Juste un verre, promis. [libre]

Béatrice était encore sous le coup de l’ « annonce » peu commune de la mort de l’un de ses amis, lorsqu’elle était sortie prendre un verre ce soir là. Elle qui n’était pas vraiment une habituée des bars en avait eut envie.
Elle aurait pu bien sûr se servir dans le mini-bar de sa chambre, mais l’idée de boire seule enfermée dans une chambre d’hôtel même très bien côté, lui paraissait trop pathétique pour qu’elle s’y livre.

Bon, boire seule assise à un bar, n’était pas forcement plus glorieux, mais au moins, assise là, elle n’aurait pas la tentation de vider le contenu du mini bar en question. Bah oui, elle devrait forcement rentrer chez elle à un moment ou à un autre, et pour ça il fallait mieux pouvoir marcher droit.
En outre, généralement, les jolies filles restaient rarement seule longtemps dans ce genre d’endroit…

Elle n’était pas tout à fait sûre de vouloir de la compagnie, mais d’un autre côté, vu qu’elle venait de perdre l’un des rares amis qu’elle avait encore… une ou deux nouvelles connaissances en plus ne lui feraient pas de mal.
Il y avait la syrène bien sûr qui l’avait déjà aidé une ou deux fois, mais elles ne s’étaient pas vraiment vu plus souvent. Donc…

Sitôt entrée dans l’endroit recherchée, Béatrice s’était donc dirigé vers le bar où elle avait commandé un cocktail très sucré dont elle oublia vite le nom avant de se mettre à le siroter occupée seulement par ses pensées.

Tom était mort, elle devait bien l’admettre. Outre le fait qu’il soit venu le lui annoncer en personne chose apparemment rendu possible grâce à ses charmants chromosomes de mutante, elle en avait eut la confirmation en appelant, comme il l’avait suggéré, Peter, son camarade de chambre.
Elle allait se répéter une énième fois qu’elle n’avait vraiment pas eut de cul ses derniers temps quand elle fut distraite par quelque chose se passant à l’extérieur de son esprit : Quelqu’un lui parlait ?

Oui, quelqu’un lui parlait. Béatrice allait se retourner vers la personne qui s’adressait à elle et se composer un sourire mais les paroles du jeune homme atteignirent son cerveau avant.
La jeune femme fronça alors légèrement les sourcils, étonnée plus que fâchée.

Si ses paroles étaient de circonstance en effet, elle trouva d’abord cela étrange. Puis il lui vint à l’esprit qu’elle ne s’était pas spécialement montré enjouée et souriante depuis son arrivé dans le bar. Qui sait, peut-être qu’elle en avait montré un peu plus.
Rassurée par ses considérations, sourire lui revint alors à l’esprit mais elle n’y parvint pas. En fait, elle n’en avait même plus envie.

Peut-être parce qu’il avait visé juste. Quelques temps au par avant, elle n’aurait pas été d’accord, elle aurait plutôt dit qu’on lui avait tout donné et que sa mutation, une fois rendue publique, lui avait tout reprit. Mais bon, sa mutation n’y était pour rien dans la mort de son ami. Donc à l’heure actuelle, il avait plutôt visée juste. Rien n’indiquait que c’était un mutant en outre, donc elle n’aurait jamais pu répondre quelques choses dans ce genre, même avant la mort de Tom.

Il fallait répondre cependant. *Et quelque chose d’aimable si possible*
« Qu’est ce qui vous fait dire ça ? » demanda t-elle alors.
Il y avait certes plus aimable, mais elle avait seulement l’air intriguée et il n’y avait rien d’agressif dans son ton.

Béatrice haussa légèrement un sourcil, peu dupe. A moins de le croire amoureux de son île, on pouvait en effet facilement penser qu’il y avait autre chose.
Cette autre chose étant sûrement plus personnelle cependant et Béatrice ne souhaitant pas le faire fuir en le mettant dans l’embarras, elle n’essaya pas d’en savoir plus. Ca ne l’empêcha pas de lui faire implicitement remarquer qu’elle n’était pas crédule à 100%, d’où le sourcil qu’elle avait laissé se lever.

« Votre île est sûrement toujours là » dit-elle alors. Après tout, elle n’avait jamais entendu parler d’une île ayant sombrer dans les flots.
*Atlantis ?* Pas récemment en tout cas. Même si elle n’avait pas encore pu identifier son accent, elle était donc certaine de ne pas avoir prit le risque de faire une boulette.
Si elle était généralement très douée en effet pour savoir qui venait vraiment de New York ou pas, sa science des accents restaient très limité. Elle reconnaîtrait peut-être le russe, généralement à coupé au couteau ou le français qu’elle avait déjà entendu, mais rien de plus. Ou en tout cas rien de plus et de non anglophone.

Elle l’écouta ensuite continuer sur sa lancée entre deux verres.
« J’imagine » dit-elle, bien qu’elle n’imagina pas grand chose sur le coup.
Imaginer aurait pourtant été la seule chose dont elle aurait été capable n’ayant pas vraiment écu de situation similaire. Enfin si, le temps qu’elle avait passé à Washington mais vu la distance existant entre cette ville et l’île qui lui avait alors manqué –Manhattan bien sûr- il n’y avait pas matière à comparaison.
Son séjour en Ecosse où sa mère l’avait traîner 10 jours lorsqu’elle avait 13 ans avait lui mit plus de distance entre elle et New York, mais seule la possibilité de faire du shoping lui avait vraiment manqué à cette occasion.

Elle soupira alors, presque amusé au souvenir de la chanceuse idiote qu’elle était à l’époque.

En voyant son nouveau compagnon, lever le coude, elle bue une nouvelle gorgée de son propre cocktail.
« Je m’appelle Béatrice Duval » dit-elle ensuite, une fois son verre reposé. « Mais appelez moi Béatrice tout court ».

Béatrice écouta Kyoichi se présenter un peu plus longuement qu’elle-même ne l’avait fait. Il faut dire aussi qu’un je m’appelle Béatrice et je me suis fait virée de la fac d’Harvard pour révélation –involontaire- de ma mutation ça le faisait très moyen.
Elle sourit légèrement à la touche d’humour qu’avait fait le jeune homme. Elle n’était pas une de ses passionnées de la culture nippone accros aux mangas et à tout ce qui pouvaient provenir de là-bas, mais elle savait qu’ils avaient une conception du travail et de l’entreprise assez particulière. Encore une fois elle pouvait donc un peu imaginer ce qu’il voulait dire.

_Je crois que dans votre pays deux personnes se sert la main lorsqu'ils se présente
Béatrice acquiesça d’un signe de tête et sera la main tendue par le jeune homme en souriant. Par chance, son pouvoir ne se déclencha pas lorsqu’elle lui sera la main.
Une chance en effet car sauf dans certaines conditions bien particulières lorsque son pouvoir se déclenchait avec des êtres humains, ses visions étaient particulièrement chaotiques et très désagréables.

« J’ai eut une mauvaise semaine » dit-elle alors. « En fait, je crois que cette année entière a été mauvaise, mais cette semaine a vraiment battue des records. »
Comme elle ne pouvait pas vraiment finir de se présenter plus classiquement, et qu’elle était désireuse de dire quelque chose, elle donna lui donna la raison de sa présence ici.

_の不幸に、ブリッジをできる幸せです。 Je crois qu'on le traduit par... Le malheur peut être un pont vers le bonheur.

Béatrice eut un léger mouvement de tête de haut en bas. Elle n’avait jamais été ni très philosophe ni très proverbe. Elle ne voyait en outre pas très bien comment ce qui lui arrivait pourrait déboucher sur le futur qu’elle s’était imaginé depuis qu’elle était petite. Elle n’avait qu’à changer d’objectif pourrait-on répondre, certes… Mais la chose était plus facile à dire qu’à faire surtout pour quelqu’un d’aussi bornée que Béatrice.
En outre ce soir, elle avait décidé d’être pessimiste, toute tentative pour la convaincre que ce qui lui arrivait n’était pas si grave serait donc vaine. Au mieux, pourrait-on détourner son attention vers un autre sujet que ses propres petits malheurs.

_C'est mon père qui me disait cela... il voulait que je vois toujours le bon coté des choses. Les américains que je forme, ne seront jamais de bon employé d'après les critères nippon mais ils pourront comprendre ce que leur employeur japonais leur réclament. Et puis ce soir vos malheurs qui vous ont conduit ici m'a permit de vous rencontrer... ça par contre je ne sais pas si c'est forcement une bonne chose.

Béatrice fronça les sourcils à la fin de sa phrase. S’il venait de faire de l’humour, elle était passé à côté et sa légère parano venait de prendre le relais.
*Encore un barge ?*
« Vous pouvez explicitez » lui demanda t-elle alors.
La dernière fois qu’elle était sortie la nuit, elle était tombé sur Dent-de-sabre qui l’aurait découpé en rondelle si elle ne lui avait pas dit ce qu’il voulait entendre. Dans le fond donc, on pourrait considérer qu’elle avait ses raisons de se méfier.

Lisbeth avait besoin d’un verre, l’institut était plaisant aucun doute, mais il était perturbant pour elle. Cela faisait longtemps, que personne ne s’était occupé d’elle, et surtout qu’elle n’avait pas reçut d’ordre ou même de règlement à suivre. On lui avait bien fait comprendre, que ses activités de voleuses, devraient être mis en suspend. Ce soir elle livrait juste une dernière marchandise, le rendez-vous était fixé dans un bar. Elle arriva pile à l’heure, elle chercha des yeux son commanditaire. Elle l’aperçut, enfin elle aperçut l’enveloppe mauve posée sur le bord d’une table, elle s’approcha, d’un simple regard, chacun compris à qui il avait à faire, elle posa discrètement la puce magnétique sur la table, et fourra l’enveloppe dans une poche de son blouson de cuire.

Elle ne pouvait pas repartir directement, alors elle s’installa au bar près d’un homme de type asiatique en pleine conversation avec une jeune fille. Elle commanda une vodka/violette, qu’elle sirota lentement, en fixant le vide.

Elle espérait réellement, que cet institut pourrait lui apporter quelque chose, elle ne se voyait pas vraiment continuer toute sa vie à cambrioler, bijouteries ou particuliers… elle ne se voyait pas non plus finir dans une fermette dans un coin du Massachusetts, entourée de ses petits enfants… Elle ne savait pas trop où elle allait. Et bien qu’elle ne se l’avouait pas, elle aimerait que cet endroit l’aide à trouver une direction à suivre. Elle fit tourner son verre, et observa la lumière dans le liquide violacée.

Elle écoutait d'une oreille distraite la conversation à coté d'elle, lorsque la jeune fille demanda au japonais de s'expliquer, elle le devança, avec dans son regard une lueur légérement moqueuse

-Il dit en gros, que le malheur qui vous a amené ici, vous a moins au permis de le rencontrer... et pour les japonais rien n'arrive au hasard, c'est donc le destin qui vous a déposé sur sa route...

Alors que Béatrice s’attendait à une réponse de la part de Kyoichi, ce fut une voix féminine qu’elle entendit.
Elle prit évidemment plutôt mal cette interruption. D’abord parce qu’elle n’aimait pas être interrompu, ensuite parce qu’elle aimait encore moins les oreilles que l’ont laissaient traîner n’importe où et en particulier dans son entourage à elle et enfin parce que le regard moqueur de celle qui se mêlait de ce qui ne la regardait pas ne lui avait pas échappé.

« Ca j’avais compris, merci » lui lança t-elle donc sans cacher tout le bien qu’elle pensait de sa réflexion.
Sa vie prenait peut-être un tournant qui ne lui plaisait pas, mais elle n’allait pas laisser pour autant la première petite fouineuse venue se payer sa tête surtout qu’elle ne lui avait rien dit ni fait de son côté.
Elle aurait ouvert les hostilités cela aurait pu passer, mais ce n’était pas le cas, elle ne lui avait rien demandé et à première vue, Kyoichi non plus.

Elle se retourna ensuite vers le jeune japonais après avoir avalé une autre gorgée de son cocktail.
« Ce que je voulais savoir c’est juste pourquoi cette rencontre ne serait pas une bonne chose » dit-elle ensuite en s’adressant seulement au jeune japonais, même si elle avait la mauvaise impression que celle qui les avait interrompu n’en resterait pas là.
« La dernière fois que je suis sortie prendre l’air en pleine nuit j’ai faillit me faire démembré par un barge » s’expliqua t-elle ensuite, toujours uniquement à l’intention de Kyoichi bien qu’elle ne douta pas que l’autre écoutait toujours.
« Depuis ce genre de touche d’humour ont rarement sur moi l’effet souhaité » dit-elle encore avec un sourire d’excuse qui ne l’empêchait d’attendre une réponse à la question qu’elle avait réédité.

Lisbeth finit son verre d’une gorgée, le genre de personne qu’était la jeune femme, représentait exactement tout ce qu’elle exécrait, elle ressemblait à la femme victime qui recherchait de la compagnie dans un bar. La seule réponse qu’elle offrit fut un regard froid, elle avait une très haute opinion d’elle-même, et peu importe ce que cette inconnue pensait. Elle regarda derrière elle, l’homme était partit. Elle reposa son regard sur les deux personnes devant elle, le japonais semblait outré, et cela l’amusa, son pique avait visé juste, et avait obligé l’homme à se justifier. Elle n’en demandait pas trop, la plupart du temps on l’ignorait et c’était très bien comme ça. Elle articula alors poliment un tantinet moqueusement :

-御免 (pardon)

Ce qu’elle avait le plus retenu de ses courts séjour au Japon, c’était cet espèce d’hypocrisie collective, enfin en Amérique on appelle ça de l’hypocrisie, et ça énerve, au Japon on nomme ça de la politesse. Le choc des cultures est parfois violent… Lisbeth n’avait eu aucune raison particulière d’intervenir, ce qu’ils racontaient ne l’intéressait même pas, mais elle n’avait pas pu s’en empêcher. Elle se détourna d’eux et sortit son PC portable, elle voulait voir si elle avait des nouvelles de Bug.

Béatrice remarqua que Kyoichi avait et c’était compréhensible mal prit quelque chose dans l’échange elle ne su cependant si c’était à cause de sa question ou de l’intervention de l’autre jeune femme qui venait d’ouvrir son pc.
L’idée qu’elle pu être à l’origine de tout ça la gêna un peu en retour. En effet, depuis le début il s’était plutôt montré aimable et avait essayé à sa manière de la réconforter alors même qu’il ne la connaissait pas et tout ce qu’elle avait réussit à faire en retour c’était penser qu’elle n’était ni philo ni proverbe et se montrer parano.
*C’est vraiment du jolie travail…* *Etonnant même qu’il soit encore là*

« C’est moi qui ait été impolie » dit-elle alors. « Mais cette histoire de barge est vrai alors même si vous n’avez pas l’air d’avoir grand chose en commun avec ce gars là… »
Béatrice était à court de mots et termina par un petit mouvement d’épaule en espérant qu’il comprendrait. Si elle n’avait pas vraiment réfléchit aux conséquences de sa question en la posant, elle n’avait certainement pas voulu le vexer ou le rembarrer.

En outre, le truc sur la modestie qu’il avait raconter avait un peu fait plus tilt dans son esprit que le reste. Bon s’humilier pour être modeste, elle trouvait que c’était y aller un peu fort, mais elle était bien placé pour savoir qu’un peu l’humilité faisait couramment défaut dans ce pays au moins dans le milieu qu’elle avait fréquenté avant de dire bye bye à sa vie d’avant.
Elle ne pu rebondir dessus cependant de peur de sortir un truc plat, sans intérêt ou bien même contraire au jugement peut-être plus avisé que portait le jeune homme sur les Américains.

Lisbeth, eut à peine le temps de lire la réponse de Bug, qu’une fenêtre de conversation apparut sur l’écran. Elle fronça les sourcils en avisant le pseudonyme « Network », elle passa mentalement en revue ses contacts, aucun ne correspondait. De plus, mis à part Bug, personne ne pouvait s’infiltrer dans son ordinateur, il était mieux protégé que ceux du FBI. Avant même de songer à répondre elle chercha une quelconque trace. Tout ordinateur, tout internaute possédait une trace, mais apparemment cette règle était défaillante chez son intrus. Un hacker surdoué, plus fort que son unique ami, qui était sûrement loin d’utiliser un simple Trojan. Elle envoya un mail à Bug avant même de tenter de répondre, de toute façon, il devait être dans son ordinateur, et avant donc un droit de regard sur tout ce qu’elle faisait. Elle lui demanda donc simplement si il avait des informations sur ce dénommé « Network ». Elle agrandit la fenêtre de conversation, puis répondit simplement :

« Qui est là ? »

Puis lui vint à l’idée, que si son hacker avait ouvert une brèche dans son système, elle pouvait passer par la même pour entrer dans le sien. Elle pianotait à toute allure sur son clavier, faisant défiler un bon nombre de fenêtre, elle recherchait par quel endroit son fouineur était entré. Une angoisse l’a pris aux trips, il était mauvais, très mauvais, que quelqu’un sache des choses sur elle. Elle avait fait certaines choses dont elle n’était pas fière…
Et tout était consigné soigneusement dans son journal… Elle savait que c’était une erreur d’avoir crée ce fichier, mais elle en avait eu besoin, c’était à son traitement de texte qu’elle se confiait depuis qu’elle avait fuis. Elle y racontait son enfance, mais aussi certaines affaires sordides auxquelles elle avait été mêlée bien contre son grès. Depuis elle avait appris à mieux se renseigner... et à ne jamais sortir désarmée.

Elle inspira un grand coup, et se concentra sur la fenêtre de conversation. Le petit curseur clignotait, et avant qu’il ne réponde elle décida d’ajouter :

« Qu’est ce que tu cherches ? »

« C’est quoi ce délire… »

Elle avait à peine murmuré cette phrase, alors que ses yeux parcouraient sans cesse les quelques lignes, que son interlocuteur avait tapées. De plus, ce Network, était sois complètement mégalomane, sois un mutant… un mutant capable de s’infiltrer dans le réseau. Et ça, elle ne pouvait le concevoir. L’informatique était bien la seule chose en laquelle elle avait un peu foi… et voilà qu’il était entrain de tout remettre en question. En tout cas, il y avait des choses que personne ne devait savoir. Elle serra son poing à s’en faire blanchir les jointures des doigts. Elle décrispa sa main, ce n’était pas le moment de s’énerver, encore moins dans un lieu public. Elle hésita quelques secondes, puis répondit :

« Mes nouveaux amis n’ont rien besoin de savoir… »

Peut être, était-il juste là par hasard, où peut-être qu’il le connaissait Lui… Il avait peut être trouver le moyen de se venger. Cela pouvait aussi simplement être sa famille. Son beau-père qui avait décidé d’employer de grands moyens pour la retrouver. Pour ramener son trésor à la maison… Quitte à lui tirer une balle entre les deux yeux, elle ne retournerait pas avec cet être cupide… et… Et si il l’avait dénoncé aux autorités... il en aurait bien été capable, quitte à lui même se dénoncer... de toute façon la seule chose que les autorités verront, c'est qu'elle était une sale mutante, et lui un patriote de l'avoir dénoncé.

« Qu’est ce que tu me veux ? »

Ignorant tout de ce qui se passait juste à côté d’elle et dans le pc de la jeune femme qui l’avait interrompu il y a peu, Béatrice sourit après la première intervention de Kyoichi, contente de n’être en rien à l’origine de ce qui avait pu le vexer.
Elle aurait aimé ajouter quelque chose mais le jeune homme reprit la parole. Béatrice écouta donc sans l’interrompre d’abord poliment puis en ayant de plus en plus de mal à retenir les questions qui lui emplirent l’esprit au fur et à mesure que le jeune japonais parlait.

Pour commencer déjà, il aurait bien aimer savoir de qui il parlait. Le pronom elle étant un peu évasif à son goût. Elle se demanda ensuite pourquoi il lui racontait tout ça, avant de s’auto répondre, visiblement elle lui faisait penser à ce « elle ». Raison de plus pour savoir de qui il parlait.
Puis il aborda le chapitre « choses extraordinaires» et d’un coup Béatrice eut un peu moins envie d’approfondir le sujet ou en tout cas pas sous l’angle en quoi me ressemble t-elle ? Etant donné que le mot mutant lui était bien sûr venu à l’esprit et que c’était précisément un mot qu’elle n’aimait pas voir entrer dans la conversation, même si cela finissait souvent par se produire.

Kyoichi continua encore pour lui dire que le elle en question avait fini par mourir. Triste forcement, bien que ne sachant toujours pas qui était la jeune femme elle ne pu mesurer à qu’elle point cela l’était.
Elle sourit légèrement à sa dernière phrase. Je parle un peu, je les écoute beaucoup. Pour le moment c’était plutôt l’inverse, mais ça n’avait rien de dérangeant aux yeux de Béatrice.

« C’est triste » dit-elle alors. « Mais bien que je ne sache pas qui est cette personne, je crains que ma ressemblance avec elle s’arrête à mes yeux ».
« Je ne fais rien d’extraordinaire et encore moins d’éblouissant » explicita t-elle alors.
Manière de lui dire –si le elle était une mutante- qu’elle n’en était pas une ? Peut-être. Mais même en prenant en compte le fait qu’elle était une mutante, elle était loin de considérer que cela lui permettait de faire des choses extraordinaires. Béatrice avait d’ailleurs prononcer ces derniers mots en pensant à ça et non en pensant à nier à l’avance le fait qu’elle était une mutante alors que le jeune homme n’avait pas l’air d’avoir le moindre soupçons là-dessus.

Comme il lui semblait, que sa dernière phrase était une invitation à parler, Béatrice continua à le faire.
« Mon meilleurs ami est mort » dit-elle alors. « Récemment » précisa t-elle d’un ton neutre, trop neutre pour ne pas être artificiel.
« D’où la semaine pourrie » ajouta t-elle encore, le ton mi-amer mi-ironique cette fois.

Elle jeta ensuite un léger coup d’œil à la jeune femme de tout à l’heure qui, toujours assise à côté d’eux semblaient bien loin d’avoir à nouveau envie de les interrompre, trop occupée à galérer avec son portable qu’elle semblait être.
« Ce soir j’ai eut envie de boire un verre » dit-elle alors ensuite sans trop savoir pourquoi. « Et j’ai préféré sortir pour. Je trouvais ça un peu moins pathétique que de vider le mini-bar de ma chambre d’hôtel toute seule. »
Elle se reprit ensuite cependant et jeta quelque coup d’œil dans le bar : Tom lui avait dit tout mort qu’il était qu’il essaierait de retourner la voir. Elle ne l’avait toujours pas revue et cela commençait à la décevoir. Vu l’endroit où ils s’étaient parler la dernière fois, elle se demanda donc s’il ne serait pas dans les parages. Mais non, pas de trace de lui. S’il avait été là en outre, il n’aurait pu s’empêcher de faire une remarque idiote. Du style suggérer que les yeux humides de la jeune femme était peut-être du à un problème de lentille. Elle sourit légèrement à cette idée, il avait un humour douteux, tournait tout en dérision même ce qui ne devrait jamais l’être et n’était pas sortable partout.

Il lui avait manqué néanmoins. Il lui avait déjà manqué lorsqu’elle avait du quitter la fac de Harvard où il était aussi inscrit, avant même qu’il ne finisse par mourir.
Et c’était sans compter sur le fait, que contrairement à ce qu’elle avait indiquer, leur relation était un peu plus complexe qu’une simple histoire d’amitié qui aurait suffit à elle seule à rendre tout ça difficile.
*Pense à autre chose*

« Et vous ? » demanda t-elle comme une personne était toute désigner pour l’aider à s’obéir à elle-même. « Vous êtes ici pour essayer de chasser des vieux souvenirs ou vous avez quelques choses à fêter…» developa t-elle comme son « et vous » était un peu limité.

La jeune fille s'énervait... elle blanchit à la lecture des quelques mots qu'il lui envoyait. En la voyant il réalisa une chose qu'il n'éprouvait aucun plaisir à la faire souffrir, même si il voulait se venger, il trouvait que sa réussite avait un goût amer, est ce que quand il aura abouti sa vrai vengeance, il aura aussi ce goût amer... A ce moment là Il fut prit de pitié pour la jeune fille. Il réalisa aussi que ce secret risquait de la bouffer et qu'elle ne pourrai jamais s'épanouir. Elle devait leur dire... et son hackage de son PC allez l'aider.

_ Je te donne une chance de devenir une gentille fille...
>>Raconte ton passé aux X-men sinon...
>>Je serai obligé de tous raconter aux autorités...
>> Et toi et ton ami Bug risqueraient de ne plus voir la lumière du jour...

Voyons comment elle réagira à cela.

Dans même temps Béatrice lui faisait une révélation qui expliquer beaucoup de chose son meilleur ami était décédé. Son coup d'oeil sur la jeune fille completement absorbé par son écran, amusa Kyoichi... Mais le sujet lui fit vite disparaitre se sourire... il connaissait que trop bien la douleur de la perte, ces parents, son amie, sa vie...

" Vous êtes ici pour essayer de chasser des vieux souvenirs ou vous avez quelques choses à fêter…"

C'est le genre de question où même un entrainement dans les meilleurs camps ne peut aider.

_En fait, c'est une habitude purement de celibataire japonais... allez boire une bière ou autre dans un bar après une journée de travail. Regardez là bas la bande de nippon rigolard chantant quelques chansons à boire, se sont des amis qui ont aussi échoué ici à New York loin de leur terre ancestrale. Il n'y a rien à fêter juste à décompresser... Allon changeons un peu de sujet, regardons si nous avons d'autre point commun que ces dernier... Je sors de Todaï l'université de Tokyo, vous avez fais qu'elle Université?

Béatrice se retourna tout en souriant pour voir la bande de joyeux lurons dont parlait le jeune homme. Effectivement ils rigolaient. A une époque aussi, même si elle n’avait pas vraiment l’âge légal pour s’y rendre, elle sortait souvent avec des « amis » pour prendre un verre et s’amuser un peu sans raison particulière.
Ca n’arrivait plus, mais bizarrement ça ne lui avait pas vraiment manqué. Peut-être parce à cause de son côté coincé ou bien peut-être parce que certains de ses « amis » avaient tendance à boire régulièrement plus que de raison, ce qui avait le don de l’agacer.

Kyoichi changea ensuite de sujet comme il l’annonçait pour parler de l’université.
Béatrice jura mentalement mais lui répondit avec un léger sourire.
« Je suis allée à Harvard » dit-elle ensuite, en espérant qu’il ne creuse pas trop puisqu’elle s’était fait renvoyée.
« Vous y avez étudié quoi ? A Todaï ? « demanda t-elle ensuite histoire de détourner d’elle la discussion avant de finir son verre.

Elle hésita ensuite légèrement avant d’en reprendre un autre. Elle pouvait se le permettre sans faire exploser son taux d’alcool ni se mettre à dire n’importe quoi mais n’était même plus sûre d’en avoir envie, le seul intérêt de la chose aurait alors été de pouvoir avoir quelque chose à faire en cas de questions gênantes. Elle s’abstint donc, elle verrait après bien après si l’envie ou le besoin se manifestait.

Lisbeth, eut un petit sourire de soulagement, c’était tout simplement quelqu’un de l’institut, quelqu’un qui voulait certainement en savoir plus sur elle. En tout cas quoi qu’il raconte aux autorités, personne ne le prendrait au sérieux. De plus, elle n’existait pas, et changer d’identité était devenue si simple pour elle. La prison était le dernier de ses soucis, quand à Bug, elle ne s’inquiétait, il n’avait presque rien à se reprocher, enfin rien qui ne laisse une trace. Et puis, ça faisait bien longtemps que Bug ne voyait plus la lumière du jour, si ce n’est sur les pops up des clubs de vacances.

-Je ne suis pas, et je n’ai aucune envie d’être une gentille fille.

Son visage avait reprit son aspect froid, aussi impersonnel que l’écran de son ordinateur. En tout cas, elle avait envie d’en apprendre plus, sur ce Network.

-Comment connais-tu l’existence des X-men...
>>tu es un mutant n’est ce pas ?
>>C’est ça ton pouvoir… contrôler les ordinateurs ?

Il avait vraiment piqué sa curiosité. Ses grands yeux noisette scrutaient l’écran. Et puis, raconter son passé aux x-men, quelle idée, cela ne regardait qu’elle. Il n’était pas dans ses habitudes de se faire plaindre, elle ne demandait rien à personne, et entendait bien à ce que cela reste comme ça. Elle comptait juste sur elle-même. Si elle était dans cet institut, ce n’était pas pour trouver un foyer, encore moins des amis. Elle voulait juste comprendre, ce qu’elle était, pourquoi, et si ça pouvait encore évoluer. Et surtout, elle savait bien, que si un jour elle devait prendre position dans une potentielle guerre, elle serait du côté des « gentils ». Pas parce qu’elle l’était, juste parce que leur utopie, était un bien plus beau rêve, que ce que l’autre côté proposait… la suprématie des mutants, l’idée la faisait doucement rire.

Tiens cette gamine était plus coriace qu'il ne l'avait imaginé... Il allait devoir changer légèrement sa stratégie d'approche. De toute manière avec le nombre de télépathe dans le Staff de l'institut, il ne serai pas étonné de savoir qu'ils le savent déjà.

_Tu as raison,...
>> Au lieu d'avertir la police je vais...
>> Je vais t'effacer...

Plusieurs fenetres s'ouvrit, certaines étaient des lignes de code, d'autre des images comme le permis de conduire ou la carde d'identité.

_Revele ton passé aux X-men
>> Ou tu n'existera plus

Kyoichi monta un fenetre et l'effaca, après un défilement d'une petite barre et un message annonçant la suppression avec succes...

_Désolé, mon doigt à glisser tu vas devoir...
>> Refaire ton permis.
>> Je ne suis pas X-men... Je suis Network

Avec Béatrice, les choses allait bien quoique... Elle m'avait dit qu'elle venait de Havard, l'école la plus prestigieuse du monde... au japon c'est d'ailleurs l'unique Université que l'on connais.

_Je me sens tous petit... Havard. A une époque j'ai révé d'y aller.. *Bien avant que je devienne une marionette du gouvernement* vous êtiez dans quel filiaire?

Lisbeth tenta de stopper la progression, puis se résigna à voir son permis de conduire disparaître. De toute façon, tout était sauvegardé sur des clés USB, et tout cela était hors de portée. Il effaçait, juste des papiers qui n’étaient même pas elle. Qui était eux-mêmes déjà falsifié. Tout était signé Anna Caroll, et Anna Caroll, ce n’était pas elle. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’était plus elle-même. Elle avait oublié. Même quand elle s’était présentée sous sa véritable identité, elle avait eu l’impression d’usurper une nouvelle fois l’identité de quelqu’un d’autre.

-Je n’existe déjà plus depuis bien longtemps.

Pensait-il vraiment pouvoir l’obliger à faire quelque chose. Même avec un couteau sous la gorge ça aurait été tâche difficile, alors à travers un ordinateur c’était peine perdue.

-Tu ne me fais pas peur Network
>>Qu’importe ton camps.
>>Tu n’as aucun moyen de me convaincre.
>>Et je ne vois pas pourquoi
>>tu veux tant que j’en parle aux X-men
>>si tu n’es même pas des leurs.
>>Pourquoi moi ?

Elle avait hésité quelques instants, avant d’ajouter la dernière question. Autant savoir tout de suite, ce qu’il lui voulait, et tant qu’à faire pourquoi c’était dans son ordinateur qu’il s’était infiltré. Elle s’étira longuement, comme un chat, elle avait accumulé tellement de stresse ces dernières minutes, que tout ces muscles semblaient engourdis. Elle regarda autour d’elle, le japonais et la femme discutaient maintenant d’université. Voilà bien un lieu dans lequel, elle ne mettrait sans doute jamais les pieds. Pas qu’elle soit idiote, mais les gens allaient à l’université pour se crée une bonne situation par la suite. Or, sa situation était déjà excellente.