Immobilité. Silence aussi épais que de la glace. Parmi les arbres et les étendues d'herbe de Central Park, on entendait que le bruit lointain de la circulation incessante de New York et un souffle de vent dans les feuillages aussi éphémère qu'un râle. Puis, soudain, un bruit de talons hauts sur un chemin de terre. Régulier, rapide, peu rassuré. Une jeune femme blonde, dans la trentaine, marchait les bras croisés en regardant sans cesse autour d'elle. Elle revenait de chez un ami et s'apprêtait à rentrer à l'Institut Xavier. Elle avait voulu traverser Central Park pour ne pas perdre trop de temps mais elle se disait qu'elle aurait mieux fait de contourner le parc apprécié des New-yorkais par les rues éclairées. Malgré les lampadaires, le lieu restait particulièrement inquiétant. Avec tous les viols de jeunes femmes que les médias relataient régulièrement, on se méfiait de plus en plus.
La nuit était particulièrement sombre, malgré les étoiles. Était-ce sans doute dû à l'absence de lune dans le ciel. Une nuit de lune noire. La nuit suivante, elle réapparaîtrait dans un mince croissant blanc dans le voile bleu piqueté d'étoiles. Macha, enveloppée dans un manteau noir, continuait d'avancer sur le chemin, ses bottes à talons continuant de claquer sur le sol. Elle se répétait intérieurement qu'elle n'avait absolument rien à craindre, en cas de force majeur elle se servirait de son pouvoir. Le seul avantage de Central Park était que c'était un lieu idéal pour l'Irlandaise. Des pierres, des rochers et de la terre en suffisance. Quoiqu'il en soit, elle avait hâte de pouvoir rentrer. À cause du manque de place, elle avait été obligée de se garer assez loin de l'appartement de cet ami et par là, elle devait couper par Central Park pour rejoindre son véhicule.
Bientôt, elle arriverait à sa voiture et à ce moment-là, elle se sentirait plus en sécurité. Mach, sans savoir pourquoi ressentait une drôle d'angoisse qui lui oppressait le thorax. Elle ne se sentait pas tranquille, elle avait toujours été un peu paranoïaque. Depuis qu'elle avait son pouvoir, en fait. Elle savait qu'il y avait certains mutants qui étaient prêts à tout pour obtenir ce qu'ils voulaient et certains qui avaient un pouvoir assez dangereux. Face à une personne capable de contrôler le feu, Macha serait totalement inutile... Elle pressentait une présence derrière elle mais elle se disait que c'était ridicule d'avoir peur. Il y avait beaucoup de monde qui se baladait à Central Park, même le soir. Cette sensation troublante ne la quitta pas pendant dix bonnes minutes et la jeune femme se demanda comment il se faisait que le chemin jusqu’à sa voiture soit si long. S’était-elle trompée de chemin, avait-elle changé de direction ? Dans le froid glacial de la nuit, Macha craignait un peu pour sa sécurité. Mêmes les pierres autour d’elle ne parvenaient pas à la rassurer.
Soudain, un bout de bois craqua sous le pied de quelqu’un, sur sa gauche, parmi les arbres. Ses cheveux voletant autour d’elle, Macha se retourna vivement, surprise. Scrutant l’obscurité, elle sentait qu’il y avait quelqu’un...
- Hého ! Il y a quelqu'un ?
La voix un peu chevrotante, Macha se trouva parfaitement ridicule. Elle fit quelques pas en avant, certaine qu'elle n'était cependant pas seule. Son souffle se figeait dans l'air glacial et la vapeur s'évapora doucement, le silence retomba aussi soudainement qu'il était parti...
![Une nuit plus sombre que les autres... [PV Eden] Icon_minitime](https://2img.net/i/fa/icon_minitime.gif){kind=icon}
Sam 10 Oct 2009 - 15:08