Délire délire (PV Lucifel)

Sa vision brouillée reprenait lentement. Il a du être assommé. Le focus se fesait difficilement et il ne pouvait par observer les environs. L’obscurité intense des lieux n’aidait en rien. Il constate qu’il est attaché à une chaise de plastique bon marché. Autour de ses poignets, un lien solide le retient. Étrangement ceci n’est pas une chaine ou une corde, mais une longue réglisse sucrée. Dans son dos, il y a un homme qui semble dormir. Robert ne se souvient plus des dernières heures qui l’auraient conduit ici. Il avait pourtant normalement une excellente mémoire.

Confiant à cause de sa super force, il tenta de briser les liens sucrés.

*IIIIIiiiiihhhh ooouuuuufffff! Sale puuuttteee! Cette friandise est plus résistante qu’une paire de menottes en adamantium*

L’exercice dura quelques secondes où son visage devient rouge écarlate presque bleu. Il abandonna pour tenter d’autre chose. Pourtant son visage resta figé avec cette couleur éclatante similaire à celui d’une suffocation. Il respirait pourtant très bien et il ne forçait plus, mais le visage conservait cette teinte violente. Ses joues gonflées semblaient demeurées complètement rondes. La forme de ses joues et la couleur de sa peau lui donnaient l’air d’un énorme ballon rond et violet.

Il prit une respiration, ses joues demeuraient encore fixées, et décida de la joue en finesse. La forme de sa main s’amincit et il la glissa. La technique était peu spectaculaire, mais sa main s’était facilement libérée. Il répéta le manège et libéra sa deuxième main. Mais aussitôt sa main glissée à l’extérieur de ses liens de réglisses, son corps s’éleva. Il avait l’impression de voler. C’était une sensation particulaire, car Robert n’avait jamais ressenti celle-ci. C’était surement ce que les astronautes ressentaient une fois qu’ils étaient dans l’espace et qu’il n’y avait plus de gravité.

Son corps était donc entre le ciel et la terre. Son corps semblait être suspendu à sa tête en forme de ballon écarlate. Il tenta d’avancer, mais il peina compte tenu qu’il ne pouvait se déplacer normalement. Il comprit difficilement qu’il devait plutôt nager pour se déplacer. Son corps lourd et puissant se déplaçait difficilement. L’obscurité n’était en rien pour l’aidé et si bien que son corps flottant percuta l’autre homme. Le choc pourtant léger provoqua un bruit infernal. Une lumière envahit la pièce. Il s’agissait du type d’éclairage provoqué par une boule disco. Les centaines de petits miroirs pivotants brillaient et amélioraient considérablement la visibilité de la pièce. Une musique lente apparue en même temps que la lumière. Il s’agissait d’une chanson lente et romantique. La voix caractéristique de Barry White était facilement reconnaissable. L’ambiance était donc très romantique, similaire à un bal de finissant où les jeunes américaines perdent trop facilement leur virginité suite à quelques drinks bonbon.

Maman les p'tits Lulu
Qui vont dans les airs
Ont-ils des jambes ?
Mais oui, mon gros bêta
S'ils n'en avaient pas
Ils ne marcheraient pas
***
Ouais mais là je dors, alors foutez moi la paix!

J'ouvrai mes yeux alors qu'un rayon de lumière argenté s'y refléta, me forçant à cligner des yeux rapidement. Mais d'ou bordel pouvait venir cette stupide chanson. C'est alors que j'entendis la musique enfantine passé lentement à une voix rauque que je ne reconnu pas vraiment. J'ouvrais donc les yeux face à un drôle de lapin qui me regardait, un cigare à la bouche et un drôle de chapeau melon calé entre ses oreilles. Il approcha son visage, et dans une voix profonde et sérieuse. il me dit « quoi d'neuf docteur? Encore une poignée de brisé? ». Le pire c'est que l'espace d'un instant, j'ai réellement voulu lui répondre. Je ne sais pas trop quoi d'ailleurs. Je fus alors propulsé à toute vitesse contre le mur opposé de la pièce dans un puissant bruit ressemblant de près à une explosion.
La partie vraiment étrange, ce n'est pas que je ne sentis à peu près rien mais que surtout, que mon corps sembla ne pas décrocher du dit mur. En faites, je pus me redresser sans problème. Ce n'était pas tout à fait normale, soyons clair. J'essayais de comprendre tant bien que mal, prendre conscience de ce qui se passait réellement. Je n'avais pas vraiment envie de regarder, je l'admet, mais je n'avais pas d'autres choix sérieux que de regarder ce qui m'avait balancer contre le mur-plancher. Dans les airs, au dessus de ma tête, je vis le corps flottant d'un homme au visage crispé par l'effort. Il y a des moments comme ça ou on se demande pourquoi on c'est levé un matin. Pourquoi je m'étais levé moi d'ailleurs?

Observant l'être qui se déplaçait dans l'air en nageant comme un hippopotame, je posai la main droite sur une de mes hanches, la ou devait se trouver une de mes armes. Je posai la main sur une surface collante et élastique très déplaisante. Tentant de la retirer, je me retrouvai étonnamment incapable d'y arriver. Attrapant ma main de mon autre main, je tirai de toutes mes forces. Un effort, deux efforts, et hop! Ma main décolla subitement et comme un idiot, je me frappai moi-même sur le nez. Sous le coup, je me retrouvai poussé à la renverse. Posant un pied derrière moi, je sentis le sol s'enfuir de sous mon pied. Plus précisément, j'entendis le: « Ah mais ça va pas charlatan? » du lapin blanc alors qu'il s'enfuyait de sous les pied d'un type qui lui marchais dessus. Un instant après, j'étais couché sur le dos, sur le mur.
En tombant sur le sol, je m'aperçus alors d'une chose tout bonnement horrible. Le son que j'aurais dut émettre était une forme de grognement grave, mais ce fut plutôt un grognement aiguë. Je n'aimais pas ça, pas ça du tout. Relevant le pan du grand manteau blanc que je portais, je remarquai une espèce de grand suçon multicolore collé à ma taille. Il y avait quand même une limite à assister à des conneries. Une chambre à gravité contrôlable, d'accord je veux bien. Un type qui vole et semble avoir dur à faire pour y arriver, c'est peut-être un mutant plutôt faible. La musique et l'éclairage disco, il y a toute sorte de cinglé dans le monde. Mais que mes armes soient devenue des suçons alors ça, non jamais.

-Merde mais qu'es-ce qui va pas avec cet endroit?

L'horreur. Je vous le dis, l'horreur. Ma voix n'était pas simplement plus aiguë, c'était celle d'une actrice que Shawn m'avait montré dans un film plutôt con. Il se moquait épisodiquement de moi à propos d'elle parce qu'elle était blonde et il savait très bien que j'avais un faible pour les blondes. J'avais la voix de Cameron Diaz. Sérieusement, j'ai vu et fait des tas de trucs cons mais là non! Je vous en prie, pas ça! Je me relevai rapidement, d'une façon plutôt empotée je dois l'admettre, ma main glissant même sur le sol, me renvoyant une seconde fois au tapis. Debout sur mon mur, je réalisé alors une dernière chose d'absolument pas croyable. Observant mon bras gauche, je remarquai qu'il n'était plus métallique. Une couche de peau naturelle le recouvrait. Je posai ma main sur celui-ci et je sentis les muscles et l'os en dessous.

-D'accord, ça c'est très étrange.

Je tentais t’en bien que mal a nagé dans cet espace, mais la synchronisation de mes membres était complètement désorganisé. J’avais beau me concentrer et y aller en douceur. Mon cerveau envoyait un signal clair : Lever le bras droit et up ma jambe droite se balançait vers l’avant. Normalement, je n’aurais eu besoin de quelques minutes pour comprendre, mais tout ceci était différent. En fait, je tentais le même mouvement : Lever le bras droit, mais au lieu de voir ma jambe droite réponde, mon poing gauche se serre. Malgré que je répète cette intention avec mon bras droit, à chaque foi le résultat est différent. Je nage donc comme un véritable chien désynchronisé.

Les petits bouts de miroir illuminent passablement la pièce. Je vois ici et là, des lapins. En fait, il y en a des centaines. Ils sont tous collés sur une paroi. Je semble le seul à voler dans cette pièce. Certains au plafond ou le planché alors que les autres sont sur les murs. Tout un chacun est différent. L’un porte un étrange chapeau melon. Certains semblent immenses et d’autre minuscule. Il y a des bleus, des blancs ou certains sont rayés. Et ainsi de suite. Je crois devenir fou… Je ne peux pas être drogué, j’ai une immunité important à ce type d’attaque… Pourtant ceci est tellement illogique. Dans la pièce, il y a ces lapins et un seul homme. Celui que j’ai percuté. Je vais me rapprocher un peu pour savoir ce dont il se souvient et ainsi comprendre ce qui se passe. Alors que je tente de me rapprocher de lui, j’entends sa voix douce et féminine. Selon ses parles, il semble déconcerté par la pièce. Si je l’entends, il peut m’entendre et c’est pourquoi je tente de communiquer avec lui. Ma bouche peine à s’ouvrir à cause de mon ballon écarlate qui me sert de tête et mes joues gonflées, mais je tente le coup :

-bip, bip, biiiip, Biiiiipppp, BBIIIPPP.

Non, mais bordel c’est quoi. On dirait que chacun des mots que je prononce se traduit par un signal sonore robotique… Péniblement, je me déplace vers l’homme. Décidément, cette nage est complètement incompréhensible. La musique de Barry White est constante et omniprésente au point que les lapins semblent danser langoureusement les uns avec les autres. Le rythme de la musique s’accélère et les lapins dansent de plus en plus frénétiquement. Les paroles se succèdent au point où elles deviennent qu’une variation de tonalité incompréhensible. Le tout augmente encore et encore alors que je me rapproche enfin de l’autre homme. Je suis à peine à moins d’un mètre de lui. Les lapins vibrent littéralement au son de la musique qui devait que du bruit. Soudainement, assez loin de moi, un premier lapin explose. Catapultant ses entrailles jaunes sur quelques mètres. Un second connait le même sort. Et un troisième. Bientôt chacun explose. L’odeur de leurs entrailles sature la pièce. Une odeur puissante de bonbon sucré. J’avais le corps complètement souillé par ces morceaux de foie, d’intestin et de poumon dégoulinant et collant. Incontestablement, tout ceci n’a aucun sens. L’univers et moi ont a un sens rationnel. Rien ne peut contredire les lois de la physique… sauf cette pièce. Et soudain, je vois une chose terrible et je tente d’avertir l’homme du danger qu’il coure :

-bip, bip, biiiip, Biiiiipppp, BBIIIPPP.

Sale pute se langage incompréhensible et je regarde le désastre arrivé impuissant alors que je continue a volé comme un dirigeable sans pilote suspendu à un ballon écarlate qui était autrefois ma tête

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