Butterflies and Hurricanes [pv Amara Aquilla]

Nostalgique. c'était le mot. L'agitation du couloir lui plaisait même s'il se sentait légèrement perdu. Comme Ilianna travaillait, il avait appelé Serena pour qu'elle lui ouvre la porte ce qu'elle avait fait en le saluant et disparaissant comme un météore. Il n'était plus réellement un inconnu à l'Institut. Il croisait des gens régulièrement, il savait qu'on le nommait par sa "fonction" et non son identité : "c'est le mec de la Sirène", "le gars qui sort avec Ilianna..parait que c'est un mutant aussi.." Rien de plus. Il n'avait pas trouvé encore le temps de recroiser Cessily, ni Amara. C'était une chose qu'il comptait réparer au plus vite et c'est pour ca qu'il se présentait ici ce matin, un paquet à la main.
Il croisa un grand type en rubis et ne s'en étonna même plus. Il était passé par l'intermédiaire de sa compagne pour savoir si Amara serait là ce jour là, il en avait eu confirmation et l'attendait. Il voulait lui parler, elle avait toujours ce "je ne sais quoi" de spécial qui l'attirait humainement parlant et ces rendez-vous trop brefs lui laissait à chaque fois un sentiment d'inachevé assez désagréable.
Il se souvint que c'était elle qui l'avait accueillit et guider à Xavier lors de sa première visite, puis à sa sortie : le parc...puis Ilianna..puis Paris. Un papillon en battant des ailes peut provoquer un cyclone à l'autre bout du monde. Qui avait été le papillon ce jour là ? Peut être Amara.

Je fis mon apparition au détour d'un couloir, tel Minerve rentrant victorieuse d'une victoire. J'étais moulée dans une combinaison d'escrime qui m'était mes formes en avant. Machinalement pendant que je marchais de défaisait l'élastique qui nouait mes cheveux et je secouais ma tête pour les replacer libre. Je venais de donner une leçon particulière à un élève qui en avait fait la demande. Le professeur Xavier avait jugé opportun que ce soit moi qui lui face exceptionnellement, car le professeur exerçant cette discipline n'étant pas disponible. J'avais été contente de pouvoir le faire. J'étais assez douée dans ce domaine. L'entraînement intensif avait durée une heure ! Après avoir épuisé complètement l'élève je le libérais. Comme j'avais un emploi du temps allégé ce matin j'avais décidé de me changer dans ma chambre et de prendre une bonne douche réparatrice. Je trouvais plus simple de passer par le bâtiment principal pour regagner mon antre. Il y avait toujours du monde dans les couloirs à cette heure de la journée. J'aimais bien ces moments effervescence, qui démontrait une certaine insouciance de la jeunesse. Mon statut de X-men me valais surtout qu'on s'écarte rapidement sur mon passage et qu'on surveille ses actions en ma présence. Les plus jeunes ayant peur de se faire rappeler à l'ordre. Cela m'amusait un peu ! Dans toute société le statut social était important et ici j'étais sur l'échelle la plus haute dans une certaine mesure même si j'étais en bas de celle-ci. J'étais bien loin d'être aussi adulée et reconnue que Cyclone ou Tornade.
Soudain une silhouette m'apparut comme se démarquer dans cette agitation, comme hors du temps. *Ah Daniel!* Je trouvais qu'il s'échappait de lui une aura particulière, sans nul doute sa longue expérience de vie y contribuait. Je m'approchais vers lui, un léger sourire sur mes lèvres.

"Bonjour, Monsieur Hope ! Ravi de vous revoir ! Que faites-vous parmi toute cette jeunesse ?"

Je n'étais pas vraiment au courant de tous les potins et ragots qui se disaient. Quand vous êtes de l'autre côté du miroir vous n'avez pas vraiment accès à ce genre d'information. Si pour les élèves la présence de Daniel était naturelle, elle l'était beaucoup moins pour moi.

Daniel écrasa un sourire en la voyant arriver en tenue d'escrimeuse. Il lui vint l'envie de savoir qui de eux deux arriverait à défaire l'autre en cas de combat à l'arme blanche. Il était un expert dans ce domaine, il ne doutait pas des compétences d'Amara cependant, malgré sa plastique froide et irréprochable, sa morphologie et sa musculature discrète laissait présager une dextérité des plus certaines, elle lui en ferait baver, probablement. Daniel lui adressa un sourire sincère.

Bonjour Amara...pourriez-vous vous passer du Monsieur Hopes et m'appeler tout simplement Daniel, j'apprécierai. La raison de ma présence c'est vous, mais peut-être que je tombe mal ? J'aurai aimer partager un peu de votre temps pour discuter en toute simplicité.

Il remonta ses lunettes et salua d'un clin d'œil un étudiant en retard avec qui il avait échangé quelques propos en compagnie d'Ilianna.

Cette jeunesse me renvoie peut-être à la mienne..le fait est qu'ici, j'ai l'impression parfois d'être plus à ma place, qu'ailleurs...mais j'anticipe certains points de mes réflexions que j'aurai aimé aborder avec vous..

J'écoutais ce que Daniel avait à me dire et j'eus un petit air surpris quand il m'annonça qu'il était venu pour me voir. Je ne m'attendais pas à voir de la visite. J'étais curieuse de savoir de quoi il voulait me parler.

"Fort bien, Daniel ! Non non vous ne me dérangez absolument pas, je viens juste de finir en entrainement. J'ai du temps devant moi !"

Mon planning pour la mâtiné était libre et je ne reprenais mes activités à la fac uniquement en milieu d'après-midi. Ce qui me laissais le champ libre pour me consacrer à Daniel, cependant j'avais une petite requête à lui demander.

"Puis-je vous demander de patienter encore un peu !"

Je n'aimais pas vraiment faire passer mes besoins avant mes devoirs, mais je me doutais que Daniel n'y verrais sans doute pas d'objection.

"J'aimerais pouvoir me changer, je serais plus à l'aise qu'avec ma tenue d'escrime."

Je lui adressais un doux sourire, petit moyen inconscient de pouvoir l'amadouer.

"Nous pouvons nous retrouver dans une quinzaine de minutes à la cafétéria. Si cela vous convient."

Daniel opina du chef et pencha la tête légèrement pour détailler la tenue de la jeune femme avant d'ajouter.

J'ai fais moi même un peu d'escrime par le passé. ce pendant, j'affectionne plus les longs couteaux..vous savez à mi chemin entre la Spata romaine et le scramasaxe gallo romain..les dégâts portés son plus sérieux même si on perd légèrement en dextérité..j'espère avoir l'occasion de croiser le fer avec vous, juste pour une question du curiosité...

Il consulta sa montre en or, ouvrant le volet pour y relever l'heure, puis le referma pour la ranger dans la poche de sa veste.Il tenait toujours son paquet dans l'autre main.

15 minutes ? cela me convient parfaitement et comme les cours reprennent dans quelques minutes, nous serons je pense au calme pour discuter. On se rejoins là bas, a tout à l'heure.

Il s'inclina avec un sourire et prit la direction de la cafétéria, ca tombait bien ! il avait une furieuse envie de cappuccino depuis ce matin, même s'il était bien loin d'en égaler un vrai, le substitut donné à la cafeteria lui suffirait largement.

J'étais une fine lame sans vouloir me vanter. J'avais reçu un entrainement depuis ma plus tendre enfance et un entrainement à la spartiate. J'avais commencé par apprendre avec un traditionnel gladius et c'est en venant à l'académie que je m'étais mise à l'épée. J'aimais les lames fines et pénétrantes, qui allait droit sur la cible et d'une précision redoutable. Ce n'était pour moi pas le propos pour l'instant. Je n'aimais pas spécialement devoir prouver mes compétences.

"Merci bien, à toute de suite."

Je m'éloignais rapidement pour rejoindre ma chambre. Une fois à l'intérieur, j'enlevais ma tenue d'escrime que je laissais tomber sur le sol. Je me dirigeais dans la salle de bain, j'enlevais mes dessous et je me précipitais sous la douche. J'allumais l'eau à fond, la sensation sur mon corps était délectable. Après un effort c'était toujours un moment sympathique. Je n'avais pas le temps de savourer ce moment de détente. Je pris du shampoing puis mon gel douche pour me laver. Après un bon rinçage, j'enfilais un peignoir pour me sécher. J'attrapais au passage une brosse à cheveux et tout en me dirigeant dans la chambre, je commençais un brossage intensif de ma tignasse blonde.
J'ouvris ma penderie et je fis défiler quelques robes. Mon choix se porta sur une robe noire qui était assez simple à enfiler. Je pris dans les tiroirs de ma commode les premiers dessous que je trouvais ! J'étais plus sélective en général, mais je ne voulais pas faire attendre Daniel trop longtemps. J'enfilais mes affaires et je me dirigeais vers ma coiffeuse. Je redonnais un coup de brosse rapide et je pris un gloss rose et je mis une légère touche de maquillage sur mes yeux. Je me regardais un instant dans mon miroir, le résultat était assez satisfaisant pour moi.
J'attrapais donc une veste et mon sac à main. Je marchais d'un bon pas à travers le bâtiment. J'entrais dans la cafétéria et je vis Daniel qui m'attendait bien sagement. J'avais mis vingt minutes pour me préparer. C'était raisonnable pour une fille, cinq petites minutes de retard. Je m'approchais de lui avec un air très décontracté et une démarche assez sensuelle.

"Et bien Daniel, je suis tout à vous! J'ose espérer ne pas avoir été trop longue."

Je lui adressais un petit sourire. J'étais très curieuse de savoir ce qu'il désirait me dire.

(hj voila à quoi elle ressemble sans lunette bien évidement ^^ )

Spoiler:

Daniel était perdu dans ses pensées, il réfléchissait à ce que signifiait pour lui ce qu'il s'apprêtait à faire. il y avais beaucoup réfléchit et les évènements ayant eu lieux dans les rues de New York avaient véritablement bouleversé ses résolutions. Il était sûr de lui pour une fois, autant sur de lui dans ses choix que dans sa vie. Le mouvement finissait par l'étourdir sa faisait si longtemps que la vie ne s'était pas montrée chaotique que ça en avait quelque chose d'enivrant.
Il souriait doucement tasse à la main lorsque Amara arriva. Une fois de plus la jeune femme faisait preuve d'une beauté naturelle à couper le souffle ce qui renvoyait toujours le vieux voyageur à son impression ressentie lors de leur première visite : charmeuse et mystérieuse. Elle aurait pu l'entrainer dans les filets de sa séduction implicite sans qu'elle ne manifeste le moindre effort. Daniel le savait, il n'y était pas insensible, Amara était "particulière" et chaque minute passée en sa compagnie le lui rappelait ouvertement.



Vous êtes superbe Amara...c'est l'élégance que vous devriez enseigner ici. Je vous en prie, installez-vous.

Une fois fait, il croisa les doigts sous son menton plongeant son regard bleu dans le sien , cherchant à rassembler tout ce qu'il avait à lui dire, les ordonner et surtout ne rien oublier. Il décida de commencer par le plus important.

Voilà..avant que cela ne vous surprenne, je préfère vous informer avant..d'ici quelques jours je vais à nouveau rencontrer le professeur..j'ai soldé une partie de mes activités et récupéré une somme d'argent assez conséquente que je compte donner à l'institut. Je sens le climat tourner..ca vient de partout et c'est imminent, je ne peux rester neutre à ce que je vois plus longtemps, ca serait de la lâcheté.
J'ai décidé de rejoindre l'institut au cotés des x-men et la lutte pour les idéaux de Xavier, je m'y employai du mieux que je le peux...même si, même si je craints que cela ne soit trop tard.

Le compliment de Daniel, me toucha! Cela me changeait des dragueurs qui m'accostaient habituellement. Il n'avait cette classe, quoi que des fois les hommes savaient se surpasser pour arriver à leur fin. Au moins Daniel avait cette élégance verbale qui leur manquait en général. Je mettais cela sur le coup de sa longue expérience. Ce genre de remarque était toujours flatteur à entendre. Daniel savait flatter mon égo, ou bien très bien parler au demoiselle.

"Merci, du compliment."

Je m'installais donc en face de lui avec un visage illuminé par ses mots. Daniel m'apprit la raison de sa venue. Je la trouvais fort louable et je fus touchée qu'il veuille m'en avertir. Après tout il n'avait pas de compte à me rendre, je n'avais fait que mon devoir à notre première rencontre. Je devais admettre que sa démarche était touchante. Visiblement il voulait franchir un cap dans son existence. C'était tout à son honneur.

"Je vous remercie de l'intérêt que vous portez à notre cause et je puis vous assurer que votre don sera employé à bonne escient."

Ce n'est pas temps le geste financier qui m'importait, mais bien le fait qu'il voulait s'investir dans notre cause. C'était un acte généreux de sa part, il aurait pu profiter de ses biens. Depuis notre première rencontre il avait fait un sacré cheminement intérieur. C'est doute s'était envolé et il avait décidé de s'engager dans le combat. J'étais assez heureuse de se fait. Après tout quand j'avais imaginé qu'on pourrait être ennemi cette vision m'avait attristé. Il était pessimisme sur l'avenir. Je voulais absolument le réconforter, lui redonner confiance.

"Daniel, il faut croire à des jours meilleurs ! Rien n'est joué, fort heureusement pour nous. Je ne crois pas en un avenir déjà écrit ! Même Saturne n'a pu voir son avenir, nous devons nous dresser face à l'adversité et de garder confiance."

Mon regard bleu vient se plonger dans le sien, affichant une incroyable douceur.

"Je suis heureuse de vous savoir à nos côtés. Vous avez sans nul doute des appréhensions ?"

La démarche pour entrée à l'institut n'était pas toujours évidente. Moi-même j'avais connu des périodes d'incertitude et il m'arrivait encore de pris de doutes. Je voulais être sur qu'il est pris tout l'enjeu de sa décision.

"êtes-vous bien sur de vous? Car les implications sont importantes et pour être honnête, vous devrez sans doute faire face à de nombreux renoncements ! "

C'était une chose d'adhérer à une cause par l'idéologie, s'en était une autre de l'embrasser à bras le corps.

La douceur d'Amara le toucha, offrant à l'analyse une facette jusqu'alors inconnue de sa personnalité. Il écouta attentivement ce qu'elle avait à lui dire et lui répondit assez brièvement.

Des appréhensions, j'en ai..certes..mais elles ne concernent pas l'aspect pratique des choses. Le renoncement pour quelqu'un comme moi qui errait sans véritable but et de pays en pays depuis 80 ans..je pense pouvoir sereinement l'envisager et puis..ca fait déjà trois fois que je me retrouve face à face à "l'ennemi" en moins de 4 mois..deux fois laissé pour mort, ca pousse à la réflexion.


Il laissa passer un silence , les yeux posé sur son paquet

Il m’est arrivé plus de bouleversements durant ces mois qu’en 80 ans…cela ne prouve qu’une seule chose, il est temps pour moi de prendre part à ce monde, et mon choix est définitivement fait.

Pourquoi je m’en ouvre à vous ? Disons que vous ne m’êtes pas indifférente. Soyons francs, vous m’intriguez…énormément et je me sens proche de vous, intellectuellement parlant je veux dire…vous êtes un mystère parfumé de Passés avec vos gestes mesurés et l'utilisation omniprésente de divinités romaines dans votre langage usuel, Amara Aquilla, et ca s’est plus que stimulant pour moi.

Je caresse même l’espoir que nous puissions être amis, en toute sincérité.

Il reposa sa tasse, s’accordant à nouveau un léger instant de réflexion avant de prendre la parole

Il y a de cela quelques jours, j’ai été mêlé à une altercation dans la rue. Cette altercation concernait les x-men et un groupe de policiers. Un d’entre eux qui avait la possibilité de générer des rubis était apparemment pourchassé pour désordre sur la voie publique : moi je dirais plutôt qu’il était « trop » voyant. Ses co-équipés sont vite intervenus et j’ai décidé de leur prêter main forte. Avec un peu de sang froid et de stratégie, on aurait pu éviter toute une cacophonie où l’image des mutants en est sortie ternie. Là ou un travail d’équipe s’imposait, je n’ai vu qu’un concours d’égos ou chacun se laissait entraîner par ses émotions. Pas de coordination, pas de décision et un esprit d’équipe réduit à la simple équation « si un tombe : tous tombent ». Soyons clair, Amara, je ne tiens pas à m’initier dans ce qui ne me regarde pas et on me l’a fait comprendre…Mais à terme, ce genre d’esprit va se retourner contre nous et favoriser l’amalgame entre les bons ou mauvais mutants. Voyez-vous ou je veux en venir ? Si les x men se conduisent comme des boyscouts, ils causeront leur perte. Ceux que j’ai vu agir n’avaient rien d’une équipe stratégiquement parlant, mais plutôt d’une collection d’egos empirant les choses par leur comportement trop sentimentaliste et individuel. Il faut savoir souvent jauger pragmatiquement les catastrophes que ce genre de comportement peut causer : le fait est qu’il faut penser « collectivement » à petite échelle, pour le bien de l’équipe et à grande échelle pour celui de l’image d’une communauté. J’ai été militaire et j’avais l’habitude de commander, ce que j’ai vu ce jour là était un exemple même d’erreur tactique qui aurait pu coûter la vie à bien des gens : humains et mutant.
Je ne prétends pas avoir la science infuse, je serais bien prétentieux d’affirmer cela…mais je sais voir quand une équipe merde, et elle a merdé en beauté.
Amara, lorsqu’on prône le rapprochement entre humain et mutant, on a le plus mauvais rôle. On s’attend toujours au pire de la part des mauvais mutants, rien ne changera ce fait mais si nous, nous faisons un faux pas : dès le lendemain, on en paye les conséquences au centuple.

Je comprenais mieux c'est motivation ! La confrérie n'avait pas fait dans la dentelle avec lui et apparemment il avait été marqué par ces rencontres. J'avais toujours eu de la chance dans mes affrontements, sans nul doute que mon pouvoir dévastateur en était la raison. Vulcain m'avait toujours protégé, même la première fois qu'il m'avait accordé sa bénédiction. J'avais appris bien plus tard que j'avais eu affaire à une dès plus redoutable mutante qu'on puisse connaitre. Je n'y allais pas par quatre chemins et quand j'étais en colère j'avais tendance à perdre un peu le contrôle.
C'était bien la première fois qu'on me disait que j'étais intellectuellement intéressante. Il ne s'offusquait pas vraiment que je parle des dieux. Possible qu'un jour je lui parle plus ouvertement de qui j'étais en réalité, mais je jugeais qu'il était encore trop tôt pour cela.

"Vous avez eu de la chance d'être encore en vie. Pour ce qui de mon langage je n'y prête pas vraiment attention, c'est une habitude que j'ai."
J'esquissais un petit sourire, je disais cela avec beaucoup d'humour bien évidemment.

"Cela fait partie intégrante de ma vie, vous n'êtes pas le premier surpris et vous ne serez pas le dernier je pense."

Dis-je sur un ton très malicieux un point aguicheur.

"Pour ce qui est de notre amitié, rien ne nous empêche de la construire dès à présent, je pense que nous aurons sans difficulté les faveurs de Philios pour y parvenir. Pour être honnête je suis ravi de vous savoir à nos côtés j'aurais été franchement attristé de devoir vous affronter."

Je n'aurais pas eu le choix si Daniel avait choisi l'autre camp. J'aurais dû me dresser contre lui et il est vrai que cette perspective ne m'aurait guère enchanté. Le destin guidé par les dieux étaient parfois si sinueux.
Il aborda un sujet plus grave et qui montrait un manque d'organisation eu sein de l'institut. J'en fus assez surprise, car en général les équipes des X-men étaient assez structurées. Je n'eus aucun mal à reconnaitre Scott dans sa description.

"L'homme rubis dont vous parlez est un simple élève! J'ose espérer cependant qu'il n'y avait pas de X-men à proprement parler lors de cette action. Cela me générais énormément de savoir qu'un membre formé n'est pas su maitriser la situation. En aucun cas notre rôle est de mettre le feu au poudre. Après possible que les X-men présent soit encore jeune.
Sans vouloir les accabler, après tout je fais aussi parti de cette nouvelle promotion."

Il n'y avait pas très longtemps que j'avais reçu mon titre, même si ma formation de base était finie. J'avais encore beaucoup à apprendre de mes pairs même si déjà je commençais à agir auprès des élèves.

"Il serait sans doute bon quand vous rencontrerez le Professeur de lui en toucher deux mots. Qu'il puisse remédier à ce petit problème. Je comprends vos inquiétudes et je puis vous assurez qu'en général nous agissons avec plus de prudence et de discernement. Il y aura cependant toujours des têtes brulés. La jeunesse est souvent fougueuse, il est difficile de savoir se modérer. Je pense que votre expérience nous sera à tous profitable."

Daniel croisa les mains sous son menton en souriant légèrement. Une question lui brulait les lèvres...son pouvoir ? de quelle nature pouvait-il être ? Une indiscrétion qu'il était trop prématurée de lever à son gout.

Oui je compte m'en ouvrir à lui, en effet. J'ai cependant une autre raison plus "personnelle" de me rapprocher de l'institut. C'est un endroit que je fréquente régulièrement depuis quelques temps.

Il se détendit sur sa chaise et se perdit un instant dans la contemplation des jardins à l'extérieur que l'on pouvait admirer par les vitres de la cafétéria. Puis son regard se posa sur son paquet.

Oh !! suis-je distrait ! j'allais oublié..Il est coutume d'augurer une amitié par un cadeau, non pas que celui ci en appelle un autre mais je me suis dit qu'il avait quelque chose de particulier..un peu comme vous.


Il fit glisser le paquet devant elle et retira ses lunettes pour les ranger dans son étuis. Une fois l'emballage sommaire défait, il laissait apparaitre un manuscrit de petite taille, d'aspect ancien. En or ciselé on y trouvait l'inscription "Ars amatoria"


Il s'agit d'une retranscription tardive des Moines Copistes de Saint Arbuste du 13eme siècle des Poèmes en Latin d'Ovide "l'Art d'Aimer"...ca ne vaut pas Virgile mais le sujet est plus léger...n'y voyez pas cependant d'allusions ..humm...détournées. C'est un ouvrage précieux, prenez-en soin.

Daniel avait visiblement fait son choix et il avait ses motivations propres. Pour ma part, j'essaye de temps en temps de prendre le large par rapport à l'institut. Pour l'instant j'étais sollicité ponctuellement au cas par cas ce qui était parfait pour l'instant. Je ne voulais pas renoncer à mon travail, même si celui-ci n'était pas dès plus passionnant. Si j'étais revenue sur New-York c'était grâce ou à cause de ce poste. J'étais consciente d'être un bon petit soldat.

"L'institut est un endroit agréable! Les responsabilités qui vont avec ont tendance à vous dévorer."

Dis-je d'un ton laconique. Je n'étais plus totalement maitre de ma vie. Certes je pouvais rompre mes engagements à tout moment, même demander d'être moins impliquée. Je savais aussi qu'on comptait sur moi et j'étais lié par cet engagement moral. S'il se passait quelques choses et que je ne sois pas présente je savais pertinemment que je m'en voudrais.
J'écarquillais grand les yeux quand Daniel m'offrit un cadeau. Je n'avais pas prévu cela. J'étais assez gêné.

"Heuuu ! merci"

J'ouvris donc le paquet délicatement et je découvris un ouvrage fort beau. A n'en pas douter il était assez ancien, ce que me confirma Daniel. J'étais médusée par ce geste fort délicat. Je ne pensais pas mériter tant de générosité de sa part.

"Daniel, c'est vraiment trop ! Je ne peux pas accepter un tel présent."

Je me sentais bête. De plus je ne pourrais jamais dans ce monde lui rendre la pareille, cela me souciais. Je ne me sentais pas assez digne de son présent. Je n'aurais peut être pas du avoir une réaction si spontané. Je me rendis compte que je venais de commettre une bévue. Refuser un présent n'était pas très poli.

Daniel se contenta de sourire et de lui lancer un regard amusé.

Personne de mon entourage ne saurait apprécier un tel ouvrage écrit en latin...ne vous inquiétez pas de ce qu'il vaut, j'accorde peu de valeurs aux choses matérielles même si je...enfin...j'étais..ce qu'on peut appeler un homme assez "riche". Les choses ont l'importance qu'on veut bien leur donner, je préfère que ces lignes ravissent vos yeux experts dans une langue appréciée plutôt qu'il rejoigne une bibliothèque privée ou il ne sera qu'un trophée de plus.

Il marqua une pause croisant les bras dans une attitude de réflexion.

Etes-vous joueuse Amara ? moi je le suis..il est une chose que je préfère parmi toutes..qu'on me surprenne ! Si vous vous sentez gênée par ce présent je vous propose de m'en faire un qui me surprendra...je vous laisse disons...hum...6 mois ? Tenez-vous le challenge ?

L'attitude de Daniel me fascinait de plus en plus. J'avais connu luxe, pouvoir et position enviable dans mon enfance. Depuis que j'étais dans ce monde moderne, je trouvais que les humains s'attachaient à des biens matériels tellement futile. Je crois que j'en avais pris conscience par le contraste de ma vie certes luxueuse, mais moins dépendante de leur technologie. Daniel était à contre courant de tout. Il me surprenait à chaque fois. Il me paraissait tellement différent.
Il était indéniable qu'il savait parler aux femmes. Je baissais mon doux regard, touché par les mots qu'il venait de dire et j'osais effleuré le livre de ma main délicate. C'était ma façon de prendre conscience que ce livre m'appartenait.

"Et bien merci, vous avez su me convaincre."

Sa proposition était assez habille, je pris le temps de réfléchir. Je n'étais pas vraiment joueuse à proprement parlé. Je trouvais cependant son défi intéressant, cela me permettait de lui trouver un présent qui soit aussi digne que lui là.

"Et bien soit Daniel, j'accepte. J'aime les challenges qui en valent le coup. Il me reste plus qu'à me retrousser les manches."

Je lui fis un petit clin d'oeil, bon six mois, c'était une demie année. J'avais le temps de réfléchir à la question et de trouver l'idée très une idée très originale. La tache à mon humble avis ne serait pas des plus simple.

"Je prend ceci comme un pacte pour sceller notre amitié."

Daniel se contenta de sourire en écartant les mains pour ponctuer sa phrase.

Aléa Jacta Est...donc. Je vous préviens, je ne suis pas facile à surprendre. Cependant on y parvient encore et c'est un bien, quel ennui sinon !

Il fit caquer sa nuque, une blessure qu'il avait reçu à l'épaule le faisait souffrir un peu. Il se détendit et se décida à aborder un autre sujet.

Alors Amara, vais-je devoir demander à ma société Londonienne de pirater les fichiers de l'Institut ou vais-je en apprendre un peu plus sur vous, mystérieuse Amara Aquilla ?..D'où venez-vous et où avez-vous passé votre enfance ? Vous avez la retenue et la distinction de quelqu'un qui a reçu une éducation stricte et conforme à une certaine éthique dans la manière dont vous vous exprimez et même de vous tenir..je sent quelque chose de méditerranéenne en vous, il se dégage une "chaleur" naturelle de votre être. Vous êtes un paradoxe, ma chère, une éducation somme toute Victorienne du Royaume Unis et une chaleur des pays du sud. Êtes vous un mélange de soleil et de pluie ?

J'allais devoir faire preuve d'imagination pour le surprendre, j'ose espérer que je serais à la hauteur. En même temps surprendre un homme qui avait vécu si longtemps n'allait pas être une mince affaire.

"Nous verrons bien!"

Je lui fis un petit sourire. Daniel était très curieux soudainement, il voulait que je lui en apprenne plus sur moi. J'allais satisfaire une partie de sa demande, mais pas totalement. En tout cas il était assez perspicace. Il avait assez bien cerné ma personne.

"Je suis curieuse de savoir ce que vous trouveriez sur moi."

A vrai dire il ne trouverait qu'une infime partie de ma vie puisque, ma cité n'ayant pas d'existence officiellement je n'en avais pas non plus. Administrativement parlant, ma vie commençait uniquement à mes 14 ans. C'est le professeur qui s'occupa en partie des démarches administratives. Officieusement il avait été convenu de me faire naitre à Rio et ainsi protéger ma vie et ma cité de toute nouvelle éventuelle intrusion. Mon monde pouvait être convoité aussi bien pour ses richesses que pour son mode de vie. Je ne voulais pas qu'on vienne perturber cet univers, si unique qui avait traversé les siècles.

"Je viens d'Amérique du Sud, d'un petit village perdu en pleine forêt. Amazonienne. Mon père étant une personne très influente pour notre communauté ce qui explique mon éducation assez stricte. C'est assez dur pour moi d'en parler. Ma famille me manque, car il y a longtemps que je l'ai vu."

J'omettais volontairement de dire que ce village, reposer sur les fondements de la Rome antique. Je savais qu'il aurait été réceptif. Je voulais entretenir une part de mystère, l'instinct de protection aussi. Ce n'était pas les seules raisons, je n'avais pas envie de rentrer dans de longs détails en ce moment, car chaque fois que j'évoquais ma famille cela me ruinait le moral. J'avais un réel manque de ne pas avoir revu mon père depuis de longues années. Je passais vite à autre chose.

"Sinon, je suis au état-unis depuis l'âge de 14 ans. J'ai grandi à l'institut, c'est un peu comme ma seconde maison ici. J'ai juste été finir mes études dans le Massachusetts. Je suis revenue cette année à New-York pour devenir l'assistante d'un professeur de la faculté d'histoire département civilisation antique."

Des études qui avaient été pour moi aussi simple qu'un enfant de maternel. C'était comme raconter ma vie au quotidien et parler ma langue natale le latin. Ce qui m'avait permis d'être diplômé assez rapidement.

Daniel posa sa tasse et leva un regard perçant sur elle avec un léger sourire énigmatique. Elle ne disait pas tout, Amara était bien plus mystérieuse que cela. Soit, il attendrait patiemment. Soudain son téléphone vibra dans sa poche. Il leva un sourcil et le sortit pour le consulter s'excusant au passage. Texto d'Ily lui confirmant qu'elle venait de rentrer à l'institut et lui demandant à quelle heure il passerait la prendre pour aller en centre ville. Son regard se reporta sur Amara alors qu'il déposait son téléphone sur le comptoir.


Excusez moi...j'ai horreur de la technologie et de ce genre des choses dont on devient trop vite l'esclave. Ilianna, ma compagne en revanche les adore...Comme je ne veux pas exposer ma bizarrerie aux yeux de tous, il est préférable de suivre le mouvement : A Rome fait comme les romains.

Ne vous inquiétez pas, nous avons encore le temps. Elle doit être dans sa chambre, à deux pas d'ici. L'institut n'est pas si vaste.

Je regardais Daniel avec de grands yeux écarquillés, il venait de prononcer un prénom qui m'était familier. Cela ne pouvait pas être une coïncidence, le prénom Ilianna n'était pas très répondu. Alors c'était donc lui, ce fameux petit ami qu'elle m'avait évoqué lors de notre première rencontre! Le mystère était donc dévoilé, je mettais donc enfin un visage sur ce fameux compagnon.

"humm..."

Je ne m'attendais pas vraiment à cela. C'était amusant de les savoir ensemble. Savait il l'un et l'autre que je les connaissais ? Il avait sans nul doute pris le temps d'en parler. De toute façon Daniel pouvait supposer que je la connaisse, puisque je faisais partie de l'institut. Je me demandais jusqu'à quel point cette information était innocente. Voulait il voir ma réaction? Je décidais de faire comme si de rien n'était.

"Plus vaste que vous ne le pensez! Quant à la technologie, j'assume je n'ai pas de téléphone portable, juste le communicateur qu'on m'a fourni pour qu'on puisse me joindre à tout moment et que j'ai bien du mal à le faire fonctionner. Je n'ai même pas de boite à image dans ma chambre. J'arrive à vivre sans, c'est dingue!"

J'avais beaucoup de mal avec tous ses gadgets, souvent trop complexe pour moi. C'était un vrai casse tête de m'en servir. C'était sans nul doute pourquoi je passais pour une folle.
Par moment je me demandais si Daniel n'était pas télépathe où s'il n'en savait pas plus sur moi qu'il ne me le disait avec ses petites allusion. En même temps mes remarques inconscientes sur la Rome antique pouvait supposer mon attrait à cette période.

"Vous avez du voir l'évolution du progrès, y a de quoi être débosselé. Le monde a bien changé."

J'en étais la première consciente, passé de l'antiquité au XXI siècles cela vous bouleverse.

"Je trouve que tous ces bibelots, cette camelote électronique ne sert pas vraiment à grand-chose. Surtout quand je vois que dans le progrès, il y a surtout beaucoup d'armes, toujours vouloir détruire ou exterminé son adversaire. Est-ce cela l'avenir de l'homme ? Anéantir son prochain ?"

Cela m'énervais un peu, certes mon peuple n'était parfait, ni pacifiste, mais au moins quand on s'entre-tuait s'était à la loyale glaive conte glaive.

Le regard de Daniel s'assombrit, il croisa les doigts sous son menton.

Vos propos me rappellent une conversation que j'ai tenu il y a peu avec David..David Haller. Il m'a posé sensiblement le même genre de question. Je suis né en France à la fin du XIXeme siècle, une période d'optimisme forcenée ou la technologie naissance régnait sur le "champ des possibles". Cette approche optimiste a débouché sur le Première et Seconde guerre mondiale. Inutile d'entrer dans les détails de ce que la technologie à engendré sur le point de vue de la capacité à tuer. Nous sommes passé maitres dans l'art de nous détruire, c'est un fait. Les guerres dites "modernes" témoignent de notre inhumanité au service d'une technologie faisant ressortir ce qu'il y a de pire chez nous...
Amara, je ne suis pas optimiste sur l'avenir de l'Humanité mais je ne veux pas disparaitre en m'étant contenté de croiser les bras. Si il y a la moindre chance de devenir "meilleur", je pense qu'il faut la jouer.
Cependant soyons réalistes, c'est contre nous même que nous nous battons..contre notre propension à devenir le mal.
Est-ce pour ainsi dire que la violence est une mauvaise chose ?
La aussi la question est bien plus complexe qu'il n'y parait.
La violence existe dans toute société, vous qui étudiez l'antiquité, vous le savez mieux que personne...l'utilisation de la violence dans des cadres légale me semble justifiable..quand elle devient un moyen coercitif plus douteux , ca me trouble..
Éthique et violence s'excluent-ils ?
Pas forcément. Si l'on enfreint les règles qui maintiennent une société selon une éthique bien précise, la violence se légitimise pour ainsi dire.
Là où je sens les choses se compliquer c'est que les humains pourraient modifier ce cadre légale pour légitimer la violence contre nous...
C'est sans doute ainsi que Magnéto voit le futur et qu'à son tour il légitimise sa violence hors cadre comme une frappe "préventive" à ce qu'il croit être une dérive inévitable...


Il s'arrêta un instant et un sourire naquit sur ses lèvres.

Vous ai-je perdu en route? si je vous assomme avec mes reflexions, n'hésitez pas à me le dire.

Je l'écoutais avec une grande attention, visiblement il avait longtemps peser la question. Pour une fois je n'étais pas d'accord avec lui bien au contraire. Je ne pouvais pas consigner la violence, même au titre préventif.

"non vous ne m'assommez pas! Je diffère sur ce point. La violence n'engendre que la violence. Je sais c'est un peu bateau de dire cela, mais tellement vrai. Homme ou mutant rien ne justifie de tel acte. Il est purement illusoire de croire pouvoir maintenir une harmonie sous un régime de terreur et de violence. Sous mettre qui que ce soit par de tel moyen ne créera tôt ou tard une rébellions de la part des opprimés."
J'avais un air plus sérieux, Xavier était contre la violence purement gratuite et sur ce point je le rejoignais.

"Vous prenez l'exemple de l'antiquité, mais à l'époque la lutte reposait sur une notion de territoire. De plus les romains une fois leur conquête achevé assimilaient les nouveaux peuples. Pour ce faire il n'obligeait pas les peuples à renier leur croyance."

Pour moi il y avait une sacré différence entre le fait de vouloir agrandir son espace vital et le simple fait d'aller tuer son voisin car il est différent. Cette société se disait civilisé, mais ils se comportaient comme des barbares.

"Vous parlez de lutte, j'ose espérer défendre la paix plutôt que la violence. Il est sur que si un jour mes dons ne servent pas cette cause alors, je me retirais de votre société, je n'y aurais plus ma place."

Je parlais avec une certaine détermination qui ne laissait pas de doute. Si un jour je m'apercevais que les X-men perdaient de vu leurs idéaux, je n'aurais pas de raison de continuer à lutter à leur coté pour une guerre qui ne me concerné pas directement.

le sourire entendu persistait sur les lèvres du Time tricker.

Vous faites des raccourcis que je me refuse à faire, Amara. Je n'ai jamais dis que je cautionnais la violence. J'ai dit qu'elle était à dose homéopathique un mal nécessaire pour garder une cohésion sociale. Sans sanctions pas de répressions, sans répressions pas de garantie de respect des lois, sans respect des lois : le chaos et rien d'autre. La violence engendre la violence, nous sommes bien d'accord, mais un usage encadré et mesuré d'un recours à la force permet d'éviter l'explosion. Un système répressif même le plus laxiste au monde nous permet de "sauter" le pas moralement entre l'Etat de Culture où nous évoluons et l'Etat de Nature ou la lois du plus fort règne. Me suivez-vous ?

Magnéto dérive par essence vers cet Etat de Nature...ce qui est loin d'être notre crédo. Seulement vos actes sont en contradiction avec vos paroles, Chère amie, car lorsque vous rencontrez des confreristes : vous ne me ferez pas croire que vous dégustez le thé ensemble...vous savez vous battre et usez de votre art pour vous défendre contre eux car la violence est la seule parole qu'ils comprennent...vous avez donc l'illustration flagrante que la violence à dose contrôlée peut endiguer un mal plus grand..

La violence gratuite est une aberration absolue, si elle est légitime : c'est une autre histoire, c'était le fond de ma pensée, ni plus ni moins..



Son sourire s'effaça, il semblait très concentré sur cette conversation.

Vos arguments concernant l'antiquité sont, j'en suis désolé et je ne veux pas me montrer blessant, irrecevables. Je suis d'accord sur la notion de conquête de territoire, mais il est arrivé à certains empereurs de se lancer dans des conquêtes uniquement pour des raisons "politiques"...regardez Carthage qui faisait de l'ombre à Rome...réduite en cendres pour des Olives Fraiches !! Mais aussi économique : les guerres Daciques de Trajan en sont un exemple criant de vérité.
Faites attention Amara, l'argument du LiebesRaum "l'espace vital" de conquête de territoires à des échos..franchement Hitlérien. Enfin vous parlez de Dieux...là à nouveau je ne suis pas d'accord avec vous...le syncrétisme romain ne servait qu'à deux choses et surement pas à un effort de compréhension des peuples soumis...D'abord, les romains trouvaient des analogies entre les divinités locales et leur panthéon divin pour expliquer de façon...subversive..que leurs Dieux étaient les mêmes que ceux des tribus soumises mais que ces derniers les nommaient par d'autres noms. le toutatès gaulois devenant par analogie le Jupiter Romain..celà facilitait l'assimilation des peuples à l'empire. Par un autre effet , on va dire calculé, le fait de garder les noms des divinités en les associant à celles des romains permettait l'émergence d'une classe sociale pouvant effectuer sur place, les fonctions administrative que Rome mettait en place. Voilà comment l'empire gardait sa cohérence : par les armes des légions et par une "délégation calculée" de l'administration...la religion ne servait qu'à cela...

Daniel soupira

J'ai bien conscience que je peux me montrer vexant avec mes paroles, mais je ne suis jamais complaisant avec quelqu'un que j'estime lors d'une conversation de ce genre. On répond aux imbéciles par le silence, par l'argument au gens éclairés.


J'aime l'idée de Paix Amara, mais vous n'avez pas vu ce que j'ai vu mon amie..vous n'avez pas entendu Jaurès, vu la SDN s'effondrer, vu l'ONU reculer..parfois palabrer sur des concepts ne mène qu'au "laisser faire"Il faut savoir se défendre où nos idéaux portés par des belles paroles ne serviront qu'à dérider le désert...rien de plus.

Visiblement le sujet lui tenait à cœur, mais je le trouvais soudainement trop passionné. De plus je ne compris pas totalement tout dans son discours. Certaine notion m'étant totalement inconnu ou hors de ma porté intellectuelle. Je le trouvais vexant sur ses dires sur la religion Romain et sur les attentions de Rome faisant même un amalgame fort déplacer.

"Je vous signale que vous me comparait deux époques différentes avec des mœurs qui n'étaient vraiment pas les mêmes. Avec des notions qui dans le temps ont évolué, voir détourné de le sens par des fous. C'est fort vexant."

Mon visage s'était du coup fermé, lui qui passait pour un être raffiné est intelligent pouvait aussi fort se montrer blessant

"Quant à Carthage, Daniel, le début de cette guerre est due à un conflit d'intérêt de deux grands empires qui étaient entrain de s'étendre et qui convoitaient tous les deux les mêmes territoires! Effectivement après un siècle de bataille Rome en est sorti vainqueur et à raser la ville. On est bien loin de votre notion d'un empereur Romain qui aurait décidé de réduire à néant une autre civilisation. "

Je défendais bec et ongle mes origines et il était clair que je ne le laisserais pas me contre-dire par pur plaisir sur ce sujet. Il se permettait de me juger assez violemment je trouvais. Qui était il pour se le permettre. J'estimais que nous nous connaissions à peine. Même s'il m'avait averti, je jugeais son attitude trop déplacé. Certes je n'étais pas une sainte, mais la seule fois que j'avais attaqué par esprit de vengeance c'était pour venger la mort de ma mère.

"Qui vous dis que je n'irais pas prendre un thé avec mon ennemi ! Vous confondez légitime défense et passer à l'attaque. Je ne suis pas de nature belliqueuse et sachez que si je décidais d'attaquer réellement, il y a peu de chance que mon ennemi survive."

Depuis des années j'étais dans la modération de mes pouvoirs. Étant obliger de faire attention justement pour ne pas tuer. Je ne voulais même pas abordé le sujet de la religion qui m'avait froissé au plus au haut point. Bon, certes il n'était pas au courant de mes liens avec l'antique, mais ce n'était pas une excuse.

"Enfin bon, passons !"

Je détournais mon regard de lui et j'observais ce qui se passait dehors.Je ne voulais plus abordé ce sujet sur peine de m'emporter.

Qu'est-ce qui c'était passé ? Est-ce le contenu de son argumentation qui l'avait froissé ou est-ce simplement le fait d'exposer ouvertement son désaccord avec elle qui en était l'origine ? En tout cas il était lucide sur le ton de la réponse et le paralangage développé : vexée. Il l'avait ouvertement vexé. Comment pouvait-on réfuter des axiomes historiques d'une façon si emportée ? Surtout des faits datant d'il y a quasi 2000 ans ! Et comment surtout le snober de la sorte ? lui ? Il sentit une colère froide monter et lui faire plisser les yeux. Son esprit rentrait dans des mécanismes d'attaque verbale, il allait traquer une faiblesse, l'extirper la montrer au grand jour et la laminer avec ! Elle allait comprendre qu'il y a une chose qu'il déteste au plus haut point, c'est d'être "reclaqué" comme le dernier des vendeurs de hotdogs du coin...
Alors qu'il s'apprêtait subtilement à démarrer l'accroche de son attaque son regard se fixa sur elle qui regardait au dehors affichant une légère moue boudeuse.
Amara...c'était juste Amara !
Il l'appréciait beaucoup et s'apprêtait à l'attaquer pour l'écraser ainsi , par pur orgueil ? Il n'était qu'humain...avec ses qualités et ses défauts.
Il se découvrait arrogant et orgueilleux , il le soupçonnait déjà, cette colère qu'il venait de ressentir en était la preuve. Beaubier, un adversaire de taille. C'est son image qui s'imposa à lui. Il commença lentement d'une voix légèrement éteinte.

Je suis désolé Amara...j'ai parfois tendance à me laisser..enfin, a me conduire comme..c'est à dire que lorsque le sujet me tient à cœur..
Enfin bref, j'ai agis comme un sinistre con. C'est dit.
C'est que, voyez vous, j'ai passé plus de 80 ans à me tenir à l'écart des autres et à penser détenir la vérité puisqu'elle était la mienne. J'ai encore du mal, parfois, dans une conversation à prendre du recul pour ménager mon interlocuteur. Ces derniers mois ont été un tourbillon dont vous n'avez même pas idée. C'est difficile de m'habituer à écouter tant de monde autour de moi...ils sont..vous êtes tous si différents que ca en devient déstabilisant.
Aller vers les autres et les comprendre, c'est le combat le plus difficile que j'ai du mener.


Il ne la regardait plus, c'est dans ses moments là que sa montre lui manquant cruellement. Cette partie de lui même où il aimait se raccrocher quand il se sentait en position de faiblesse.

J'ai sans doutes été trop loin avec vous, je n'aurais pas du me permettre ce genre de discussion "musclée" avec vous que je connais si peu. Veuillez m'en excuser.

Avec votre permission, je vais prendre congé.

Au niveau de la socialisation j'avais moi aussi des efforts à faire. Je n'étais pas non plus le meilleur exemple dans l'art de me lier aux autres. J'étais consciente que je m'étais aussi énervé surtout que je ne lui donnais pas les clefs pour en comprendre la raison. J'estimais être dans mon bon droit, mais il ne pouvait pas le deviner. J'aurais peut-être du lui parler plus profondément de mes origines, cependant vu son discourt sur l'empire Romain je me disais dans mon fort intérieur que j'avais peut-être bien fait. Il faut dire que depuis que j'étais X-men peu de monde aurait osé me parler ainsi à part l'un de mes pairs. Je n'aimais pas qu'on me dicte ou qu'on m'impose sa vision des choses. J'avais connu un autre environnement avec une société bien différente. C'était par ce genre de conversation que cette société moderne d'agacé, il ruinait leur monde et on m'accusait de discourt qui m'échappait quelques peu. Je devais être réaliste, je n'avais pas la culture suffisante pour rivaliser avec Daniel. J'étais certes froissé, mais bon je ne voulais pas en faire un psychodrame.
Mon attitude avait dû le toucher puisqu'il s'excusa ce que je ne m'y attendait pas. Je fus un peu stupéfaite.

"Heuu..."

Je me sentis du coup à mon tour un peu bête d'avoir agis comme une gamine, mais bon après tout j'avais encore à murir du haut de mes 23 années.

"Vous n'êtes pas fautif...Vous avez exprimé ce que vous pensiez ... C'est juste que... Ce n'est pas grave.."

Je poussais un léger soupir, comment une banale conversation pouvez révéler le volcan qui était en moi. Je n'avais envie de le forcer à rester puisqu'apparemment il n'en avait plus envie.

" Oui vous pouvez disposer..."

Mon regard devient un brin mélancolique, comment un bon moment venait d'être gâché bêtement par mon attitude trop fière de mes origines. Je comprenais parfaitement ses raisons de vouloir partir. J'aurais aimé lui dire aussi que je regrettais et que j'aurais voulu qu'il reste, qu'on effaçait ce qui s'était dit. Qu'il ne devait pas m'en vouloir, mais j'en étais bien incapable.

Daniel se leva et prit le temps d'observer la jeune femme. L'observation était un de ses points forts et sans le savoir, Amara Aquilla pouvait malgré sa retenue distinguée et naturelle, se lire comme un livre ouvert. L'ombre dans son regard la trahissait plus que toute chose, on dit souvent que les yeux sont le fenêtre ouverte sur l'âme. Qu'est ce qui agitait l'âme de la belle blonde ? Des ailes de papillons pouvant devenir des ouragans, peut-être. Déception, tristesse. Le hic c'est que si le sentiment se devinait, celà ne voulait pas dire que sa cause en était visible elle aussi. Tristesse par rapport à son comportement à lui ? A elle ? a l'idée de mettre fin à cette entrevue ?
Daniel soupira légèrement à son tour et décida qu'il était plus que temps d'envoyer papillons et ouragans se faire voir un peu. Sans prévenir il plaqua les deux mains de chaque coté de la table en se penchant sur la jeune femme tout en plantant son regard dans le sien.

Il n'y a pas pire que le "non dit". Je ne laisserais une bête prise de bec dont je suis l'origine entacher l'affection que je vous porte, Mademoiselle Aquilla. Je ne bat pas en retraite, je dois partir car mine de rien j'ai aussi des choses à faire mais il est une chose de certaine ici bas, c'est que vous comptez pour moi et que j'apprécie votre compagnie aussi vrai que je ne partirai pas d'ici sans vous avoir vu sourire et je fais toujours ce que je dis*.

Il lui sourit sincèrement, Daniel pouvait se montrer maladroit mais était d'une loyauté sans faille en amitié comme en amour, cela faisait parti de son "code de vie " que d'autre appelle, l'honneur.

* en français