Rencontres innatendues [Niana]

*Je déplace ça, je tourne ça, oh, mais qu'est-ce que ça fait là ça? C'est là que sa*

Je fis un saut énorme. Non, mais sérieusement, lorsque l’on m’empêche de travailler en paix ça me donne envie de tuer. D’ailleurs, ma main droite se décale légèrement vers l’arrière et je tâte l’arme de poing que je porte sur moi. Sauf que ce ne sont que de simples homo sapiens, ce ne sont pas des confréristes et donc pas des cibles potentielles. Je me calme, ou tout du moins tente de retrouver mon calme, lorsque je me rends compte que c’est principalement de la frayeur qui les fait courir et que ce devait être très pressant de foutre le camp pour ne pas avoir mis de vêtement. Je me retourne donc lentement en entendant une branche frapper le sol.

Ce que je vois, je dois admettre que je n’y croyais pas trop à ce moment-là. Là il n’est pas question de rester désarmé. J’empoigne mon pistolet, mais je ne le sors pas, pas encore. Il était curieux que quelqu’un se promène affublé de tant de tissus et en corset, mais les humains aussi avaient leurs cinglés et ils n’étaient pas forcément dangereux. Sauf que lorsque je vois le liquide doré qui tombe sur le sol, je crois que le message a été assez clair. La chose qu’il y avait devant moi était non seulement une mutante, mais aussi une cinglée. Elle ne savait donc pas à quel point un bras c’était bon, qu’il ne faut jamais l’abimer? Je sortis l’arme à mes côtés.

Je la vis approcher son arme à nouveau de son bras, je me levai lentement. Je la fixais, elle, mais parfois je descendais mes yeux sur les traces de sang qu’elle laissait tombé sur le sol. Je fis trois pas vers l’arrière, car, il était bien possible que son pouvoir réside dans son sang, sinon pourquoi se blesser ainsi. Oui, elle désirait s’attaquer à moi de cette façon, elle devait être avec être une des confréristes. Elle était peut-être même une sorte de tueuse expérimentée qui était là pour éliminer un gros problème. Si seulement j’avais su à quel point mes ennemis me considéraient comme un minable, je n’aurais pas été en pleine crise de paranoïa. Je levai donc mon arme.

- Je ne sais pas qui vous êtes, mais je suis prêt à parier que vous êtes venu pour me tuer. La Confrérie ne réussira jamais à m’avoir. C’est dommage voyez-vous, je vais devoir vous tuez pour donner une leçon aux autres. On n’envoie pas de tueurs à Lucifel, il est le tueur. Une dernière parole peut-être?

Mon arme émit un petit déclic alors que le cran de sûreté était retiré et que l’arme se chargeait. J’étais, et suis toujours, un piètre un tireur et je le savais, mais l’autre ne le savait pas. Les chances qu’elle en survive étaient très importantes. C’était bien dommage, mais au moins je me devais d’essayer d’éliminer un de ces monstres tueurs et sanguinaire. Mon bras gauche eut un tressaillement, il n’était pas totalement réparé alors il traînait sur mon côté, inerte, si ce n’ait de ces mouvements involontaires réguliers. Je tentai de me concentrer et de calmer ma respiration pour viser aussi juste que possible, mais tirer d’une seule main, ce n’était pas aussi évident que dans les films.

L'arme tomba sur le sol toute seule. Je ne contrôlais plus ma main, cette main meurtrière. Je venais de tuer une pauvre innocente. Cette petite fille était sortie de nulle part, comme si elle s’était téléportée. Jamais je ne l’avais vu venir, jamais je n’avais pu prévoir la chose, et je m’étais transformé en ce que je déteste le plus au monde, un assassin d’innocent. Quelque chose au fond de moi disait de reprendre cette arme qui était sur le sol, de me l’enfoncer dans la bouche et tirer.

Sauf que je ne pus m’y résoudre. Une voix dans mon esprit m’apprit ce dont j’avais besoin pour ne pas m’effondrer. Ce n’était pas ma faute. C’était celle de Sword, c’est lui qui m’a transformé en chasseur. Si j’avais eu mon second bras en état j’aurais mieux visé, mais Sword me l’avait coupé aussi. Oui c’était sa faute à lui et non pas la mienne. Mes yeux immenses reprirent une taille plus normale. Mes traits étirés par la peur et la surprise reprirent leur position normale. La pression que je ressentais dans ma poitrine se fit plus légère. Bien entendue, elle ne partirait pas totalement avant un bon moment, peut-être même jamais, mais j’apprendrai à vivre avec.

Je regardai la jeune femme faire son rituel étrange, le X sur le sol, puis les phrases. J’avais tiré pour rien, je n’aurais même pas atteint une cible valable, mais j’avais quand même d’excellentes raisons de croire qu’elle pouvait être dangereuse, et elle pouvait encore l’être d’ailleurs. Mon esprit lit bien la seconde ligne, mais, même quelques minutes après, je ne suis jamais arrivé à me rappeler le nom de la jeune fille, ma mémoire l’avait automatiquement effacé. Il y a un nom à ce syndrome, mais jamais je ne prendrais le temps de le chercher, je ne voulais même pas le savoir.

Je ne m’excusai même pas, j’en avais honte, tellement honte, mais je n’en avais pas la force. M’excuser était d’admettre une partie de ma culpabilité et je n’en étais pas capable pour l’instant. Lentement, je me baissai, mes doigts se posèrent lentement sur mon arme, j’avais alors l’intention de la garder à mes côtés, mais je ne la pointerais pas sur la femme et je n’en ferais pas usage, sauf qu’il était quand même possible qu’elle réagisse à son geste, il riposterait alors si elle attaquait, mais il espérait vraiment qu’elle ne le fasse pas.

HJ : Je dois admettre que ça ne te donne pas grand-chose pour avancer un autre rp de ta part, mais j’espère que ce sera suffisant. Je ne veux pas non plus bouger ton personnage à ta place… et tu n’es pas obligé de m’attaquer hein

Je ne savais plus du tout quoi faire. Je m’attendais à ce qu’elle coure vers moi et tente de me tuer avec son arme, sauf qu’elle la lâcha alors qu’elle s’approchait de moi. Elle n’avait pas du tout une position agressive d'avance, mais lorsqu’elle se plia en trois et s’approcha, le visage vers le sol pour s’approcher de la pointe de mon fusil, là, j’étais complètement perdu. Je la regardai, tremblant de tout son corps, et j’eus une vision horrifiante. Je me rappelai cette nuit à l’hôpital, quand je demandai aux docteurs de ne pas me guérir, de me tuer. Je ne voulais pas vivre après avoir perdu tous ceux que j’aimais de façon aussi tragique. Je sus alors ce que je devais faire. Je fis quelque pas vers l’arrière.

-Je sais, je sais ce que tu ressens. Perdre une personne qu’on aime peut nous retirer notre propre envie de vivre, mais ce ne doit pas être une solution. Nous devons nous battre contre cette pression qui nous hurle que nous devons mettre fin à nos jours. Je sais que c’est difficile, mais il faut y arriver. Une cause, voilà ce qu’il te faut, une cause à défendre. Moi, je traque ceux qui prônent la mort de l’homme sans pouvoir. Tu dois trouver une cause.

Écoute, je sais que ce ne sera d'aucuns réconfort, mais si tu as besoin d’aide un jour, je te dois tant, je te viendrai en aide. Je ne pourrai jamais repayer ma dette, mais j’essaierai de faire ce que je peux. En attendant, lève-toi, fais quelque chose. Prends un peu de consistances, nom de dieu. On ne doit pas se plier ainsi devant un autre homme. Je ne sais pas ou tu a appris à te prosterner comme ça devant les autres, mais ça ne fonctionnera pas dans la vraie vie. Ici, les gens sont cruels. J’aurais très bien pu ne pas te tuer, mais te torturer et crois moi, si les blessures physiques guérissent mieux que les blessures psychologiques, elles sont toutes aussi douloureuses sur le coup. Allez-lève toi!

Une larme coula sur ma joue. Je ne sais pas trop quels sentiments en moi avaient cet effet, mais si ça se trouve c’était le mélange de toutes celles que je ressentais à ce moment-là qui faisait cela. Je crois que j’ai peut-être été plus agressif que ce que j’avais désiré, mais elle devait ce relever et vite. Qu’est-ce que j’aurais donné pour pouvoir me relever à ce moment-là, pour pouvoir me tenir fièrement devant l’adversité. Tout! Mais on m’a plutôt écrasé, je ne ferai pas cela, non! Elle doit se lever!

<< Tout ce que vous avez dit dévoile votre incompréhension vis-à-vis de moi. Vous n'êtes pas un chasseur, Lucifel. Vous croyez, vous fabulez sur vous-même en croyant deviner ce que je suis.

Que direz-vous aux proches de Sakura? Que direz-vous à ses parents et à son amant? Ils l'aimaient, ils l'aiment comme tout âme est chérie. Vous comprenez ce que vous voulez comprendre, pas la Vérité. >>

Ce n’est pas ces mots qui jaillirent en premier à mon esprit, c’était l’écriture. Je venais tout juste de me rendre compte que la jeune femme devant moi ne soufflait mot, qu’elle écrivait tout ce qu’elle voulait dire. Elle écrivait et cela donnait une étrange impression. Après tout, dans les mots, la blessure mord plus fort tout en étant tellement plus tendre. On ne peut-être agressif, méchant peut-être, on ne peut-être ironique, en écrire le terme tout au plus. Sauf que cela faisait à tout le moins aussi mal que dit, plus neutre, plus détaché, mais tellement douloureux. Il y avait moyen de représenté les émotions dans un texte, mais ils étaient bien plus difficile à faire apparaître que par le son de la voix.

Puis je lus réellement les mots, et j’eu mal, tellement mal. Je n’étais pas un chasseur, elle avait bien raison, mais elle avait tord. J’ai toujours chassé, inadéquatement, possible oui, mais j’ai chassé et je suis donc chasseur. Sauf qu’elle pouvait avoir raison en ce qui concerne ma compréhension de sa personne. Je ne sais pas qui elle est après tout. Tout ce que je sais c’est qu’elle… Oui, je sais son nom. Shana, la jeune fille l’avait dit, accompagné de Chan, terme japonais dont j’étais conscient, sans en connaître la signification profonde. Je connais son nom, mais rien de plus. Je ne connais pas la couleur de ses yeux et, à bien y pensé, la couleur de sa peau non plus. Drapée comme elle était, c’était bien impossible. J’eus à l’esprit une image de vielle femme musulmane au teint à peine basané et ridée comme cela ne se voit jamais en Amérique. Une image qui me sembla, l’instant d’après, un peu ridicule.

Et qu’est-ce que j’allais dire à ceux qui aimaient Sakura, n’est-ce pas là toute la question que mon âme ne cessait de se disputer? Oui, c’était cela, mais la réponse me vint tout d’un coup. Je le savais grâce à la femme sur qui j’avais tenté de tirer la minute d’avant et qui me faisait réagir, qui me faisait penser. Elle m’avait, probablement sans même le vouloir réellement, montré ce que je devais faire. Et à mon tour, je me penchai au niveau du sol. Je ne dis rien, je fis ce qu’elle faisait elle aussi. Pour lui faire comprendre de ce fait même, que j’étais désolé, sans raiment lui dire, et lui montré qu’elle avait raison. Ma main droite sur le sol, la gauche ne réagissant pas. Et j’écris :

Je suis chasseur, piètre, peut-être, mais je le suis. Un chasseur n’a pas à parlé, mais j’écrirai.

La Vérité, elle n’est pas ce qu’elle prétend, la Vérité, n’est pas ce qu’elle devrait. La Vérité c’est caché de moi il y a bien trop longtemps.

Alors je fais et je vis sur ce que je comprends.

Sur ces mots, je me relevai et me recula de quelques pas, la laissant lire mon message. Je ne savais pas quoi faire d’autre. Je n’arrive même pas à me souvenir pourquoi je lui avais écrit tout cela à elle. Peut-être avais-je passé trop de temps, seul, et qu’elle me parlait vraiment elle, avec ces lettres de boues, elle me parlait de cette façon et cela me touchait. Elle avait été mon ennemie une minute plus tôt, elle était maintenant une personne, et je crois qu’à ce moment là, je la considérais presque comme une amie potentielle, mais je n’en sais rien, je ne m’en rappelle plus.

Ce qui est certains, c’est que juste après, je me suis rendu compte de quelque chose de dramatique. Je n’en étais pas tout à fais étonné toute fois, mais visiblement, Shana commençait à perdre connaissance. Je contournai lentement les écritures et m’approcha de la jeune fille. Je marchais lentement pour ne pas lui donner l’impression que j’allais attaquer. J’en profitai pour ranger mon arme, que j’avais toujours gardée près de moi. Je tendis les mains vers elle d’un mouvement tendre dans le but d’examiner la blessure qui devait être profonde pour avoir cet effet.

- Aller stupide vis, je ne pourrais pas au moins avoir la dextérité de mon pouvoir pour tourner des vis sans la transe.

Sauf que non, je ne peux pas. Je n’ai malheureusement pas cette chance et comme je ne me pratique pas beaucoup avec les petits instruments quand je suis en état normal, je suis vraiment médiocre. Lorsque je réussis finalement à la remettre en place, mon bras émet une série de petit bruit et ce remet à fonctionner. Je le baisse un peu et le courant s’éteint à nouveau. Je le relève et il marche à nouveau. Je ne l’avais pas visé comme il faut, tout simplement. Je serre donc encore la vis et je range mon outils et dégourdis les circuits de mon bras à l’aide de quelques mouvement de routine.

Les bruits de démarrage avait empiéter dur la voix de Niana la première fois, sauf que je du bien ressentir le coup lorsque la jeune fille tira sur mon gilet, je la regardai, étonné qu’elle possède encore un semblant de force. C’est alors que je remarquai qu’elle avait un pansement qu’elle c’était appliqué sommairement sur la peau. Au moins, elle était au courant qu’elle était folle, c’était déjà un bon début non? Quand elle dit une phrase, je fus tout bonnement étonné par sa voix. Premièrement, le fait qu’elle parle était étonnant mais cette voix, cette voix elle-même l’était au moins autant. Quand à la phrase, je ne sus comment y réagir.

Fuir l’eau? C’était bien ridicule si une tempête approchait! Je m’assurerai premièrement qu’elle puisse survivre et verrait après si nous devions fuir l’eau ou non. J’étendis mes deux bras vers le bandage de la jeune fille. Je la frôlai d’ailleurs de mon bras de métal le visage puis de ma peau, qui naissait juste au dessus de mon coude. J’attachai un peu plus serré le bandage, sachant pertinemment que plus il était serré, moins la blessure saignerait. L’espace d’un petit instant ensuite je soufflai, je ne sais pas bien pourquoi mais je me sentais épuisé comme si j’avais longuement courus. Je regardai le visage de la jeune fille en me demandant ce que je devais faire d’elle. Je ne pouvais pas l’amener à l’hôpital, elle était mauve! Ils s’en rendraient bien compte! Sauf que je ne pouvais pas non plus la laissé couché dans Central Park, surtout qu’elle voulait fuir l’eau.

- Shana, Shana écoutez moi. Je ne sais pas ou vous emmenez pour fuir l’eau. J’ai un hôtel à 10 minutes d’ici, vous avez peut-être un endroit ou aller de meilleure qualité. Shana écoutez moi bien. Je ne sais pas ce que je dois faire de vous. Dites-moi!

Rien, aucune réaction. Elle reste là à ne rien faire. Alors le choix s’impose de lui-même. Je dois me déplacer. Je dois l’amener avec moi dans un endroit sûr. Dans le fond, c’était probablement mieux comme ça. Les chances que Niana est un appartement de la qualité de celui de Lucifel était assez faible. Elle ne semblait pas très riche après tout, à tout le moins, bien moins que Lucifel ne l’est en ce moment. Peut-être pas pour bien longtemps, au prix que sont les chambres, mais quand même.