|
|
| Par-delà les corridors de minuit [Avec Jayden] | |
| | Auteur | Message |
---|
Invité Invité
| Sujet: Par-delà les corridors de minuit [Avec Jayden] Dim 6 Juin 2010 - 20:49 | |
| Les pas de Véga s'éloignaient. Ils s'éloignaient à un rythme régulier, calme. Ils produisaient un bruit feutré, qui s'estompa bientôt, alors que la trace de ses émotions le suivait encore. Puis ils s'éloignèrent trop pour qu'il soit possible de les différencier des autres. Ils n'étaient plus qu'une ampoule dans un endroit déjà éclairé. Angie relâcha toute la tension qu'elle avait accumulée au contact de Rémy d'abord, puis de Beaubier ensuite. Qu'il était difficile de leur plaire ! Heureusement, elle était à présent seule, libre à nouveau de toute relation sociale. Elle était emprunte de légèreté.
Les draps immaculés furent rapidement souillés par les loques humides que la jeune fille portait encore sur elle. Elle se sentit vaguement coupable d'avoir cassé l'harmonie de la couche, mais se ressaisit vite. Il n'était pas question qu'elle reste un jour de plus dans les haillons poisseux qu'elle portait depuis quatre bonnes semaines. Même si en temps normal, ils n'auraient pas dérangée la vagabonde plus que ça, ils étaient à présent les derniers signes d'une vie qui venait de prendre fin. Oui mais voilà, aucun habit ne lui avait été proposé pour pallier à ce manque. Sans doute Véga avait-il été trop absorbé par le discourt qu'il s'adressait essentiellement à lui-même pour le remarquer.
Heureusement, l'un des deux uniques placards semblait être une penderie. Malheureusement, celle-ci était presque vide. Étaient accrochés au barreau, comme quelques lambeaux solitaires, un vieux T-shirt blanc à l'effigie d'une équipe de basket-ball, un survêtement qui devait avoir vu plus d'un match, et quelques autres affaires. Une tenue probablement taillée pour un homme, et d'une bonne vingtaine de centimètre de plus qu'Angie, mais c'était toujours mieux que ses précédents vêtements. En un tour de main, elle fut changée. Elle se rassit dans son lit, sans savoir si elle allait ou non y rester jusqu'au matin.
Combien avait dit Beaubier ? Dix ou onze heures, elle ne savait plus exactement. Il était pour elle clair qu'elle ne parviendrait jamais à dormir tout ce temps, que c'était beaucoup trop prévoir. Fatiguée, elle se dit néanmoins qu'elle retiendrait bien le sommeil encore un peu. Un deuxième problème vint ôter ses derniers doutes : depuis sa nausée, la faim la tiraillait, et il était maintenant trop tard pour espérer qu'on lui apporte de quoi combler ce besoin. Minuit devait être bientôt indiquée sur le réveil lumineux de la table de chevet. L'institut dormait majoritairement, elle le sentait. Elle n'aurait qu'à éviter les rares zones d'éveil.
L'adolescente se saisit de l'appareil luminescent, se servant du faible faisceau qu'il projetait comme d'une lampe de poche de fortune. C'était à tâtons, ou peu s'en fallait, qu'après avoir éteint l'ampoule de sa chambre, elle poussa sa porte et se retrouva dans un grand couloir vide. Elle marchait sur la pointe de ses pieds nus, extrêmement lente mais discrète, une plume sur le parquet, mettant tout en œuvre pour ne pas créer le moindre bruit, pour ne pas heurter inopinément le moindre mur. Angie était ravie de cette découverte progressive dans un environnement rendu encore plus mystérieux par l'absence d'éclairage.
Au détour d'un corridor, elle tomba sur un papier placardé à une des cloisons violettes. Tout était écrit petit et il faisait affreusement sombre. La jeune fille dut s'imposer un effort extrême pour ne distinguer d'abord que le titre : ''Règlement intérieur de l'institut''. Elle comprenait bien le mot, et descendit les yeux jusqu'aux différents tirets qui constituaient probablement les différents devoirs et prohibitions imposés aux élèves. Peut-être ses actions actuelles étaient-elles interdites ? Elle tenta avec ardeur de déchiffrer les caractères. Bien que motivée, la tâche s'avéra impossible dans le noir, et elle s'éloigna à regret de l'affiche.
Angie erra pendant trente bonnes minutes dans tout le bâtiment avant de trouver une pièce dont le passage n'était pas clos. Elle ne songea même pas à allumer l'interrupteur. L'endroit devait servir de cuisine, au vu de l'évier et des buffets pleins d'ustensiles. C'était une bonne nouvelle. La nourriture ne devait pas être entreposée bien loin. Le regard de l'adolescente se posa pourtant avant toute chose sur une bonbonne métallique pourvue d'une tête accrochée à côté d'un four : un extincteur. Elle en avait déjà ouvert plusieurs, par simple mesquinerie, alors qu'elle officiait encore avec la Mara. Qu'elle serait la tête du personnel de l'école quand ils découvriraient une telle dégradation ? Il était nécessaire qu'elle fasse parler d'elle dès le premier jour, c'était comme cela qu'elle gagnerait le respect. Elle ne pouvait se faire surprendre de toute façon, elle sentirait n'importe quel intrus approcher à au moins dix mètres. L'excitation, le goût du risque était trop fort, elle ne put s'en empêcher. Elle déposa le réveil sur le sol et prit le lourd conteneur à deux mains. Elle actionna le dispositif et s'en donna à cœur joie. Une gerbe de mousse blanche en sorti et vint se rependre partout dans la pièce.
L'euphorie que provoquait cette action vipérine fut pourtant interrompue par l'approche rapide de sensations à deux heures. Sa propre ivresse lui avait fait perdre un instant l'attention que requérait l'utilisation avisée de sa capacité. Elle sentit la peur monter. Affolée, elle jeta l'extincteur et courut jusqu'à la sortie puis en sens inverse de l'émetteur des émotions. Elle se cogna violemment contre un mur et lâcha un sombre juron espagnol. Le bruit causé alerterait forcement quelqu'un, et dans l'immédiat, la personne qui se trouvait dans le couloir d'à côté. Se faire prendre ne faisait pas partie de ses ambitions, mais un autre élément venait perturber son jeu. Elle constata avec horreur que le produit contenu dans la bonbonne avait aussi abondamment tâché son habit. L'adolescente se recroquevilla dans un coin, espérant futilement qu'on ne la verrait pas. L'individu n'était plus à quelques mètres. Fuir était maintenant impossible. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Par-delà les corridors de minuit [Avec Jayden] Lun 7 Juin 2010 - 13:14 | |
| Jayden n’avait pas été en cours, elle avait passé son temps lire dans la forêt pour se détendre et penser à autre chose. Il avait fait beau en ce jour-là, elle avait donc jugé inutile de rester enfermée dans l’institut mais d’un autre coté, elle n’avait pas voulu être entouré de trop de monde, s’isoler dans la forêt avait été une solution adéquate. Elle n’avait fait que peu de rencontre depuis qu’elle était ici mais tous les mutants étaient agréables, il n’y avait pas de mesquinerie, pas de moquerie entre eux, c’était comme une petite famille ici et cela rassurait Jayden qui prenait lentement confiance en cet endroit. Chacun avait son caractère bien entendu mais ils étaient tous dans le même bateau, problèmes de pouvoirs et souvent perte de famille, l’isolement, bref, c’était une seconde chance pour tous ici. Elle se sentait plus apte qu’au début à aller vers les autres, enfin, un peu plus apte mais ce blocage était encore bien trop présent. La méfiance mais plus encore, c’était son pouvoir et la crainte de faire du mal aux autres qui la maintenaient à distance.
D’ailleurs, cela avait faillit arriver mais évité de justesse. Quelqu’un qui avait dû se lever du mauvais pied le matin avait contaminé son agacement aux autres et Jayden avait répliqué, cela avait été inévitable. Cependant, sous la colère et l’énervement, elle avait sentit son pouvoir s’agiter, prêt à bondir dès que l’occasion se présenterait mais se calmer avait été trop dur. S’éloigner et laisser couler, c’était ce qu’elle avait trouvé de mieux à faire avant qu’une boule de feu ne décide de faire catapulte. Elle l’avait retenu tant bien que mal, une forte migraine avait suivit cela. Quand son pouvoir éclatait, elle ne lui résistait guère, cela était douloureux, épuisant mais si cela venait sous le coup de la colère, elle savait qu’elle se devait de le stopper, cela pouvait s’avérer dangereux pour elle et pour les autres. En d’autres circonstances, cela était moins risqué sauf en cas de danger, là, elle ne pouvait très souvent rien faire pour le contenir, il était sa sécurité dans ces moments là. Bref, passons.
La journée avait finit mouvementé et elle était partit se coucher tranquillement avec un bouquin entre les mains. Elle ne mangeait pas avec les autres, à vrai dire, elle ne mangeait pas tout court sauf quelques fruits de temps à autres mais rien de plus. Elle était anorexique mais elle ne le cachait pas pour autant, elle était bien trop occupée avec son pouvoir pour avoir un quelconque intérêt sur le physique qu’elle présentait. Elle était assez jolie à regarder, les cheveux blonds ondulés avec un regard bleu presque gris par moment en fonction de la lumière mais elle ne s’en vantait pas, en tout cas, bien que cela avait été le cas par le passé, depuis un temps, elle n’était plus la même et n’agissait plus pareil, sa vie avait considérablement changé depuis plusieurs années.
Jayden s’était endormie avec le livre entre les mains, allongée sur le lit, elle avait finit par piquer du nez sans s’en rendre compte. Par chance, elle se mettait toujours en pyjama car elle connaissait les risques de lire jusqu’à pas d’heure. Ce qui la réveilla ? Elle ne le savait pas trop, son mal de tête ne l’avait guère quitté, faible mais assez désagréable. Soupirant, elle se redressa, le regard dans le vague avant de laisser le livre sur le lit et de se lever. Sa longue chevelure était quelque peu en pétard mais elle n’en avait cure et enfila des chaussons avant de sortir discrètement de la chambre en pyjama avec un cachet d’aspirine entre les mains. Elle avait vidé sa dernière bouteille d’eau la veille et elle avait oublié d’en reprendre une, elle était donc contrainte de descendre dans la cuisine afin d’avoir de l’eau fraîche…ou une bonne bière mais l’alcool était interdit dans l’institut, pour les élèves en tout cas car elle savait qu’il devait y en avoir pour les professeurs, en tout cas, c’était ce qu’elle avait entendu dire.
Elle s’étira alors qu’elle s’approchait de la cuisine mais quelque chose semblait louche, un bruit…Jayden alluma la lumière de la pièce et remarqua que quelqu’un venait de s’amuser à causer quelques dégâts ici. Pas bien grave, la mousse pouvait facilement se nettoyer mais quel genre de mentalité avait l’individu pour trouver cela amusant et pour ensuite fuir ? Ce fut les jurons en espagnol qui l’alertèrent sur le fait qu’il y avait bien encore quelqu’un ici. Discrètement, elle se dirigea vers cet endroit, le regard quelque peu grave, elle n’était pas d’humeur à faire la morale et elle n’avait pas à la faire, sans parler qu’elle n’avait pas forcément envie de se taper la causette. Bon, si elle trouvait cet individu, elle allait sans doute laisser le bénéfice du doute. Peut-être un nouveau, en général, les élèves déjà bien intégrés et présent depuis plusieurs semaines évitaient ce genre de chose mais bon, quelqu’un qui dormait mal pouvait avoir un comportement étrange, il ne fallait pas juger trop vite.
Jayden vit l’ombre de l’individu grâce à la lumière de la lune, recroquevillé dans un coin. Un jeune qui avait soudainement honte de sa bêtise ? Peut-être, personne n’était à l’abris de faire quelque chose de travers et de le regretter ensuite, ou bien un nouveau qui se croyait tout permis. Les deux hypothèses étaient possibles. Jayden soupira en se plantant devant…une jeune fille, bien plus jeune qu’elle. Elle ne confirmera pas qu’elle était nouvelle étant donnée qu’elle ne s’approchait que de peu de monde mais en tout cas, elle n’était pas sûr de l’avoir déjà vu ici. Jayden n’alluma pas la lumière, ne voulant pas alerter tout le monde, cela était bien inutile.
-Si tu tentes de passer inaperçu, je doute que tu ai choisis le bon plan, fit-elle ne baissant son regard vers l’adolescente.
Jayden était bien plus assurée quand elle était avec quelqu’un du même sexe, dans le cas contraire, elle se faisait plus distante. Et si elle osait venir à elle cette nuit-là, c’était parce qu’elle prenait peu à peu confiance en ce lieu et en cette nouvelle chance qui s’offrait à elle. Jayden se baissa afin d’être à sa hauteur. Elle n’était pas sévère, elle n’était pas professeur pour se permettre de faire une leçon de morale car elle savait fort bien qu’elle avait le responsable sous ses yeux, cela se voyait.
-Tu es nouvelle ? Je ne t’ai jamais vu ici, ou en tout cas, tu te caches mieux que moi alors. Tu comprendras qu’il y a des règles à respecter ici et si tu veux être respectée, respect d’abord le matériel mis à disposition. Je doute que ce soit le style de la maison de mettre des élèves à la porte mais si j’étais toi, j’éviterai d’attirer les foudres du professeur Xavier et des autres.
Jayden tenta un doux sourire afin de la rassurer et fit :
-Je m’appelle Jayden. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Par-delà les corridors de minuit [Avec Jayden] Mar 8 Juin 2010 - 20:23 | |
| C'était chose rare, et pourtant, cette fois ci, Angie se mit à regretter ses actes. Qu'elle avait été stupide de courir au risque de faire du bruit, ce qui n'avait d'ailleurs pas manqué d'arriver, plutôt que de partir tout aussi discrètement qu'elle était entrée ! La jeune fille sentit la panique la gagner quand la silhouette s'approcha d'elle. Laissée totalement libre d'abord par l'obscurité, son imagination fertile y voyait déjà des armées de spectres, de monstres difformes, de terreurs nocturnes et de Beaubier en colère. Que pouvait-on trouver dans un endroit tel que celui-ci ? Il lui était évident qu'une grande partie des mutants n'étaient que des horreurs innommables et barbares. Pourtant, à mesure que les contours se dessinaient plus nettement, ses craintes s'estompèrent peu à peu. Féminine, elle ne semblait pas être une si atroce abomination. Elle était même à première vue ... humaine ? Normale du moins. A ce que l'hondurienne pouvait voir, rien de redoutable : des cheveux clairs et normaux, un visage fin et normal, une carrure maigre et normale, ou peu s'en fallait. Pas de troisième bras écailleux, de multiples dents effilées, d'assortiment de griffes létales.
Le soulagement fit rapidement place à un remaniement de son aptitude. L'adolescente était sensible au jeu des apparences, si la personne qui se tenait devant elle ne ressemblait pas à quelque chose de dangereux, elle ne l'était pas. Alors que la jeune femme se mettait à son niveau et avait commencé à lui parler, Angie releva ses yeux émeraudes d'abord fuyants dans un air de défis. Elle tentait de lui faire comprendre par ce seul regard qu'elle revendiquait volontiers les sombres crimes qui allaient lui être reprochés. Elle avait appris depuis longtemps à ne pas laisser paraître ses véritables émotions, faiblesse si criminelles dans les milieux où elle avait grandis; à paraître renfermée et obscure. Et pourtant, elle avait toutes les peines du monde à le faire à ce moment. C'était comme si toutes ses idées étaient devenues plus fortes, plus extroverties, avec la volonté de sortir de l'étroit corps dans lequel elles étaient enfermées.
Son expression se relâcha, elle ne chercha pas à la retenir. La jeune fille constatait avec surprise, de ce qu'elle comprenait et du ton qui était employé, que les paroles étaient plus des conseils que des réprobations. Elle porta alors une attention nouvelle sur son interlocutrice. La clarté lunaire mettait à présent en valeur chacun de ces détails, des yeux gris à la chevelure blonde. Les sensations qu'elle émettait étaient elles aussi bien plus nettes, sans savoir ce qu'ils représentaient exactement, des picotements brefs étant la principale. Peut-être y avait-il là l'écho d'un son grave et latent, mais elle n'aurait pu l'affirmer avec certitude. Celle qui se tenait devant elle était sans conteste une adulte, et les adultes étaient généralement de mauvaise augure, mais il fallait savoir si elle avait un quelconque pouvoir ici, ou si ce n'était encore qu'une élève. A l'âge qu'elle paraissait avoir, cela semblait incohérent à l'adolescente qu'elle suive encore des cours, mais c'était, pensait-elle, à envisager.
Elle laissa un long silence s'installer avant de répondre, d'une voix légèrement rocailleuse, presque travestie. L'important pour la jeune fille était encore une fois d'imposer le respect par un timbre plus mature que ce qu'on aurait pu attendre d'elle.
-Angie. Angie Gabrielle.
La mutante ne pouvait pas rester là à rien faire. Si son interlocutrice était réellement professeur, et même si elle n'avait pas l'air de la réprimander, il était absolument indispensable de se trouver une excuse. C'était normal de mentir aux adultes. En quelques secondes, Angie changea radicalement de tactique. De l'ado rebelle qu'elle avait fait paraître, elle se transforma du tout au tout en une petite demoiselle apeurée, comme si un emballage rigide avait fondu pour laisser place à un cœur fragile. Le mensonge qu'elle allait formuler était grossier, très grossier, mais elle ne voyait aucune raison de ne pas l'employer : il était parfait. La difficulté était de le formuler correctement, dans un anglais convenable. Du reste, il attirait à la fois la pitié et la dé-responsabilisait. Elle pourrait toujours se justifier devant les autres jeunes, si elle avait un jour à le faire, les fourberies étant souvent bien vues. Elle gardait la bouche pincée; son fort accent hispanique ressortait toujours entre deux hésitations.
-Oui... oui, je suis ... nouvelle. C'est, c'est mon pouvoir ! Je n'arrive plus à le contrôler... J'avais faim, j'ai voulu descendre aux cuisines, et voilà... J'ai toujours faim. Où est ... la nourriture ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Par-delà les corridors de minuit [Avec Jayden] Mer 9 Juin 2010 - 10:35 | |
| Jayden avait bien repéré sa façon de vouloir défier, cela était presque normal et elle savait remarquer ce genre d’attitude. Elle-même n’avait pas été une fille modèle à l’époque, pendant longtemps, elle avait fait des coups vaches, souvent elle avait été une véritable peste, défiant l’autorité, se croyant seul maître dans son milieu, au-dessus même de ses parents qui, de toute façon, n’avaient jamais rien dit. Agissant sans limite, sans règle, qui pouvait croire aujourd'hui qu’elle était la fille d’une riche famille demeurant au Kansas ? Personne. Jayden restait parfois froide et insolente mais dans le but de se protéger, pas pour nuire comme elle avait pu le faire autrefois. Désormais, elle savait mesurer son comportement à sa juste valeur, s’approchant mais pas de trop et n’accordant jamais sa confiance. A première vue, elle pouvait paraître fragile mais il ne fallait pas se fier aux apparences, Jayden était loin d’être une fille facile et manipulable. Ses répliques pouvaient être sanglantes quand elle s’y mettait mais cette nuit-là, bien qu’elle était de mauvaise humeur, bien qu’elle aurait pu dire ce qu’elle pensait sur les dégâts causés, elle ne fit rien, restant calme et douce tout en laissant une pointe de glace dans sa voix, légère afin de ne pas effrayer la jeune mutante qui se tenait en face d’elle.
Elle était nouvelle, Jayden acceptait donc de passer l’éponge sur l’accident qu’il soit volontaire ou non. Il fallait du temps pour s’habituer à vivre ici, elle-même en mettait du temps mais elle sentait déjà qu’elle commençait à changer, plus sociable qu’au début. Angie, c’était un joli prénom et elle ne manqua pas d’en faire la remarque et…elle n’était pas américaine, ou en tout cas, elle n’était pas native d’ici. Elle avait un accent latin et elle semblait avoir quelque peu du mal avec la langue américaine. Dommage que Jayden n’ai pas suivis avec plus d’attention les cours de langues étrangères, elle aurait pu tenter de lui parler en espagnol. Elle parlait mieux le français et l’italien, enfin bref, là n’était pas la question.
Jayden observa plus attentivement Angie et vit sa chevelure roux ondulée, son regard semblant apeuré ou alors était-ce une comédie pour donner une excuse sur ce qui venait de se passer dans la cuisine. Mais comme cela avait dit, Jayden n’était pas là pour juger ni pour faire la morale.
-Alors je te souhaite la bienvenue parmi nous Angie et tu sais, quand on se trouve dans une cuisine, la façon la plus simple de trouver quelque chose à manger et d’ouvrir le frigo, fit-elle en lançant un fin sourire.
Quand au fait que c’était son pouvoir qui avait fait cela…l’excuse semblait trop commune mais plus encore. Et oui, son petit air de défi du début n’avait pas échappé à la mutante, alors qu’Angie semble ainsi soudainement apeurée, Jayden avait quelque peu du mal à croire à cela. Cependant, pouvait-elle vraiment lui dire qu’elle avait des doutes sur ce qu’elle disait ? Pouvait-elle la réprimander sur cela ? Non, cela n’était pas son devoir, de plus, elle savait fort bien que réprimander un adolescent ne servirait à rien. Cela entrait dans une oreille pour ressortir par l’autre avec des hochements de tête pour dire « oui oui, j’ai compris ». Jayden était passée par le stade de l’adolescence, chacun avait ses réactions propres mais certaines étaient communes à tous. Le dialogue était la meilleure solution.
-Dis-moi, quel est ton pouvoir capable de transformer la cuisine en salle de mousse pour soirée ?
Le ton de Jayden restait calme, doux et non agressif, ni autoritaire, juste un peu pour faire comprendre qu’il ne fallait pas la mener en bateau. Elle se redressa, se levant et tendit sa main à Angie.
-Allez, lève-toi. Rester ici ne changera plus rien. Ce qui est fait est fait, accident ou non. On nettoie cela ensemble et après on se fait un grignotage de minuit, tu en penses quoi ? Je ne suis pas professeur, je ne te mangerai pas, termina-t-elle dans l’humour en lâchant un léger rire afin de la mettre en confiance et puis, elle avait toujours son aspirine à prendre. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Par-delà les corridors de minuit [Avec Jayden] Jeu 10 Juin 2010 - 21:27 | |
| -D'accord... Je n'ai pas le choix, hein ?
Laissant échapper un soupir de dédain, Angie concéda néanmoins à se mettre à la tâche. Accepter de réparer son vandalisme restait le moyen le plus sûr de ne pas être dénoncé s'affirma-t-elle pour se convaincre. S'il y avait de plus une visite guidée des réserves de nourriture, cela ne la ravissait que plus, la jeune fille étant elle loin d'être anorexique. Une loi était élémentaire avait guidé ses pas depuis l'enfance : quand elle avait l'occasion manger, elle ne s'en privait pas. Ignorant d'abord les premières questions, elle attrapa la main tendue, se leva et se rendit, toujours avec précautions, dans la cuisine sinistrée. Il lui fallait un peu de temps pour échafauder un plan d'explication vraisemblable pour cette mascarade.
Elle remarqua dans le même moment que son interlocutrice tenait un cachet blanc; elle pensa quelques secondes que ce puisse être une drogue, tant les rumeurs de l'abondance de consommation de cette substance aux État-Unis grouillaient dans son pays. A ce propos, que pouvait bien faire cette femme en pleine nuit dans les alentours des salles à manger ? Peut-être aussi était-elle malade, elle semblait délicate. L'adolescente méprisait les souffreteux et les infirmes, les gens faibles et général, elle les considérait comme des fardeaux.
Revenant à ses actions présentes, elle chercha des yeux un outil approprié. Elle espérait que Jayden allait tenir sa promesse, car la tâche promettait d'être conséquente. Aucune zone de la salle n'avait été épargnée par les éclaboussures blanches. A l'aveuglette, elle n'avait pas réalisé l'ampleur de son forfait et ne le découvrait d'ailleurs qu'avec indifférence. Seul le temps que cela prendrait avant qu'elle puisse se sustenter la gênait. Son regard se posa enfin sur un lot de serpillières entreposées dans un coin. La jeune fille prit soin d'en humidifier une et se mit de mauvaise grâce au travail.
Après tout, elle faisait exactement ce que Beaubier lui avait dit qu'elle n'aurait pas à faire : le ménage. Elle avait pourtant été confiante dans les dires de cet homme, mais sans doute n'avait-il tout simplement pas prévu qu'il se trouvait en face d'une demoiselle si turbulente. Elle donnait une vision souvent erronée d'elle-même aux personnes qui la rencontraient, généralement à cause de facteurs qu'elle ne contrôlait qu'à peine. Celle qui l'avait surprise aujourd'hui semblait moins dupe, mais ce n'était peut-être qu'un simple jeu de circonstance. Angie était décidée à rétablir l'image de jeune fille sage qu'elle s'appliquerait désormais à donner aux adultes. Elle utilisa pour cela une expression docile et une intonation négligente, comme si elle parlait du temps qu'il ferait demain.
-Mon pouvoir me rend non-contrôlable. Au niveau des... émotions.
Elle disait dans tous les cas ce qu'elle pensait être la vérité, elle n'avait en fait pas de raison de contrefaire cette réalité qui la servait plutôt bien. Elle s'était mise à frotter avec plus d'ardeur, et la mousse partait assez rapidement, peut-être la corvée se terminerait-elle plus vite que prévu. Elle ne tint pas et ne conserva pas longtemps son mutisme. L'adolescente était d'une curiosité qui l'obnubilait. Elle avait besoin de savoir, de se renseigner. On ne lui avait pas beaucoup parlé de l'institut aussi se justifiait-elle en s'affirmant qu'il était normal qu'elle se pose des questions.
-Et toi, tu es là depuis ... longtemps ? Il y a des monstres ici n'est-ce pas ? Je ne dois pas être si ... terrible ... par rapport à eux, n'est-ce pas ?
C'était la plus grande crainte d'Angie : être considérée comme une incapable, rejetée. Elle était prête à tout pour s'intégrer à un groupe, comme elle l'avait déjà prouvé par le passé, même des choses les plus immorales. Un trait qui n'avait jamais évolué. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Par-delà les corridors de minuit [Avec Jayden] Lun 14 Juin 2010 - 9:11 | |
| Si elle avait le choix ? Bien sûr que non. Angie n’avait guère le choix que d’accepter ce qui était proposé, dans le cas contraire, la cuisine allait rester telle qu’elle et Jayden n’allait pas se priver d’aller voir un professeur pour faire part de ce qui s’est passé. Elle n’aimait pas jouer les balances, quoi que, être une petite peste, elle savait fort bien le faire et par le passé, elle avait largement bien tenu son rôle, mais devait-elle laisser cette nouvelle faire ce qu’elle voulait ? Qu’elle croie que rien ne lui sera reprocher ? Jayden ne voulait pas de zizanie ici, loin de là. Cet endroit lui faisait réapprendre lentement la sociabilité alors elle n’allait laisser personne semer le trouble dans cet institut. Certes, elle n’était pas professeur, elle n’avait aucun droit sur les élèves ici car elle en faisait partie mais elle était une adulte responsable avec une certaine maturité. Il fallait bien cela pour remettre de l’ordre dans l’esprit des plus turbulents.
Jayden s’occupa des meubles, la mousse s’imprégnait bien dans les serpillières mais cela n’avait quand même rien d’agréable à faire le ménage à une heure pareille. Cependant, il n’était pas dans ses habitudes de laisser les autres ainsi dans leur galère, enfin, cela n’était plus dans ses habitudes. Et puis, elle était jeune, la punir en la laissant se débrouiller seule n’était pas très courtois. Elle l’écouta parler de son pouvoir, enfin, vaguement. Jayden n’était une professionnelle dans ce domaine bien qu’elle savait qu’il existait de nombreux pouvoirs divers et variés. Elle en ignorait les conséquences de non maîtrise pour chacun d’eux et chaque mutant avait sa propre réaction face à cela. Si Angie disait vrai, alors c’était un bien drôle de pouvoir mais Jayden en resta perplexe. Inutile de continuer sur cette lancée.
Le ménage pu se faire rapidement et la mousse n’avait pas fait de dégât, tout cela s’était fait calmement mais Jayden ne pu s’empêcher de rire face aux questions de la jeune mutante.
-Alors les mutants sont des monstres pour toi ? Chacun à sa propre mutation, personne ne l’a demandé tu sais. Certains l’ont au niveau physique, c’est vrai, et cela se voit plus ou moins bien. Certains mutants ont une paire d’ailes, sont-ils des monstres pour autant ? Le professeur Hank McCoy est une boule de poil bleue, il n’est pas si monstrueux que cela. Je ne te cache pas que certains effrayent un peu à la première rencontre mais ils sont comme toi et moi dans le fond.
Il fallait avouer que ceux où la mutation était bien visible étaient sans doute les plus malchanceux de cette histoire mais on ne pouvait rien faire contre la nature, il faut juste savoir vivre avec. Cela faisait partie de soi.
-Je suis ici depuis quelques mois. Cet endroit devient comme une seconde famille, un nouveau foyer. Alors il ne faut pas gâcher sa chance à cause de bêtise en tout genre. Ceux qui viennent ici pour « foutre le bordel » ne sont guère appréciés, ici, il faut savoir travailler et cohabiter avec les autres. Je sais que cela n’est pas forcément facile au début mais avec la volonté de se construire un avenir, on y arrive.
Elle-même avait eu beaucoup de mal au début, elle ne dira pas qu’elle avait totalement changé, elle restait encore distante et méfiante envers les autres, surtout envers le sexe opposé mais elle considérait cette demeure comme la sienne désormais. Puis, après que le nettoyage soit bien fait, elle laissa essora les serpillières avant de se laver les mains et de se diriger vers le frigo.
-Si tu as faim, il faut en général chercher dans les frigos. Sinon, il y a un peu de tout dans les placards, il suffit de fouiller un peu.
Jayden prit une bouteille d’eau avec un verre afin de pouvoir enfin prendre son aspirine et se posa sur une chaise, laissant la jeune mutante faire son repas de nuit
-Je me trompe si je dis que tu n’es pas d’ici ? Tu sembles avoir du mal avec la langue américaine et tu as un fort accent étranger. D’où tu viens ?
Elle avait demandé cela amicalement, par curiosité, histoire d’engager une conversation. Maintenant qu’elles pouvaient se poser, c’était le bon moment. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Par-delà les corridors de minuit [Avec Jayden] Mer 16 Juin 2010 - 18:10 | |
| L'adolescente acquiesça sans surprise quand son interlocutrice lui confirma la présence des monstres dans l'enceinte de l'établissement. Le rire que Jayden avait émit avait de répondre était-il de la moquerie ? Peut-être serait-elle un jour capable de le déterminer. Le reste de son discours l'intéressait beaucoup moins, pensant que ce n'était pas inattendu qu'on trouve des défenseurs de ces créatures en un lieu tel que celui où elle se trouvait. Les arguments pourtant logiques et éloquents ricochaient contre sa barrière de superstition et de préjugés sans l'entamer. Elle ne voulait pas comprendre; les abominations restaient des abominations, l'effrayer ou blesser ses yeux n'était pas permis. Elle haussa simplement les épaules.
Si les gens de l'institut étaient tous comme son interlocutrice le prétendait, Angie devrait totalement bouleverser sa manière d'être et ses habitudes. Elle avait su dès qu'elle avait vu Beaubier qu'un changement était nécessaire, que Rémy n'était sans doute qu'une exception parmi les professeurs. Elle était néanmoins loin de s'imaginer néanmoins que tous les résidents, même les élèves, seraient aussi adultes, posant même un pied sur la limite de l'ennuyeux. Elle ne pouvait pas encore déduire grand-chose, la personne à qui elle parlait était tout de même assez âgée. Si c'était essentiel cependant, elle évoluerait sans regrets, au moins en apparence... et pour un moment. Sans doute accepter de converser avec des mutants difformes faisaient d'ailleurs partie de ces remaniements, bien qu'elle espérait ne pas avoir à le faire. Pour sa part, elle ne doutait en effet pas une seconde qu'elle réussirait.
Angie ne perdit pas une seconde quand la plus grande partie de la mousse ne fut plus qu'un souvenir. Elle rejoignit rapidement Jayden dans les stock de nourriture. Elle laissa ses yeux cheminer de mets en mets comme s'ils étaient autant de trésor. Elle ne s'était jamais retrouvée en présence de tant d'aliments. Chaque boîte, chaque pot, devait pouvoir la nourrir pendant une journée entière : il devait y avoir un monde fou à sustenter ici. L'adolescente pressentit un appétit gargantuesque naître en elle. Ne sachant que choisir, elle prit au hasard une boîte qui contenait des gâteaux au sourire sympathique.
Elle s'assit sur une table et déballa avec hâte les biscuits fourrés au chocolat. La jeune fille se précipita ensuite pour en mener un à ses dents, qui l'engloutirent rapidement, avant de s'attaquer à un autre, puis un autre. La bouche à moitié-pleine, et faisant fit de toutes les règles de politesse, elle consentit à répondre à sa voisine occupée à diluer sa pilule mystérieuse. Ce repas providentiel avait violemment réactivé son enthousiasme.
-Ouais. Hond'ras, ' pays où on pa'le espa'ol. J'pale pas enco' très bien ang'ais. Mais 'vais apprendr'.
Emportée par la satisfaction qu'elle éprouvait à contenter le besoin primordial qu'était la faim, ce fut à son tour de maintenir la conversation, sur le même ton détendu.
-B'bier lui il vol s'per vite. 'toi ? Ton p'voir ? T'es un' super-femme' au'i ?
Elle continua à mâcher son sixième gâteau tout en pensant que décidé, ces choses là n'étaient pas un tabou alors que c'était considéré comme une honte chez beaucoup de gens. Sans doute parce qu'il ne servait à rien de cacher ce pourquoi ils étaient là. Angie en profitait pour satisfaire sa soif de savoir. Elle n'imaginait pas quelque chose de bien dangereux pour une personne si frêle que Jayden, mais sa connaissance limitée des aspects du gène X l'empêchaient d'émettre une idée cohérente. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Par-delà les corridors de minuit [Avec Jayden] Mar 22 Juin 2010 - 11:29 | |
| Jayden évita de soupirer en voyant que ce qu’elle racontait semblait guère intéresser la jeune mutante en face d’elle. Elle demandait quelque chose, elle répondait et donnait même des explications…qu’elle aurait sans doute mieux fait de ne pas dire, cela lui aurait économisé sa salive. Jayden commençait à se demander ce qu’elle pouvait bien faire ici avec une adolescente qui se refusait probablement à voir ce qu’il y avait autour, qu’il ne fallait pas voir l’apparence mais ce qu’il y avait au fond des individus. La différence d’âge peut-être, Angie sera capable, en théorie, de revoir son jugement avec le temps, et puis, si elle restait ici, il faudra bien qu’elle s’y fasse, sinon, la porte restait ouverte pour ceux qui voulaient partir. Cependant, la mutante n’en fit pas part de cela, c’était totalement inutile. Elle finit par se contenter à la regarder manger comme une morfale. Cela la fit rire au fond, c’était la première fois qu’elle voyait quelqu’un se jeter ainsi sur la nourriture. Elle devait vraiment avoir faim. Sur ce, il fallait avouer que Jayden n’avait jamais connu cela pour avoir grandit dans une riche famille, même après son départ, la nourriture n’était pas quelque chose pour laquelle elle courait alors bon. Oui, elle était anorexique et alors ? Elle assumait cela et tant qu’elle n’avait aucune remarque, elle se moquait du regard des autres.
-Même si tu ne parles pas très bien anglais, tu vis désormais dans un pays où c’est la langue nationale, il n’y a rien de tel pour se perfectionner. Cela viendra rapidement surtout que, tu ne t’en sors pas trop mal.
C’était vrai, cela aurait pu être pire. Angie pouvait se faire comprendre et comprendre autrui, ce n’était comme si elle était totalement indépendante d’un dico ou d’un interprète, incapable de savoir aligner deux mots. Dommage que l’adolescente n’était pas italienne ou française, cela aurait faciliter les échanges mais bon, il fallait savoir s’adapter à tout. Cependant, elle fut plus occupée à traduire ce qu’Angie disait avec tous ces biscuits dans la bouche pour penser à autre chose. Si elle était une super-femme ? Elle se retint de rire face à cela, c’était bien la première fois qu’on lui posait ce genre de question. Non, elle n’était pas une super-femme, en tout cas, elle ne se considérait pas ainsi. Jayden n’aimait pas trop parler de son pouvoir mais en étant dans un endroit tel que celui-là, il fallait passer outre les barrières qu’on s’imposait quand on était dehors.
-J’ai la maîtrise du feu. Je peux le créer et le contrôler. Pas besoin d’avoir un feu déjà existant pour mettre en œuvre mon pouvoir, je lui donne naissance.
Jayden ne s’attarda pas plus en avant. Elle voulait savoir quel était son pouvoir, elle avait eu sa réponse, d’aller plus loin dans les détails. Il fallait avouer que pouvoir le créer était un atout considérable contrairement à ceux qui ne le pouvait pas et qui devait avoir un feu déjà existant pour se l’approprier.
-Je ne suis pas une super femme. Aucun mutant n’est un « super héro », ce sont tous des gens normaux, de plus, les humains n’auraient pas peur de nous si c’était le cas. Les histoires de super héros n’existent que fictivement, ici, c’est la vie réelle Angie et elle est totalement différente. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Par-delà les corridors de minuit [Avec Jayden] Jeu 24 Juin 2010 - 22:11 | |
| Le goût salé devenait plus fort, plus désagréable. Il était probable que l'humeur de Jayden ne s'améliora pas des ultimes paroles de l'hondurienne. La jeune femme était manifestement plus puissante que l'adolescente l'avait cru. Elle ressentait simultanément beaucoup d'admiration mais aussi un peu de la crainte qui allait de paire. Il lui était maintenant apparent que l'évolution était parfois cruelle; elle aurait aimé posséder une telle capacité plutôt que de se limiter aux siennes, à peine visibles et totalement inutiles, mais c'était encore un raisonnement peu poussé et purement égoïste.
Une frustration intérieure s'empara à son tour d'Angie. Son interlocutrice ne la prenait clairement pas dans le sens du poil sur sa réplique finale, et cela énervait l'adolescente qui peinait de plus en plus à le cacher, son pouvoir prenant petit à petit le dessus. Quelques mots de la dernière phrase lui paraissaient encore flous, mais la conclusion générale ne lui plaisait pas du tout. Elle ne parvint finalement plus, la fatigue y étant aussi pour beaucoup, à réprimer quoi que ce soit : elle s'arrêta alors de manger et répliqua avec sécheresse et rapidité. Elle était emprise d'une volonté brute comme si elle s'efforçait de convaincre un auditeur particulièrement stupide et agaçant d'une vérité évidente.
-Avoir des pouvoirs et être un super héros, pareil. Vous ... Nous, ne sommes ... pas des gens normaux. Nous sommes ... plus ... forts. Les humains' peur de nous parce qu'ils sont ... faibles. Et les X-men, les super-héros, les protègent avec leur force. Moi ! J'ai une histoire de super-héros à ... être. Toi ! Je ... sais pas. T'as un bon pouvoir... Pourtant. La ... vie réelle ... est ... pour ceux qui ne veulent pas.
La jeune fille se laissait emporter par sa thèse tant et si bien qu'elle en oubliait les règles élémentaires de l'anglais et faisait autant de fautes que de bégaiements, d'hésitations, de reprises maladroites. Elle fronça les sourcils, bien consciente que sa prestation avait été plus que confuse. Mais après tout elle savait qu'elle devait tout faire pour ne pas s'énerver plus, ou la boucle créerait encore d'avantage de colère. Angie se calma comme à l'habitude assez vite, le teint rougeaud qu'avait pris l'espace d'un instant son visage s'estompa avec la même vélocité.
Elle se sentait un peu ridicule à présent. Il se faisait tard, et elle soupçonnait à raison le manque de repos d'être responsable de ce qu'elle savait être un excès de zèle. Elle reprit sur un ton beaucoup plus doux et timide, presque repentante, sans vraiment laisser le temps à Jayden de répondre à sa déclaration.
-... Je n'ai plus faim. Je vais aller dormir, je crois.
Angie réalisa, alors qu'elle reposait le paquet presque vide sur la table, une chose pour le moins irritante. Elle n'avait presque aucune idée de quel chemin elle avait emprunté pour venir ici. Dans le noir, retrouver sa chambre serait un véritable défi. Elle se décida à demander de l'aide à la seule personne qui pouvait encore lui en fournir. Elle se retourna, gênée.
-Hééé... tu as une idée de part où est ... ma chambre ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Par-delà les corridors de minuit [Avec Jayden] Lun 28 Juin 2010 - 9:10 | |
| Décidément, elles n’étaient pas vraiment sur la même longueur d’onde. Des supers héros, si cela était vraiment le cas, les humains ne les craindraient pas de la sorte, ils ne les chasseraient pas comme ils avaient l’habitude de faire, leur haine ne serait pas présente et les mutants ne seraient pas divisés en deux clans : l’un voulant vivre en harmonie avec les humains tandis que l’autre voulait plus s’imposer, ne pensant pas que cette harmonie soit possible. Jayden ne se considérait pas comme un super héros et son pouvoir n’était pas aussi génial que cela étant donné qu’elle ne savait pas le maîtrisé, il lui avait apporté plus de douleur qu’autre chose mais de cela, elle n’en dit rien, Angie n’avait pas à savoir. « La vie réelle est pour ceux qui ne veulent pas » ? Au contraire, ce cloîtrer dans cette pensée que les mutants étaient des héros de bandes dessinées ou de film, que les humains étaient faibles, sa, c’était une pure fiction qui était pour ceux qui ne voulaient pas affronter la réalité en face. Il y avait une différence entre la réalité et la fiction qu’on peut voir ou s’imaginer mais partir dans un tel débat ne mènera à rien surtout que la jeune adolescente semblait fatiguée.
-Libre à toi de croire ce que tu veux mais tu apprendras ce que la réalité signifie et tu seras bien déçue.
A quoi bon tenter de lui expliquer quelque chose qu’elle ne voulait pas entendre ? Elle apprendra par elle-même et elle se fera ses propres idées avec le temps. Quand elle demanda par où fallait aller pour retrouver les chambres, Jayden était prise entre sa froideur naturelle, un masque, et l’envie de quand même l’aider mais Angie semblait se rendre compte de ses paroles, la fatigue oui. Jayden finit par lui montrer l’une des deux portes de la cuisine.
-L’escalier se trouve au bout. Je pense que tu retrouveras ton chemin facilement après. Les dortoirs sont aux étages.
Quant à Jayden, elle allait rester là ou peut-être aller faire un tour dans le parc bien que cela soit quelque peu interdit mais qu’importait, tant qu’elle ne se faisait pas prendre.
[HS : c'est un peu court mais c'était pour bien finir le sujet, sauf si tu as encore quelque chose à rajouter] |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Par-delà les corridors de minuit [Avec Jayden] Dim 11 Juil 2010 - 20:50 | |
| Angie prit une bonne demi-heure à retrouver sa chambre. Elle se retrouva de nombreuses fois dans des pièces presque semblables à celle-ci mais contenant des personnes endormies. Elle se contentait alors de refermer la porte avec hâte et de reprendre son chemin. Par miracle, elle ne réveilla personne cette nuit là.
Le réveil luminescent, bousculé et cogné plusieurs fois lors de ses quelques chutes finit par ne plus fonctionner correctement : il affichait à présent des fragments de chiffres qui clignotaient. A peine rentrée, elle le jeta sous son lit. Elle espérait que Beaubier ne remarquerait rien. Sans aucunement se sentir coupable, et étant trop épuisée pour appréhender quoi que ce soit, elle s'affala sur le matelas et sombra d'abord assez rapidement dans le monde des songes.
Pour Angie, l'aventure continue ici.
- Spoiler:
Véritablement très agréable de RP avec toi, au plaisir.
|
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Par-delà les corridors de minuit [Avec Jayden] | |
| |
| | | | Par-delà les corridors de minuit [Avec Jayden] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|