Darwin, pratiques et théories de l'évolution [libre]

ses parents étaient des salauds. voila. c'était sa première pensée quand il mit les pieds dans le bus qui devait le mener à l'institut. il quittait la sublime maison avec jardin de ses parents pour cette pension accueillant des mutants, tous barbants surement. en plus, il y allait seul. ses ainés, des jumeaux mutants, n'avaient pas de pouvoir "visible et imprévisible" comme disait sa mère. donc il avait le droit de rester à la maison. et lui parait. sans sa petite soeur ... pour des mois ...
tout le voyage, il avait la tronche. il avait boudé. ses sourcils formaient des arcs obliques, signes de mécontentement profond, tandis qu'il s'agitait sur son fauteuil. en plus le bus puait. et comment il ferait si il venait à se transformer en plus ? ses parents ne pensaient à rien. il esquiva instinctivement la balle de tennis qu'un gamin lui avait jeté depuis l'arrière du bus et replaça ses cheveux sans y penser. il fallait qu'il soit beau pour son arrivée dans l'institut. il fallait qu'il fasse impression, qu'on se rende compte de son existence. s'était son seul réconfort : nouvel environnement, nouveau défis. pour l'occasion, il avais mis son t-shirt vert pomme avec une étoile bleu, trés flashy, et son jean blanc, avec ses chaussures de toiles rouges aux lacets plein de perles de plastique. autour de son coup tronait un kefié violet, et un sac en bandoulière qu'il avait fabriqué avec une peluche de bisounours rapiécé se tenait entre ses pieds.

quelques heures et esquives de balles de tennis plus tard, le bus à moitié vidé s'arréta devant l'institut. et en voyant ce grand parc verdoyant, luisant telle une mer d'emeraude, ce grand batiment long et blanc à la façade noble, cette piscine, ce terrain de sport, ces eleves apparemment heureux ... bon, finalement, basta les parents, bonjour les mutants !!
il sortit du bus le pas léger, attrapa son sac et commença à le trainer. il avançait désormais dans le parc, le long du chemin de gravier, comme un top modele sur son podium, ses lunettes rondes aux verres oranges recouvrant son visage tel un Morpheus sous extasy.

il monta les marches de la terrasse en en croyant pas ses yeux, puis poussa la porte du hall d'entrée. le hall d'entrée était plutot remplis. des gens passaient, repassaient, restaient, s'en allaient, parlaient ... c'était l'heure de l'a présentation. Darwin leva un doigt au ciel, cambra son dos, une main sur les hanches, les jambes écartés, tel John travolta dans la Fievre du Samedi Soir. et dans un éclat de voix joyeux, il commença sa présentation ...

SALUT LA COMPAGNIE !! GAAAAARDE A VOUS !!! LE CAPORAL DARWIN EST AU RENDEZ VOUS ...

il regarda autour de lui avec un sourire.

la fin rime ...

sa pause était sublime. l'ultime sublimation de la beauté disco, personnifié dans un être transcendant à la stature parfaite. la perfection humanisé, ou l'humain perfectionné, jusque dans l'aboutissement finale de Saturday Night Fever. mais le monde est imprévisible, et s'ingénie à detruire ce qui est beau. en quelques instants, et par un artifice plutot petit, la posture heroïquement magnifique de Darwin s'effondra. une catastrophe naturelle venait de lui tomber sur le haut du crâne dans un cri caquettant aussi atroce qu'irritant. un truc vert plein de pattes et de poils qui gigotait de partout sur sa tête, s'accrochant à son coup et à ses épaules.
la scène avait dut marquer les esprits. la réincarnation Darwinienne de Travolta venait de se prendre Golum Brother's sur la figure. et les deux avait hurlés. le verdâtre avec une hystérie maladive, le disco-danseur avec une trouille monumentale.
sans attendre, et hurlant toujours à la mort comme un condamné , Darwin attrapa les bras de Kurkaru et le jeta loin de lui, tombant à la renverse, desequilibré par l'étrange personnage. et l'autre farfadet, non géné de ce lancé de nain vert olympique, continuait à debiter des choses incompréhensibles que Darwin n'essayait même pas de mettre en ordre. posait sur son fessier plutot pas mal, Aiden agita la main dans la direction de son "agresseur".

STOOOOP !! tais toi ! ferme ta bouche !

il souffla longuement et tenta de remettre de l'ordre dans ses idées. alors, acte 1, Darwin entre dans l'Institut, triomphant, et fait la pause la plus megasubjuguale du monde. acte 2, proportionnellement immonde à la beauté de l'acte précédent, un truc verdoyant lui fracasse le coin de la gueule en tombant du plafond.
déjà, plusieurs anomalie. premiere anomalie : ce truc est vert et ce truc est tombé du plafond. deuxiéme anomalie : normalement, Darwin est capable de réagir au danger et d'éviter les problêmes, par instinct. même les nains verts volant font partie des choses qu'il devrait pouvoir esquiver. alors pourquoi il ne l'avait pas vu venir, et pourquoi se retrouvait-il sur le sol, comme si il avait été surpris ?
finalement, la premiere idée était la bonne. cet institut est le mal. enfin, de toute façon, il pouvait rien y faire. il devrait apprendre à survivre dans ce nouvel environnement hostile. mais il ne savait pas si son pouvoir avait une fonction special "institut de taré plein de monstre vert" ...
qu'avait dit le monstre vert ? il s'appellait Kurkaru ... truc bizarre encore.

euh ... Kurkaru ? moi c'est Darwin. Daaarrrrwwwwiiiiinnnn ... tu comprend ma langue ?

le monde était completement fou dans le coin, façon Tex Avery sous extasy ou David Lynch sous perfusion de vodka-redbull. en gros, l'instant présent ne semblait à Darwin qu'un vieux brouillon tout sale plein de tâche d'encre et de froissures. il allait se reveiller dans le bus et voir l'institut. sans nain vert. il n'essayait pas de comprendre, ni même d'envisager la comprehension, de ce que debitait le dénommé Kurkaru. c'était pas dans ses attributions. il observa autour de lui ... quelques élèves s'étaient arrétés brievement, mais semblaient habitués aux frasques de la créature. et Aiden, perdu et profondément blessé dans son orgueil, se sentait submergé par la folie furieuse de trucmuchemachinchose ...
quelques questions trouvés d'ailleurs leurs réponses. l'agilité de ce personnage semblait être le moyen qui lui avait permis de se rendre au plafond. quand à la raison, vu l'esprit tortueux qui transparaissait dans les paroles sans tête ni sac à main du drôle de farfadet, Darwin ne preferait pas savoir ce qu'il en était.

mais alors là, il en arrivait à un point de non retour. il se leva et s'epousseta, regardant si l'autre machin n'avait pas laissé de trace sur lui ... mais sa allait, du moins à ce qu'il pouvait en juger. le point de non-retour, c'était la derniere question de ce Kurkaru ... une tour en flamme, des éclairs ... et puis quoi encore ? Darwin attrapa son sac, souffla un grand coup en fermant les yeux, remettant ses lunettes oranges sur sa tête. il se tourna lentement vers le nain vert, le jaugea du regard avec gravité, puis pris la parole.

escuse moi. juste pour savoir. tu le fais exprés ou t'es vraiment malade dans ta tête ?

il repensa à ce qui venait d'arriver. bon, ce truc semi-humanoïde n'était pas désagréable si on acceptait de mettre de côté le fait qu'il tombe du plafond en hurlant et qu'il parlent de chose à peu prés aussi compréhensible que la physique nucléaire, mais en moins logique. il pouvait être envisageable de sympathiser avec l'ennemi provisoire, le Travolta's Killer. ouais, sa pouvait se faire. il fallait juste que ce Kurk se tienne semi-correctement. sa suffisait à Darwin.
comme à son habitude, ce dernier se monta le bourrichon (de champagne) et agita la main en direction de Kurkaru comme pour lui dire de ne pas répondre à la premiere question.

en fait je m'en fiche. tu m'as l'air gentil, donc si tu voulaid bien m'aider à me montrer ma chambre sa serait sympa. tu dois savoir où sont les dortoires non ? aprés je me debrouille ... tiens, je suis fatigué tu sais, tu serais super sympa de m'aider à porter mes affaires ...

et sans considération pour le petit gabaris de la bestiole verdâtre, Darwin lui balança son sac dans les bras et lui designa qu'il fallait partir, entamant un moonwalk Mickael Jacksonique dans la direction du couloir le plus proche. c'était son rattrapage.

Darwin avait entendu un bruit legerement inquietant. alors qu'il effectué son "perfect moonwalk", il se retourna lentement, pris par une angoisse sourde. son anxiété était en passe de se verifier, et il sentait au plus profond de lui qu'il allait vivre un désagréable moment. quand il eut fait volte-face entierement, aprés de grandes hesitations, il ressut, non sans angoisser d'autant plus, un de ses boxer dans la figure. lequel boxer était noir avec le logo de batman en plein sur les fesses. d'un geste tremblant, il écarta l'encombrant sous-vetement de son visage congestionné, et se rendit soudain compte de la terrible portée des desastres.
furetant tel une catastrophe nucléaire insoupçonnable, l'étrange Kurkaru avait sur la tête l'un de ses caleçons, ses lunettes multicolores au bout du nez et quelques dizaines de vétement sur et autour de lui, lesquels étaient tous plus ou moins recouvert de liquide verdâtre passablement crasseux et repugnant. lentement mais surement, l'énergie que Darwin avait mis dans ses pieds pour effectuer le "Perfect Moonwalk of the Death who kill your mother" commençait à refluer vers sa tête, le tout se transformant en un sublime camaïeux de pourpre et de bordeaux, avec quelques rougeurs magenta et autres parcelles cramoisies. en gros, il était en passe de faire péter sa durite, ses plombs, son cable et tout ce qui pouvait endiguer l'hysterique colère de l'adolescent prétentieux qu'il était.
à cet instant, tout comme la peste suit les huissiers, une jeune fille aussi rouge que lui, mais par excés physiques plutot que morale, s'étala de tout son long dans le hall. cette vieille scène habituellement si drôle eut le don d'énerver d'autant plus Darwin, et ce de manière purement irrationnel. sans chercher plus avant dans la reflection, et remarquant le cadavre de son ordinateur portable gisant dans le liquide verdoyant de la BQDM (Bestiole Qui Doit Mourir), Darwin alluma les gaz. c'est dans un hurlement folichon et plein de rage sterile que le blondinet sauta au cou de Kurkaru, secouant ce dernier comme un malade de Parkinson devant un film porno.
et le Kurkaru ne réagissait pas. il caquetait continuellement en direction de la jeune fille. arretant net son geste à tendance simili-meutriere et pseudo-aggressive, Darwin, les bras levés avec un Kurkaru pendouillant dans les mains, tourna la tête vers la nouvelle arrivante qui venait de lui dire d'arréter "ça" (et oui, Darwin pense qu'Amanda lui parle).
en réalité, la jeune fille était dans une tout autre posture. des objets sur son corps commençaient à disparaître ... et c'est envers Kurkaru que sa colère se portait. decidement ce "truchose" était bien embétant, et ses capacités mutantes étaient variés : tomber du plafond, fracasser les crânes, pourrir le groove (de l'Empereur), detruire les affaires personnelles des etudiants et faire disparaître leurs vetements ... ne comprenant rien mais se doutant qu'il était temps de lyncher le coupable, Darwin jeta negligement le farfadet vers la demoiselle.

je lui botterais les fesses aprés. à toi l'honneur ... euh ... à qui ais-je l'honneur d'ailleurs ? mi soy el señor Darwin. enchanté de te connaître, dame-qui-perd-ses-bijoux-devant-les-nains-vert ...

Darwin était dans un êtat de nerf extremement préoccupant, pour ne pas dire inquietant, voir angoissant, voir terrifiant ... voir ridicule. pâle comme un linge, sa blonditude accentuant le côté "lessive homo lave plus blanc que blanc", il avait les poings serrés à l'extrême et observait Kurkaru le verdâtre avec un ahurissement débordant de haine patibulaire et multi-explosive à la limite de la saturation. il fallait qu'il trouve de quoi se changer les idées, autre chose à quoi se raccrocher. il porta donc une oreille excessivement attentive à ce que disait la jeune fille. sa pourrait crouvrir les hurlements hystero-pouloïdale du lutin malfaiteur et crétinique de son êtat.

elle possedait donc la capacité de créer les choses. dans quelle mesure il ne le savait pas, mais sa lui semblait assez exceptionnelle. si toutes les choses qui avaient disparus à l'approche de Kurkaru avaient étaient créées par cette jeune mutante, ce pouvoir promettait d'être efficace. d'ailleurs, voila peut-être quelle été la réelle capacité du passablement debectant Kurkaru : dissiper les mutations et leurs produits. sa expliquait pas mal de chose, et notamment pourquoi le sixiéme sens de Darwin avaient été abusé lors de la chute rocambolesque du plafono-explorateur. il venait de repenser à Kurkaru, et sa haine atteignait à nouveau la jauge rouge. si il ne trouvait pas chaussure à son changement de sujet, son pied allait dans trés peu de temps devenir une arme létale aimanté par la face hilare du farfadet x-men. il trouva soudain, entendant le nom de la mutante créatrice de mode. se presenter à quelqu'un d'autre pourrait le ramener à la raison. Amanda ... Graphic ... faudrait s'en souvenir.

ah ben salut ... ouais je viens d'arriver et ce truc m'est litteralement tombé dessus. tu peux m'appeller Darwin ... et apparement la coutume est de reveler son pouvoir ici ? bon, bah alors euh ... disons que je suis capable de m'adapter aux dangers qui m'entourent ... mais je peux visiblement pas adopter de forme qui me permettrait de me proteger de cette terrible envie d'homicide qui me taraude l'esprit ...

il avait jeté un regard à la folle créature qui se tremoussait, debordante de bonheur, sur le carrelage du hall de l'Institut desormais tapissé par les vêtements de Sidney. avec toute la force mentale qu'il pouvait deployer, avec la moinde miette de volonté qui pouvait habiter les recoins de son cerveau, Darwin tentait de rester accrocher à l'image et au visage de la jeune et sympathique mutante. mais quand Kurkaru expulsa avec joie d'horrifiante et traumatisantes paroles impies de sa bouche dentues jusqu'à l'extreme, Darwin n'y tint plus. la perspective que ce personnage l'adore et veuille rester avec lui pour toujours le submergea comme un tsunami et dans un hurlement presque comique, Darwin mit en pratique les projets qui le tiraillait depuis quelques instants.

DANS TES REVES !!!

dans une grâce aussi ample que violente, le pied de Sidney Saint-Cross, nouvellement eleve de l'Institut, se maria brievement avec le fessier de Kurkaru, qui pris monumentalement son envol à travers le hall d'entrée ...