La nouvelle année commence en beauté [Colossus]

- S novim godom Maiwenn

Attendez, c’est du russe ça ? Pas sure de comprendre… Mais bon une chance sur deux que ça veuillent dire « Les dames d’abord » ou une autre phrase acceptant l’offre. En voyant Colossus courir au combat rapproché, émettant comme un crépitement en se transformant en colosse de métal, Maiwenn conclut que non, tout compte fait, ce n’était pas « Les dames d’abord ». A moins qu’elle ne soit pas une dame. Ne parlant pas russe et ne pouvant pas passer plus de temps à réfléchir à ces futilité, Syrène décida de passer elle aussi a l’action. Loin de charger comme son collègue, elle s’approcha néanmoins du combat pour qu’on l’identifie comme une des belligérantes –pour être exacte, la belligérante parmi les belligérants vu qu’il n’y avait que des hommes dans la mêlée– sans vraiment savoir pourquoi elle voulait l’être. Peut être parce qu’elle voulait voir ses victimes potentielles regarder leur mort –ou ce qui pourrait l’être– ou bien alors parce qu’elle voulait que les passant voient comment la Confrérie tachait de préserver leurs frères mutants de ses extrémistes Homo Sapiens.

Maiwenn attendit que Colossus déboise un peu le terrain, lui laissant l’honneur de la première action parce que, tout bien réfléchit, même en tant que combattant plus que chevronné et extrêmement doué, elle allait quand même légèrement plus vite dans ses attaques. Qui va plus vite que le son après tout ? Quand il eu envoyé valser dans une vitrine un de protagoniste, la Syrène ouvrit légèrement la bouche et prit une profonde inspiration. Un partage équitable hein ? Allez, elle était gentille elle lui laissait celui penché au dessus du mutant en train de lui écrabouillé la main avec une ferveur qui mettait Maiwenn hors d’elle. Après tout, elle aurait eu du mal à le toucher sans avoir le mutant en question. Celui-ci semblait être dans un état semi-comateux et gravement blessé. De la ou elle était elle voyait beaucoup de sang et vu la distance estimait que ça devait être bien pire. Elle regarda autour d’elle. Elle devait être capable de mesmeriser au moins un passant pour l’accompagner à l’hôpital dans les plus brefs délais. Ni elle ni Colossus n’avait intérêt à se montrer en public en tant que Confréristes reconnus.

Elle hurla. Avec prévenance néanmoins. Ni Colossus, ni le mutant touché (non pas que pour lui cela aurait franchement changé quelque chose), ni même les passants qui se gardaient bien de regardé comme si la misère de Mutant Town allait s’abattre sur eux aussi s’ils osaient aider comme eux ce pauvre jeune homme blessé, n’allaient entendre un bruit. Elle maîtrisait parfaitement son pouvoir. Sourcils froncés, elle cibla les quatre humains le plus éloignés de Colossus (la plupart ayant reculé en le voyant arrivé de toute manière).

Maiwenn regarda s’écrouler par terre les quatre hommes. Il y avait une diversité assez grande dans leurs caractéristiques physiques, comme quoi il n’était pas xénophobes ou autres, juste anti-mutants. Pourritures. Un colosse qui ressemblait à l’image que Maiwenn se faisait de la caricature de l’Irlandais, un maigrichon d’une quarantaine d’année et un Africain se démarquait du lot de jeunes blonds et bien américains, le ventre qui allait avec. Maiwenn ne relâcha pas la pression. Le black et le blond commencèrent à saigner des oreilles et du nez pendant que le vieux crachait du sang. L’action devait durer deux bonnes minutes si elle voulait avoir le résultat attendu. A la fin, ils allaient avoir besoin d’un miracle pour survivre. Maiwenn jeta un coup d’œil vers Colossus pour voir ou il en était. Elle ne se sentait presque pas fatigué d’utiliser son pouvoir ainsi, ce qui la réjouissait. Elle avait bien progressé depuis les événements du parking souterrain avec Ampère et Lorelei. Où étaient-elles d’ailleurs ?

Ah tiens non en fait il faisait preuve de galanterie. Bon d’accord la galanterie chez les Confréristes se traduisant par « Celui là je te le laisse, tue le dans d’atroce souffrance ». Ca peut casser le charme mais pas tant que ça à la réflexion. Elle qui avait voulu faire dans l’équité… Bon elle n’allait pas faire dans l’originalité. D’habitude quand elle était en forme elle leur ordonnait de s’entretuer ce qui n’était pas trop ardu, l’alchimie de ses groupes anti-mutant étant assez limitée. Mais là, à moins de lui dire « étrangle toi », ordre auquel il ne pourrait pas obéir jusqu’au bout, l’instinct de survie primant à moins d’avoir affaire à un véritable légume lobotomisé. Elle entrouvrit la bouche encore une fois et encore une fois personne n’entendit le cri. Elle était douée, une véritable professionnelle. Elle se demandait à combien sa tête était estimée maintenant. Est-ce que ces petits crimes étaient comptabilisés ? La prime n’était pas franchement une bonne chose pour elle, non pas que les chasseurs soient doués. Juste parce que plus elle était élevée plus son visage était connu. Et mine de rien, la discrétion n’a pas de prix.

Elle s’approcha dans le but d’aider le mutant qui avait été violement passé à tabac quand elle se fit proprement haranguer. La personne qui avait tenté de lui saisir le bras et dont elle s’était défaite d’un simple pas de côté suivi d’un sourire signifiant « Tu ne veux pas de ça ma fille » et d’un regard perçant semblait comme foudroyé par l’acte des deux Confréristes. Elle finit par laisser échapper d’une voix qu’elle semblait vouloir forte :

- Bravo ! C’est ça la solution ? Le sang, la mort ?

La jeune fille était rousse, vêtue de vêtements désassortis et faisait peine à voir. Elle avait l’air de n’avoir pas mangé ni dormi depuis plusieurs jours. Abrutie de pacifique. Maiwenn s’approcha imperceptiblement d’elle, laissant au colosse russe le soin de relever le mutant à terre et de lui trouver un chauffeur pour l’hôpital le plus proche.

- Tu aurais préféré que ce soit lui qui meurt peut être ?

- Chaque vie mérite une chance.

Fit la rousse, blême tout en se ramassant sur elle-même. Le regard de Maiwenn trouva enfin ce qu’elle cherchait. Les yeux fuyants de la jeune fille étaient fendus à la manière des chats. Signe évident d’une mutation sans doute de type hybride. Sitôt que la Syrène eut déterminé l’espèce de la jeune fille, son attitude se modifia imperceptiblement. Elle ne tuerait pas cette fille pour ses idées totalement délurées. Mais si la rousse avait été humaine sans nul doute qu’elle n’aurait pas fait long feu. Néanmoins, Maiwenn était presque soulagée de voir ses yeux là. Elle répliqua :

- Obtenir la paix tout en restant non violent c'est une utopie dans laquelle je ne crois pas. En attendant que mon utopie soit installée rentre chez toi.

L’utopie, un monde de mutants. Sans humain. Parfait, enfin. La vision de Magnéto totalement concrétisée. Ce pourquoi elle œuvrait depuis des années déjà. Mais alors qu’elle pensait que la rousse allait se décourager et rentrer dans ce qui lui servait d’habitat, oui alors qu’elle allait voir ou en était Colossus, quelqu’un d’autre prit la parole et beugla :

- C’est facile pour vous de jouer aux sauveurs ! Mais après qui casque le plus à votre avis ? C’est nous qui trinquons ! Pas vous ! Ce mutant c’est fait tabasser parce que ces sal*uds faisaient ce qu’ils appellent une expédition punitive ! Contre vous !

Maiwenn se tendit et quitta sa posture ouverte et compatissante sur la jeune fille. La foule devenait hostile, la Confrérie était désignée coupable. C’était un retournement de situation auquel elle ne s’était pas attendue. Une vingtaine de personne, trop pour le mesmer sachant que la plupart étaient des mutants. Fuir c’était déshonorer la Confrérie et leur donner raison. La Syrène fronça les sourcils et jeta un œil à Colossus. Et maintenant ? Maintenant il allait falloir parler. Et parler bien.