Retrouvailles avant un petit déj

Bones avait trouvé sa chambre, et même plus facilement qu'il ne l'aurait cru au premier abord, ce qui n'était pas pour lui déplaire.
Il balanca ses affaires sur son lit et fila sous la douche, une bonne douche bien froide, parce que lui, il aimait les douches froides. Il s'habilla ensuite rapidement, d'une façon très originale, c'est à dire comme d'habitude : un pantalon noir, des bottes noires, un vieux T-shirt qui commençait à ne plus vraiment être noir, ainsi qu'un long manteau de cuir noir. Du classique, de l'efficace, de toute façon il n'avait pas grand chose d'autre dans sa garde-robe...

Un bref regard à un miroir fendu en deux dans la diagonale le fit sourire : habillé ainsi, tout en noir, avec les cheveux et les yeux dans la même teinte et la peau pâle, presque blanche, il ressemblait plus à un vampire qu'à un être humain. Bah, tant pis...

Il alla au lieu de rendez vous, à l'heure indiquée, quasiment pile à l'heure, à quelques secondes prêts. Elle était déja là. Elle était habillée simplement, sans pour autant paraître sans beauté. Une fois de plus, Bones regretta de ne pas paraître de meilleure compagnie...


"Alors, prête ? Tu sais où tu m'emmènes ?"

Bones arrivait, il traversa le couloir pour la rejoindre. Il était habillé d'une façon qui pour Mack le caractérisait assez bien...

A la question qui tuait ! Elle ne s'attendait pas à ce que ce soit à elle de choisir l'endroit. La jeune femme n'avait pas vraiment d'idée en plus.

"Oui, pas de problème on peut y aller. De là à savoir où, c'est une très bonne question que je vous remrcie d'avoir posé..."

Elle enfila sa veste pendant qu'ils se dirigeaient tous deux vers la sortie.

"Je propose que l'on regarde ce qu'il y a, ce qui est ouvert et ce qui conviendrait le plus à nos envies. Que l'on ne rentre pas dans un truc qui va nous servir du poisson grillé de si bonne heure où une andouillette cuite dans l'huile. Donc en premier la question qui se poserait ce serait : qu'as tu envie de manger pour ton petit déjeuné ?"

Alors là elle l'avait laissé s'échapper, sa dernière phrase était à la deuxième personne du singulier...

"Bah, je mange quasiment de tout. Pas que ça me fasse forcément plaisir, mais bon, il faut bien rester en forme non ? Et puis j'ai pas toujours pu manger à ma faim, alors quand je peux manger, j'me prive pas.

Mais j'te cache pas que j'ai une petite envie de manger des patisseries et autres saloperies sucrées, si ta ligne n'a rien contre bien sûr..."


Il sourit un minimum, histoire de lui faire comprendre que c'était une boutade tout ce qu'il y avait de plus innocent, sans méchanceté aucune, ce qui est loin d'être une habitude pour quelqu'un d'aussi désagréable que Bones. Il sortit de sa poche un portefeuille de cuir noir (curieux non ?) relié à sa ceinture par une chaine relativement imposante histoire d'appuyer son prochain propos.


"Comme j'pense que je roule plus sur l'or que toi, j't'invite. L'avantage des métiers à risque, c'est qu'on s'en met plein les fouilles, j'peux bien te payer un repas au moins..."


Il rangea son portefeuille et lui jetta un regard, l'invitant sans un mot, sans un geste à sortir du Hall. Il n 'était pas si pressé que ça d'aller en ville, être avec Mack était déja bien sympathique quel que soit l'endroit, mais il ne tenait pas particulièrement à se battre devant elle. Le genre de raisonnements idiots habituellements réservés aux héros niais et naifs.


Bah, tant pis...

"Très bonne idée, au pire je perdrais tout lors d'une prochaine séance d'entrainement !"

Lui répondit-elle avec un bon entrain. Mack savait que la tournure était ironique et de toutes les manières elle n'avait pas vraiment de problème avec ce genre de sujet, un peu assez avantageu de pouvoir se permettre beaucoup de chose sans avoir à se priver ensuite.

Et en plus il l'invitait, ouaou quel gentleman, elle n'en attendait pas tant et ce n'était pas une obligation de sa part. Certe la Confrérie n'était pas l'endroit pour se remplir les poches mais elle n'était pas à plaindre non plus.

"Ok, mais à charge de revanche pour un hypothétique futur petit déjeuné !"

Ils commencèrent à se diriger vers la sortie, le moment promettait d'être sympathique en sa compagnie...

"Je crois savoir ou l'on va pouvoir aller... Un charmant salon de thé qui semble faire des gateaux aussi beaux et appétissant que dans les descriptions de conte de fée ! Ca te dit ? Au pire on passe devant en espérant que ce soit ouvert et si cela ne va pas on poursuit notre route pour trouver quelque chose d'autre..."

"Va pour le salon de thé ! Il n'y a plus qu'à prier pour qu'on ne me refuse pas l'entrée, dans un conte de fée je dénote peut-être un peu trop à leurs yeux...

Et puis, si tu veux tu pourras effectivement me payer le prochain repas, mais j'risque de te couter une petite fortune, j'ai toujours eu tendance à manger beaucoup, c'est pour ça aussi que j't'invite aujourd'hui...

Bon, on y va encore aujourd'hui ou on attend demain ?"


Il sourit à sa blague somme toute assez pitoyable, puis poussa les portes qui menaient vers l'extérieur. Il fit quelques pas dehors, appréciant le vendt qui soufflait en brise légère et le ciel un peu grisâtre mais sans nuages apparents. Sûrement une bonne journée...

Il retourna sur ses pas et passa sa tête dans l'embrasure de la porte, avant de dire gentiment, se surprenant lui même :


"Tu viens ?"

Mackenzie soupira gentillement,

"Arrête un peu cette dévalorisation de toi même, je ne colle pas plus à l'image d'un conte de fée que toi et au pire on jouera ceux qui viennent tout chambouler ! Pour notre futur repas, tu ne sais pas à qui tu t'attaques, niveau sucreries, pataisseries et cochonneries je suis une championne !"

Il commença à sortir, la jeune femme resta deux secondes toute seule dans le hall avant de voir la tête de Bones réapparaitre et lui demander si elle venait :

"Je te suis excuse moi, je rêvasse."

Mack attacha sa veste, il ne faisait pas si chaud que cela, mais bon il était tôt, la journée ne faisait que commencer. C'était étrange, ils se baladaient tous les deux alors qu'ils venaient de se rencontrer il y a à peine quelques heures et la jeune femme se sentait bien et à l'aise. C'était agréable de ne pas chercher à se prendre la tête et d'avoir peur du regard des gens 'normaux'. Elle se promenait avec quelqu'un qui était comme elle, avait quelque chose de particulier.

La patisserie n'était pas tout près, Mack se permit quelques indiscretions :

"Comment as-tu découvert que tu étais capable de faire tout cela ?"

Bones se tut quelques instants afin de rassembler et d'organiser ses pensées, puis il répondit à Mack :


"Tu veux dire mes pouvoirs sans doute non ? En fait, vers mes 16 ans, je me suis rendu compte qu'il m'arrivait des trucs bizarres : ça a commencé par des os cassés qui se ressoudaient d'eux même en quelques jours, puis en quelques heures, puis des coups violents qui ont atteint jusqu'aux os sans même laisser de marque, et puis ma colonne vertébrale a décidé de voir la lumière du jour.

Ma mère venait de mourir et mon père avait peur de moi, il faut dire qu'il avait commencé à se laisser aller à l'alcool... Il a voulu me vendre à une organisation qui voulait tuer les mutants, et c'est en les combattant que je me suis rendu compte que je pouvais créer des os en rab. Après, au fil du temps, j'ai appris à maîtriser ce phénomène, et je pense à le comprendre..."


Il omit de préciser que les membres de la fameuse organisation mangeaient à présent les pissenlits par la racine, c'était le genre de chose qu'on ne dit pas de bon matin avant d'aller manger à une jeune fille, particulièrement quand on n'a pas envie de perdre l'estime de la jeune femme en question.

Ne sachant pas sur quoi faire dériver la conversation, le silence s'installa à nouveau entre eux...

Mackenzie ressentit une certaine gêne dans ses propos, encore une fois elle n'avait pas tapé dans les bons sujets de conversations. Bones ne semblait pas non plus avoir eu une enfance et une adolescance facile, il avait perdu des êtres chers...

"Excuse moi je ne pensais pas soulever des sujets douloureux, je sais ce que c'est... J'ai moi aussi perdue ma mère quand j'étais plus jeune et mon père c'est lui aussi laissé emballé par les charmes de l'alcool..."

Oui tout ça n'était guère agréable à mettre sur le tapis, mais bon il venait bien de le faire sous son impulsion, elle se devait bien d'en faire autant. Cela permettrait peut être de détendre un peu la conversation.

"Et pourquoi la Confrérie ? Enfin je veux dire, as-tu toi aussi une dent contre la gente humaine au point de vouloir les détruire et que ce monde nous appartiennent entièrement, ou es-tu plus modéré mais garde en toi une lègère rancoeur contre eux ?"

Décidément, ses questions ressemblaient de plus en plus à un véritable intérrogatoire. Elle espérait seulement qu'il ne prendrait rien mal, mais Mackenzie avait envie d'en savoir un peu plus sur lui, de le comprendre, et c'était son moyen peut être pas très commun et agréable pour lui de satisfaire sa curiosité. Et selon elle, soir il se retenait, soit il était timide ce sur quoi elle en doutait, mais il pouvait se permettre autant de question sur elle.

Bones se sentit idiot d'avoir évoqué aussi légèrement ses parents devant Mack, et se fendit d'un piteux "Désolé" légèrement penaud, avant de se remurer dans un bunker de non-dits et de silence, dont elle le sortit en lui demandant pourquoi il avait rejoint la confrérie. Il réfléchit une raction de seconde avant de se résoudre à répondre :


"Hé bien, je n'ai été démarché que par cette organisation, et ça promettait de ne pas être ennuyeux pour un sou. Bon, d'accord, je pensait plus à me battre comme un chiffonier avec d'autres mutants à longueur de temps qu'à aller prendre un petit déjeuner, mais bon, c'est pas du tout désagréable...

J'ai de la rancune pour les humains "normaux", bien sûr, comment pourrait-je ne pas en avoir envers mon père qui m'a livré à des assassins, envers tous ceux qui nous voient comme des bêtes ou des monstres ?

Quant à savoir si je veux les détruire ? Non, aussi étonnant que ça puisse paraître. Je les méprise, je les hais certainement un peu quand même, mais je ne voudrais pour rien au monde qu'ils disparaissent. Tous les humains qui pourraient rivaliser avec moi méritent de vivre pour m'affronter sans cesse, et les autres méritent de vivre pour la simple raison que je ne les connais pas. Après, si c'est pour sauver ma peau, bien sûr c'est différent...

Et toi ? Qu'est-ce qui t'as poussé à venir vivre chez les fous furieux ?"

"C'est un peu comme toi, ce sont les premiers à m'avoir receuillit et surtout cru au sujets de mes dons. Mon père me prenait pour une petite fille un peu dérangé suite à la mort de ma mère, il n'a jamais comprit ce que j'étais capable de faire. Ensuite, les autres... C'est aussi un autre problème, je n'avais jamais parlé de ça à qui que ce soit autour de moi, pensant être trop différente et même à une certaine période un peu perdue et que tout cela ce passait décidément bien dans ma tête. Plus jeune je n'étais pas très locace avec mes camarades de classe préférant la compagnie des livres et de la rêverie, ce qui pourrait sembler logique vue ce que je suis capable de faire. Et quand on est venu me voir pour me dire que j'avais des capacités éxeptionelles et que je n'étais pas la seule dans ce cas, je n'ai pas fait de chichis, je suis partie de chez moi pour venir ici, croyant trouver un monde ou je ne serais plus seule et où je pourrais partager ces choses là justement avec d'autres. Le seul problème, si je puis dire, c'est que j'ai des avis nettement plus...modérés et pacifistes envers les humains que presque tous ceux qui vivent avec nous. D'où quelques difficultés d'intégration... Mais finalement pas avec tous le monde !"

Finit-elle par lui dire en lui lançant un sourire radieu.

"Enfin si après ça tu veux toujours continuer à tenter d'apprendre à se battre à une fillette qui veut la paix universelle... Je rigole, non mais il est vrai que je me pose des questions sur mes choix et mon avenir. mais je dois à la Confrérie de m'avoir en quelque sorte sortit de là... Bref je ne vais pas miner notre petit déj avec mes questionnements intérieurs."

Oui elle n'avait nullement l'envie de s'étendre d'avantage sur le sujet. Ils étaient là pour passer un moment détendu et sympathique. Bon elle était lancé alors pourquoi se priver de continuer ce petit intérogatoire :

"Et mise à part le combat et tout ce qui va avec, d'autres centres d'intêrets ?"

"Bah, de toute façon pour le moment la confrérie me va tout à fait, même si j'ai pas encore vu grand monde... Tant que je m'y plait bien, j'ai pas de raisons de m'en aller, hein ?"


Il la gratifia d'un sourire presque timide et quasiment pas inquiétant, une première mondiale ! Mais la belle revint à la charge avec ses questions gênantes, aussi ce sourire ne dura-t-il pas plus de quelques instants. Elle lui demeandait quels étaient ses centres d'intérêt, à part le combat, et lui mourrait d'envie de lui répondre, mais il n'avait pas envie d'aller plus vite que la musique.


"Ben, à vrai dire... Maintenant que tu me le fais remarquer, à part la castagne, j'ai pas vraiment de centres d'intérêts... Les seuls bouquins que j'ai lu traitaient de combat, sous quelque forme que ce soit, je regarde pas la télé, j'vais pas au cinéma...

J'crois bien que j'ai toujours eu le combat pour seule passion..."


Il lui sourit à nouveau. Bones ne regrettait pas le moins du monde la vie qu'il menait, une successions de batailles et de risques inconsidérés, la mort toujours peut-être au prochain tournant. Ca l'amusait bien, et ce n'était pas désagréable, mais il aurait aimé paraître un peu moins rustre auprès de Mack.

Si seulement il avait su mentir...

Encore une qualitée qu'elle pouvait lui reconnaître, il semblait totalement franc, même si il était vrai que cela étonnait un peu Mackenzie qu'il n'ait que cette passion. Pourquoi pas, tous les goûts sont bien dans la nature. Certe pour certain cela pouvait être réducteur, c'est ce qui lui avait aussi traversé l'esprit sur le coup. Mais plus maintenant, même si il ne semblait vivre que pour les combats et que par ça, il n''était nullement désagréable et n'insistait pas. Elle même devait beaucoup plus l'enquiquiner sur sa passion pour la littérature et des tas d'autres choses...

"Excuse moi, je vais tenter d'arrêter mon intérrogatoire dérangeant, je n'ai jamais été doué pour le relationnel. J'espère que je ne te met pas trop mal à l'aise. Tu n'as pas à te sentir géné de tous ce que tu es. Enfin je veux dire, même si il semble que tu ne vives que par les combats ou la castagne comme tu le dis, tu n'en n'es pas moins intéréssant... Tu ne m'impose rien, et tu mêne une parfaite conversation malgrè tous ce que je te fait subir."

Ouais, ce n'était pas tout à fait cela non plus, venait-elle de s'enfoncer encore un peu plus, ou juste de délier un peu l'atmosphère. Mack voulait qu'il comprenne qu'elle aussi était bizar dans sa manière de se comporter avec les autres. Elle voulait seulement qu'il se sente à l'aise. Il pouvait se permettre les même indiscrétions cela ne la dérangerait pas au contraire cela ne serait que juste compensation pour lui.

"J'espère que je ne refroidi pas trop ce que tu penses de moi. Je veux dire que tu ne regrettes pas ton invitation... On va dire que pour compenser tu peux me poser une question du même genre, je culpabiliserais moins comme cela... Regarde on arrive, voilà le fameux salon de thé pour notre petit déjeuner, rien que la vitrine va te faire envie, regarde..."

[ HJ : on continu le post dans NY après ta réponse ou tu le post directement là bas si tu veux faire du lèche vitrine...]

Bones était légèrement gêné, mais décida de reporter celle ci en se défoulant un peu sur les malheureux qui osaient croiser son regard, les foudroyant sur place. L'avantage d'être une grosse brute, ou en tout cas d'en avoir l'apparence, c'est que ça évite un minimum les mauvaises rencontres, ce qui, d'après Bones, n'était pas inintéressant. D'abord parce que cela ne dissuadait que les lâches, laissant les fous et les suffisants tenter leur chance, et ensuite parce que, quoi qu'on en dise, il n'avait pas trop envie de se battre en présence de Mack. Heureusement les fous n'étaient pas d'humeur suicidaires en ce matin...


"Pas douée pour le relationnel ? Bienvenue au club ! Niveau mal à l'aise, ça devrait passer, j'ai juste pas grand chose à raconter sur moi. Ma vie m'a toujours bien plus, mais quand on y pense, elle est quand même un peu vide de sens...

Par contre niveau question j'en ai pas qui me passe par la tête pour le moment, j'peux me garder ce joker sous le coude ?"


Il jeta un rapide coup d'oeil à la vitrine de patisseries alléchantes, puis regarda Mack à nouveau dans les yeux, un sourire sadique aux lèvres :


"On y rentre ? J'crois que je connais des patisseries qui ne feront pas long feu..."


Là dessus, il ouvrit en grand la porte sans se départir de son sourire :


"Les dames d'abord..."