Petite fuite [ Fingerflick ]

C'était ma seconde journée dans cette salle qui était censée être l'infirmerie. Thomas prenait soin de moi, et venait régulièrement me voir, même en peu d'heure ! Il était vraiment sympathique ce... mutant. Lui me rassure, et non pas ces machines étranges trop sophistiqué à mon gout. Tout est blanc, ou légèrement métallisé. C'est un peu démoralisant tout ça. Et puis, leurs petites puces, avec des aiguilles, m'agacent.

J'en ai marre de cet pièce, qui ressemble trop à un bloc opératoire. Mais également un peu à une prison, car j'y suis enfermée, je crois. Je n'apprécie pas du tout, et, selon Thom, c'est pour mon bien tout ces trucs. Suis-je qu'une expérience ? Je n'ai pas confiance en ces petites trucs métalliques piquant.

Je me dressai sur mon... lit ? et arrachai d'un coup sec ses petites puces. Cela m'arracha à chacune un petite "Aïe" aiguë. C'était pire que des tiques qu'on essaye d'enlever avec un pince à épiler. Mais, étant une fille, je dois souffrir pour être belle. Alors je dois souffrir pour me tirer de cette pièce, et trouver l'air libre, l'air frais. Même dans un tenue pas des plus... normales. On dirait qu'on est en plein milieu de l'été, ou que j'ai juste chaud, avec mon débardeur noir et mon short noir. Pourquoi du noir d'ailleurs ? Je chercherai plus tard.

J'ouvris doucement l'unique sortie et entrée possible, regardant d'un œil prudent de savoir si quelqu'un était dans les parages. Personne ! Ce fut mon feu vert, et je sortis de la pièce en trottinant pour être la plus discrète possible. Je passai tout droit, sans réellement savoir dans quel direction je me dirigeai. Je ne rencontrai personne, pour l'instant et continuais donc ma "fugue".

Lorsque j'entendis soudain des voix, à l'autre bout d'un couloir, je fis immédiatement demi-tour sans demander mon reste. Je ne voulais pas être repérée, pas envie qu'on me pose des questions, encore moins maintenant. J'eus soudain une idée, et regardai mes mains : invisibles. Mais l'on voyait parfaitement bien mes vêtements. Faudrait que je trouve quelque chose pour arranger cela plus trad, car je ne vais tout de même pas me mettre toute nue juste pour utiliser mon pouvoir, si ?

Je m'y des heures à sortir de ce labyrinthe, mais je réussis quand même à trouver l'air libre, la sortie. Je dus faire plusieurs fois demi-tours à cause de gens que je voulais éviter. Mais j'ai quand même réussi ! Et c'est ce qui est le mieux. Je me mis à courir aussi vite que possible, sans tomber ! Je sautai un banc, sans le heurter, et continuai de courir. Il fait pas très chaud en fait, il est assez tard en réalité. Le soleil est déjà en train de décliner, direction l'autre partie du globe. Mais j'ai encore un peu de temps avant qu'il fasse totalement noir.

Ralentissant, je finis par me mettre à marcher normalement, essoufflée, le cœur battant vite. C'était plutôt jolie ici dis donc, malgré le vent qui était légèrement gelé. Cela me donna quelques frissons, mais, au moins, je respirais et ne me sentais plus prisonnière. Cela faisait un bien fou ! Je me sens enfin libre, et bien.

Malheureusement, la panique revint vite. J'entendis des bruits de pas, cela me fit peur. Je me retournais vivement, reculant. Ça y est, j'ai de nouveau peur. Je recule jusqu'à me retrouver contre un épais et assez haut buisson. Je n'arrive pas à me cacher à l'intérieur, et pour en être certaine, regarde mes mains pour être sur d'avoir disparue d'un quelconque champs de vision. J'en oubliai mes vêtements, tans pis !

J'haletais presque, en silence. J'agrippai derrière moi des branches, dont d'autres fouettaient mes bras mais aussi mes jambes dévoilaient. Une ou deux gouttes de transpiration collaient une mèche blonde sur mon front blanc. Ma cœur battait vite, légèrement plus qu'il y a quelques secondes à cause de ma folle course.

Je fus étonnée de voir un garçon comme lui. Il était vraiment mignon, mais menaçant. Ses yeux bleus étaient beaux, mais flippant. Ses traits adorables mais sévères. Sa taille était normale, légèrement dominante. Et sa position n'était pas très amical, plus en position de combat. J'avais peur qu'il me face du mal, alors que j'avais juste cherché à respirer l'air frais de dehors, de me sentir plus libre. J'étais paniquée, à la limite de m'effondrer et de pleurer. J'avais beau avoir un fort caractère, depuis quelque temps, rien n'est plus. Je suis distante, timide, effrayée pour pas grand chose et fatiguée. Surtout ces deux derniers.

Méchamment, le jeune homme plaisant pour les yeux me demanda qui j'étais, puis m'ordonna de me montrer. Qu'il savait parfaitement qu'il y avait quelqu'un, et que mon pouvoir ne pouvait absolument rien contre le sien. Cela me fit monter la pression d'un cran, et plus peur encore. Je voulus lui obéir, pour ne pas chercher les ennuis et être sur qu'il ne me ferait pas le moindre mal. Mais j'avais tellement peur que je préférais rester cacher. Je me sentis lourde puis légère. Comme si cela déconnait sérieusement. Mon pouvoir était en train de déconner ou quoi ? Franchement, oui. Un coup j'étais visible, un coup non. Je ne pus empêcher mes larmes, car cela me fatiguait alors que je n'avais pas repris totalement mes forces.

Puis, il enchaîna de nouveau les questions. Me demandant d'où je venais, et, surtout, où j'allais. J'en savais rien moi, pour la seconde question ! Mais la première... c'était dure à répondre. D'où je venais ? Du bâtiment ou d'où je venais d'où je suis née, vivais ? Ce n'était pas assez précis, mais cela ne le regardait pas. Je ne lui demandais rien moi ! Juste d'arrêter de me faire peur. Car, il avait beau être super mignon, il me faisait peur.

Je levai les mains en l'air, comme s'il avait une arme à la main. Je changeais toujours, invisible puis visible. Cela me faisait des sensations étranges, et me fatiguait. Un coup je me sentais lourde, l'autre coup je me sentais légèrement. C'est comme faire de la musculation involontairement. C'est insupportable.

- Je t'en supplie, le suppliai-je douloureusement. Tu me fais peur !

C'est stupide, mais c'est la vérité. Il me fait peur. Il me fait des effets anormaux avec mon... pouvoir. Et c'est insupportable. Les paupières closes, j'essaye de ne pas m'effondrer, mais c'est fatiguant. Qu'il se calme rapidement ! Qu'il se détende rapidement ! Par pitié!

Les paupières closes, j'essayais de reprendre mes esprits, mon souffle et mon calme. C'était dur, car il ne me facilitait pas la tâche l'autre terreur. Cela ne se calmait pas car je paniquais en même temps. Comment garder son sang-froid et son calme dans ce genre de situation ?! Surtout que je ne sais pas jusqu'où va mon... pouvoir. Je n'en sais pas grand chose d'ailleurs, juste qu'il s'agit d'invisibilité. Rien de plus. Ai-je plus ? Aucune idée... Aucune réponse... Aucun indice...

J'entendis, sans voir, le garçon s'excuser, ajoutant qu'il ne bougerait pas de là. Moi, je suais pour remettre mon... pouvoir en ordre. J'avais tellement peur que je sentais mes jambes trembler, ainsi que mes mains. Malgré que ces dernières tremblaient, je serrais les poings avec force. Je sentais mon corps se calmait, mes différentes formes étaient de moins en moins fréquentes, je le sentais.

De nouveau, j'entendis le jeune homme s'excusait une seconde fois, avec une douce fois inquiète et attendrissante. Il s'expliqua, disant qu'il m'avait pris pour une autre, que cela n'était qu'une simple erreur, qu'il ne me veut aucun mal à moi, qu'il faut que je me calme, que c'est dangereux... Quoi ??!!! Je savais que c'était douloureux, mais dangereux... Je veux pas mourir !!!! Et je commençais à sangloter silencieusement, sans rouvrir les yeux. Mon angoisse reprit de plus belle. J'avais peur, mais plus vraiment envie de me cacher.

- J'veux pas mourir !, dis-je du bout des lèvres.

Gentiment, il me proposa de respirer ensemble. Me disant de prendre de grande et lente inspiration, que tout allait bien aller. Je l'entendis le faire, pour me donner l'exemple. Je le fis, avec difficulté puisque je pleurais en même temps. Mes disparitions étaient moins fréquentes maintenant, mais j'en sentais encore qui était autant fatigantes. Tout redevenait normal, je restais presque tout le temps apparente maintenant.

Il se mit à me rassurer qu'il ne partirait pas, qu'il ne me laisserait pas seule, ni dans cet état là non plus. Il me jura qu'il ne me ferait aucun mal, qu'il fallait que je me calme. Puis il se mit à me murmurer des "doucement" à deux reprises. Je n'avais pas envie qu'il parte, car il était le seul qui pouvait m'aider à l'instant. Mais, d'un autre côté, je n'avais pas envie qu'il reste car il me conduirait dans cette pièce blanche qui ressemble à une cellule moderne et je ne le veux pas !

Enfin, je rouvris les yeux et vis le jeune homme à genoux devant moi. Ses yeux bleus étaient inquiet, et non plus effrayant. Son visage était plus doux, malgré qu'il montre son stress. Ses traits rassurants, me montrant qu'il ne voulait que me venir en aide. Il semblait vraiment inquiet pour moi. J'eus un petit sourire fatigué, tout petit, avant de m'effondrer à genoux parterre. Je ne rencontrai pas le sol, mes mains me soutenaient malgré quelques tremblements. J'halenais, le poux très fort. Je n'avais plus mal, mon pouvoir ne déconnait plus. Mais il m'avait presque vidé de mon énergie.

- Merci, lui soufflai-je entre deux bouffées d'aires.

Je relevai doucement la tête, les cheveux dans tout les sens possibles. Il était vraiment charmant dans tous les sens, pour l'instant, avec moi. Ma poitrine se soulevait toujours énormément, me laissant prendre tout l'air possible pour que j'aille mieux. Je lui fis un nouveau petit sourire, encore tout petit.

- Qui. es-tu ?, lui demandai-je d'une petite voix.

La jeune femme se calmait... Graduellement elle semblait reprendre le contrôle d'elle-même et son corps semblait récupérer de cette crise physiologique... Fingerflick soupira quand il la vit sourire un brin et tout son corps se détendit... Qui il était? Il pourrait bien répondre avant de lui relancer la question...

Tu peux m'appeler, Tim... Je suis un élève à l'institut du professeur Charles Xavier...

Il soupira... Il éprouvait tellement de honte à son comportement d'un peu plus tôt et il se sentait tellement coupable de l'accident qu'il ne savait plus quelle approche adopter pour vérifier l'état de la jeune femme sans qu'elle ne se sente effrayé ou menacée à nouveau... Il poursuivit :

Je ne savais... J'étais pas vraiment... Je ne pense pas que ça soit si grave... Mais est-ce que je peux m'approcher pour vérifier ton état? La dégénération du gène X n'est pas un phénomène normal, même pour un mutant... Il s'est probablement produit quelque chose...

Il se leva doucement...

Je ne t'embêterai pas, je te le promet, mais laisses-moi t'approcher.

Il s'avança, délicatement, comme s'il marchait sur des éclats de verre, simplement parce qu'il ne voulait pas la brusquer...

Allez... Je... Je t'en pris... Il faut sortir de là...

Il lui tendit la main pour qu'elle sorte du petit sous-bois dans lequel elle s'était enfoncé, mais il ne l'avança pas d'avantage...

Il y a des médecins à l'institut... Je peux y aller avec toi si tu veux... Ils trouveront un moyen pour que tu te sentes mieux... Et puis, à l'institut... On nous apprend à maîtriser nos pouvoirs... Tu t'y plairais... J'en suis sûr...

Il voyait bien à présent qu'elle était beaucoup trop "ignorante", jusqu'à un certain point, pour qu'elle connaisse l'institut. Elle n'était probablement ni une élève qui voulait déserter ni une confrériste venue pour dérober de l'information... En gros, elle était, avec lui à présent, victime d'un énorme malentendu qui avait passé près de lui faire faire tomber inconsciente... Il reprit de sa voix rassurante...

Allez... Viens... Je... Je suis désolé...

Le beau jeune homme semblait plus détendu, comme soulagé. Il soupira même quand il vit apparaître mon léger sourire se dessiner sur mon visage. Je reprenais mon souffle, mais e dois avouer que j'avais l'impression d'avoir courut pendant longtemps, sans ralentir, le plus rapidement possible. J'aime bien courir, mais à ce point... Je préfère la gym, mais ce n'est pas le moment de penser sport ! Je baissai la tête pour me détendre un peu plus, j'avais un léger mal de tête naissant.

Il se présenta, Tim. Sympa, même si je ne pus qu'en déduire que c'était qu'un diminutif. Il rajouta ensuite qu'il était un élève à l'institut du professeur Charles Xavier. Il est élève ?! Moi, on me l'a proposé, sans toute fois que j'accepte, ni refuse. J'en ai envie, mais... j'ai peur. Voilà. Le garçon aux yeux bleus se remit à soupirer. Je levai les yeux, et le vis comme pensif, hésitant.

Mais il finit par poursuivre, reprenant à chaque fois le début de phrase qu'il venait de prononcer. Il m'étonna lorsqu'il me demanda s'il pouvait m'approcher pour vérifier mon état, m'expliquant ensuite un truc vachement compliqué sur la dégénération du gêne "X" n'est pas pas un phénomène normal, même pour un mutant. Qu'il s'était probablement produit quelque chose. Quel genre de chose ? Je ne comprenais pas de d'où il voulait en venir, ne connaissant rien, sans compter quel pouvoir j'avais, sur mon nouvel état de... mutante.

Lorsqu'il commença à se lever, je pris peur, me redressai également, mais tombai à la renverse. Doucement, il me promit qu'il ne m'embêterait pas, me priant pourtant de le laisser m'approcher. Ce que je ne voulais pas, puisque je ne savais pas ce qu'il voulait réellement me faire. Je me mis à reculer très vite, pendant que lui avançait très lentement. Je finis par me cacher dans un petit trou, entre les troncs du buisson derrière moi. Je pliai mes genoux, les collant contre ma poitrine. Mes bras tenaient écartés deux ou trois branches pour me laisser de la place.

Il me pria de sortir, comme s'il étai pressé tout en étant doux. Je le fixai à travers les feuilles et branches, à cause de ses dernières, j'avais des petites griffures mais cela m'importait peu ! J'avais envie de le suivre, un beau jeune homme comme lui ne pouvait me faire de mal, non ? Mais, lorsqu'il rajouta qu'il y avait des médecins ici, je ne voulus plus. Si je voulais, il viendrait avec moi les voir, sauf que je n'avais pas envi de revoir leurs puces plantés sur ma peau, leurs appareilles effrayants... Pour lui, il trouverait un moyen pour que j'aille mieux. Et il m'expliqua à peut prêt la même chose que Thomas hier, qu'à l'Institut, on y apprend à contrôler nos pouvoirs, etc. Il était sur que je m'y plairais, comme Monsieur Everett...

- Je veux pas revoir leurs machines !, dis-je affolée pour répondre à son envie de me conduire auprès des médecins de cet endroit. Je ne veux plus revoir leur pièce étrange qui ressemble presque à celle d'une prison moderne pour mutant !

Des larmes revinrent envahir mes yeux, ainsi que mes joues. Je ne voulais pas y retourner, même pour lui faire plaisir. Je les essuyai avant qu'il ne les voit, et me repris.

- Je vais très bien, et je n'ai plus besoin d'eux !

Je dois avoué pourtant que je n'en étais pas totalement sur. Déjà qu'à la base je n'avais pas retrouvé 100 % de mon énergie... avec ce petit "accident", je devais en avoir perdu un bon quart. Si ce n'est pas plus...

J'avais très envie de rester dans cet endroit, pas dans mon trou mais dans cet Institut. Mais, à qui le dire ? A qui en faire la demande ? Et comment formuler ma demande ? Je n'en avais aucune idée... peut être me faudrait-il trouver ce Charles Xavier. Mais, j'aurais beaucoup de mal dans ce cas... puisque je ne sais pas à quoi il ressemble. Et encore moins par où commencer mes recherches.

Reposant mon regard sur le beau jeune homme, je m'aperçus enfin qu'il me tendait une de ses mains. Tim reprit en s'excusant, me priant au passage de venir. J'hésitai beaucoup à empoigner sa main pour le rejoindre. J'hésitais à me faire, pour une fois, obéissante. Je détournai le regard, hésitante. Ce sentiment de contradiction me tuera, vraiment ! Dire que je ne suis pas loin de lui...

Au lieu de me faire obéissante, je restai dans cette dernière position, la tête tournée sur un côté, les paupières closes et les genoux ramenés contre moi. Les larmes séchaient tranquillement sur mes joues, ces dernières me sont toujours humides. Plus de goutte salée coulait de mes yeux, c'était déjà ça.

- Pourquoi t'excuse-tu encore ?, lui demandai-je sans bouger d'un pouce, sauf mes lèvres.

C'es vrai quoi ! Il n'a plus à me demander pardon...

Timotee avait beaucoup de patience, mais cette situation le frustrait de plus en plus...

Oh! S'il-vous-plaît! Tu vas très bien? Tu viens de tomber à la renverse et tu clignotais comme une démone! Tu vas très bien?! D'accord! On ira pas voir les médecins de l'institut et n'y remets pas les pieds si tu ne veux pas être soigné! Tu viens de me dire que tu ne voulais pas mourir! Tu crois que c'est normal que tu perdes le contrôle de tes pouvoirs et que tu t'essouffles? On ira pas à l'institut! Je ne m'approcherai pas de toi! Fuis si c'est ce que tu veux! Mais je vais te poser la question : Pourquoi est-ce que tu es ici de toute façon? Tu dis que tu vas bien et tu t'écroules et puis tu ne veux pas d'aide non plus! Je comprend que tu ne me fasses pas confiance, mais sincèrement et le plus logiquement du monde... Regardes-toi et dis-moi : Est-ce que tu penses vraiment aller bien loin dans ton état? Même si je te laisse allé comme ça, je vais te retrouvé inconsciente au bout de cinq minute... Tu as simplement besoin de repos. Je suis presque médecin moi-même... J'étudis en médecine. Je veux juste m'assurer que ton corps fonctionne toujours bien... Après, si tu ne veux pas me suivre, tu passeras autant de jour et autant de nuit que tu veux dehors et je m'arrangerai moi-même avec l'institut... C'est vraiment ce que tu veux? Je suis prêt à parier que tu ne sais même ce que tu veux. Je suis prêt à parier que tu n'es pas prête à faire confiance à personne et tu sais très bien que dans ton état, tu ne peux même pas te faire confiance à toi-même...

Il avait été sec volontairement. La discussion ne menait à rien depuis le départ et il fallait qu'il se passe quelque chose pour qu'elle voit clair... Enfin, Tim l'espérait...

Tu sais très bien que tu as besoin d'aide... Je suis là. Tu n'es pas obligé de me faire confiance, mais je suis ta seule ressource en ce moment. Tu vas venir avec moi à l'institut et je resterai avec toi tout le long de ton examen médical. On ira pas à l'infirmerie si tu ne veux pas y aller. Et quand, vraiment, tu sauras que tu ne veux rien savoir de ce qu'on apprend ici, tu repartiras.

Il laissa tomber son bras et recula... Il faisait des pas lents vers l'arrière et son regard était sérieux. Cette fille l'avait déçue. Bien sûr, il verrait encore toute sorte de victime et de personnage dans le monde, mais il n'aurait jamais soupçonné que ça pourrait être aussi difficile de raisonner quelqu'un... Il soupira.

Bon! Et bien j'y vais moi. Tu viens? Oui ou non?

Il était de biais, prêt à retourner vers la terrasse. Il n'y avait que sa tête de tournée vers la jeune victime - parce qu'à ce stade-là, c'en était bien une...

[HRP : Désolé pour le délais...]

[ Ne t'excuse pas ! Pas besoin ^^ ]




Je me mis à compter les battements de mon cœur, entre le moment où je lui posais ma question et le moment où il allait ma répondre. Le nombre se lisait sur mes lèvres, de façon presque invisible. Au bout de dix, je tournai la tête vers Tim', vers le beau jeune homme. Comment cela se faisait-il qu'il veuille autant me venir en aide ? J'avalai ma salive, appréhendant la suite. Je me sens vraiment mal !

Je crus que mes yeux allaient sortir de leur place. Je sentis mon visage se décomposer. Je crus qu'il me suppliait encore de le suivre, de me faire soigner, de le laisser me toucher. Mais ce n'était pas ça. On aurait plus dit qu'il m'accusait de ne pas reconnaitre mon état. De ne pas reconnaitre que j'étais faible, et que mon pouvoir... je ne le contrôle pas. Je me remis à pleurer, sans me rendre compte.

- Tais-toi, le suppliai-je d'une petite voix.

Il m'intima de me regarder et de lui dire, ou plutôt de répondre à sa question suivante : Est-ce que je pense vraiment aller bien loin de cet état ? Pour lui, la suite aurait été que, même s'il me laissait partir, il me retrouverait inconsciente au bout de cinq pauvre petites minutes. Pour lui, j'ai juste besoin de repos. Je sais, mais comment trouver du repos quand on angoisse pour si peu ?

- Arrête !, continuai-je à le supplier.

Un peu après, il se mit à parier que je ne savais pas ce que je voulais. Crois-tu vraiment que j'ai voulu être ce que je suis ? Une mutante invisible qui ne sait absolument rien de son pouvoir ? Qui commence même à déconner, à m'affaiblir et à me terroriser ? Oui, je n'ai personne en confiance ici, et alors ? C'est vrai que dans mon état, je n'ai pas plus confiance à moi-même.

- Stop !

Son ton sec ne me plaisait guère et me blessait un peu plus, m'emmenant plus vers le fond que vers le haut. Pourquoi se fait-il se brusquement méchant ? Pourquoi m'enfonce t-il un peu plus encore ? Au lieu d'essayer de me faire remonter la pente ? Je pris ma tête entre es deux mains, oubliant les branches que je retenais. Ces dernières me fouettèrent, m'égratignèrent, me coupèrent, sans que je réagisse. Je pleurais entre mes doigts, ne me retenant plus.

Bien sur que je sais que j'ai besoin d'aide ! Mais comment savoir de qui accepter l'aide, et à qui la refuser ? Et puis, je dois me montrer forte, et non plus gamine. Non ? Lui, il était là. Il ne me forçait pas à lui faire confiance, mais essayait de gagner la mienne. Et puis, comme il le souligna, il est ma seule ressource en ce moment. Si je viens avec lui, il resterait avec moi aussi longtemps que durerait mon examen médical. Non, je ne veux pas aller à l'infirmerie. Mais, où m'emmènerait-il si ce n'est pas là ? Pour finir, il me dit que quand je saurais que je ne viens rien savoir de ce qui s'apprend ici, je m'en irais. Pour aller où ? Je ne peux pas retourner chez moi sans passer par la case "explication".

- Pour aller où ?, demandai-je entre deux sanglots d'une petite voix inaudible.

Il ne m'entendit pas, ce qui était normal vu le volume minimum que j'avais utilisé pour m'exprimer. Ou plutôt, essayer de m'exprimer. Tim' ne dit plus rien, et je me demandais s'il ne s'était pas déjà éclipsé. Curieuse, je levai les yeux de mes mains désormais fortement humide, pour finalement le voir de biais, un peu plus loin de moi, son regard bleu toujours sur moi. Il allait partir, mais ne l'avait pas encore fait. Je n'avais pas envi qu'il parte ! J'avais envi de lui faire confiance... Mais... Comment ? Il m'est totalement inconnu !

Je le vis soupirer, il semblait en avoir plus que marre de cette situation, exaspéré même. D'un ton las, il m'informait son intention : il s'en allait. Il me proposa de le suivre, de le rejoindre. Puis insista sur un "oui ou non ?". Je n'ai pas envi qu'il s'en aille, puisque je ne sais pas comment faire pour... pour faire quoi d'ailleurs ? Rentrer dans l'institut ? Trouver ce Charles Xavier ? Est-ce que cela inquièterait Monsieur Everett qui je me sois enfui ? Je suis presque sur qu'il s'en fiche de moi...

Je me mis à tendre une main vers le jeune homme. Les larmes coulaient toujours sur mes joues, mais ces sanglots s'étaient fait silencieux. Je me mis à quatre pattes pour avancer entre les branches, et sortir de ma cachette. J'avais des égratignures à volonté, je devais même saigner à quelques endroits, mais cela passait en second plan. Je me redressai, à une petite distance de ce charmant garçon.

- Si je te dis que j'ai peur de ce qui se passe, tu me répondras quoi ? Si je te dis que j'ai mal, tu me feras quoi ?, le questionnai-je d'une petite voix tremblotante. S'il te plait Tim, ne me laisse pas toute seule.

Il me répondit doucement et calmement que, si je lui disais cela, il dirait qu'il comprend, mais que la vie nous confronte parfois à des situations difficiles et que ça nous prend beaucoup de courage et de maturité pour passer en travers. Le problème, c'est que je ne suis pas assez mature, puisque j'ai à peine 15 ans, et pas assez de courage. En fait, c'est temps-ci, le courage et moi ça fait deux ! C'est si dur de se montrer courageuse dans ce genre de situation... Mais, si les autres y arrivent, pourquoi pas moi après tout ? Hein ?

Tim me regardait encore, pour l'instant. Moi, je pleurais encore silencieusement pour la énième fois. Mes bras pendaient le long de mon corps, et mes jambes tremblaient légèrement sous mon poids. Pas assez pour me faire tomber, assez pour m'inquiéter. En plus de tout cela, je commence à avoir froid. Le ciel est entre le jour et la nuit, même si cette dernière est la plus proche, la plus présente maintenant. On y voit, mais moins qu'en pleine journée, ce qui est normal.

Doucement, il refit quelques pas vers moi, comme pour m'amadouer. Comme si j'étais un animal craintif, sauf que je suis une fille froussarde. Je pris sur moi, et ne bougeai pas. Le fixant toujours dans les yeux. Je le laissai avancer jusqu'à moi, jusqu'à ce qu'il me rassure sur énième fois. Il me prévint qu'il allait poser l'une de ses paumes de mains sur moi, dans mon dos, entre mes omoplates, mais que je ne sentirais rien. Pourquoi voulait-il absolument me toucher ?! J'acquiesçai sagement avant qu'il aille rapidement dans mon dos.

Je fus surprise de sentir sa main contre mon débardeur. Il y était allé pourtant doucement, mais si rapidement, que cela m'avait surprise. Et puis, de toute façon, sa vitesse m'aurait empêché d'échapper à ça, même si je n'avais aucune idée de ce que cela signifiait pour lui. Sa main resta peu de temps contre moi, puis il se remit vite en face de moi. Il semblait satisfait de m'avoir touché le dos, allez savoir pourquoi.

Taquin, il me demanda si ce n'était pas si énervant. Énervant, non, mais bizarre, oui. Il m'intima une énième fois, encore, d'aller à l'institut, ce qui ressemblait plus à ce que nous allions faire qu'à ce qu'il me proposait de faire. Pour la suite, d'après lui, nous resterions dans des chambres confortables si ce dont on a besoin. Enfin, il me demanda mon avis. Pourquoi disait-il toujours "on" ? Et non pas "tu" ? Avait-il réellement l'intention de rester avec moi, comme il me l'avait proposé plus tôt ?

- D'accord, lui répondis-je entre deux coulées de larme.

Autant faire ce qu'il me dit, je risque quoi après tout ? Ça peu pas être pire que de sentir son pouvoir déconner sans comprendre réellement pourquoi, même si j'ai une petite idée du pourquoi... De toute façon, il a vraiment l'air d'être quelqu'un de bien, comme Thomas Everett. Si ce dernier apprend que j'ai fait ça... Non, il ne l'apprendra pas. Pourquoi et par qui l'apprendrait-il de toute manière ? Hein ?

- Pourquoi... Pourquoi tu... tu voulais tant me... me toucher ?, réussis-je à demander à Tim. Et puis, où... Où as-tu l'intention de me conduire ?

Ce n'est pas parce que je suis faible et froussarde que je ne suis pas curieuse ! Ni non plus que je ne sais pas m'enfuir, courir, ou même me défendre. De toute façon, il ne me fera rien. Pas vrai ? Bien sur... Tim ne me fera rien...

- Tim, je peux... Te demande un service ?, lui demandai-je, c'est fou le nombre de question auxquels il doit répondre maintenant !, timidement. Me laisse pas toute seule, pas maintenant en tout cas. S'il te plait.