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 Terreur au fastfood [Terminé]

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Soul
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MessageSujet: Terreur au fastfood [Terminé]   Terreur au fastfood [Terminé] Icon_minitimeSam 18 Fév 2012 - 16:50

HRP : ce sujet libre s’adresse à une ou deux personnes, de préférence des X-Men, des élèves X-Men, des agents du BAM, voir des neutre plutôt sympas.
Mon message est très long mais vous n’êtes pas obligé de tout lire. Vous pouvez commencer à partir de la séparation, presque à la fin du post. Toutes les infos utiles se trouvent dans cette petite partie. Smile


Il était là, dans le noir, trimballé comme l’objet qu’il était. Il

Lui, Soul, agent du chaos, serviteur du Roi d’Ombre, doutait de ses propres méthodes. Il avait toujours cherché à frapper fort, il avait fait de son mieux… tout ça pour ne récolter que quelques rumeurs à son sujet. Lui qui se pensait supérieur à ces pitoyables êtres du plan matériel n’était en fin de compte qu’un banal terroriste parmi tant d’autres. Peu subtile, disposant de moyen déclinants, il lui était apparu que pour atteindre son ambitieux objectif, il devait se trouver des complices, former un groupe, peut-être même une secte. Il avait essayé mais, là encore, ses efforts ne furent guère récompensés. Il ne savait pas comment s’y prendre. Il ne pouvait compter que sur ce bon vieux Migraine, celui-là même qui le transportait en ce moment. Il pouvait aussi profiter des conseils du Violoniste, un criminel expérimenté, vieux de plusieurs siècles. C’était justement en écoutant ces conseils avisés que Soul, de mauvaise grâce certes, remit en cause sa stratégie. Reconnaitre ses erreurs n’est facile pour personne.

Nous voici en début de soirée. Le ciel, où se livrait depuis l’après-midi une guerre entre nuages et soleil, commençait à s’obscurcir à l’approche du crépuscule. Migraine marchait et bavardait au côté d’un jeune homme à l’air un peu blasé. Migraine, c’était un sexagénaire maigrichon, blafard, un peu vouté, avec des cheveux blancs anarchiques, une tenue délaissée et une expression un peu… bizarre sur son visage émacier. Il nourrissait un vif intérêt pour son compagnon ou, plutôt, pour le job de celui-ci. Voyez-vous, le jeune homme était animateur pour une chaine de fastfoods, ce qui l’enchantait très modérément.


-J’passe mes journées à faire le guignol pour une bande de cons ! Vous parlez d’une vie ! J’ai une tête grosse comme ça quand j’rentre chez moi ! Et en plus, ça paye trois fois rien. Et en plus, j’suis sûr qu’ils vont m’virer dès que leur putain de campagne promotionnelle sera terminée. Non, vraiment, j’comprends pas comment vous pouvez vous intéresser à un truc comme ça, disait-il à Migraine.
-C’est pas banal comme métier, hihi, répondit celui-ci. Et vous allez où, là ?
-Au fastfood au coin d’la grande avenue. Y’a une influence monstre à cette heure là. Ça va être horrible… soupira le jeune homme.
-Si horrible que ça ? Si vous voulez, j’vous remplace.

Le jeune homme jeta un regard perplexe au vieux qu’il prenait plus ou moins pour un clochard. Il souffla dédaigneusement.

-Y voudrons pas d’vous et j’tiens quand même pas à m’faire virer tout d’suite.
-Ho, j’ai plus d’un tour dans mon sac, hihi. J’insiste.

Il y avait un petit quelque chose d’inquiétant dans la voix du sexagénaire, comme un grin de folie. Le jeune homme eut un mauvais présentement. Il était peut-être à côté d’un type dangereux. Et si c’était un mutant ? Merde, merde et merde ! Il eut un instant d’hésitation. Il ne tenait pas spécialement à se faire tuer pour un job qu’il détestait. Ce serait vraiment stupide.

-Bon d’accord. J’suis crevé ce soir de toute façon. Ça m’fera pas d’mal une p’tite pose. Mais j’vous conseille d’vous dépêcher. J’suis déjà en retard, enfin vous plutôt. Bonne chance, vous allez en avoir besoin !
-Merci mon garçn ! Très aimable à vous, hihi !

Et sur ce, le jeune homme stoppa sa marche, laissant le vieux le distancer. Il se dit tout de suite qu’il était parano, qu’il n’aurait pas dû accepter. Quoi ? Il rencontrait un inconnu dans la rue et lui cédait sa place comme ça ? Tous ces drames qu’on entendait dans les médiats lui étaient sans doute monté à la tête. Ou peut-être pas… Un frisson glacial traversa le corps du jeune homme. Il venait d’apercevoir le vieux en train de remettre quelque chose dans sa poche, quelque chose qui ressemblait fort à un poignard. Il poussa un lent et laborieux soupir, réalisant ce à quoi il venait d’échapper. Qu’allait-il se passer au fastfood ? Il ne voulait pas le savoir. Il tourna les talons et s’en alla à vive allure. Il se sentait tout d’un coup incroyablement vivant.

Un quart d’heure plus tard, Migraine pénétra dans l’établissement de restauration rapide et demanda à voir le responsable. Celui-ci était dans tous ses états. Mais, bon dieu, où était donc passé cet incapable d’animateur ? Il était vraiment en retard ! L’air de rien, Migraine lui proposa ses services, prétextant avoir vu une annonce dans le journal. Le responsable parut surpris. Une annonce ? Il y en avait encore ? Bon, ce devait être un coup de la maison mère. Il ne chercha pas plus à se renseigner, d’autant plus qu’il était dans l’embarra. Cette candidature spontanée tombait à pique. Dommage que le candidat n’avait pas l’air très prometteur. Il demanda à Migraine de le suivre à l’arrière, s’isolant ainsi des yeux de la clientèle innombrable.


-Bon, écoutez, y’a peut-être une place libre, ça tombe bien. Mais vous n’avez pas vraiment le bon profil. Vous n’être… pas assez jeune, si vous voyez ce que je veux dire. Donnez-moi trois bonnes raisons pour que je vous mette à l’essai.
-Et bien, je n’en ai qu’une mais je suis sûr qu’elle en vaut trois.
-Ça commence mal. Dites toujours.

Migraine enleva son sac à dos, le posa sur le sol, l’ouvrit et en sortit une grosse et adorable peluche.

-En fait, c’est lui qui veut le job.
-Lui ? La peluche là ? Vous vous fichez pas de ma gueule par hasard ?
-Mais pas du tout, monsieur.

Le responsable se figea de surprise. Le vieux avait lâché la peluche qui tenait toute seule debout, qui adopta même une pose décontractée en s’appuyant d’une main contre le mur. La voix était sortie de cette mignonne boule de poile mais elle faisait un peu froid dans le dos. On aurait dit une voix de spectre ou quelque chose du genre. Soul, poursuivit sur sa lancée.

-Je marche, je saute, je cabriole, je danse, je suis Mascotte, pour vous servir.

Il illustra ses propos en marchant, sautant, cabriolant et dansant un court instant avant de retrouver sa pose décontractée. Le responsable, la surprise passée, reprit.

-Vous êtes un mutant, c’est ça ?
-Plus ou moins.
-Hum… vous non plus vous n’avez pas le bon profil… mais c’est déjà mieux, beaucoup mieux, même.

Le responsable réfléchissait. C’était sûr, en engageant cet étrange individu,, il sortit un peu du cadre imposé par la maison mère. Cependant, cette initiative, si elle se révélait profitable pour son fastfood, le ferait bien voir. Il pourrait mêle gagner ce petit concours interne qui mettait les différents fastfoods de la chaine en concurrence les uns par rapport aux autres.

-Le bémol, c’est votre voix. Elle fait un peu flipper. C’est pas top pour la pub. Vous ne pouvez pas arranger ça ?
-Non.
-Alors, Mascotte, vous serez muet en public. Pigé ?
-Oui, chef. Hum, je peux vous appeler chef ?
-C’est possible. J’vais vous mettre à l’essai ce soir. Si c’est concluant, j’vous prend et tant pis pour l’autre pignouf qui manque à son post.
-M’en voilà ravi.
-Une minute. On va vous habiller un peu avant d’y aller. Ouais… j’vois ce qu’il faut.

Le responsable alla mettre la main sur les affaires promotionnelles qu’il avait en réserve. Il fit un rapide tri, trouva ce qu’il lui faut et revint avec. Il s’agissait de quelques affiches. En prime, il s’était muni d’un ciseau et d’une agrafeuse. Il appela une employée afin de lui prêter main forte et de la prévenir aussi. Il fit ensuite comprendre à Migraine qu’il pouvait s’en aller, ce qu’il fit sans discuter.

Quelques minutes plus tard, Soul, enfin Mascotte, était fin prêt pour entrer en scène. On l’avait littéralement vêtu de pub. Il portait le logo du fastfood de partout. On lui avait fait une sorte de tee-shirt et un petit chapeau. C’était du bricolage mais pour une période d’essai, ce serait suffisant. Le responsable lui donna les dernières instructions. Il lui rappela formellement de ne pas dire un mot et il lui présenta un petit jeu de cartes dont il pouvait se servir. Avec ce jeu, il pouvait distribuer des réductions aux clients, leur permettre de gouter un nouveau sandwich, il y avait même un voyage en jeu. C’était la campagne promotionnelle quoi. A lui de l’animer.


* * * * * * * * * *

Il était environs neuf heures et demie quand les clients du fastfood à l’angle de la grande avenue eurent la surprise de voir débarquer Mascotte. Mascotte, c’était une adorable peluche qui bougeait toute seule, une boule de poils craquante vêtue aux couleurs de l’établissement. Sitôt introduit dans la grand-salle plaine à craquer, l’étrange créature se mit à sauter de tables en tables, à danser, à amuser les petits par d’adroits tours de passe-passe. Mais ce qui était le plus intéressant pour la clientèle, c’était que Mascotte possédait le jeu de cartes promotionnel. La règle était simple : de temps en temps, la peluche faisait tirer une carte à quelqu’un. Cette personne pouvait alors gagner une réduction, un sandwich spécifique et même un sympathique dans un lieu exotique. Enfin bon, le voyage, même s’il était mis en avant sur les affiches qui annonçait la campagne promotionnelle, personne n’en avait encore vu la couleur. Cette campagne était commune à tous les fastfood de la chaine. Mais d’habitude, celui qui faisait tirer les cartes, c’était un type ordinaire. Ce soir, c’était donc jour de fête !

Enfin pour l’instant… Le responsable de l’établissement n’avait pas idée de qui était réellement Mascotte. Il pensait avoir fait une bonne affaire en le prenant à son service, il s’était trompé.

Soul, serviteur du Roi d’ombre, attendait son heure.

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Owen Reece
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MessageSujet: Re: Terreur au fastfood [Terminé]   Terreur au fastfood [Terminé] Icon_minitimeDim 19 Fév 2012 - 0:13

Dans mon malheur il m’arrive parfois d’avoir un peu de chance. Mais c’est suffisamment rare pour que je le remarque quand ça m’arrive. Hier soir malgré l’heure tardive, j’ai réussi à trouver une place dans l’un des centres hébergement le moins miteux de tout Manhattan. Du coup j’ai eu un repas chaud et un lit que je n’ai pas eu à partager avec divers parasites et autres bestioles. Les gens du centre m’ont même offert un nouveau manteau et quelques vêtements pour remplacer les loques que je portais en arrivant la veille au soir.

Je me dis que cette bonne passe se terminera au matin quand je devrais partir, mais non. Quelques minutes à peine après être de retour dans les rues enneigées, je croise des étudiants qui distribuent des tracts et des tickets publicitaires pour une chaine de fastfood. D’habitude on ne donne pas ce genre de chose à un SDF, mais mes vêtements propres et mon allure soignée semble tromper son monde. Le ticket est une sorte de jeu à gratter et j’ai la surprise de me voir offrir un menu complet gratuit au Fastfood à l’angle de la grande avenue. Il est seulement 9h30 mais le repas d’hier soir était frugal et je n’ai pas encore mangé depuis.

Du coup, mon ticket en poche je me dirige d’un bon pas vers le fastfood et mon menu gratuit. J’ai quand même bien lu les conditions de ventes inscrites en tout petit au dos du ticket. Aucune obligation d’achat, seulement la date de validité qui s’arrête ce soir à minuit. Les rues sont bondées et la neige n’arrange rien, aussi je mets une bonne demi-heure avant d’arriver devant le fastfood. Vu la queue qui s’étend presque jusque dehors, je ne dois pas être le seul à avoir reçu des tickets promotionnels. Mais j’ai l’habitude de faire la queue, de plus j’ai faim et je n’ai pas assez d’argent pour aller ailleurs.

A peine entré dans le restaurant, je comprends mieux pourquoi il y a autant de monde. Outre les promotions et autres offres spéciales exceptionnelles, le fastfood a engagé le plus étonnant des animateurs. Une sorte de peluche aux couleurs du fastfood court de tables en tables, distribuant des tickets promotionnels, faisant des cabrioles et des acrobaties et amusant les enfants. Tandis que j’avance dans la queue je ne peux m’empêcher de regarder la marionnette comme la majorité des autres clients. Pourtant quelque chose me dérange dans cette peluche virevoltante. Elle bouge trop vite et trop bien pour être une simple marionnette, elle doit être contrôlée par un mutant !

Qu’un fastfood fasse sa promotion en utilisant les dons d’un mutant me sidère. Alors que certains n’hésitent pas à crucifier les nôtres en plein Central Park, ici tout semble possible. Mais à voir les visages de la majorité des clients, je comprends bien vite qu’ils ne réalisent pas encore. Pour eux, c’est une marionnette télécommandée, un gadget technologique. Et pourquoi pas ? Après tout, les progrès de la science ont étés phénoménaux pendant mon incarcération. Mais plus je regarde cette peluche, moins je crois à mon propre mensonge.

Trop occupé à regarder le spectacle, je ne vois même pas que c’est à mon tour.

"Bonjour monsieur, bienvenue. vous désirez ?

Je présente le ticket et commande.
"Bonjour mademoiselle, je vais prendre un menu avec un double cheeseburger accompagné de frites une brique de lait comme boisson et un café."

La jeune femme vérifie le ticket et pose ma commande sur un plateau.

"Voila monsieur, ce sera tout ?"

Perdu dans mes pensées et dans la contemplation de la peluche je réponds un peu vite.

"Heu oui désolé..."

"Ce n'est rien monsieur. vous n'êtes pas le premier. Je ne sais pas où le patron à déniché cette mascotte, mais elle est cent fois mieux que le type qu'on avait avant."

Mon plateau rempli, je me dirige vers une table libre dans un coin et m’assois seul. J’attaque mon repas tout en continuant de regarder l’étrange animation passer de tables en tables tout en amusant la galerie. Si c’est effectivement l’œuvre d’un mutant, j’espère que personne ne s’en apercevra et ne criera au scandale…
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MessageSujet: Re: Terreur au fastfood [Terminé]   Terreur au fastfood [Terminé] Icon_minitimeDim 19 Fév 2012 - 10:26

Etrange démarche pour le spectre vengeur que de revêtir les traits d’une mascotte publicitaire et surtout d’en accepter le rôle. S’il s’en était tenu à ses habitudes, il aurait porté son choix sur un autre corps d’emprunt, ö combien plus robuste et effrayant ; il aurait débarqué dans le restaurant et débuter son carnage sans se poser plus de question. Mais c’était justement cela qu’il voulait éviter. Cette logique basique de l’agression systématique était l’évidente raison de ses difficultés de communication. Sa nature et ses façons avaient profondément altérés ses repaires sociaux. On pouvait dire qu’il était complètement perdu dans la société. Il avait cru un bon moment que l’observation suffirait à combler cette lacune. Mais non. Ses récents échecs le prouvaient. Alors, il essayait une autre approche. Bien sûr, il finirait par passer à l’acte ; bien sûr, il se livrerait à un bain de sang qu’il espérait mémorable. Mais avant cela, il était Mascotte, animateur de fastfood. C’était pour lui une expérience et il s’efforçait d’en profiter autant que faire se peut.

Il les haïssait tous, les jeunes, les vieux, les femmes, les hommes, les gros, les maigres, les moches, les beaux, tous. Soul exécrait les êtres vivants, tout simplement. Mais cette rancune viscérale, il s’était fait violence pour la mettre de côté, au moins en partie. Faire simplement illusion était insuffisant. Il devait vraiment se mettre dans la peau de son personnage, essayer de penser comme lui.


* Je suis Mascotte, j’ai besoin de ce travail. J’aime les gens et je dois les amuser, * se disait-il en boucle.

Et, à sa propre surprise, jouer le jeu fut moins difficile qu’il ne l’aurait cru au départ. Il retrouvait dans ce rôle la logique qui avait été la sienne quand, autrefois, il était encore Pinocchio, compagnon du défunt et bienveillant Bachir. Ces souvenirs lui paraissaient si lointains…

Mais assez d’introspection comme cela. Mascotte exécutait donc son travail avec un enthousiasme qui, à défaut d’être vraiment sincère, était au moins apparent.

Son corps de peluche, ampli de mousse, lui conférait une étrange agilité. Bon nombre de ses gestes auraient été rendu impossible s’il avait eu un squelette. Les matières synthétiques qui le composaient lui transmettaient des sensations assez « chaudes », comprenez par la vivantes, mais pas aussi autan tique que ne l’aurait fait par exemple du bois naturel. Soul s’en contentait. Il exécutait, avec une vigueur totalement inépuisable, sauts, mouvements de danses et cabrioles en tous genres. Il lui arrivait de trébucher, de tomber, mais cela ne le rendait que plus drôle et il ne risquait en aucun cas de se faire mal. Il se sentait un peu entravé par ce qu’on lui avait demandé d’enfiler. Son « tee-shirt » était très rigide et son chapeau n’arrêtait pas de tomber. D’ailleurs, il aurait volontiers abandonné ce dernier mais le responsable, depuis le comptoir, le rappela à l’ordre d’un geste. Alors tant pis, il devait faire avec.

Ce à quoi Soul faisait le plus attention, c’était aux réactions des gens qui l’entouraient. Elles étaient d’une grande diversité. Tout d’abord, il y avait les enfants. Chez ce jeune public, Mascotte faisait un malheur. Il était en permanence poursuivit par cinq ou six bambins qui cherchaient à l’attraper et qui réclamaient sans cesse des tours de magie. Près de la moitié des efforts de Mascotte s’adressa à ces petites personnes car elles étaient les plus réceptives. Il peinait à comprendre l’émerveillement qui brillait dans ces yeux juvéniles. Qui avait-il de si drôle, au fond, à voir une peluche faire l’acrobate et le prestidigitateur ? A cause des enfants, il eut vite l’impression d’être une créature fantastique.

Mais là encore, Mascotte fut rappelé à l’ordre. S’occuper des enfants, c’était bien, mais s’occuper des clients, c’était mieux, en tout cas aux yeux du responsable. Vis-à-vis de la peluche vivante, les réactions des personnes plus âgées étaient plus modérées. Il suscitait surtout de la curiosité en fait, de la curiosité et de l’intérêt. N’oublions pas que Mascotte était porteur du jeu de cartes promotionnels et qu’il pouvait, et qu’il devait, s’en servir régulièrement. Bref, à de rares exceptions, les adultes étaient plus ennuyeux. Certains allaient même jusqu’à l’ignorer ou, pire, à être dérangé par sa présence. D’autres semblaient intimidés. Soul vit chez quelques personnes le désir de jouer mais la peur de le faire. Le poids des conventions sociales était palpable.

Un salto, une glissade et voilà Mascotte sur la table d’un vieil homme. Celui-ci était seul et il avait devant lui un gros menu. La peluche se baissa et récupéra son chapeau en carton qui, encore une fois, était tombé de sa grosse tête. Avant de le remettre, il le tourna entre ses mains en se demandant comment il pouvait mieux le fixer. Il ne trouva pas et s’en coiffa donc puis, tout en observant l’homme face à lui de son regard vide, ses yeux n’étant que de grosses billes, il lui tendit en éventail le jeu de cartes, l’invitant à en tirer une. Déjà, derrière lui, son escorte de bambins arrivaient surexcitée.

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MessageSujet: Re: Terreur au fastfood [Terminé]   Terreur au fastfood [Terminé] Icon_minitimeDim 19 Fév 2012 - 14:36

Les pitreries de la peluche animée m’occupent un instant, mais bien vite mon estomac se rappelle à mon bon souvenir. Aussi j’attaque immédiatement mon double cheeseburger avec appétit. Je ne comprends pas vraiment ce que les jeunes trouvent à ces sandwichs à la viande, mais pour l’instant je me régale. Je ne fréquente pas assez souvent les fastfoods pour pouvoir comparer, mais celui-ci semble plutôt bon. J’utilise la boite ouverte pour y verser mes frites et les arroser généreusement de mayonnaise avant de les avaler entre deux bouchées de cheeseburger. A vouloir manger trop vite, je manque de m’étrangler. La brique de lait, bien que petite, m’aide à faire passer le tout.

Je viens à peine de terminer mon sandwich quant apparait, debout sur ma table, la fameuse peluche animée dont j’avais presque réussi à oublier la présence, trop occupé à me remplir la panse. Il est monté en sautant depuis la banquette d’en face, et fait quelques cabrioles devant moi. Je ne dois pas être un bon public, vu que ses pitreries n’arrivent même pas à m’arracher un début de sourire. Tandis qu’il me tend un éventail de tickets promotionnels à gratter, je vois du coin de l’œil quelques enfants accourir à sa suite.

Dire que la peluche m’intrigue serait un doux euphémisme. Alors tandis que je tends la main vers les tickets je cède à ma curiosité et utilise mon sens moléculaire. S’il est une facette de mon pouvoir que je ne crains pas d’utiliser c’est bien celle-ci. Jamais personne n’a été capable de sentir quand j’utilisais ce sens particulier, et je doute qu’il y ait quoi que ce soit à détecter. Autant essayer de sentir quelqu’un utiliser son sens de l’ouïe ou de l’odorat. C’est donc sans crainte que je tends mon sens moléculaire autour de moi, et plus particulièrement vers la peluche.

Comme je m’y attendais, je ne sens aucun mécanisme à l’intérieur. Elle est composée à 99% de Polyéthylène téréphtalate pour son enveloppe, la bourre synthétique ainsi que pour les fils de couture et même le plastique de ses yeux et de sa truffe. Pas étonnant vu que c’est la matière plastique la plus utilisée dans le monde. Encore une peluche fabriquée en chine, probablement. Mais le plus important c’est que cela confirme bien que cette marionnette ne peut être animée que par un mutant. Mon pouvoir ne me permet pas de sentir comment il parvient à manipuler ce jouet, ni même où il se trouve, mais ce n’est pas le plus important. L’examen ne m’a pris qu’une fraction de secondes, aussi c’est sans hésiter que je tends la main vers les tickets que me tend la mascotte.

Je choisis un ticket situé à l’extrême gauche et le tire avant de le poser devant moi. Au lieu de le gratter immédiatement, je souris à la peluche avant de lui parler.

« Merci l’ami. Qui sait j’aurais peut-être la chance de gagner un autre repas gratuit. »

Autant parler avec un automate ne m’aurait même pas effleuré l’esprit, autant maintenant que je suis sûr que c’est l’œuvre d’un mutant je n’y vois pas d’inconvénient.

« Voilà une façon originale d’utiliser vos talents. J’espère que vous êtes rémunéré à hauteur de votre succès. D’ailleurs voilà votre fan club qui arrive. » Lui dis-je en jetant un coup d’œil aux enfants qui arrivent à ma table.

Je pousse légèrement mon plateau hors de portée de la horde en culottes courtes avant de vite finir mes frites. J’empoche également le ticket sans l’avoir gratté et ramasse le jeton pour la machine à café avant de me lever, laissant la pauvre peluche entourée de ses admirateurs hystériques. Je me dirige d’un pas tranquille vers la machine à café sans me douter de la véritable nature de cet adorable jouet…


[HRP: si tu souhaite choisir le résultat du ticket que j'ai tiré, dit le moi. Même si je ne sais pas si j'aurais l'occasion de le gratter ensuite...]
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Soul
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MessageSujet: Re: Terreur au fastfood [Terminé]   Terreur au fastfood [Terminé] Icon_minitimeDim 19 Fév 2012 - 19:03

D’un petit geste vif, Mascotte referma l’éventail de tickets. Dans un même temps, il suivit du regard cet homme âgé qui prenait la direction de la machine à café. En mettant de côté les enfants qui ne cessaient de le solliciter, combien de clients lui avaient-ils dit merci ? Il pouvait les compter Sur ses doigts, sachant qu’il n’en avait que quatre par main. Et parmi ces rares clients, combien lui avaient-ils adressé plus qu’un ou deux mots ? Personne, sauf ce vieil homme. Soul en était-il heureux ? Non, bien évidement. Il constatait juste avec toute la froideur de son esprit. D’ailleurs, pouvait-il encore être heureux ? En voilà une bonne question. La joie, c’était plus que du plaisir pulsionnel, souvent sadique. La joie, c’était plus profond, c’était un sentiment de plénitude. Or Soul était un être incomplet, déchiré, ressentant perpétuellement un grand vide en lui. Il se dit néanmoins que Mascotte, celui dont il avait endossé le rôle, aurait apprécié.

Cela faisait plus d’une heure, maintenant, qu’il animait le restaurant. Et son activité se révélait tout de même assez ingrate. Il arrivait à présent à comprendre le jeune homme auquel avait parlé Migraine, ce gars à qui il avait prit sa place. Comprendre… c’était là tout l’enjeu de sa manœuvre. Fallait-il donc en conclure que son objectif du moment était attient ? Peut-être.

Tout d’un coup, Mascotte se rendit compte qu’il était resté planté sur place, perché sur la table. Ho, cela ne faisait que quelques secondes mais puisqu’il bougeait tout le temps, on l’avait déjà remarqué. Il exécuta aussitôt quelques gestes rigolos pour satisfaire les enfants impatients. L’un d’eux se fit appeler par sa mère qui était en train de partir. Le gosse, capricieux, protestait. Il voulait rester avec la peluche ou, mieux, l’emporter. Ne lui en déplaise, il allait devoir y renoncer. Néanmoins, Mascotte, autant pour avoir la paix un petit moment que pour aider la maman du bambin, prit son chapeau en carton et le jeta en direction de la mère qui attendait à deux pas de la porte du fastfood. L’effet escompté ne tarda pas à se réaliser : le fameux enfant, mais aussi tous les autres, se précipitèrent pour récupérer le convoité chapeau. Soul se fit alors cette réflexion :


* On dirait des chiens courant après une balle. *

Profitant de l’occasion, la peluche gagna la machine à café où était en train de se servir le vieil homme. Il s’immobilisa à côté de celui-ci. Etant maintenant au sol, il lui arrivait à peine jusqu’au genoux. Il leva donc vers lui sa grosse tête mignonne.

-L’argent m’importe peu, dit-il, plutôt bas. Je n’en ai pas vraiment l’usage.

Sa bouche n’étant pas articulée resta donc parfaitement immobile. La voix semblait sortir de lui. Elle était plutôt froide et inquiétante. Dédoublée, elle faisait un peu penser aux voix des spectres et autres créatures désincarnées dans les films. Elle était en fait si peu humaine qu’elle ne permettait pas de déduire l’âge ou même le sexe de celui qui la possédait. Le ton employé était également difficile à déchiffrer. Il suggérait vaguement une forme d’intérêt mais c’était bien tout.

-Vous m’avez vu à l’œuvre. Etais-je convainquant dans ma prestation ?

Obtenir des avis, c’était en quelque sorte l’achèvement de son expérience. Il pensait au départ ne demander qu’au responsable, puisque celui-ci n’avait pas arrêté de le surveiller, mais après avoir croisé ce vieil homme, il s’était dit pourquoi pas lui-aussi.

HRP : le ticket permet d’obtenir l’un des nouveaux sandwichs. C’est moins intéressant qu’un menu intégral mais c’est déjà ça^^
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Owen Reece
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MessageSujet: Re: Terreur au fastfood [Terminé]   Terreur au fastfood [Terminé] Icon_minitimeDim 19 Fév 2012 - 22:44

J’arrive à la machine à café et lit les instructions afin de ne pas faire n’importe quoi. Je n’ai pas vraiment l’habitude de ces engins là et je ne voudrais pas perdre ce café gratuit. Tout à mon examen je remarque à peine la mascotte qui se dirige vers moi après avoir lancé son chapeau dans la direction opposée afin de se débarrasser des enfants qui la suivent d’un peu trop près. Lorsque la peluche arrive à mon niveau je viens d’introduire mon jeton, de mettre un gobelet en place et je choisis mon café.

-L’argent m’importe peu, dit-il, plutôt bas. Je n’en ai pas vraiment l’usage.

La voix qui semble sortie d’outre-tombe me fait vivement tourner la tête vers sa source. Je me retrouve à fixer la peluche qui se trouve debout à côté de moi. Mon esprit arrive difficilement à concevoir que non seulement que cette chose ait pu parler, mais surtout qu’elle ait pu le faire avec cette voix aussi effrayante qu’étrange. Mon étonnement doit être facilement visible sur mon visage, mais la confirmation de la source de cette voix ne fait plus de doutes quant la mascotte parle à nouveau.

-Vous m’avez vu à l’œuvre. Étais-je convainquant dans ma prestation ?

Bon sang. Même si cette peluche ne peut bouger les lèvres, cette voix désincarnée, froide et spectrale vient pourtant bien d’elle. J’ai encore un instant de flottement pendant lequel je suis incapable de répondre. Puis je reprends le dessus et parviens à articuler.

« Pas besoin d’argent ? Mais tout le monde en a besoin, sinon pourquoi faire ce travail ? Par contre votre prestation était très convaincante. Les enfants surtout vous ont apprécié. Je ne doute pas qu’ils traineront leurs parents ici la prochaine fois en espérant vous revoir. »

La sonnerie de la machine à café me tire de ma conversation, et je prends mon gobelet avant de rejoindre ma place sous le regard de la peluche. En passant je me permets de lui adresser encore quelques mots.

« Par contre si vous voulez un conseil, continuez à ne pas parler pendant votre numéro, ou alors changez de voix, celle-ci est trop effrayante pour votre public. »

Je m’assois à ma table et pose mon gobelet ainsi que mon ticket promotionnel devant moi. Je bois une bonne gorgée de café brulant avant de gratter le ticket. Bon pour un sandwich de la nouvelle gamme ! Ce n’est pas un menu, mais c’est toujours mieux que rien. Je range à nouveau le ticket dans mon manteau avant de continuer à siroter mon café. Je prendrai certainement ce sandwich gratuit à emporter, je n’ai plus très faim pour le moment, mais ce ne sera pas le cas ce soir. Et un sandwich même froid vaut mieux que rien du tout.

Pourtant mes réflexions sont autre part que dans la rue et dans les questions de survie que je me pose quotidiennement. Cette mascotte m’intrigue de plus en plus. Non seulement elle bouge, mais en plus elle parle. Et sa voix n’a rien d’enfantin ou de drôle. C’est une voix effrayante plus adaptée à un monstre de film d’horreur qu’a une peluche pour enfants. Qui est le mutant qui tire les ficelles de cette marionnette, et où se trouve-t-il ? A moins qu’il ne soit dans la peluche, ou que sa mutation l’ait transformé en cette chose étrange. Non, ce serait trop bizarre. Et pourquoi m’a-t-il dit que l’argent importait peu alors que la qualité de sa prestation semblait l’intéresser ? Trop de questions tournent dans ma tête tandis que je bois mon café par petites gorgées afin de réchauffer mon corps avant de devoir repartir dans le froid hivernal des rues de New-York…



[HRP: Je vais être absent toute la semaine prochaine. Alors prends ton temps pour répondre, je ne reviens que dimanche prochain...]

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MessageSujet: Re: Terreur au fastfood [Terminé]   Terreur au fastfood [Terminé] Icon_minitimeLun 20 Fév 2012 - 10:53

Mascotte nota la surprise du vieil homme, ainsi que la remarque sur sa voix. La consigne du responsable l’interdisant de parler paraissait pleinement justifiée. Cette voix trop inhumaine était un obstacle non négligeable à l’intégration. Etait-il possible d’y faire quelque chose ? Soul allait sérieusement se pencher sur la question. Il devait parfaire ses déguisements. Il écouta aussi avec grande attention le reste des paroles de son interlocuteur du moment. Il s’était visiblement plutôt bien débrouillé dans son rôle, il avait fait illusion, c’était un bon point. Ses talents d’acteurs n’avaient pas totalement disparu depuis son allégeance au Roi d’Ombre, et tout ce que cela avait impliqué.

Mais plus que tout le reste, ce fut le sujet de l’argent qui l’interpella. Une évidence venait de naitre en lui. Il en resta planté sur place, là, à côté de la machine à café. Le vieil homme venait de le laisser seul. Il se mit à penser à haute voix, oubliant presque où il se trouvait et ce qu’il était sensé y faire.


-Mais bien sûr… comment puis-je avoir la notion de la valeur des choses si je reste hors du système ? Je dois aller plus loin, oui plus loin que de simples petits rôles éphémères. Il faut que je m’invente une identité sociale complète et que je m’y tienne. Oui, oui c’est ça ! Il m’aidera…

Il, c’état le Violoniste, son allié distant qui savait se jouer de la société avec une rare habilité. Soul avait bien l’intention de lui exposer son plan dans les plus brefs délais. Il mettrait tout à l’œuvre pour y parvenir, pensant avoir trouvé là l’une des clés de son futur succès.

-Hé ! Mascotte, qu’est-ce que tu fabriques, là ?

La voix sévère du responsable ramena le spectre au moment présent. Il se rendit compte que plusieurs clients à proximités l’avaient entendu et le fixaient, le regard partagé entre curiosité et inquiétude. Le responsable était là, aussi, tenant dans ses mains son chapeau en carton quelque peu martyrisé par les bons soins des enfants surexcités.

-De un, tu gardes ça sur ta tête et, de deux, tu la boucle en public. T’as déjà oublié ? reprit le responsable en plaçant sans ménagement le chapeau sur la tête de la peluche.

Mascotte observa quelques secondes de silences tout en considérant de ses yeux figés son patron.


-Comment étais-je ? demanda-t-il simplement.

La question désarçonna un peu le responsable. Il s’attendait plutôt à de plates excuses. De plus, il était en réalité très satisfait de la prestation de son nouvel employé et il voulait le garder. Il ne pouvait donc pas le traiter trop mal, de peur qu’il s’en aille. Ceci dit, personne n’était irremplaçable non plus. Il coupa la poire en deux.


-Pas mal mais là tu merdes. Allez, reprends-toi.

Voilà Soul satisfait. Il avait la nette impression d’être entré dans ce qu’il appelait le système sous les traits de Mascotte, animateur de fastfood. Le test était concluant. Mais il était grand temps d’y mettre un terme. Soul pouvait se créer bien mieux et bien plus pratique que cet insipide Mascotte. Il allait ressortir du système pour mieux y rentrer.

-J’ai besoin d’une pose, affirma Soul, presque avec autorité.
-Non, attend Mascotte, on va pas pouvoir fonctionner comme ça !

Sans prendre en compte ce que lui disait l’homme, ignorant aussi les enfants qui revenaient à lui, Soul se dirigea dans l’arrière-salle. Il fut très vite talonné par le responsable qui commençait à être furieux et à crier.

-Non mais ça va pas, tu t’prends pour qui ? Tu crois que tu peux prendre une pose, comme ça ? Y’a des règles ici, tu les respectes ou tu te casses !

La peluche, maintenant loin des regards de la clientèle, chercha le sac à dos dans lequel elle était arrivée. Migraine, en partant, l’avait laissé dans un coin. Une employée l’avait déplacée ailleurs, là où tout le personnel mettait ses affaires. Personne n’avait eu l’idée de regarder dans le sac et c’était regrettable car il contenait amplement de quoi éveiller des soupçons. Soul mit enfin la main dessus.

-Dis, tu m’écoutes ? Non mais de toute façon, t’as déjà dépassé les bornes. Tu l’as ta pose et elle va même être très longe ! Prends tes affaires et barre-toi !
-N’ai crainte, petit chef, il ne pouvait en être autrement. Mais avant, j’ai une dernière chose à accomplir.

La peluche ouvrit le sec et plongea les mains dedans, il en sortit une paire de longs poignards. Voilà qui refroidit net les ardeurs du responsable.

-Tu n’as pas idée de qui je suis réellement et je ne vais pas prendre la peine de te l’expliquer. Je tiens jute à te remercier pour l’aide précieuse que tu m’as apporté sans le savoir.

Sur ce, Soul se jeta sur l’homme, armé de ses lames. On entendit ce dernier hurler jusque dans la grand-salle, ce qui jeta dans le restaurent un soudain et très lourd silence. La diabolique peluche regarda sa première victime de la journée. Egorgé, le responsable gisait maintenant au sol en se vidant de son sang. Ce n’était que le début et il s’agissait, pour la beauté du spectacle, de ne pas perdre de temps. Soul se demanda un instant s’il allait garder son costume publicitaire mais il était trop raide, trop dérangeant. Il l’arracha donc et le remplaça par une petite ceinture trouvée dans le sac. Il y fixa les deux poignards. Enfin, il sortit du sac à dos le lance-flammes artisanal bricolé par Migraine. Le voilà fin prêt. Non, pas tout à fait. Avec un petit ricanement, il récupéra son chapeau en carton et le plaça soigneusement sur sa tête. Maintenant, il était prêt.

Son irruption dans la salle principale fut devancée par plusieurs cris de terreurs. Deux jeunes employées venaient de voir le meurtre et le meurtrier. Sans y prendre garde, Soul s’avança, le lance-flammes en mains. Il peinait un peu à le déplacer, il manquait cruellement de force avec ce corps de mousse. Mais il allait se débrouiller. Il se percha sur le comptoir. Tous les regards étaient fixés sur lui. L’activité du restant s’était figée. L’instant avait quelque chose de terrible : le calme avant la tempête.


-J’ai passé un instructif moment en votre compagnie. Du fond du cœur que je n’ai plus, merci. Hélas, avec ce lance-flammes, je risque de jeter un froid entre nous. Quel savoureux paradoxe, ne trouvez-vous pas ? Sachez qu’on me nomme Soul. Sachez aussi que vous avez le droit d’essayer de survivre ou même de me détruire. C’est les règles du jeu. Maintenant… jouons.

Tel fut le discours de Soul. Il l’espérait un peu moins caricatural que ce qu’il avait l’habitude de pondre. En attendant, il actionna son arme. Le jet de feu, long de plusieurs mètres, faucha plusieurs âmes sur le coup. La panique éclata dans la salle. Oui, le jeu avait bel et bien débuté.
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MessageSujet: Re: Terreur au fastfood [Terminé]   Terreur au fastfood [Terminé] Icon_minitimeDim 26 Fév 2012 - 20:31

Assis à ma table avec mon gobelet de café brulant dans les mains, la vie semblait un peu moins dure qu’il y a quelques heures à peine. Comme quoi un minimum de confort et un repas chaud peuvent grandement remonter le moral. Debout près de la machine à café je remarque à peine la peluche qui semble parler toute seule. Ses paroles parviennent toute fois à mes oreilles et attirent mon attention, non pour leur signification, mais à cause de l’étrange voix de ce petit personnage.

-Mais bien sûr… comment puis-je avoir la notion de la valeur des choses si je reste hors du système ? Je dois aller plus loin, oui plus loin que de simples petits rôles éphémères. Il faut que je m’invente une identité sociale complète et que je m’y tienne. Oui, oui c’est ça ! Il m’aidera…

Je n’ai aucune idée de ce qu’il raconte, mais je ressens le malaise de certains des clients qui comme moi ont entendu parler la mascotte qui amusait tout le monde un instant plus tôt. Le contraste entre son apparence et sa voix la rend encore plus étrange et dérangeante. C’est alors qu’intervient un employé du fastfood qui semble être le gérant ou un responsable quelconque. Il semble s’entretenir avec la peluche, mais d’une voix plus basse que je ne peux entendre depuis ma place. Puis la mascotte se dirige vers le fond du restaurant et franchit une porte réservée au personnel suivie par le gérant qui semble un peu remonté.

Tandis que je finis mon café j’entends la voix du gérant malgré la distance qui nous sépare. Il semble furieux et il crie après la mascotte.
-Non mais ça va pas, tu t’prends pour qui ? Tu crois que tu peux prendre une pose, comme ça ? Y’a des règles ici, tu les respectes ou tu te casses !

La suite est étouffée par la porte qui se referme la peluche et le gérant. Décidément ce petit personnage est plus étrange qu’il n’y parait, même si cela semble difficile pour une peluche qui bouge toute seule et qui parle d’une voix sortie tout droit d’un film d’horreur. Mon café fini, je suis bien décidé à aller chercher mon sandwich gratuit, mais la queue encore très importante me fait hésiter un moment. Jusqu’à…

Un étrange cri se fait entendre depuis l’arrière salle, suivi d’un gargouillis et d’un silence tout aussi inquiétant. Le silence s’est d’ailleurs propagé à toute la salle où plus personne ne parle ni ne mâche sa dernière bouchée. Tout semble suspendu, comme figé dans le temps, si ce n’est la douce musique d’ambiance qui poursuit comme si de rien n’était. Après peut être une ou deux minutes qui ont semblé durer une heure, deux employés déboulent dans la salle en courant, visiblement terrorisés. L’un deux chute même brutalement au col avant de se relever tout en essayant de courir en même temps. Leurs propos semblent incohérents et décousus, mais la terreur qu’ils contiennent semble se communiquer à toute la salle comme un feu de broussailles en plein été.

« …Il…il l’à tué…. »

« …La peluche….. l’à tué…. »


Je crains de comprendre de travers tandis que les deux employés se dirigent en courant vers la sortie. Les clients, comme moi-même, sont trop abasourdis pour comprendre et réagir. Quand tout à coup la mascotte, toujours vêtue de son chapeau publicitaire fait son apparition sur le comptoir. Son visage semble inchangé malgré une impression palpable de malveillance et de haine. La peluche porte une sorte de ceinture d’où pendent deux poignards ensanglantés. Mais ce qui effraye encore plus, c’est l’étrange engin composé de deux bombes aérosols et d’une sorte de briquet chalumeau à l’avant.

-J’ai passé un instructif moment en votre compagnie. Du fond du cœur que je n’ai plus, merci. Hélas, avec ce lance-flammes, je risque de jeter un froid entre nous. Quel savoureux paradoxe, ne trouvez-vous pas ? Sachez qu’on me nomme Soul. Sachez aussi que vous avez le droit d’essayer de survivre ou même de me détruire. C’est les règles du jeu. Maintenant… jouons.

Le bricolage qu’il tient entre ses pattes de mousse ressemble à une sorte de jouet jusqu’à ce qu’il l’utilise et qu’un jet de flammes liquide ne se répande sur les personnes qui faisaient la queue un instant plus tôt. Cinq d’entre elles reçoivent immédiatement un jet de flammes collantes qui met le feu à leurs vêtements et à leurs cheveux. C’est comme si l’hypnose collective qui figeait tout le monde sur place venait de disparaitre. Tout le monde se met à hurler et à courir dans tous les sens. Je me plaque contre la vitre derrière mon siège pour éviter d’être piétiné et renversé dans la cohue. Pendant ce temps, les personnes touchées par le lance flamme se roulent par terre pour tenter d’éteindre le feu qui les consume.

Instinctivement mon sens moléculaire s’active et je perçois mon environnement sous un angle différent. Les aérosols qui composent le lance flamme improvisé de la peluche contiennent une huile industrielle collante qui doit servir normalement à graisser des chaines ou d’autres engins similaires. Une fois enflammée par le briquet l’huile devient presque impossible à éteindre et adhère comme du napalm. Je n’ai pas le temps de réfléchir, il me faut neutraliser cette arme immédiatement sans qu’il sache d’où cela vient.
J’étends mon pouvoir aux deux bonbonnes d’huile en aérosol, dont j’épaissis le contenu en modifiant simplement les liaisons moléculaires. En augmentant très fortement la longueur des chaines moléculaires composant cette huile, elle devient trop épaisse pour pouvoir sortir du lance-flammes. Impossible pour la peluche de s’apercevoir de quoi que ce soit, ni le poids, ni l’apparence de son engin de mort n’ayant changé. Mais à son prochain essai son appareil ne fonctionnera plus et il pourra maudire qui il veut mais pas moi…

Pendant les quelques secondes que m’ont pris cette légère manipulation moléculaire, une seule des cinq victimes a réussi à éteindre les flammes qui le brulaient. Les autres continuent de se rouler par terre, sauf une qui a cessé de bouger tandis que le feu lui a déjà brulé presque tout le visage. Je crains d’utiliser mon pouvoir pour les aider, cela risquant d’être soit trop visible si les flammes s’arrêtaient toutes seules, soit trop dangereux si j’essayais de réduire le taux d’oxygène pour les étouffer.

La solution ne vint pas de mon pouvoir. Juste à côté de moi, à seulement un mètre, se trouve l’alarme incendie. Je tends le bras et abaisse d’un coup sec le levier rouge. Une sirène stridente retentit aussitôt tandis que des gicleurs dissimulés dans le faux plafond arrosent la salle et les cuisines sous un déluge d’eau. La peluche se tient toujours sur le comptoir menaçant les gens qui n’ont pas encore fuit avec son lance-flamme devenu inutile. Je suis pris d’un éclat de folie tandis que je l’interpelle.

« Bon sang !!! Qu’es ce qui te prend ?? Tu es devenu fou ou quoi ?? »

J’ignore si c’est du courage ou de la folie que d’avoir attiré l’attention de cette chose terrifiante sur moi. Sans nul doute de la folie, je n’ai jamais été particulièrement courageux. Pourtant j’espère intérieurement qu’un maximum de personnes parviendra à fuir les lieux… Et que moi aussi…
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MessageSujet: Re: Terreur au fastfood [Terminé]   Terreur au fastfood [Terminé] Icon_minitimeLun 27 Fév 2012 - 14:55

Soul accueillit plutôt bien le fait qu’on cherche à l’empêcher de tuer. Il considérait cette entrave comme logique bien que, d’après son expérience, il avait constaté que la majorité des humains essayaient avant tout de se sauver eux-mêmes avant de sauver les autres. C’était ce qu’on appelait l’individualisme. Quoi qu’il en soit, il avait déjà atteint son but : il avait répandu le chaos dans le fastfood. Après, qu’il élimine deux, cinq, dix personnes, cela ne changeait au final pas grand-chose. Ce ne serait tout au plus qu’un nombre au cœur d’une couverture médiatique relativement similaire. Après, bien sûr, si l’ignoble spectre avait eu la possibilité d’orchestrer un massacre d’ampleur, s’il avait été en mesure de faire prendre à cet événement une envergure autrement plus grande, il aurait absolument cherché à le faire. Mais, lucide, il savait bien qu’il n’en avait pas les moyens. Avec ces explications, on peut donc comprendre pourquoi le monstre accordait désormais si peu d’attention à ce qu’il faisait. Et son détachement se vit clairement. Il préférait observer.

De l’eau s’était mise à tomber du plafond, éteignant le feu à peine apparu. Soul chercha à actionner encore une fois son lance-flammes artisanal, mais rien ne se passa. Un peu surpris, il abaissa son regard figé sur l’engin confectionné par Migraine. Les bombonnes étaient-elles vides, déjà ? Entre ses pattes de mousse, il secoua l’arme. Visiblement non. Quelque chose s’était-il cassé ? Inutile de préciser que l’être désincarné n’avait pas la moindre notion de bricolage. Tout ce qu’il pouvait constater, c’était qu’il ne voyait rien de curieux. Bon, tant pis. S’il avait eu plus de force, il aurait jeté l’objet sur quelqu’un. Là, il préféra le déposer à côté de lui, sur le comptoir. Ceci fait, il dégaina ses poignards. Plus légers, eux ils pouvaient les lancer, ce qu’il fit. La première lame perfora le cou d’une malheureuse. Celle-ci tituba puis s’effondra. Sa blessure se mit immédiatement à saigner abondamment. La pauvre était condamnée. La seconde lame termina sa course contre le mur. Elle ricocha puis tomba parterre.

Dans un concert de hurlements, dans une totale désorganisation, la clientèle et le personnel du fastfood cherchaient à fuir les lieux. La panique causa presque autant de dégât que Soul lui-même. On se bousculait, on tombait, on se piétinait, on se donnait même des coups pour passer en premier. Finalement, le seul individu qui semblait ne pas se joindre à l’appel du chaos, c’était ce fameux vieux type. Ce dernier s’était d’ailleurs adressé à la peluche. Soul, peu pressé de répondre, avait attendu de lancer ses poignards avant de tourner la tête vers son interlocuteur.


-Moi ? Fou ? Je ne pense pas encore que question mériterait réflexion. Pour commencer, qu’est-ce que la folie au juste ? J’ai l’impression que ce termine est utilisé pour exprimer un grand nombre de choses. En tout cas, je ne le suis pas devenu en l’espace de quelques minutes.

Soul répondait comme s’il était disposé à débuter un débat philosophique. Evidement, vu la situation, cette optique avec quelque chose d’inappropriée. La peluche, maintenant trempée, sauta sur le sol et s’approcha de son premier poignard afin de le récupérer. Chemin faisant, il reprit.

-Si par fou vous sous-entendez l’absence de logique, sachez que j’exécute à présent ma véritable occupation, mon métier en quelque sorte, peut-être même ma vocation.

La grande salle se vidait aussi vite que le permettaient les portes et les gens. Bientôt, le vieux serait presque seul avec cette mascotte meurtrière. Tout indiquait que celle-ci n’avait absolument aucune raison de l’épargner. Il tuait visiblement avec un total détachement, une totale indifférence. Non, il ne donnait même pas l’impression d’être un psychopathe excité par le sang. Il était vraiment étrange dans sa façon de faire… si peu humain.
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MessageSujet: Re: Terreur au fastfood [Terminé]   Terreur au fastfood [Terminé] Icon_minitimeLun 27 Fév 2012 - 22:39

Le système anti-incendie avait transformé la salle du restaurant en un véritable déluge. L’eau est froide et pourtant ce n’est pas pour cette raison que je tremble. J’aurais préféré, mais non, c’est la peur qui me tenaille au ventre et qui me fige sur place. La terrifiante vision qui s’offre à moi de cette peluche tueuse me paralyse de terreur. Mes dernières paroles sont sorties sans réfléchir et maintenant je reste muet d’horreur.

La mascotte se tient debout sur le comptoir et semble ne pas faire vraiment attention à ce que je viens de lui dire. Soit elle ne m’a pas entendu, soit elle s’en fiche. Pour l’instant la peluche trafique son lance flammes improvisé pour finalement le déposer à côté d’elle. Mon intervention semble avoir fonctionné, son arme est inutilisable, et les quelques secondes que ce tueur a perdu en essayant de la faire fonctionner ont permis à plusieurs clients de fuir les lieux.

A ma grande stupeur, la peluche tueuse dégaine deux poignards et les lance en direction des deux personnes les plus proches d’elle. La première reçoit l’arme en pleine gorge et s’effondre dans un gargouillis qui me donne la nausée. Le second poignard manque sa cible et va frapper le mur du fond. Désarmée, la mascotte regarde les dernières personnes présentes fuir les lieux en hurlant. Même si son visage de mousse, de tissus et de fils ne semble avoir aucune expression, je sens une profonde satisfaction émaner d’elle devant ce spectacle. Toujours paralysé par la peur, je suis incapable de faire un pas.

La peluche tueuse tourne la tête vers moi, et son regard inexpressif croise le mien. Si j’avais cru être effrayé, ce regard vide et froid me terrifia encore plus. Cette fois ci, la voix qui en sortit ne me parut plus du tout déplacée au vu du carnage.

-Moi ? Fou ? Je ne pense pas encore que question mériterait réflexion. Pour commencer, qu’est-ce que la folie au juste ? J’ai l’impression que ce termine est utilisé pour exprimer un grand nombre de choses. En tout cas, je ne le suis pas devenu en l’espace de quelques minutes.

-Si par fou vous sous-entendez l’absence de logique, sachez que j’exécute à présent ma véritable occupation, mon métier en quelque sorte, peut-être même ma vocation.


La voix désincarnée et spectrale de la peluche donne encore plus de poids à ses paroles. Ce type, cette chose, ce je ne sais quoi avait tout prévu depuis le début ? Les questions se bousculent dans ma tête sur ses véritables motivations, son but. Je n’arrive pas à comprendre et à rationaliser cette horreur, ce carnage. Pendant que je reste figé là, incrédule, la peluche saute à bas du comptoir dans un bruit de chiffons humides avant de se diriger vers sa dernière victime et le poignard qui git à ses côtés. Elle a très vite cessé de bouger quand la mort l’a prise. Je sais avec certitude qu’elle est morte car depuis peu, mon sens moléculaire arrive à analyser son corps, chose que je ne parviens pas à faire avec les tissus vivants.

Le chaos semble diminuer peu à peu au fur et à mesure que les gens parviennent à quitter les lieux.
La peluche avance tranquillement vers son poignard qui doit se trouver à moins de cinq mètres de lui. Tous les clients semblent maintenant avoir quitté les lieux, et je me retrouve seul avec ce monstre en forme de peluche. Je ne peux pas le laisser faire, si personne ne l’arrête, il va tuer d’autres personnes, il va me tuer moi aussi…

Cette constatation me glace d’effroi et me pousse à réagir. Mon pouvoir s’active presque inconsciemment, et je déforme imperceptiblement le sol où repose le poignard, le rendant presque liquide. L’arme s’y enfonce lentement jusqu’à la garde avant que je ne cesse ma concentration, redonnant au sol sa consistance normale. Le poignard se retrouve enfoncé de biais jusqu’à la moitié du manche dans le revêtement plastique du sol, mais aussi dans la dalle de béton juste en dessous. Impossible pour la peluche de le récupérer maintenant.

Cet acte involontaire semble me redonner assez de courage pour interpeler à nouveau le tueur, mais au son de ma voix, il est facile de deviner la peur sous-jacente.

« Votre métier ? Votre vocation ? Alors vous aviez prévu ce carnage depuis le début ? Mais vous êtes qui à la fin, vous êtes quoi ? Et surtout, pourquoi faites-vous ça ??? »

Cette dernière question était sans doute la plus importante. Le pourquoi répondrait sans doute aux premières interrogations que je lui avais posées sur sa soudaine folie. Je dois me calmer, maitriser cette peur qui me tord les tripes et m’empêche de réfléchir ou de fuir. De l’extérieur, je dois sembler foutrement courageux à tenir tête à ce monstre d’à peine 50 cm de haut. Pourtant, il n’en est rien. Si je n’ai pas fuis jusqu’à présent, c’est que mes jambes refusent de bouger…
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MessageSujet: Re: Terreur au fastfood [Terminé]   Terreur au fastfood [Terminé] Icon_minitimeMar 28 Fév 2012 - 14:50

Soul arriva à son premier poignard. Il le trouva comme fondu dans le sol. A nouveau, il fut surpris. Comment diable une telle chose pouvait-elle se produire ? Ses notions de la réalité pouvaient certes être aisément mises en défaut mais quand même pas à ce point. Il se baissa et essaya quand même de le dégager. C’était peine perdue. Après le lance-flammes, c’était sa deuxième arme qu’il ne pouvait plus utiliser. Il ne manqua pas de le constater ni, dans la foulée, de faire le lien avec le premier incident. Il se redressa. Son regard figé parcouru la salle du restaurant. Il n’y avait plus personne… sauf les quelques cadavres et ce vieux bonhomme si particulier. La peluche fit face à ce dernier et le désigna de sa main de mousse.

-C’est vous, n’est-ce pas ? Vous pour le couteau, vous pour le lance-flammes ? C’est forcément vous, car il n’y a plus que vous. Cela fait de vous un mutant je présume.

Le bras de la peluche retomba. Soul avait entendu les questions de l’homme mais, encore une fois, il n’y répondit pas tout de suite. Au lieu de cela, il s’avança vers le vieux et, d’un bond, se retrouva sur sa table. Il se sentait un peu plus lourd car l’eau pénétrait en lui. La sensation était étrange, fraiche, fluide, vraiment curieuse. D’habitude, le spectre incarnait des matières imperméables ou relativement imperméables. Ce jouet était tout le contraire, d’où sa petite curiosité sensorielle. Mais en un instant, il revint au moment présent.

-Cela fait aussi de vous un héros, non ? Combien de vie avez-vous sauvé ? Au moins dix, je dirais. Vous êtes fier, fier de protéger vos semblables ? Est-ce pour vous un devoir que d’agir ainsi ? Ou bien, attendez-vous quelque chose en retour, un merci, de la reconnaissance, de l’argent ? Pourquoi vous faites ce que vous faites ?

Le serviteur du Roi d’Ombre ménagea une petite pose. Il ignorait s’il avait vu juste, si ce vieillard était vraiment un mutant, était vraiment celui qui lui mettait des bâtons dans les roues. Il pouvait juste le supposer et, pour l’instant, cela le lui suffisait. Il n’avait pas pris la peine d’aller chercher son second poignard. Après tout, lui-aussi pouvait se fondre dans le sol. Cela le laissait sans arme. Il ne tuerait personne avec son petit corps de mousse. Néanmoins, il pouvait aisément deviner que son interlocuteur ignorait la nature, donc l’étendu de ses pouvoirs. Soul ne pouvait plus tuer mais l’autre ne le savait pas. Il ne restait au spectre que la peur.

-Voyez, mes questions ressemblent aux votre. Je comprends aussi mal votre façon d’agir que vous la mienne. La raison en est simple : nous n’appartenons pas au même monde, nous ne suivons pas les mêmes règles, les mêmes logiques. Vous vivez, moi pas. Vous êtes éphémère alors que je suis éternel ! Les notions humaines telles que la folie sont pour moi abstraites. Je vous étudie pour vous comprendre.

L’eau qui tombait toujours s’accumulait dans le chapeau en carton de la mascotte. Déséquilibré, il glissa de sa grosse tête. La peluche le rattrapa de sa main et l’observa, pendant à ses doigts. Puis, avec une certaine satisfaction, il froissa le chapeau de fortune dans son poing avant de l’abandonner sur la table.
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MessageSujet: Re: Terreur au fastfood [Terminé]   Terreur au fastfood [Terminé] Icon_minitimeMar 28 Fév 2012 - 20:13

La peluche s’avance d’un pas tranquille vers son arme puis reste un instant à la contempler, enfoncée dans le sol, si proche et pourtant inaccessible. Puis tout aussi lentement il se tourne et tend vers moi son bras de mousse pour me désigner.

-C’est vous, n’est-ce pas ? Vous pour le couteau, vous pour le lance-flammes ? C’est forcément vous, car il n’y a plus que vous. Cela fait de vous un mutant je présume.

Horreur, il m’a percé à jour. Non seulement il a deviné que c’est de ma faute s’il a perdu ses deux armes, mais en plus il suppose que je suis un mutant, et il a raison. Mais en même temps je suppose la même chose de lui. Il doit être aussi un mutant, sinon quelle autre explication. Par contre ce que je ne sais pas c’est qui il est vraiment. Cette peluche qui se trouve devant moi ? Ou quelqu’un d’autre tout près d’ici ou bien plus loin contrôlant à distance cette chose ?

Perdu dans mes réflexions je suis surpris par la rapidité avec laquelle la mascotte parvient à monter sur ma table. Pourtant ses mouvements semblent plus lourds au fur et à mesure que la bourre synthétique absorbe l’eau et ses mouvements s’accompagnent d’un bruit étrange, un peu comme une éponge que l’on ferait tomber par terre. Une fois devant moi, la peluche reprend son discourt, et je suis de nouveau saisi de peur par cette voix si froide et inhumaine.

-Cela fait aussi de vous un héros, non ? Combien de vie avez-vous sauvé ? Au moins dix, je dirais. Vous êtes fier, fier de protéger vos semblables ? Est-ce pour vous un devoir que d’agir ainsi ? Ou bien, attendez-vous quelque chose en retour, un merci, de la reconnaissance, de l’argent ? Pourquoi vous faites ce que vous faites ?

Je reste sans voix face à ce monstre à ses questions et à ce qu’elles impliquent. Le peur étreint toujours mes tripes au point que je doute que mes jambes puissent me porter plus longtemps. Alors pour faire bonne mesure, pour ne pas lui laisser voir l’étendue de ma terreur, je m’assois. Du coup je me retrouve à sa hauteur et je peux regarder directement au fond de ses yeux de plastique sans vie. J’espère que mon apparente décontraction forcée fait illusion. J’ai une peur bleue et je dois me forcer pour respirer lentement et astreindre mon cœur à ralentir. Je dois rationaliser les évènements afin de mieux comprendre et d’apprivoiser cette peur irréelle. La pause est de courte durée et la mascotte tueuse reprend la parole.

-Voyez, mes questions ressemblent aux votre. Je comprends aussi mal votre façon d’agir que vous la mienne. La raison en est simple : nous n’appartenons pas au même monde, nous ne suivons pas les mêmes règles, les mêmes logiques. Vous vivez, moi pas. Vous êtes éphémère alors que je suis éternel ! Les notions humaines telles que la folie sont pour moi abstraites. Je vous étudie pour vous comprendre.

Ces derniers mots me donnent certaines réponses mais posent encore plus d’interrogations. Il Nous étudie ? Il ne se considère pas comme vivant ? Mais qu’est-il donc à la fin ? Tandis que je l’observe tous mes sens aux aguets, j’essaye de comprendre la situation d’une manière plus rationnelle. Que peut-il me faire maintenant ? A priori rien. Soyons logiques, c’est indiscutablement un tueur de sang-froid, mais c’est aussi une peluche de 50 cm de haut. S’il avait de véritables pouvoirs offensifs, il n’aurait pas eu à utiliser un lance-flammes et des poignards. Alors pourquoi maintenant qu’il est désarmé me fait-il toujours aussi peur ? L’inconnu… Nous avons tous peur de ce que nous ne comprenons pas. Je dois me calmer, prendre sur moi et me calmer. Je décide de lui parler puisqu’il semble avoir entamé la discussion.

« Plus vous m’en dites sur vous, et plus je suis intrigué. J’ignore ce que vous cherchez à étudier en perpétrant ce genre d’actes, mais je doute que ce soit la meilleure solution. Vous avez par contre raison, nos questions sont assez similaires. Alors je vous propose un petit jeu. »

Je marque volontairement une pause pour voir si je suis arrivé à capter son attention, mais ce visage est aussi inexpressif qu’un masque de cire.

« Vous semblez aimer les jeux. Je suis persuadé que celui-ci vous plaira et qu’en plus il nous intéressera tous deux. Il est très simple, et consiste à se poser chacun notre tour trois questions. L’autre doit y répondre le plus honnêtement possible afin de pouvoir à son tour bénéficier de trois questions. Et ainsi de suite… Le jeu s’arrête quand l’un de nous deux refuse de répondre ou que nous n’avons plus de questions à poser. »

J’attends un petit instant la réponse de mon interlocuteur, mais il semble plongé dans ses pensées, à moins qu’il ne réfléchisse à ce qu’il veut faire de moi. En attendant ma peur semble avoir légèrement diminué après ma petite proposition.

« Bon vu que je suis le premier à avoir posé des questions sans réponses, je pense être en droit de commencer. Qui êtes-vous ? Comment faites-vous pour faire bouger cette peluche ? Et pourquoi tous ces meurtres ? »

Ces trois questions me paraissent importantes, mais ce jeu est à double tranchant. J’ignore encore s’il consentira à y jouer selon les règles et s’il n’en apprendra pas plus sur moi que moi sur lui. J’ai beaucoup de choses à cacher, des choses enfouies que je ne souhaite pas voir ressurgir. Mon cœur bat toujours la chamade, mais il s’est un peu calmé depuis tout à l’heure. Mes jambes ont cessé de trembler et ma voix est restée stable tandis que je parlais. Mais la peur est loin d’être partie. Plus que tout je me méfie de cette chose debout devant moi, et je me tiens prêt à toutes les éventualités…
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Soul
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MessageSujet: Re: Terreur au fastfood [Terminé]   Terreur au fastfood [Terminé] Icon_minitimeMer 29 Fév 2012 - 15:01

Soul resta un instant silencieux face au vieil homme. Ce dernier était décidément très étrange. Il ne ressemblait pas à ce que le spectre avec l’habitude de côtoyer. La plupart des gens le fuyaient sans demander leur reste. Les héros l’affrontaient pour l’empêcher de nuire. Mais cet homme, là, se contentait de le questionner. La population était faite ainsi, de généralités et d’exceptions. En attendant, quelle attitude adopter face à ce jeu qu’on lui proposait ? Il pouvait représenter une forme d’intérêt, c’était sûr, mais il dérangeait l’être désincarné car, d’une certaine façon, ce jeu le mettait sur un pied d’égalité avec le vieil homme. Or Soul exécrait la vie, donc les êtres vivants, et ne pouvait par conséquent supporter l’idée de se mettre à leur niveau. Quand il jouait la mascotte, il avait endossé un rôle, il était un autre, il dupait les autres. Là, il était lui-même, les questions le concernaient directement. Non, c’était décidé, il ne jouerait pas. Il le fit savoir d’un signe de tête négatif, tout d’abord sans un mot. Puis, il argumenta.

-Depuis peu, je me suis mis à dévorer des ouvrages de psychologie et de sociologie. Je m’intéresse d’abord aux masses avant de porter mon attention à ce qui s’en distingue. De plus, je préfère la constatation née des mises en scène, plutôt que de simples réponses prétendument honnêtes. Jouer la mascotte était une mise en scène. L’attaque en était une autre. Même venir vous parler en était une, au fond.

Sur ce, la peluche sauta au bas de la table. Elle poursuivit.

-Qui suis-je ? On me nomme Soul. Je l’ai déjà dis et vous vous en contenterez. Je ne vais pas vous tuer, tout d’abord parce que je suis sans arme, ensuite parce-que je n’y gagnerais rien, enfin parce-que vous êtes indispensable à la dernière mise en scène.

Le monstre se mit à conter les cadavres. Il avait tué trois personnes, deux grâce au lance-flammes, une avec le poignard. Sur ces trois personnes, il y avait une jeune femme, un jeune homme et un enfant qui devait avoir entre 13 et 15 ans. Soul refit face au vieux.

-Nous n’allons pas rester seuls longtemps. La police sera là d’une minute à l’autre. Il me faut m’en aller car, je pense que vous l’avez remarquez, j’ai ajouté trois personnes à mon tableau de chasse. La question intéressante c’est : qu’allez-vous faire ? Sachez une chose : si vous entravez ma fuite, je vous le ferais regretter, pas maintenant, plus tard. En revoir.

Sans laisser le temps au vieil homme de répondre, Soul tourna les talons et se dirigea vers la salle arrière. Il devait récupérer son sac avant de partir. Enfin… il devait, non, pas vraiment. Migraine avait utilisé des gants pour préparer le matériel du spectre. Ce dernier pouvait tout laisser sur place sans risque de donner des indices aux forces de l’ordre. Mais, je pense que vous l’avez compris, la mise en scène exigeait qu’il ne se presse pas trop, que le vieil homme ait le temps de réfléchir.

HRP : dans ta réponse, tu peux faire agir Soul. Il va chercher son sac, puis il s’en va par la porte principale du fastfood. Si tu fais quelque chose contre lui, il ne se défend pas.
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Owen Reece
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MessageSujet: Re: Terreur au fastfood [Terminé]   Terreur au fastfood [Terminé] Icon_minitimeMer 29 Fév 2012 - 20:34

Décidément cette peluche, ou plutôt la personne qui la contrôle, ne cessent de me surprendre. Je lui donne l’occasion d’en apprendre plus sur moi et il se lance dans un discourt à peine compréhensible.

-Depuis peu, je me suis mis à dévorer des ouvrages de psychologie et de sociologie. Je m’intéresse d’abord aux masses avant de porter mon attention à ce qui s’en distingue. De plus, je préfère la constatation née des mises en scène, plutôt que de simples réponses prétendument honnêtes. Jouer la mascotte était une mise en scène. L’attaque en était une autre. Même venir vous parler en était une, au fond.

Sur ce, la peluche saute par terre avant de poursuivre.

-Qui suis-je ? On me nomme Soul. Je l’ai déjà dit et vous vous en contenterez. Je ne vais pas vous tuer, tout d’abord parce que je suis sans arme, ensuite parce-que je n’y gagnerais rien, enfin parce-que vous êtes indispensable à la dernière mise en scène.

Enfin il me tourne le dos et regarde le carnage pendant un instant. Je ne sais pas ce qu’il fait exactement et je m’en fiche un peu. La peur qui me paralysait quelques instants plus tôt est presque partie et mon cœur bat de nouveau de manière plus régulière. Le monstre ne semble pas prêt à finir de répondre à mes questions, en fait il n’a répondu qu’à la première. Du coup j’ai une bonne excuse pour ne pas répondre aux siennes si d’aventure il m’en posait à son tour. Mais il ne semble pas vouloir le faire. Au lieu de ça il reprend la parole.

-Nous n’allons pas rester seuls longtemps. La police sera là d’une minute à l’autre. Il me faut m’en aller car, je pense que vous l’avez remarquez, j’ai ajouté trois personnes à mon tableau de chasse. La question intéressante c’est : qu’allez-vous faire ? Sachez une chose : si vous entravez ma fuite, je vous le ferais regretter, pas maintenant, plus tard. En revoir.

Puis sans me laisser le loisir de prononcer un mot il s’éloigne vers les toilettes et les vestiaires du personnel. La police. Ces mots me font comme un électrochoc et me ramènent à la réalité. Je ne peux rester sur place, je suis un fugitif. Je réfléchis à toute vitesse repassant le massacre en revue. D’un coup d’œil je vérifie les caméras de sécurité en souriant. Il est parfois bon d’être un peu parano. Après un an passé à éviter de me faire repérer j’ai appris à me faufiler sans trop me faire remarquer. Il n’y a que deux caméras et aucune ne filme le coin où se trouve ma table. De toute façon suite à l’alarme incendie, elles ont étés copieusement arrosées et soit elles ne fonctionnent plus, soit leur objectif est trop mouillé pour filmer grand-chose. Reste les empreintes. Dans un lieu pareil, la police trouvera des milliers d’empreintes et il leur sera impossible de toutes les différencier. Le seul endroit gênant où j’ai mis les doigts, c’est l’alarme incendie.

Je m’empresse d’essuyer le levier rouge que j’ai actionné quelques minutes plus tôt avant de reprendre mes réflexions. Je me rhabille au plus vite, mettant mes gants de laine, enroulant mon visage avec mon écharpe et enfonçant mon chapeau sur ma tête. L’avertissement de la peluche reste dans ma mémoire : -si vous entravez ma fuite, je vous le ferais regretter, pas maintenant, plus tard. Pourtant si je fuis maintenant il va surement disparaitre. De toute façon si c’est une simple peluche contrôlée à distance par un mutant que lui importe de se faire prendre ? Avant de partir je repense au poignard que j’ai enfoncé dans le sol. Je me concentre, et d’une pensée le béton et le revêtement de sol recrachent la lame. Quand j’ai terminé le poignard git simplement posé par terre.

Je me lève alors de ma place, jette mon gobelet de café à la poubelle et me dirige vers les cuisines en évitant de passer devant la caméra qui couvre le comptoir. Je passe devant la porte battante que la peluche à difficilement poussée à l’instant pour aller dans les vestiaires et sans réfléchir je glisse avec le pied un plateau renversé dessous. Il se coince difficilement bloquant légèrement la porte, du moins pour une peluche de cm de haut. En passant derrière le comptoir, je jette un coup d’œil aux moniteurs de caméras et ne voit que de la neige. Heureusement l’eau a dû les faire toutes sauter. J’aperçois alors le lance-flammes bricolé et d’une pensée je redonne leur composition d’origine aux deux bombonnes d’huile, de toute façon le briquet est trempé. Je me faufile ensuite dans les cuisines et aperçois deux portes. J’attrape une spatule posée sur le grill avec ma main gantée et l’enfonce dans l’encadrement de la porte marquée personnel only. Je ne sais pas si elle communique avec les vestiaires, mais je préfère ne prendre aucun risque. Ensuite je sors du restaurant par la porte de service des cuisines.

Je me retrouve dans une ruelle déserte. Je connais un peu l’endroit, aussi je tourne immédiatement à droite afin de m’éloigner du boulevard principal et de la foule qui a du s’amasser au dehors. Je marche le plus vite possible parmi l’enfilade de ruelles sans pour autant courir. Cela m’aurait rendu suspect si quelqu’un m’avait vu et de toute façon je suis trop vieux pour courir quand c’est inutile. J’espère ne pas avoir laissé trop de traces de mon passage, de toute façon la trop grande affluence de ce genre d’établissement auront noyé les lieux sous les empreintes digitales ou génétiques et le système anti-incendie aura fait le reste.

Je débouche de l’autre côté du bloc avant de m’apercevoir que je suis trempé et que le froid commence à se faire cruellement sentir alors que l’adrénaline redescend. Je reste caché dans la ruelle le temps d’utiliser mon pouvoir sur l’eau accumulée dans mes vêtements, la repoussant hors des fibres. C’est moins difficile que de la transmuter en vapeur ou de carrément en dissocier les molécules. J’ai utilisé plus souvent mon pouvoir en moins de trente minutes que durant toute l’année écoulée. Et même si ce n’était que sur de très petites quantités de matière et de façon minime, je commence à sentir l’arrivée d’une migraine carabinée. Je me rends compte que j’utilise toujours mon sens moléculaire et décide donc de le relâcher. Le mal de crâne recule un peu mais reste tout de même présent. Bon sang, je n’ai pas utilisé le centième de ce que j’étais capable quelques années auparavant et pourtant je me sens comme vidé.

Je contourne au plus vite les rues suivantes pour rejoindre central parc. Mais au lieu de m’éloigner au plus vite je remonte en bordure de l’immense parc afin de voir de loin le Fastfood. De nombreuses voitures de police et d’ambulances en cachent la majeure partie et m’empêchent de voir quelque chose. Impossible de savoir si la paluche est toujours dedans ou bien si elle a réussi à s’enfuir. Je quitte les lieux au plus vite.

Trois personnes sont mortes aujourd’hui. Aurais-je pu les sauver si j’étais intervenu plus tôt ou de manière moins timorée ? Sans doute. Mais je me rassure en me disant que sans mon intervention le massacre aurait sans doute été pire encore. A la question que m’avait posée Soul : -Cela fait aussi de vous un héros, non ? J’aurais envie de dire non. Je ne suis pas un héros, les héros ne fuient pas les autorités, héros n’ont pas peur, les héros arrivent à sauver tout le monde ...
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MessageSujet: Re: Terreur au fastfood [Terminé]   Terreur au fastfood [Terminé] Icon_minitimeJeu 1 Mar 2012 - 10:47

Une peluche tueuse ? En voilà une histoire ridicule ! Mais l’affolement de ces gents était tel que la police écarta bien vite la thèse de la mauvaise farce. Selon les témoignages balbutiants, il y avait des morts, l’affaire était grave. Voilà trois voitures qui débarquaient, vrombissantes, toutes sirènes hurlantes, autour du fastfood. Arme au poing, les agents en uniforme ne purent réprimer quelques blagues au sujet de cette fameuse peluche. Mais l’envie de rire leur passa bien vite lorsque, braillant les formules d’usages, ils pénétrèrent dans le restaurent. L’eau avait cessé de tombée. Un décor chaotique s’offrait aux policier. Des plateaux et leur contenu renversés, des chaires éparpillées, tout était trempé… Et puis, évidement, il y avait les trois corps. Au dehors, on entendait les ambulances arriver à leur tour. Les secours ne pourraient que constater les décès. La police, qui avait curieusement retrouvé tout son sérieux, investi les lieux prudemment. Une équipe à l’avant, par la porte principale, une autre à l’arrière, par la porte de service. Les sens en alertes, ils étaient prêt à toutes éventualités, même à l’assaut de cette effroyable peluche. Le lance-flamme artisanal sur le comptoir n’avait pas échappé à leur attention d’autant plus qu’on leur en avait parlé. Mais rien ne vint s’opposer à eux. La salle du restaurant sécurisée, les hommes en blouse blanche purent entrer et s’occuper des corps. Les agents de police arrivèrent à une pièce dont les portées étaient bloquées : le vestiaire. Chose curieuse, les fameuses portes étaient entravées de l’extérieur, ici par une spatule, là par un plateau. L’un des hommes, il se nommait Jack, décida d’entrer. Aussi distraitement que possible, il retira la spatule puis, vif comme l’éclair, il passa la porte, roula au sol et pointa son arme…

…sur la peluche. Elle était là, assise, appuyée contre un sac à dos, immobile, la tête penchée. Jack hésita. Le jouet, détrempé, avec quelque chose de peu rassurent. A moins que ce ne soit cette ambiance si particulière. L’homme prit finalement la parole :


-Mains en l’air !

Pas de réaction. Deux de ses collègues entrèrent et mirent immédiatement en joue la peluche. Jack, couvert par ses camarades, s’approcha avec sang froid. D’une main, il efflora la peluche. L’équilibre précaire de celle-ci se rompit et elle s’effondra sur elle-même. Alors une détonation creva le relatif silence des vestiaires : un coup de feu.

-Heu, pardon, s’excusa l’un des policiers.

C’était lui qui, trop stressé, avec tiré. Sa balle avait perforé la mousse, faisant un petit trou net. La scène avait tout d’un coup quelque chose de ridicule. Dans un même temps, la main de la peluche avait libéré un feutre qui roula au sol jusqu’aux pieds de Jack. Ce dernier le récupéra puis, lentement, se redressa. C’est alors qu’il aperçu les mots écrits en lettres capitales sur le mur.


AUJOURD’HUI, J’ETAIS UN JOUET
DEMAIN QUI SERAIS-JE ?

SOUL

Soul, satisfait de sa mise en scène, se mit à rire, à rire fort, à rire avec haine. Mais ce rire si terrible, personne ne put l’entendre car il était perdu dans l’immatériel. Le monstre était alors lui-même, une ombre déchirée, étirée, parfaitement invisible et inconsistante. Lentement, il s’éleva, quittant le fastfood en passant à travers le plafond. Cette journée avait été riche d’instruction. Il devait poursuivre ses efforts. Le Roi d’Ombre serait satisfait de ses services. Soul n’oubliait pas, également, ce vieux si étrange. Sa menace en vers lui était d’avantage l’expression de sa curiosité. Si l’occasion lui était donnée de recroiser sa route, il le ferait. Il aurait alors un autre visage, un autre rôle.

En attendant, le vieillard, malgré toutes ses précautions, n’allait pas passer inaperçu aux yeux des forces de l’ordre. Lorsque les nombreux témoins seraient interrogés, on parlerait de lui. On l’avait vu discuter avec la peluche et, évidement, ce n’était pas passé inaperçu, surtout pas pour le personnel. D’après les témoins, seuls trois personnes avaient parlé à la Mascotte : le responsable du restaurent, qui était mort, ce mystérieux vieux, introuvable, et surtout, l’autre personne âgée qui avait apportée le sac à dos… elle-aussi était introuvable. Le dénommé Soul avait forcément des complices.

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