Merci [Ming]

Sujet: Merci [Ming] Ven 2 Sep 2011 - 18:26

Anton, comme à son habitude, parcourait les rues, à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent. Ses maigres économies lui avait permis d'acheter des vêtements neufs et de les faire laver régulièrement, ce qui marquait un nouveau progrès vers l'hygiène que sa triste condition de SDF rendait difficile d'accès, en revanche il avait toujours des problèmes pour se procurer de la nourriture. Quoi qu'il est vrai que pour un vagabond, il n'avait pas vraiment à se plaindre. Il était relativement propre sur lui et ses vêtements et il arrivait à se nourrir un peu chaque jour, ce qui était exceptionnel pour une personne comme lui. De plus, son apparence étant tout de même assez différente de l'idée que l'on se fait de celle d'un mendiant, il pouvait entrer dans les magasins et diverses échoppes sans éveiller de soupçons afin de voler.

A côté de ses petits rapts, des combats pour l'argent et de ses vagabondages, Éole essayait de trouver de petits travaux (sans succès) et travaillait sur des tours de magie qui combinées à sa maîtrise du vent pourraient lui rapporter un peu d'argent. Il en avait assez de cette vie d'errance et était prêt à faire étalages de ses dons pour ça, chose à laquelle il ne se serait jamais risqué il y a encore peu de temps. Devenir dealeur ou proxénète ne l'aurait pas dérangé, la preuve, c'était en espérant être engagé par une tête du crime qu'il s'était inscrit au Walhala, mais il avait compris qu'un pauvre vagabond, même doté de toutes les vertus et envers du monde ne serait jamais pris dans un monde pareil. S'il ne pouvait pas gagner sa vie de cette manière, il n'avait plus qu'à essayer autrement. Le jeune maître de l'air se souvenait que son père disait toujours qu'un dollars gagné honnêtement valait un millions obtenu illégalement. Longtemps, jusqu'à sa fugue en fait, il avait toujours pensé que son humain de père avait raison et n'avait cessé de travailler toujours plus malgré l'antipathie de ses camarades ainsi que de ses professeurs qui voyaient en lui un délinquant doublé d'un sadique alors qu'il avait toujours eu de très bons résultats. Maintenant, lorsqu'il regardait en arrière, il se trouvait bien naïf d'y avoir cru. Il aurait du comprendre que ceci n'avait de sens que pour humains. La plupart des mutants vivaient dans la clandestinité la plus totale ou n'avait pas d'emploi fixe et vivaient de petits boulots. Beaucoup survivaient même dans des égouts sombres et moisis, regroupés en bandes. Rares étaient les mutants vivant correctement et plus encore ceux étant à la tête de grandes entreprises ou possédaient des suites d'hôtels. Le professeur ailé de l'Institut faisait partie d'une toute petite minorité avec son empire financier.

Un gargouillement bruyant et douloureux vint arracher le jeune homme de ses pensées, cri de souffrance de son système digestif. Il n'avait rien avalé depuis près de deux jours. Il n'avait pas connu de jeûne aussi long depuis près de deux mois et additionné au peu de nourriture qu'il avait ingéré la dernière fois, il se trouvait dans un état d'épuisement et d’hypoglycémie avancé. Heureusement que son prochain combat n'était que deux jours plus tard. D'ici là, il aurait le temps de trouver de quoi se sustenter. De toute façon, il n'avait pas le choix, sinon, il se ferait massacrer et il savait que certains autres free-fighteurs étaient capables d'arriver à des extrémités effarantes par goût du sang. Dans un état pareil, même ses pouvoirs ne pourraient le sauver.

Une main crispée sur son ventre, la démarche trébuchante, il s'avança vers une épicerie qu'il n'avait jamais visité. Prenant soin de tourner le dos à l'épicier qui était en train de prendre les courses d'une petite femme rondelette mal-habillée, il enfouit dans divers endroits tels que le dessous de son T-Shirt, son caleçon et ses chaussettes de petits paquets de biscuits. Puis il prit une bouteille d'eau minérale et un paquet de céréales bons marchés et les présenta au vendeur. Ce dernier feignit un instant de ne rien avoir vu et lui rendit la monnaie sur les cinq dollars que le clochard lui avait tendu. Il sortait quand il entendit l'homme à l'air débonnaire actionner une sonnette qui fit venir deux hommes de haute stature. Anton n'eut même pas besoin de comprendre ce que leur disait l'épicier pour deviner ce qui allait arriver. Il se força à ne commencer à courir qu'une fois sorti de la boutique et il eut bien raison. C'eut été un aveux de son vol. Les balèzes le suivirent pourtant. Prenant son mal en patience, il accéléra le pas, essayant de les mener vers ces petites ruelles qu'il connaissait si bien et où il lui serait aisé de leur faire perdre sa trace. Mais, sans doute s'impatientant, ils se mirent à courir, le forçant à courir lui aussi tout en faisant pleuvoir sur lui des injures en tout genre. Très vite, le pauvre affamé tomba et à peine était-il debout que les deux mastodontes étaient sur lui. Avant qu'il n'ai eu le temps de faire quoi que ce soit, ils le rouèrent de coups, le mettant très vite au tapis et récupérèrent le gros des produits volés après l'avoir rapidement fouillé. Exténué, affamé, battu, Anton sombra dans un néant douloureux au goût du sang qui coulait de son nez dans sa bouche.

Sujet: Re: Merci [Ming] Ven 2 Sep 2011 - 19:37

Enfin la mâtiné s'estompait pour offrir un milieu de journée terne et maussade sur les rues de New York. Ming achevait enfin sa nuit de travail dans un bar glauque où elle avait obtenu un poste minable un peu plus tôt la semaine dernière. Les conditions de travail étaient minable tout autant que le salaire mais la jeune femme avait beaucoup de mal à obtenir un emploi stable. Les gens n'aimaient pas les étrangers et encore moins quand ses derniers avaient un accent ce qui était le cas de la jeune femme. De plus Ming n'avait ni diplôme ni un quelconque papier indiquant ses compétences ce qui lui compliquait encore la tâche.
Pourtant Ming se battait encore et toujours, faisant plus d'heure, allant jusqu'à faire des boulot pitoyable et écœurant que peu de gens auraient voulu. Il faut dire que surement personne n'était aussi désespéré qu'elle... La plupart se contentait de voler ou de s'abaisser à se saisir de l'argent facile. Malgré tout l'étalage et les promesses des gangs et des trafiquants, YinYang se refusait de s'abaisser au déshonneur et à la facilité pour de l'argent. C'est pourquoi elle souffrait de ses horaires extensibles et de son salaire de misère.

Elle marchait dans la rue, le regard vide et le pas lent. La fatigue creusait des cernes sous ses yeux et son visage était maigre. Pourtant la jeune femme était couverte de vêtements sobres aux tons bruns. Ses cheveux étaient natté et un besace tombait contre sa hanche tapant mollement contre cette dernière au rythme de ses pas. Soudain elle entendit des bruits de bagarre et tourna la tête, découvrant alors une scène qui la fit trembler de peur. Deux hommes en frappait un troisième au sol. La demoiselle retint un cri et envisagea de poursuivre sa route mais elle ne put bouger de quelques centimètres et assista à la scène, crispée de peur.
Les deux brutes achevèrent de rouer de coup l'inconnu puis le fouillèrent et lui volèrent sa nourriture qu'il cachait. A la vue de leur vol, Ming sentit sa peur s'envoler et eut honte pour eux. Elle sentit la colère l'envahir et retira ses gants. Elle avait déjà un peu d'énergie en elle mais elle refusait de les laisser s'en tirer comme ça ! Alors elle se recula afin qu'ils ne voient pas qu'elle les avait vu puis attendit qu'ils reviennent à l'entrée de la ruelle et passa entre deux, les bousculant du mieux qu'elle put malgré sa frêle carrure. Ses mains touchèrent leurs peaux, les faisant trembler de froid à se contact mais ils ignorèrent l'avertissement de leurs corps et se tournèrent en choeur vers l'effrontée qui s'approchait du jeune homme. Ils la rejoignirent en quelque pas et lui saisir les épaules. La Chinoise fut retournée de force et elle leur saisit les poignets. Le froid résonna à nouveau dans leur corps tandis que la chaleur se réveillait en elle. Elle maintint sa prise pendant quelques secondes afin qu'il s'affaissent sur le sol puis les lâcha et se recula, tremblante. Elle avait déjà adsorbé un peu d'énergie mais elle ignorait si ce serait assez pour le jeune homme.
Ming ré-enfila ses gants avant de fouiller les brutes et récupéra un peu de nourriture qu'ils avaient volé au jeune homme et reporta ensuite son attention sur lui. La jeune femme se releva lentement et s'approcha du blessé. Elle sentait l'énergie vibrait en elle comme un chant de sirène demandant toujours plus d'énergie. La donner lui déchirait le coeur mais soulager aussi son esprit de cette drogue. Respirant lentement pour se détendre elle se pencha au-dessus du jeune homme qui semblait être un étudiant. Doucement elle enleva une nouvelle ses gants et plaça sa main au-dessus du torse de l'inconnu, sa peau à quelque centimètre de sa peau puis elle ferma les yeux et réunit son énergie qui courait dans son corps. Condensant progressivement la force vitale qu'elle volait, elle en fit un fil fin et lumineux qui glissa jusqu'au corps du blessé. L'énergie condensé plongea dans son corps et lentement Ming examina l'inconnu. Elle concentra son travail sur les blessures les plus graves, les soignant et purifiant ses chairs avec patience. Elle s'occupa du plus grave en prenant garde de ne pas atteindre ses limites. De la sueur perlait sur son front et ses traits se tirèrent un peu plus. Elle avait l'impression qu'on lui enlevait quelque chose d'essentiel. Des larmes mouillèrent ses cils sans pour autant courir sur ses joues et finalement c'est dans un soupir de douleur qu'elle coupa le contact après avoir soigné le plus grave, ne laissant que des plaies superficielles à la victime. La jeune femme trembla, toujours accroupie et légèrement penchée sur le jeune homme. Elle rouvrit ses yeux et l'observa en silence. Puis elle remit ses gants et prit la nourriture qu'elle avait récupéré et les posa près du corps.

"C'est à vous. La prochaine fois prenez garde aux ours si vous ne savez pas courir comme le lièvre."

La demoiselle se releva alors et épousseta ses vêtements avec calme et neutralité et ce, malgré la fatigue flagrante sur son visage. Pourtant sa voix était calme et c'est sur ce même ton tranquille et fatiguée qu'elle reprit.

"Vous avez de la chance que j'ai des bases en médecine. Si vous le voulez bien je peux achever mon travail chez moi... enfin si vous avez confiance. Dans tous les cas je vous conseille néanmoins de quitter ces lieux car vos agresseurs ne risquent pas d'apprécier la blague."

Sujet: Re: Merci [Ming] Mar 6 Sep 2011 - 18:17

Il paraît que quand on s'évanouit, on ne souffre pas. On part dans un monde où le temps n'est plus rien et l'espace très grand. Dans un monde où l'on ne peut pas avoir mal, un peu comme quand on dort très profondément. Mais alors, comment se faisait-il que chaque centimètre carré de son corps le faisait autant souffrir. C'était comme s'il s'était fait piétiner par un taureau. A sa douleur trois sommets ; son nez, ses côtes et son estomac. Plus les secondes passaient, et plus il avait mal. Enfin, il en avait du moins l'impression. Dans l'état d'inconscience dans lequel il était, il ne pouvait pas être certain d'avoir une bonne notion du temps. Peu à peu, une étrange sensation de chaleur se répandait en lui, surtout au niveau de ses blessures. C'était un peu comme quand on passe du froid à la chaleur bienfaisante du foyer. Mais il n'était pas dans une maison. Il était sur le sol dur et crasseux d'une ruelle. Non, cette chaleur venait sans doute de son propre sang qui s'écoulait dans les parties les plus mutilées de son corps. La preuve, la douleur était de plus en plus vive.
Une image incroyable passa dans sa tête. Une image fantastique même. Une jeune et belle asiatique était penchée sur lui, une main reliée à son torse aux côtes saillantes par un mince filament doré. C'était complètement surréaliste. Personne ne se souciait d'un pauvre vagabond comme lui, surtout après qu'il ait été massacré par ses deux brutes.

Bientôt, ses vision fantaisiste pris en netteté et ses douleurs les plus aigus s'amenuisaient rapidement. Oui, ce ne pouvait être que ça, Anton était en plein rêve. Combien de chances y avait-il pour qu'une personne douée de régénération sur autrui se trouvait dans les parages à ce moment précis ? Sans doute aucune, d'autant plus qu'on était assez loin de Mutant Town. Non, ce ne pouvait être la réalité. Néanmoins, malgré son corps encore endoloris par divers bleus et plaies insignifiantes, le jeune maître de l'air trouvait ce songe plutôt agréable, plus que la réalité qui le tuait chaque jour un peu plus. Cette vie qui, cruelle, l'assassinait à petit feu depuis sa mutation en le conduisant vers l'obscurité des idées et de l'engagement du monde. Comme si c'était la réalité, une réalité embellie, il entendit la femme déclarer de sa voix exotique après avoir replacé à côté du jeune homme la nourriture volée :

"C'est à vous. La prochaine fois prenez garde aux ours si vous ne savez pas courir comme le lièvre."

Ces mots, loin de le ramener à la réalité l'enfoncèrent plus encore dans sa rêverie. Les gens qui parlent comme s'ils étaient en train d'écrire une fable n'existaient que dans les asiles et il était sûr et certain de ne pas y être. Elle se releva en époussetant ses vêtements, une expression neutre mais épuisée sur le visage. On eût dit qu'elle était prise d'une lassitude extraordinaire. Sereine et cernée, sa voix prononça :

"Vous avez de la chance que j'ai des bases en médecine. Si vous le voulez bien je peux achever mon travail chez moi... enfin si vous avez confiance. Dans tous les cas je vous conseille néanmoins de quitter ces lieux car vos agresseurs ne risquent pas d'apprécier la blague."

Enflammé, confiant, il se relevait immédiatement bien que difficilement et douloureusement. Mais il rêvait, et comme dans tout rêve, le mal était loin, comme enfoui sous des brumes épaisses et impénétrables. Dans ce qu'il prit pour un sourire, il répondit :

- Je te suis. Je te suivrai partout où tu le voudras bien.

Il resta interloqué un moment, surpris de ne pas s'être entendu. Mais après tout, il était dans un rêve. Ce n'était pas la réalité. Peut-être était-ce normal qu'il entende la jeune femme et pas lui...

[HJ]Je te laisse décider si Anton est muet ou sourd, je m'adapterai;)[HJ]

Sujet: Re: Merci [Ming] Mer 7 Sep 2011 - 15:44

Ming regardais l'inconnu qu'elle avait aidé. D'un côté elle se demandait si c'était bien d'aider un inconnu... Peut être était-il fou ou psychopathe ? Et si c'était lui qui avait cherché les problèmes aux deux brutes ? Et si elle avait rendu service à un tueur ? Peut qu'elle aurait-elle dû continuer sa route ...? Tant de "peut être" et de "si"... Mais elle n'était pas comme ça... On lui avait apprise le sens de la justice et de l'entraide et même si New York essayait de détruite de sens de la solidarité, Ming continuait à vivre ainsi.
Pourtant la réaction du garçon la fit regretter pendant un instant l'aide qu'elle avait apporté. Il semblait complètement heureux... ou imbécile au choix. La jeune fille se demanda si ce n'était pas les séquelles des coups qu'il avait reçu... Elle fronça des sourcils en le regardant avec insistance puis s'approcha de lui et récupéra la nourriture qu'il ne semblait même pas exister à ses yeux. Elle fourra les vivre dans son sac puis prit un des bras du jeune homme avec douceur même si elle le maintenait avec fermeté comme pour le soutenir. Elle avait surement soigné les dégâts les plus gros mais avait-elle pu passer à côté de quelque chose à la tête ?
Elle le regarda et raffermit un peu sa prise en prenant soin qu'il ne la touche pas peau contre peau puis reparti en direction de chez elle.

"Tu es étrange. Tu as mal quelques part ? A la tête ? Comment te sens-tu ?"

Elle le questionnai, ne sachant pas si elle devait reprendre de l'énergie pour lui refaire des soins ou si elle n'avait qu'à lui faire quelques remèdes de base que son maitre lui avait appris. Ce n'était pas des potions de soin mais elles arrivaient à soulager de la douleur et à calmer les blessures. Elle connaissait aussi des baumes mais les plantes qui les composait étaient hors de prix alors... c'était impossible pour elle actuellement....
Elle avançait en prenant soin de ne pas aller trop vite ou de ne pas le gêner. La jeune femme avait un tempérament relativement posée mais il faut dire que le garçon l'intriguait. Il semblait dormir éveillé... C'était assez cocasse de le voir marcher près d'elle ou de le regarder. Elle se demandait presque si elle ne tenait pas un enfant.... Cependant elle espérait que ce n'était pas trop son état naturelle...

Sujet: Re: Merci [Ming] Dim 11 Sep 2011 - 18:29

Parfois, on est en train de rêver, puis sans prévenir, le décor disparaît dans une spirale, le sol se dérobe sous nos pieds pour nous faire atterrir dans un milieu complètement différent. C'est parfois aussi pour sombrer dans un oubli trop épais et langoureux pour qu'on s'en rende compte et enfin se réveiller. Mais on ne se réveille jamais dans un rêve. On sait toujours quelque part qu'on est en plein songe nocturne. On le sent par le biais des émotions très fortes que l'on y ressent.

La jeune femme le regardait avec inquiétude tandis que peu à peu la rue perdait sa beauté de rêve. Ses sourcils se fronçaient en un délicat plis. Peu à peu, la vraie, la sèche et sainte douleur le reprenait, l'éveillait. Il sentait douloureusement son sang battre dans ses veines. Si bien que sa vision se teintait parfois de rouge, comme s'il fermait les yeux face aux feux du soleil.

Il ne voyait plus sa bienfaitrice qu'à travers un rideau flou. Cette dernière de sa voix qui lui vrillait le crâne malgré sa douceur angevine. Elle ne s'en rendait certainement pas compte, mais en le soutenant ainsi, elle lui faisait assez mal. Pourtant, pris de vertiges, il se reposait sur elle, comme à une accroche au monde physique qu'il sentait se dérober sous ses pieds à nouveau. De seconde en seconde, il devenait de plus en pâle. Les soins avaient été corrects, mais l'épuisement et les coups reçus commençaient à avoir de nouveau raison de lui. Il avait perdu jusqu'à son ultime parcelle d'énergie. Il commençait d'ailleurs à se demander s'il se réveillerait s'il s'évanouissait encore une fois. Peut-être se noierait-il dans sa bile ou peut-être expirerait-il simplement dans son sommeil, comme ça. Non, ça ne pouvait pas finir comme ça. Après avoir triomphé de plusieurs dizaines d'adversaires dont au moins la moitié y avaient laissé la vie, il ne pouvait s'éteindre, abattu par deux minables d'humains. Finir ainsi n'était pas digne de lui qui se battait pour survivre depuis si longtemps. Il fallait qu'il s'en sorte. Et puis, il se vengerait, écraserait l'épicier avare et les deux bourrins de sa puissance, leur ferait comprendre qu'on ne se dresse pas devant un mutant de la sorte, qu'ils lui devaient le respect ou tout du moins la crainte. Dans un râle rauque, il lâcha :

-Vite...

C'était une façon de lui faire comprendre qu'ils avaient intérêt à se presser si elle voulait l'embarquer ou que ça soit.

Sujet: Re: Merci [Ming] Mer 14 Sep 2011 - 16:53

Au fur et à mesure qu'ils avançaient, le regard de "son patient" devenaient moins rêveur comme si le voile qui s'était ancré sur son esprit se dissipait doucement. Cependant la jeune femme n'aurait su dire si c'était bon signe ou pas. Elle maintenait sa prise du mieux qu'elle pouvait afin d'éviter de le faire trop souffrir tout en essayant d'aller vite dans la rue où de rares passants prenaient le temps de se retourner pour examiner l'étrange duo. La jeune chinoise baissa la tête, ne désirant pas être identifié. Elle ne voulait pas être repéré de quelque manière que ce soit mais malgré tous ses efforts, il lui semblait que ses derniers venaient de voler en éclat... Tant pis.
Sous ce flot de ses pensées, elle entendit un murmure et revint à la réalité. Elle avait ralentit le pas au cour de ses réflexions et le jeune homme venait de la rappeler à l'ordre. Peut être de manière involontaire mais c'était dit. Ming releva la tête et découvrit l'entrée de l'immeuble. Ce dernier était en piteux état mais il tenait encore debout et c'était amplement suffisant pour la jeune femme... enfin pour l'instant.

Elle entra à l'intérieur. Les murs étaient couvert de graffiti en plus d'autres matière bien moins ragoutante. Une odeur de cuisine se mêlaient à celle des poubelles et un nez peu avisé pouvait aisément rendre son regard. Elle espérait que le jeune homme ne fut pas comme ça. Cependant elle prenait garde au cas où. Ça aurait été bête qu'il la salisse ou qu'il meure à cause de sa bile. Elle ne s'attarda donc pas sur le palier et entra par une petite porte fermé à clef. L’appartement de Ming était insalubre mais bien entretenu. Ce contraste pouvait paraitre assez surprenant mais il en était ainsi. A ses yeux, ce n'est pas parce qu'on vivait dans un endroit misérable qu'il fallait se comporter en tant que tel. Le petit appartement était dans le style occidentale majoritairement. Il y avait peut de trace de son pays natal et la jeune femme s'en accommodait très bien. Elle approcha le jeune homme de son lit et le fit allongé dessus. Le sommier grinça sa peine, à l'agonie comme toujours mais résista... comme toujours depuis qu'elle l'avait. Elle vérifia s'il allait bien puis s'en alla chercher de l'eau qu'elle fit bouillir pour y enlever les microbes. Pendant ce temps elle se changea et entrepris de préparer une pommade pour calmer les douleurs musculaire.
Une fois le tout près elle revint vers le garçon qu'elle avait pu surveiller étant donné qu'il n'y avait que deux pièce dans la demeure : une salle de bain et la pièce à vivre. La jeune femme ne possédait que le stricte minimum à de rares exceptions près comme les plantes médicinale par exemple. Elle prit l'unique chaise de la pièce et vint près de lui. Elle posa son petit matériel sur la table à côté et le regarda. Elle fit une moue signifiant sa gêne mais ce pendant elle entreprit de lui enlever ses vêtements, ne conservant que son sous vêtement. Il fallait qu'elle s'occupe de lui et ses vêtements étaient une gêne plus qu'autre chose. Même si cela la mettait mal à l'aise c'était nécessaire. Pourtant elle ne put retenir un frémissement et se souvint de ses "patients" du centre et son frémissement devint un tremblement qu'elle chassa en reprenant son inspection qu'elle avait faites avec son pouvoir. Elle entreprit de lui mettre du baume là où ses muscles avaient été les plus atteints, massant lentement et de manière à ne pas appuyer trop fort sur les zones sensibles. Elle s'appliqua ainsi pendant plusieurs minutes en silence, laissant le jeune homme se détendre, conservant encore et toujours ses gants fins. Elle gardait les yeux baissées sur son travail comme si elle craignait de le regarder dans les yeux et qu'il lire sa gêne. Peut être craignait-elle de perdre le peu de courage qu'elle avait encore.
Une fois sa tâche accomplie, elle alla chercher une couette supplémentaire, l'autre se trouvant sous le corps du garçon puis recouvrit son corps et le regarda enfin dans les yeux.

"Vous vous sentez mieux ? Désirez-vous manger ou boire ?"

Sujet: Re: Merci [Ming] Sam 24 Sep 2011 - 19:10

La jeune femme, soutenant Anton du mieux qu'elle pouvait sans le faire souffrir, l'amenait dans un immeuble miteux, un de ceux qui avaient vus grandir le jeune homme. Dès qu'ils y furent entrés, l'odeur asphyxiante et répugnante de la moisissure et de la misère emplit ses narines, ravivant les pires souvenirs de son enfance. Il se souvenait de cette brute qui l'avait racketté dans ce couloir et de cette bande de petits caïds qui l'avaient brutalisé dans ce rez-de-chaussée. Il se souvenait du sang gouttant de son nez tâcher ses vêtements et le carrelage constellé de tâches de rouilles, de vomissure, chewing-gum et autres saletés de tout genre. Silencieux, sans laisser paraître la moindre émotion, il aida sa courageuse chevalière à le faire gravir les escaliers autant que possible. Pas la peine d'extérioriser, ce ghetto de la pauvreté n'avait pas été le théâtre de sa souffrance infantile, c'était plus loin. De plus, les rôles étaient largement inversés et ces événements étaient loin derrière lui. Peu à peu, il sentait une brume s'épaissir autour de son cerveau et sa vue se brouillait par instant. Le temps se faisait de plus en plus pressant. Il fallait agir rapidement. Il espérait qu'elle ne vivait pas tout en haut de l'immeuble décrépi... Le mutant devait faire de plus en plus d'efforts pour ne pas s'effondrer. Il s'accrochait à la conscience de toutes les forces qui lui restaient, ne sachant pas ce qu'il adviendrait de lui s'il sombrait dans le néant. Il n'était même pas sûr que sa sauveuse parviendrait à le porter jusque chez elle.

Enfin, elle conduisit vers la porte d'entrée -couverte de graffitis et tags en tout genre- d'un petit appartement. Éole fit si peu attention à son aménagement que si on lui avait demandé de décrire le studio, il aurait à peine été capable de dire qu'il y avait un lit bien qu'il entendit distinctement le grincement de la carcasse métallique où il se laissa presque retomber, guidé par la jolie asiatique. Dès lors, sa vue s'obscurcit par à coups, ne lui laissant voir qu'un plafond qui avait du être blanc avant que la moisissure ne le tâche définitivement. Il sentait qu'elle s'installait près de lui sans doute sur une chaise, après peut-être quelques minutes d'absence. Il perdait la notion du temps. Bientôt, il sentit ses doigts gantés le débarrasser de ses habits. Sans vraiment savoir pourquoi elle faisait ça, il faisait l'effort de se soulever pour l'y aider. Il avait un peu l'impression d'être ausculté par une infirmière à cause des gants de la jeune femme. Pourtant il sentait les ressorts du sommier s'enfoncer dans son dos amaigris. Elle le massait là où les contusions étaient les plus importantes. Se faisant, elle lui faisait un bien si fou qu'il faillit s'abandonner au sommeil à plusieurs reprises, se concentrant vainement sur une tâche écarlate ancrée sur le plafond.

Au bout d'un moment dont le jeune maître de l'air aurait été incapable de donner une durée, elle arrêta les soins et le recouvrit d'une épaisse couette. Anton la trouva si lourde qu'il avait l'impression d'être cloué au matelas. La douleur apaisée, réchauffé par le chauffage de l'habitation mais toujours affaibli, il glissait peu à peu dans le sommeil malgré la faim. Il entendit alors :

"Vous vous sentez mieux ? Désirez-vous manger ou boire ?"

Du bout des lèvres, d'une voix à peine audible, les yeux dans le vague, il murmura :

-Manger. Je suis affamé...

Sujet: Re: Merci [Ming] Dim 9 Oct 2011 - 14:11

Elle s'occupait de lui avec patience, ses gestes bougeant avec tranquillité malgré son esprit plus volage. Elle essayait tant bien que mal de se concentrer sur ce qu'elle faisait mais à chaque fois la réalité lui revenait dans la figure...
Elle était en train d'aider un inconnu qui avait été tabassé par deux colosses pour X raisons avant qu'elle ne les assomme légèrement grâce à ses "capacités". Elle avait ensuite transporté l'inconnu en piteux état jusque chez elle sans même envisager d'appeler les secours. Et là elle tentait tant bien que mal à se donner une contenance malgré son malaise. Pouvait-il y avoir de comportement plus bizarre que le sien ? Elle avait l'impression que si le jeune homme se remettait, il allait croire qu'il était tombé sur une perverse.... ou pire...
Enfin bon Ming avait quand même des circonstances atténuantes pour expliquer sa façon de faire mais elle devait néanmoins ne pas oublier où elle était. En Chine il fallait toujours être prudent et discret si l'on voulait tenir à sa vie. La soumission restait un bon moyen de survie. Il ne fallait faire confiance à personne et elle l'avait appris à ses dépens. Pourtant aujourd'hui elle avait enfreint nombre de ses codes de conduite pour aider cet inconnu. Devrait-elle le regretter ? Pour l'instant elle ne le savait pas et même s'il le physique du jeune homme aurait pu lui faire dire non en affichant un sourire sensuel, sa tête, elle, continuait de penser qu'il y avait plusieurs zones d'ombres sur l'aggression.
Après tout pourquoi le jeune homme s'était fait aggressé ? Les deux colosses étaient-ils des voleurs ou des loubards ? Ils avaient tenté de lui voler de la nourriture après tout... Mais elle trouvait ça étrange car ils auraient pû tout aussi bien lui prendre son porte feuille ou autre... A moins qu'ils avaient dans l'intention de brimer l'inconnu et dans ce cas, il fallait comprendre la raison de ce geste même si au fond cela ne la regardait pas... à moins bien sûr qu'elle risque quelque chose...

*Allons bon Ming, arrête de te triturer les méninges, tu es tout à fait capable de te défendre contre lui*

Rasséréné par cette pensée, elle poursuivit ses soins et les acheva avant de demander ce que désirait son "invité".

-Manger. Je suis affamé...

Une réponse pour le moins clair et concise à laquelle Ming répondit tout aussi simplement.

"Bien je vais vous faire ça."

Ming sortit de ses pensées pour une énième fois et acquiesça avant de se lever pour préparer à manger. Le mieux vu son état était de lui faire de la soupe ou de la bouillie. La jeune femme prit donc plusieurs légumes et commença à préparer l'ensemble. Ça risquait de prendre du temps mais elle se dit que ça permettrait au jeune homme de dormir un peu.
Elle entreprit donc de cuisiner en fredonnant une quelconque chanson à voix basse sans s'en rendre compte, les habitudes surpassant l'attention. Elle maniait avec dextérité les couteaux et les outils de cuisine. Après tout sa vie se résumait aux fourneaux et au travail en règle général et la jeune femme avait appris à se débrouiller seule, assumant avec courage sa vie misérable. Son tempérament l'avait poussé à aller de l'avant et à prendre plaisir de ses activités. Elle en tirait un sentiment de satisfaction et de fierté de faire beaucoup de chose elle même. A la voir faire on aurait presque pu croire qu'elle était une femme marié et mère de famille. Elle prépara un potage de légumes et coupa un peu de pain puis plaça l'ensemble sur un plateau avant de rejoindre le jeune homme.

"Il va falloir vous redresser pour manger. Voulez-vous de l'aide ?"

Elle posa le plat sur la petit table à côté du lit et attendit la réaction du jeune homme pour agir, ne voulant en aucun cas blesser son orgueil ou le contrarier. Puis elle prit le bol et le regarda une nouvelle fois, se demandant si elle devait ou non le faire manger. Après tout elle ne voulait pas salir ses draps mais elle ne voulait pas non plus le fâcher. Elle soupira et lui demanda une nouvelle fois s'il voulait de l'aide, n'osant pas trop prendre des initiatives.
Elle alla se chercher un bol et commença à manger en regardant par instant le jeune homme en continuant à se questionner sur les raisons de son agression. Elle voulait aussi éclaircir la raison de sa conduite et réfléchit sur le premier à aborder.C'est donc après plusieurs minutes qu'elle prit la parole d'une voix gênée :

"Désolée de vous avoir entrainer chez moi sans même prévenir la police ou les secours... Mais je ne suis pas une grande amie de ce genre de service et je... Enfin c'est pas parce que je suis une délinquante mais... j'ai eu quelque soucis avec l'armée et tout ça... enfin... là d'où je viens les gens comme moi sont des objets et j'ai gardé certaines habitudes afin d'éviter les problèmes et je... je.... et je dis de la merde qui me fait passer pour une folle..."

Elle avait peu à peu baissé la tête, mal à l'aise, déblatérant des idioties et s'enfonçant dans des sous entendu de plus en plus bizarre. Finalement elle préféra achever l'ensemble en se fourrant sa cuillère dans la bouche après avoir lâcher sa dernière phrase, fixant le sol en s'insultant mentalement pour cet échec verbale.

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