Quelques notes de musique (sujet libre)

Invité

Tara était assise au bar, les jambes croisées. Lentement, son quotidien New-Yorkais reprenait son cours. Cela faisait que quelques semaines qu’elle était revenue dans cette ville, mais elle avait un peu de mal à retrouver ses repères. Depuis plus d’un siècle, les choses avaient changés, les rues étaient devenues plus larges, les voitures plus bruyantes, les gens plus pressés, l’air plus irrespirable. La maison dans laquelle elle avait vécue quelques années n’existait plus. Sans doute avait-elle été rasée après le crash de 29.
Pourtant, ce n’était pas uniquement l’aspect extérieur de sa ville qui avait changé: la bonne société n’était plus ce qu’elle était jadis, peuplée de nouveaux riches dans aucune forme d’éducation. D’ailleurs, finis les grandes réceptions qui avaient rythmés l’année de la jeune femme de bonne famille, si bien que Tara s’en trouvait quelque peu désappointé, ne sachant pas toujours que fait de ses journées et de ses nuits. Elle avait toutefois réussi à trouver, parmi les clients qui achetaient ses créations, quelques hommes qui pouvaient passer pour des gentlemen de la vieille école et qui ne rechignaient pas à dépenser des sommes astronomiques pour lui plaire.

C’est pour l’un de ces clients que Tara se trouvait dans ce restaurant ce soir. Il le lui avait demandé en tant que faveur personnelle et l’immortelle avait accepté car, demandé poliment, elle était tout à fait prête à exhausser les désirs particuliers de ses sympathiques vaches à lait masculines. Cela faisait partir d’un deal implicite qu’elle respectait.
Par contre, elle avait évidement posé ses conditions: si ce riche propriétaire de restaurant voulait la faire jouer devant public, il fallait voiler tous les miroirs de la salle et tamiser au maximum la lumière. L’homme avait été enchanté d’exhausser l’étrange lubie de sa jolie maîtresse et s’était exécuté sans rechigner et avec une bonne volonté évidente.

D’ailleurs, l’élégant homme d’âge mur venait de se présenter devant les convives attablé et annonça l’intervention musicale de la soirée. Tara vida la dernière gorgée de son verre de vin, afficha un sourire de circonstance et se déplaça en direction de la scène. Arrivée en face de son généreux donateur, Tara accepta un baisemain et quelques applaudissements de circonstances avant de s’asseoir sur la chaise basse en face de sa harpe et de vérifier d’un regard rapide si tous les miroirs étaient bien soigneusement voilés et la lumière suffisamment tamisée pour ne pas projeter d’ombre sur le sol. Tout était parfait…et c’était pour elle la moindre des choses.
Satisfaite, Tara posa ses doigts sur les cordes de sa petite harpe celtique qu’elle trainait depuis pas loin d’une centaine d’années et laissa courir ses doigts, qui ne semblaient même plus avoir besoin de sa concentration pour agir seuls. Tant mieux, car cela permettait à Tara de détailler quelque peu les gens dans la salle et d’échanger, de temps en temps, une œillade avec son généreux donateur.

Sujet: Re: Quelques notes de musique (sujet libre) Sam 30 Jan 2010 - 10:55

Nathaniel avait reçu une éducation aristocratique durant ses jeunes années, les Essex, notables de sa ville natale avait fait partie de la haute, de cela restait quelques traces chez Sinister notamment un goût pour les arts prononçaient, en quelque rare occasion il se rendait dans des soirées organisait par des mécène pour admirer quelque oeuvre original. Bien-sûr prenant l'aspect d'un homme d'une cinquantaine d'années, une barbe et des cheveux noirs, le visage au traie dur et au regard sévère. De cette façon il pouvait facilement se fondre dans la masse de cette salle, ce faisant appeler Robert Windsor.

Il arrivait devant ce restaurant, c'était un de ses restaurants où vous aviez des tables rondes orientées verre une scène ou des artiste ce produisait et ou des serveurs pouvaient vous apporter des rafraîchissements et même des plats, bien-sûr une certaine attitude était observée dans la salle, vous n'aviez pas de ces enfants qui crient ou des adolescents écoutant leurs MP3, non c'était un endroit convenable, bien peupler. Robert, car c'est sous ce nom qu'il avait réservé, passa la porte d'entrer, il se dirigea verre le placeur de table et lui communiqua son nom.

« Bonsoir monsieur et bienvenu laissez-moi prendre votre mentaux. »

Robert retira son long manteau et son écharpe noir, le jeune homme face à lui attrapa un cintre et mis ses vêtements dans le vestiaire avant de revenir et de faire le tour du pupitre pour accompagner Robert jusqu'à sa table habituelle, la lumière tamisée de la pièce était parfaite ainsi il ne se faisait pas trop remarquer on ne savait pas qui pouvait bien être ici ce soir. Il Commanda une bouteille de vin et quelque met français qu'il cuisinait ici pour patienter avant le début du spectacle qu'il était venu voir.

Pour le scientifique qu'il était, l'art avait toujours suscité son attention, arrivant facilement à expliquer tout phénomène physique il restait admiratif de cette créativité sortant du chaos de l'humanité, bien-sûr, il comprenait le procédait, des sons de longueurs d'onde différente agencer en gardant une certaine hégémonie. Dans sa définition d'un homme instruit un certain éveille du regard artistique était primordial. L'organisateur prit alors la parole faisant monter son Artiste sur la scène, elle ne tarda pas à s'installer au coter de sa harpe, une magnifique pièce. La musique commença Robert resta silencieux regardant la jeune artiste faire danser les notes de la plus belle des façons.

Invité

Tara avait toujours eu un certain don pour tout ce qui était beau: la mode, le dessin, la création de bijoux, la musique…bref, tout ce qu’une jeune fille de bonne famille devait connaître et maîtriser. Sans être un génie, elle avait pourtant eut le temps de se perfectionner dans ces domaines, et dans biens d’autres encore, bien plus de temps que pouvait espérer un humain ordinaire.

Tara laissait courir ses doigts le long des cordes en un chemin tout tracé, qu’elle connaissait depuis de nombreuses années. Ses premiers concerts avaient eu lieu devant sa famille et quelques invités de marque, alors que sa petite vie se résumait encore à la bonne société New-Yorkaise, à quelques voyages sur le vieux continent pour rendre visite à la famille ou aux amis à la campagne et, bien sur, aux bals et aux réceptions donnés par les grandes familles des environs.
Durant des temps plus difficile, comme la seconde guerre mondiale, c’était entre autre sa harpe qui lui avait permis de manger à sa faim, et souvent bien plus encore, car les deux camps ennemis avaient communément appréciés sa musique. Tara n’avait jamais eu de scrupule à exhausser les souhaits de ceux qui la faisaient vivre, peu importe leur nationalité ou leur vision du monde. Souvent, elle avait été traitée d’égoïste, de catin, voire de bien pire, mais la mutante avait simplement haussé les épaules: oui, c’était vrai, elle avait toujours profité de sa beauté et de son don inné pour mettre en valeur celui qu’elle accompagnait pour vivre mais, en attendant, elle n’avait jamais du traîner dans les rues ni s’abaisser à supplier. D’ailleurs, elle n’était pas femme à le faire.

Perdue dans ses souvenirs, Tara enchaîna morceau sur morceau, la plupart des morceaux baroques unanimement connus et appréciés, pour terminer par quelques pièces qui étaient à la mode lors de sa jeunesse et auraient fait rêver les néoromantiques de sa génération. Sa prestation terminée, Tara repoussa sa harpe, lissa sa jupe et se leva sous les applaudissements. La mutante salua et offrit sa main à son dernier bienfaiteur en date, qui paraissait aux anges. Celui-là était facile à contenter, gentil, docile, bref, tout ce qu’il fallait…et pourtant, Tara sentait qu’elle n’allait que trop rapidement s’en lasser et qu’elle irait probablement voir ailleurs dans un avenir relativement proche. Les hommes du monde moderne n’étaient plus ceux qu’elle avait connus dans sa jeunesse, prêts à tirer le sabre pour défendre leur amante face à un concurrent un peu trop entreprenant, extrêmes dans leurs émotions romantiques, naïfs dans leurs réactions. Dans le temps, Tara avait détesté se faire traiter comme la propriété d’un homme, mais avec le recul, cette conduite possessive, jalouse et un brin chevaleresque finissait par lui manquer.

Tara bissa gracieusement face à l'insistance de certains membres du public, puis se releva pour quitter la scène. Les conversations reprirent et la jeune femme répondit à quelques questions d’usage au sein d’un petit groupe qui s’était formé autour d’elle et de son amant. Petit à petit, la conversation dévia sur le cours de la bourse et la réputation des hommes d’affaires de la ville, si bien que Tara, qui trouvait cela d’un ennui mortel, s’excusa, salua les invités et se dirigea seule vers le bar, pour se commander encore un verre de vin blanc. Elle prit place, croisa les jambes et observa la salle. En ce moment, elle hésitait à rentrer seule, même si elle se doutait que cela n’allait pas plaire à son bienfaiteur. Tant pis, ce soir, elle n’avait pas envie d’un dîner aux chandelles au son des derniers cancans sur la bonne société New-Yorkaise.

Presque par hasard, le regard de Tara s’immobilisa sur un homme qui était assis seul à une table, dans la pénombre ambiante, et qui dégustait son repas. Au premier moment, l’immortelle ne s’expliqua pas ce qui avait attiré son attention sur cet homme: entre deux âges, plutôt agréable à regarder et visiblement à l’aise dans ce milieu, il ne se distinguait pas vraiment des hommes qu’elle fréquentait habituellement. Et, pourtant, quelque chose de différent avait attirée son regard, comme une fausse note ou – au contraire – la seule tonalité juste dans une mélodie cacophonique.

Au deuxième regard, Tara savait ce que c’était: cet homme paraissait, par ses attitudes et ses manières, sortir d’une vieille photographie en noir et blanc. La manière dont il bougeait, dont il mangeait et dont il guettait de temps en temps un coup d’œil autour de lui…Tara ne l’avait plus vue depuis au moins soixante-dix ans. Sans doute un Anglais, éduqué à la vieille école. Probablement un noble, car Tara savait bien que certaines familles nobles maintenant les anciennes traditions en vie. Que faisait-il dans cette ville, seul, à une table? Était-il là pour affaire, maintenant que les bals ne rythmait plus les saisons de la noblesse et de la bourgeoisie fortunée? La curiosité de Tara avait été éveillée. Elle attendit de voir l’homme lever à nouveau la tête, leva son verre et lui envoya l’un de ces demi-sourires qui lui avait valu l’esclandre d’une brave épouse dans les années 20.

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