. Alors il abandonna la porte pour s’intéresser à l’une des fenêtres.

-Dépêches-toi ! fit la voix exigeante et quelque peu lointaine de Neko.
-Ouais, ouais, une minute !

A présent face à une fenêtre, le garçon bondit sur le rebord et chercha la poignée. Il n’y en avait pas. Malgré son aspect esthétique, la fenêtre semblait être une grille, robuste de surcroit. Voilà le mutant exposé à un problème épineux. Comment satisfaire son amour s’il ne pouvait même pas sortir de la pièce ?

-C’est pas vrai !
-Qu’est-ce que tu fabriques ?!
-C’est pas ma faute, on est enfermé !
-Tu dis n’importe quoi ! Tu te cherches des excuses !
-Mais non, j’te jure !

Un peu paniqué face à l’impatience croissante de la demoiselle, Ernest retourna au sol et chercha en toute hâte une autre issue. Il trouva une petite porte à l’opposé des fenêtres mais elle-aussi était close. Quand il s’en rendit compte, il jura, franchement énervé. En réponse, il eut droit à une nouvelle remarque, particulièrement désagréable, de la part de Neko. Cela le poussa à retourner auprès du feu afin de s’expliquer. Il n’allait quand même pas se laisser crier dessus sans réagir !

-Hé ! Quand je te dis que c’est fermé, c’est que c’est fermé ! Qu’est-ce que je peux y faire ? Si tu me crois pas, t’as qu’à aller vérifier !
-Fermé, fermé… c’est pas une excuse ! Trouves un moyen d’ouvrir et puis c’est tout !
-Facile à dire…
-Evidement, ce serait plus facile à faire si t’étais un peu plus grand et fort.
-Quoi ?! Qu’est-ce que je suis sensé comprendre ?! J’suis très bien comme je suis !
-C’est toi qui le dit. En attendant, à cause de toi, mes relations avec Léo sont devenues plus compliquées.

L’enfant-rat resta un instant sans voix. Son visage bestial marqua l’émergence d’une véritable colère. Les poings serrés, il reprit, froid et brusque.

-C’est quoi le rapport ? Tu peux me le dire ? Et puis, en venant vers moi, tu savais très bien à quoi t’attendre !
-Plus ou moins…
-Non mais je rêve ! C’est qui le plus âgé d’entre nous ? Faut que je te rappelle nos âges respectifs ? Si y’en avais bien une, ici, qui savait à quoi s’attendre, c’était toi !
-C’est qui qui est sensé avoir un QI de 150 ?!
-Mais quel rapport bon dieu ?! Tu devrais plutôt être contente d’être avec un génie !
-A cause de toi, Léo m’a fait croire qu’il était mort pendant la guerre ! C’est ta faute ! Il a eu peur de ton QI !
-C’est stupide ! Tu dis n’importe quoi ! Tu me connais même pas quand Léo a eu ses problèmes !

Il s’était mit à hurler. Elle s’était mise à hurler. Toute la bibliothèque résonnait de leurs cris furieux. Jamais le couple n’avait connue dispute plus violente. Cela faillit dégénérer, en venir aux mains. Et tout ça à cause d’un tas d’absurdités, certaines grotesques, certaines ridicules. Mais plus personne n’y faisait attention. Avoir raison était l’unique objectif. La mauvaise foi la plus absolue était de rigueur. Difficile d’imaginer débat plus stérile. La situation devint si grotesque, si disproportionnée, que les deux amants, au même moment, se stoppèrent, frappés par l’évidence. Le silence revient, contraste stupéfiant. Ils se regardèrent, mal à l’aise, ne sachant plus que dire. Ce fut Vermine qui brisa le silence.

-Excuses-moi. Je me suis emporté, c’est ma faute…
-Non, c’est la mienne… En plus j’ai même plus soif, ni faim… pour dire…

Tel un orage, la dispute s’en était allée en un clin d’œil, plus vite qu’elle était venue. Elle laissa la place aux réconciliations. Les paroles aboutirent vite à des caresses, à des câlins, à l’envie de l’autre, au plaisir. Le garçon, tout honteux de sa conduite, exceptant volontiers de supporter tous les torts dans le seul but d’assurer la réconciliation, ne tarda pas à tourner la page, à ne penser qu’à l’instant présent. De nouveau, ils se donnaient l’un à l’autre, avec une fougue redoublée, incroyable. L’acte dura longtemps, emporta les deux jeunes gens au septième ciel… puis les ramenèrent dans la bibliothèque, complètement épuisés. Ils restèrent là, étendus sur les coussins, le garçon affalé sur la fille, somnolant… le sommeil n’était pas loin…

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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeDim 30 Oct 2011 - 18:34

Je veux qu'il soit sur le point de s'endormir... Je veux qu'elle ronronne de plaisir tout contre lui... Je veux qu'elle le respire... Qu'elle le sente... Avec insistance...

Je veux qu'un grand gargouillis s'échappe de son estomac et brise le silence... Je veux qu'un sentiment désagréable s'installe chez Ernest...

Je veux qu'elle le serre plus fort dans ses bras... Je veux qu'elle le respire avidement... Qu'elle lui dise qu'il sent bon... Je veux qu'il se sente mal à l'aise... Qu'il tente de se dégager... Qu'elle resserre ses bras autour de lui...

Je veux qu'elle lui lèche l'oreille... qu'elle mordille son cou... qu'elle lui dise qu'elle le trouve appétissant... Je veux qu'il prenne peur... Qu'il se sente traqué...

Je veux qu'un horrible et sadique jeu du chat et de la souris s'installe... Je veux que l'amoureuse laisse place à la prédatrice... Parce qu'elle a faim... Parce qu'elle en a envie... Je veux qu'elle en parle banalement... Qu'elle trouve naturel de dévorer son amour...

Je veux qu'il se sente pris au piège... Condamné à être dévoré par son amour... Je veux qu'il lutte... Qu'il la blesse... Qu'elle devienne furieuse... Je veux qu'elle le frappe de ses griffes... Je vaux qu'elle le découpe en morceaux qu'elle éparpillera dans la pièce... Je veux que son dernier souvenir soit celui de celle qui l'a aimé entrain de se repaître de ses chairs... Sous le regard de sa tête décapitée posée sur la cheminée en guise de trophée sanglant...

Je veux qu'elle s'endorme... Repue et indifférente au mal qu'elle vient de lui faire... Je veux qu'elle reste sourde à ses cris de désespoir... Je veux qu'il souhaite mourrir...

Je veux... Je le veux... Fais-le pour moi...
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Ernest Lenoir
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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeDim 30 Oct 2011 - 23:17

Bercé par la tiédeur des flammes, nonchalamment affalé sur son aimée, fourrure contre fourrure, Ernest sombrait peu à peu. Quel instant délectable ! Il se sentait si bien. Neko ronronnait, heureuse elle-aussi. Distraitement, il la caressait d’une main, geste machinal et régulier. Il ne pensait plus à rien, il était en paix. Cela lui arrivait si rarement… La féline se mit à le sentir, le chatouillant légèrement par la même occasion. Il gémit de contentement sans plus d’attention. Il avait fermé les yeux.

Puis il y eut le gargouillement.

Vermine rouvrit les yeux. Sans qu’il ne puisse dire quoi, quelque chose avait changé dans l’ambiance. La demoiselle continuait de le renifler. Il en prit pleinement conscience et ne sut qu’en penser. Ce n’était pas vraiment la première fois qu’elle le faisait. Mais elle y allait avec tant d’avidité… Le garçon tourna la tête vers elle.


-Ça va ? demanda-t-il d’une voix quelque peu pâteuse.
-Tu sens bon, répondit-elle, d’un ton quelque peu absent.

Il eut un petit rire nerveux. Mais de quoi s’inquiétait-il au juste ? Pourquoi cette remarque, si anodine, de la part de son aimée le mit mal à l’aise ? Non, il n’avait aucune raison. Le gargouillement l’avait juste surpris, voilà tout. Les bras de Neko se resserrèrent légèrement autour de lui. Il reporta son regard sur l’âtre, souhaitant s’y perdre. Il était en quête de ce sentiment de paix qu’il venait de perdre. Mais voilà qu’il sursautait. Car on lui léchait l’oreille. Ça aussi, ce n’était pas la première fois que Neko le faisait. Mais là encore, quelque chose dans son geste le rendait inquiétant. L’enfant-rat n’appréciait plus du tout. Sa crainte s’amplifia lorsque sa compagne lui mordilla le cou.


-Tu es sûr que ça va ? insista-t-il d’une voix déjà plus ferme.
-Tu as l’air apetissant… lâcha-t-elle, presque rêveuse.

Elle se mit à le serrer encore plus fort.


-Arrêtes Neko, ça m’amuse pas.

Sans brusquerie mais avec détermination, Vermine s’arracha à l’étreinte de sa compagne. Il s’assit sur un coussin et reprit.

-Si tu veux, j’vais te chercher à manger. Tu as l’air d’avoir faim.
-On est enfermé, tu l’as dis toi-même. Ici, y’a que toi… et moi…

A son tour, la féline s’assis. Voilà les deux amants face à face. La peur d’Ernest prit une dimension nouvelle lorsque le regard de la chatte tomba dans le sien. Bon dieu, que lui arrivait-elle ? Devenait-elle folle ? Elle ne songeait tout de même pas à… non, impossible. Toujours était-il que le contraste engendré par les flammes la rendait effrayante. Se fut elle qui reprit.

-Regardes-moi ces jolies cuisses et cette poitrine ! Tu es vraiment à croquer !
-Hé, minute Neko ! Arrêtes ton délire, tu veux ?! Tu me fais flipper là !
-J’ai faim Ernest. Qui y’a-t-il de mal à me nourrir ? Et y’a pas trente-six choses comestibles ici.

Elle disait cela sur le ton de la conversation, comme s’il avait s’agit d’une banalité. Pour l’enfant-rat, c’était la douche froide. Il n’en croyait pas ses oreilles. Il glissa un regard rapide aux alentours comme pour s’assurer une échappatoire.

-Redeviens sérieuse un instant. Tu vas pas me bouffer parce que t’as un petit creux ! Si c’est une blague, elle est de très mauvais goûts.

Mais elle ne semblait pas rigoler car, en guise de réponse, elle lui bondit dessus. Par réflexe, il roula de côté puis s’éloigna assez pour ne plus être à porté de griffes.

-Neko ! Faut te faire soigner ! Ça devient grave ! T’as idée de ce que tu cherches à faire ?
-Cours petit rat, parce que si je t’attrape, je vais me régaler !

Impossible de la raisonner. C’était comme si une bête sauvage s’était emparée d’elle. Elle semblait n’être plus qu’une prédatrice. A cet instant, l’enfant-rat aurait bien aimé pouvoir compter sur son pistolet. Mais il était nu. Elle aussi. Mais elle, elle était plus grande, plus forte. Elle s’avança doucement, il recula au même rythme.

-Neko, j’t’en pris… commença-t-il.

Cependant, il ne put achever sa réplique. Pour la seconde fois, Neko lui sauta dessus. Il esquiva de justesse et, n’écoutant plus que sa panique, son instinct de survie, il prit la fuite. Il courut entre les rayonnages. Il prit à droite, puis à gauche, puis s’arrêta. Il ne lui semblait pas être poursuivi. Mais il se trompait. Sur la moquette, les pas de la féline étaient pratiquement inaudibles. Son amour qui n’avait plus rien à envier d’un monstre se ruait sur lui et le percuta. Jeté au sol, il se releva à la seconde même et reprit sa fuite sous les rires de l’animal. Désorienté, il n’avait qu’une idée en tête, sortir d’ici. Mais comment ? Il revérifia las portes, les fenêtres, tout ceci au pas de course. Rien à faire, il était piégé. De temps à autre, il suppliait Neko d’arrêter, que ça allait mal tourner. Elle lui répondait que c’était le jeu, celui du chat et de la souris. Il en profitait pour déterminer sa position et agir en conséquence. Plus de dix fois, il crut être attrapé mais parvint toujours à s’en sortir. Les minutes, une à une, passaient. Et la partie de chasse se poursuivait, implacable. Au bout d’un moment, Vermine interpela de nouveau son amie, son ennemie, il ne savait plus vraiment. Cette fois, il n’obtint aucune réponse. Il dressa l’oreille et, tout en restant mobile entre les rayonnages, regarda en tous sens. Plus aucun signe de la féline. S’était-elle envolée ? Il n’y croyait pas. Il se sentait toujours menacé. Où était-elle passée ? Un pesant silence s’installa. L’atmosphère était si tendue… Le garçon ne marchait plus que sur la pointe des pieds.


-Perdu.

Ernest avait regardé partout, sauf au sommet des étagères. Glacé d’horreur par ce mot, si lourd de conséquences pour lui, il n’eut même pas le temps de lever la tête avant de se retrouver plaqué au sol, la prédatrice sur lui. Il essaya de se dégager, rien à faire. Alors, mort de trouille, il menaça.

-Neko stop ! Arrête où j’vais te faire mal !

Sa voix vacillait mais il était sérieux. Il avait l’effroyable conviction d’être condamné s’il ne se battait pas.

-Ça fait partie du jeu, petit rat !

Et la lute commença, furieuse, impitoyable. Précis, rapide, Vermine parvint à placer de douloureux coups de griffes au visage de la féline. Il manqua de peu de lui crever un œil et il lui balafra la joue. Elle entra dans une rage folle. La riposte fut sans appel. Le garçon, plus petit, plus faible, ne put que subir, souffrir. Il criait, il implorait. Elle restait sourde. Quand elle l’eut pratiquement assommé, elle se mit à jouer avec lui, comme s’il avait s’agit d’une poupée… ou plutôt, d’une souris. Elle le cogna contre les murs, le jeta en l’air, le griffa, le mordit. Il saignait abondamment en plusieurs endroits. Ernest ne faisait plus qu’attendre la mort tant il avait mal. Mais son attente se prolongea malgré l’acharnement de son bourreau. Elle l’éventra, elle l’ouvrit, mit à jour ses tripes. Elle lui brisa les os. Il ressentait tout. Jamais il n’aurait cru pouvoir imaginer tel tourment ! Quand diable allait-il trépassé ? Elle lui arracha la queue, elle le démembra, elle le décapita. Il était en pièce et toujours vivant… sensation inimaginable que de continuer à exister en cet état.

Comme un trophée, Neko déposa sa tête sur le rebord de la cheminé. Puis elle débuta son festin. Impuissant, toujours noyé par la souffrance la plus intense, Vermine voyait son propre corps servir de nourriture à son amour. Une scène insoutenable. Si au moins il avait s’agit d’un autre ! Pourquoi elle ? Tué, dévoré, par son aimée ! Paroxysme de la détresse, Ernest pleurait sur son malheur décidément trop grand pour qu’il puisse le supporter sur ses seuls épaules.

Car maintenant, il était seul…

Repu, Neko s’assoupie. Elle avait tout avalée…

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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeLun 31 Oct 2011 - 21:42

Maintenant qu'il est déboussollé, perdu, abandonné, trahi et surtout vulnérable... Je veux que tu le plonge dans l'ultime rêve.... Je veux que tout ce qu'il a rêvé revienne à la charge, se mélange devant ses yeux...

Je veux qu'il voie sa mère avec des gants de caoutchouc noir, armée d'un riot gun, tirer sur des souris vertes... Je veux qu'il voie sa tendre Neko valser avec le sordide cadavre d'un rat dépecé... Je veux que cette danse macabre et irréelle le mène au bord du suicide...

Je veux que le sol s'entrouvre sous ses pieds... Je veux qu'un torrent de lave en fusion apparaisse, carbonisant ses poils de sa chaleur... Je veux que tous ses démons le pointent du doigt en ricanant... Je veux qu'il glisse dans le précipice... Je veux qu'il se raccroche à la corniche du bout de ses griffes...

Je veux que sa mère et que Neko, la main dans la main s'approchent de lui... Je veux qu'il les supplie de le secourir... Je veux qu'elles éclatent à l'unisson d'un rire démoniaque... Je veux qu'elles s'embrassent furieusement... Passionnément... Que c'en soit écoeurant...

Je veux que d'un coup de talon furieux, chacune écrase l'une des mains du rat... Je veux que dans un ultime cris de désespoir, il tombe dans la lave... Je veux que chaque atome de son corps se pulvérise en une explosion de douleur...

Je veux... Je le veux... Fais-le pour moi!
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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeMar 1 Nov 2011 - 9:06

La scène, déjà insoutenable, tel un château de cartes, s’effondra. Ernest retrouva son corps mais, si ébranlé qu’il était, il ne fit même pas un geste. Il resta là, planté sur place, le regard vague. Face à lui, une nouvelle scène se dressait, sortant d’un ténébreux brouillard. On y retrouvait la bibliothèque, en partie, mais aussi le laboratoire. Inconcevable union rendue plus folle encore par la démesure de l’espace. Point de mur, ni de plafond, que de l’ombre, de l’ancre, composante du tout premier des cauchemars. Et dans le fond, derrière les rayonnages et la table d’opération, n’était-ce pas une chambre d’enfant qu’on pouvait deviner ? La synthèse était complète. Cependant, Vermine ne fit pas le rapprochement. Il n’était que spectateur.

Le tableau n’aurait pas été complait sans l’effroyable couple qui y évoluait. Ashley et Neko… La première, en tenue de soirée, prête pour un grand événement, s’était autorisé une faute de goût en adoptant cette paire de gants en caoutchouc noir dont l’origine ne faisait aucun doute. Magnant un fusil à pompe, elle s’employait à massacrer des souris vertes, affolées, qui courraient en tout sens mais sans jamais parvenir à se cacher. Chaque détonation était comme un coup de tonnerre, un tempo macabre. La seconde dansait, virevoltait, vêtue de sa petite tenue d’étudiante japonaise si peu plaisante. Elle tenait à bras le corps le cadavre d’un jeune homme-rat. Ce dernier n’avait plus de poil, plus de peau… Poupée de chair désarticulée, il exposait son anatomie mutilée, pendante. Tout bougeait au rythme de la danse. Et la féline chantonnait, se chargeant ainsi de la fiévreuse mélodie soutenue par les coups de feu. Et Ernest, au milieu de tout ça, regardait, passif.

Telle était l’apothéose de l’onirique supplice.

Tout d’un coup, le sol se mit à trembler, à rugir. Le séisme rendit encore plus chaotique le décor. Par centaines les livres se renversèrent, les étagèrent s’effondrèrent, les instruments médicaux se brisèrent… Il y eut même une poussette qui, sortant de la lointaine chambre, traversa la scène. L’enfant-rat, déséquilibré, tomba. Mais sa mère et son aimée, comme si de rien n’était, poursuivirent leur dérangeantes activités. Et voilà à présent le sol qui se déchirait, un gouffre qui s’ouvrait. On aurait dit une gueule monstrueuse, la porte de l’enfer. L’obscurité fut chassée par une intense lueur rougeoyante. Car au fond du précipice, un fleuve de feu coulait. Ernest, au bord de se trou, sentit une horrible chaleur l’envelopper. L’air se mit à onduler. L’odeur du grillé arriva jusqu’à ses narines. Sa fourrure venait d’être carbonisée, le laissant presque aussi dénudé que le cadavre dépecé. Neko stoppa sa danse, abandonna sa poupée. Ashley fit de même avec son fusil. Toutes deux se tournèrent vers l’enfant-rat. Elles le pointèrent du doigts et se mirent à le railler. Leurs rires désaccordés avait quelque chose d’irréel, de démoniaque. Vermine sortit de son mutisme.


-Arrêtez ! cria-t-il d’une petite voix pratiquement couverte par le ronflement de la lave.

Lui, on l’entendait si peu, alors qu’elles parvenaient sans peine à surpasser le vacarme volcanique. Mais Vermine poursuivit tout de même.


-Pourquoi ?! hurla-t-il, hors de lui. Pourquoi tout ça ?!

On sentait la démence dans cette réplique. Sa raison vacillait. Il s’adressait à Neko. Il ignorait sa mère. Il cherchait à retrouver un appui, un soutien. Il en avait tant besoin. Il voulut en dire d’avantage, questionner, comprendre, mais voilà qu’une secousse sismique le fit basculer. Il glissa, tomba dans le trou. A la dernière seconde, il arriva à s’agripper à la roche grâce à ses griffes. Il sentait sa peau mise à nu cuire sous l’intense chaleur. Ses pieds battaient dans le vide. Impossible de remonter. Tout juste parvenait-il à tenir sa position. Mais pour combien de temps ? Totalement paniqué, il cria sa détresse. Il implora de l’aide. Il pleurait, de peur, de rage, de désespoir. Il aurait fait n’importe quoi pour une simple main tendue. Il ne fallait pas plus.

Mais c’était trop demandé. Ashley, Neko, main dans la main, s’approchèrent. Une fois à proximité, elles lui jetèrent un regard amusé puis s’embrassèrent langoureusement, longuement. L’enfant-rat en resta sans voix. Comment… comment cela pouvait être possible ? Son amour ne l’aimait plus ? Son amour s’était éprise pour sa mère ? Nin, impossible ! Intolérable ! Insoutenable ! Mais il le voyait, impuissant. Il commençait à avoir mal aux bras, ses forces le quittaient. Il se remit à appeler, sans trop savoir s’il voulait à présent être secourut. A quoi bon vivre ? Il avait tout perdu. Mais il avait peur de mourir. Le couple démoniaque, après une éternité, séparèrent leurs lèvres pour refaire face au garçon en si grande détresse. Après un sourire sadique, chacune d’entre-elles lui écrasa une main d’un coup de talon. Il résista autant qu’il put, mais ce fut peu de temps. Le voilà en chute libre. Il hurla comme jamais. Il vit les deux silhouettes féminines s’éloigner, les parois du gouffre grandir autour de lui. Il entendit le grondement de la lave s’approcher. Et la chaleur, déjà plus qu’atroce, doubla, tripla. L’enfant-rat eu la vague impression que sa peau était en train de fondre avant qu’il ne plonge dans le magma. L’espace d’une fraction de seconde, tout son corps, pulvérisé, désintégré, lui transmit un pique de douleur inconcevable. Cette sensation bien particulière, qui le marqua jusqu’au plus profond de son être, fit voler en éclat sa raison.

Puis… plus rien…


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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeMer 2 Nov 2011 - 21:58

Tu as très bien travaillé... Maintenant les choses sérieuses peuvent commencer...

Je veux que dans son rêve, il se réveille en sursaut... Qu'il se retrouve dans sa chambre à la Confrérie... Qu'il se rassure au milieu de son souffle court et de sa sueur que finalement, ce n'était qu'un rêve... Je veux qu'il tente de s'en souvenir... Et qu'il ne se rappelle de rien...

A partir de cet instant précis, Ernest Lenoir plus connu sous le nom de Vermine aura tout oublié... Sa mère... Son amour... Ses malheurs... Son passé...

Je veux qu'il se lève... Qu'il s'habille... Qu'il sorte de sa chambre... Je veux qu'il parcoure la Confrérie aussi normalement que possible... Je veux qu'il voie défiler devant lui tous les Confréristes qu'il connait ou ne connait pas... Qu'il les trouve cordiaux... Reposants... Qu'il sente qu'ils font tous partie de son habitude... Son quotidien...

Je veux que quelqu'un lui dise que Cérès l'attend dehors... Qu'il le questionne sur elle... Qu'on lui réponde en rigolant que c'est son amie de toujours... Sa protectrice... Sa bienfaitrice...

Je veux qu'il sorte dans la forêt... Que le soleil doux et radieux caresse son museau et réchauffe doucement son poil... Je veux qu'il trouve cet endroit comme un paradis... Que les rayons du soleil passe les frondaisons vert tendre en rayons diffus... Que le bruit d'une source coule à ses oreilles... Que les oiseaux chantent...

Je veux qu'un couple de magnifiques papillons guide sa curiosité jusqu'à une clairière aux allures de jardin d'Eden... Je veux qu'un tapis de fleurs blanches illumine l'endroit... Qu'une petite cascade y mette une ambiance relaxante... Je veux que des écureuils et des biches gambadent dans cette clairière...

Je veux qu'au milieu de cette scène idyllique, je lui apparaisse... Douce... Grande... Lumineuse... Comme une apparition de la mère nature... Je veux qu'il se sente subjugué par moi... Complètement sous le charme... Je veux qu'il souhaite mourir pour mon simple plaisir...

Je veux pouvoir lui parler... Je veux que tu me transpose toute entière dans son rêve...

Je veux... Je le veux... Fais-le pour moi...
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Ernest Lenoir
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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeJeu 3 Nov 2011 - 14:26

Dans un sursaut, dans un cri d’effroi, Ernest s’éveilla. Désorienté, affolé, il découvrit l’obscurité d’une pièce, d’une chambre. Il resta de longues secondes immobile, assis, le regard écarquillé. Il entendait son cœur battre fort et sa respiration haletante. Il baignait dans sa sueur. Une sensation terrible étreignait tout son être. Où était-il ? Que faisait-il là ? Cette chambre lui disait quelque chose… Oui, c’était… c’était sa chambre ? Il était dans son lit ? Tout ceci n’était donc qu’un…

-Un cauchemar… rien qu’un cauchemar… dit-il, à voix haute, pour bien s’en convaincre.

Il attendit encore quelques instants avant d’être certain qu’aucune autre catastrophe n’allait lui tomber sur le coin de la figure. La chambre était calme, paisible. Le régulier tic tac d’un réveil faisait office de doux tempo. Tout allait bien. Tout était normal. Le mal être de Vermine s’évanouit. A la place, il ressentit un profond soulagement, une voluptueuse sensation de légèreté.


-Un cauchemar… répéta-t-il, plus bas, plus lentement.

Il se laissa retomber sur le matelas dans un soupir qui en disait long sur son état d’âme. On le sentait libéré d’un poids terrible. Ce mauvais songe avait été particulièrement poignant. De quoi s’agissait-il déjà ? L’enfant-rat se mit à y réfléchir et il constata qu’il ne s’en souvenait plus. Les rêves étaient ainsi. Ils partaient aussi vite qu’ils étaient venus. Il n’en fut pas surpris. Il ne chercha pas particulièrement à fouiller sa mémoire. Il se sentait bien, c’était tout ce qui comptait. Son cœur s’était calmé, sa respiration aussi. Cependant, il n’avait plus du tout sommeil. Après quelques minutes de paresse, il finit par allumer sa lampe de chevet. Il se décida ensuite à sortir de son lit. Il attrapa et enfila ses habits posés sur le dossier d’une chaise. Enfin, il quitta la chambre.

Le voilà dans les couloirs de la Confrérie, lieux qu’il connaissait comme sa poche. Il ne chercha pas son chemin. Il était guidé par la force de l’habitude. Sur son trajet, des collègues le saluaient, toujours aimables, toujours sympathiques. Parfois une plaisanterie, parfois une remarque, Ernest était chez lui et il appréciait. Ses pas le menèrent jusqu’à la salle de vie où, il le savait, il pourrait trouver son petit verre d’alcool quotidien. Une fois sur place, une fois la vodka en main, un collègue l’accosta.


-Hé, Vermine, Cérès te cherche.
-Cérès ? répondit le garçon, prit au dépourvu.
-Ouais, dans la forêt. Elle t’attend. D’ailleurs, te voir séparé d’elle, ça fait presque bizarre, avoua le Confrériste, sur le ton de la plaisenterie.
-A bon ? Pourquoi ?
-Ben, elle a toujours été là pour toi et inversement. De vrais inséparables, les deux doigts de la main. T’as de la chance d’avoir un ange gardien pareil.
-Ouais, je sais…

Cérès avait donc pour lui tant d’importance ? Il devait bien avouer être toujours un peu perdu, certainement à cause de ce cauchemar oublié. Mais il allait répondre au rendez-vous. Il vida son verre, se leva et prit la porte.

Une fois au dehors, le jeune mutant fut saisit par la magnificence de cette forêt sublimée par le jour radieux. Le soleil, astre doré, peignait de vives couleurs la végétation luxuriante. Une douce chaleur, contrastant avec la fraicheur du QG, régnait sur ce paradis végétal. Vermine, ébahi, admira le lieu, jardin de sa maison. Il percevait la chaleur des rayons solaires et le bruit d’un ruisseau. Quelle paix ! Quelle légèreté ! Vermine se décida enfin à avancé. Le voilà guidé par des papillons. Sans se poser de question, se contentant de saisir la main tendu par mère nature, il suivit. Il parcouru un sentier serpentant entre arbres et buissons. Puis, soudainement, voilà une clairière, bain de lumière, s’ouvrir à travers la forêt. Mer de fleurs immaculées où gambadaient biches, écureuils et lapins, elle invitait Ernest à avancer en ce jardin d’Eden. Tout d’un coup, elle était là, grande, majestueuse, divine… Cérès.

Ainsi c’était elle son ange gardien ? En effet, il avait tant de chance… Subjugué par tant de beauté, l’enfant-rat s’approcha. En lui, un sentiment d’humilité et d’infini servitude naissait. Il était prêt à tant de choses pour Cérès. Il voulait, en cet instant, lui être agréable. Presque intimidé, il lui adressa la parole d’une petite voix.


-Heu… Cérès, tu voulais me voir ?
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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeVen 4 Nov 2011 - 22:45

Je veux qu'il me voie comme une présence rassurante... Comme la mère nourricière... Celle qui le protégera toujours de tout... Je veux qu'il m'entende lui dire exactement ce qu'il faut pour le rassurer... Pour qu'il se convainque que j'ai toujours été là pour lui...

Je veux qu'il vienne se blottir dans mes bras... Je veux lui offrir de l'alcool... Très fort mais raffiné... je veux qu'il se saoule dans le bien être que lui procure ma présence... Je veux combler le moindre de ses désirs... Je veux devenir sa bonne étoile... Sa fée... Son absinthe...

Quand il sera au mieux de son rêve, je veux qu'il s'endorme et que tu graves cette certitude dans son esprit... Quand ce sera fait, tu pourras sortir de son esprit et le réveiller...

Je veux... Je le veux... Fais-le pour moi...
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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeDim 6 Nov 2011 - 10:49

Cérès, si belle, si gracieuse, se tourna vers l’enfant-rat et lui adressa un regard d’une infinie bienveillance. Le garçon en fut comme transcendé. A cet instant même, il eut l’intime conviction d’être en présence de sa bienfaitrice de toujours. Comment en aurait-il put être autrement ? Il émanait d’elle cette aura qui lui semblait si familière, si rassurante. C’était l’aura d’une mère perçu par un fils. Le cadre était différent, Ernest le savait, mais l’idée était similaire. Il était face à un pilier de sa vie à qui il devant tant, à qui il ne cachait jamais rien, pour qui il était prêt à tout. Le sentiment d’intimidation, provoqué par cette scène d’inspiration quasi divine, fut balayé au profit d’une quiétude sans borne.

Cérès, délicatement, s’agenouilla afin d’arriver au niveau du petit mutant. Elle lui tendit les bras, elle l’invitait à s’y blottir. Quelques mots doux en guise de réponse. Si elle avait appelé Vermine, c’était juste pour le voir, pour s’assurer qu’il ne manquait de rien. Ce dernier, sans l’ombre d’une hésitation, répondit à l’invitation. Avec lui dans ses bras, Cérès se redressa au milieu de ce champ de fleurs blanches. Elle se mit à marcher. Le vent léger, le rythme de la marche, Ernest eut presque l’impression qu’on le berçait. Il n’en fut pas dérangé, bien au contraire. Il avait tant besoin de cette tendresse sincère, à mille lieux de la perversité dont il pouvait faire preuve. Esther lui annonça avoir un cadeau pour lui. D’un geste, elle dévoila une bouteille de verre, finement ouvragé. Un objet de luxe contenant un alcool aussi fort que délectable. Le breuvage qui semblait fait d’or illuminait sous les chauds rayons du soleil. A la façon d’une bouteille de champagne, le bouchon de liège sauta. Ce fut ensuite comme une petite fontaine. L’espace d’un instant, la lumière vint s’y décomposer. Voilà un arc-en-ciel sortir du goulot. Emerveillé, Ernest se mit à rire. L’arc-en-ciel, éphémère, s’en fut dans ses souvenirs, tout comme cette fontaine délicate. Le garçon se mit à boire. Très vite, le voilà enivré.

Il se sentait si bien, si léger, si apaisé. La forêt, cette clairière, ce festival de couleurs, voguait devant ces yeux. Il nageait en plain rêve, il touchait du doigt la perfection onirique. L’extase était là car Cérès était à ses côtés. Avec elle, il ne craignait rien ni personne. Elle était là pour lui. Elle était la seule si comptait tant pour lui. Il était conscient de cette chance, de ce trésor. Il devait s’en montrer digne.

Son ivresse s’accentuant, le monde devint flou. Tout comme els bruits. Peu à peu, tout s’estompa dans une brume lumineuse, un bain de lumière. C’était le songe lui-même qui s’en allait. Voilà l’enfant-rat dans un néant immaculé. Le réveil était proche…

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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeLun 7 Nov 2011 - 20:02

Mastermind se releva, détournant son visage blafard du sommeil d'Ernest.

- Voilà, c'est fait. Mais je ne garantis pas que l'effet soit durable à long terme. Tôt ou tard il sera confronté à un élément de son passé que tu ne pourras lui soustraire.

- Je m'en moque. Il n'a aucune raison de sortir de la Confrérie avant un petit temps. L'alcool, je m'arrangerai pour qu'il n'en manque pas.

- Et pour le sex?

Cérès eut une grimace.

- Ca il s'en passera bien quelques jours. Je ne vais pas non plus payer de ma personne. De toute façon, un convalescent ne passe pas ses nuits en croupe et je n'en ai plus que pour quelques jours pour mettre mon vaccin au point...

-Un convalescent?

- Oui. Tu n'as pas oublié de lui faire croire qu'il se remet d'une solide attaque contre le BAM?

- J'allais oublier...

Mastermind retourna auprès d'Ernest et revint quelques minutes plus tard.

- Je me suis arrangé pour qu'il soit un peu agoraphobe sur les bords. Histoire qu'il ne sorte pas trop vite. Cadeau de la maison.

- Merci Mastermind, je te revaudrai ça.

- Si ça peut faire avancer notre cause, je suis déjà payé.

Et il sortit de la chambre. Cérès retourna s'asseoir au chevet du rat. Il ne restait plus qu'à attendre son réveil en lui faisant croire qu'elle l'avait veillé des jours. Une tasse de tisane froide et des livres éparpillés devaient accrédité cette scène. Remontant une couverture sur elle, elle se pelotonna au creux du fauteuil et fit mine de s'endormir. Ernest y croirait plus s'il la croyait rompue de fatigue.
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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeVen 11 Nov 2011 - 18:17

Quand Ernest revint à lui, il ne sut pas où il était, comment il était arrivé là et pour un peu, il ignorait même qui il était. Une désorientation totale embrumait son esprit. Elle se conjuguait avec une sensation de faiblesse. Mais que diable s’était-il passé ? Il fit errer son regard de gauche à droite, vague, imprécis, perdu… C’était si étrange. S’était-il vraiment réveillé ? Un instant, il se mit à en douter. Il cligna des yeux et marmonna faiblement quelque chose d’incompréhensible. Seul lui put déchiffrer le message : « c’est quoi ce bordel. » Peu à peu, quelques bribes lui revinrent. Déjà, son nom, son surnom, éléments anodins mais pourtant si essentiels. Puis des images, le BAM. Autre chose ? Non. C’était si peu. Les brumes du sommeil commençait à se dissiper mais pas cette sensation de désorientation. Elle se muait presque en manque, en vide. Ce n’était pas si désagréable au fond. Vermine se sentait presque léger. Hélas, il n’appréciait guère de perdre pieds. Il voulait comprendre, juste comprendre. Comprendre quoi ? Bonne question. Comprendre tout court.

Le hasard fit en sorte que le regard de l’enfant-rat tomba sur Cérès. Cérès ? Ha oui, mais bien sûr ! LA fameuse Cérès. Il se souvenait d’elle tout d’un coup et nettement en plus. Elle avait tant d’importance pour lui. Pourquoi ? Bonne question mais il en avait la conviction. Et en cet instant d’incroyable égarement, elle était comme un phare. Voilà le garçon rassuré de sa présence. La demoiselle somnolait. Devant elle, dispersé, des livres et des sachets de thé. Combien de temps attendait-elle ici ? Combien de temps était-il dans ce lit ? Il s’était forcément passé quelque chose, quelque chose de grave, quelque chose qui avait un rapport avec le BAM. Une mission pour le compte de la Confrérie qui tournait mal ? Car voilà qu’Ernest se souvenait de son appartenance à la Confrérie. Il devait en avoir le cœur net.


-Cérès… Cérès ?

Il appelait, d’une voix faible. On sentait encore un zeste d’inquiétude en lui. Et surtout, on le sentait perdu. Sitôt qu’il capta l’attention d’Esther, il poursuivit.

-Que c’est-il passé ? Ma mémoire me fait défaut. C’est grave ? C’est à propos du BAM ? Dis-moi s’il te plait. Je me sens vidé…
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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeDim 13 Nov 2011 - 23:40

Comme Mastermind l'avait prévu, Ernest revint à lui peu de temps après que Cérès ait feint le sommeil. Elle l'entendit murmurer un "C'est quoi ce bordel" qui lui fit pour une fois une bonne impression. Il traduisait la réussite de sa petite balade psychique dans les méandres du cerveau d'Ernest. Elle en fut d'autant plus convaincu lorsqu'il l'appela.

- Cérès… Cérès ?

Dans le timbre de cette voix passait tout ce qu'elle avait voulu. Le désappointement, la recherche d'ancrage dans la réalité, la faiblesse et le naturel de cette créature qui somme toute n'était qu'un enfant... Esther fit mine de sortir d'un sommeil léger, le sommeil épuisé d'une garde-malade. Elle fit glisser la couverture qui se trouvait sur elle, soupira longuement et se redressa en s'étirant. Elle lui répondit d'une voix doucereuse.

- Je suis là Ernest... Tout va bien.

- Que c’est-il passé ? Ma mémoire me fait défaut. C’est grave ? C’est à propos du BAM ? Dis-moi s’il te plait. Je me sens vidé…

Esther s'agenouilla près du lit et lui prit la main. Elle lui expliqua d'une voix calme, un peu comme celle que l'on prend pour parler aux petits enfants qui se réveillent après une opération.

- Oui, c'est à propos du BAM. Tu as été sérieusement malmené lors d'une mission qui a mal tourné. Et si tu te sens vidé, c'est normal. Tu es resté dans le coma quatre jours durant... C'est énorme pour ta capacité de régénération.

Elle enchaîna jouant l'inquiétude soulagée.

- Mais maintenant que tu es revenu à toi, tu es tiré d'affaire.

Puis d'un ton plus docte, elle continua :

- Tu vas te sentir un peu perdu les prochains jours mais ne t'inquiète pas, c'est normal. Il semblerait qu'un télépathe se soit un peu trop amusé à tes dépends. Si des passages de ta mémoire te font défaut, viens m'en parler, je t'aiderai.

Maintenant que les pions étaient placés, elle voulait éviter qu'Ernest y pense trop. Elle détourna la conversation.

- Tu dois avoir très faim après ces quatre jours de coma. Tu veux manger... ou boire quelque chose?
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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeMer 16 Nov 2011 - 21:26

-Un télépathe ? répéta Ernest.

On sentait une pointe d’appréhension dans sa voix. Il reprit peu après.


-Ha ça, pour être perdu, je le suis. Je frôle l’amnésie, ça fait presque flipper. En plus, c’est un comble pour un hypermnésique.

Il eut un petit rire. Oui, il essayait dans rire, histoire de montrer qu’il n’était pas trop affecté, qu’il était fort. Mais sa démarche ne fut guère concluante. Il ne pouvait masquer l’évidence. Cette situation le perturbait. La colère succéda à cette parodie d’amusement.

-Ils me le payeront ces ordures ! affirma-t-il, poings serrés.

La colère fut brève. Ernest se détendit. Cette paix, ce calme soudain, était nouveau chez lui. Le poids de son passé n’était plus sur ses épaules. Plus de remords, plus de peurs, plus de dilemmes, plus rien si ce n’était le moment présent. L’enfant-rat n’appréciait guère d’avoir perdu ses repaires et pourtant, il se sentait bien. De plus, il lui restait quelqu’un, Cérès, c’était l’essentiel. Il se redressa, adoptant une position assise dans son lit. Il se sentait engourdi. Il se secoua puis reporta son regard sur Esther.


-Oui, je me sens capable d’avaler un éléphant et d’engloutir 10 litres de vodka ! Enfin, je ne sais pas si tu as ça sous la main. Je me contenterais de ce qu’il y a.

Ceci dit, il abaissa les yeux sur lui-même. Il portait en cet instant une simple chemise de nuit blanche, d’aspect médical, qui lui plaisait guère. Revenant à Cérès, il poursuivit.

-Et mes habits, ils sont où ?

Cette question avait une portée plus large. S’habiller, c’était se lever, quitter le lit. Il ne savait même pas si ses jambes allaient le soutenir mais il avait la volonté d’aller de l’avant. Sa fierté était, selon toutes vraisemblances, restée intacte.
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MessageSujet: Re: Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest)   Ernest au pays des cauchemars... (PV Ernest) Icon_minitimeLun 21 Nov 2011 - 12:44

Ernest semblait à la fois déboussolé, furieux et en même temps apaisé. Cérès se demanda si Mastermind n'y était pas allé un peu fort. Mais elle chassa rapidement cette idée de son esprit. Il était normal qu'Ernest se cherche après un pareil lavage de cerveau. Elle conserva son image calme et sereine pour lui répondre doucement :

- Calme-toi. Les occasions ne manqueront pas de leur rendre la monnaie de leur pièce.

A son interrogation au sujet de ses habits, elle lui désigna un t-shirt et un short pliés sur une chaise.

- Je t'en ai trouvé de nouveaux. Les anciens avaient un peu trop vécu. La bataille les a achevés.

Insidieusement, Cérès avait pensé que ses anciens vêtements auraient pu évoquer des souvenirs à Ernest par un trou, une tache ou une simple odeur. Elle avait préférer lui en fournir de nouveaux... d'une jolie couleur vert bouteille et fleurant un subtil parfum de jasmin ... tout comme elle... Ces vêtements achevaient de faire d'Ernest sa chose. Ernest sembla réfléchir assez longuement mais ne dit rien. Peut-être son esprit travaillait-il au sujet de ces nouveaux vêtements. Cérès insista doucement.

- Tu ne t'habilles pas? Tu sais, ce n'est pas vraiment indiquer de manger nu...

Elle lui rappela sa faim tenace, pensant qu'elle le déciderait à s'habiller et à n'y plus prêter attention.
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