Achats, négociations et dents longues ( Pv Ampère et Max)

Louise marchait à grands pas décidés dans les couloirs de la Confrérie. On l'avait avertie -tard, évidemment- que le dénommé Maximilien Fray était arrivé et déjà en route pour rejoindre Fatale. Sa supérieure l'avait autorisée à se joindre la réunion et la mécanicienne lui en était extrêmement reconnaissante. Quand elle avait rencontré l'acolyte dans la forêt -d'une manière pour le moins originale, on ne pouvait pas prétendre le contraire- et qu'elle l'avait aidée à rejoindre la Confrérie, la confrériste lui avait précisé qu'elle savait être reconnaissante. Et à priori, le geste qu'elle avait eu envers Louise semblait être une marque de sa gratitude. Après tout, qu'une simple apprentie vienne assister à ce genre de réunion, ce n'était pas vraiment courant, surtout quand sa quête avait pour objet un but personnel. Pourtant c'était bel et bien ce qui avait motivé la jeune mutante quand elle avait fait sa demande auprès de ses supérieurs hiérarchiques. En tant que bras droit de Wanda et membre à part entière du département opération, elle avait eu accès à la liste des fournitures que proposait l'homme. Le Marteau ne l'avait jamais vraiment attirée. Rien qu'à voir comment Mewen en parlait depuis qu'elle en avait pris pour la toute première fois lors de l'attaque du pont, ça ne donnait pas vraiment envie...En réalité, sa collègue confrériste ne semblait désirer qu'une chose, c'était en reprendre, de cette drogue. Et malgré le fait que le Marteau décuplait les capacités mutantes et que cela lui aurait été bien utile pour s'entrainer à créer l'électricité, Louise ne s'était pas laissée tenter. Elle ne voulait pas avoir l'air d'une junkie, merci bien.

En revanche, loin de toutes ces substances certainement illicites et probablement dangereuses, une chose en particulier avait attiré son attention. Deux gants, qui dissimulaient deux fouets de fils d'acier et d'électricité. La classe, deux armes mortelles qui l'avaient littéralement séduite. Et avant que quelqu'un puisse la griller sur le poteau et s'approprier les fouets, elle avait sauté sur l'occasion. Pas question que quelqu'un lui pique ces petits bijoux de technologie. Ils allaient être des alliés précieux dans la bataille, notamment pendant ses missions du département opération. Sans compter qu'elle aurait sûrement un air terrible avec ses deux fouets...Une sorte de Catwoman vengeresse, dans une combinaison de cuir moulante et...

Bon là elle s'égarait. Il fallait qu'elle reprenne ses esprits et qu'elle se concentre, pour sa santé mentale d'une part, et surtout parce qu'elle arrivait devant la salle que Fatale avait choisi pour la réunion. Elle jeta un dernier coup d'œil à sa montre, en espérant ne pas arriver trop en retard puis elle tapota fermement à la porte d'entrée pour avertir de sa présence. Puis sans attendre, elle actionna la poignée et pénétra dans la salle.

Dans la salle, autour d'une table ronde, la puissante confrériste était déjà présente, en compagnie d'un homme, le fameux Mr Fray qui venait apparemment d'engager la conversation. Elle ne devait pas être trop à la bourre finalement. Il restait un seul fauteuil inoccupé qui lui était réservé et Louise se dirigea aussitôt vers lui. Chemin faisant, elle salua les deux occupants de la salle, réservant un sourire chaleureux pour l'acolyte.

"Bonjour Fatale. Bonjour Mr Fray. Excusez-moi pour le léger retard."

Un ton faussement poli pour les circonstances. Ce n'était pas parce qu'ils étaient des terroristes qu'ils devaient se comporter comme des sauvages. Louise n'était absolument pas douée pour les négociations mais elle savait encore se tenir un minimum. Rapidement, elle s'installa dans le confortable en cuir et entreprit de détailler le nouveau venu. Grand. Plutôt mignon. En réalité une gueule de gamin qui témoignait peu des activités illégales qu'il exerçait...En autres, vendre du matériel et des drogues à une organisation terroriste...Comme quoi, les apparences étaient souvent trompeuses.

Elle n'ajouta rien et posa ses coudes sur la table, entrecroisant ses doigts. A présent, c'était à Fatale d'entrer en scène...

Pendant que Fatale parlait, Louise s'installait mieux sur son siège, dos appuyé contre le confortable dossier de la chaise, et elle s'efforçait d'imiter l'attitude décontractée de sa supérieure. Elle n'était pas vraiment nerveuse mais elle n'avait jamais participé à une réunion de ce genre et elle ignorait comment se comporter face à ce genre d'individu. Et la mécanicienne observait la façon dont Fatale s'y prenait, car le moins qu'on pouvait dire, c'était qu'elle était loin d'être douée pour les négociations. Elle, son rang d'action, c'était la bagarre, et si elle se trouvait là aujourd'hui, c'était pour apprendre, d'une certaine façon, mais en réalité, c'était surtout pour récupérer ses fouets.

Fatale, elle, semblait parfaitement à l'aise dans cette conversation mais Maximilien paraissait être un adversaire redoutable. Et il était visiblement peu enclin à lâcher ses jouets un peu trop facilement. Logique mais un tant soi peu agaçant. La jeune mutante aurait pu laisser sa supérieure parler et se contenter d'écouter en simple spectatrice mais en entendant les paroles du jeune homme, elle ne put s'empêcher de prendre la parole.

"Il semble en effet que vous avez des choses intéressantes à nous proposer. Moi même, j'ai déjà repéré un article...Cependant..."

Elle fit une brève pause et se racla la gorge, le temps de chercher les mots justes.

"La Confrérie est un gros groupe, peut-être l'un des plus importants avec qui vous négociez. Vous êtes en train de poser vos conditions, mais si nous refusions, vous perdriez pas mal...Je pense donc que vous êtes mal placé pour poser des conditions aussi radicales..."

Il était hors de question qu'elle laisse passer ces armes juste pour un souci de business. Le fric c'était bien joli mais ça ne faisait pas tout dans la vie. Et pour lutter contre leurs ennemis, n'importe quelle aide serait loin d'être négligeable...Néanmoins, elle espérait qu'elle n'avait pas trop passé les bornes...

Aux paroles du jeune homme, la jeune femme faillit s'étrangler de surprise et d'indignation, mais elle parvint à contenir l'expression abasourdie qui menaçait de marquer son visage...Les révélations de l'homme, même floues et vagues, venaient de la percuter aussi fortement qu'un uppercut et elle ne pouvait pas s'empêcher de se poser des questions. Comment un simple dealer pouvait-il avoir de telles connaissances sur la Confrérie? Et non content de connaitre ses activités, il semblait également posséder des informations personnelles et intimes sur ses membres. Très bien informé, trop même, il semblait savoir des choses que même Louise ne connaissait pas. D'autant plus qu'il n'avait pas l'air d'être le chef...D'habitude les leaders ne se salissaient pas sur le terrain pour aller négocier leurs petites affaires, quand même...Et même si le groupe que le jeune homme représentait était une pointure parmi les malfrats de ce monde, cela n'expliquait pas tout...

Décidée et vaguement agressive, Louise se rapprocha de la table et posa ses coudes sur la table, les mains sous son menton. Puis elle braqua son regard dans celui de leur interlocuteur.

"Eh ben, pas mal pour un petit vendeur ambulant, je dois dire...Vous avez l'air d'en savoir des choses..."

De son avis personnel, c'était une erreur de la part du dealer de déballer une grosse partie de ses cartes et d'annoncer clairement qu'il possédait ce genre d'informations sur eux. Et ce n'était pas elle qui allait confirmer ou nier ses propos, cela lui aurait donné un avantage de plus qu'Ampère n'était certainement pas prête à lui accorder. Il tentait de les inquiéter, de les menacer d'une certaine façon et cela équivalait à jouer avec le feu. Nul doute que cette nouvelle ne plairait guère à Fatale et que l'acolyte se chargerait illico d'en savoir un peu plus sur ce type. Après tout, elle n'était pas à la tête du département renseignement pour rien...Néanmoins, on disait souvent qu'il fallait se tenir près de ses amis, mais plus près encore de ses ennemis. Parce que dans l'esprit de la jeune femme, l'homme n'était certes pas un allié...Néanmoins, il semblait plus judicieux de laisser parler Fatale à présent.

L'homme semblait proposer une sorte de trêve. Il était clair que leurs intérêts divergeaient, mais d'une certaine façon, ils avaient besoin les uns des autres. Le Marteau était une drogue et probablement un danger pour ceux qui en prendraient trop mais il permettait de rendre les mutants plus puissants...Un plus dans leurs batailles, sans aucun doute.

"Pour ma part, je pense qu'une entente est effectivement possible."

Autant amadouer le jeune homme...Après tout, la délicatesse féminine semblait de mise et même si Louise n'avait jamais été une pro dans ce domaine, elle pouvait tenter de faire semblant. Elle lança au vendeur un sourire qui se voulait tendre et aimable mais qui ne tromperait personne et ajouta, avant de se tourner vers sa supérieure pour chercher un simple soutien...

"Ce serait fâcheux de passer à côté d'un tel accord, n'est-ce pas?"

Pour elle, c'était sûr: il valait mieux tenir l'homme de leur côté, afin d'en savoir un peu plus sur lui. Elle n'aimait décidément pas l'idée que cet inconnu puisse savoir tant de choses sur elle...

Ampère n’avait pas reconnu l’homme qui un jour l’avait l'avait gazée en pleine rue quelques semaines plutôt. Elle, ainsi que plusieurs dizaines d'autres femmes, humaines et mutantes. Et qui au passage l'avait transformée en une groupie écervelée qui l'avait adulée et s'était frittée avec le reste de la gente féminine dans le but d'obtenir son exclusivité et ses faveurs...Malheureusement ce jour-là, outre le fait qu'elle avait eu l'esprit porté sur d'autres considérations, elle n'avait pu voir l'homme qui avait pris soin de protéger son identité sous un masque. Lâcheté ou stratégie, il n'appartenait qu'à chacun de se décider. Néanmoins, ce détail était primordial pour le jeune homme en face d'elle, parce que si elle avait reconnu celui qui l'avait tournée en ridicule quelques temps auparavant, autant dire qu'il n'aurait pas fait long feu à la confrérie...

En réalité, tout ce qu'elle voyait, c'était un jeune homme tenace, qui ne voulait pas lâcher le morceau, comme si cette affaire lui tenait particulièrement à cœur. C'était compréhensible, la Confrérie était un groupe puissant et organisé, et les bénéfices auxquels il pouvait aspirer n'étaient certes pas négligeables. Pour l'instant, le vendeur semblait avoir déposé les armes, pour ainsi dire, un peu trop facilement, du moins en ce qui concernait le Marteau. Mais Ampère n’était pas dupe. Même sans avoir absolument aucune notion ou talent pour la stratégie des négociations, elle comprenait que le jeune homme avait volontairement placé la barre haute pour être sûr d’obtenir ce qu’il désirait vraiment. En gros, il était certain qu’il n’avait jamais pensé à vendre cinq cent doses d’un coup et que la limite de cent cinquante doses qu'exigeait Fatale avait été son objectif depuis le début. Elle écouta calmement son petit discours puis prit la parole calmement.

« Je n'ai pas de calculatrice sur moi mais à 180 euros la dose, si on vous en prend 150, ça va vous faire déjà un petit pactole, et ce rien que pour votre drogue. Sans compter que si ceux qui en prennent deviennent accros, on ira forcément toquer à votre porte de nouveau, étant donné que vous semblez avoir le monopole de cette incroyable substance. Pour ma part je n'en prend pas, mais je vois déjà certains de mes collègues, et l'effet que cela fait sur eux...Comme l'a souligné Fatale, une drogue reste une drogue, avec tous les inconvénients que cela comporte... »

Ceci dit, il fallait passer à la seconde partie, ce pourquoi elle était véritablement venue. Parce que négocier sur la Confrérie, c'était une chose, mais Ampère n'en oubliait pas pour autant son objectif principal.

« Je suppose donc que nous allons trouvé également un arrangement pour l'équipement lourd et que vous allez nous proposer des prix... »

Un temps d'arrêt et un beau sourire en direction de leur interlocuteur, qui, avouons-le, ne manquait pas de charme. Bien entendu, elle ne pensait pas le stabiliser par ce stratagème...L'individu semblait porté sur d'autres considérations, plus économiques que physiques, dirons nous...

« Pour ma part, j'ai remarqué deux admirables fouets qui je crois m'iront comme un gant...Si j'ose dire. Je ne me souviens plus de la référence mais ils étaient absolument...incroyables. »

Son ton était devenu badin, comme si elle parlait soudain de vêtements et de mode au lieu d'armes de guerre et de combat, mais il ne fallait pas s'y fier...La belle avait ses buts et elle comptait bien arriver à ses fins...

Fatale savait être convaincante et coupante, il s’agissait d’une femme manipulatrice et orgueilleuse à la volonté de fer, et c'était peut-être la raison pour laquelle Maximilien semblait soudain être devenu tout gentil. Et même si ce n'était pas le cas, et que son acceptation subite n'était due qu'à des considérations économiques, l’homme faisait bien de garder profil bas. Coincé à l'aile inférieure de la Confrérie, entouré de puissants mutants à l'âme terroriste et assassine, il n'était pas vraiment en position de force et ne pouvait se permettre de faire le malin. Il avait bien essayé mais Fatale avait rapidement annoncé la couleur. La mutante régnait en maitre sur la réunion, imposant sa volonté et tranchant avec précision les paroles de son interlocuteur.

Et maintenant la conversation avait changé radicalement. A présent, on parlait de l'équipement lourd et non plus de la drogue. A dire vrai, Louise n'écoutait que d'une oreille distraite...L'armement que leur proposait Maximilien était intéressant mais ce n'était plus que du blabla commercial, un simple récapitulatif de la liste des armes qu’ils allaient acquérir. On parlerait encore, on négocierait âprement les quantités et les prix...Cela prendrait plus ou moins de temps, mais l’accord serait finalement signé. Et ça, cela ne la regardait plus vraiment, la paperasse et la négociation l’ennuyaient, même si au fond d’elle, elle savait que cela était nécessaire. Remarque, s’il n’avait tenu qu’à elle, elle lui aurait collé le canon de son arme sur la tempe et elle lui aurait forcé à accepter son prix, juste pour s’économiser tout ce temps qu’elle considérait comme gaspillé et perdu. Certes, ce n’était la meilleure des solutions, mais bon, elle s’avérait souvent efficace si l’adversaire en face n’était pas trop puissant. Le vendeur pouvait l’être, rien ne l’affirmait ni le contestait, mais au sein de la confrérie, son potentiel ne lui servait strictement à rien....En tout cas, ça c’était l’opinion de la mécanicienne, même si elle n’en laissait rien paraître, et puis bon, c’était Fatale qui menait la danse... Louise aurait donc bien été en peine de dire quoi que ce soit...

Elle se contentait donc d’écouter et de temps en temps de glisser une remarque. Elle prenait les devants, n’attendant pas que Fatale l’y autorise. De toute façon, il était bien clair dans son esprit qu’elle n’était pas la potiche de service et qu’elle comptait bien mettre son grain de sel dans la conversation. Et dans le discours que leur servait l’homme, une chose avait retenue son attention. Le jeune homme, malgré toutes ses belles paroles, venait d'avouer qu'il n'était en somme et pour toutes que le larbin d'un autre. Que l'épée de Damoclés pendait au dessus de sa tête. Apparemment, tout confiant qu'il était, il ne semblait pas si sûr de lui et paraissait craindre même pour sa peau. Curieuse d’en savoir plus sur ces bourreaux et pseudos esclavagistes, elle lui lança :

« Votre espérance de vie ? Vos patrons ont pas l’air très commodes, on dirait. Vous travaillez pour qui au fait ? »

Après tout, Louise n’était au courant de rien, mais elle était curieuse. Et elle n’aimait pas rester dans l’ignorance. Elle passa sous silence le fait qu’elle doutait très fortement que Mystique ou Magnéto s’amusent à leur laisser leurs objets personnels à une quelconque entreprise...Surtout si ceux-ci s’obstinaient à rester dans l’anonymat. Quant à l’effarante liste d’armes et de produits divers qu’il proposait, à ses yeux, c’était tout aussi suspect que le reste...

« En tout cas, vu votre catalogue et la gamme de produits comme vous proposez, ça ne semble pas être une petite boite...Comment ça se fait qu’on ne sait rien de vous, alors que vous, vous savez tant de choses précises sur nous ? »

Quelque chose lui disait que l’homme, qui n’avait pas fait grand étalage de ses origines jusqu’alors, refuserait de donner plus d’explications, mais après tout, on n’était jamais sûrs de rien...

Bien, il était clair qu’elle n’obtiendrait aucune information intéressante sur l’entreprise pour laquelle travaillait l’homme, même si au fond d’elle, elle s’en était un peu doutée. Vaguement contrite, Ampère s’efforça de dissimuler son agacement face à ce type qui semblait vouloir tout lui cacher. Cet entretien commençait à lui taper sur les nerfs et elle aurait donné n’importe quoi pour posséder le niveau de self-control de Fatale. La mutante possédait une patience qu’elle ne possédait pas, ou du moins pas encore...Encore trop jeune, encore trop débutante. De toute façon, ce n’était pas pour rien qu’elle avait intégré le département opération. Là-bas, on ne lui demandait pas d’être trop subtile, seulement d’avoir de la puissance. Même si de temps à autre il était bon d’avoir un petit cours dispensé par la puissante métamorphe, qu’elle estimait tout autant qu'elle estimait Wanda. Maximilien ne voulait rien dire...Eh bien, elle ne comptait pas le cuisiner davantage. Ce que la Confrérie n’obtenait pas par la pression ou par la quête d'information, elle l’obtenait par d’autres moyens, et dans ce cas précis, les filles de Renseignements allaient très certainement écopé bientôt d’une mission d’infiltration...Ampère, elle, avait d’ores et déjà d’autres préoccupations en tête.

« Je pense que pour ce prix, vous pouvez encore nous fournir un p’tit rab...Du genre, des informations... »

Les dernières paroles du jeune homme avaient réveillé son intérêt au plus au point, lui faisant oublier sa frustration face à leur interlocuteur et aux prix mirobolants qu’il annonçait. Maintenant, c’était l’affaire de Fatale, c’était elle qui alignait les sous au nom de la Confrérie. Ce qui intéressait à présent la mécanicienne avait plus attrait à d’autres considérations moins économiques...Elle se laissa aller contre son fauteuil, oubliant son ton et son air agressif qui jusque là ne lui avaient rien apporté de bon, et elle lança :

« Vous savez quoi sur ces mandroides ? »

Elle avait entendu parler des nouveaux joujoux du gouvernement, leur dernière solution pour contrer les attaques des mutants. D’après ce qu’elle avait entendu, il s’agissait d’impressionnantes armures pilotées par des humains, mais elle n’en savait pas plus. Une technologie robotique sûrement très poussée qu’elle n’était pas sûre de pouvoir contrer. Par contre il était évident que les risques de se trouver nez à nez avec ces rabat-joies pendant l’une des sorties du département opération étaient élevés, et elle préférait partir les affronter en sachant à quoi elle avait affaire. Bien sûr, il était vraiment peu probable que Maximilien sache quoi que ce soit sur ces armures, secret bien gardé des autorités, mais étant donné qu’il savait pas mal de choses sur la confrérie elle-même, et des moins improbables, elle ne perdait rien à tenter le coup...

Que ce soit bien clair, Louise n’avait pas cru un traitre mot des paroles de Maximilien Fray, qui déclarait ne rien savoir à propos des fameuses mandroides. Nouvelle, bleue peut-être, elle n'en demeurait pas moins d’un naturel méfiant, et elle ne comptait pas se laisser embobiner comme ça. Alors comme ça, l'homme se disait membre d’une puissante société avec des contacts partout, il connaissait plein de secrets bien gardés, des détails de la vie intime des grands criminels qui vivaient terrés et qui opéraient secrètement...Et il prétendait ne rien savoir sur la dernière action du gouvernement. Cela lui paraissait si gros et tellement invraisemblable qu’elle faillit éclater de rire. Ce type les prenait vraiment pour des cruches...Ignorant les suites de la conversation destinées à mettre au point les derniers détails de leur échange, elle prit la parole d'une voix agressive.

« Arrêtez votre char, je vous crois pas une seconde. Vous qui semblez tellement bien informé sur tout, vous nous proposez une technologie de pointe qui doit être égale ou supérieure à celles des mandroides...Et vous ne savez rien sur elle. Vous nous prenez pour des billes ou quoi ? »

En revanche, Fatale semblait avoir cru à ses paroles –à moins qu’elle ne fasse semblant- et son intervention avait empêché la mécanicienne de renvoyer dans la figure du vendeur tout le bien qu’elle pensait de lui. Stratégie ou pas, la jeune mutante s’en fichait royalement et elle s'en donnait à cœur joie maintenant...Sa supérieure semblait prendre plus à la légère la transaction d’information et cela ne plaisait pas à Louise. Pour elle, ce genre de choses était pour elle très important, autant que pouvait l’être la livraison d’armes. Puisqu’après tout, si le département renseignement pouvait infiltrer n’importe quel endroit pour aller chercher ce dont il avait besoin, alors on pouvait en dire tout autant du département recherche ou opération. Pas besoin de perdre du temps en marchandages inutiles ou de dépenser des fortunes pour acheter un armement...Il leur suffisait de le voler, n’est-ce pas ?

Frustrée au possible, elle n’ajouta rien, attendant que Maximilien réponde. Elle s'attendait à ce qu'il nie tout en bloc une nouvelle fois mais au moins il serait fixé quant à ce que pensait la jeune femme..Et sur le fait qu'elle ne lui faisait pas confiance. De son côté, l'homme tentait de leur refiler encore du matériel. Un hélicoptère dernier cri? Oui, ça pouvait être sympa pour une pilote comme elle. C'était à réfléchir et elle ne manquerait pas d'en toucher quelques mots à Fatale ensuite.