De retour à Central Park ( libre )

Comme Troy se l'était promis il y a longtemps déjà, il était de retour à Central Park. Cela faisait maintenant deux semaines qu'il était étudiant à l'institut Xavier, et jamais encore il n'avait eu assez de temps libre pour (re)-venir visiter Central Park, et plus particulièrement rendre visite aux fleurs et petits arbustres, avec lesquels il espérait pouvoir discuter, et ainsi renforcer son pouvoir. A l'institut, on lui appreit à se concentrer pour développer sa télépathie végétal, mais jamais encore il n'avait pu essayer de parler à un inconnu du monde des plantes, et cela lui manquait énormément. Rien n'était meilleur à ses yeux que de pouvoir discuter avec les plantes, aux languag si fleuri et poétique, que même les orateurs les plus expérimentés du monde des hommes n'étaient que des débutants à côté d'eux.

Troy examina de ses magnifiques yeux dépareillés, un bleu et un vert, les pelouses de Central Park, et repéra assez rapidement un mini parc, où poussaient en toute quiétude de magnifiques rosiers. Immédiatemet, il repensa à Roserade, qu'il avait été obligé de laisser à l'institut : la pauvre leur était malade, et il ne comprenait pas pourquoi. Depuis quelques jours déjà, elle se taisait, et ne lui parlait plus! Cela affectait beaucoup le moral de Troy, qui ne pouvait plus travailler aussi bien que lui et ses professeurs le voulaient! Voilà pourquoi il s'était empressé de revenir ici, pour voir si son pouvoir n'avait pas un quelconque problème.

Troy s'installe bien confortablement près d'une fleur, celle qu'il jugea la plus ouverte au monde humains, et se concentra, tout en restant le plus discret possible : il ne voulait pas se faire repérer par qui que e soit, surtout par quelque de ... normal! Il ferma les yeux, ouvrit progressivement son esprit, toucha du bout de son index un pétale de la fleur........ mais rien! Pas le moindre mot, pas la moindre syllable, la fleur restait sourde à ses appels. Troy commençait à paniquer : d'abord Roserade, puis cette fleur : mais que lui arrivait-il?

Jester n'était pour une fois pas à mal faire... Il se disait qu'il était temps de trouver une véritable raison d'exister : une vie de truand à vendre des armes de contrebande et un long séjour en asile psychiatrique à jouer les grands dingues auprès des psychiatres était bien beau, mais à présent il fallait voir grand ! Très grand ! La confrérie ? Peut-être qu'il y trouverait des alliés intéressants ? Leur pondre une vielle histoire au sujet de cette ville et ses autorités serait envisageable pour déclencher une hécatombe...

Le mutant aux cheveux verts était toujours habillé d'un imperméable, il avait opté pour le gris aujourd'hui. Il faisait jour, il était inutile de faire l'intéressant et se montrer trop voyant. Sur sa tête, un chapeau de cette même couleur, masquant la majorité de sa chevelure verte. Il était assis sur un banc, lisant le journal du matin à demi-attentif aux dernières nouvelles. Ca alors ! On recherche une espèce de mutant obèse répondant au doux nom de Glucide recherché pour crime contre l'humanité et la planète... Ca lui rappelait un vieux dessin-animé sur le coup... Comme c'est original. S'il le rencontrait un jour, il faudra qu'il pense à lui serrer la main.

Jester fit pivoter son journal, l'inclinant d'abord à gauche, puis à droite, crispant ses paupières comme cherchant quelconques détails sur la photo, son petit et éternel sourire aux lèvres. Amusé, il réfléchissait, reposant lourdement son journal sur ses genoux... "hin-hin-hin" ricanant d'abord doucement et puis "Ce type ressemble à une gonzesse !"

Le problème avec Jester, c'est que ces délires ne font jamais rire qui que se soit autour de lui. Il est loin d'avoir le rire communicatif. Un individu passant par là aurait pu sourire en voyant quelqu'un rire au éclat, mais pas lui, pas Jester, ses rires étaient bien trop louches. Bref il était temps de rentrer, de se préparer pour la nuit.

Il remarqua alors la présence d'une jeune garçon qui s'amusait à toucher du doigt un pétale de fleur au loin. Lui qui se prenait pour le summum du psychopathe par excellence, celui là en était de la bonne graine apparemment... Pire le jeune homme en question semblait paniqué par la suite et bien évidemment Jester se mit à ricaner légèrement, plus par tic nerveux qu'autre chose.

Il se leva et marcha en direction de ce qui allait être son prochain interlocuteur... si tout se passais bien du moins. Sourire jaunâtre, yeux fixant sa nouvelle cible, Jester marcha d'un pas serein, s'arrêtant pile à ses côtés, prenant bien soin d'écraser cette fleur sous sa semelle avec un plaisir non dissimulé.

"Allons petit qu'est-ce qui t'arrive ? T'en fais une tête... La jolie fleur t'a mordu ? C'est pas grave regarde ! Elle est morte maintenant ! HihiHihi"

Et Jesty poursuivit sa route tranquillement, dépassant le jeune homme et se dirigeant vers le sentier.

Spoiler:

Troy était toujours sous le coup de la "perte" subite de ses pouvoirs! Mais pourquoi? Et surtout, comment? Depuis qu'il avait ce don, il pouvait faire ce qui lui plaisait, il pouvait communiquer avec d'autres personnes, bien plus ouvertes, que les êtres humains! Mais comment est-ce arrivé? Tellement apitoyé sur son sort, Troy ne vit pas un êtrange bonhomme, imperméle et chapeau gris, s'approcher de lui. Il ne détecta sa présence que lorsque l'inconnu écrasa violemment la magnifique fleur, d'un simple coup de talon. Il lança alors :

"Allons petit qu'est-ce qui t'arrive ? T'en fais une tête... La jolie fleur t'a mordu ? C'est pas grave regarde ! Elle est morte maintenant ! HihiHihi"

Et il repartit, aussi subitement qu'il était arrivé. Mais pour Troy, il n'en était pas question. Cet homme n'avait pas le droit d'écraser, de tuer, aussi impunément une si belle existence, à l'aube de la vie! Il devait payer pour ça! Mais comment? Troy n'avait plus aucun pouvoir, il était ... désmparé! Et même si la rage s'exprimait au fond de lui, et montait petit à petit en surface, il n'était pas assez fort pour se battre contre un tel homme, ni assez courageux : qu'est-ce qu'il expliquerait aux policiers qui l'interpeleraient en plien bagarre avec un homme comme ça? Et qui enfermerait-on? Lui, et non cet abominable tueur.

Résigné, Troy s'affala à terre, et une larme coula le long de sa joue gauche : son oeil vert pleurait la mort de la fleur!