X-men, le jeu de Rôle
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 Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana]

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Lucifel
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Lucifel


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MessageSujet: Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana]   Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana] Icon_minitimeMer 25 Fév 2009 - 23:26

Je traversai la rue bondée rapidement. Dans mes bras, une masse inerte et voilée. C’est à peine si ont pouvait y voir le corps d’un humain mais sans plus. En montant la courte série de marche, le portier me regarda d’un air étrange mais ouvrit quand même la porte. J’étais passé à quelque reprise depuis les trois semaines que j’habitais là. J’entrai alors dans la majestueuse salle d’entrée du Ritz-Carlton. Je ne m’arrêtai pas avant d’être dans l’ascenseur montant jusqu’au 9e étage. Je soufflai péniblement à cause de la course que j’avais faite et du poids du corps sans connaissance dans mes bras. Lorsque la porte de l’ascenseur s’ouvrit à nouveau je m’enfonçais dans la porte numéro 915. Dans la pièce luxueuse, tout était en ordre, comme d’habitude je m’assurais que tout soit à sa place en cas de départ précipité.

Je m’approchai du grand lit et je déposé le corps de Niana sur celui-ci. Il s’enfonça alors un peu sous le poids de la jeune fille. Le couvre lit fut alors tâché de sang doré. Il y avait fort à parier que demain, la femme de ménage en avertirait le directeur et que je serais mis à la porte définitivement. C’était dommage, j’aimais bien cet hôtel. Je se rendis dans la salle de bain et pris une serviette propre. Je retirai alors le pansement de Niana et y mis plutôt la serviette que j’attachai avec fermeté. Je laissai alors la jeune fille là.

Je me rendis à la salle de bain, ferma la porte à double tour, et me dénuda. J’avais chaud, j’avais froid et j’étais sal. J’avais définitivement besoin d’une bonne douche pour régler tout ces problèmes. Lorsque je sentis l’eau s’écouler sur mon corps, je sentis immédiatement un poids immense s’enfuir de sur mes épaules. Puis les souvenir de la jeune fille revinrent. Les images de ma victime. Je ne pus m’empêcher de régurgité tout ce que j’avais dans l’estomac. Le fond de la douche prit une teinte de orange désagréable et s’emplie de grumeau qui disparut, après quelques temps, dans le bouche d’évacuation. Je ne savais pas trop quoi faire maintenant. Je me sentais mal et plus al encore que je ne l’étais avant d’être entré dans cette douche. Je pleurai alors. Cette journée était définitivement maudite pour moi. Pas autant que celle d’il y a quelques semaines, mais elle l’était définitivement. À croire que j’attirais le malheur ces temps-ci. J’avais envie de mourir. Sauf que j’avais refusé ce droit à Shana quelques temps avant, je n’allais certainement pas me le laisser maintenant. Je relevai la tête et de soufflai. Je sortis alors de la douche.

J’enroulai une serviette autour de ma taille et me planta devant le miroir immense de la salle de bain de luxe. Ma main glissa sur mon corps et je sentis mes muscles, que j’avais durement entraînés ces dernières années. Mes doigts remontèrent vers le centre des sangles de cuir qui retenaient mes ailes dans mon dos. Je le détachai et déploya mes ailes. Je me sentais tellement libre tout d’un coup. Ce harnais n’était pas totalement désagréable, ou même douloureux. Sauf qu’il n’en était pas moins restreignant. Je fis quelques exercices pour assouplir ces muscles qui n’avaient pas bougé depuis quelques heures déjà. J’ouvris alors la porte de ma chambre avec l’espoir de fermer les rideaux puis d’aller m’étendre sur le divan en attendant que Shana se réveille. En espérant qu’elle se réveille. Oui, elle se réveillera!

HJ : À toi de voir si je me rends ou non ^^
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MessageSujet: Re: Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana]   Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana] Icon_minitimeJeu 26 Fév 2009 - 5:40

Ses longs cils noirs s'ouvrirent sur un plafond puant le luxe. L'hybride se releva en ne ressentant aucune injure: l'habitude la prenait encore. Chancelantes, elle se crispa sur ses jambes. Elle entendait l'eau couler, la créature accourut vers la porte. Or, elle trébucha. Un de ses avant-bras cria intérieurement, sa main opposée à celle-ci jeta la serviette au sol, avant de délacer ses bottes à semelles compensées. Ainsi, elle prit un bon laps de temps à analyser sa situation. Son regard braqué au sol, elle fila vers le lit. Retrouvant ce qui la drapait, ses yeux dorés se teintèrent d'un vermeille automnal. La Créature s'en empara immédiatement et vit les fenêtres gigantesques. Sa carcasse ruisselante de boue, de sang éprouva la curiosité incalculable d'explorer la lumière.

Pour une des rares fois de son existence, ses iris fous découvraient le mystère rayonnant de l'astre des jours. Scellées par le secret, le coeur rosé de ses lèvres s'approcha du verre tranquillement. Toutefois, sa conscience la força à raisonner rapidement. Sans connaître précisément le sens de sa présence en ces lieux, elle se drapa davantage du voile la recouvrant entièrement et parvint à l'extérieur. Niana ignorait l'existence de balcons communs en de tels lieux. Donc, elle s'aventura un peu trop loin. La créature se figea en observant une femme de chambre vêtue d'un uniforme bleu. L'humaine d'une très forte taille faisait couler un bain - selon le jet d'eau gargantuesque qui l'effrayait. Écouteurs, pince-nez et lunettes fumées sur sa tête ronde, elle secouait son popotin sur une mélodie que la mutante ignorait. Niana se mit à trembler comme une feuille, pendant que la femme de chambre se prélassait désormais dans un fauteuil.

Des ronflements horribles et soudains indiquèrent à la mutante que l'humaine montrait son ignorance pure vis-à-vis d'elle. Elle voulait éviter un débormenment propice, donc ses petits pieds mauves se permirent d'entrer dans la chambre. Discrète, son ombre furtive voltigea presque en contournant le désordre. Niana finit dans cette fameuse pièce nommée << salle de bain>>. Elle se retrouva devant le plus immense bassin d'eau de l'univers - effet de sa conscience des grosseurs. La minuscule valve se situait dans un coin presque inacessible. C'est alors en se dévêtissant de son drap qu'elle se pencha pour atteindre le tout. Néanmoins, le revord de la cuve laissa échapper une volupté d'eau sur le carrelage, car son genou droit s'y enfonça. La créature tomba dans un vacarme saisissant au sein de ce liquide de torture. Sa bouche hurla sous l'eau, quand des mains potelées l'aggripèrent, la relevant. Au bord de la noyade, une voix sympathique et pleine d'ignorance s'exclama:


- Je vais te laver, ma chère Rosa-Maria. Tu ne fuiras pas le plaisir d'abuser des chambres luxueuses en l'absence des propriétaires.

Bref, tout ceci s'explique par le fait que la pauvre femme ne regardait pas qui elle lavait ou ce qu'elle faisait. Le monstre mauve étant recouvert en permanence d'une immense mousse couleur neige. Niana ne put répliquer ou assommer la femme de chambre sans causer plus de problèmes à son état. Une fois ressassée dans tous les sens, ses loques mouillées gisaient au fond de la baignoire. La femme de chambre quitta l'endroit pour remplir ses armoires de serviette vertes et jaunes - caprice des propriétaires partiels de la chambre. C'était le moment. La chose violacée s'enveloppa d'une serviette et de ses affaires. Ainsi, elle put retracer son chemin sans être vue ou espionnée. La femme de chambre revint en état de surprise, mais continua à ranger. Rosia-Maria, sa petite amie et sa compagne de femme de ménage secondaire, aimait les brusqueries. Terrorisée à vie, la mutante se promit de ne plus explorer de balcons pour le restant de ses jours. Refermant la fenêtre d'une main chevrotante, elle essora ses cheveux en les tressant longuement et d'une finesse rare. Niana se laissa choir au sol, près du lit.

Tout à coup, la porte de cette << salle de bain >> s'ouvrit. Une serviette blanche et ses loques autour d'elle, la créature se cacha sous le lit à une vitesse impressionnante, dans l'ombre. Néanmoins, ses iris brillaient d'un bleu profond partagé de pétales azurées, ainsi que de filaments dorés. Le tout bougeait comme une tempête titanesque dans ses yeux hallucinogènes et lumineux, contrastes de sa chair de ruban violet.
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Lucifel
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MessageSujet: Re: Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana]   Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana] Icon_minitimeVen 27 Fév 2009 - 1:44

Je poussai, sans trop brusquer, la porte de la salle de bain donnant vers la grande chambre de ce fantastique hôtel. Je tournai la tête vers le grand lit et je m’aperçus que Shana n’y était pas. Je ne comprenais pas comment cela était possible, c’était ridicule à mon idée qu’elle se trouve sous le lit. J’étendis donc une de mes ailes pour ouvrir le rideau cachant le balcon commun de la chambre. En voyant que la porte était toujours fermé, j’en déduis qu’elle devait toujours être à l’intérieur de la chambre. Dans l’état de Shana, ce n’aurait de toute façon pas été une bonne idée de partir d’un endroit aussi sûr que celui-là. Sauf que Lucifel ne savait absolument pas ou elle pouvait se trouver.

Il se mit alors à arpenter les autres pièces. La salle à manger, la cuisine et le salon adjacent. Pourtant il ne trouvait rien du tout d’intéressant. Tout semblait être très exactement à l’endroit ou il les avait laissés la journée d’avant. Il entendit alors quelqu’un cogné à la porte. Je me dépêchai donc pour se rendre jusqu’à la porte.

- Oui?
- Service de chambre.
- Revenez demain
- Bien monsieur.

Je fis quelque pas en rond dans ma chambre mais rie, elle ne semblait nulle part. Je m’assoya donc sur le lit en soufflant. Je me retournai à nouveau vers la porte. Oui, elle était probablement sortie. Elle ne semblait pas être le genre de fille à avoir un domicile alors si sa se trouve. Elle n’aime peut-être tout simplement pas l’idée de dormir dans une maison ou un hôtel. Mais dans ce cas, elle passerait le temps a être mouillée par la pluie, c’était ridicule. À l’extérieur, un autre éclair déchira le ciel et alors, la pluie commença finalement à tombée.

Je me relevai à nouveau et je me dirigeai vers la cuisine. Quand à être seul, autant me faire à manger. J’ouvris le réfrigérateur et, en jetant un coup d’œil à une pièce de viande, je ne pus empêcher mon estomac de faire des siennes à nouveau. Je me retournai à touts vitesse et me dirigeai vers le lavabo dans lequel je finis le nettoyage gastrique que j’avais commencé dans les toilettes. Le souffle court, la gorge en feu, je me résignai à devoir oublier de manger pour aujourd’hui. Les souvenirs d’il y a deux semaines me revint à la mémoire. J’approchai de mon visage le bas de mon aile droite. Je touchai des doigts la pointes de mes plumes, légèrement roussies. Dommage que je ne puisse pas me plaindre à Mayhem, il l’aurait bien mérité.

En pensant à Mayhem j’eu envie d’appeler les autres membres d’un petit groupe don je faisais partie quelque temps auparavant, mais ils devaient encore être sous le choc de la perte de leur amis. Ils étaient beaucoup plus proches que moi du pyrokinésiste. C’est alors que je remarquai la première chose qui n’était pas à sa place dans l’appartement. Je remarquai l’ombre d’une serviette blanche sous mon lit. Je m’approchai pour l’enlever de là. J’aurais bien du remarquer le minuscule bout de pied mauve qui en dépassait mais, vu que la lumière de la place n’était pas allumée, il faisait trop sombre pour identifier cette couleur.
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MessageSujet: Re: Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana]   Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana] Icon_minitimeVen 27 Fév 2009 - 3:41

Lovée profondément sous le lit, ses mains tenant obstinément ce qui la couvrait, la créature avait fermé ses yeux lorsque la foudre s'était manifestée. Lucifel bougeait dans son hôtel apparemment gigantesque. Or, il vomit. Elle entendit ses régurgitements en continuant de demeurer crispée sur le tissu blanc. Il ressortait particulièrement sur son teint violacé. Ses cheveux épars habillant son être par endroits, ses tatouages noirs se fondaient sur elle-même. Sa hanche droite libérée portait orgueilleusement un immense lépidoptère, dont les ailes déchirées habillaient le bas de son dos et sa cuisse. Ses boucles d'oreilles tintèrent, lorsqu'une main brusque arracha l'habit rudimentaire de la chose.

Immédiatement, Black Sun rugit intérieurement. Sa main eut la réaction efficace et intimidante d'aggripper le morceau blanc pour le suivre. Elle surgit des abysses du dessous de ce carré de bois, sa carcasse à l'ombre maigre aux chairs harmonieuses vêtues de boucles opulentes, soyeuses, hybrides entre une nuit chaotique et un violet saisissant. Il pouvait discerner les yeux lumineux de la créature. Ceux-ci étaient envahis par des obus argentés et dorés sur les pupilles anormalement irisées. Un éclair jaillit à cet instant, l'apeurant. Sa main droite sa posa alors sur le poignet tenant la serviette. Niana plongea ses iris fous dans les siens, rouges...C'était une oeuvre de son oeil daltonien. Sa poigne, très douce, très faible se recula. Ses pieds firent de même en s'apercevant de la situation.


- ... J'ai tué... mari, grand-père ... oncle ... mère ... et tant ... et tant ...

Un murmure cassé et bref. Une voix de vérité et de tristesse.

- ... Qu'est-ce qui t'empêche de prendre la vie d'une meurtrière, Lucifel?

Une question sèchement posée pour le provoquer enchaîna un silence permanent. Sa main guida la sienne vers sa nuque afin d'apposer sa main sur l'étoile cicatrisée en elle. Imposante dans sa chair brûlée à vif, Niana lui servit un de ces regards qui ne s'oublient pas. Les couleurs changeait graduellement, se succédant commes des fièvres de cristaux multicolores. Sa seule bravoure s'effondra, lorsque la foudre evint en faisant claquer l'eau tel un fouet sur les fenêtres. Ses épaules tremblèrent violemment, son regar se referma, son être se détourna de sa vue pour un face à face indésirable avec le lit. Telle qu'une convulsion pure, elle fit un pas en tremblant, ne sachant choisir la porte ou la fenêtre. Pourtant, le bruit de l'eau la hanta jusqu'aux muscles de ses os. Niana plaça ses mains sur ses oreilles, souhaitant secrètement de ne plus jamais ouïr les tempêtes. Ses petits ongles sombres se déplacèrent vers ses orbites, appuyant sur ceux-ci. Dehors, les cieux grondaient comme des dieux titanesques. Elle, la chose ignoble et immonde, continua à trembler à vue d'oeil.
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MessageSujet: Re: Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana]   Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana] Icon_minitimeSam 28 Fév 2009 - 3:17

Lorsque je vis le corps frêle, et désormais nue, de Niana, je ne sus pas trop que faire. Après tout, il était déjà étonnant qu’elle doit nue, pourquoi avait-elle retiré ses vêtements? De plus, elle était visiblement légèrement humide. Elle avait reçue de l’eau alors qu’elle disait vouloir la fuir quelque secondes avant. J’ai alors cru qu’elle était sortie sous la pluie et qu’elle c’était bien foutue de lui lorsqu’elle avait demandé de la fuir. Sauf que je me rappelai presque à l’instant qu’il n’y avait pas de plus à l’extérieur encore. J’étais troublé, ou pouvait-elle bien être allée pour se mouiller comma ça?

Puis un éclair résonna dans la nuit et Shana fit un autre mouvement étrange. Elle lui attrapa le poignet et s’approcha rapidement. Je pouvais voir ses yeux avec tant de précision, j’en avais le souffle coupé. Je ne fis pas de mouvement, j’étais paralysé par, par l’inconnue je crois. Puis, sa poigne déjà si douce, se délaissa encore. Elle se recula de quelque pas. Je ne comprenais toujours pas mais au fond, je doute que j’aurais put y arriver d’une quelque façon que ce soit. Cette jeune fille avait quelque chose en elle qui, il en était sûr, était bien différent de ce que les autres jeunes filles avaient. Celle-ci avait une histoire particulière qui avait modeler sa façon d’être d’une façon inhumaine.

- ... J'ai tué... mari, grand-père ... oncle ... mère ... et tant ... et tant ... Qu'est-ce qui t'empêche de prendre la vie d'une meurtrière, Lucifel?

Je ne savais pas que répondre à cette déclaration. En faites sur le coup, j’eu bien envie de lever mon arme et de la tuer à ce moment là. Mais je doute que j’en aurais été capable. Je ne suis pas un psychopathe, je tue sans problème c’est vrai, mais j’avais presque l’impression de connaître cette jeune meurtrière devant moi alors je n’aurais pas pu la tuer. C’est d’ailleurs la première fois de ma vie ou, l’espace d’un instant, je me suis demandé ce que je ferais si je devais tomber face à face avec mon tortionnaire, saurais-je seulement capable de le tuer? Sauf que ce n’est pas le sujet, C’est plutôt Shana qui se tenait là devant moi et me demandais, à nouveau que je la tue.

Lorsque Shana prit mes doigts pour les portés à sa nuque, je me demandais ce qu’elle avait l’intention de faire. J’avais même l’impression qu’elle m’attirait dans le but de me tirer un baisé, C’était étrange. Quand je touchai la blessure, toutefois, je compris ce qu’elle tentait de me faire comprendre. Elle n’avait pas eu une vie facile. La sensation de cette blessure était la même que celle que j’avais eu sur la blessure de Léna il y a quelques mois, en revenant d’une mission de routine qui c’était mal déroulé. Elle avait été brûlé, pour que la brûlure prenne une forme aussi précise, elle avait probablement été marqué, comme une bête. Je plongeai mon regard dans les yeux de Niana mais dans ceux-ci, aucuns sentiments ne transparurent. Lorsqu’elle se retourna, effrayé à nouveau par un éclair, je ne bougeai pas. Elle tremblait. Je me mis seulement alors à bougé.

Je fis un pas vers l’avant, pour être plus près de Niana. J’enroulai la serviette autour de son corps comme le ferait un parent à un enfant. Je tendis la tresse vers l’arrière pour qu’elle sorte du linge. Je restai là, sans bouger, quelques instants. Je mis ensuite la main sur les épaules de la petite et je lui murmurai à l’oreille.

- Shana, écoutez moi bien. Je ne vous tuerai pas, vous ne le méritez pas. Je ne sais pas pourquoi, mais je sais tout simplement que vous ne le méritez pas. Shana, cette chambre d’hôtel est la mienne, mais elle sera aussi la vôtre pour quelques temps si vous le désirez. Elle sera encore payée pendant trois jours. Je ne désire pas que vous partiez et dans votre état, cela serait une erreur. Une grave erreur, j’en suis sûr! Je vais plutôt vous offrir de dormir dans le lit, moi je me coucherai sur le divan, il est amplement suffisamment confortable pour moi. Je n’ose imaginez ce que vous ont fait votre famille, ni même pourquoi on a osé vous marqué comme une créature quelconque, mais sachez que tant que vous serez avec moi, je ferai ce que je peux pour que ça n’arrive pas.

Pour être précis, à ce moment là, j’étais persuadé que ses parents lui avaient fait cela car elle était une mutante et une qui l’était peut-être un peu trop visiblement. Je savais bien que j’avais eu de la chance dans ma plus tendre enfance car mes parents et ma communauté m’avait très bien accueilli. C’était d’ailleurs un peu pour cela que je tenais à la garder avec moi aussi longtemps que possible, je voulais qu’elle ait le plaisir de vivre un peu ce que lui avait vécu jusqu’à 15 ans. Je voulais qu’elle comprenne qu’elle n’avait pas à avoir peur de tout comme ce semblait être le cas. Je me retournai et me dirigea vers le grand divan, je voulais allez m’asseoir confortablement et regardai la décision de Shana, en espérant sincèrement qu’elle resterait avec moi.[/justify]
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MessageSujet: Re: Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana]   Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana] Icon_minitimeSam 28 Fév 2009 - 20:08

Elle retrouva soudainement une contenance rude. Ses chevilles devinrent plus immobiles que celles d'une morte, pendant que ses épaules étaient lasses sous le poids de ce contact. Son visage se pencha au sol quand des mains blanches redonnèrent le seul habit qu'elle eut à son corps infecte. Fixant le plancher avec un intérêt particulier, une sensation de ses cheveux tressés glissant le long de son dos provoquèrent une réaction qui lui demeurait inconnue, malgré toutes ces années de << civilisation >>. Elle ignorait ce frémissement qui se poursuivit au moment où de mains se plaquèrent sur ses épaules chétives. C'est alors que Lucifel lui murmura des mots près des pointes plumées de la jouvencelle. Comparativement à un objet inanimé, Black Sun l'écouta sans daigner répondre. Un long silence s'installa dans la chambre. Le visage de la dame se perdait sous quelques boucles opaques. Ses lèvres rosées n'exprimaient rien comme le reste inerte de son faciès. Elle semblait limitée à cette unique expression: morbide, insensible, insondable.

Tout à coup, ses petits pieds, précédés de tatouages noirs, se dirigèrent au bout du matelas. La fausse Shana s'accroupit au sol pour fouiller dans sa botte droite. D'ailleurs, il était étonnant qu'il n'avait pas accordé d'attention à ses loques sur la moquette en quittant la méchante salle de bain. Sa main en ressortit avec un appareil électronique moderne apparemment. Ses doigts de princesse le déplièrent, composèrent des chiffres. Ses cehveux rebelles se détressèrent automatiquement, nappant son dos de leur boucles rayonnantes avant d'embrasser le sol vu leur longueur inimaginable. Elle porta l'objet à son oreille gauche en relevant ses iris irisés sur lui. Pourtant, son geste fut assez bref, puisqu'elle continua son patit manège durant deux minutes. Évidemment, la créature ne dit aucun mot. Son bras droit, cerné par des coupures dorées redissimula le cellulaire dans la semelle gigantesque de la jeune femme. Ses yeux se mirent à scruter ses blessures régnant sur sa chair. Les cuisses violacées n'en arboraient pas autant que les bras, probablement porteurs de ce fléau depuis un temps fort lointain.

Toutefois, il fallut cinq minutes d'un silence de mort, avant que Niana ne daigne se lever pour se diriger vers la porte en s'emparant de ses loques. Allait-elle quitter maintenant sans lui adresser un quelconque regard? Une main ferme tourna la poignée pour l'ouvrir à une inconnue. Sans avoir caché la moindre partie de son corps, la mutante s'inclina légèrement pour répondre aux salutations de la gamine. En effet, il aurait été fort inutile de tenter de cacher quoi ce soit à cette grande poupée. Son apparence semblait presque similaire à Sakura, mais elle était vêtue d'un bleu pastel. De son point de vue, Niana s'écarta volontairement pour que Lucifel ne panique pas. Deux crevasses énormes seyaient son visage à la place de ses yeux. Les filles s'échangèrent un sac puis la fausse Shana referma l'entrée, pendant que son autre subalterne repartait. Son sac sur son épaule, elle dit faiblement, d'une voix douce et mélodieuse, mais sans émotion:


- Fubuki Sokyou. J'offre mon aide à des torturés en échange de leur propre aide.

Deux surprises: elle coopèrait avec des personnes et avait formulé directement une phrase complète sans bégayer. La cadavre vivant alla discrètement dans la salle des eaux sans broncher. La porte se referma comme si un vent faible l'aurait poussé. Le temps se consuma de quelques minutes, pendant que la créature trafiquotait son plan d'apparence machiavélique. En effet, la jouvencelle ressortit du lieux clos pour retourner à son endroit initial, c'est-à-dire au pied du lit. Malheureusement, elle ne comptait plus se faire duper à tire-serviette avec Lucifel. Une longue nuisette blanche l'habillait en ne cachant guère la maigreur de sa carcasse. C'était à croire qu'elle ne se nourrissait pas. Le bas du vêtement se coupait vis-à-vis de ses cuisses, laissant des broderies de soie et de dentelles s'écouler vers le sol. Un ruban drapait sa nuque comme si l'étoile ne devait pas se dévoiler à une vue quelconque. Quant à ses bras et ses épaules, nus, la créature s'affaira enfin à ses blessures. C'était la cause principale de ses agissements. Si elle ne devait pas mourir maintenant, il valait mieux qu'elle s'occuppe de cette enveloppe atroce.

Elle plaqua des bandages sur ses avant-bras rapidement, avant de panser quelques zones de ses jambes en dévoilant des ballerines également blanches. Les rubans s'entrecroisaient avant d'aboutir sur l'arrière de ses mollets en de jolies boucles. La chose s'adossa au matelas sans y monter. Elle dégagea sa chevelure sur le côté, obstinée à ne pas être dressée. Ses yeux dorés s'enflammaient d'un azur mystique, partagé de petites pierres lilas. Elle se mit à étudier la physionomie globale du mutant. Elle observa ses longue ailes qui lui donnaient des allures angéliques et son bras qui lui rappelait un cyborg. De son caractère incernable, une lueur argentée filtra la plaine de son regard. La créature semblait très distante, comme inapte à manifester sa vie. Elle joignit ses mains sur les volants soyeux de son vêtement puis lâcha de son ton harmonieux et sans y réfléchir auparavant:

- Shana, c'est faux. Je n'ai pas de nom.
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Lucifel
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MessageSujet: Re: Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana]   Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana] Icon_minitimeMar 3 Mar 2009 - 1:49

Je fus très étonné quand je vis Shana se dirigé vers ses loques qui traînaient sur le sol. Lorsqu’elle sortit quelque chose de sa botte, ma curiosité atteignit des sommets. Que pouvait donc faire une fille, qui préférait écrire à parler, avec un téléphone portable? Était-il possible qu’en faites, cela ne lui dérangeait absolument pas de parler? Alors que je me posais ces questions, je vis ses cheveux atteindre le sol, c’était la première fois que je remarquais qu’ils étaient si longs. Je dois admettre que je n’ai aucune excuse sur ce point, je ne remarque jamais rien du physique des autres. C’est comme si je faisais abstraction du physique particulier. Je suis pourtant sensible aux charmes de la gente féminine mais, si je savais qu’elles étaient belles, je ne pouvais dire si c’était leurs yeux, leurs hanches, leurs jambes ou quelques autres parties de leur corps que j’aimais. Je savais simplement qu’elle me plaisait. Pour en revenir à cette histoire de cellulaire, je compris un peu mieux ce qu’elle faisait avec celui-ci. Elle composa quelques numéros et se le plaqua contre l’oreille. M’attendant à la voir parler, je fus d’abord surpris de la voir le redescendre et taper de nouveaux numéros. C’est là que cette révélation m’était venue. Elle devait taper un texte qu’elle envoyait, ou c’était la tonalité des numéros qui celle qui répondait décryptait. C’était réussi, un excellent système, je dois admettre que je n’y aurais peut-être pas pensé de sitôt.

Quand elle s’arrêta, je me demandai ce que nous attendions alors. Mais je ne soufflai mot, je laissai Shana prendre la situation en main. Il n’empêche, lorsqu’on attend un moment sans savoir ce que l’on attend, on dirait qu’il vient forcément un moment ou toutes les parties de son corps se mettent à piquer. On a alors un tel désir de se gratter qu’il devient presque impossible à garder pour soi. Je sentais d’ailleurs que ce moment viendrait vite, très vite même. Je décidai donc de changer de position assise. J’étendis mes bras de chaque côté du long divan et je penchai ma tête vers l’arrière fixant stupidement le plafond. En faites, je fixais plutôt stupidement le lustre du plafond. Cela ne faisant évidemment pas grande différence, si ce n’est que je pouvais garder un œil sur les mouvements de Niana. Elle était instable, très instable. Je ne savais pas comment elle réagirait à quoique ce soit alors je préférais garder un œil sur elle pour le moment.

Quand Niana se leva, je n’eus même pas à redescendre la tête pour la suivre. Elle se dirigeait vers la porte sans un bruit, sans un au revoir. Une partie de moi était déçue, vraiment déçue. Cela faisait quelques temps que je n’avais pas vu qui que ce soit plus que quelques secondes et je dois admettre que j’ai un côté « grand frère » très développé. J’ai besoin d’avoir quelqu’un sous ma loupe, quelqu’un que je protègerais du mieux que le peux. Je ne sais pas d’où cela venait, mais là n’étais pas l’importance. Le fait est qu’elle s’en allait. Qu’elle ne fut pas ma surprise quand je remarquai, avec tellement peu de détail, qu’une autre personne se tenait dans le cadre de porte et que Niana, nue, semblait la connaître. Je baissai le regard ce coup là, j’étais bien trop étonné pour ne pas réagir. Quand je la vis revenir avec un sac, je ne su pas trop que faire. Elle était restée, c’était bien, mais pour combien de temps. De plus, qui était la jeune fille qui était venue, elle me faisait pensée à quelqu’un mais je n’avais tellement vu que peu d’elle que je n’aurais su dire qui. Puis, le choc, que dis-je, le coup de masse!

- Fubuki Sokyou. J'offre mon aide à des torturés en échange de leur propre aide.

Sans accroc, elle avait dit sa sans la voix tremblante qu’elle avait à toutes les fois qu’elle m’avait adressé la parole. J’étais heureux, cela devait probablement dire qu’elle se sentait plus apaisée avec moi ou, à tout le moins, moins menacé ou effrayé. J’étais aussi étonné par le ton de la voix. Sa voix était belle, mais surtout sans la moindre émotion. Peu de personne était d’un flegmatisme aussi poussé. En faites, Lucifel n’aimait pas ceux qui l’étaient dans leurs paroles Il avait l’impression que ces personnes cachaient généralement un tas d’information importante ou même, mentait franchement mais, au fond, à quoi d’autre devais-je donc m’être attendu. Évidement qu’elle ne se mettrait pas à rigoler. Qui plus est, les paroles elles mêmes étaient assez étonnante. Elle disait venir en aide à des personnes souffrant de torture en échange d’une aide réciproque. Pour que ce genre de marché ait lieu, en général, il doit y avoir un minimum d’organisation, ce qui demande un agent « chef ». Aux dires de Niana, elle semblait être la source de ce système mais j’avais peine à y croire. Je dois admettre que je la croyais beaucoup trop affaiblie mentalement elle-même pour arriver à ce genre de chose. Il y avait donc peut-être une autre personne qui menait ces jeunes filles, mais pourquoi? Et quelle torture avait été appliquée à la jeune fille qui venait juste de passée.

Je n’eux pas le temps de posé mes questions et je dois admettre que de toute manière, les chances qu’elle y aurait portée une quelconque attention était très faible. Shana s’enfonça dans la salle de bain et quand elle sortit finalement, elle était habillée d’un vêtement léger qui laissait beaucoup de peau à la vue du regard soutenu que je lui accordais. Je dois admettre une petite chose ici, et oui encore, il y a une chose que j’adore sur les femmes, leurs talents pour se mettre en valeur dans des vêtements. Toutes les formes de lingeries, c’était cela que je trouvais le plus merveilleux chez la gente féminine et Shana savait définitivement choisir ses habits. Une partie de moi trouvait la jeune femme physiquement attirante. Je n’étais pas amoureux, non surtout pas, elle était bien trop étrange à mon goût. Elle était quand même physiquement intéressante. Je la regardai mettre ses pansements l’un après l’autre. Je ne bougeai pas. J’avais juste suffisamment l’esprit occupé en ce moment pour ne pas subir cette sensation de picotement dont je parlais peu avant. Je la laissai donc tranquillement étendre ces bandages et quand elle eut fini et qu’elle s’accota faiblement sur le lit, je ne dis rien. J’avais cette impression que ce n’étais pas mon tour, que je devais encore attendre un instant. Puis vint enfin ce que j’attendais.

- Shana, c'est faux. Je n'ai pas de nom.

Pas de nom, comment pouvait-elle n’avoir aucun nom. Évidemment qu’elle en avait un. Elle devait donc soit le caché, soit l’avoir renié. Je me rappelai le désir, quelques temps auparavant, d’inventé un système capable de lire dans la tête des gens. J’avais toutefois laissé tomber le projet qui n’était alors pas très utile. En ce moment je l’aurais tant désiré pourtant. En imaginant qu’il soit possible à construire. Après tout, si j’étais assez doué, je ne savais pas si je l’étais suffisamment pour créer ce genre d’objet. Il était après tout bien possible que je ne puisse jamais y arriver. J’essaierai quand même un jour, lorsque j’aurai du temps à consacrer à cela. Pour l’instant toutefois, j’avais bien autre chose à l’esprit. Je gardai les yeux sur la jeune fille à la peau mauve encore quelques instants. Je n’avais pas envie de bouger de là. Je ne savais pas si, le fait de rester immobile, faciliterait le parler de Shana. Bien sûr, je continuais à l’appeler Shana, comment l’aurais-je appelé sinon? Je me passai la langue sur la lèvre et sentis à quel point ma gorge était sèche. Je me relevai donc lentement.

- Très bien. Quelque chose à boire, alcoolisé ou non, j’ai un peu de tout.

Sur ces mots, je me dirigeai vers la cuisine. Je marchais lentement et d’un pas léger. Je me sentais pourtant si lourd de question. Je marchai à travers la luxueuse cuisine à la recherche de la bouteille de vin que j’avais laissé dans le cellier quelques jours avant. Je trouvai dans celui-ci une merveilleuse bouteille de vin rouge que je débouchai et duquel je versai une légère quantité dans un verre spécialement conçue à cette fin. C’est alors que je me rendis compte que je ne portais toujours que ma serviette blanche. Je me demandai un instant si je devais me changer mais au fond, cela n’était pas vraiment important. Si Niana m’avais demandé quelque chose, je lui aurais servis. Je suis alors retourné dans la chambre, salle principale de ma luxueuse suite, le salon et la cuisine n’étant finalement que des ajouts sans intérêt pour l’instant. Au fond, peut-être aurions nous été plus confortable dans le salon, mais il n’était pas question que je propose à Shana de changer de pièce. Je n’étais pas suffisamment sur de sa réaction. Lorsque j’entrai à nouveau dans la pièce, j’allai mené tranquillement le breuvage de Niana si nécessaire, ou j’allai m’assoir directement, avec légèreté dans mon grand divan.

- Soites, votre nom n’est pas Shana. Soites, vous avez donc des amis, des protégés ou des alliés, dépendamment de ce pour quoi vous les prenez. Dans ce cas dites moi, quel est donc votre nom. Si vous n’en avez réellement aucun, alors dites moi comment dois-je vous appelez. Si non, je continuerai simplement à vous appelez Shana. Si pour ces jeunes filles, ou même que pour une seule d’entre elle, vous êtes Shana, alors cela sera le nom que je vous donnerai. Si vous le désirez, vous pouvez m’appelai Lucifel. Et je dois admettre que je suis curieux de la façon dont vous avez recueillis l’aide de ces petites filles. J’ai bien compris qu’en échange, vous leur offrez votre aide, mais comment les avez-vous rencontré, Shana? Oh, et si cela est un sujet trop sensible, n’hésitez pas à m’arrêter. J’ai une tendance à demander des trucs très, et souvent trop, personnel aux gens que je ne connais pas. Alors, pouvez-vous répondre à mes questions?

Je me gardai bien de lui montrer que sur une petite table comblant l’espace entre le lit et le divan, un carnet de téléphone ouvert et un crayon reposait tranquillement. Elle l’avait probablement remarquée de toute façon alors si elle le désirait, elle pouvait bien aller le chercher, cela n’influencerait en rien ma réaction. Me tirerait peut-être à la limite un petit sourire timide mais sans plus. Je gardai donc les yeux sur Shana, me croisant les mains sur le ventre. Espérant avoir mes réponses. J’étais réellement curieux de ce qu’avait put être la vie de cette jeune femme esseulée et blessée, physiquement et psychologiquement. Peut-être avais-je une petite partie de moi un peu perverse, qui se raffolait du malheur des autres, mais j’en doute fortement. Je crois que c’était plutôt au contraire, une espèce de passion pour aider les autres. À tout le moins, je l’espère fortement.
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MessageSujet: Re: Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana]   Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana] Icon_minitimeMar 3 Mar 2009 - 5:13

Elle avait baissé la tête, profondément. Regarder le vin rouge flotter et valser dans la coupe lui renversait l'âme. La créature ferma ses yeux en serrant ses dents. Non. Pas maintenant. Ses cheveux dansaient autour d'elle, furies noires et violettes agencées au timbre unique de son teint. Elle demeura ainsi un bon instant, l'écoutant une fois de plus. Il livrait les discours d'un vieux philosophe sénile, c'est-à-dire sans connaissances et sans ouverture. Par contre, Lucifel recherchait la vérité de la jeune fille, ce qui faisait d'elle ce qu'elle était. Black Sun s'amusa à identifier le sol, plonger ses mains sur celui-ci. Sans s'en apercevoir, sa carcasse si lâche semblait prendre un brin d'humanisme. Elle s'animait comme un jouet remonté au dialogue provocateur du mutant. Elle ne voulait pas boire devant lui, devant l'inconscient. Ses épaules tremblèrent sous l'impact d'un éclair, pendant que Black Sun ne disait rien. Ses doigts pianotèrent vers ses jambes silencieusement. Ce geste enfantin se rompit, lorsqu'elle dédaigna une petite lame de sa cuisse droite, enfouie sous moult zébrures blanches du vêtement. Sa bouche s'ouvrit mécaniquement, dévoilant des dents blanches aux canines limées. Ses joues émaciées le devinrent davantage quand le métal s'apposa sur sa langue. Relevant suspicieusement son faciès sombre, elle dessina sans se blesser un immense sourire sur sa bouche, le faisant à la fois moqueur et désastreux.

Toutefois, il n'en résulta rien. Sa peau ne se blessa guère, puisqu'elle n'appuyait pas sur son arme, aussi petite soit-elle. La fausse Shana plaqua l'arme blanche sur sa langue, y laissant cette fois-ci une lignée dorée. La créature écarta soudainement sa main d'elle-même, laissant la lueur d'un éclair lointain éclairer momentanément son bras recouvert de bandages. La lame fut posée d'une façon si douce, si précieuse. Elle avait rapidement refermé ses lèvres désormais bordées de leur sang adoré. Un soupir franchit son corps, deuxième signe de vie de sa part. Un constat rapide de sa mémoire suffit à ses yeux pour se rouvrir platoniquement sur lui, la haine vive qu'exhale les torturés. Le doré de ses iris se partageait actuellement avec un gris menaçant. Les pupilles lunaires semblaient graviter sur ces mers étranges. Oui, étranges. Tout évoquait l'horreur chez Niana, voilà tout. Une existence qui n'en était pas une, une âme vide. Ses traits stoïques ne bougeaient pas, la colère prenait une ampleur demesurée dans cet argenté violent. Son bras se rapprocha de sa taille, alors que sa silhouette se redressait pleinement.

Du haut d'elle-même, ses cheveux approchaient le sol. Ses pieds s'avancèrent comme ceux d'une marionnette. Elle fut sans problème devant le mutant ailé, son regard narguant sa situation. Ses iris ressemblaient presque à des vipères tout à coup. Les volant de sa robe blanche se mouvaient à son ombre maigrichonne, ses éailels de perles brillaient de mille feux. Mais, les yeux de la mutante possédaient le mysticisme des contellations enflammées des cieux. La foudre cria encore, Niana déposa la paume de sa main droite sur le menton de Lucifel. Sa main entière se coucha sur sa bouche, le privant peut-être de la possibilité d'articuler quoi que ce soit. L'emprise, toujours douce, s'éternisa quelques minutes dans la surdité causée par les agissements de la créature. Ses doigts fins ne se déplacèrent plus, son corps conservant une distance raisonnable. Cependant, la chose abaissa son visage une fois de plus, figée sur une vue amoureuse dédiée à la moquette. Quelque boucles de ses cheveux noirs et soyeux reposaient sur les genoux de Lucifel - oui, encombrants à ce point. Elle avala sa salive ensanglantée, relevant son faciès pour le regarder. Ses allures distantes étaient revenues, sauf que le laxisme omniprésent de son être s'était consumé. Des étoiles envahissaient les plaines d'or rêveuses de son regard.


- Le plus cadeau en ce monde, c'est l'Amour.

Le dernier mot prononcé des notes tristes de sa voix avait éeé formulé avec un sentiment indescriptible, partagé oralement d'un ton énigmatique:

- Mes faiblesses ne m'empêchent pas de remarquer que vous l'avez oubliée... Je sais, car j'ai tué et j'ai oublié aussi les erreurs. Mais, je les respecte aujourd'hui. Vous avez eu ce que je n'ai jamais connu, donc vous ne pouvez pas imaginer. Néanmoins...

Une interruption, ses iris brillèrent d'un sentiment partagé entre le dégoût et la haine. Sa main, si douce, n'appuyait pas. Il pouvait la rejeter au moindre instant, mais les changements consécutifs de ses iris ressemblaient à des orages floraux. Le ton attristé reprit:

- Sakura, souvenez-vous en un peu. Je vous demande de la respecter, car elle mérite cet honneur. Elle est née à Earst Lake, sourde. Son père abusait d'elle de toutes les façons existentes en cet univers puis elle a rencontré son amant, doux Roméo d'Italie.

Plusieurs phrases en ligne, quel record! La fille violacée trembla à nouveau au son de la foudre, avant de lâcher comme dernier dard empoisonné de froideur:

- Trois phrases, c'est tout pour la vie d'une belle Lady. Moi, je n'ai besoin que de trois mots. Vous vouliez me donner ce nom, n'est-ce pas? Je me tue sur-le-champ à vous entendre le prononcer une cinquième fois.

Enfin, le sentiment épuisé à la veine coulante dans sa bouche, Niana s'éloigna du mutant de cinq mètres. Recherchant un coin sombre, elle s'y laissa choir, secouée. Son coeur battait à s'en rompre l'artère, son souffle devenait d'une cadence normale. Était-ce une carence d'autrui qui provoquait cet émoi intérieur? La créature déposa une main sur cet organe vital, montant ses mains sur ses joues chaudes. Elle se releva sans avertir pour revenir lentement vers la lame argentée. La reprenant sur elle, ses pieds la menèrent dans sa colère sourde vers la fenêtre. Ses longs cils battirent l'air plusieurs fois, tandis qu'elle se couchait à même le sol. Ses doigts se placèrent au-dessus de sa vision sur le plafond pêche. Leur violet immonde, leurs ongles tant de fois massacrés... Sa langue saignait, elle avalait le tout sans broncher. Black Sun se redressa sur son séant, repliant ses jambes contre elle. Ses yeux fixaient un néant incertain, son visage inerte de toute expression s'anima comme son corps plus tôt. Douce folie, douce agonie, douce supplication qui susurre des secrets sadiques. L'âme qui plonge dans le tombeau des torturés, sa main se sépara instinctivement de l'arme blanche. L'orage à l'extérieur tonna une fois de plus, ce qui fit convulser la carcasse la mutante qui passa ses mains dans ses cheveux, muette dans son univers de sadisme épuré de joie.

La tempête commença à se calmer, Niana enferma sa tête entre ses bras mauves, laissant à Lucifel une grande vue de son dos. Sa chevelure déplcée sur le côté libérait la vue imprenable du haut de son dos entièrement recouvert de gigantesques arabesques noirs, de même que cette cicatrice en forme d'étoile. Sa finesse s'alliait aux manières éthérées de Black Sun qui ne réagissait plus depuis quelques minutes. Yeux clos. Lèvres closes. L'âme enterrée sous ses questions à lui, sa chair violacée répondant dans le silence par des éclats soyeux, lunaires; un petit ruban qui défile au gré du vent. Semblable à une enfant, son souffle doux l'enveloppait elle-même, pendant que des filaments coulaient sur ses joues. Il était temps qu'elles arrivent, les traîtresses. Ses cils en libérèrent d'autres, son dos frémit inconsciemment. La créature se retourna, déposant un regard étonnant sur lui: ni haine, ni froideur. Seulement une douceur née de sa tristesse pure qui posait une question silencieuse. En effet, les perles diaphanes arpentaient son visage mauve, tombant sur ces mains de princesse.


- Lucifel, pourquoi est-ce qu'il y a de l'eau qui coule de mes yeux?

L'interrogation pouvait lui apparaître profondément stupide. Or, la voix utilisée pour la poser était si innocente, si dénuée de sa nature inerte que le ton en devenait aussi curieux que spontanée. Elle fixait le vide, laissant le liquide chercher les cavités de son être. Niana trembla encore, vacillant avec son âme dans les méandres de son crâne. Elle tenait à attendre une réponse, qu'elle soit révélatrice ou banale.
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Lucifel
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MessageSujet: Re: Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana]   Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana] Icon_minitimeVen 6 Mar 2009 - 1:17

HJ: J'espère que ça vaut l'attente, désolé encore.

Je regardai la jeune fille mouvoir ses doigts sur le sol puis sur sa jambe. Elle me semblait plus ouverte à la discussion qu’elle ne l’était lorsqu’elle était arrivé ici. Je ne devais donc pas avoir été trop loin. Ou à tout le moins, elle y répondait plutôt bien. C’est tout de moins ce que je croyais avant qu’elle ne sorte une lame cachée dans les rubans qui entouraient sa cuisse. Je fus surpris et cette émotion du paraître dans mon visage mais, lorsqu’elle se mit à se dessiner un sourire sur le visage à l’aide de la lame, là ça devenait un peu trop à mon goût. Je me redressai sensiblement sur le divan mais, je ne me déplaçai pas plus que cela. J’avais trop… peur, de l’effet que cela donnerait à Shana. Lorsque je la vis redescendre son arme sur sa langue et se blessée, je dois admettre que je me suis senti rassuré un instant, mais alors là un vraiment très petit instant. En faites, lorsqu’elle déposa son arme, je dois admettre que cela m’effraya plus encore qu’autre chose.

Je remarquai la couleur des yeux de Shana qui changeaient encore et qui prirent une teinte de gris qui ne m’inspirait aucune confiance. Mon regard glissa sur l’arme qu’elle avait déposée avant de revenir à ses yeux. J’avais un champ de vision suffisamment large pour garder un œil sur les déplacements de son bras si elle tentait de rejoindre son arme alors je n’avais pas à craindre pour ma vie tant qu’elle restait ou elle était. Sauf qu’elle ne resta pas ou elle était. Elle s’approcha. Mes doigts s’allongèrent un peu sous mon manteau que j’avais ramené de la cuisine, je sentie la crosse de mon pistolet, me rassurant un peu. Je la regardai s’approcher, d’un mouvement vif et habitué, je sortis mon arme de son étui sans un bruit, l’arme était maintenant bien calée au fond de ma main cachée. Je ne voulais pas tiré, je détestais l’idée de devoir tirer sur une jeune fille qui n’avait visiblement pas choisie d’être ce qu’elle est. La torture peut parfois changer en une telle horreur une personne.

Lorsqu’elle plaqua sa main sur mon menton et ma bouche, je su qu’elle n’allait pas faire quelque chose de mal, qu’elle n’allait pas m’attaquer et qu’elle ne voulait pas m’étouffer. Sa poigne, comme toujours, était tellement tendre. Je lui regardai le fond des yeux alors qu’elle semblait vouloir dire quelque chose. Après quelques temps, elle baissa la tête. Je sentis ses cheveux tellement doux, frotter sur mes jambes nues. Je ne réagis pas à ce contact particulier. Lorsqu’elle releva sa tête, il y avait tant d’étoile dans ses yeux. À vrai dire, ça me rappelle ceux de Léna lorsqu’elle me sortit de « la pièce » avec les deux autres. Sauf qu’elle avait quelque chose à voir avec ma présence là alors ce n’était pas vraiment impressionnant puisque la tristesse donnait souvent cet effet là.

- Le plus cadeau en ce monde, c'est l'Amour. Mes faiblesses ne m'empêchent pas de remarquer que vous l'avez oubliée... Je sais, car j'ai tué et j'ai oublié aussi les erreurs. Mais, je les respecte aujourd'hui. Vous avez eu ce que je n'ai jamais connu, donc vous ne pouvez pas imaginer. Néanmoins... Sakura, souvenez-vous-en un peu. Je vous demande de la respecter, car elle mérite cet honneur. Elle est née à Earst Lake, sourde. Son père abusait d'elle de toutes les façons existentes en cet univers puis elle a rencontré son amant, doux Roméo d'Italie. Trois phrases, c'est tout pour la vie d'une belle Lady. Moi, je n'ai besoin que de trois mots. Vous vouliez me donner ce nom, n'est-ce pas? Je me tue sur-le-champ à vous entendre le prononcer une cinquième fois.

Je fermai les yeux et baissai la tête vers le sol. Earst Lake, sourde. Je ne me rappellerai pas le nom de son amoureux, ni les tortures de son père. Ce N’était pas mes souvenirs et je n’avais donc aucun droit sur ceux-ci. Peut m’importe ce qu’en pensent Niana. Je sais que la mémoire des victimes innocentes doit être toujours gardée près de son cœur, mais ce n’est pas leur vie qui doit être retenu, seulement leur mort, et pourquoi ils sont morts. Afin que plus jamais ce genre d’erreur ne se produise. Peut-être voyons nous les choses différemment elle et moi mais au fond, j’ai l’impression que certaines épreuves qu’elle a vécu, je les aie vécu aussi. Seulement elle ne peut pas le savoir, et je doute qu’elle le voudrait de toute façon. Les victimes sont toujours persuadées d’avoir été les seuls à avoir subis ce qu’ils ont vécu, alors que c’est trop souvent faux. Je n’ai pas oublié la merveille de l’amour, j’ai aussi oublié de mes erreurs de meurtrier mais, je ne respecte pas mes erreurs, ce n’est pas ainsi que je fonctionne. Je les analyses, mais je ne les respecte pas. Et c’est trois mots, les trois mots qu’elle désire, je ne les connais pas et je ne sais même pas si je pourrais désirer les connaître de toute façon.

Lorsqu’elle eut fini son petit discours et qu’elle se recula dans un coin sombre, je relevai lentement la tête vers elle. J’observai ses yeux qui changeaient à nouveau de couleur. Ces yeux étaient impressionnants. Je n’arrive toujours pas à dire à quel point il pouvait y avoir de teintes différentes en à peine quelques minutes. Elle sembla souffrir d’un malaise, elle mit d’ailleurs la main sur son cœur mais je ne fis pas de mouvement. Je ne savais pas ce qui arrivait même si elle avait une crise cardiaque, je ne pourrais rien faire pour elle et appeler le service d’étage pour venir réanimer une jeune fille mauve était une idée tout à fait ridicule. Puis elle se releva en vitesse et reprit possession de son couteau. Aux vues de son air enragées, je tint encore plus solidement l’arme à feu bien plus puissante et dangereuse que la lame de Niana, malgré qu’elle savait peut-être où frappé pour tuer en un coup. J’aurais de bonnes chances d’arriver à l’amener dans la mort avec moi-même si c’était le cas. Quand elle passa à côté de moi pour se rendre sur le sol, juste en dessous de la fenêtre, je dois admettre que j’ai été réellement troublé. Une fois de plus ou de moins après tout.

Puis, Shana se redressa pour s’asseoir sur le sol. Je la suivais du regard. Comme la fenêtre était un peu plus loin que ne l’était le dernier endroit ou elle était, je me permis de relaxer un instant et de relâcher la pression de sur mon arme. Je tremblai un peu avec elle lorsque l’éclair résonna dans le ciel. C’était ridicule, je n’avais jamais eu peur des orages, mais là je n’étais pas dans le même genre de monde que je l’ai toujours été jusqu’à maintenant. Avec Shana dans la même pièce, le monde entier changeait de forme. C’était étrange et désagréable un peu, mais j’avais encore espoir de pouvoir l’aidé à aller mieux. Je jetai un coup d’œil à toutes les blessures qu’elle avait. Les miennes étaient mieux cacher, c’était une bonne chose je crois. Je n’aurais pas voulu expliquer ce qui c’était passé pour moi. J’étais triste de voir un corps aussi jeune et beau aussi dénaturaliser. C’était injuste.

- Lucifel, pourquoi est-ce qu'il y a de l'eau qui coule de mes yeux?

Elle aurait put me demander comment ce fait un enfant que je n’aurais pas été plus déranger par la question. Qu’est-ce que l’eau qui coule de tes yeux? Si je lui réponds tout simplement « des larmes » je suis presque certains qu’elle va demander ce que c’est aussi. Je ferais un très mauvais père. Je ne saurais jamais comment répondre à ce genre de question. Sauf que là je me sentais pressé, pressé comme un citron. Je me sentais forcé de répondre quelque chose à cette petite fille qui me demandait des explications à une chose inexplicable. Les larmes ne sont pas rationnelles. Les philosophes de la raison écartait les émotions, mais ile ne disaient pas quoi faire de ces émotions lorsqu’elles venaient des autres. Devais-je lui dire que ce n’était rien, que c’était tout, que c’était un mélange de ces deux réponses. Je n’en savais rien. Je pris une grande respiration et je déblatérai ce qui me semblait être la bonne réponse. Alors que je parlais. Je me rendis compte que c’était pour moi la bonne réponse, mais je ne savais pas ce que c’était pour elle.

- Cette eau, ces ta Vérité.

Simple, cour, précis. Les larmes étaient les représentations de la façon dont on était au plus profond de soi. Les larmes, c’était ce qui dévoilait ton âme. À chaque larme, une portion de ton âme se dévoile au reste du monde. C’est pour sa que les femmes semblent tellement plus compliquée que les hommes. L’âme n’est pas faite pour être dévoilé. Connaître son âme, c’est connaître sa folie. C’était pour moi la vision que j’avais des larmes, la signification qu’elles avaient. Mais au fond, j’avais beau vouloir être rationnel, ce ne l’était pas vraiment ce que je venais de dire. C’en était énervant. Mais que pouvais-je dire d’autre? De toute façon, ce n’était plus une enfant. Elle ne comprendrait peut-être pas maintenant, mais elle comprendrait un jour ce que j’avais voulu dire. Elle se fera alors sa propre conception des larmes. Mais en faites, elle était brillante, elle avait probablement compris du premier coup.


Je restai longuement assis sur le divan à observer la jeune fille sans faire un mouvement. Je ne savais pas trop quoi dire. J’avais l’impression que tous les mots que je disais me rendaient plus antipathique à ses yeux tout en lui permettant de se libérer un peu de ses souffrances. J’en suis même venu à me demander si elle désirait seulement la quittée, cette souffrance. Je dois admettre qu’une partie de moi croyait qu’elle aimait être dans l’état ou elle était en ce moment et cela m’effrayait un peu. Je m’étais toujours battu pour me sortir de mes mauvaises passes et l’idée que quelqu’un pouvait en venir à aimer sa personne dans son malheur m’effrayait, m’écœurait même. Pourtant j’avais bien entendu parler de personne qui vivait et se complaisait dans leurs malheurs.

Je ne dis rien d’autre. Je me levai et me dirigeai vers une des commodes un peu plus loin. Je retirai la serviette, de dos à Shana. Mon grand manteau blanc descendait jusqu’à mes mollets alors ce n’était pas un problème du tout pour ma pudeur. J’enfilai un pantalon blanc propre. Je me retournai alors vers la jeune fille à nouveau. Je fis quelques pas et je m’assis sur le bras du divan. Je regardai par la fenêtre à mon tour. Les nuages s’éclaircissaient rapidement. Au loin, la lumière des éclairs paraissait encore par à coup pendant un bref instant mais le son ne venait pas à nos oreilles. Je failli rire en me rendant compte de la situation. Elle et moi, des mutants, dans une chambre très luxueuse, parlant de chose incohérente, profonde et vide de sens. C’était étrange et bon en même temps. Quant était la dernière fois que j’avais eu une discussion moindrement réfléchis avec une autre personne? Je n’en sais rien. Après tout, la majeure partie du temps tout ce que dis l’homme est d’une futilité quasi-illimitée.

- Trois mots, vous avez besoin de trois mots pour vous seulement. C’est étrange, vous valez plus que trois mots. Tout être humain par sa valeur de présence sur terre vaut plus que trois mots. Leurs vies, qu’elles soient bonne ou mauvaise, vaut toujours bien plus de trois mots. Je ne suis jamais allé à Earst Lake, je n’ais même pas la moindre idée d’où c’est, mais je m’en souviendrai. Je ne sais pas pourquoi vous me prenez, mais visiblement, vous me sous-estime. J’ai l’impression de vous avoir insulté en vous appelant par ce nom, et je m’en excuse. Il n’y a rien de plus important pour moi que le nom d’une personne. J’aimerais vraiment savoir comment je dois vous appeler.

Je tournai la tête vers le miroir. Je remarquai, même à cette distance, la légère encoche dans mon nez que me renvoyais mon reflet. Souvenir d’un des épisodes les plus sombres de mon histoire. Je le bougeai un peu, comme si cela pouvait le ramener en place. Mais ça ne pouvais évidemment pas. J’eut des flash de mes moments dans « La pièce ». Je ne me rappelais plus de ce que l’on m’avait dit. De comment on avait fait pour me sortir de ma torpeur. Étais-je simplement plus combatif que ne l’était Shana? Étais-ce cela en fait? Étais-je entrain de perdre mon temps à essayer de l’aidée?

- Vous savez, j’ai moi-même vécu la vie de torturé. Lorsque j’ai finalement été libéré, je me suis sentis… libre et j’ai toute suite voulu me battre, non pas pour oublier, mais pour comprendre. J’ai désiré à ce moment là pouvoir trouver le moyen de venir en aide à ceux qui avaient vécu ce genre de moment. Je sais que ce n’est pas au niveau, que la durée de mes problèmes était bien inférieure à la votre. Mais j’aimerais vraiment essayer e vous aider. Comment puis-je faire pour vous aidez? Je n’en sais rien. Mais je sais que je peux essayer. Je vous en prie. Votre nom me serait déjà d’un immense secours.
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MessageSujet: Re: Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana]   Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana] Icon_minitimeSam 7 Mar 2009 - 21:21

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Au plus lointain des regards, la moquette devint un immense chemin bleu poudre sur lequel d'immense talons se propulsaient pour sauter sur les astres du ciel. Isolée d'un monde d'étrangers, le papillon fantasmait dans son talus stellaire et solitaire. Sa voix murmurait des notes qui cachait tant bien que mal une immense chaîne, adhérée à sa cheville droite, la reliant à cette réalité damnée de douleur. La chair pure voltigeait au gré des êtres élémentaires puis une larme de la lune la mouilla. Ses chiffons soyeux s'imprégnèrent de l'eau automatiquement, collant un froid insupportable à son monde sucré. Des filaments de diamants suivirent une fille du ciel filant vers sa mère pour dénoncer la cause de ce trouble. Personne ne devait retomber ici, dans le Rêve des Torturés. Le papillon empoigna ses ailes d'or pour les morceler de ses mains. Son sang tout aussi étincelant se répandit autour d'elle en défiant toute gravité. De nouvelles parures célestes remplacèrent les précédentes: des ailes d'hémoglobine aux tons d'aurore. Les bijoux de la nuit, grande dame, s'affaissèrent, ce qui délivra une foudre vilaine. Celle-ci harcela la jouvencelle qui fut touchée de plein fouet...

Le souffle rauque, S-6 percevait l'ombre de l'arme du coin de l'oeil. Une épaule tordue au point de la lui arracher, son Bourreau la fixait en souriant. Son visage fichu dans le tronc d'un conifère, la pluie surgit de l'horreur nocturne en enchaînant une orage terrible. Les épines se mirent à cascader sur les corps nouvellement tatoués des << croyants >>. Un craquement particulier tira un tic au visage crevassé d'hématomes bleu nuit de la fillette. Le fouet toucha son visage fin. Cette fois-ci, elle crut mourir au son du tonnerre. Cette fois-ci, elle l'entendit désirer jeter son corps dans la fosse publique. Cette fois-ci, son coeur se scinda distinctement en deux. Elle s'éveilla dans un lit quelques semaines plus tard. Ses bras couverts de points - les piqûres - ruisselaient sur son être ne voyant que de l'oeil gauche. Elle sentit un choc électrique soudainement, ses membres convulsant maladivement. Le collier, encore. La bête, encore. Tout, encore. S-6 subit donc ce manège indéfiniment, pouvant se remémorer ses bonnes douleurs. Du sang sur sa langue, elle toussa en fermant autant son oeil que son âme. La carapace venait de naître.

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Les yeux fous de couleur de la jouvencelle se tournèrent vers les rideaux, voulant s'enlacer de voiles sombres pour oublier sa << vérité >>. Les tons dorés prirent une touche émeraude qui tourbillonnait d'un bleu sombre troublant. En fait, tout ce manège sur ses iris donnait un lilas versant au rose à l'auréole de ses pupilles. La créature redressa un visage neutre au mutant. Pourtant, ses cils noirs laissaient des perles miroiter sur ses joues émaciées. Son être exhala soudainement une aura altière. Celle-ci se distinguait de son état faible, puisque son insensibilité mariée à sa tristesse prouvée contrastaient forcément avec sa droiture. Comme une poupée mécanique, le visage de porcelaine ignorait tout sentiment. Les lèvres dentelées et printanières demeuraient fermées. Ses boucles valsèrent majestueusement en décomposant son ombre au fil de ses pas. Sa marche s'entama légèrement, ses ballerines blanches se déposant à la grâce d'une plume devant elle-même. C'est alors qu'il débita un grand discours de morale. La jouvencelle, elle, s'interrompit au miroir.

Le visage de marbre s'intensifia. Or, ses épaules recommencèrent à vaciller à peine visiblement. Ouvrir les yeux une fois, les fermer. Elle se fixa intensivement en s'approchant élégamment de son reflet. Il désirait encore son nom, pendant qu'elle se crevait à vue d'oeil en croisant ses bras sur elle-même. Elle tira sur sa chair violacée, cherchant tout à coup à la déchirer comme un tissu. Néanmoins, tout se faisait plus tenace quant aux parties du corps humain. L'ancienne S-6 s’écarta du miroir en se détournant stoïquement. L'objet mauve récupéra furtivement la lame minuscule pour s'affliger l'erreur. Toutefois, ses mains voguèrent vers le carnet et le stylo déposés soigneusement par les femmes de chambre précédemment. La carrousel de ses iris s'enflamma de lueur blanchâtres, créant une neige sur le paysage auroral. Dénudée de l'émotion la plus infime, la chose écrivit un instant. Le son de son écriture discrète emplissait la chambre malgré tout. Les boucles cascadaient sur son corps comme le velours soyeux de ténèbres luxueuses, alors que sa peau renvoyait nettement l'éclat d'un ruban par constellations.


<< Je n'ai pas de nom, parce que, vous, les humains et mutants non-horribles n'avez jamais pris la peine de me donner le seul détail qui doit être donné à toute vie sur terre: un prénom. >>

Elle enleva la feuille du petit carnet pour la chiffonner puis la jeter au sol. Black Sun se tenait au moins à trois mètres de Lucifel, s'étant déplacée au coin diagonalement opposé de son terroir initial. Malgré toute la volonté de la chose à ne pas laisser les émotions s'imprimer physiquement sur elle, ses yeux libéraient l'eau avec cette valse de couleurs habillée de tristesse. Ce gouffre si profond, ce vortex de vide à l'intérieur d'elle-même laissait donc sa présence s'affirmer. Dans un regard, tout se voit. L'être ignora l'eau tombant sur ses épaules, avant de porter ses mains sur sa robe chatoyante. Ses doigts pianotèrent doucement les immenses volants traînant au sol. Tenant toujours le crayon et les feuilles, elle fixa ses pansements, trembla, retourna devant le miroir. Appremment, Niana prouvait sa peur de se voir en tremblant de plus en plus au fil des secondes qu'elle perdait à contempler ses larmes. La main tenant le carnet posa le posa accidentellement sur sa joue droite, mouillant les feuilles par le biais de sa << vérité >>. Au moment où ses yeux cessèrent d'arpenter son corps de jouvencelle, le souvenir l'envahit.

La créature reprit sa démarche lente et gracieuse pour fuir subrepticementson reflet horrible, immonde et dégoûtant. Le goût amer de sa vie entre ses dents, elle mordit profondément sa langue pour lui faire suer ce sang divin. Sa carcasse maigre, trop maigre alla vers le lit en jetant aux pieds de Lucifel le stylo et le carnet. Elle s'agenouilla su sol calmement, laissant ses joues se noyer. Son dos s'exposait au mutant, découvrant d'immenses arabesques noires qui serpentaient ses omoplates, près de ses épaules. Étrangement, deux points minuscules suivaient systématiquement ces mêmes omoplates. La mutante déplaça ses longues boucles dans son dos, tandis qu'un voile de sa robe qui pendait sur son bras descendait davantage. La chose gémit en ouïssant la foudre lointaine. Elle trembla de plus belle, mais ses larmes marièrent sa décadence cette fois-ci. L'ancienne S-6 plaça ses mains sur ses oreilles et appuya longuement sur celles-ci. Était-ce un signe qu'elle ne pouvait plus l'entendre?

Soudainement, un poing cogna à la porte d'entrée. La fausse Shana se redressa automatiquement, avant de scruter le cadre blanc au bout de l'endroit. Ses tremblements avianet cessé, ses larmes aussi. Le visage et les yeux inertes perdirent l'entrain émotionnel qui l'habitai auparavant. Une voix masculine résonna durement avec une connotation d'exaspération:


- Monsieur, aviez-vous pris le format spécial << Lubrifiant et plaisir à cinq doigts >> hier soir? Mon collègue l'a enfin trouvé. Je suis désolé de le livrer aussi tard, mais 914, c'est long à trouver!

En cause de cette interruption totalement dingue et tardive, la créature n'avait pas aperçu le numéro de chambre de l'endroit. En effet, ses subordonnées s'étaient contentées de la retrouver afin de lui apporter son << essentiel >>. Demeurant plus rigide que tout à l'heure, elle tourna ses yeux vers Lucifel. Ceux-ci brillaient d'une inexpressivité mystérieuse, comme s'ils cachaient quelque chose qui ne pouvait pas sortir. La valet cogna une seconde fois, la jouvencelle demeura silencieuse, analysant le visage de Lucifel précieusement. Elle s'empara de sa petite lame puis dessina machinalement une forme indescriptible sur son bras droit et ce, sans se blesser. L'employé de l'hôtel ne prit guère son mal en patience d'un quelconque réponse et quitta l'étage sans demander son reste. La jeune fille l'entendit partir à grands coups de talons, mécontent. Ses lèvres s'étirèrent légèrement, créant quelque chose qui sortait enfin dans ses yeux. Un once de moquerie perça l'opacité nocturne de ses yeux toujours déchirés. Des aurores violentaient des pupilles lunaires et imaginaires d'une neige devenue folle. Le blanc sur le bleu fondait en des rivières diamantées: des zébrures d'une nuit illuminée dans un jour naissant en somme. Les couleurs guerroyaient dans ses iris auréolés d'un lilas printanier. La créature ne laissa pas le son d'un rire s'élever, car ce sourire crava aussitôt. Elle rangea sa petite lame en approchant d'un pas curieux vers la porte. Enfin, Niana se pencha pour reprendre le stylo puis le carnet. Sa main délicate traça presque cérémonieusement, pendant que ses yeux libéraient d'autres perles:

<< Que désiriez-vous faire hier soir avec ce type d'objets? >>
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MessageSujet: Re: Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana]   Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana] Icon_minitimeJeu 12 Mar 2009 - 19:58

Alors que je tentais, semble-t-il vainement, de la réconforter légèrement, je la regardai se pincer et tirer sa peau. Plus les choses allaient, plus j’avais l’impression qu’il me manquait une donnée sur elle pour arriver à la comprendre. Comme lorsque je tentai de créer mon bras quelques années auparavant et que je n’arrivais pas à le rendre apte à se déplacer. J’avais alors appris que… oh peut importe. Le fait est qu’elle avait quelques chose de particulier que je n’arrivais pas à saisir et que plus le temps passait, plus je le comprenais. J’étais dans le champ, dans le flou, dans le brouillard. Bref, n’importe où sauf ici avec elle. Je devais trouver le moyen de la rejoindre. Sauf qu’au fond, peut-être étais-ce elle qui était ailleurs et moi qui étais ici, alors je ne devais pas la chercher, mais l’aider à me rejoindre. Pourquoi c’est si dur la psychologie?

Alors que je me posais ces questions si flou et si précise à mon esprit, je la vis qui se dirigeait vers les instruments d’écriture. Je me demandai alors pourquoi elle écrivait. Après tout, nous avions parlé quelque fois. Au départ, je croyais qu’elle était muette, où gênée peut-être, mais voilà qu’elle recommençait alors que nous avions parlé de vive voix. Il y avait donc quelque chose dans les mots qui l’effrayaient, où dans les lettres qui la réconfortaient. À moins que l’un ou l’autre soit un moyen de se punir comme les entailles. Que pour elle, ce stylo et ce papier, ou peut-être les sons qu’est-ce que j’en sais, étaient une lame qui tailladait son cerveau. Je ne fis pas un bruit alors qu’elle écrivait mais je tâchai de bien regardé où se trouvait la lame de son couteau. Peut-être étais-je un peu trop paranoïaque, c’est possible, mais c’était cette paranoïa qui m’avait permis de survivre tout ce temps et je n’avais pas l’intention de la renier maintenant.

Lorsqu’elle jeta le mot qu’elle avait écrit sur le sol. Je cru comprendre que c’était quelque chose comme sa Véritée. Plus encore que ne l’étaient ces larmes. Je ne sus pas trop comment réagir alors. Elle n’était pas très loin de moi, elle avait lancé cette boule de papier encore plus près de moi, mais cela voulait-il dire qu’elle m’offrait ce morceau de papier, ou étais-ce plutôt une sorte d’affrontement. Un moyen de me signifier quelque chose de plus profond. Une espèce d’avertissement pour lui dire que si elle avait des choses à dire, et qu’ils étaient presque à ma portée, ils ne l’étaient en faites pas? À moins qu’elle n’ait jamais pensée à quelque chose du genre. Je la prenais pour une adulte réfléchie et qui agissait selon un schéma précis et complexe mais, qu’elle âge avait elle au juste? La souffrance psychologique ne pousse pas les gens à être plus mature, seulement à comprendre une partie de l’être humain qui ne devrait pas être connu avant d’être mature. De ce fait, elle pouvait agir d’une façon enfantine malgré ces connaissances détestables.

Elle ne cessa de fixer son regard sur moi pendant quelques temps. Puis elle baissa ses yeux vers son bandage avant de retourner vers le miroir qu’elle avait quitté quelques instants plus tôt. Je la suivi du regard. Je me demandai au début si c’était une sorte de vanité qu’elle avait. Qu’elle ne pouvait se passer de ce voir plus qu’un certains temps. Je rigolai intérieurement de cette idée idiote. Comment pourrait-elle s’adoré alors qu’elle n’avait probablement aucune confiance en soi comme c’est le cas chez tous les torturés? Je crus alors comprendre qu’elle, au contraire, détestait ce voir. Qu’elle s’affligeait encore du mal inutile. Je détournai les yeux pour revenir sur le papier chiffonné. Je me décidai de faire un mouvement. Je me penchai lentement et pris le papier dans mes mains. Je l’ouvris sans faire trop de bruit et je lus le court texte de Shana. Je compris alors à quel point j’avais tord. Mes yeux ne se détachèrent pas de la fin du texte. Un prénom. On ne lui avait donné aucun prénom. J’avais peine à y croire. Cela semblait ridicule, qui n’avais jamais eu de prénom? Je n’arrivais pas à y croire. Ou plutôt, je refusais d’y croire. Comment allais-je alors pouvoir l’appeler, lui parler? Je ne pouvais dire « Hé chose! » à toutes les 5 secondes. Cela ne l’aiderait certainement pas. Je ne pouvais simplement pas y croire.

Je relevai les yeux pour voir la jeune fille devant la glace. Je ne sais pas pourquoi, mais cette image me marquera à jamais. Je me rappelle de son dos meurtris, des quelques mèches de long cheveux noirs qui en cachaient une partie, de son calepin qui semblait salvateur sur la peau mauve de sa figure, du reflet dans le miroir doré de son visage ou les larmes de toute une vie s’écoulait. Cette jeune fille ne méritait pas ce qui lui était arrivé, peut-importe ce que c’était. C’avait été visiblement bien trop. Comment des parents pouvaient-ils faire briser une pauvre jeune fille qui n’avait, de toute façon, jamais demandé à être venue au monde. Je n’arrivais pas à comprendre ce genre de parents qui agissent ainsi avec leurs enfants. Était-ce parce que, côté familial, j’avais été merveilleusement bien servi et que je considérais cela comme acquis alors que ce n’était pas le cas? Ou est-ce que cette impression d’injustice était bien fondée et que les choses ne devaient jamais se passer ainsi? Je n’en sais trop rien mais, pour l’instant, je devais bien faire avec.

Alors que je réfléchissais encore aux raisons que Niana pouvait avoir de se regarder malgré sa haine pour elle-même, elle se mit en mouvement. Lorsqu’elle me lança le crayon et le papier, je me suis attendu à ce qu’elle parte sur le champ mais, elle resta. Elle alla se coucher devant le lit. Comme si le lit en soi n’était pas digne de la recevoir. Comme le faisait un chien qui avait été bien élevé. Sauf que Sha… enfin, que ma visiteuse n’avait rien d’un chien. C’était un être humain. Elle se plaqua la main sur les oreilles au moment exacte ou j’allais parler. J’oubliai immédiatement ce que je voulais lui dire. Ce n’était plus important. Ça ne l’avait probablement jamais été de toute façon.

Je voulus me pencher pour ramasser le crayon et le papier et lui écrire. Peut-être que c’était l’écriture qui lui faisait le moins mal si elle tenait à ne pas m’entendre. Je voulais donc lui écrire, quoi? Je n’en sais rien. Je voulais simplement lui écrire. Sauf qu’à la porte, l’on cogna. Je ne compris pas qui cela pouvait bien être car après tout, j’avais, peu de temps auparavant, renvoyer la femme de chambre. La seule qui avait la moindre chance de m’importunée. Comment se faisait-il alors que quelqu’un d’autre vienne m’interrompre? Lorsque je vis Niana se redresses d’un coup sec, j’eu encore la vision d’un chien, d’un animal bien dressé. Un animal, étais-ce là que se trouvais la réponse. Avait-elle été prise comme une sorte d’animal?

- Monsieur, aviez-vous pris le format spécial << Lubrifiant et plaisir à cinq doigts >> hier soir? Mon collègue l'a enfin trouvé. Je suis désolé de le livrer aussi tard, mais 914, c'est long à trouver!


Je ne fis aucun mouvement. Mon visage se vida totalement de la moindre d’once d’émotion. Mais qui étais cet homme idiot. Qui était cette espèce de fou furieux qui criait dans les couloirs des choses si étranges et peu ragoutante. Je n’en savais rien, je n’osais même pas vraiment y penser. Je savais que ce genre de chose n’avait pas à faire avec moi mais que penserait ma visiteuse de tout cela? Elle me prendrait certainement pour un espèce de pervers sans conscience. C’était ridicule. Si j’avais la moindre chance de me faire apprécier de la jeune fille, je venais de la perdre totalement grâce à cet idiot qui croyait avoir cogné à la porte 914. Il était bien certains que dès demain matin, je demanderais le renvoi immédiat de cet homme.

Je tournai mon visage vers la jeune fille et qu’elle ne fut pas ma surprise en voyant un sourire lui apparaître sur le visage l’espace d’un instant. Je n’arrivais pas à y croire. Elle était capable de sourire. Je n’avais toujours pas d’émotion dans le visage. J’étais choqué par l’intervention du valet et la présence de se sourire auquel je ne m’attendais pas du tout. Puis elle me tendit un nouveau message que je lis rapidement. Je relevai à nouveaux les yeux vers mon hôte. Je ne pus m’en empêcher. À travers mes narines, de faibles courants d’air se firent entendre. Puis j’en vins à rire. Je ne riais pas fort. C’était à peine compréhensible. J’avais toutefois visiblement un large sourire.

- J’imagine que si je plaide que cette suite est en faites la numéro 915 vous ne me croiriez pas, c’est pourtant vrai je vous l’assure. Je ne sais pas qui est cet homme qui cogne aux portes et cri les secrets des autres chambres, mais une chose est sûr, c’est qu’il aurait dut se concentrer un peu mieux et revérifier le numéro de la porte d’entrée. Lassez moi vous rassurez, je n’ai jamais été intéressé dans ce genre d’écrits. Je ne déteste pas un bon livre de temps en temps mais pas quelque chose de ce genre là.

En disant cela, j’eus ce qui me semblait être un éclair de génie. Peut-être étais-je un petit peu trop entreprenant avec elle. Peut-être que si je tentais plutôt d’y aller lentement avec des sujets moins importants cela faciliterait notre rapprochement. N’est-ce pas ainsi que les amitiés se forment. Avec des détails au début puis des choses importants par la suite et, au fond, je n’étais pas pressé et je doute qu’elle le soit aussi. Peut-être que si je prenais un peu plus mon temps je faciliterais les choses entre nous.

Je remarquai alors qu’elle pleurait encore. J’en étais triste moi-même et cela enlevait tout le comique de l’histoire. J’en étais déçu mais je devrai faire avec. Je me déplaçai pour ne plus être au centre de divan et je lui ai offert de s’y asseoir. Je ne croyais pas vraiment que cela fonctionnerait mais qu’en savais-je. Au fond, peut-être qu’elle le ferait pour n’importe qu’elle raison que son esprit troublé aurait. Alors j’espérai qu’elle le fasse. Toujours souriant, bien que pas autant il ne faut pas exagérer. Je lui demandai si elle préférait que je lui écrive ou que je lui parle. Que ce soit écris ou parler n’importerait toutefois pas les mots qui serait écrit.

- Je ne suis pas un très grand lecteur, bien que je me rassasie parfois de quelques livres. Je préfère plutôt la musique. Les musiques instrumental, principalement ou il y a piano et violon, sont pour moi une source de grands réconforts. Les films me semblent rarement intéressants. Alors en général, lorsque je n’ai rien à faire, soit je marche à l’extérieur, observant les gens, soit j’écoute ma musique tranquillement. Avez-vous déjà écouté de la musique classique, mademoiselle. Ou même de la musique Baroque, qui est-elle-même souvent associé au classique. Ce sont ces musiques que j’aime le plus. Désiriez vous en écoutez. Je peux en mettre, faiblement, pour qu’elle soit juste derrière sans nous importuner.

J’espérais qu’elle dirait oui. On raconte que la musique adoucis les mœurs. J’eu un souvenir atroce toutefois d’un des rares films sur lequel je me suis attardé. Orange Mécanique. Quel film horrible que j’avais détesté, ridiculisant sans la moindre vergogne les œuvres classiques et semblant magnifier la violence pendant une bonne partie de l’œuvre. J’avais détesté chaque seconde de ce film et j’espérais ne plus jamais en entendre parler. Toutefois, le personnage principal, portant à mon plus grand dédain, le même prénom que l’on m’avait donné, écoutais régulièrement Beethoven et, après mainte et mainte torture sur cette musique, n’avait plus été capable d’en écouter. J’espérais alors que la pauvre Niana n’avait pas entendu de telles œuvres dans ces moments de torture et que cela ne l’affecterait pas négativement.
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MessageSujet: Re: Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana]   Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana] Icon_minitimeMer 18 Mar 2009 - 4:59

Enfin, le tout devenait une soie agréable à enlacer. Son ouïe s'accrocha aux syllabes comme un nourrisson à sa mère. Un visage passablement neutre se profila au travers de ses larmes, analysant soudainement les lieux et Lucifel. Son oeil droit fixa les yeux rouges du mutant, alors que son acolyte oculaire y perlait deux émeraudes. Une foudre brandit sa fureur dans les cieux, causant une convulsion à la jouvencelle. D'une réaction à la suivante, la créature prit son avant-bras droit pour essuyer ses larmes. Mais, en ressentant la caresse du liquide salé, son corps se crispa entièrement. Une partie de sa conscience s'éprit d'attention à l'invitation sur le canapé. Elle le vit, du côté gauche, lui donner un coin de ce meuble spécialement pour elle, la chose. L'ancienne S-6 ferma ses yeux. Son crâne se balança vers l'avant, ses bras se portant gracieusement dans son dos. Les filaments de ses jupes dansèrent quand elle chuta vers l'arrière. Tout s'était produit spontanément, alors que sa vérité innovatrice, sa carence émotive, s'appauvrissait pour s'éteindre ainsi. Sa carcasse maigre tomba pourtant sur ses genoux biens droits. Néanmoins, sa tête reposait sur le sol entre les boucles sauvages et infinies de sa vie. Elle ne les avait jamais coupées après tout: sa mort, sa vie.

Pouvait-elle...Pouvait-elle avoir ça? Sa carcasse se redressa en un tiers de seconde. En effet, sa perte de contrôle avait duré un temps minuscule. Infirme de l'infime repos dans ses moeurs, la jouvencelle lissa ses cascades noire et mauves d'une main violette, libérant ses yeux fous sur la chambre. Niana retrouva sa droiture légendaire et alla d'abord devant le mutant. Elle se souvint maintenant de son geste précédent. La peau de la créature fut éclairée de rayons lunaires par l'entremise d'un rideau entreouvert. La chair violacée miroitait telle qu'elle eût été endiamantée en des rivières définies et gravées sur elle; c'était l'éclat pur d'un ruban. Ses cheveux retombèrent autour de sa carcasse, lorsqu'elle daigna s'asseoir dans l'espace vital libéré à son insu. Lovée dans le coin le plus éloigné, la mutante libéra de nouveau ses cascades ténébreuses près d'elle. Elle ignorait désormais le miroir, scrutant le mur dans le paysage imaginaire que son âme inventait. Ses joues sèches portaient un rose jusqu'ici méconnu, puisque cette teinte très pâle surgissait violemment vis-à-vis de son teint très sombre. Prenant le crayon, Niana transcrivit:


<< Khaos, c'est faux et de moi, mais utile. >>

Désormais, le visage de la jeune fille s'était retrouné vers Lucifel. De la fenêtre, la lune découpait son oreille gauche: la pointe légèrement recourbée lui valait probablement des rapprochements aux contes de fées. Le lobe entier arborait des boucles argentées, des motifs somptueux et explicites, ainsi que de petits diamants purs à l'occasion. Une petite chaîne tinta contre une autre, pendant que ses yeux témoignaient un message qui ne pouvait pas être prononcé pas ce muscle nommé langue: c'était seulement pratique, simple. Il ne s'agissait pas d'un nom, car qui aurait pu - Ô misère - nommer une créature comme elle? Le surnom, puéril et peu marginal, demeura quelques minutes devant le mutant, avant de disparaître au dos du carnet. La fausse Shana écouta son grand monologue puis déposa ses iris, encore, dans sa direction. Cette fois-ci, un or vermeille libérait des merveilles polaires. Semblait-il que ses iris se cryogénisaient à vue d'oeil, car des flammes glacées dansaient en des cyclones blancs et mielleux à la place de ses pupilles. Les iris serpentaient commes des océans d'astres, éclatants dans la pénombre de la chambre. L'hybride papillon pencha son visage de côté, un éclat longeant un joue émaciée. Des perles bleutées naquirent sur les cercles cernant les limites de ses iris. Ceux-ci prirent un ton nocturne ravissant.

Ses lèvres aux couleurs printanières s'étirèrent faiblement, provoquant la naissance inédite d'un petit sentiment sur son faciès auparavant si inerte. Son crâne se pencha davantage sur le côté, quoique légèrement, comme une interrogation. L'illusion du large sourire de Lucifel lui repassa en tête. La chevelure de Niana fut repoussée élégamment, pendant que sa main droite, chétive et délicate, s'avançait prudemment. Qu'avait-elle en tête? Son coude tremblait quelque peu, ses yeux dévoilaient une sensation incompréhensible. Du bout de son index et de son majeur, sa main tenta furtivement d'atteindre la bouche du mutant. Or, un éclair zébra la nuit fourbe. Niana ressentit chaque fibre de son être se givrer d'un plâtre spontané. À quelques centimètres, la fameuse Khaos perdit son sourire pour se boucher les oreilles lors d'une nouvelle rafale électrique. Était-ce donc la furie de l'orage qui l'apeurait tant?

Cependant, ses yeux s'animèrent d'une lueur lunaire, alors qu'elle se levait précipitament en abandonnant le stylo et le crayon. Toujours noyée de ses bonnes manières, ses pas enchevêtrés de prestesse et de prestance cessèrent vers son sac. Sa robe blanche laissait voir ses détails soignés de broderie entre quelques mouvements de ses jambes fines et enrubannées. Elle tira du lourd velours argenté de la besace un...violon et un archet. Son retour fut davantage lent et calculé, prenant de longs instants muets pour lui permettre d'assimiler ce qui siégeait son visage par moments. L'instrument embrassa son corps puis l'harmonie parfaite, calquée dans sa mémoire, l'envahit. Nocturne d'Alexander Borodin résonna de son arme musicale durant un temps environnant les six minutes. La portée désespérée et variante se répercuta au courant du son distinguée et merveilleusement joué. La créature semblait présente tout à coup, comme si les portée l'avaient jetées en cette réalité. Les mots, insolents à décrire, finirent sur l'improvisation constellée de fils auditifs et soyeux que les cordes transpiraient.

Ses iris arborant des étoiles irisées puis des aurores enflammés se baissèrent vers le sol. Ses ballerines cheminèrent scrupuleusement vers son ancien siège, osant retrouver le contact du divan et non du sol - son seul mérite. La jouvencelle déposa son instrument entièrement noir sur le côté. L'objet épousa le sol, pendant que les mains retrouvaient leur position initiale, c'est-à-dire sur ses cuisses. Baissant ses pupilles en spirales brumeuses vers ses genoux, Niana semblait prise de remords. Comme si avoir agi sans demander une permission lui était fatal. Droite et noble, sa posture stricte contrastait avec ses yeux chaotiques. Chaos, voilà le mot. Ses doigts s'entrelacèrent sous ses yeux puis se séparèrent immédiatement, semblablement à une brûlure vive. Elle déglutit sans prononcer un seul mot, pendant que sa tête répondit enfin à la question de Lucifel: un hochement de tête furtif lui donna le feu vert. Toutefois, le stylo et le carnet revinrent subitement sur ses jambes violettes. La cuisse droite arborait des motifs noirs, des étincelles sombres parmi les miroitements naturels du teint de l'hybride. L'encre gravit la feuille, mais la jeune fille reporta son attention entière sur le jeune homme aux ailes d'oiseau. Ses lèvres s'exprimèrent à nouveau - or, d'un ton douceâtre, mélodieux et voilé de tristesse-.


- La musique classique me plaît comme le piano et le violon. Toutefois, je suis davantage affairée par la littérature et la couture. Moult symphonies de Mozart me plaisent, mais je n'apprécie pas la Symphonie no.40 pour son ton tragique. D'ailleurs, mon Bourreau, le frère de mon géniteur, Z'ra, la mettait à tous les Crépuscules, pendant qu'il me...

Sa dernière phrase ne fut pas formulée complètement, laissant un vide immense sur le verbe qu'elle désirait employer. La jouvencelle avait parlé comme tout bon esprit au départ pour choir difficilement dans l'énigme la plus totale. Aucun mot ne voulait succéder à son discours, ses mains renièrent le carnet et le crayon à l'encre à sa droite. Les yeux enneigés de teintes variées de Miss Khaos dérivèrent vers le plancher. Son coude droit trembla au son d'un éclair, ses boucles dansèrent soyeusement quand son visage chétif laissa une traîtresse l'émouvoir: même l'ombre éclatante se baigna de ce son nostalgique. Ses pupilles embrassaient et s'embraisaient de flammes frivoles flottant sur des marées de ces astres inacessibles. Le tout demeurait impressionnant. La créature observa son épaule d'une manière inflexible. Le coeur de sa bouche persévéra encore, plus faiblement, sur la même portée harmonieusement perlée de son timbre féérique:

- Je ne suis pas habituée d'être traitée de cette façon. Normalement, vous m'enchaînez, vous me muselez puis vous ne me donnez que le contact des...armes dans ma carcasse...

Elle respira silencieusement, reposant son regard vers Lucifel. La jouvencelle tira une dernière fois les cordes vocales de son cadavre animé pour conclure:

- Même si cela vous semble impossible, personne ne m'avait jamais touché directement avec sa peau et ce, par une sensation indélébile de dégoût vis-à-vis de moi. Et... toi, tu...

Pour finir, la jeune fille se tut enfin. Elle déposa sa main gauche sur le bas de son visage, afin de s'empêcher de répondre à nouveau. Le geste subtil ne réussit pas à stabiliser son esprit changeant, loufoque. La Chose, la Créature, l'Horreur écarta sa propre main d'elle-même, pendant qu'une larme, une petite perle dorée, fondait de son iris droit. Une étoile venait de traverser la vitre de son regard pour atterir sur la plaine qu'était sa joue rosée. Niana ne s'aperçut pas immédiatement du phénomène, terrorisée à l'idée que l'eau vienne encore de ses propres yeux. La mutante tira un mouchoir des lambeaux de sa jupe pour receuillir cette particule de sang minuscule puis la dissimuler d'un geste élégant et courroucé par ses éclats. Baissant une fois de plus ses iris au sol, elle ne vit pas son épaule droit trembler à répétitions au fil que l'orage se profilait dans les cieux. La lune se découpait par moments dans la fenêtre à peine découvert par le rideau. Ses oreilles pointues se démarquaient pleinement parmi ses boucles noires luxueuses de ténèbres et de secrets. Derrière le talus obssessif de ses iris, ces petits diamants auroraux aux problèmes chromatiques troublants revinrent à leur point d'attention initial, donc Lucifel. Bref, les astres brillaient eux-mêmes de l'étrange et indescriptible sensation du vide qu'est la tristesse.
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MessageSujet: Re: Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana]   Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana] Icon_minitimeMar 24 Mar 2009 - 3:37

Dans un mouvement automatique, je me redressai pour tenter d’empêcher la jeune fille de s’effondrer. Tenter de l’en empêcher. Comme si j’aurais pu y arriver. Elle était trop loin de moi alors ce mouvement était totalement inutile. Sauf qu’au moins il prouvait que j’avais réellement porté attention à mon hôte. Heureusement, elle se releva presque immédiatement. Non, elle ne c’était pas blessé d’une quelconque façon. C’était une excellente chose d’ailleurs. Je n’aurais pa voulu que cela soit ajouté à toutes ses blessures. Sur son corps qui redevenait si droit, je vis les lueur de la lune se reflété. C’était de toute beauté. D’une beauté un peu triste et sombre, je dois l’admettre, mais c’était quand même très joli.

Lorsque la jeune fille me tendit un papier, je fus heureux de connaître au moins un moyen de la nommer. J’étais toutefois un peu étonné. Khaos, Chaos. La ressemblance était frappante et nécessairement désirée. Oui, cette jeune fille ce faisait appeler comme une chose que je détestais. Une part de moi sentait que cela la représentait bien. Que ses réactions à ce qui nous entourent sont totalement chaotiques, sans la moindre logique. D’un autre côté, il était évident qu’elle avait une raison sombre et bien antérieur à notre rencontre que je n’arrivais pas encore à comprendre totalement. Par exemple, lorsque je levai mes yeux de la feuille, je remarquai les joues roses de Niana. Elle semblait un peu gênée. De notre proximité? Non, j’en doutais. Elle ne l’avait pas été jusqu’à maintenant. Si la gêne physique avait prise sur la jeune fille, elle ne se serait pas promenée dénudée quelques minutes auparavant. Il y avait donc quelque choses d’autre que je ne comprenais pas totalement. Quelque chose qui ne venait probablement pas du chaos.

Quand elle m’observa en même temps, la faible luminosité de la lune éclaira une de ses oreilles. C’était la première fois, depuis le début de leur rencontre, que je m’attardais vraiment à celles-ci. Je remarquai les très courtes plumes qui y étaient plantées. Je remarquai aussi les nombreux bijoux qu’elle y avait mis. Je trouvais qu’il y en avait peut-être un peu trop mais au fond, les goûts ne sont pas jugeables, discutables peut-être, tout dépendant le sens que l’on accorde à ce mot, mais je ne pouvais pas juger de la quantité de bijou acceptable qu’elle pouvait porter. Je détournai l’attention de mon regard vers les bijoux, je remarquai alors son regard qui semblait me dire quelque chose à propos de son message. Elle semblait me dire qu’elle n’était pas vraiment ce nom, qu’il ne lui avait donné que comme substitut à ce qui aurait dut lui être donné. Je me demandai alors si je ne pourrais pas lui trouver un nom. Où même si je ne pourrais pas l’aider à le créer d’elle-même.

Lorsque je lui offrais de faire jouer de la musique, son regard se transforma tout d’un coup, comme il le faisait souvent d’ailleurs. J’étais fasciné par ses yeux étonnants. Lorsqu’elle esquissa un signe de ce qui pourrait être un sourire, je fut presque étonné. Quoique ces derniers temps, elle donnait de plus en plus souvent signe d’humanité d’une façon bien plus belle qu’elle ne le faisait au départ. Enfin, elle en donnait à tous le moins. Puis elle déploya le bras et le doigts vers moi. Je ne réagis pas, ne fis pas un mouvement, je me demandais bien trop ce que préparait Khaos pour sa. Puis un éclair zébra la nuit, un des derniers probablement. La jeune fille retira à toute vitesse sa main pour le replier sur son corps qui trembla comme une feuille. Il m’était presque étonnant de voir une jeune fille aussi terrorisée que cela par un élément naturel.

Puis, dans un mouvement rapide et inattendu, Khaos, que je déteste ce nom, se leva et se dirigea vers son sac. Elle avait fait cela avec une telle vitesse et une telle détermination qu’une partie de moi disait que c’était la seule bonne chose à faire et que je devais moi aussi me lancé vers le sac en question. C’était un sentiment étrange et dérangeant que cela. Je ne savais pas que je pouvais souffrir de l’instinct grégaire, c’était insultant de m’en apercevoir tout d’un coup, comme si je n’avais pas encore exploré cette facette de moi et, de ce fait, montrais que je pouvais me connaître bien moins que je le croyais.

Lorsqu’elle sortit un violon de son sac, je dois admettre que je ne sus pas… enfin. Je sais, ce n’est pas la première fois que ca m’arrive, que je reste figé ainsi face à ses actions. Je ne sais pas trop pourquoi d’ailleurs mais Khaos a cet effet sur moi de me paralyser. De créer une sorte d’attente en moi qui finalement, ne représentait absolument pas la réalité. À vrai dire, je déteste cela royalement. Enfin bref, elle sortit donc un violon et son archet. Elle se rapprocha de moi lentement et même si cela était évident, je fus presque aussi étonné de la voir jouée de l’instrument qu’elle trimbalait que de l’avoir sortit. J’écoutai toutefois avec plaisir les douces notes que la jeune fille arrivait à soutirer de l’instrument. Je ne savais jouer d’aucune musique, mais j’en avais toujours rêvé. Mon hôte, aussi dérangée pouvait-elle semblée, en était une virtuose. Les dernières notes de sa mélodie, que je reconnu, même si c’était de justesse, s’écoulèrent lentement comme si elles avaient été écrites dans l’immensité de l’univers. Comme si elles étaient immuables. Cette chanson, c’était la préférée de ma mère. Une larme s’écoula sur ma joue droite mais mon petit sourire en coin signifiait que ce n’était pas par déplaisir, loin de là.

Je ne regardai pas Niana alors qu’elle s’assoyait à nouveau sur le divan. J’avais les yeux fermés. La tête pleine de souvenir. Une soirée en particulier ou j’avais reçue une partie de ma famille. C’était la nièce de mon père qui la joua cette soirée là. Elle était 4 ans plus vieille que moi. Elle devait donc avoir environs 16 ans à ce moment là. J’avais été totalement charmé par la jeune fille qui, outre ses capacités musicale étonnante, avait été un véritable petit monstre. Lorsque j’entendis Khaos déglutirent, j’ouvrai finalement les yeux, elle me fit un signe de tête. Me faisant clairement comprendre que je pouvais démarrer la musique. Je pris quand même quelques secondes avant de me lever. Appréciant le silence suivant la musique. La moitié de la magie de la musique était dans le silence qui la suivait. Je désirais en savourer chaque goutte. Lorsqu’elle reprit le cahier, je crus qu’elle allait m’écrire quelque chose. Peut-être allait-elle me demander un type de musique particulier, ou au contraire, m’en contre-indiquer une.

- La musique classique me plaît comme le piano et le violon. Toutefois, je suis davantage affairée par la littérature et la couture. Moult symphonies de Mozart me plaisent, mais je n'apprécie pas la Symphonie no.40 pour son ton tragique. D'ailleurs, mon Bourreau, le frère de mon géniteur, Z'ra, la mettait à tous les Crépuscules, pendant qu'il me...

Il semblait bien évident que la musique lui plaisait, il aurait été stupide de la travailler avec autant d’avidité qu’elle avait dut le faire pour arriver à ce niveau si elle n’aimait pas ça. Quoi qu’elle aurait pu y être forcée. En faites, cela ne m’aurait pas tellement étonné à vrai dire. Dommage que les lettres restent l’art nous séparant. Puis, elle me parla de quelque chose de bien plus personnel. Elle me parla de sous bourreau, qui se trouvait être son oncle. Elle allait me dire ce que cet homme osait lui faire mais sa voix se bloqua au milieu de sa phrase. Je plongeai mon regard dans le siens. Ces yeux, ou la neige blanche voletaient, semblait exprimer une sorte de remords. En avait-elle trop dit à son goût? C’était fort probable. Les personnes brutalisées ont beaucoup de difficulté de parler de ce qu’ils ressentent.

Son regards se déplaça alors vers le sol. Sa main déplaçant et abandonnant à nouveau le crayon et le papier. La voix. C’était la voix qui revenait à la charge. Je ne savais toujours pas si les mots étaient pour elle une libération ou une torture. J’espérais que ce sois un sentiment de liberté totale qu’elle ressentait à ce moment là. Elle frissonna au son d’un nouvel éclair avant de parler à nouveau.

- Je ne suis pas habituée d'être traitée de cette façon. Normalement, vous m'enchaînez, vous me muselez puis vous ne me donnez que le contact des...armes dans ma carcasse...

Ces mots étaient plein de sens possible. Elle avait définitivement été traitée comme un animal. Enchaînée, muselée, pas étonnant qu’elle ait perdu autant de son esprit au cour de ces années. Pourquoi existait-il des bourreaux sur cette terre qui s’amuse de la violence et de la souffrance. Je sentis une douleur puissante à mon entrejambe alors que je repensais aux tortures que l’ont m’avait fait. J’avais tant voulu mourir. Étais-ce pire lorsque l’on n’a vécu que de ça. Ou est-ce plutôt d’apprendre après qu’il y a d’autre façon de vivre qui est le plus douloureux? Je n’en sais rien et je doutes que je pose la question à Niana avant fort longtemps.

- Même si cela vous semble impossible, personne ne m'avait jamais touché directement avec sa peau et ce, par une sensation indélébile de dégoût vis-à-vis de moi. Et... toi, tu...

Jamais touchée. Comment une personne pouvait n’avoir jamais été touchée. Je n’arrivais effectivement pas à comprendre la logique que cela cachait. Je ne pouvais comprendre pourquoi une personne avait pris le temps de refusé chaque contact charnel avec la jeune fille. Moi, je l’avais touchée tout naturellement, sans croire que cela influerait sur elle. Je ne savais pas trop quoi dire. Comment lui expliquer que ce n’était rien de préjudiciable et que, avec le temps, elle trouverait des tas de personnes qui accepteraient sans problème de lui toucher ne serais-ce que la main ou la joue. Je vis une larme de sans s’écouler de l’œil de Khaos. Je n’ai aucune idée pourquoi une larme de sang à couler sur sa joue. Sauf qu’à force de la voir saigner pour mille et une raison, je n’en fis pas un drame. Ne sachant trop quoi faire, je décidais de me lever et de me diriger vers le système de son de la chambre.

- Tu sais, Khaos. J’ai beaucoup voyagé ces dernières années. J’ai rencontré des tas de personnes ayant vécu les pires misères et les meilleurs moments. J’ai eu ma part des deux.

J’ouvris une pochette de cd, à l’intérieur, plusieurs cd. Aucun ne possède la moindre musique de Mozart. Celui-ci, présente surtout des artistes de la France. Lully et Rameau se succèderont avec leurs mélodies enchanteresses qui ont traversé les âges. Je mis le volume très bas, pour que les rythmes rapides et merveilleux ne dérangent pas notre discussion.

- Mais j’ai effectivement peine à croire que personne ne peut t’avoir touché. Je ne comprends pas comment certaines personnes peuvent être aussi fondamentalement mauvaises. Tout comme le fait que personne ne t’aie donné de nom à ta naissance. Il y a des tas de gens bien sur terre, même si cela peut te sembler difficile à accepter, vu que tu n’en as jamais vraiment connu à ce que tu me dis. Mais je peux t’assurer qu’il y en a Khaos. J’espère d’ailleurs être l’un d’entre eux. J’ai fait des choses impardonnables, et je le sais mais j’essaie de faire les choses de mon mieux. Khaos, si ce que je dis peux vous apporter le moindre réconfort, alors j’aurai réussis au moins une chose de bien. Khaos, pour moi, vous êtes aussi bonne que n’importe qui d’autre. Vous ne méritez pas la mort, ni la souffrance, et je ferai ce que je peux, pour vous aider à en effacer un peu.

Mes ailes brillaient d’un pâle éclat mauvâtre, signe de ma tristesse et de ma compassion sincère. Jusqu’alors, j’avais réussit à tenir la couleur au blanc fixe mais, cette histoire commençait à me prendre au corps. Il y avait bien longtemps que je n’avais pas laissé libre cour à la couleur de mes ailes. Lorsque je me rendis compte de cela, en m’assoyant sur le divan. Je fis une légère moue qui teinta très faiblement mes ailes de rouges au sommet des plumes, mais la couleur disparue vite. Puis le bleu se fit un peu majoritaire dans mes ailes alors qu’un léger sourire naquit dans mon visage.

- Ça me semble bien ridicule de tenter de vous convaincre que la vie peut être belle alors que vous semblez ne pas avoir eu de chance. Toutefois, vous disiez connaître pas mal de littérature. J’imagine que vous avez lue des vies extraordinaires dans certains de ceux-ci. Beaucoup finissent tragiquement, ce qui est bien dommage. Certains par contre m’ont absolument émerveillé. Vous avez lue les œuvres de Tolkien? Ils sont bien à la mode ces derniers temps. La première fois que j’ai lue Le seigneur des Anneaux, j’ai été émerveillé par tous les détails des paysages. Ou par les personnages complexes qu’Anne Rice était capable de créer. Ou même de suspense intolérable qu’Agatha Christie arrive à faire naître. Ce sont certaines des œuvres dont j’ai été capable de terminer. En avez-vous lu? Dans les livres de Tolkien par exemple, les personnages vivent de dures épreuves pour arriver à vivre le bonheur. Khaos, sachez le, je suis persuadé qu’uin jour les choses iront mieux pour vous.

Lentement, je tendis la main vers celle de Khaos. On disait que le toucher d’un être humain pouvait être apaisant pour l’âme et j’avais l’impression que la dernière phrase de Niana voulait dire qu’elle n’avait pas détesté d’être touchée avec respect. J’espérait qu’elle serait plus calme après cela et qu’elle voudrait bien engager cette discussion avec moi. Mais je ne savais pas vraiment comment elle allait réagir au fond.
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MessageSujet: Re: Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana]   Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana] Icon_minitimeMar 7 Avr 2009 - 4:42

Un jour mieux.

Des diamants habitaient le creux de ses épaules comme la fleur perchée dans les boucles dominant une de ses pointes mauves enlacée de métal. Des plumes aussi pâles que les pétales contenaient de véritables perles nacrées. La Chose mit son faciès en oblique, faisant involontairement tinter les chaînes de ses oreilles. Les discours olympiques pour lui redonner espoir n'agirent guère, car elle se contenta d'observer ses manières. Son dos droit s'obstinait à ne pas succomber à la défaillance, alors que son esprit hurlait à l'abondance. Les rivières débordaient de leurs chemins pour maculer son être de sang. Sa tête se scindait en deux à chaque mot, mariant désespoir et extase. Elle s'apercevait de ses propres réactions tout à coup. Une de ses mains tremblait encore au profil des élément déchaînés. Ses joues perdirent leur teinte si particulière envers sa chair violacée. Ses yeux chaotiques se déplacèrent lascivement sur ses ailes qui se coloraient à vue d'oeil. La peau douceâtre se mit à serpenter entre les miroitements luminescents, les astres richissimes et les ténèbres mauves.

Les doigts affinés de sa main gauche osèrent toucher ses plumes. Les ongles noirs les lissèrent à peine un tiers de seconde, avant de retrouver la distance convenable selon l'éthique de la jouvencelle. Le sourire évaporé, l'expression inerte et le regard éteint dominèrent le comportement de la mutante qui ne s'enflammait plus. Un silence de mort cassa subitement leur dialogue à la fois banal et horrible. La fausse Lady Clarks posa ses paumes sous ses pupilles d'un noir strident. En effet, les couleurs voletaient désormais sous le joug de cendres. Des ruines dorées s'émaillaient à leur contact. L'objet au souffle inexistant se cassa sans le moindre mouvement. La nuque se mit à vaciller telle qu'une statue en morceaux. Sa tête s'écrasa, suivie de sa carcasse maigre, dans la main ouverte de Lucifel. Elle mit plusieurs minutes à réaliser son absence, prisonnière des souvenirs atroces de son enfance. La créature avait conservé ses poignets éternellement chétifs contre son ventre osseux. La carcasse demeura ainsi un long instant, la lune baignant ses jambes garnies de rubans nuageux.

Ensuite, la carcasse éprouva de légères contractions vis-à-vis de ses côtes. Ses mains se déplacèrent soigneusement au sein du tissu moelleux du meuble. Pourtant, les pattes violettes s'appuyèrent avec la jambe de Lucifel. Les paupières closes de la jeune fille ne signifiaient nullement un sommeil étanche, car elle commença à se relever, bien qu'étrangement. Sa joue avait fini dans la paume, alors que ses lèvres épousaient par hasard ses doigts. La chose bougea son crâne, provoquant accidentellement une pensée inconnue. Il ne faut pas s'abandonner devant autrui, voilà ce que scandait une voix noyée de remords en son for intérieur. Une perle s'écoula alors dans cette main autrefois tendue avec gentillesse. Elle fit mine de se relever, son visage croisant inévitablement le bras entier du mutant. Dès que l'ascension de son épaule fut accomplie, Niana installa sa joue dans l'aile à proximité de sa présence. Une main prit appui dans le dossier afin de lui permettre de retrouver contenance.

Or, Khaos confondit sa conscience avec sa déchéance intérieure. Dénuée de toute science sociale, elle se redressa de magnificence. C'est-à-dire avec une expression réellement imperceptible. Elle était là sans y être. Bref, le tout revenait à un casse-tête de fou. Le crâne de la chose violette vacilla une fois de plus, rageant intérieurement contre la foule d'idées qui naissaient comme des fleurs printanières face au maëlstrom incandescent et titanesque du mysticisme décharnant ses os. Si frêles, si épurés d'eux-mêmes, Niana s'imaginait comme un épouvantail coloré et dépecé par les vagues amères des vents vermeilles de tous les univers. Elle brûlait telle qu'une furie tout en se découpant de cendres. Ses genoux tremblotèrent, écartant les pans blanchâtres de sa robe déchiquetée de broderies soignées. La jeune mutante, contre toute attente, réprima la naissance d'un sourire, la descente d'un soupir. Entre rire du pire ou s'écrire une pierre de souffrances, la chose s'empara doucement du bras de Lucifel. Elle tira calmement, malgré son corps semblable à une porcelaine morcelée. La puissance de ses doigts devenaient presque indécelable, mais ils appuyaient sur le jeune ange tout de même.

Un air malicieux au creux de ses iris luminescents, des phares inconditionnels de gemmes à l'imparfait des voiles ombragés, des zébrures diamantées se dressaient en des rafales tout aussi menaçantes que charmantes. Le charisme caractérisant les prismes de ses chers iris mal aimés continua de se perler d'images plus indescriptible les unes que les autres. Déjà que celles-ci n'égalaient pas la folie représentée par les deux globes chaotiques. Khaos ferma ses yeux puis abaissa encore son visage, alors que son emprise sans la moindre prise faiblissait. Or, elle la resserra soudainement, bien que d'une douceur toujours émérite. Niana se stabilisa pour l'instant. Ses jambes étaient redevenues davantage pincées, comme si son corps régissait un rythme particulier. Elle ne bougea guère durant de longues minutes. Ses boucles noires encadraient son corps de leurs flammes ténébreuses et soyeuses. Leur brûlure semait la zizanie au sens tactile. À vrai dire, la créature eut pu passer un quart d'heure dans cette immobilité inquiétante. Mais, sa voix mélodieuse et chevrotante de tristesse dit:


- Au contraire, ce qui m'a empêché de fermer les yeux pour toujours, c'est la beauté de ce monde...

Sur ce, sa tête se creusa une destination incertaine sur le bras du jeune homme. Une main longea ce même bras, pendant qu'une de ses joues rosées arpentait, sans s'en apercevoir, l'épaule. Son visage recommença la valse tombante une fois de plus. Presque une coutume depuis le début, Niana se rattrapa au dernier instant en prenant appui sur ce qui était à sa portée, l'épaule. Les mains violettes d'une chétivité incontestable le lâchèrent enfin. La mutante se détache promptement, tremblant à vue d'oeil. Pourtant, la foudre ne faisait plus rage au sein des cieux nocturnes. Se pouvait-il que ses blessures en soient la cause? Cette cause demeurait d'autant plus plausible que l'inertie involontaire et répétitive de son état imprévisible. La nature semblait s'éclaircir peu à peu, la nuit devenant le centre des plaisirs. Sa chair miroita davantage quand la créature déplaça sa chevelure sur son épaule gauche, délivrant ses épaules frêles. Comme si elle nécessitait de le toucher pour reconnaître la présence de Lucifel, une main intruse se posa sur l'avant-bras tendu vers elle plus tôt. Ses côtes respiraient à peine, minimisant sa présence de plus en plus. La soie blanche ne cachait pas la maigreur qui se démarquait au fil des secondes par l'absence de souffle.

Il n'était plus là, son doux soupir. Il s'était envolé. L'air s'était envolé. Tout s'était envolé. Immédiatement, la carcasse retomba aux genoux du mutant, se cassant au contact du meuble. Dénué de tout signe de vie, l'air se massait dans ses poumons, refusant de quitter sa chair maudite, ensorcelée. C'est alors que son violon noir, posé avec véhémence plus tôt, tomba à l'instant fatidique. De sa caisse, un rectangle épais s'en détacha pour se nicher dans le recoin du meuble moelleux. Le corps de la mutante passa près d'une minute ainsi, l'instrument intact ayant nargué le drame du moment. Au bout de longues secondes, sa poitrine eut quelques spasmes. Un flot d'air quitta alors l'ensemble de ses voies respiratoires. Sa tête ne prit guère le temps de se redresser, trop lourde pour la jeune fille. Or, la carcasse se releva rapidement. Les yeux de Niana étaient scellés pourtant. Ses ballerines blanches titubèrent au départ pour retrouver leur grâce. La silhouette droite tourna sur elle-même, avant de se diriger vers la fenêtre. Ses pupilles s'ouvrèrent sans s'éveiller. Elle continua...

Continua jusqu'à heurter pleinement le matériel diaphane. Leurs couleurs dansaient toujours, mais la jouvencelle n'était pas là. Cela se voyait aux manières surexploitées, ainsiqu'aux pas étrangement posés - l'on aurait presque cru à une valse par moments. Elle enjamba en plissant légèrement les voiles tombant sur ses cuisses avant d'embrasser le sol. L'hybride s'approcha au bout du balcon. Éperdue au coeur de la nuit, ses mains prirent le barreau métallique d'une tendresse éternelle. La jeune fille y grimpa avec une lenteur cadavérique. Sa carcasse violette rappelait des gestes posés précédemment - comme à Central Park lors de son apparition cauchemardesque. Les boucles noires et mauves de Niana dansaient au vent, alors qu'elle se laissait bercer par l'effluve lunaire. Ses oreilles pointues laissaient leurs plumes respirer. La chose se recroquevilla en tenant toujours sur le garde argenté. Sa robe blanche s'emportait également à la passion aérienne, auréolant son être de lueurs brumeuses. Tel qu'un diamant irisé sous l'astre solaire, la chair violette brillait et répondait de mille éclats improbables à la dame. De même que ses yeux envahis d'un bleu noirâtre, océanique. Les orages éclataient au sein de son regard par des gemmes azurées et des citrines bordées d'améthystes. Ses jambes suspendues vis-à-vis du vide, elle se pencha de plus en plus vers celui-ci. Comme si elle... En fait, elle s'y laissait tomber à l'instant.
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MessageSujet: Re: Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana]   Le Ritz-Carlton, chambre 915 [Niana] Icon_minitimeLun 11 Mai 2009 - 0:26

Lorsque la main de Niana quitta le divan pour venir toucher mes ailes, j’eu peine à retenir mon habitude de les reculer sur le champ. Après tout, habituellement, je n’apprécie pas le contact de la peau sur mes ailes. Sauf que je fis un effort pour elle, pour cette jeune fille qui était curieuse pour si peu de chose me semblait-il. Son touché fut calme, elle lissa du bout des ongles mes ailes. Trop de personne, sans trop s’en rendre compte, m’avais attrapé les plumes pas grosse poignées comme certains le font avec les chats et les chiens et c’était franchement inconfortable. À croire que lorsqu’il vient en tête aux hommes de toucher autre chose que de la peau humaine, ils s’attendent à ce qu’ils puissent en faire ce qu’ils veulent sans déranger leurs porteurs.

Le contact ne se prolongea pas, elle retira ses mains sans attendre. Je n’étais pas étonné, c’était dans ses habitudes d’après ce que je connais d’elle de ne pas aimer toucher les autres. Je n’étais toujours pas certains si elle avait été heureuse du fait que je l’aie touchée avec respect ou non d’ailleurs. Il faut dire que si sa réaction était positive, elle refusait quand même la majeure partie de mes tentatives de contact. Elle appuya ses paumes sur ses yeux et, à nouveau, je me demandai ce qu’elle pouvait bien être entrain de faire. Étais-ce une espèce d’excuse ou même une autre espèce de punition. Un instant j’eu même peur qu’elle n’ait vidé une fiole de poison ou d’un produit acidifié pour se l’envoyer dans les yeux. Ce genre de chose ne m’étonnerait même pas. Idée qui sembla un instant se confirmer.

Lorsqu’elle s’effondra dans ma main encre tendue et ouverte, je ne sus trop comment réagir. Elle tombait souvent ces temps-ci. Signe de sommeil, de douleur, d’impuissance? Rien ne pouvait affirmer ou réfuter une seule de ces possibilités et cela, je dois l’admettre, commençait à me tomber sur les nerfs. À chaque pas en avant que j’avais l’impression de faire, je me sentais obligé d’en faire un autre vers l’arrière. Je n’arriverais jamais à la comprendre peut-importe ce que je pourrai faire. Mais je me devais quand même d’essayer. Je ne bougeai donc pas, totalement incertains. Si d’ailleurs je ne sentais pas son souffle chaud, j’aurais probablement craint qu’elle était morte ou sur le point de l’être.

Lorsque je sentis les mains de Khaos se poser sur mes jambes, je dois admettre que je fus à moitié heureux et étonner. Elle releva la tête lentement tout en gardant ses yeux bien fermés. Je sentis sa joue glisser au creux de ma main, étonné par la douceur de cette peau. Ses lèvres se posèrent sur mes doigts dans un geste qui, de mon point de vue, pouvait être presque sensuelle. C’était étrange de la voir se déplacer si lentement dans un abandon qui semblait si complet. Puis vient la preuve qu’elle restait bien elle-même. Je sentis une petite goutte d’eau atterrir sur ma main, une larme assurément. Je la laissai coulai. Plus étonnant encore, elle laissa son visage sur mon bras alors qu’elle se relevait avec difficulté. Elle remonta celui-ci avant de se poser sur mes ailes. Je sentis un frisson traverser ma colonne dorsal. Puis elle se releva pour de bon, droite comme elle l’était si souvent.

Elle était droite et si elle avait un air de majesté incroyable, elle semblait quand même prise au dépourvu comme une enfant, la tête ballotant légèrement. Je sentis sa main se posé sur mon bras et un semblant de petit plus. Tentait-elle étrangement de tenir mon bras ou y était-elle simplement appuyée comme si cette main qui me touchait se prélassait au soleil. Je n’en sais rien. Puis je sentis cet effet étrange se dissipé avant de revenir plus fortement. Oui, elle le tenait. Ce n’était pas qu’un simple affalement comme son corps l’avait fait quelques secondes auparavant, elle avait bien une emprise sur mon bras même si c’était d’une faiblesse presque inquiétante. Elle avait un air de reine ou de princesse ancienne ainsi perché sur le divan avec ses longs cheveux noirs qui longeaient son corps. Si quelqu’un aurait pris en photo ce moment précis, je lui aurais sans problème accordé un prix.

- Au contraire, ce qui m'a empêché de fermer les yeux pour toujours, c'est la beauté de ce monde...

Elle pouvait aimée ce monde? C’était une bonne chose même si cela me semblait un peu décousu. Après tout, si le monde est beau, pourquoi s’en séparé. Pourquoi ce désir envahissant de mort qu’elle répétait à chaque moment ou elle le pouvait. Pourquoi? Vais-je comprendre un jour comment cette jeune fille fonctionne, je n’en sais rien. Je dois même admettre que j’en doute sincèrement, et je déteste le doute. Mais je dois me battre pour tenter de l’aider car après tout, peut-être n’était pas si atteinte avant que je ne tue sa protégée, Sakura. J’eus un haut le cœur avec se souvenir que je réprimai rapidement. C’était injuste ce qui c’était passé à ce moment là mais je ne pouvais rien y faire, ma seule chance de rédemption était de faire beaucoup plus attention dans l’avenir. Combien de fois me l’étais-je promis jusqu’à maintenant? Je n’en sais rien, mais définitivement beaucoup trop. Il était temps pour moi de réparer mes erreurs, je devais trouve un moyen d’y arriver beaucoup plus efficace que juste courir après les méchants en pointant mon arme sur tout ce qui bouge, mais ne dit on pas que les plus vieilles habitudes sont les plus tenaces?

Je sentis, sans vraiment la voir, la main et la joue de la jeune fille longés mon bras quelques instants. Puis elle tomba à nouveau tout en reprenant appuis sur son épaule. Elle se releva. C’était étrange comment je voyais en elle l’allégorie d’une nation combattant pour sa liberté. Se relevant sans cesse, tombant sans cesse. Au final, c’était une sorte d’immobilité continuelle qui en ressortait. Une immobilité infiniment mouvante pourtant. C’était là toute la magie de l’acte d’avancé et de reculer. Fait-on du surplace si l’on bouge? Question rhétorique que voilà. Pourquoi y vouloir une quelconque forme de réponse après tout. Elle n’était pas d’une importance capitale comme qu’Est-ce que le bonheur ou comment connaissons-nous l’amour. Il peut être intéressant de débattre sur ces points. Ma question elle, ne mérite peut-être même pas d’être posée. Si ce n’était que toute question a son droit à l’existence. Qui suis-je entrain de citer ici? Je n’en sais rien. Peut-être moi-même au fond, peut-être ne suis-je rien de plus qu’une copie de moi-même répétant les mêmes erreurs et les mêmes déclarations futiles. Peut-être. Peut-être surtout suis-je entrain, encore une fois, de divaguer.

Je tentai de reprendre mes esprits et me reconcentrer sur la pauvre jeune fille devant moi. Je sentis alors que sa main était sur mon bras mais je ne puis dire à quel moment elle m’avait touché à nouveau car j’étais alors dans cette bulle étrange de pensées qui m’avait traversé. Je me rendis compte toute fois d’une chose bien terrifiante. Son souffle qui ne se faisait plus, ses côtes qui n’étaient aucunement déplacé par le souffle régulier d’une personne normalement constituée. Je figeai un instant, incapable de choisir lequel semblait le plus probable entre le fait qu’elle ne pouvait plus respirer, qu’elle était déjà morte, ou qu’elle retenait tout simplement sa respiration comme des gamins au bord de la piscine. Puis elle tomba à nouveau à mes genoux, troublé.

J’étais apeuré par ce qui se passait, mais cette simple peur muait lentement en terreur alors que le corps ne bougeait toujours pas et ne semblait toujours pas quérir le moindre souffle. C’est au moment ou je voulus touché la jeune fille après une longue minute d’attente, que le corps se releva à toute vitesse. Je levai mes yeux vers les siens et je les vis fermés. J’avais une étrange impression qui semblait vouloir me dévorer la poitrine. Quelque chose allait arriver. Je la vis se retourner, sans ouvrir les yeux et partir. Elle semblait savoir ou elle allait alors il y avait fort à parier qu’elle avait finit par ouvrir ses yeux. Elle marchait comme un zombie vers la fenêtre. J’étais alors vraiment inquiet car, pour qu’elle raison aurait-elle voulue sortir? Je me levai donc rapidement et voulu la suivre. Le violon était dans mon chemin alors intuitivement, je le posai un peu plus loin et mis le petit livre dans une de mes poches. Je ne voyais pas alors le lien qu’ils pouvaient avoir ensemble. Je fis quelques pas en direction du balcon ou Khaos semblait se rendre puis je me retournai vers le violon, c’est là que j’eus un flash, pourquoi un de mes livres auraient trainé à cet endroit précis? Mais je me retourné alors et cette pensée disparue.

Je courus aussi vite que je pus à travers la pièce et sauta au dessus du balcon. Le corps de Niana avait commencé à tomber un instant avant le mien mais mon poids plus élevés et l’angle que faisait mon corps me permis de descendre beaucoup plus rapidement, du coup, je frappai le corps de Niana avec le miens. Mes larges ailes, qui étaient traversées d’une teinte marronne étrange, mélange d’un nombre incalculable d’émotions, se déployèrent dans un vacarme terrifiant. Je serrai fortement le corps de Khaos contre moi et changea d’angle mes ailes pour arriver à remonter. Nos corps frôlèrent le pavé mais la chance avait été avec nous, j’avais pu remonter à temps et sauvé nos vies. Avec un peu de chance, à cette heure, personne n’aurait remarqué notre petit manège aérien. Je frappai le ciel de mes ailes à quelques reprises et nous remonta jusqu’à mon balcon. J’ai toujours eu un peu de difficulté avec mes atterrissages alors avec quelqu’un d’autre dans mes bras ce n’était pas quelque chose d’aisé. Comme la zone ou je pouvais m’arrêter était plutôt petite, je dus arriver en angle presque droit. Nos deux corps tombèrent une petite seconde dans le vide. Je ressentis un choc que j’amortis comme je pus avec mes genoux, le corps de Khaos dans mes bras. Je couchai le corps sur le sol et mes ailes baissèrent lentement jusque sur le balcon, nous couvrant comme une bulle protectrice.

Ma respiration était plus difficile, même un petit effort comme celui-là pouvait m’épuiser à une vitesse impressionnante. Je n’étais pas habitué à mes ailes malgré les années car jamais je ne les avais entraîné avec autant de vigueur que ce que j’aurais du alors traîner quelqu’un avec moi n’était pas chose facile. Je posai ma main sur une joue de Khaos, dans mes yeux transparaissaient une frayeur immense car j’avais véritablement crains pour sa vie.

-Khaos? Vous m’entendez? Seigneur petite, sa vas?

Je ne dis rien de plus. Comment moi avais-je pu pouvoir me retenir de m’envoyer en l’air avec les mots à l’aide d’une prose qui étais souvent raffinée mais incohérente. Je n’en sais rien. Le cœur n’y était pourtant pas à ce moment précis. Tout ce qui comptait pour moi c’était qu’elle aille bien et je voulais vraiment le savoir. Elle n’était quand même pas graciée indéfiniment de mes longues phrases insatiables. J’allais me reprendre plus tard, et en double s’il le fallait.
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