Rencontre nocturne (fini)

Maiwenn s'avança dans la rue. Elle était vide, tout du moins en apparence. Maiwenn était plutôt mécontente ce soir là, elle venait encore de perdre son travail. Tous s'était plutôt bien déroulé, elle servait dans un bar pas trop mal fréquenté, usant de son contrôle sonique parfois pour influencer de sa voix envoûtante les clients les plus indécis. Tout était plutôt bien lorsqu'avait débarqué un homme complétement saoul. Elle avait tenté de le convaincre de sortir mais il l'avait balancé contre un mur. Par reflexe, Maiwenn avait fait exploser ce qui lui tombait sous le regard en gémissant. Ce fut la chope en verre que tenait l'homme. Aussi tôt, tout les regards avaient convergés vers elle. L'homme avait geignit comme un enfant en murmurant deux simples mots "Saleté de mautante !". Aussi tôt elle avait comprit que son patron n'accepterait pas l'excuse de la légitime défense. C'était elle le monstre. Il lui avait tendu une liasse de billet. Son salaire de la semaine. A peine sufisant pour le loyer. Elle rageait donc contre cet ivrogne lorsqu'elle entendit un dicret bruit de pas. Alertée, elle se retourna sur la défensive, de peur que ce ne sont des anti-mutant qui traînant dans le bar au moment où elle avait utilisé son don.

Washington… Elle avait eut beau essayer de se convaincre que c’était une ville extraordinaire, Béatrice n’était pas parvenue à s’y sentir chez elle.
Elle avait donc décidé de retourner dans sa ville natale malgré ce qui s’y était passé quelques moi plus tôt.

Cela faisait trois jours qu’elle s’y trouvait, logeant à l’hôtels grâce à l’argent que son père continuait étonnement à verser tous les mois sur son compte.
Ce soir là cependant, Béatrice s’était réveillée après quelques heures de sommeil à peine et n’était pas parvenu à se rendormir depuis–chose curieuse pour la marmotte qu’elle était habituellement.

Elle s’était donc rhabillée et était sortie prendre l’air et marcher un peu. Elle avait toujours aimé marcher dans les rues de cette ville, de jour comme de nuit et cette fois encore elle se rendit cela lui fit du bien.
Qu’il fasse nuit était y était d’ailleurs sûrement pour quelque chose : au moins elle n’avait plus cette horrible impression que tous les passants savaient pour son petit problème de chromosome, impression qui ne l’avait pas quitter depuis son retour.

Elle était donc contente qu’il fasse nuit et c’est sur cette pensée qu’elle vit la jeune femme qui marchait devant elle se retourner brusquement.
*Tout doux* pensa t-elle.
Mais l’autre ne lisait vraisemblablement pas les pensées, aussi Béatrice se mit à parler –fait très rare à cette inconnue.
« On se calme, je ne fait que me promener » dit-elle alors.
Bon comme entré en matière, il y avait peut-être mieux, mais la jeune femme n’avait jamais été ni prétendu être une experte en communication.

Maiwenn acceuillit la réponse avec un haussement de sourcil. Ainsi donc elle ne faisait que se promener ? Elle pronoca une objection à voix haute :
- Vers trois heure du matin ? Vous êtes insominiaque* ?
Effectivement, vu l'heure tardive une promenade avait toute les raisons du monde d'être suspecte. Néanmoins elle se détendit. Il n'y avait pas de danger. Au pire elle aurait largement le temps d'envoûter son interlocutrice avec sa voix avant de fuir. Fuir. Un acte qui commençait à devenir une habitude chez elle. Mais que jfaire d'autre lorsque l'on était un monstre ? Maiwenn ne prit pas le temps de la reflexion. Trop occupé à essayer de mieux entrapercevoir les traits de la jeune femme, dissimulé par la nuit.



*: je ne suis pas du tout certaine de l'orthographe mais ce n'est pas trop illisible

Maiwenn contrôla avec peine son sang froid lorsqu'elle vit l'ivrogne de tout à l'heure faire un vol plané... mortel. Le lanceur avait une carrure impressionnante, de quoi vous donner des cauchemards jusqu'à la fin de sa vie. Mais Maiwenn n'était pas du genre à avoir des cauchemards, et surtout pas pour ça. L'homme sembla indécis en voyant Béatrice. Lorsqu'il demanda si elle était une mutante Maiwenn hésita entre deux options : croire que c'était un anti-mutant et fuir tout en sachant qu'elle n'avait aucunes chance dans une course face à ce tas de muscles en sachant qu'elle était bien incapable de battre une grand-mère en endurance. L'autre option était plus simple. Attendre que Béatrice réponde et observer. Utiliser son don si besoin en était. La deuxième option lui sembla plus vraisemblable. Elle prit une bouffée d'air nocturne et attendit.

Trois heures du matin, il était vraiment trois heure du matin ?
Béatrice ne s’était pas vraiment rendue compte et sans trop savoir pourquoi l’idée d’être dans les rues à une heure pareille sans s’être rendue à la moindre fête la fit sourire…
Son sourire disparu néanmoins très vite lorsqu’elle vit l’ivrogne s’écraser contre l’immeuble ce qui la fit sursauter au passage.
*Bon sang, c’est quoi ce délire*
Soudainement, se trouver dans les rues de New York à une heure aussi tardive lui paru beaucoup moins sympa.

Elle ne bougea pas cependant, il semblait presque qu’elle en était incapable d’ailleurs.
Grave erreur.
Voilà en effet que le grosse brute responsable du désordre se mit à lui adresser la parole.

« Euh » commença t-elle, toujours incapable de bouger et intérieurement complètement paniquée.
En temps normal, elle aurait répondu non à sa question avec un petit air outré. Mais vu ce que son nouvel interlocuteur venait de faire, elle pu sans problème considérer qu’on n’était plus en temps normal.
« Oui » répondit-elle alors avec une petite voix.

Elle se rendit alors compte qu’elle s’était pathétiquement mis à trembler.
Les griffes peut-être ? Ou l’idée qu’il puisse les lui planter dans le ventre ?

Maiwenn analysa la réponse de Béatrice avec attention. "Oui". Oui mais quoi comme mutation ? Elle sentit que l'homme aux griffes devait lui aussi se poser cette question. Et qu'il allait bientôt l'ennoncer à voix haute. De son côté, elle pensait que le oui avait fusé pour sauver sa peau, rien de plus. En voilà une qui ne sortira plus la nuit si elle s'en sort vivante songea-t-elle. La peur avait totalemnt disparue, laissant place à la curiosité. Qui était ce mutant ? Car aucune doute maintenany qu'elle avait vu les griffes c'en était un. Et que voulait-il ? Pas de réponse à cette question. Il l'avait vu pratiquer son don accidentellement. Peut-être qu'il l'avait intrigué... Peut-être mais elle n'en savait rien et elle attendait toujours. En silence.

Maiwenn ne se formalisa pas de son détachement après avoir littéralement balancé un homme. Son petit nom ? Elle répondit sans vraiment réfléchir :
- La syrène.
Pourquoi syrène ? Parce que d'abord le fameux chant des sirènes qui envoûtait les marins et ensuite parce que cyréne d'alarme. Elle avait fait son petit mélange lorsqu'elle avait découvert son don.
Lorsque Dent-de-Sabre avait dit qu'elle n'aurait pas le choix pour le marché elle avait falli éclater de rire. Faire un marché avec ce monstre ? Entre Béatrice tétanisée de peur et elle incapable de fuir, aucune n'avait vraiment le choix. Elle avait sentit un petit reflu de peur lorsque Dent-de-Sabre avait entendu le "oui" de Béatrice. Il avait eu l'air... Déçu. Comme s'il aurait préféré de devoir refaire faire un vol plané à quelqu'un.

Béatrice réprima un soupire de soulagement lorsqu’elle le vit rentrer ses griffes.
Est ce que c’était vrai ? Est ce que sa mutation venait de lui sauver la vie ? Ce serait bien la première fois que quelque chose de positif lui arriverait grâce à ça…

Se remettant peu à peu de sa frayeur, Béatrice regarda Dents-de-sabre s’approcher de Maiwenn et lui faire signe de venir.
Elle n’en avait aucune envie, mais il était clair que Dents-de-sabre n’était pas le genre de personne à aimer être contrarié. Elle se rapprocha donc, les bras croisés sur sa poitrine comme si elle avait froid et écouta ce que l’homme avait à leur dire en se retenant de faire le moindre commentaire, la peur qu’elle ressentait encore ayant au moins cette vertu là.

*Mon petit nom ?* se répéta mentalement Béatrice un peu déconcerté.
A part Xavier dont elle avait refuser la proposition d’intégrer l’institut quand elle avait 15 ans, Béatrice n’avait jamais vraiment côtoyé de mutant. Il lui fallu donc la réponse de Maiwenn pour comprendre de quoi Dents-de-sabre voulait vraiment parler.

« Partage » dit alors Béatrice à son tour, un peu à contre cœur. Elle faillit ajouter que c’était surtout un ami à lui qui le lui donnait mais vu que cet ami était humain… elle préféra garder ce détail pour elle.

Maiwenn s'interrogea sur le pouvoir qui se cachait derrière ce pseudonyme. Partage. Partager quoi ? Son attention était néanmoins focalisée sur Dent-de-Sabre. De quoi parlait ce marché ? De recrutement peut-être. Sinon pourquoi ne choisir que des mutants ?
Béatrice semblait terrorisée. Maiwenn pouvait comprendre sa frayeur face à la carrure bestiale de Dent-de-Sabre. Ce n'était pas vraiment rassurant. De plus parler de sa mutation était un sujet maudit par la plupart des mutants. Elle y comprise.
Elle s'aperçu quand même qu'il l'avait (indirectement) vengée de l'humiliation que lui avait infliger l'homme dans le bar. Cette crapule aurait bien fini un jour par payer : Maiwenn n'oubliait jamais un geste vers elle. Qu'il soit bon ou mauvais, elle rendait toujours la monnaie.

Pourquoi s'être fait marcher sur les pieds ? Parce qu'elle avait besoin d'argent pour vivre et que l'argent ce gagnait en étant comme tout le monde. Maiwenn ne servit pas cette excuse qu'elle qualifia aussitôt de minable à Dent-de-Sabre. Pas la peine d'avoir l'air ridicule. Son irritation de n'avoir rien était certes, présente mais elle avait tellement l'habitude de la museler... L'habitude. Elle était elle-même choquée par ce terme. Comment quelqu'un, mutant ou non pouvait accepter de dissimuler son irritation d'être traité en monstre ? Comment ? Elle savait que la réponse à sa question n'était autre que : il ne peut pas. Mais depuis trop longtemps elle se taisait. L'envie de réagir l'envahit. Elle prit rapidement sa décision.
- Et ce serais quoi cette offre ?


hrp : pas grave

Béatrice jeta un regard en coin dans la direction du corps inerte de l’ivrogne mais n’afficha aucune expression –c’était ça ou un sourire de cruche franchement faux-cul- et ne fit toujours aucun commentaire

Elle eut ensuite malgré elle une moue dubitative lorsque Dents-de-sabre suggéra qu’elle était plus forte que les humains. Elle était elle-même braquée contre sa mutation depuis le début et n’avait pas vraiment l’impression que ça l’ait rendue plus « puissante ». Au contraire, les visions qu’elle avaient quand elle touchait des objets la fatiguaient nerveusement au point de la faire disjoncter en fin de journée.
Elle ne voyait même pas son pouvoir comme un atout, mais seulement comme une plaie. Une plaie qui l’avait fait renvoyer de la fac qui plus est.
Sauf avec Tom. Mais ce n’était pas le problème.

Avait-elle eut des problèmes avec des humains ? se demanda t-elle ensuite à la suite à ce que Dents-de-sabre avait dit.
Euh… Devait-elle encore repenser à son renvoi de la fac ? Béatrice ne s’éternisa pas là-dessus, elle savait que des groupes anti-mutants existaient et elle savait qu’elle risquait franchement d’avoir l’air pathétique si elle venait pleurer après son inscription à la fac. Encore, une fois donc elle se tue et continua à écouter.


Elle se sentit enfin un peu mieux après la dernière phrase de Dents-de-sabre. Si elle pouvait partir après… Dans ce cas, il n’y avait pas le moindre problème. Au contraire plus vite il parlerait, plus vite elle pourrait partir et rentrer dans sa chambre d’hôtel.
Quelque chose la dérangea néanmoins un peu : n’avait-il pas dit un peu plus tôt qu’elles feraient mieux de ne pas refuser sa proposition ? Fronçant un peu les sourcils à cette idée, elle était néanmoins d’avantage disposée à écouter.

Après la réflexion de Maiwenn, elle eut donc un petit mouvement de la tête destiné à faire comprendre à Dents-de-sabre qu’elle souhaitait elle aussi avoir une la réponse à la question qu’elle avait posé.

Elle ne savait néanmoins pas franchement si elle souhaitait avoir une revanche sur les humains comme l’avait dit Dents-de-sabre. Se venger de Katy Wilson oui. Mais de l’ensemble de l’humanité… Ca ne lui était jamais venu à l’esprit. Elle aurait juste aimé pouvoir reprendre sa vie où elle l’avait laissée avant que tous ce qu’elle connaissait n’apprennent qu’elle était une mutante.
Elle le voulait toujours et n’arrivait pas à admettre que ce n’était sûrement plus possible.

Partage semblait partagée dans ses avis. Elle avait paru rassurée de savoir qu'elle pourrait partir mais tout de même sceptique. Qui pourrait lui en vouloir ? Il n'est pas mort avait dis Dent-de-Sabre. Pourtant elle, dont l'ouïe était surafinée, n'entendait pas d'autres respiration que la sienne, celle saccadée de Partage et celle de Dent-de-Sabre tout simplement inqualifiable. Pourtant elle n'avait pas peur. Elle s'impatientait de savoir en quoi consisterait l'offre. Elle savait qu'elle dirait certainement oui. Car elle était lasse de cette vie qu'elle menait depuis que sa mutation avait été dénoncée par un producteur de sa maison de disque, de l'éponque où elle était une star de la chanson. De l'époque ? Elle faillit rire. L'éternité pour elle se résumait à quelque mois. Elle attendit que DEnt-de-Sabre réponde.

Béatrice se pencha par curiosité pour voir à quoi ressemblait le plan.
Bon, bah c’était un plan… Rien de plus rien de moins, du moins à ses yeux.

Elle regarda ensuite Dents-de-sabre partir. Elle était évidemment en grande partie soulagée par son départ, mais dans le même temps ce départ la laissait un peu sur sa fin. Que trouveraient-elles là-bas si jamais elle se décidait mue par Dieu sait quelle folie, de s’y rendre au moins par curiosité ?

Une partie d’elle voulait savoir… D’autant plus qu’il avait marqué un point peut-être inconsciemment en parlant de maîtriser ses pouvoirs.
D’un autre côté n’était-ce pas aussi ce que proposait Xavier ? Apprendre à maîtriser ses pouvoirs. Elle secoua alors la tête pour chasser le professeur de son esprit.

Elle regarda ensuite « la sirène » comme si elle attendait une réponse à une question qu’elle n’avait pas posé –une question du genre qu’est ce que tu en penses ?

Maiwenn inspira. Expira.
- Je ne sais pas toi mais moi, j'y vais.
Cette simple phrase fut suffisante pour semer le trouble en elle. Elle voulait y aller. Ce n'était pas discutable. Cesser d'être différente et être acceptée... C'était tous ce qu'elle souhaitait. Un souhait plutôt simple. Pour la première fois depuis bien longtemps Maiwenn voulait chanter. Un signe selon elle. Sa voix du début ne se manifestait plus que rarement désormais. A cause des insultes et de la haine, elle s'était ternie, attristée. Désormais elle voulait retentir d'un chant normal. Sans pouvoir. Si elle eut été seule elle aurait laisser la mélodie sortir, couler dans sa gorge comme un ruisseau étanchant la soif. Sa soif. Elle interrogea du regard Béatrice. Elle lui paraissait plutôt sympa mais si elle ne voulait pas elle ne la forcerai pas. Néanmoins elle dit :
- Ces gens nous accepteront. Tu auras l'impression d'être normale. Je pense que c'est ce que tu veux. Non ?
Puis pour relacher la tension :
- Moi je contrôle le son de ma voix de manière... exceptionnelle. Et toi ?

Béatrice resta un instant sans rien dire, occupée par ses pensées.
« Ce que je voudrais moi c’est retourner à Harvard » finit-elle par dire. « Je voudrais ne jamais avoir fait de mal-aise dans chez ce foutu antiquaire ou que Katy n’est jamais rien entendu à l’hôpital ou mieux encore qu’elle ait tout entendu et qu’en se précipitant pour tout raconter à tout le monde elle se soit casé la figure dans les escaliers. »
Béatrice marqua alors une pause histoire de ne pas s’emporter. Il n’était pas nécessaire qu’elle passe aussi pour une névrosée…

Elle aurait aimé être considérée comme normale et pas avoir l’impression de l’être ni devoir convaincre les autres qu’elle l’était.
*Mais à cause de trois foutus chromosomes qui déconnent ça sera jamais possible…* pensa t-elle amèrement.
*Tiens tu l’admets enfin ?*
Béatrice grimaça à cette pensée, non elle n’admettait rien du tout, elle ne voulait rien avoir à admettre.

Toute sa vie ou presque Béatrice avait poursuivie un but. Avoir une bonne note à un devoir, être qualifiée pour les régionales en escrime, entrer à Harvard ou bien même cacher à tout le monde qu’elle était une mutante.
Hors si elle admettait aujourd’hui qu’elle ne retournerait jamais à Harvard, elle se retrouverait sans rien.

Elle aurait juste un plan stupide à se partager avec une inconnue et la perspective d’une balade dans la forêt où les attendraient sûrement un tas de types dans le genre de Dents-de-sabre.

Le genre de type capable de tuer des gens. Pas forcement son type à elle…
Et puis c’était sans compter sur ses propres attaches avec « le monde des humains ». Si faibles furent-elles en ce moment.
Il était clair en effet, qu’elle n’aurait plus aucune chance de reparler à son père si elle s’engageait dans la voie que semblait proposer Dents-de-sabre. Il était clair aussi que Mathieu, qui faisait encore de la propagande pour l’institut Xavier à chaque fois qu’il la voyait ou presque ne lui parlerait plus non plus.

« Je vois des choses quand je touche des objets » répondit-elle ensuite à la Sirène, pour couper court et à ses pensées et à son silence. « Et quand je touche les gens, je peux voir leur souvenir où leur montrer les miens. »

« Je ne suis pas certaine d’avoir envie d’aller dans cette forêt » dit-elle alors. « Ce type Dents-de-sabre a tué quelqu’un ou presque » ajouta-t-elle ensuite en guise d’explication.

Maiwenn l'écouta en silence. Même si elle ignorait tout de l'histoire que racontait Partage elle imaginait trés bien. Une vie normal, quelqu'un découvre le secret et le dis à tous le monde, renvois... Elle connaissait. Elle même était née d'une mère prostituée et d'un père de passage. Elle avait tout fait pour sortir du "trou" où elle était née. Pour ça elle avait chanté. Et sa voix l'en avait sorti. Mais à treize son don s'était manifesté. A seize, sa mère mourrut et il fut découvert par un producteur de la maison de disques où elle travaillait depuis l'âge de neuf ans.
Elle tenta de respirer pour se calmer. Geste tout à fait inutile.
Personne ne lui avait rien le lendemain de ce jour. Sur son bureau, une lettre de renvoie avec l'argent du mois. Elle avait alors comprit. Qu'elle ne serait jamais plus comme avant. Que les gens normaux ne la laisserai jamais vivre normalement. Parce qu'à leurs yeux elle était un monstre. Huit job, désormais neuf où elle aurait put avoir sa chance. Où, sous prétexte qu'elle était mutante elle avait perdu et fuit. Fuir, elle ne voulait plus jamais fuir.
Bien sur, c'était vrai Dent-de-Sabre avait faillit tué l'anti-mutant. Légitime défense ? Sans doute. Elle ne voyait pas pourquoi elle se donnait tant de mal à convaincr Béatrice. Normalemnt, elle aurrait déjà empoché le plan et serait partie vers la forêt.
- Il ne seront sans doutes pas tous comme lui. Tu n'es pas curieuse d'être acceptée ? De ne plus avoir de différence genre : Mutant et anti mutant ? Tu ne le veux pas ? Les humains ne sont pas tous mauvais j'en conviens. Mais Dent-de-Sabre à raison. Ils ont peur de nous. Et il est dans la nature de l'homme de balayer ce qu'il ne comprend pas. Beaucoup trop de chose en ont fait les frais. Je refuse dans faire partie.

Béatrice acquiesça machinalement d’un signe de tête. Elle était vaguement curieuse, c’était vrai, mais elle ne l’était pas assez pour foncer tête baissée et courir accepter la proposition de Dents-de-sabre, ça devenait évident.
Si elle le faisait –et elle en doutait encore- il lui faudrait donc certainement y réfléchir plus longuement et éviter de prendre sa décision à la va vite à trois heure du matin sous le coup de ce qui était sûrement la plus belle frayeur de sa vie, juste parce qu’il n’y avait qu’un plan pour deux et qu’elle risquait de ne plus jamais pouvoir assouvir une curiosité, curiosité qui commençait à lui paraître mal placée.

Après être restée un moment silencieusement plongée dans ses pensées, Béatrice se retourna vers l’autre jeune femme.
« Il y a peut-être du vrai dans ce que tu dis » admit-elle alors. « Mais c’est pas ce soir que j’irais là-bas, pas avant d’y avoir un peu plus réfléchi. »

Béatrice ne voyant plus trop quoi dire, elle fit quelques pas dans la direction d’où elle était venue avant de se retourner -encore une fois- vers la sirène.
« Je te laisse le plan, ça va de soit » ajouta t-elle alors.
*Que c’est gentil !* se moqua t-elle ensuite d’elle même. Mais Béatrice se retourna à nouveau, se dirigeant vers une artère un peu plus peuplée de la ville où elle avait peut-être des chances de trouver un taxi même à cette heure, et ce que Sirène pouvait penser d’elle après cette remarque lui sortie vite de l’esprit.

Maiwenn écouta ce que lui disait Partage d'une oreille distraite. Lorsque la jeune fille parti, elle ne lui adressa qu'un léger signe d'adieu. Dent-de-Sabre leur avait préciser que sans le plan il était impossible de trouver l'endroit dit. Elle ne verraix sans doute plus la jeune fille. Elle soupira et reprit sa marche silencieuse, la tête secouée par les événements qui s'étaient produit en une nuit :
- elle avait perdu son neuvièmes job
- elle avait rencontré deux autres mutants dont un qui lui avait proposé d'aller dans un endroit indiqué sur le plan où elle serait acceptée
- elle voulait y aller

Baissant les yeux sur la feuille elle commençait à deviner de plus en plus nettement l'emplacement de l'endroit dit par Dent-de-Sabre. Lorsqu'elle fut sûre, elle releva les yeux vers la silhouette effacée de Partage. Elle devait admettre ue réfléchir serait plus judicieux. Mais elle était certaine de sa décision. Il y avait comme un sixième sens qui lui conseillait d'y aller. Son instinct aussi. Alors pourquoi retarder l'échéance ? Secouant sa crinière Maiwenn ouvrit la bouche et le son le plus pur en sorti. Il était impensable que quelqu'un puisse faire jouer la note et chanter avec cette voix la. Pourtant c'est ce que fit Maiwenn. Elle se moquait bien qu'on l'entende, elle partait d'un bon pas vers la forêt du lieu dit et elle chantait.