Ruelle sombre et mauvaises rencontres (Pv Orion)

Début de soirée, je pestais contre mon employeur qui venait de me donner des rectifications pour le prochain partiel qui avait lieu deux jours plus tard. Je devais retaper toute une partie d'un exercice et aussi son corrigé. Je n'étais pas très douée dans la frappe et encore moins dans l'utilisation de ce maudit appareil qu'on nommait ordinateur qui me plantait souvent. Ce qui sans nul doute pour une personne normale devait être extrêmement rapide me prit plus plus de deux heures. Pour finir je me battais avec la photocopieuse qui n'en faisait qu'à sa tête. Dans ma lutte acharnait contre la technologie je finis par triompher. Je posais donc les nouveaux sujets sur le bureau du professeur et je quittais la faculté. J'avais prévus plutôt de sortir boire un verre en ville. J'avais revêtis une robe bustier de couleur noir avec des broderies rouges, ainsi qu'un trench rouge. J'arpentais les rues à la recherche d'un taxi, mais peine perdu. A cette heure-ci c'était peine perdue sans réservation. Je décidais de prendre le métro qui se situait à quelques pas de la faculté. New-york est une ville extraordinaire qui vit jour et nuit. Je fus surprise de trouver autant de monde dans la rame.
Je ne fis pas vraiment attention et il me sembla que je devais descendre à cette station. Quand je sortis de la bouche de métro je dus me rendre à l'évidence que je m'étais trompée. Le quartier me semblait vaguement familier. Si je ne m'abusais je n'étais qu'à trois pâtés de maison du bar où je voulais me rendre. Je décidais donc de couper par des petites rues adjacentes non loin. La rue était sombre et nauséabonde. Des détritus jonchaient le sol, pas vraiment l'endroit pour une jeune femme comme moi d'aller se promenais. Je marchais d'un bon pas quand soudain je vis un peu plus loin une petite bande jeune adossait à un mur. Je ne fis absolument pas attention à eux. Quand je passais à leur niveau j'entendis des sifflements. Je ne prêtais pas vraiment attention à leur petit manège.
Je savais pertinemment qu'il venait de m'emboîter le pas. L'un de garçon de la bande accéléra et arriva jusqu'à mon niveau. Il avait vraiment une sale tête de voyous avec une barbe pas rasé de deux ou trois jours et ses vêtements en cuir.

« Et, poulette t'as pas du feu. »

Dans mon fort intérieur cette réflexion me parut fort drôle. Pour une mutante capable d'en générer. Je pouvais aisément lui en fournir et à volonté. Je ne pensais pas qu'il aurait apprécié mon petit tour de passe passe et je ne voulais pas attirer l'attention sur moi. J'avais déjà au part avant eu des histoires avec la police je préférais la jouer en mode cool.

« Non, désolé. »

Je continuais ma route, mais ma réponse ne l'avait pas vraiment satisfait.

« Tu veux pas faire un brin causette. »

Je le trouvais un peu trop pot de colle à mon goût. Je ne voulais pas lui révéler ma véritable nature ni même d'être obligé d'utiliser la force. J'espérais qu'il comprendrait bien gentiment sans avoir recours à la violence.

« Non je suis attendue. Une prochaine fois peut être. »

J'essayais de ne pas envenimer la situation, ni même rentrer dans un conflit avec eux. Je me doutais qu'à ses yeux je n'étais qu'une poupée blonde. Il fallait croire qu'il n'était pas décidé à me laisser partir si simplement. Il m'attrapa par le bras pour m'empêcher de continuer d'avancer. Il me plaqua contre un des murs et je fus rapidement entourer par deux autres de ses camarades.

« Alors, ma belle on fait moi la maline. »

Je me demandais par quelle pirouette j'allais pouvoir m'en sortir.

Je n'eus pas vraiment le temps de comprendre ce qui se passais. Pour ces pauvres lascars il aurait mieux fallu que je règle le problème par mes propres moyens. Je leur aurais donné une bonne leçon dont ils se seraient souvenus longtemps, mais au moins ils auraient été vivants. J'étais comme abasourdi par ce qui se déroula sous mes yeux. Je les vis tomber comme des mouches, c'était presque irréel. Quand je réalisais qu'on était en train de les massacrer, il était trop tard. J'en restais le souffle coupé. Pourquoi tant de haine, je ne savais pas trop comment réagir. Au fond je me sentais fautive. Cela ne se pouvait pas qu'on est voulu me sauver à ce point, avais-je vraiment l'air si apeuré pour qu'on décide de mettre un terme à leur existence? Tant de questions que je ne savais pas expliquer. Cela me paraissait si grotesque d'avoir mis fin à leur jour alors qu'il ne m'avait même pas touché réellement. Je mis du temps à sortir de ma torpeur et à réaliser complètement. Je regardais cet inconnu avec des grands yeux de biches, l'air ahuri.
Je venais de comprendre l'ampleur des dégâts. Ce jeune homme qui se voulait être mon sauveur me répugnait par sa façon d'agir. S'il possédait un si grand pouvoir pourquoi ne pas simplement leur infliger une bonne leçon. Il osait me parler de vermines, mais il était bien pire que ces hommes. Je mis du temps à pouvoir formuler un mot.

"Pourquoi?"

fut le seul qui pu sortir de ma bouche. Je ne pouvais pas concevoir qu'on tue un être sans au moins lui laisser une chance de s'expliquer. Je ne lui avais rien demandé à ce héros de pacotille. J'étais dans une période mémorable en ce moment. A rencontrer des mutants qui voulaient sauver la veuve et l'orphelin en tuer à tout va. J'étais trop anesthésier par l'horreur que j'avais sous les yeux pour réagir pour l'instant. Il y avait encore deux corps non loin de moi. J'étais plongé dans un cauchemar, cela ne pouvait en être autrement. J'allais me réveiller d'un instant à l'autre. Pour mon malheur c'était bien la réalité. Cet adolescent que j'avais sous les yeux ne pouvait pas être ce monstrueux tueur, il n'avait pas pu céder à la volonté de Kerta en semant le chaos.

Je m'étais laissé emporter par mes sentiments. Je n'avais pas pris le temps de vérifier l'état de mes agresseurs et j'avais vraiment cru que ce mutant les avaient assassiné froidement. Je fus soulagé de les voir revenir à eux. Je me sentis soudain très bête, j'avais porté un jugement très hâtif. Je me sentais coupable et surtout ce n'était pas vraiment très glorieux d'accuser quelqu'un du pire alors qu'il venait de me sauver la vie. Une impression de chaleur m'arriva au visage et cette fois-ci ce n'était en rien causé par mon pouvoir. Juste mes joues qui viraient au rouge intense, tellement je me sentais confuse. Je baissais un instant les yeux. Je pris quelques secondes avant d'oser de nouveau le regarder. Je me sentais si confuse. J'avais l'impression d'être une gourde et surtout bien loin des pratiques qu'on m'avait enseigné à l'institut. Être toujours sûr des faits et ne jamais se fier aux apparences qui étaient souvent trompeuses, la preuve.

"Heuu, bien merci de m'avoir aidé."

J'étais très embarrassée par cette situation. Mon sauveur se prénommait Orion et visiblement il affichait un air assez cool et détendu. Contrairement à moi qui me sentait gauche. Il précisa qu'il était mutant, mais vu ses prouesses il ne pouvait pas en être autrement.

"Je suis Amara, ravi de faire votre connaissance."

J'étais un peu perdu, tant de choses m'étaient passées à la tête en si peu de temps que je n'avais pas tout mon esprit. Je ne jugeais pas utile pour le moment de lui faire part que j'étais moi aussi une mutante. Je ne le disais jamais sans véritablement connaitre la personne ou sans y être forcé.

"Je suis un peu retournée, tout s'est passé si vite! J'ai vraiment pensé au pire."

Ce qui était vrai, je restais évasive pour ne pas en rajouter une couche et lui dire que je l'avais pris pour un assassin. Je préférais la jouer un mode jeune fille sans défense. Je me sentais redevable et je voulais surtout chasser de mon esprit ce sentiment de culpabilité que j'éprouvais à son égard.

"J'aimerais te remercier, est ce qu'il y a un moyen de le faire?"

J'esquissais enfin un petit sourire.