Entre Ange et Nephilim [PV : Warren Worthington]

Vendredi 13 Janvier – 9 : 00 A.M.

Ceux qui croient que c’est le vendredi 13 qui porte malheur n’ont jamais connus la nuit du jeudi 12 janvier 2012 : l’Attaque des Purificateurs sur Mutant Town. Si, en 1307, c’étaient des Templiers qui avaient brulés, aujourd’hui, c’étaient des civils américains. Assassinés, par le fer et le feu, par des fanatiques. Qui aurait put croire qu’après 705 ans d’écoulés, les hommes s’entretuaient encore pour un Dieu qui prônait la paix ?

Amy n’aurait put le croire si elle ne l’avait vu de ses yeux ; et c’était bien pire ce qui lui était arrivé : elle avait été impliquée. Impuissante face à la cruauté et la rage d’une humanité sanguinaire, elle avait vue les flammes et les cadavres, entendue les cris, sentie la chair brûlée et touchée le sang. Si elle avait survécue à cette nuit, son innocence était morte. Son corps guérirait ; son âme, elle, non.

Elle voulait faire quelque chose contre cette barbarie ; elle voulait protéger, aider et sauver les autres comme elle-même avait été sauvée. Désormais, il n’était plus question qu’elle fut victime, elle serait protagoniste. Cela était apparut assez clairement lors de son entretient avec le B.A.M., durant lequel elle avait donnée sa déposition.

Le courage et la volonté risquaient cependant de lui faire défaut ; elle avait été traumatisée, bien que probablement moins qu’il n’eut été sain de l’être. Elle n’avait put fermer l’œil le jour et la nuit précédent, et de larges cernes avaient couvertes ses paupières ; Nephilim ne voulait pas fermer les yeux, elle ne pouvait pas fermer les yeux. Elle reverrait le massacre sinon. Elle devait se confier.

Lizzie ne comprendrait pas, Jonathan était très occupé et Amy ne voulait pas montrer sa faiblesse à Jubilation. Il ne restait donc qu’une personne avec qui elle pouvait en parler : Warren Worthington, l’angélique professeur d’économie et de vol de l’Institut. Lui la comprendrait : il avait fait montre des mêmes doutes et réactions qu’elle lorsqu’ensemble, ils avaient vus le message du Leader des Purificateurs, William Stryker, aux infos, quelques jours auparavant.

Ainsi, malgré le fait qu’elle ait séché l’université hier comme aujourd’hui, Amy se rendit au premier cours donné par le professeur Worthington, à 8 heures. Ce n’était pas habituel de la voir si tôt debout, ni dans un tel état : les séquelles des Flammes étaient toujours visibles malgré sa guérison accélérée. Nephilim avait un bras en écharpe, tandis que les pansements sur son côté et sa cuisse étaient dissimulés par ses vêtements. Lorsque l’on l’avait interrogée, elle avait simplement répondue être tombée de skate. En tant que « Génie de la Vérité », Amy parvenait à dire dans plus de 80% des cas si une personne mentait, et savait donc comment mentir. En l’occurrence, une demi-vérité était bien plus difficile à détecter qu’un mensonge inventé : elle était effectivement tombée d’une espèce de skate-board, mais en tentant d’aider la police de New York à agir contre l’incendie de Mutant Town.

Elle s’était calée au fond de la salle, autre chose inhabituelle pour elle qui affectionnait l’un des coins du premier rang, où l’on ne lui prêtait pas attention et où elle pouvait suivre parfaitement l’enseignement, et avait patiemment attendue la fin de l’heure, muette comme une tombe (chose qui pour le coup, n’était pas vraiment différente de l’habitude).

Une fois que le glas de la délivrance eut retentit, elle laissa les autres évacuer plus rapidement qu’en cas d’incendie. Elle n’avait amené aucunes affaires, n’ayant prit de notes du cours exposé par l’Ange.

Nephilim se leva doucement, tentant de ne pas toucher ses côtes avec son bras ; la douleur avait presque disparue, mais même le plus petit soubresaut rappelait à Amy la tristesse de son incapacité.

- Monsieur Worthington, j’aurai aimé vous parler,

[HJ: j'ai dit que les personnages vont jusqu'au bureau et que tu me suis. Si ça te poses un problème n'hésite pas Je n'ai pas précisé si Amy s'assoit par contre pour éviter de te jouer un maximum. Tout comme je n'ai pas décrit d'éventuelles réactions.]

La vie reprenait son cours malgré l'horreur. Même la bombe d'Iroshima ou la seconde guerre mondiales - d'ailleurs toutes les guerres pourraient également être citées- ne sauraient empêcher les survivants de continuer à marcher ou à respirer. Tout comme les espèces animales en voie d'extinction continuent de chercher à se reproduire sans abandonner malgré leur fin inéluctable, les bipèdes mutants ou homo sapiens ne pouvaient que suivre le cours de la vie. Certains s'étaient suicidés mais le plus grand nombre avait gardé cet instinct de conservation, s'efforçant de reprendre sa route bien que ce soit souvent sans un être cher voir plus. Warren lui même avait perdu des amis pendant les dernières escarmouches. Son mental déjà bien entamé par l'usure et la guerre qui menaçait était encore plus abîmé mais le professeur ne lâchait rien cependant. Il donnait encore ses cours, se montrant ferme et décidé, impliqué dans la reconstruction de Mutant Town à laquelle il avait donné plusieurs centaines de milliers de dollars bien que cela avait fait chuter ses actions. Effectivement aider les porteurs du gêne X n'était pas un gage de sûreté auprès de ceux qui avaient un portefeuille rempli et faisaient vivre les sociétés. La sienne avait même été boycottée. Heureusement son père ayant fait des placements judicieux avait empêché que l'entreprise, trop diversifiée pour que ce soit possible se retrouve entièrement paralysée.

A nouveau donc la vie continuait. Ceux qui avaient prit le parti d'empêcher la Worthington'Industries s'étaient dispersés comme des fétus de paille au vent. A nouveau le milliardaire empochait des milliers de dollars tous les jours qu'il distribuait de son mieux au plus défavorisés sans laisser couler sa boîte. A nouveau le X-Man tentait de déloger avec ses pairs les fameux purificateurs. A nouveau le professeur enseignait l'économie à des élèves qui ne faisaient pas plus attention qu'avant et... A nouveau l'amant aimait. Oui, Lucas était revenu, au bon moment sans doute parce que Warren serait sans doute incapable de recommencer toute cette mascarade sans lui. Comment être ne serait-ce qu'une goutte d'eau dans le désert quand on était soi même totalement asséché.

Asséché comme cette jeune fille qu'il avait remarqué. Amy n'était plus au premier rang, elle était dans le fond, sans papiers ni stylos mais avec du plâtre autour du bras. Le mutant s'était dit qu'il faudrait lui parler, mais pas tout de suite... Autant la laisser panser ses plaies. Warren était quelqu'un de le chagrin rendait solitaire, il aimait se cacher pour être fragile à sa guise puis réapparaître en forme. Du coup il avait pensé que ce serait pareil pour la demoiselle et donc loin de l'ignorer mais préférant la ménager, il l'avait laissé seule en quittant la salle.

La surprise fut belle et bien là, mais heureusement masquée judicieusement lorsque l'adolescente l'interpella. Angel n'était pas mécontent qu'elle cherche le contact de son propre chef, lui même étant maladroit pour ce genre de choses... Toutefois la prise de contact lui semblait rapide, mais si tel était son besoin alors ça ne pourrait que lui faire du bien. A condition que le jeune homme sache choisir ses mots. L'Orateur parfait quand il s'agissait de traiter d'affaires, de chiffres et de statistiques devrait se montrer astucieux, patient tout en restant franc avec Amy, ce qui ne serait pas chose aisée. Cependant Warren ne recula pas devant la mission, prenant à coeur son rôle d'adulte et de guide au sein de cette école bien que Charles Xavier soit incontestablement le meilleur pour ce genre de discussions qui se préparait inévitablement.

-Mademoiselle de Lauro? Bien sûr, venez dans mon bureau, nous y serons plus à l'aise.

Warren la mena dans son bureau, un endroit propre, bien rangé, avec goût quoique sobre. Cependant il n'y avait aucune photo ou objet trop personnel juché sur le bois. L'ange n'était pas une personne froide et sans coeur mais il jugeait qu'il n'avait pas besoin d'avoir le visage d'un être cher devant soi pour l'avoir dans ses pensées... Et puis franchement il se voyait mal afficher un cadre dans lequel résidait le portrait de Lucas si agréable soit ce dernier. Sans doute avait-il également prit l'habitude de rester minimaliste à cause de ses nombreux lieux d'habitation et de ses longs voyage à travers le monde. Seul un ou deux de ses appartements, notamment l'un de New-York était personnalisé, les autres endroits n'étaient que des lieux de passage, bien qu'un ou deux posters sur les étoiles ou des paysages de montagne ou de cieux remplis de nuages cotonneux rendent le bureau plus chaleureux.

-Asseyez-vous donc je vous en prie- Fit Warren en lui indiquant élégamment le siège tandis que lui même se laissait choir dans le sien grand et recouvert de cuir sombre qui tranchait avec ses ailes qui reposaient tranquillement contre le dossier, remplissant même le vide entre l'accoudoir et l'endroit où l'on s'asseyait.- Souhaitez-vous un petit café? Un thé ou un chocolat peut-être?

Seul "luxe" de la pièce jolie mais basique, une belle machine signé Worthington'Industries -un des nombreux secteurs de la société se trouvant être l'électroménager.- et numérotée comme un exemplaire unique trônait. C'était un petit objet au design lui donnant l'impression d'être une sorte de boule argentée; ce qui permettait une bonne contenance malgré sa petitesse. Dedans s'y trouvaient les meilleurs cacaos/grains de cafés ou sachets de thé possible. Warren prit deux tasses au design profilé mais dont les couleurs rappelaient la machine et se servit un café au lait puis attendit de voir si la demoiselle allait se décider. Gourmand à ses heures il sortit également un délicieux assortiments de petits gâteaux aussi fins que diversifiés et posa la boîte entre eux. L'ambiance qu'il souhaitait installer était celle de la sérénité, or vu le sujet qui allait probablement venir, ce serait plus que nécessaire et bienvenue.

-Je vous écoute

Fit Warren avec courtoisie, évitant bien sûr de faire des remarques à son élève concernant le fait qu'elle n'ait prit aucune note pendant son cours. Ce n'était vraiment pas le moment... Et bien que ce soit techniquement justifiable comme remarque, Angel sachant que ce n'était pas de la fainéantise ou de la provocation avait choisi de ne pas y revenir. Il ne lui demanda pas non plus si son bras lui faisaient mal car c'était évident que oui. Et même si ce dernier au vu des événements devait être pratiquement guéri, cela n'empêchait pas que ce serait maladroit d'en parler étant donné le pourquoi du comment probable de cette blessure. En effet Warren était sûr à 90% que c'était dû à une escarmouche avec les purificateurs. Mais alors avait-elle été agressée dans la eu ou était-ce lors des problèmes qu'il y avait eu à Mutant Town?

Warren eut une brève et involontaire expression de surprise, qui n’échappa cependant pas à Amy. Elle savait repérer les micro-expressions des autres, une capacité possédée par environ 0,25% de la population selon une étude du chercheur Paul Ekman. Toujours était-il que l’Ange réagit avec son charme habituel, l’invitant à le suivre vers un lieu plus clame.

Nephilim le suivit sans discuter, silencieusement, jusqu’à un lieu sobre et ordonné. Elle obtempéra également lorsque le professeur l’invita à s’assoir. Il la vouvoyait ; Amy n’y été pas habituée. Certes, cela dénotait d’un respect et d’une égalité que la plupart des professeurs évitaient, comme s’ils eurent perdu leur autorité s’ils se plaçaient au même niveau que leurs élèves. Cependant, l’italienne aurait préférée qu’il la tutoie, quitte à en faire autant.

- Non merci,

Amy ne savait pas comment aborder le problème. Devait-elle y aller franco, ou plutôt amener posément le sujet ?

Elle avait encore les images et les sons dans la tête, de même que les odeurs, bien que moins traumatisantes. La haine, la mort, la douleur, légèrement saupoudré de flammes ; c’était une description imaginable de l’enfer, selon elle.

Nephilim se tortillait sur sa chaine, ne parvenant à trouver de position adéquate ou même confortable. Autre signe de son stress, elle avait le regard fuyant, suivant Warren un instant pour retourner à ses pieds l’instant suivant. Elle aurait bien tourné des pouces, comme un enfant que l’on s’apprêtait à gronder, mais elle ne pouvait le faire.

Comment aborder un sujet aussi grave ? Les Purificateurs avaient prit la vie d’innocent et l’innocence des survivants. Eux-mêmes avaient eut des pertes, des arrestations, mais qu’est-ce qui les empêcheraient de recommencer ? Le conditionnement religieux était l’un des plus solides qui soit, car il perdurait après la mort et donnait une justice à la cause. Cependant, comment parler de ses barbares ? De leurs exactions ?

Plus important, comment avouer que l’on en avait été victime ? Que l’on avait du se contenter de regarder ses déments faire sans pouvoir agir ? D’avoir été d’une impuissance patente et d’y avoir pourtant survécu ?

Amy avait eut de la chance, les forces de l’ordre l’avaient sauvée. Tant d’autres, peut-être plus méritants qu’elle à la vie, ne l’avait pas eut.

Elle avait honte d’elle, même si elle savait cela stupide. Elle avait honte de son impuissance et se devait d’en parler à quelqu’un. Cela la soulagerait, lui permettrait d’avancer.

Lorsque l’Ange revient et se déclara près à l’entendre, le Nephilim parla.

- Vous souvenez-vous de notre rencontre ? C’était devant un flash d’information, on pouvait y entendre le discours d’un dénommé Stryker. Ses hommes sont passés à l’action, hier ; j’étais sur les lieux.

Sobre, concis, faisant fit de toutes fioritures, un peu à l’image du bureau de son professeur. Amy n’avait même pas osée regarder ce dernier lorsqu’elle avait parlé ; son regard c’était tourné vers son bras et son côté blessés, maigres témoignages de sa mésaventure.

Elle avait survécu, mais il fallait maintenant recoller les morceaux. Sans cela, jamais elle ne parviendrait à progresser, et jamais elle ne serait assez forte pour empêcher pareille chose de se reproduire.

Hors jeu:

-Vous y étiez donc. étrangement, je m'en doutais... Un pressentiment, comme s'il devait ne être ainsi après notre rencontre.

Warren n'était pourtant pas de ce genre là, de ceux qui croient au destin, aux ressentis de l'âme. Tout était mathématique, calculé, logique. Le roi des énigmes farfelues et bancales qui se révélaient pourtant justes. Quoiqu'il en soit l'ange y avait songé pour cette fois ci, malheureusement il avait eu raison. Ignorant si la jeune fille avait pu avoir le même genre d'idées d'un ton calme et neutre lui même annonça sa participation au terrible événement.

-Bien entendu que je me souviens de cela, comment pourrais-je l'oublier mademoiselle? Quand à la suite de ce triste épisode, J'y étais également, pour un rendez-vous d'affaires... Qui a mal tourné évidemment, et vous?

Peut-être avait-elle de la famille la bas ou se promenait-elle simplement? Quoiqu'il en soit c'était intéressant de savoir la cause de la présence de quelqu'un dans ce genre de lieu, que ce soit anodin ou non. Cela pouvait révéler beaucoup de choses sur cette dernière mais aussi savoir quel était son état d'esprit en se rendant à Mutant Town et les séquelles laissés après le passage de l'ouragan de violence qui s'était abattu sur la petite ville des rejets de la société. Quoiqu'il en soit l'adolescente ne l'avait pas vraiment regarder en parlant, c'est pourquoi Warren s'attacha à essayer de trouver son regard, histoire de bien lui prouver qu'elle n'avait pas a avoir honte... Que ce soit de sa peur, de son impuissance ou autre. Beaucoup de facteurs entraient en jeu lors de tels événements, qu'importe soit l'âge et le statut de la victime. Même les plus forts de caractère avaient été ébranlés dont lui qui s'était sentit vraiment dépassé, et ce malgré son entrainement de X-Man.

-Parlez sans discontinuer. Ne cherchez pas à construire vos propos ou à constituer des arguments-le contraire de ce qu'il exigeait dans ses devoirs- Dites-moi tout ce que vous aviez envie de me dire même si vous craigniez que ce ne soit pas correct ou "honteux". N'ayez pas peur de m'agacer, ce ne sera pas le cas, si long soit votre discours. Parlez...

Warren n'était pas un prof de philo ou d'art. Normalement l'expression devait être maîtrisée, concise et très claire, sauf que là, le cas était différent. Il préférait ainsi donner toute la liberté possible à Amy au lieu de lui poser des questions et de lui arracher les réponses petit à petit. C'était le plus simple pour lui comme pour elle, il n'avait rien trouvé de mieux et se tu donc, buvant une petite gorgée de son café en s'apprêtant à démêler le discours probablement paniqué/énervé d'une jeune fille égarée au beau milieu de la vie par une société trop violente.

[HJ: c'est court mais je ne voyais pas la scène autrement :/ désolé c'est un peu bof du coup]

L’Ange commença par déclarer qu’il avait pressentit que Nephilim avait été touchée par le malheur ; comme si cela avait été inéluctable. Amy ne croyait pas aux coïncidences, car dans sa vision des choses, le hasard était le pseudonyme que prenait Dieu lorsqu’il ne voulait pas signer. Sans même avoir à intervenir, le Tout-puissant avait un plan pour chaque être humain, sachant avant même sa naissance ce que ferait ce dernier jusqu’au dernier jour de sa vie.

C’était rassurant, en quelque sorte, de savoir que tout cela avait un but, et n’était pas que le massacre aveugle et haineux d’inoncents.

Warren avoua avoir lui-même été prit par les combats, ce à quoi Amy afficha une face choquée, reportant immédiatement son regard vers son interlocuteur.

Elle aurait voulut voir son visage au moment où il avait dit cela ; savoir ce qu’il ressentait. Peur, colère, tristesse, un mélange des trois ou encore autre chose ? Mais elle s’y était prise trop tard.

Warren lui demanda de parler, alors elle parla. Elle avait déjà fait sa déposition au B.A.M., moins d’une heure après les évènements, et n’avait toujours pas dormit depuis. Elle avait tellement peur que les souvenirs ne redeviennent si réalistes qu’elle les confondrait avec la réalité ; tellement peur de revivre ce massacre.

- Je m’étais rendue au nouvel appart d’une de mes camarades du cours de psychologie de l’université, une psychométriste je crois, qui l’inaugurait. Comme je n’avais pas de moyen de transport, je suis resté dormir. L’Institut était bien entendu au courant, mais pas que ledit appartement se trouvait à Mutant Town. C’est mieux dans un sens, car je préfère que personne ne sache que j’étais là-bas ; vous garderez le secret, n’est-ce pas ?

Amy parlait vite, mais malgré la précipitation, elle parvenait tant bien que mal à éviter le véritable sujet difficile. Mais cela ne durerait pas.

- Je ne me souviens plus à quelle heure c’était, mais j’ai entendu un bruit, un cri peut-être, ou bien une alerte d’incendie. J’ai pris mes affaires et suis descendue dans la rue pour voir ; c’est là qu’ils ont commencé à tirer. Il y avait déjà des gens qui se jetaient à terre, mais mon j’ai courue dans l’autre sens. J’ai descendue toute l’avenue, pour tomber sur un autre groupe qui bloquait la sortie. Je me suis cachée comme j’ai put. Je m’étais brûlée et écorchée, j’avais peur, je pouvais rien faire. Il y avait les cris, des blessés surement. Ils ouvraient le feu avec l’intention de tuer. Je sais pas combien de temps je suis resté derrière la beine à ordure, mais la police est arrivée. Elles étaient deux, une officier de la NYPD et une agent du BAM. C’est la policière, Aline, qui est venue vers moi la première ; elle a traversée la rue et s’est placée à mon côté, malgré qu’ils lui tiraient dessus. Elle m’a tendue son gilet pare-balle. Ils ont commencé à nous tirer dessus, et elle a répliqué. La poubelle n’offrait aucune protection, mais la policière n’a pas flanchée ; protéger et servir, qu’elle a dit. Elle est restée entre moi et eux. Et moi j’étais d’aucune utilité !

Amy se prit la tête dans les mains, se laissant tomber sur l’un des sièges ou Warren lui avait proposé de prendre place. Elle pleurait ; elle avait honte, était triste, face au massacre comme à son inutilité. La policière aurait put se faire tuer, et cela aurait été de sa faute à elle !

- L’agent nous a rejoints peu après,

Elle disait qu’il fallait bouger sinon on allait finir en pièce. Après je me souviens plus bien. Elles ont libérées le carrefour de l’Avenue B, avec des renforts. Ce n’est qu’alors que l’on a put vraiment se rendre compte de…

du massacre. Il y avait des blessés partout, agonisant dans la douleur. Les policiers ont préparé un barrage, pour pouvoir les évacuer. J’ai essayé d’en aider quelques uns. Je n’avais jamais vu quelqu’un mourir avant, mais quant ses yeux sont devenus vides, je…

Amy n’arrivait plus à parler, enfouissant à nouveau son visage dans ses mains.

Pleurer faisait du bien, et le fait qu’elle se laissait aller comme cela démontrait de l’abandon de soi ; il ne servait à rien de ce caché. Warren la comprendrait. Inutile de garder un masque pour sembler forte. Elle ne l’était pas ; pas assez, pas encore. Mais elle y remédierait, elle se l’était promit ; elle l’avait promit à Dieu. Cependant, pour l’instant, les plaies restaient ouvertes. La douleur morale surpassant la douleur physique, elle avait même bougé sous bras en écharpe.

Hors Jeu:

-Je ne dirai rien, soyez-en assurée. Chacun a besoin de ses secrets. Tant qu'ils ne mettent pas la vie d'autrui en péril, cela me va.

Affirma Angel d'un ton calme et neutre. Il supposait qu'elle voulait ainsi protéger ses dits amis, ce qui était tout à fait honorable. Quant à son histoire elle était à la fois triste et banale. Une petite fête qui tournait au cauchemar, quoi de moins étonnant dans ce monde de plus en plus violent? Et malheureusement cette banalité n'en était que plus affligeante. Qu'on ne puisse plus se sentir surpris de ce genre d'histoires dignes d'un film de science fiction montrait bien où la société en était rendu... A un point critique.

-Avoir peur est normal, je vous aurai pensé folle si vous n'aviez pas plus ou moins mentionné ce sentiment. Sans crainte, le courage n'est que folie. La véritable vaillance, c'est de passer outre ses peurs, de les accepter... D'allers affronter l'ennemi. On peut trembler, céder du terrain mais ensuite il faut remonter en selle, faire face et c'est ce que vous avez fait mademoiselle de Lauro. Avoir essayé d'aider à évacuer n'est pas dans les capacités de tout à chacun. Vous avez pensé à autrui alors que vous auriez pu vous enfuir, dans une telle situation ça n'aurait même pas été reprochable d'ailleurs.

Warren était fier de son élève, elle avait été une véritable X-Man en herbe et maintenant aussi Amy montrait toute les caractéristiques de ces chevaliers servants modernes. En lui racontant tout sans embellir, sans chercher d'excuses, elle s'exposait beaucoup car finalement, ne le connaissant pas tant que ça, elle pouvait largement craindre une colère monumentale, un coup de folie. Heureusement Angel s'il était exigeant ne demandait jamais l'impossible, il préférait quelqu'un de médiocre qui fait de son mieux qu'une personne douée vivant uniquement sur ses facilitées. Or Nephilim n'était ni médiocre ni du genre à compter sur ses lauriers, elle irait loin si son esprit arrivait enfin à supérer l'épreuve. Pour cela le professeur était décidé à lui parler d'égal à égal, c'est à dire sans rien lui cacher mais cela impliquait qu'il ne la ménagerait pas non plus avec de beaux serments. Après que l'élève ait dit toute la vérité dans son discours pas si décousu que cela, Warren lui devait bien ça.

-Cette policière a été entraînée des années pour arriver à ce résultat, tout comme moi, pourtant je suis sûr qu'elle a eu aussi peur que moi. Néanmoins, nous devons nous préparer car cette guerre ne sera pas la seule. Mademoiselle de Lauro, je ne peux pas vous bercer de doux rêves en vous promettant la paix quant ce genre d(événements n'est probablement que le début. Nous pouvons espérer un rétablissement de l'ordre via un traité ou autre mais ce serait stupide de s'accrocher uniquement à cette solution bien illusoire. Si vous ne voulez plus participer à cette guerre je comprendrais, je préfère quelqu'un qui connait ses limites et les accepte qu'une personne se croyant capable et se révélant tout à fait incontrôlable... Mais au vue de votre franchise voir dureté envers vous même je vous fais confiance pour cela. Quoiqu'il en soit, que vous souhaitiez en être ou non, je ne puis que vous conseiller de vous entrainer encore et encore, non pas dans le but d'annuler votre peur, ce serait impossible... Mais dans l'objectif de l'assimiler, de l'accepter, de faire avec. Qu'elle devienne votre alliée même.

Warren savait que la crainte était dure à accepter, lui même la rejetait souvent en bloc... Devant Lucas par exemple, parce qu'il trouvait que montrer sa peur était tout sauf viril et que déjà, avoir une relation avec un homme touchait profondément son orgueil masculin. Néanmoins il essayait et ne pouvait que conseiller à la jeune fille de faire de même. Lui même se sentait touché par son propre discours. Il ne parlait pas énormément en général, sauf que cette fois ci c'était nécessaire pour tenter de rassurer l'adolescente, de la guider malgré ses propres doutes, sa propre lassitude. Cependant qui sait si cela ne le rendait pas plus humains et donc plus touchant dans ses paroles. En voyant un roc implacable devant soi qui vous serinait tout cela, comment vous identifier? Warren en prenant conscience tenta d'accepter la fissure qui l'entaillait, et mieux encore d'accepter que Nephilim la voit.

Pour cela il laissa son regard limpide accrocher celui de l'adolescente, montrant le léger vacillement qui habitait ses prunelles. La tête droite et l'air digne toutefois Angel tâchait de se montrer fort d'un autre côté. Il avait beau devoir prouver son humanité, il était également un guide qui ne pouvait complètement flancher devant ses élèves, risquant ainsi de perdre leur confiance. Le tout c'était de rester dans le juste milieu.

-Tenez, essuyez vos larmes mais n'ayez pas honte de pleurer, c'est une chose toute à fait normale. Et faites donc attention à votre bras, posez le plutôt sur le bureau, vous allez vous faire encore plus mal sinon.

Dit-il d'une voix plus chaleureuse, prévenant et galant. Nullement agacé par des larmes qu'il trouvait tout à fait logiques-enfin chez une fille, n'acceptant que difficilement qu'un homme mûr se laisse aller.- Angel se montra plus compréhensif en tendant le mouchoir à la jeune fille, il essaya même de prendre son bras en douceur pour le poser sur le bureau.

-J'ai cru comprendre que vous vous régénériez naturellement mais si vous le souhaitez, je peux achever la guérison... Mon sang est curatif pour autrui, dans 5 minutes tout serait intact.

Symboliquement parlant, la pénétration de son sang chez autrui avait une signification parfois importante, c'est pourquoi il demandait toujours l'autorisation avant d'agir. Il ne faudrait pas que le remède soit pire que le mal.

Warren commença par rassurer Amy quant à son silence ; il le garderait.

Elle lui en était reconnaissante, et lorsqu’elle releva les yeux de mes paumes, une fois qu’il eut finit son discours, cela se voyait sur son visage.

L’Ange la félicita de son courage, lui expliquant que celles qui étaient venues à son secours avaient, à l’instar du X-Man lui-même, été entraînées durant des années. Il pensait qu’elle avait eut également peur, lui-même ayant connu la peur. Néanmoins, face au futur comme à la violence qu’il présageait, qu’il faudrait encore se battre.

Amy était d’accord, et voulait en être. Si elle avait toujours été consciente de l’existence de la violence, elle ne l’avait jusqu’à l’attaque des Purificateurs jamais vécue. Désormais, elle ne pourrait plus rester indifférente face à la barbarie des hommes ; elle ne pourrait plus se dire que c’était triste mais que c’était dans la nature humaine. C’était dans la nature humaine, mais c’était également dans la nature humaine de se battre contre ceux qui se battaient : le libre-arbitre permettait de choisir son camp, et si une cause méritait d’être défendue, elle valait que l’on se batte pour elle.

Nephilim espérait qu’elle trouverait la force de ce battre, car elle en était persuadée, elle n’avait pas réchappé au massacre pour rien : cela faisait parti d’un plan à plus grande échelle. Elle ne disait pas que l’attaque des Purificateurs avait été organisée pour l’endurcir, mais ne croyant pas aux coïncidences, elle pensait que sa présence sur les lieux avait effectivement ce but. Pourquoi, sinon, elle qui était à peine parvenue à se faire trois amis en un mois dans un lieu où l’on était aussi soudé qu’à l’Institut, aurait-elle réussit à sympathiser en seulement quelques heures de cours, au cours d’une même journée, avec une élève qui l’avait invité à sa pendaison de crémaillère ? Certes, elles avaient toutes deux été mutantes, la Psychométriste parvenant à le découvrir avec une facilité déconcertante, ce qui avait contribué à les rapprocher. Séléna avait également vue par delà la timidité d’Amy, et avait, avec quelques trucks de psychologie, réussit à la mettre à l’aise. Mais rétrospectivement, Nephilim se demandait si, se disait même, que la relation d’amitié était allée bien trop vite.

Elle devrait également, comme lui avait dit Warren, parvenir à apprivoiser sa peur ; sa peur de l’attaque, de ses souvenirs concernant la souffrance et la douleur infligée et ressentie.

Mais Amy n’était pas encore prête ; elle avait peur de fermer les yeux, de s’endormir, car les souvenirs auraient put revenir. Durant les prochaines semaines, elle devrait travailler cela, mais pour l’instant, elle n’avait pas le cœur.

Elle eut cependant un sourire lorsqu’Angel lui tendit un mouchoir. Elle le ramassa de son bras sain.

La douleur avait presque disparue du second, étant plus une gêne ; cependant, l’italienne tenait à cette douleur, qui lui rappelait son traumatisme aussi bien que ses résolutions. Elle se sentait honorée de la proposition de Warren, dont les dons en faisaient un véritable ange comme Nephilim les imaginaient : chevaleresque, bienveillant et sage.

Il avait posé avec délicatesse le bras de Nephilim sur son bureau, à tel point qu’elle n’avait rien sentie.

Amy eut une expression de peur à l’idée du sang de Warren la soignant ; c’était en quelque sort un sacrifice qu’il ferait de sa personne pour l’aider, mais c’était également bien plus que cela.

Le sang avait toujours eut une symbolique puissante dans les coutumes comme les croyances des hommes, et ce depuis la nuit des temps : c’était un héritage, le don de la vie comme de la puissance.

Qu’il s’agisse de religion ou de génétique, le sang était quelque chose d’une importance capitale.

Et Warren lui proposait de partager le sien, d’une certaine façon.

Malgré que son surnom fut celui des descendants des anges veilleurs, Amy était effrayée à l’idée du sang curatif.

Aussi effrayée que fascinée. Peut-être Warren ne ferait pas que la guérir de par sa bénédiction sanguine ; peut-être lui transmettrait-il également une part de sa noblesse ou de sa force.

- D… d’accord,

A partir d’aujourd’hui, elle mériterait véritablement son surnom de Nephilim. Restait à savoir quelle était la véritable signification de ce nom : s’agissait-il d’avortons, ou de ceux qui faisaient tomber les autres ?

Inconsciemment Angel comprit que ce don de sang avait son importance pour l'adolescente. Pour lui il s'agissait d'une chose normale, mais il reconnaissait que même habitué voir les autres se régénérer grâce à son sang créait toujours sa petite surprise. était-ce le fait de s'imaginer guérir si vite que ce soit visible à l'oeil nu qui "gênait" Nephilim ou autre chose? Warren ne le savait pas trop mais il était loin de penser au sacrifice sachant que quelques gouttes du liquide carmin suffiraient. Toujours est-il que si le X-Man avait eu un esprit poétique, lui aussi aurait pensé à une sorte de scène biblique entre un ange et un demi ange -bien que les ailes de Nephilim n'en soient pas à proprement dit et que la couleur blanche ainsi que les plumes manquaient, mais lui même n'était pas parfait en tant que tel, il n'avait point d'auréole. Parlons donc d'une adaptation moderne dont les deux acteurs principaux seraient aussi les seuls spectateurs.

Hochant la tête, Warren sortit de son tiroir un petit couteau qui peu aiguisé qui servait habituellement à décacheter les enveloppes néanmoins ce serait suffisant... Il ne fallait pas une égratignure trop profonde mais pas non plus trop superficielle sans quoi il n'aurait pas le temps de verser le sang sur les plaies de la jeune fille que la sienne se serait déjà refermée. De même que c'était sur une blessure ouverte qu'Angel devait agir. Ainsi prit-il doucement le bras d'Amy, y allant le plus doucement possible... Il repéra un endroit où la peau était particulièrement fragile encore après avoir retiré doucement l'habit qui gênait la vue. La blessure de l'adolescente s'étendait sous ses yeux. Avisant donc une égratignure encore fragile, un endroit où il n'y aurait qu'à exercer une petite pression pour faire sortir le sang. Avec douceur, invitant la jeune fille à regarder ailleurs si elle le souhaitait bien que l'opération ne soit pas violente, Warren entailla légèrement l'adolescente. Elle n'avait probablement perçu qu'un petit pincement, à moins que la douleur encore présente ne se soit accentué et n'ait fluctué dans tout son bras mais en tout cas il avait fait de son mieux.

L'ange retira ensuite sa manche, il posa son bras sur ses genoux, à l'abri du regard de Nephilim sauf si elle voulait se pencher pour le voir et entailla son poignet, là où le sang coulait avec plus de force. Malgré une légère grimace parce qu'il lui avait fallu entailler une peau saine, le jeune homme fut adroit, il avait souvent fait cela, soit avec sa boucle de ceinture en mission, soit avec un couteau pour l'urgence... Ou là avec cet espèce de petit décacheteur. L'idée en soit était plutôt morbide quand on ne connaissait pas les propriétés du sang de l'ange, voilà pourquoi ça le gênait un peu de faire ça devant les yeux d'une tiers personne, car vu son ardeur pour entailler sa chair, on dirait qu'il voulait se suicider.

Plaçant rapidement son poignet au-dessus de celui de Mademoiselle de Lauro, le professeur laissa son sang couler jusqu'à la plaie de l'adolescente. Quelques gouttes de sang suffiraient bien. Comme Nephilim ne se régénérait pas via son sang, les deux liquides ne se battraient pas, et sa source de vie serait acceptée en amie. Seul Diablo était sensé être brûlé vif de l'intérieur par son sang, sans que le jeune homme ne sache pourquoi. Il avait entendu vaguement parler d'une descendance des deux branches faites pour se hair. Une histoire à laquelle il ne croyait guère comme quoi sa famille représentait les "anges" et que Diablo descendant de Azrael serait satan, crée par le dit mutant millénaire qui une fois, devant les yeux des gens avait eu le mauvais rôle tout simplement. Quant aux siens, pas spécialement meilleurs que les dits "diables", ils avaient eu le beaux rôles et de là était né l'image des anges. Depuis la "légende" voulait que le sang des siens soit mortel pour les enfants d'Azrael... Tout comme la mutation de Warren restait la même en sautant quelques générations contrairement aux autres familles qui ayant divers enfants mutants se voyaient octroyé des dons différents, simplement parce qu'il appartenait à la dynastie des anges. Cependant le professeur ne croyait guère en tout ceci, simplement parce que Diablo était son ami, pas son adversaire, c'était même un de ses compagnons les plus proches, ce qui ne lui donnait toutefois pas envie de vérifier cette histoire de sang contagieux.

-Votre bras va guérir rapidement, ainsi que toutes les autres égratignures, bleus éventuels... Et ça devrait aussi vous revitaliser légèrement. Vous n'êtes pas beaucoup blessé mais par sécurité j'ai laissé quelques gouttes de plus s'écouler. De plus votre propre facteur de régénération va s'activer avec plus de vigueur. Normalement ça devrait vous faire encore plus de bien qu'à quiconque autrement.

Warren sourit, après cet instant de tension, venait la beauté... En effet tout en douceur sa propre plaie se referma. Angel trouvait ce moment tout aussi "gênant" car c'était contre nature, même pour un porteur du gêne X, accepter de regarder une plaie s'effacer rapidement restait difficile, on se demandait alors où étaient les limites de mère Nature, si elle pouvait encore avoir autorité sur ce monde. Le plus impressionnant dans ce type de scène avait été quand le blond avait soigné Lucas au bord de la mort... Cependant d'un autre côté cette scène se révélait très belle, porteuse d'un espoir profond. Toute la promesse d'une guérison d'âme rapide et miraculeuse.

Parfois Angel aurait toutefois aimé porter ses cicatrices-et il en aurait énormément si elles restaient.- comme pour se donner plus de crédibilité. Logan n'avait pas besoin de ça pour en imposer, il avait physiquement les capacités d'impressionner, tandis que lui avec sa tête de jeune premier tout juste diplômé peinait parfois à garder son autorité, à justifier ses conseils. On se disait qu'un jeunot aussi frais que lui, sans cicatrices à contempler pour se souvenir de ses souffrances ne savait rien alors qu'il avait parfois l'impression d'avoir vécu autant de vies que d'années accomplies, soit 29... Enfin il ne se plaignait pas, ayant eu une vie relativement douce comparé à certains X-Men, mais cela ne l'empêchait pas d'avoir ses propres fardeaux. Qui le croirait en voyant son visage neutre, ses habits de fils à papa et cette mutation magnifique qui semblait uniquement composée de bénéfices?

-N'ayez pas peur, ça ne fait pas mal... Au contraire.

Annonça-t-il, croyant que la crainte de l'adolescente qui se lisait dans son regard était dû à la douleur que pourrait provoquer le mélange des deux sangs. Il avait également dit cela pour passer sa mélancolie du moment. Haussant un sourcil Angel ne comprit pas pourquoi Amy n'essuyait pas ses larmes ni ne se mouchait, cependant il ne dit rien, presque heureux que l'adolescente ait eu le regard brouillé alors que le sien s'était voilé. Ne pas avoir peur de montrer ses craintes avait-il dit, lui qui semblait incapable de le faire! Refusant toutefois de retomber dans des pensées semi philosophiques qu'il abhorrait le jeune homme se concentra sur mademoiselle de Lauro.

-Allons, prenez un chocolat chaud, j'insiste, cela vous fera vraiment du bien

Acheva-t-il en laissant trainer une petite pointe de désespoir. Il n'était pas du tout lassé par Nephilim, touché par le spectacle mais ne savait absolument plus comment faire pour la consoler.

Quoiqu'il en soit, n'étant pas gravement blessé à l'instar de Lucas qui avait beaucoup souffert pendant sa guérison éclair, la jeune fille devait désormais sentir le sang d'Angel envahir ses veines tel un poison, mais un doux poison duquel émanait une légère chaleur. Le sang ami caressait presque avec tendresse les organes de la petite blessées, s'empressant pour essuyer les larmes rouges qui gouttaient sur le bras de l'adolescente et visitant éventuellement le reste de son corps, médecin attentif dans l'espoir de guérir d'autres petits bobos avant de s'éteindre doucement, se mourant sans se plaindre, sans heurts suite à sa bonne action.

Levant enfin la tête vers Amy, Warren chercha à voir quelles seraient les réactions de cette dernière puis il se pencha sur son bras, sait-on jamais, pour vérifier si son sang avait bel et bien eu l'effet escompté.

Une fois qu’elle eut parlé, Warren acquiesça, puis retournant son attention vers l’un de ses tiroirs, il sortit un petit coupe-papier.

Amy le regarda faire, commençant à se poser des questions sur la manière de procéder. Devrait-elle boire le sang de l’Ange pour qu’il la guérisse ? Inutile de dire que pareille idée ne la réjouissait pas ; bon, on pouvait avaler un demi litre de sang avant de tomber malade, mais c’était plutôt le geste qui la gênait. Boire du sang, c’était très… vampire.

Les prédateurs de la nuit symbolisaient la répugnance naturelle de l’homme au cannibalisme, ainsi comme toute personne sensée, Nephilim n’avait nullement l’envie de boire du sang.

Elle fut à la fois inquiète et perplexe quant le professeur lui prit le bras, mais ne tenta rien et se laissa faire. La gêne s’amplifiait du contact des doigts de Warren comme elle l’avait fait lorsqu’Amy avait actionné son membre, mais la délicatesse de l’Ange rendait cela bien moins désagréable.

Il lui proposa de regarder ailleurs, ce qu’elle ne fit pas. Elle avait vue la mort et les flammes, et devrait être effrayée par son propre sang ? C’était hors de question.

Cela ne rendit pas la coupure plus douce ; si Nephilim retint le couinement de douleur, elle ne put empêcher sous système nerveux de tenter de soustraire son membre atteint à la poigne de Warren, par réflexe.

Amy suivit la lame jusqu’à ce que Warren la retourne contre lui, avec beaucoup moins de douceur. L’italienne eut un mélange de peur et de dégoût face à ce geste qui évoquait immédiatement le suicide par exsanguination. Elle regarda ensuite l’Ange placer son poignet entaillé au-dessus du sien, puis le sang couler.

C’était écœurant rien qu’à regarder, mais le plus stressant était de ne pas savoir comment les cellules de Sangui allaient réagir. Amy ne pensait pas qu’elles le fassent, car elles se contentaient de transporter la biomasse, mais on ne savait jamais.

Warren lui expliqua comment cela allait se passer : son bras, comme le reste de son corps, guérirait rapidement. Cela devrait également l’aider face à la fatigue. Son propre facteur guérisseur devrait également être amélioré pendant quelques temps.

- Mon pouvoir n’est pas actif, car je n’ai pas pratiquée la Photosynthèse aujourd’hui ; sans la biomasse créée, pas de facteur guérisseur ni d’autotrophie de l’organisme,

La plaie de Warren commença à se refermer, devant l’émerveillement de Nephilim : son don était incapable de tel miracle, et la guérison de Warren devait être deux mille fois supérieure à celle d’un humain ordinaire pour régénérer une plaie qui aurait prit une semaine en quelques secondes. Et elle qui plafonnait à moins de deux fois, bien que cela fut en constante augmentation.

Angel rassura Amy, ce qui fut plutôt une bonne idée : déjà peut à l’aise avec l’idée du mélange de sang, la vision était encore plus désagréable. Le ressentit aussi : le sang de l’ange était comme un liquide chaud coulant dans ses veines, un venin guérisseur mais pourtant étranger. Comme lors d’une prise de sang, Amy eut un vertige. Ses différents organes supplémentaires ne semblèrent pas réagir au sang de l’Ange, à part le Rapha et les poumons, ailes incluses, qui la brûlèrent légèrement. Elle ne dit cependant rien, se contentant de grimacer alors que la plaie de son bras se refermait.

Warren lui proposa de nouveau un chocolat chaud, qu’elle n’eut pas le cœur de refuser : il avait raison, cela lui ferait du bien. D’autant plus qu’elle était à jeun, et qu’entre les émotions et la guérison, son corps aurait surement besoin d’un minimum de sucre.

Lorsque les démangeaisons eurent toutes disparues, Amy fit bouger son bras, puis sa jambe, tout en restant assise. Ils étaient entièrement guéris. Si seulement elle-même avait put avoir pareil don, peut-être aurait-elle put sauver quelques uns des blessés à Mutant Town.

- Merci,

Hors Jeu:

[hj: désolé pour les fautes je suis sur un clavier español. Si Amy accepte, considère que Waren l'amène dans son Jet privé et qu'ils se posent dans un endroit calme, vert et valloné. Elle se retrouvera donc avec le Deltaplane en surprise au sommet d'un petit sommet donnant sur une belle plaine verte. Ils peuvent quitter le pays... Rien n'est impossible pour lui lol^^]

-De rien

Répondit Warren de manière moins neutre que d'habitude, soulagé que la jeune fille semble aller mieux etque ses blessures se soient bien réparées malgré sa nature qui aurait pu, sait-on jamais, contrer son don. Et puis même si le "gros dur" qu'il était sensé être ne l'avouerait jamais, il n'aimait pas voir les gens souffrir. En réalité si le X-Man était toujours si distant avec les gens, ce n'étais pas particulièrement à cause de son éducation qui aurait pu perdre de son influence avec quelques efforts mais pour se protéger car il était probablement plus sensibles que certains de l'équipe. Mais cela, personne ne le saurait, pas plus que sa relation avec Lucas qui se concrétisait... Enfin sauf Alice Sherman une élève qui lisait dans les rêves, mais pas question de la laisser s'approcher de lui quand il dormait pour qu'elle sache qu'ils se revoyaient depuis la réapparition de l'avocat et que cette fois, c'était du sérieux. Il avait une réputation d'homme d'affaires et de Don juan à tenir lui!

-Dites-moi, que faites-vous lorsque vous êtes déprimée? Pour vous remonter le moral? Pour ma part je vole

Il venait néanmoins d'avouer que lui aussi déprimait parfois, sans compter qu'il avait laissé comprendre à Amy qu'il avait peur de temps à autre mais bon, qui ne déprimait jamais? Même les "gros durs", seuls les fous en avaient l'interdiction express, du coup il n'entamait pas sa réputation, surtout avec son visage de nouveau si neutre, malgré le fait qu'il ait parlé de détente.

-Si vous le souhaitez mademoiselle, je vous ferais bien partager cette idée... Là, maintenant, sachant que vous voleriez seule, de vos propres ailes devrais-je dire.

Alice avait refusé sa proposition la dernière fois, du coup le deltaplane était resté sans être utilisé. Mais tant mieux s'il était acheté, ça faisait moins de temps à attendre. Quoiqu'il en soit il était évident que Warren ne proposait pas cela à tout le monde. C'était la deuxième personne à qui il le disait. Dans l'institut en tout cas parce que si Lucas le lui demandait, bien sûr le blond se précipiterait pour l'exhaucer, d'ailleurs il devrait le lui proposer ce wee kend! Il se détestait déjà pour cette pseudo idée romantique qui faisait de lui le type débile d'amour gloire et beauté ou plutôt la "fille"-ce qui était encore pire pour son égo- mais comment s'empêcher de gâter ce cher maître Slang.

Dans un autre contexte c'était pareil avec Amy, il était attaché à elle et ne voulait pas la virer de son bureau guérie physiquement sans avoir rien tenté pour le moral. Voir un peu de beauté, se détendre et apprendre à se dépasser mais non pour se battre sinon pour accéder au paradis lui ferait du bien. Il espérait que l'adolescente accepterait, envieux de l'aider mais aussi de l'avoir encore à ses côtés sans doute.

Warren se voulait neutre dans ses paroles comme dans ses gestes, mais il ne parvenait que partiellement à l’être, selon les moments, et les aptitudes d’observations d’Amy lui permettaient, si ce n’était de « voir clair » dans le jeu de l’Ange, de deviner qu’il ne s’agissait que d’un masque.

Mais en ces instants, il semblait l’abandonner un peu, quitter son mysticisme angélique pour un aspect plus humain. Il avait déclaré connaitre la peur, et maintenant le désespoir.

- D’habitude, je m’enferme dans les études, mais comme je suis à l’université que depuis lundi, et que j’ai séchée hier comme aujourd’hui, je ne sais vraiment que faire,

J’aurais bien aimée pouvoir voler également, mais si mes calcules sont exactes, je devrais attendre mes 43 ans pour que la taille des Ala-pulmos soit égale à la mienne, donc elles ne sont pas prêtes de me porter. Combien mesurent les vôtres, par rapport à votre taille ?

Nephilim ne voyait pas comment parvenir à voler ; sans même savoir si elle en serait capable un jour, espoir qu’elle avait toujours nourrit, elle savait qu’il lui faudrait attendre que ses ailes grandissent encore des décennies, au minimum. Elles étaient trop petites, trop frêle, à l’instar d’elle-même, pour affronter le monde.

L’italienne avait un peu honte : ses ailes à elle étaient encore petites, presque atrophiée, et si elles étaient composées de plumes, ses dernières étaient rouges sang car composées de tissus pulmonaire. Tout l’inverse des appendices immaculés dont disposait Warren. L’Ange devait être capable de la porter à bout de bras et de l’emmener dans les cieux, mais alors il ne lui aurait pas proposé de voler seule.

- Je ne comprends pas vraiment comment vous voulez que je vole par moi-même. Je suis à peine capable de guérir plus vite, ce qui n’est même pas le cas en ce moment. De plus, je ne pense pas être prête à sortir de l’Institut pour l’instant. Le temps que cela se calme, dehors comme dedans.

Reflexe naturel, Nephilim placerait les mains autour de son chocolat chaud quant la machine l’aurait préparé, comme pour chasser un froid inexistant. Ce type de boisson ne lui était pas inconnu, mais elle n’en avait que rarement ingurgitée : son autotrophie ne laissait guère la place à une consommation régulière d’aliments, et si la gourmandise était bien présente, la structure dans laquelle elle avait été élevée n’avait pas véritablement pour but les petits détails comme celui-là. Les chocolats pouvaient remonter le moral selon les dires de certains, mais l’italienne ne savait si c’était vrai ou pas. Warren avait déjà fait beaucoup pour le moral d’Amy.

Il faisait figure d’un ange gardien et d’un soutien, ce dont l’orpheline avait plutôt manqué dans la vie, à l’exception d’Evangelina. Sa présence était rassurante et Nephilim était heureuse d’être venu vers lui : il l’avait comprise, montré plus que de l’empathie et voulait lui remonter le moral en lui faisant découvrir une chose dont elle rêvait depuis longtemps : le vol.

Après, Nephilim n’était jamais montée bien haut, et n’avait nulle idée de si elle serait atteinte de vertige ou autre ; elle ne se pensait pas capable de voler de ses propres ailes, au propre comme au figuré. Mais Angel était là, et la guiderait une fois de plus.

Hors Jeu:

[HJ: pas de problèmes je comprends ]

-43 ans hum. C'est déjà mieux que jamais... Et puis il y a d'autres moyens pour le faire avant. Quoiqu'il en soit, gardez confiance quant à vos ailes. Le faire par soi même est une satisfaction immense, ça vaut toute l'attente du monde. En attendant vous pourriez vous entraîner, rien de mieux que le Deltaplane. C'est le moyen humain le plus proche du mien. Je veux dire du notre.

Warren ne voulait pas embêter l'adolescente avec des questions sur le fait qu'elle ait vérifié que ses poumons étaient modifiés en conséquence, pour supporter les hautes altitudes ou pas. Tout une panoplie de statistiques médicales dont lui même avait prit conscience à l'âge d'Amy. La différence étant qu'il était né pour ça, exclusivement pour ça: voler, cesser de vieillir apparemment et guérir autrui. Quoiqu'il en soit, l'homme d'affaires avait envie de croire qu'Amy pourrait accéder à son rêve. Voler était une chose merveilleuse. C'était bien pour cela d'ailleurs qu'il y avait autant d'accidents d'aviation, de deltaplane, de parachute etc. Les hommes n'étaient pas fait pour cela mais étaient irrémédiablement attirés par les cieux. Le sort était cruel pour eux.

-Pour vous répondre, mes chères amies ici présentes font bien 5 mètres d'envergures... Je ne vous dirai pas combien de plumes j'ai par contre. J'ai bien essayé de les compter plus jeune - chacun sa façon de faire sa crise de conneries adolescentes hein ^^- mais je m'y perdais toujours après 30. Trop d'enchevêtrements compliqués, de blanc aussi. Mis à part ça je fais 1m 78... Quant au poids; j'anticipe, cela ne se demande pas plus aux messieurs qu'aux demoiselles.

Elle avait déjà de la chance. Des adolescentes avaient déjà parié sur la taille de ce professeur pour qui beaucoup craquaient. évidemment, riche, assez bien foutu, blond aux yeux bleus avec une mutation le faisant apparaître comme un ange, homme d'affaires et super héros. Warren était le fantasme idéal quoiqu'il en dise, et bien qu'il réfute ce fait. Certes Scott Summers était aussi prisé de ces demoiselles voir Kurt Wagner qui avait son charme de diablotin personnel. Toujours est-il que Warren ne s'était jamais prêté à ces jeux, à ces paris, il évitait toujours de donner des infos sur sa vie privée même d'apparence banale. Le jeune homme avait beau être volage, il ne touchait pas aux mineures et encore moins à celles de l'institut, même avec 18 ans révolus d'ailleurs. Seulement Amy était différente, il le sentait, le voyait pertinemment. Et puis le contexte n'était pas le même.

-Alors comme ça vous versez dans la science? Comment avez-vous fait tous ces calculs vous concernant? Un professeur vous a-t-il aidé? Je pense à Henry Hank McKoy, vous devriez allez le voir. A l'époque c'est lui qui m'a assuré que je pourrais voler rien qu'en prenant des mesures etc. Peut-être pourrait-il vous aider bien que vous semblez déjà vous débrouillez à merveille. Je suis même sûr que vous arrivez à aller plus loin que les fameuses 30 plumes que je me compte avant d'abandonner.

Toujours es-t-il que suite à ces paroles, il avait offert un de ses rares sourires à la jeune femme, il s'accorda même un léger éclat. Il fallait bien détendre l'atmosphère, ce n'était pas son truc mais bon des efforts seraient utiles pour remettre un peu d'aplomb avec la jeune femme. Bien vite néanmoins le X-Man retrouva son sérieux. Il lui semblait que sa proposition allait une nouvelle fois tomber à l'eau, mais bon tant pis, restait toujours ce cher Lucas. Lui qui n'aurait pas le choix. Warren l'entrainerait de gré ou de force et le pousserait hors du jet. Un des avantages à être en "couple". Pas question de ménager son compagnon, ce serait bien trop ennuyeux et plat sinon. Le problème était que son cher et tendre allait sûrement se venger par la suite, mais il y aurait représailles et ainsi de suite. Quoiqu'il en soit, la conclusion était la suivante: son deltaplane serait utilisé et pas par lui.

Cependant avant de conclure, autant laisser la jeune fille accepter ou non finalement. Dommage que la surprise ait été gâchée mais en ayant mit un nom sur l'objet qui lui permettrait de voler seule sans attendre les hypothétiques 43 ans, peut-être qu'Amy accepterait finalement d'étrenner le fameux deltaplane. Il verrait bien et ne la supplierait pas. C'était à l'adolescente de choisir, il faisait tout pour qu'elle aille mieux, ne devant retirer aucun avantage personnel. Inutile donc de se frustrer bêtement. Warren était là pour satisfaire le rêve d'une jeune mutante dont il avait la garde... Si cette dernière s'y refusait, c'était ainsi, n'en parlons plus. Certes ce serait un peu triste mais tant pis.

Warren trouva qu’il valait mieux tard que jamais ; Amy était plutôt d’accord. Par contre, elle leva un sourcil surprit quant l’Ange parla de deltaplane. D’accord, l’homme, dans sa conquête du ciel avait créé de nombreux moyens de voler, mais elle n’avait jamais pensé s’y essayer un jour. Elle aurait préféré attendre ses ailes.

Elle eut un petit sourire lorsqu’Angel se reprit ; pour l’instant, le vol était sa capacité, Nephilim ne la partageant pas encore. Sa maladresse prouvait qu’il était parvenu à la même conclusion, ou peut-être qu’il doutait qu’elle y parvienne un jour. Il était cependant trop gentil pour déclarer cela sans la moindre finesse.

Warren déclara que ses ailes mesuraient chacune cinq mètres, plaisantant sur le nombre de plumes. Amy sourit : les siennes étaient encore trop atrophiées pour pouvoir compter les plumes, mais lui avait essayé durant sa jeunesse. Les ailes d’Angel devaient avoir grandies rapidement, là où celles de Nephilim croitraient avec elle, et probablement jusqu’à sa mort.

178cm pour 500cm d’ailes, l’italienne réfléchit un instant : cela devait aller presque dans les trois fois plus. Elle-même allait attendre un sacré moment, en faite, pour voler, s’ils suivaient le même processus de vol.

Elle ne put retenir un rire lorsque Warren lui déclara que demander son poids à un homme ne se demandait pas plus qu’à une demoiselle.

- J’en avais pas l’intention,

Le poids me parait secondaire. Après, je ne suis pas vraiment scientifique ; mon cursus linguistique fait de moi une littéraire, j’avais jamais fait de l’économie et avait rapidement échappée aux sciences naturelles. C’est le doc qui a suivit l’évolution de mes pouvoirs, à l’orphelinat, qui a fait les calculs. A moins d’évolution, la croissance de mes Ala-Pulmos est de six centimètres par an, tandis que ma taille augmente des deux tiers, soit quatre centimètres. J’ai une période juvénile plus longue, mais il ne pensait pas que mes Ala-pulmos soient liées à ma puberté. Ici, Forge m’a fait passer quelques tests à mon arrivée, mais on doit attendre le retour de monsieur Mc Coy pour qu’il se penche sur mon cas. Il n’est pas à l’Institut en ce moment, comme la plupart des X-Men. J’en ai rencontré trois pour l’instant, vous inclus.

Nephilim sourit à nouveau face à l’humour d’Angel, presque synchronisée avec le léger rire de ce dernier.

Tout redevint silencieux, alors que le professeur semblait occupé par ses pensées. Plongeant dans les siennes, l’italienne réfléchie à la proposition. Il allait la faire voler dans un deltaplane. Déjà, cela l’effrayait : courageuse mais pas téméraire, comme on dit ; elle avait du courage quant il fallait, mais si elle pouvait éviter de se retrouver dans une situation en demandant, c’était pour le mieux.

Ensuite, malgré que le sang de Warren lui ait redonné de la force, elle n’avait pas réellement dormie depuis maintenant deux jours. Surtout, elle ne voulait pas sortir de l’Institut. Affronter le monde extérieur était encore trop tôt, elle préférait rester dans le cocon bâti par Charles Xavier.

- Je veux bien essayer le deltaplane, mais j’ai pas encore le courage de retourner vers le monde extérieur,

Elle n’avait pas vraiment peur en présence de l’Ange, de dernier, sa présence comme se qu’il représentait, la rassurant ; cependant, elle ne voulait pas sortir de l’Institut. Vraiment pas. Et il lui semblait stupide de penser que Warren ait rangé sa machine dans l’école.

- Je suppose qu’on peut pas essayer le deltaplane depuis l’Institut,

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