Time's Chronicles [PV Eden]

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Les bureaux du New York Times, le célèbre journal de la Grosse Pomme, n'étaient pas très réputés pour leur espace. Et celui de James ne faisait pas exception, boite à sardine collé à une bonne dizaine d'autres boites à sardine, où s'entassaient paperasses et cd de données. Pour l'heure, James Nogan tentait déséspéremment de finir un article sans grand intérêt avant d'avoir trop fin pour ne plus pouvoir se retenir d'aller avaler quelque chose. Il était presque midi et son organisme, habitué à des horaires plutôt fixes, ne manquait pas de lui rappeler qu'il allait être en retard pour manger.

Le vendredi était bien la pire journée qui soit, surtout parce qu'elle rappelait constamment aux journalistes que le week-end n'existait pas pour eux, il s'agissait simplement de jours comme les autres, où l'on travaillait comme les autres. Quoi de plus frustrant en rentrant chez soi le soir, que de voir des visages soulagés autour de soi, des gens qui vont pouvoir passer deux-jours peinards devant la télé, à faire des barbecue dans leur jardin, et des parties de poker entre amis, quand on en est soi-même privé. Et ce rapport minable sur les dépenses quotidiennes et disproportionnées du peuple américain. Franchement, qui a réellement envie de lire qu'il n'est qu'un égoïste qui pollue et détruit la planète pour son simple confort personnel? C'était absurde, mais un ordre était un ordre, et s'il voulais conserver sa place, James devait faire avec. Après tout, on lui avait aussi confié quelques gros titres.
C'était une sale journée, tout était allé de travers depuis le matin, d'abord la machine à café était en panne, ensuite, on lui avait égaré son dossier, et pour courronner le tout, son supérieur avait passé deux bonnes heures à lui expliquer le rôle fondamental d'un journaliste dans la société moderne. Bref, l'humeur massacrante du chronokinésiste ne s'expliquait plus.

A la limite de la fébrilité, ses doigts parcouraient le clavier de son ordinateur portable, puis ne cessaient de se poser sur la touche retour arrière pour effacer cette maudite dernière ligne qui ne le satisfaisait guère. Il sentait déjà son estomac crier famine, et le fait qu'il n'y ait pas de climatisation ne l'aidait pas à se mettre à l'aise dans l'ambiance étouffante de son alcôve. Bien sûr, il aurait pu prendre sa pause et revenir, plus serein, mais il était convaincu que la phrase idéale était à deux doigts de sortir, et qu'il pourrait ainsi gagner son après-midi en terminant cet article.
Presque découragé, il pria intérieurement pour que les dieux de l'Olympe lui envoie une muse qui l'inspirerait pour cette satanée dernière phrase...

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« I don't care if Monday's blue
Tuesday's grey and Wednesday too
Thursday I don't care about you
It's Friday, I'm in love! »

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Le temps. C'est toujours lui qui nous cours après... Et parfois la situation s'inverse. Il passe parfois trop lentement, souvent trop vite et alors nous file entre les doigts comme de l'eau claire et limpide qu'on aurait du retenir avec un verre étanche. Enfin comme disait Franz Kafka, l'éternité se fait longue, surtout vers la fin... Et en l'occurrence cela faisait une éternité qu'Eden n'avait pas revu James... Ou plutôt deux semaines. Deux longues et interminables suites de sept journées et sept nuits dont elle ne voyait pas la fin, ou presque. Elle passa à vrai dire une semaine en totale solitude puis ses après-midi reprirent peu à peu de la couleur, égayées par les retours soudains de sa soeur Wednesday et de son confrère Jared dans sa vie. Cela lui avait permis de voir à quel point sans eux deux, elle était tout aussi transparente qu'une vitre à peine lavée au sein de la Confrérie. Personne ne lui adressait la parole et même ne semblait s'intéresser à elle, à ses humeurs, à son état. Enfin. Il lui arrivait entre temps de recevoir des s.m.s. de la part d'un certain " Jumeau " de sa maigre liste de contacts téléphoniques mais sans trop savoir pourquoi elle n'avait jamais le coeur à répondre et laissait ses messages dans les catacombes de ses archives.

Avec le départ de Wed elle s'était rendue compte du point auquel sa petite soeur avait encore besoin d'elle, et le fait que Sinner lui ait brièvement remonté les bretelles la convaincu au final de donner sa démission à ses deux employeurs, que ce soit au directeur de la bibliothèque nationale comme au propriétaire de la laverie automatique. Qu'est-ce que cela avait changé ? En regardant du mauvais côté, elle n'avait plus de rentrée d'argent et sa belle mère avait eu raison : Elle n'était décidément pas capable de garder un travail... Mais... Elle pouvait enfin profiter à l'instar de ses autres confrères de longues matinées au fond de son lit chaud et réconfortant, puis la journée elle s'occupait de Weddie en ne se souciant que de l'horaire auquel elle devrait la faire dîner puis la coucher avec l'aide de ' Redja '. Cette routine tranquille qui reprenait l'était peut-être un peu trop... Et Hours ressentait encore un besoin inexplicable d'un petit quelque chose en plus...

Ce quelque chose pouvait en fait être nommé... Kronos, tout simplement. C'était lui qui lui manquait. Au final elle commença à regretter de ne pas lui avoir répondu alors qu'il s'entêtait à essayer d'entrer en contact avec elle. C'est pourquoi ce matin elle s'était levée un peu plus tôt vérifiant que Chimera et Sinner dormaient encore pour se rendre à un établissement de restauration rapide chinoise sachant que ' Jumeau ' appréciait et à midi pile se rendit jusqu'au New-York Times, arrêtant sur le coup le temps pour aller regarder dans le registre des employés où se trouvait son bureau. Après d'innombrables aller-retours elle trouva enfin le petit carré de bureau dans lequel il était installé, et elle déposa le plus silencieusement possible le sac rempli de nourriture au sol puis alla tranquillement poser ses mains sur les yeux de James et enfin colla sa bouche contre ses lèvres assez longuement avant de le lâcher pour refermer lentement son ordinateur portable tout en se décalant légèrement.

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Il est des instants, où tout porte à croire que là-haut, quelque part, il existe quelque chose, qui veille sur vous. Une étoile, un Dieu, une énergie, peu importe, mais ça exauce parfois vos voeux les plus chers. Et les mains que Kronos sentit glisser sur ses yeux, ainsi que le contact agréable des lèvres qui vinrent lui faire oublier son travail, il les avait plusieurs fois rêvés ces derniers jours. Quand Eden daigna enfin le laisser reprendre son souffle, s'écartant du bureau et mettant fin au calvaire de James en commettant le geste qu'il aurait dû faire depuis plusieurs minutes, autrement dit, refermer son ordinateur, lui fit l'effet d'un poid qu'on lui hautait des épaules.

Il eut un sourire presque enfantin. Cela faisait deux semaines depuis leur retrouvailles, et elle n'avait donné aucune réponses à ses multiples sms, il avait cru pendant un moment qu'elle avait décidé de ne pas donner suite à ce qui semblait pourtant pouvoir être une belle histoire d'amour. Il n'avait pas envie de la questionner, après tout, quel intérêt? Elle était là maintenant, silencieuse, radieuse, lumineuse. Se levant de son fauteuil, il s'approcha de la jeune femme et l'enlaça tendrement, avant de l'embrasser. Un baiser un peu plus bref, car il n'en oubliait pas pour autant son estomac qui émit un gargouillement comique, et relativement embarrassant pour son propriétaire. Il se décida à briser le doux silence de ce moment de retrouvaille.

"Je ne t'attendais plus, tu sais..."

Le sourire qu'il arborait détrompait toute trace de remontrance, ni même de décéption, il était simplement heureux qu'elle soit là, cela faisait très longtemps qu'il n'avait plus eu ce genre de réaction en présence d'une femme.
Regardant autour de lui, il aperçu le sac déposé près de la porte, frappé aux couleurs d'un traiteur chinois, visiblement sa "Jumelle" avait tout prévu.

"Ecris-moi que c'est bien ce que je pense dans ce sac, là-bas... Tu tombe vraiment à pic, j'étais en pleine crise d'hypoglycémie, j'ai faillit y rester avec cette saleté d'article. Et après, on dit que le métier de journaliste n'est pas dangereux!"

Ne pouvant se résoudre à lâcher sa bien-aimée, il l'entraîna avec lui, une main au creux de ses reins, pour récupérer le sac. Puis il se tourna vers Eden, avant de lui demander:

"Tu préfère manger ici, ou à l'extérieur? Je connais un super parc pas très loin."

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Tout en se penchant gracieusement vers James, Eden referma son ordinateur déjà chaud dans un soupir emprunt d’une joie particulière : Elle était plus dynamique que d'habitude. Certes le problème du meurtre de Martha était resté dans un coin, tout au fond de son esprit, mais les problèmes principaux qui avaient accablé sont esprit s'étaient évaporés. Elle empestait donc le bonheur exactement comme autrefois, lorsqu'elle était encore entourée de Kronos, Jared et Weddie à la Confrérie. C'était peut-être aussi son licenciement qui produisait cette joie... Fini les tourments et la fatigue, fini le teint jaune et les poches sous les yeux : Elle était à nouveau libre. Tant pis pour l'argent après tout ?

Bercée par l’hypnose que produisait le regard posé sur elle du second chronokinésiste de la pièce, ses mains glissèrent avec empressement sur ses côtes se laissant enlacer amoureusement. Encore un doux baiser, ahh comme cela lui avait manqué... Se sentir appartenir à quelqu'un, ressentir son coeur battre doublement plus fort, ses joues se teinter d'un rose particulier et ses mains devenir presque moites. Après tant de temps passé loin de celui qu'elle aimait profondément, elle avait presque oublié l'effet fou que produisaient chez elle son étreinte, ses caresses... Ces sourires qui s'éternisaient lui réchauffaient le coeur. Le savoir tout aussi heureux de la revoir et pas vraiment rancunier la rassurait, en venant jusqu'au New-York Times c'était ce qu'elle avait le plus redouté : Qu'il lui en veuille.

"Je ne t'attendais plus, tu sais..."

Son teint vira subitement au violet. Il était vrai qu'elle aurait pu faire l'effort de lui répondre ne serait-ce qu'une fois... Il connaissait tout de même assez bien la Confrérie pour savoir que parfois elle est d'une animation telle qu'on a pas vraiment d'instant à soi. Le mutant remarqua le sac qu'elle avait ramené du traiteur.

"Ecris-moi que c'est bien ce que je pense dans ce sac, là-bas... Tu tombe vraiment à pic, j'étais en pleine crise d'hypoglycémie, j'ai faillit y rester avec cette saleté d'article. Et après, on dit que le métier de journaliste n'est pas dangereux!"

En effet, Eden se souvenait encore avec précision du jour où il lui avait fait part de son appréciation particulière de la cuisine asiatique... Et en revoyant ce restaurant réputé pour sa rapidité dans lequel ils étaient déjà allés à l'époque où il était confrériste, elle ne put s'empêcher d'y entrer et de lui commander ses mets favoris. Le salaire du mois avait aidé à payer le tout.

"Tu préfère manger ici, ou à l'extérieur? Je connais un super parc pas très loin."

Elle se contenta à nouveau de lui sourire et l'embrassa de plus belle tout en l'entraînant vers la sortie pour lui faisant comprendre qu'elle ne tenait pas à rester plus longtemps entre les quatre murs minuscules qui composaient la structure de son bureau.

La muette savait que les journalistes n'étaient ni réputés pour leur conditions de travail ni pour leur salaire ... Mais là, elle ne s'imaginait pas que Kronos travaillerait vraiment dans un carré aussi minuscule. Elle ne se permettrait pas pour autant de le critiquer, tout simplement parce que ses propres jobs n'avaient guère été plus brillants.

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Attrapant au vol la main de sa bien-aimée, James ne la lâcha pas et prit rapidement les devant quand Eden lui fit comprendre qu'une petite ballade à l'extérieur semblait plus sympa. Sortant de son bureau, il attrapa le sac de nourriture au passage. Il fallait savoir se montrer gentleman... Et surtout il voulait garder un oeil sur la bouffe, il avait trop faim pour risquer de la perdre.

Les deux tourtereaux, James en tête, prirent l'ascenseur et gagnèrent rapidement le rez-de-chaussée. La journée s'annonçait plutôt lumineuse, le vent plutôt violent qui battait les rues n'y était certainement pas étranger. New York en automne, de belles photos en perspective, surtout du côté de Central Park. Ceci dit, Pushton Square n'était pas mal non plus, bien que beaucoup moins impressionnant. C'était le parc où Kronos emmenait sa belle Hours, un petit coin de verdure dans Downtown.
Quand il sortir à l'air frais, James entoura de son bras les épaules de la jeune femme, la protégeant très futilement du vent, mais surtout pour la tenir le plus près possible de lui...
Peut-être craignait-il de l'égarer, de la laisser s'éloigner pour ne plus jamais la voir revenir. Il n'en revenait toujours pas complètement d'avoir été choisit par la muette, il l'avait toujours considérée comme hors de sa portée.

Il tourna brièvement la tête vers elle, et lui sourit. Il ne le faisait pas vraiment consciemment, mais il semblait que la voir suffisait à activer ses zigomatiques. S'il avait souvent joué la comédie avec des femmes, pour une simple nuit, voir plusieurs, ce n'était pas le cas à ce moment-là. Il était amoureux, cela ne servait à rien de se le cacher, et il ne cesserait de se poser la question de comment c'était arrivé...

Eden et James arrivèrent bientôt en vue du parc, et il ne leur fallut pas plus de quelques minutes pour trouver une table en bois usée entourée de bancs pour s'intaller. Le coin idéal pour un pique-nique, alors que le vent arrachait aux arbres ses feuilles mordorées, pourpres et orangées. Un peu plus loin, un kiosque en bois servait d'abri à quelques pigeons. Le parc semblait relativement silencieux compte tenu de son emplacement, les haies qui le bordaient devaient énormément amortir le son des voitures et des bruits de la ville.

Kronos tendit le sachet à Eden, ajoutant:

"Je te laisse déballer, histoire de faire durer le suspense."

Et il partit d'un éclat de rire. Comme c'était agréable de pouvoir se détendre après une matinée aussi catastrophique, une vraie cure de jouvence, et tout ça grâce à Eden...

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Eden McCracken n'avait pas besoin de mot pour transgresser sa personne, ses gestes parlaient pour elle. Ils parlaient de sa froideur légendaire. Ils exprimaient tout le mépris et la haine qui l'habitait. Intérieurement, elle était un champ de bataille. Miné par tant et tant de quêtes perdues, il y avait en elle plus de crevasse que de lieux saints. Elle était déchirée, tordue, arrachée. Il n'y avait rien, au-delà de son enveloppe charnelle couverte de bleus et de brûlures, de plus détruite que son âme. Chaque parcelle était imbibée du Mal à l'état pur. Ce Mal qui l'avait rongée comme un acide. La haine aussi, miette par miette. La fierté et l'orgueil avaient eu plus d'un tour à se reprocher, eux aussi... Mais pourtant, à cet instant précis, jamais Eden n'avait été aussi heureuse et ne s'était sentie si blanche, du moins depuis plusieurs mois. Le bonheur réchauffe les coeurs, même les plus glacés.

Un coeur. C'est bien cet organe qui battait au niveau de sa poitrine. Ce que la confrériste entend parfois, après une course folle, après un stress conséquent. Ce coeur qui ne se manifeste que lorsqu'il désire son tribut. Tribut de sang ou de victoire près des arrogants mutants qui vivaient sous le même toît qu'elle. Son coeur était rongé par cette envie de fierté non acquérie. A cet instant James était si près de son coeur, de son sang. Leurs deux pompes battaient à l'unisson. Par leurs pouvoirs communs, mais surtout par leur amour tout aussi partagé.

"Je te laisse déballer, histoire de faire durer le suspense."

Nouveau sourire. À croire qu'elle ne pouvait plus s'en empêcher, ce midi. Tant qu'elle se trouvait auprès de lui, rien d'autre ne semblait compter. Il n'y avait plus de noir ou de blanc, il n'y avait plus de bien ou de mal. Il y avait juste eux deux et ce lien si fort qui les unissait inexplicablement. Elle posa délicatement les index de ses mains froides sur ses deux joues bien rouges avant de déposer un doux baiser sur ses lèvres.

Se détachant de lui elle sorti quatre barquettes contenant ses plats exotiques préférés ainsi que deux canettes de jus de litchy et quatre couverts de plastique : Deux fourchettes et deux couteaux, un pour chaque. Elle lui tendit sans avoir l'air totalement intéressée la nourriture. Comme d'habitude chaque repas était une guerre qu'elle ne voulait pas entamer... Un combat contre son anorexie qui s'agravait de jour en jour depuis son départ de la maison familiale.

Délaissant la table de bois pour plonger la tête dans son sac, elle sorti un livre assez épais sur lequel il était écrit « Les mystères du temps » qu'elle déposa sagement sur la table avant d'embrasser une ultime fois son bien-aimé qui semblait d'ailleurs plus préoccupé par son estomac que par la brique qu'elle venait de sortir.

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Et voilà que James s'attaquait assez goulument à cette nourriture asiatique dont il rafolait tant. On avait beau dire que la Chine se rapprochait plus du système totalitaire que du communisme, elle n'en restait pas moins un pays où il faisait bon manger.

Kronos engloutit litteralement la barquette de nourriture, en quelques courtes minutes, il ne resta qu'un peu de sauce aigre-douce et quelques pates éparpillées au fond du récipient en plastique. Il fit alors une pause, le temps que le repas chaud descende le long de son oesophage pour rejoindre son estomac, il pouvait suivre sa progression rien qu'à la chaleur. Il se sentit tout d'un coup plein de vie et d'entrain, et la présence d'Eden qui jetait sur lui ce regard amoureux ne faisait qu'améliorer encore son humeur.
Une belle journée, indéniablement. Alors qu'il ouvrait sa canette de jus de litchi, il observa le pavé que venait de déposer sa bien-aimée sur la table. Inclinant la tête sous un angle bizarre, il réussit à déchiffrer le titre: "Les mystères du Temps".

Tout en observant le titre, il bu une longue gorgée du breuvage sucré. Qu'avait donc Eden derrière la tête. Il semblait évident que cette sortie allait rapidement virer en expérience temporelle. Kronos se dit que si c'était pour arrêter le temps pendant des années pour qu'ils puissent tous deux vivre en paix et à la vue de tous, ça ne pouvait pas être une mauvaise chose.
Il se souvenait ses premières expériences de chronokinésie, quand il avait réellement pris conscience de son pouvoir. Il s'amusait à stopper des objets en mouvement, à ralentir les conversations autour de lui, parfois même à accélérer les choses. Il avait aussi comprit à quel point son pouvoir pouvait être dangereux. Si ralentir le temps n'avait aucune incidence maléfique, l'accélerer pouvait avoir des conséquences bien plus graves. Il n'avait jamais testé l'expérience sur des humains, mais il avait vu le résultat sur des objets, mais il s'entraînait surtout sur de l'organique, comme des fruits. Il pouvait faire vieillir une pomme de plusieurs semaines en seulement quelques secondes. L'effet était certainement le même sur une personne vivante, mais imaginer qu'il pouvait faire vieillir prématurément des gens ne l'enchantait pas vraiment. Il n'en avait jamais parlé à personne, et n'avait jamais utilisé son pouvoir de cette manière.

Il s'extirpa de ses pensées, et planta son regard bleu dans celui d'Eden. Finalement, les expériences n'étaient pas toujours bonnes. Il y avait certaines choses que l'on préférerait ne pas savoir...

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