Les docks: Arrivage et carnage! (Terminé)

Il était bientot une heure du matin, La pluie tombait à verse sur le port depuis trois bon quart d'heure! Le ciel n'avait pas l'attention d'arrêter ses larmes. Cette pluie torrentielle faisait un bruit du diable en frappant sur le sol bitumé. Ce n'était pas pour arranger les affaires de Fatale. La pluie pouvant dévoiler sa présence. Pour éviter ce petit problème elle s'était abritée sous un hangar entre ouvert, dissimulé par son invisibilité. Elle n'avait guère le choix que de subir ce temps. Ses yeux étaient rivés sur l'océan. A cette heure de la nuit, il n'y avait personne sur les quais. Les derniers dockers étaient partis depuis plus de deux heures, cela tranchait clairement avec l'agitation de la journée. Cette tranquillité apparente allait être bientôt perturbé. Dans un vacarme effarant apparut un camion noir, presque sorti de nulle part et qui s'immobilisa près de la berge, sans pour autant couper le moteur.
La tueuse esquissa un large sourire, ses informations étaient donc exacte. Son informateur japonnais lui avait annoncé qu'il y allait avoir un échange de marchandises ce soir en provenance de Tokyo. Il n'en était pas totalement certain. C'est pour cette raison qu'elle avait décidé de faire le guet seul. Elle avait pris l'habitude de ce genre de mission, attendre bien sagement son heure, des fois pour rien. Cela ne la dérangeait pas, mais ce soir elle était récompensée de sa patience. Elle aimait bien ses moments de solitude où elle ne pensait plus aux logiques de la confrérie et de ses obligations. Elle pouvait se centrer uniquement sur elle. Si ses capacités au sein de l'organisation étaient surtout employées dans la recherche d'information elle n'en était pas moins une femme d'action. Pour l'instant rien ne bougeait dans le camion. A une heure pile, un homme de type asiatique sortit du véhicule malgré la pluie. Il avait dans sa main une puissante lampe torche. Il émit quelques signaux et il resta planté sous la pluie battante.
*Pauvre bougre!* Pensa la mutante, elle était pour l'instant à l'abri. Elle devait en profiter, car cela n'allait surement pas durer sauf si cette pluie se décidait de se stopper.
Visiblement l'asiatique attendait quelques choses du large. Fatale distingua bientôt venant de l'océan des lumières qui répondirent en morse. Elle devait admettre que c'était une opération bien mener. Elle connaissait parfaitement ce genre de pratique. Un bateau qui naviguait à l'aveugle près des cotes attendait qu'on lui donne le signal pour approcher en toute discrétion. En général il y avait peu d'hommes pour ne pas attirer l'attention. La discrétion était souvent la réussite dans ce genre d'affaire. Elle avait bien l'attention de mettre la main sur ce qui arrivait du Japon.

Tout était plus ou moins terminé.
Il ne lui restait plus qu'à quitter la place. La piste de Londres était nettoyée et comme prévu il ne restait plus que Kain aux commandes. Il l'avait voulu, c'était son nouvel homme de confiance pour confier ce qui restait de sa fortune à la seule personne qui comptait encore pour lui. Cette personne cependant avait oublié jusqu'à son nom, emportant dans sa mémoire emprisonnée tout l'amour qu'elle lui avait donné. Rien n'avait plus d'importance, seule la souffrance guidait encore les pas de celui qui avait vécu tant d'années. Il avait fait en sorte qu'elle n'en sache rien, il avait fait en sorte d'effacer tous liens qui pouvait la mettre en danger, il avait été jusqu'à tuer pour rendre cette "protection" possible, elle vivrait à l'abri du besoin, dans les bras d'un autre peut-être, mais heureuse. Lui, il lui restait à tirer sa révérence.

Deux jours qu'il errait dans les rues...deux jours sans manger, ni boire, ni se raser. Il finissait par ne plus ressembler à rien. Une épave, un animal blessé cherchant un endroit où s'éteindre : ni plus, ni moins. Il survivait à l'instinct. Il s'était débarrassé de son portable dans une poubelle, il n'avait rien de précis à faire : cherchant la mort ou elle l'attendrait.
Anna pouvait venir, il avait aidé à la créer dans ce laboratoire de Londres. C'était sa Némésis. il le savait, il avait contribué à lâcher sur ce monde un fléau de plus. Il en restait navré mais ses pensées tournaient toujours autour d'un seul nom : Ilianna. Sous souvenir même était une souffrance.

La pluie peut-être viendrait laver ses pêchés mais certainement pas cette absence et ce vide abyssale qui le trainait vers la tombe.
Arrivé sur le port, il s'immobilisa près d'un quai et leva le visage vers le ciel pour en ressentir chaque larmes. Une force invisible l'avait trainé ici, il le sentait comme une intime évidence. Il reprit sa marche lente vers un ponton. Puis son attention fut attiré par un camion qui venait de se garer non loin. Il perçu dans un semi coma éveillé le jeu de message lumineux avec un bateau. Il conclut à un trafic et se désintéressa de la scène.

Il y avait quelque chose ici. Plus qu'une présence, c'était comme un appel et tout son être y était sensible. Soudain la lumière se fit dans son esprit, il comprenait.
La raison de tout cela, le port, cette nuit, la pluie..même cette quiétude trompeuse...il le savait, c'était l'heure.

Ce soir, Daniel Hopes allait mourir.

Fatale était aux aguets tel un tigre observant sa proie dans l'ombre avant de lui sauter dessus pour la dévorer. Elle avait élaboré une stratégie simple, mais efficace. Elle Prendrait la place d'un des japonnais et ensuite elle monterait abord du bateau pour leur dérober tranquillement la marchandise. C'était sa solution de secoure, elle avait tout d'abord pensé à embarquer sur le bateau discrètement, mais la pluie l'avait poussé à revoir sa stratégie. Il fallait qu'elle agisse avant que le bateau n'arrive. Elle entra discrètement dans le hangar, c'était elle qui avait forcé la serrure avant que ces voyous arrivent. Elle prit une canette qu'elle lança sur le camion. Quand l'objet s'écrasa contre la taule deux autres japonais sortirent du camion, mitraillette à la main. Ils chuchotèrent, les deux se dirigèrent en direction du hangar, mais un seul pénétra à l'intérieur. Il alluma une lampe et il commença à avancer, l'autre bloquant la porte. C'était tout à fait ce que la tueuse désirait les isoler. Fatale lui emboîta le pas furtivement. Lorsque l'homme passa derrière une caisse hors de porter de vu de son collègue. Elle sortie une dague qu'elle lui envoya à la base du cou. Celle-ci transperça directement la chair, l'homme n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit, car l'arme était imprégnée d'un violent poison qui bloquait les neurotransmetteurs. Fatale saisit l'homme pour amortir la chute. Elle traîna le corps bien sagement un peu plus loin. Sans nul doute par le bruit du frottement au sol le second pénétra dans le hangar. Fatale réapparut en prenant directement l'apparence de l'homme qu'elle venait d'assassiner. Elle récupéra la mitraillette et la lampe torche. Elle se manifesta alors faisant un signe que tout allait bien.
*Parfait. * Elle jubilait que ce soit aussi facile. Soudain le premier japonais qui était resté dehors appela ses deux collègues. En effet pendant ce temps, il venait de repérer Daniel sur les quais.
Aussitôt Fatale et son nouveau collègue, arrivèrent. Elle se demandait bien ce qui se passait.

"Y a un mec là-bas*" Dit le premier japonais.

Aussitôt Fatale tourna son regard vers la direction indiqué. Que pouvait faire un homme à cette heure-ci sur les quais! Surtout vu le temps ce n'était pas vraiment l'idéal pour se balader.
*Et merde. Qu'est-ce qu'il fout là lui!* Elle n'aimait pas cela. Ce type risquait de faire capoter toute l'opération. Elle sentait les deux autres hyper nerveux du coup. C'était un grain de sable qui pouvait enrayer toute la machination qu'elle venait de monter.
Le second ouvrit la porte latérale du camion et il fit un signe de tête au autre de monter dedans. Ce que Fatale fit avec le premier sans rien dire de plus. le japonais referma la porte et il se mit devant, place du conducteur.

"On attend tranquillement, on bouge pas ! s'il rôde trop ou s'il a pas bougé avant que la marchandise soit arrivée! Akido tu flingues*."

Comme cet homme c'était adressé en regardant Fatale, elle devina que cela lui était destiné. Elle fit un signe de la tête pour dire que c'était ok. Après tout, elle n'était pas à un crime près, tuer un pauvre mec qui avait le malheur d'être au mauvais endroit au mauvais moment était tout à fait dans ses cordes. C'était tant pis pour lui.


( hj: * dialogue en japonais)

Il régnait une légère agitation du coté du camion. Daniel le sentait, cela ne le regardait pas cependant même si l'inévitable sentiment de la conclusion de ce qui allait se passer dans ce lieu ne le quittait plus. Il se contenta de faire quelques pas vers un des quais assez éloigné du Camion et de s'installer assis sur une caisse. Lentement, il retira ses lunettes aux verres fumés, ses pupilles ensanglantés par le choc psychique résultant de ce qui s'était passé à Londres avait presque retrouvées leur couleurs naturelle mais c'était bien là le dernier de ses soucis à présent. Il regarda la pluie dérider le trottoir. Elle tombait si drue qu'on aurait dit par moment qu'elle provenaient du sol. Il sentait la pluie pénétrer son corps et lui glacer les os. Étrangement il était à l'écoute de chaque stimulus quelque soit sa nature, ses pensées s'étaient enfin apaisées, seule restait une douleur immense et lancinante. Il demeurait immobile comme une gargouille ruisselante.

Fatale s'aperçut que l'homme repéré s'était éloigné de leur direction. Le conducteur du camion descendit de nouveau avec une lampe et refit quelques jeux de lumière. Presque aussitôt il eut une réponse. Il ouvrit la porte latérale.

"Descendez ! Akido tu fais le guet. Si quelqu'un approche tu lui règles son compte !*"

Fatale hocha la tête en signe d'accord. D'où elle était, elle ne distinguait pas l'homme aperçu. Elle prit donc sa mitraille et elle prit la même position qu'elle avait pu observer par le premier homme en début de soirée. Les deux autres descendirent sur les quais plus bas. Soudain brisant l'obscurité un vieux rafiot accosta. A en juger par son état c'était un miracle qui flotte encore. Le bateau avait navigué au maximum dans le noir pour ne pas se faire repérer par les gardes cote. Après une technique d'arrimage rondement bien mené, Fatale constata que sur le bateau il devait y avoir une quinzaine d'homme. Elle n'aurait pas cru qu'ils étaient autant. Visiblement le conducteur était le chef de cette petite bande puisqu'il passa quelques consignes. Rapidement se mit alors en place une chaine pour décharger la cargaison. Les caisses étaient de taille moyenne.
Fatale décida qu'elle agirait quand le navire reprendrait le large, elle aurait alors le champ libre.

(*toujours en japonnais ^^)

Le regard vide d'Anna ne le quittait plus...finalement c'était pire que la folie qui dansait dans son esprit. Personne n'aurait pu prévoir que ca tournerait si mal. Personne, ni Elisabeth, ni lui...et puis il y avait eu ceux de la liste rouge, l'infiltration du SSP de Londres...il s'en était chargé lui même retrouvant l'instinct meurtrier, il défendait ses intérêts, il défendait une notion de l'amour, un rêve qui avait viré aux cauchemars. L'esprit vide de lui, elle avançait et c'était pire que de l'avoir perdue à jamais car elle vivrait pour d'autre. Un chanteur à dit un jour que de n'être rien après temps, ce n'est pas juste. Daniel Hopes savait depuis "déjà" que de justice on se leurrait. Il surveillait toujours du coin de l'œil comme dans une autre réalité les allées et venues du port. Un bateau déchargeait des caisses, surement un trafic d'héroïne. il savait que ca serait pour bientôt : un état de prescience ne le lâchait plus depuis 3 jours. Sous la pluie traversière il se mit à fredonner doucement caressant le manche de sa longue lame.

Just a perfect day,
Problems all left alone,
Weekenders on our own.
It's such fun.
Just a perfect day,
You made me forget myself.
I thought I was someone else,
Someone good.

Oh it's such a perfect day,
I'm glad I spent it with you.
Oh such a perfect day,
You just keep me hanging on,
You just keep me hanging on.

You're going to reap just what you sow,
You're going to reap just what you sow,
You're going to reap just what you sow,
You're going to reap just what you sow...*