Welcome to the New Born! (PV: Claire Valentine) [TERMINE]

Jamais le jeune David Haller n’aurait cru voir ce jour arriver et pourtant il était bien là. Marchant silencieusement le long des trottoirs New-Yorkais, se blottissant dans son large manteau d’un noir de geai, le jeune rabbin avançait tel un fantôme dans les rues bruyantes de la ville. Il ne prêtait pas garde aux gens qu’il rencontrait, ni même aux offres que lui adressait quelques filles aguicheuses recherchant leurs prochaines victimes dans les coins les plus obscurs de la cité. Baigné dans un vacarme des plus ahurissants mêlant les cris de jeunes gens bagarreurs à ceux des rires amusés de groupes d’amis, David ne semblait rien entendre et demeurait de glace devant ces nombreux spectacles. Il n’avait qu’une obsession, qu’une envie en cette fameuse soirée… oublier ! Oublier ce qu’il était, oublier la peur de voir un jour ressurgir les personnalités parasites de son esprit chaotique, oublier surtout le mal qu’il avait à la pensée qu’il célébrait aujourd’hui la mort de son parrain bien aimé qui, un soir comme celui-ci, avait été abattu par des militants antisémites devant les yeux apeuré de son filleul.

David avait envie de noyer son désespoir et sa tristesse dans une bière des plus fraîche possibles. Il n’était pas dans les habitudes du jeune homme de braver ainsi les interdictions familiales pour se faufiler dans les quartiers les plus animés de la ville. Appréciant beaucoup les chaudes soirées passées un livre à la main devant un bon feu de cheminée, il ne se frottait que très rarement à la racaille des bas fond dans des bars bruyants et mal fréquentés. Qu’importe si les jeunes gens qui l’entouraient le menaçaient ou l’agressait, le mutant savait rendre les coups et quiconque oserait le braver serait bien surpris de se retrouver face au célèbre Légion. Après tout pourquoi devrait-il se gêner de se servir de pouvoirs que le monstre qui lui avait enlevé son parrain lui avait accordé ? Non ce soir c’était décidé, si quelqu’un s’avisait de s’en pendre à lui se serait à ses risques et périls.

Les pensées de David furent brusquement balayées par l’éclat écarlate de l'ensigne d'un club qui, d’après ce que David avait entendu, était de plus en plus populaire auprès des jeunes de cette ville. Après tout pourquoi ne pas tenter sa chance ici ? Poussant la porte du bar, David entra dans un monde inconnu qui lui semblait bien étrange. Le bar était éclairé de milles feux par des lumières multicolores qui virevoltaient et se baladaient au gré de leurs envies. Parsemée de ci de là, des dizaines de tables accueillaient des groupes d’amis qui se serraient autour de celles-ci trop petites pour eux. Un bar, trônant au fond de la salle recueillait les malheureux promeneurs solitaires qui, comme David, recherchaient dans le tourbillon d’une dizaine de verre d’alcool l’âme sœur qui leur permettrait de voir la vie en rose l’espace de quelques heures. Fort heureusement pour David, un des tabourets de bars étaient encore libre. Posé là comme un ultime appel à une nuit de débauche, il semblait déjà s’impatienter de l’arrivée du jeune homme. Se précipitant dans sa direction, comme par crainte de voir un arriviste de dernière minute s’emparer de sa trouvaille, David s’assit aux côtés d’une merveilleuse créature enchanteresse aux courbes généreuses et à la tenue dès plus tentatrices. En voyant arriver David, elle s'était proposée de lui payer un verre mais le gentleman avait refusé poliment, préférant la solitude d'un instant à une conversation légère et inutile. A la place, il porta à ses lèvres un breuvage bienfaiteur qu'il s'était lui-même payé. Quelle merveille que de sentir les gouttes d’alcool descendre avec douceur au fond de sa gorge. La vie ne lui aurait sans doute jamais parue plus belle qu’en cet instant, s’il n’avait entendu une voix des plus angéliques s’élever juste derrière lui. Etait-il vraiment possible qu’un être à la voix si mélodieuse puisse exister sur Terre ? David n’eut qu’à tourner son regard pour s’en convaincre.

Une jeune fille, de taille moyenne et aux vêtements d’une originalité indiscutable, avait prit sa place sur une petite estrade de fortune et chantait avec beaucoup un talent certains quelques airs de soul si assorti à l’ambiance particulière de ce bar. David resta comme hypnotisé à la vue de la jeune enchanteresse. Des yeux bleus à faire pâlir toutes les filles présentes, contrastés par une chevelure d’un noir exquis, la jeune chanteuse berçaient les pensées du jeune homme qui ne pouvait plus s’en défaire. En cet instant, comme à chaque fois qu’elle n’était pas invitée à le faire, la jeune Fanya se manifesta et tenta de traduire les pensées du jeune homme.

*En voilà un très bel oiseau n’est-ce-pas David ? Toi qui voulait de la distraction tu pourrais bien être servit ce soir. Joue la avec audace et tu pourrais bien parvenir à la prendre dans tes filets *

« Bon… Et bien j’espère que ce que vous allez entendre ce soir va vous plaire ! »

« Bonsoir… Claire Valentine enchanté ! »

Quelle bien étrange chose que la mémoire ! Au fur et à mesure des années, les souvenirs vous filent entre les doigts telle une l’eau d’une source entre vos mains. Vous avez beau tout faire pour les retenir, ils s’échappent et disparaissent dans les méandres du temps. Puis, soudainement, un parfum, un paysage, une chanson ramènent à vous des visages, des sourires, des jeux comme s’ils se déroulaient devant vos propres yeux... Ce sont des moments si chers et si doux à votre cœur que vous souhaiteriez les voir s’éternisez comme un joli rêve dont vous ne pourriez jamais vous éveiller.

Tout comme en cet instant magique, où David, bercé par la très jolie mélopée de Nancy Siniatra… « Sugar Town », se sentit transporté au coeur-même de son enfance. Lorsque les premières notes tintèrent à ses oreilles, David voyait le décor qui l’entourait se dissoudre comme par enchantement. Chaque élément du décor semblaient peu à peu se mêler les uns aux autres, se déplacer afin de prendre vie dans la mémoire du jeune homme. La lumière des projecteurs perdit soudainement de sa vivacité et s’éloignèrent à l’horizon, laissant David plongé dans le noir. Les rires et les discussions des jeunes gens ne semblaient plus être que des murmures discrets et effacés. Assis sur la banquette d’un autobus, David revoyait le petit garçon de 10 ans qu’il était, assit sagement sur la banquette d’un minibus qui les entrainaient, Daniel et lui, à la découverte du monde nocturne de Paris.

Le jeune homme se rappelait de l’émerveillent qu’avait été le sien à la découverte des trésors fabuleux de la Ville Lumière. Voir les monuments et les lieux symboliques de Paris qui avaient si souvent illustrés ses livres d’enfant, lui semblaient un rêve d’une valeur inestimable. Pouvoir découvrir l’Europe à son âge était un privilège et jamais David n’aurait su trouver les mots justes pour exprimer sa reconnaissance à sa famille. Jetant de temps en temps des regards à l’adresse de leurs compagnons de voyage, il leur adressait des sourires joviaux que ces derniers lui renvoyaient avec amour. Il s’agissait pour la plupart d’Israéliens qui, après avoir appuyé la candidature de Gabrielle dans le monde diplomatique, se virent offrir un voyage à travers tous le continent par la nouvelle Ambassadrice Israélienne en Angleterre. Connaissant depuis toujours le goût de son fils pour les voyages, elle avait également proposé à Daniel de l’accompagner, pensant ainsi consoler son enfant de sa trop longue et inévitable absence. David ne s’en plaignait pas en sens. Oh bien sûr, comme tour les enfants du monde, il aurait souhaité avoir une mère présente à chaque instant à ses côtés, mais son parrain « papa poule » était là lui, et chaque jour passé ensemble était un bonheur sans fin.

David se souvenait encore très bien la scène qui avait précédé le massacre de ces innocents voyageurss. Il se revit encore, épuisé par le voyage, fermer ses petits yeux agressés par la lumière vive des lampadaires et se lover contre son parrain. Baigné dans une ambiance de fête, ou chacun des passagers reprenaient en chœur les couplets de cette chanson mythique, Daniel penché à l’oreille de son filleul lui chantait une berceuse en yiddish que le garçonnet aimait à écouter avant de s’endormir. Comment aurait-il pu imaginer une seconde que cet instant de complicité serait le dernier qu’il partagerait ensemble ?

Les pensées du jeune homme furent soudainement interrompues par l’arrivée impromptue de la jeune chanteuse. Reprenant peu à peu ses esprits, il la vit tendre une main dans sa direction et se présenter joyeusement au jeune rabbin. Répondant soudainement à son invitation, il saisit sa main de velours et y déposa un baisemain comme se devait de faire chaque gentleman en présence d’une aussi charmante étoile.

- Mais c’est moi qui suis enchanté, Mademoiselle Valentine, de faire la connaissance de l’étoile montante du New Born. Quant à moi, je me nomme David Haller et je suis d’ores et déjà séduit par votre merveilleuses voix et vos chansons qui m’ont rappelé tant et tant de souvenirs. Me laisserez-vous vous offrir un verre ?

En homme galant qu’il était, il lui présenta le tabouret voisin qui venait de se libérer et attendit sagement qu’elle accepte ou non. La soirée de David promettait d’être longue et la compagnie de la jeune demoiselle serait la bienvenue. Oh bien sûr sa démarche n’avait en soi rien de bien méchante. Il n’était nullement question pour lui de jouer les jolis cœurs, mais peut être aurait-il l’occasion de nouer ce soir une nouvelle amitié. La soirée ne venait après tout que de commencer !

Si la jeune fille n'avait pas encore donner sa réponse, immenquablement, la proposition de David attira l'attention de Fanya. David imaginait la métisse préparer plusieurs plans dans sa tête. Des plans que David se refusait même à envisager. Avec satisfaction elle lui adressa alors une remarque.

*Dis donc David je ne te savais pas encore si bien élevé. Très bonne tactique d'approche, nous allons bien voir si elle porte ses fruits où si, comme je le préssent, elle va avoir besoin d'une petite intervention personnelle.*

« Et bien… Je suis assez étonné … Enfin disons que je n’ai pas l’habitude de recevoir autant de compliment, d’habitude la seule personne à me complimenté de cette façon c’est Karl. Oui enfin le patron du bar, mais disons qu’il est bon public … »

« Sinon vous êtes du quartier ? En tous cas c’est bien la première fois que je vous vois ici … »

Posté devant la jeune fille, David observa les réactions de la jeune fille aux compliments qu’il venait de lui adresser. Il s’étonnait de la voir si timide et si renfermée, elle qui sûr scène était l’Assurance même et semblait posséder une véritable confiance en soi. Mais la voir rougir sous son épaisse chevelure noiraude le fit également sourire. S’il était vrai que la jeune fille n’était pas habituée à la flatterie, il ne faisait aucun doute que ses commentaires sur sa prestation lui procuraient beaucoup de plaisir.

Le jeune homme prêta alors une attention subite aux personnes qui se trouvaient autour de lui. Dans un sourire, il semblait enfin comprendre la raison de la gêne de Claire. Il est vrai que ces quelques jeunes gens, plus préoccupé par la boisson qu’ils avaient devant les yeux, plutôt que par l’animation qui leur étaient proposées, ne devait pas souvent rattraper la jeune fille pour lui demander un autographe. Pourtant David avait bien entendu les applaudissements s’élever de part et d’autres de la salle. N’était-ce vraiment que pure politesse ou les jeunes gens appréciaient-il vraiment la prouesse de la chanteuse ? Il n’était après tout pas souvent facile d’exprimer son admiration ou l’émotion que pouvait provoquer ces anges au fonds de nos cœurs. Peu importe l’intérêt réel ou non des spectateurs, David lui n’hésitait jamais à reconnaître les talents d’autrui pour ainsi les pousser à cultiver ses dons merveilleux que Dieu leur avait accordé.

Claire semblait ravie de répondre à la proposition que son mystérieux admirateur venait de lui faire et s’assit donc joyeusement à ses côtés. En côtoyant de si près de cet oiseau de nuit à la voix si mélodieuse, David fut soudainement touché par le charme de la jeune femme. Si de loin, Claire semblait déjà adorable, d’ici rien ne laissait planer le doute sur son enchanteresse beauté. Ses cheveux d’un noir de geai qui cascadaient si voluptueusement sur ses épaules fines et délicates, faisaient ressortir le teint de son très beau visage d’un blanc si pure la rendait on ne peut plus angélique. Mais l’élément le plus charmant de sa physionomie était sans nul doute ses yeux d’un bleu cristallin. David plongea quelques instants son regard dans le sien, espérant ne jamais avoir à quitter les rivages clairs et paisibles de ses iris si époustouflants.

Fort heureusement pour le jeune rabbin, son interlocutrice interrompit ses rêveries pour répondre à la première remarque de David. Quel plaisir ce fut pour David que de la voir enfin réceptive à ses compliments. Elle lui parla de Karl, le patron du bar, qui avait eu l’idée ingénieuse d’engager la jeune Française et qui d’après les dires de la demoiselle appréciait son talent. David répondit alors à Claire avec beaucoup de sincérité.

- Et bien Claire, si je puis me permettre, ce Karl est un homme d’un goût certain car il ne fait aucun doute que vous posséder véritablement un talent rare. Cela dit, si cela peut vous rassurer, beaucoup des personnes présentes ici ont applaudi avec chaleur les quelques moments de détente que vous leur avez fait partager. Mais dites-moi, avez-vous suivit une formation de chanteuse dans votre pays natal avant de venir vous installer sur nos côtes ?

Laissant à la jeune femme le temps de répondre à sa question, David commanda deux verres de soda, se refusant ainsi à poursuivre ses projets de nuit de beuveries. Il avait cru remarqué que la Française avait l’alcool en horreur et il valait mieux pour David de ne pas commettre un impair qui l’aurait brusquement éloigné de lui. De plus, si Daniel avait pu observer son filleul en une telle situation, il n’aurait certes pas apprécié de le voir se saouler afin de mieux commémorer sa mort. Peut être était-ce même lui qui, ayant pu lire la détresse du jeune garçon, avait placé Claire sur sa route pour faire d’une hasardeuse rencontre, une très belle occasion de sortir plus souvent.

Lorsque Claire lui demanda s’il habitait dans le quartier, David ne put s’empêcher de sourire. Il n’était pas un habitué de ce genre d’établissement et cela devait immanquablement se remarquer. Il la regarda et déclara avec une petite touche d’ironie

- Vous avez sans nul doute un sens inné de l’observation Claire. Je viens du nord de New-York où je réside dans un manoir aux côtés de mon père et de quelques amis. Et vous-même demeurez-vous loin de ce club ?

David espérait que cette petite explication suffirait à satisfaire sa curiosité. Lui révéler qu’il vivait à l’Institut Xavier aurait immanquablement attisé la curiosité de la jeune femme. David ne tenait pas particulièrement à se faire remarquer en tant que mutant dans un endroit aussi peuplé et il reçut en prime l’approbation de Fanya.

*C’est étonnamment bien jouer David. Un moment j’ai cru que ton incroyable bêtise allait nous faire remarquer. Espérons qu’elle ne découvre pas notre secret.*

Malgré sa voix magnifique et son grand sens artistique Claire n’avait pas commencé à chanter par plaisir. Non si elle c’était mise à la musique c’était surtout pour son père qui avait l’habitude de dire à tous ses amis que sa fille avait une voix magnifique. Après la mort de celui-ci Claire décida de continuer la musique et de faire tout son possible pour devenir une chanteuse professionnelle apprécié du public… Au fil du temps cette envie de réussir pour son père c’était transformé en passion et elle était maintenant devenu une véritable mélomane. Néanmoins les compliments de David Heller la toucher vraiment puisqu’en entendant ce genre de flatterie elle avait l’impression d’avoir tenue sa promesse et d’être devenue une très bonne chanteuse. Cependant Claire espérait vraiment que les compliments du mutant n’étaient pas qu’une tactique de drague c’était une possibilité, mais après réflexion la jeune française ce dit qu’elle bien trop moche et trop banale pour plaire à un garçon aussi beau et élégant que ce fameux David Haller. D’ailleurs il sembler trop bien élevé et trop galant pour s’abaisser à ce genre de flatteries qui étaient souvent de la pure hypocrisie. Du moins elle espérait de tout cœur puisqu’avec le temps elle avait compris que parfois, voir même souvent l’habit ne faisait pas le moine. Heureusement Claire n’était pas une fille solitaire et paranoïaque, bien au contraire c’était peu être la fille la plus sociale et la plus gentille de tout le quartier de SoHo qui était pourtant ne remplit de personne très sympathiques et amicale ayant le cœur sur la main.

En tous cas qu’il soit hypocrite ou non… Claire aimait beaucoup ce David Haller qu’elle trouvait très élégant, il lui rappelait un petit peu l’un de ces nombreux princes charmants que l’on pouvait voir dans les films pour enfants. Oh, vous trouvez peu être que cette comparaison est un petit peu trop grosse et un petit peu trop mélioratif, mais ce n’était pas du tout le cas puisque que Claire trouvait vraiment que le jeune homme avait un visage presque angélique qui pourrait inspirer la confiance à n’importe qui, d’ailleurs la voix et la manière de parler de ce mutant le rendait encore plus amicale et sympathique, puisque contrairement à la majeure partie des clients du bar il était très galant et savait très bien s’exprimer… En l’écoutant la jeune et belle européenne avait presque l’impression d’avoir affaire à un érudit et c’est pour cela qu’elle bue calmement chacune des paroles de son « nouvel ami »… Elle esquissa un sourire lorsque celui-ci lui demanda si elle avait déjà prit des cours de chants avant de venir aux Etats Unis, car même si elle suivait assidument ses cours de pianos elle était plutôt distraite lors de ses cours de chants et sa voix était donc plus un talent naturel… Elle prit néanmoins le temps de répondre à sa question :

« Oui j’ai fais plusieurs années de chants, mais pour être honnête je n’ai jamais vraiment était une élève et chanteuse assidue, pendant mes cours de chant je passais généralement plus de temps à regarder les mouches voler qu’autre chose. Sans être prétentieuse je pense donc que ma voix est un peu un talent naturel… »

Après cette phrase Claire était plutôt gênée. Elle n’avait pas l’habitude de s’auto congratuler et de ce lancer des fleures et elle ce demandait vraiment si elle avait bien fait de parler de « Talent Naturel ». La française ce disait que maintenant ce bellâtre aller la prendre pour une fille prétentieuse et sur de ses charmes. Hors… Claire ne voulait pas avoir cette image la puisque c’était un trait de caractère qu’elle avait en horreur, mais alors qu’elle était perdue dans ses pensées ou plutôt alors qu’était entrain de s’en prendre à elle-même pour la mauvaise formulation de sa phrase Claire s’aperçue que ce bon vieux Karl venait de poser deux verres de Soda sur le comptoir. La chanteuse esquissa alors un petit sourire avant de ce tourner vers Karl et de le remercier avec un sourire et un hochement de tête. Elle attrapa ensuite son verre de la main droite et ce tourna vers le bon samaritain qui avait eu la gentillesse et la galanterie de lui offrir de quoi boire. Après l’avoir lui aussi remercié avec un petit sourire Claire amena le verre jusqu'à ses fines lèvres avant d’avaler quelques gorgées elle profita d’ailleurs de ce moment pour écouter la réponse de David à la question qu’elle lui avait posée quelques minutes plutôt… Et la réponse n’était pas vraiment celle que Claire attendait puisque David n’était pas un homme du quartier… En entendant ça la brune aux yeux clairs lâcha un léger soupire d’agacement presque inaudible…

Un point attira néanmoins son attention dans la réponse de cet homme fort sympathique. En effet ce n’était pas tous les gens qu’elle parlait à des gens possédant des manoirs. Enfin disons qu’a SoHo les manoirs ne sont pas nombreux… Que dit-je ils sont même inexistants ! Mais bon cela ne l’étonnait pas plus que ça puisque ce beau jeune homme avait vraiment le physique et le caractère pour être membre d’une famille noble ou aisée. Claire avala ensuite une nouvelle gorgée de Soda avant de répondre à David Heller toujours avec son beau sourire dessiné sur les lèvres :

« Oh… Un Manoir rien que ça ! Oui… Donc je présume que SoHo doit presque être la jungle pour vous avec toutes ces vieilles maisons et ces escaliers en fonte…. Et en vérité j’habite tout prêt d’ici. Disons que mon appartement est à dix minute à pied de cet établissement, d’ailleurs je vous aurez bien invité à prendre un verre si il n’était pas si en désordres… Mais bon, moi et le rangement ça fait deux si vous voyez ce que je veux dire … »

Claire ce mit à rire pendant quelques secondes. Elle n’était pas du genre à raconter sa vie et encore moins à parler de son appartement, mais cette fois-ci… Elle avait fait quelques commentaires sur son entre et sur l’ordre ou plutôt le désordre qui y régner… Néanmoins malgré sa proposition qui aurait peu paraitre presque… Honnête… Claire n’avait pas vraiment envie de faire venir ce bellâtre chez elle… Elle ne le connaissait pas assez et elle n’avait pas assez confiance en lui pour le faire rentrer dans cet endroit qui était un petit peu on jardin secret…

La première réponse de la jeune femme surprit énormément le jeune homme, qui peinait à voir en elle une étudiante étourdie et totalement désintéressée par cette matière. En la voyant chanté sur scène, David était au contraire persuadé que la ravissante demoiselle était née pour ça. C’était sans nul doute la réflexion de Monsieur et Madame Valentine à l’écoute de la prestation de leur petite princesse. Peut être avait-elle subit une pression quelconque de la part de sa famille pour suivre ses cours de musique, mais il ne voyait rien de mal de leur part. Bien au contraire, ses parents avaient fait preuve d’une étonnante clairvoyance et leur décision ne devait être motivée que par l’amour profond qu’ils devaient ressentir pour leur fille. S’il est vrai qu’il est parfois difficile pour un enfant de comprendre les choix et les discours moraux de sa famille, il ne fait aucun doute qu’il l’aide à grandir, à s’affirmer et finalement se découvrir des passions qu’il n’avait même pas sous-estimées au départ.

Ce phénomène s’était également produit pour David lorsque, devenu adulte, il avait dû envisager une carrière professionnelle. Il ne s’était guère imaginer un jour reprendre le poste de son père. David avait peur bien ancrée de sa mutation et essayais toujours d’éviter ne serait-ce qu’aborder ce délicat problème. Conscient du mal que Légion pourrait causer autour de lui, il ne tenait pas suivre une voie qui aurait pu mettre ses amis, professeurs et élèves de l’Institut Xavier, en danger… ne sachant donc ce qu’il adviendrait de son avenir, il se contentait de vivre auprès des siens comme un éternel étudiant qui avait redoublé sa dernière classe chaque année. Il lui fallut donc attendre l’interruption d’un personnage étonnant dans sa vie pour qu’elle change à tout jamais de visage.

Cette charmante pensée traversa l’espace d’un instant l’esprit du jeune homme, qui porta alors sa main en direction de l’étoile de David qu’il portait en pendentif. Le geste n’avait duré que quelques secondes, si bien que Claire n’avait sans doute pas pu s’en rendre compte. Mais le sens mystérieux qu’il cachait, était rempli de l’amour et de toute la gratitude que le rabbin portait à cet homme extraordinaire. Puis, retournant son attention sur la diva, il repensa à l’expression étonnante qu’elle avait utilisée pour appuyer son don particulier pour la musique. Un don naturel ? David était loin de trouver cette expression inappropriée ou arrogante. Après tout, chaque être humain se voit confié une capacité, une aptitude étonnante et personnelle par Dieu. C’est en quelque sorte, le présent qu’il nous fait à notre naissance pour témoigner de l’amour et de l’espoir qu’il porte en chacun de ses enfants. Comme pour témoigner de l’image qui venait à son esprit, il se tourna vers Claire et dans un sourire, excusa la gêne qu’elle ressentait à l’idée de paraître trop prétentieuse.

- Votre professeur était-il à ce point ennuyeux pour que vous puissiez préférer à ses enseignements, la vie palpitante de ses insectes volants ?... Quant à vos talents, je suis persuadé que, s’ils ne sont pas le fruit d’un travail acharné, vous ont été accordé comme un don inestimable. Chacun de nous possède un don particulier, mais bien peu de personnes parviennent à le découvrir. C’est une bonne chose que vous ayez pu le trouver et vous n’en avez pas à en rougir. Si vous êtes si douée dans ce domaine, c’est que c’est la vocation que le Seigneur à choisie pour vous. Alors continuez à le cultivez et persévérer dans vos efforts, c’est cela la clé du vrai bonheur.

Soudainement, David leva un regard inquiet dans sa direction. Parler de Dieu dans un lieu tel que celui-ci, était des plus inappropriés. Bien que ne ressentant aucune honte à l’idée d’avoir exposé sa Foi devant elle, il ne pouvait que craindre qu’elle ne le prenne pour un illuminé. Il baissa donc le regard, espérant que sa réaction serait meilleure que celle qu’il escomptait. Brusquement, il releva son visage dans la direction du serveur. Celui-ci, que la diva lui avait présenté tantôt comme se faisant appeler Karl, déposa devant eux, deux verres de soda avec quelques glaçons. Il n’hésita d’ailleurs pas à adresser un sourire à la jeune chanteuse, témoignant ainsi de la complicité qui les liait. David, le remercia et paya les boissons avec en prime, un pourboire de rigueur. Lorsqu’il déclara à la jeune femme qu’il vivait dans un manoir bien loin du quartier de Soho, il ne put se rendre compte de la deuxième erreur qu’il venait de commettre. Si la jeune femme n’était pas habituée à entendre parler de Dieu dans un lieu comme celui-ci, elle ne le devait pas être l’habitude de côtoyé des personnes aisées habitant dans de véritable palais. Commettre deux impairs en si peu de temps, commença franchement à inquiéter le jeune homme, toujours franc et sincère dans ses propos.

Fort heureusement pour lui, la chanteuse était plutôt admirative que critique à son adresse, ce qui encouragea David à lui sourire de plus belle. Il esquissa ensuite un sourire plein de malice à l’idée que se faisait Claire de sa vision des choses. Certes, David ne pouvait prétendre que son quartier de résidence était aussi délabré, mais considéré le quartier de Soho comme une jungle était sans nul doute un peu inappropriée.

- N’exagérer rien Mademoiselle Valentine. Même si je dois bien admettre que le décor qu’offre votre quartier est très différent du mien, je ne peux en aucun cas le considérer comme une jungle. La vie nocturne que l’on trouve ici est cent fois plus passionnante que dans ma partie de la ville et je suis certain que cela doit être un paradis pour une jeune chanteuse désireuse de percer dans sa profession… Ne vous en inquiétez pas. Je ne suis pas non plus ce que l’on pourrait appelez une personne maniaque. Mais dites-moi plutôt. Vous plaisez-vous à vivre dans notre grand pays ? Ne lui préférez-vous donc pas les milliers de trésors architecturaux et culturels de votre grande capitale ?

Ayant fait exprès d’éviter la question de rentrer dans l’appartement ou non de la belle, il espérait qu’elle comprendrait qu’il n’était en rien de genre d’homme qu’elle côtoyait habituellement. David préférais aux séducteurs de grands chemin, l’appui fidèle et sérieux d’un ami. Si les choses devaient un jour évoluées en se sens, il espérait qu’il ne donnerait pas l’impression d’un monstre qui joue avec le cœur des femmes comme de la chair à pâté. Malheureusement Fanya, ne partageait pas son point de vue.

*Tu lui offres une bouteille de soda, tu refuses tout bonnement l’invitation de les rejoindre dans leur appartement, mais comment espères-tu trouver une petite amie en agissant comme un gamin de 10 ans ?*

Claire était vraiment fascinée par ce jeune homme qu’elle venait de découvrir. Il était vraiment exceptionnel et n’avait vraiment rien à voir avec tous les hommes avec qui elle avait sympathisé depuis son arrivé dans la mégalopole américaine. Daniel était vraiment raffiné et Claire l’imaginait très bien au milieu d’un manoir digne du château de Moullasard. Oh oui… Elle l’imaginait très bien déambuler dans de longs couleurs remplit de vieux vases chinois datant de quelques centaines, voir de quelques milliers d’année. Elle l’imaginait très bien dans un beau costard deux pièces entrain de fixer de vieilles peintures du Titien ou du fameux De Vinci avec ses magnifiques yeux bleus perçant. Cette vision des choses été évidement surréaliste et presque débile, mais elle amusée beaucoup l’européenne qui c’était même imaginée quel tête pouvait bien avoir le père de David qui devait surement être le propriétaire officiel de ce fameux manoir. Elle l’imaginait comme une espèce de Professeur Tournesol ou encore comme une sorte de Willy Wonka quinquagénaire… En bref elle imaginait comme un homme très intelligent à la verve facile possédant un certain charme. Vous avez le genre de riche aristocrate extravaguant que l’on peu voir dans certain films des années cinquante ou quarante néanmoins il y avait très peu de chance… Que dit-je il n’y avait aucune chance pour que le géniteur du mélomane qui ce trouvait en face d’elle soit réellement comme ça. Mais que voulez vous, Claire est une fille avec une imagination énorme et illimité. Une simple et ridicule petite phrase, un misérable petit geste ou détail lui suffisait pour inventer des histoires à en faire palire les plus grands films de Tim Burton ou de Quentin Tarantino.

Heureusement Claire n’était pas non plus autiste ou complètement fermée et alors que son imagination était en totale ébullition la petite chanteuse elle fixer son interlocuteur et elle buvait chacune de ses paroles comme du petit lait. D’ailleurs plus David parlait et plus l’européenne été impressionnée par l’aisance déconcertante qu’avait son nouvel ami lorsqu’il commençait à parler. A certain moment on pouvait même ce demandait si l’élégant jeune homme qui parlait à Claire n’était pas la réincarnation de l’aède Démodocos qui chantait les épisodes de la sanglante Guerre de Troie aux membres de la cour d’Alcinoos. Cette comparaison vous parait peu être un petit peu trop démesure, mais il faut dire que Claire était vraiment fascinée par David qui semblait en ce qu’il disait et ses paroles étaient pleines d’émotion et de détermination. La fin du mini discoure de David interpella néanmoins la belle jeune fille qui ne montra pas son étonnement et qui ce contenta d’esquisser un petit sourire en coin. Ce sourire pas moqueur, ni même arrogant, c’était juste un beau petit sourire admiratif et sincère. Après avoir attendu une poignée de seconde la jeune fille décida de réagir à la phrase du bel Apolon qui était assis à ses cotés… Sa voix était calme et très posée :

« Disons plutôt que les cours de chants qu’y m’étaient proposés n’étaient pas vraiment à mon gout. Et grâce à mon père je connaissais déjà la majeure partie des choses que l’on tenter de m’apprendre. Et d’ailleurs… La vie des mouches est une chose très intéressante… »

Cette phrase fut ensuite suivit par un rire cristallin presque aussi pure que la personne qui en était à l’origine. Cette phrase était assez humoristique et assez arrogante, mais elle était aussi très réaliste puisque Claire était née avec un véritable don. Et ce don c’est ce que l’on appel « L’oreille Ultime ». Telle une Mozart au féminin il lui suffisait d’entendre une musique pour pouvoir en visualiser la partition et ce don pouvait aussi être inversé puisqu’en jetant un simple coup d’œil sur une partition pour pouvoir entendre la musique dans sa tête. Et c’était surement ce drôle de don qui faisait de Claire un être exceptionnel, ce don donner donc une certaine crédibilité ce que disait son bel interlocuteur. C’est en réfléchissant à ce qu’elle allait dire à David qu’elle remarqua l’étoile de David qui était accrochée autour du cou de David… Sur le cou la brune aux cheveux d’ébènes pensa avoir mal vue et elle décida de ce pencher et surtout de s’approcher un petit peu de David, elle ce frotta ensuite les yeux pendant une fraction de seconde … Et bien non… Claire ne c’était pas tromper et ce qui pendouillait autour du cou de son nouvel ami c’était bel et bien une étoile de David… Après seulement quelques secondes Claire fit le rapprochement entre ce bijou et les derniers propos de son nouveau fan. Cette nouvelle ne changea pas du tout l’avis que la française avait vis-à-vis de David.

« Et bien… Disons que nous n’avons pas vraiment la même religion. A vrai dire je suis plus portée sur une religion que les chrétiens qualifient de Païenne … »

Claire ne préférait pas dire directement qu’elle était Wicca à David. C’était une religion ou du moins un style de vie qui faisait peur ou qui faisait rire bien des gens. Elle savait néanmoins que cette réponse allait être suivit d’une question du juif et qu’elle allait donc devoir lui répondre. Cependant au vue du caractère du jeune homme elle n’avait pas trop peur de sa réaction et ce concentré sur sa seconde question… Et même si Claire ne laissa rien paraitre, elle la trouvait plutôt stupide… Bien évidement que Claire était nostalgique. La France c’était toute sa vie, c’était l’endroit ou elle était née et ou elle avait grandit et même si elle avait vécue des choses horribles et dégoutantes en France elle ne pouvait s’empêcher d’être nostalgique de cette magnifique ville qu’est Paris et en particulier du quartier magnifique et mythique de St Germain Des Près ! Elle y avait vécue et c’était là-bas qu’elle avait ses seuls amis… Elle regretter d’ailleurs de les avoir abandonné comme ca, presque du jour au lendemain. Enfin bref Claire resta silencieuse un petit moment, on pouvait même voir une sorte de petit sourire nostalgique ce dessiner sur son beau visage de poupée de porcelaine. La question de David Haller l’avait rendue nostalgique, mais heureusement son naturel optimiste et sympathique reprit rapidement le dessus et elle répondit à David avec une certaine Nostalgie, mais aussi avec un certain enthousiasme…

« Et bien disons que Paris est vraiment une ville magnifique. Et en particulier la Bute Montmartre, le quartier de St German Des Près et la Rive Gauche, c’est là-bas qu’on trouve les plus beaux bâtiments, mais aussi les gens les plus sympathique à vrai dire si l’on regarde bien SoHo est une sorte de St-German-Des-Près moderne, puisqu’ici aussi on retrouve des gens sympathiques aux talents multiples et c’est pour cela que je ne suis pas vraiment dépaysé ! La seule chose qui me manque vraiment ce sont quelques amis Peintres que j’ai abandonnés pour venir vivre une nouvelle vie ici ! »

Cette déclaration fit soupirer légèrement Claire qui plongea de nouveau son regard dans celui de David en attendant une réponse avec une certaine impatience.

Après chacune de ces rhétorique, David prenait grand soin d’observer le moindre des gestes ou des mimiques que la chanteuse adoptait afin de deviner le fond de sa pensée. Bien curieux phénomène pour un mutant possédant un pouvoir télépathique puissant ! Rien n’aurait pourtant été plus facile pour lui que de pénétrer et sonder l’esprit de la jeune femme afin de découvrir le moindre de ses secrets… Sans nul doute, mais David était un homme sincère et honnête. Il n’aimait guère se prêter à ce petit jeu hypocrite et préférait avant tout faire confiance en la parole de ses interlocuteurs. N’était-ce après tout pas ça, le charme d’un rencontre. Pouvoir échanger des informations personnelles, des idées qui permettait d’avancer pas à pas dans la découverte de l’autre. Si seulement il avait pu se douter des tours diaboliques que l’imagination de Claire lui jouait ! L’image de l’aristocrate affublé d’un costard aux couleurs étranges et à la passion immodérée pour la peinture l’aurait sûrement fait sourire. Et que dire de celle que Claire prêtait à Charles ? Un homme riche et excentrique d’une cinquantaine d’année, Un professeur à la surdité gravissime passant ses journées à inventer des gadgets farfelus… On était bien loin du tableau que pouvait en brosser ceux qui le connaissait, n’est-ce-pas ?

David n’avançait que très rarement de manière aisée sur les chemins tortueux des contacts humains. Ayant vécu durant quelques années dans un profond autisme, les personnes qui l’entouraient lui semblait un mystère alors insoluble. Même après avoir guérit de son profond traumatisme, L’Homme ne lui semblait qu’un étranger, étant capable de profiter de sa naïveté pour le manipuler telle une marionnette. Quel chemin il avait parcouru avant de sortir de son mutisme et se mettre enfin à rechercher le contact des autres. Ce soir encore, il était heureux d’avoir rencontré une fille aussi formidable que semblait être Claire. En un instant, elle avait su éveiller en lui la curiosité de la découverte. Il voulait tout savoir d’elle, scruter jusqu’au moindre détail de sa biographie, et peut être partagé des moments de bonheurs inoubliables. Sa réaction était sans nul doute bien sotte et bien incompréhensible. Qu’aurait-elle bien pu s’imaginer devant une telle déclaration ? Ils ne se connaissaient que depuis 5 minutes et David s’imaginait déjà vivre une profonde relation avec elle ? David se sentait prêt à s’ouvrir entièrement à elle, sans crainte et sans aucune hésitation… Enfin sans compter bien évidemment le douloureux sujet de la mutation. Ce n’était pas un visage que le jeune homme tenait particulièrement à dévoiler devant elle.

Lorsque Claire lui dévoila l’origine de ses connaissances, David songea alors que son père devait être un artiste lui aussi. Voilà ce qui expliquerait que ses parents aient pu la pousser dans cette voie si hasardeuse. Souriant, il se tourna vers Claire et l’interrogea avec une infinie curiosité.

- Vos connaissances en la matière vous ont été apportées par votre père. Dois-je en conclure que vos parents vous ont soutenue dans votre volonté de percer dans ce métier. Votre père était-il lui-même un artiste ?... Pardonnez-moi si ces questions vous semblent trop personnelles et si elles ont pu vous froisser d’une quelconque manière que se soit. Vous êtes totalement libre de ne pas y répondre.

La réponse que lui donna Claire par la suite l’intrigua au plus haut point. David c’était toujours beaucoup intéressé à la spiritualité dans son ensemble. Chaque courant de pensée valait la peine d’être connu et respectée. Le jeune rabbin avait déjà pris beaucoup de plaisir à sa petite ballade en moto avec Danielle Moonstar, qui lui avait appris les croyances des indiens d’Amérique et permit un incroyable voyage à travers le monde des esprits… Puisque Danielle avait osé lui ouvrir les portes de son jardin secret, David espérait que Claire en ferait de même. Cela pourrait être drôlement amusant pour lui de découvrir les secrets d’une religion païenne. Bien que David ne pourrait jamais comprendre véritablement que l’on puisse concevoir le monde sans l’existence de Dieu, il possédait un esprit très ouvert et était toujours ravi de côtoyer des personnes aussi diverses que possible. Il souffrait en outre depuis des années d’un défaut dont jamais il ne pourrait guérir : son incommensurable curiosité. Sa soif de connaissance ne connaissait aucune limite et devait être étanchée à chaque instant. Peut être que s’il s’y prenait bien, Claire accepterait de l’entretenir plu longuement à ce sujet

- Pour être tout à fait franc avec vous Claire, il m’est très difficile de comprendre le rejet total des religions monothéistes face à celles qu’elles qualifient de païenne. Je pense que chaque croyance possède des trésors de Sagesse et d’Amour infini. Je tâche, pour ma part, de faire la part des choses et de m’intéresser à des croyances aussi écliptiques que possible. Cela me donne l’occasion de mieux percevoir leurs façons de voir le monde et m’aide à l’appréhender de manière plus réfléchie.

David interrogea ensuite la jeune femme sur ses origines. Au regard de l’air nostalgique qu’elle avait adopté, il ne faisait aucun doute pour lui qu’elle aimait la France profondément. D’ailleurs était-ce finalement si incroyable que cela ? David ne possédait-il pas le même sorte d’amour pour sa patrie que la Française ? Bien évidemment que oui. Il aimait Israël et tous les souvenirs heureux qu’il avait connus auprès de sa famille et de ses quelques camarades de jeu de l’époque. Simplement, si ces racines étaient profondément ancrées au Moyen-Orient, son cœur lui appartenait à la Pologne. Il caressait depuis longtemps le rêve de pouvoir s’y installer définitivement et de fonder à Varsovie une communauté juive qui protégerait avec fierté les droits de leur peuple à travers le monde. Très peu de personne était au courant de son projet et ce n’était pas un sujet dont David avait l’habitude de s’entretenir. Après tout il ne s’agissait peut être que d’une chimère. Un rêve totalement insensé qu’il ne pourrait jamais réalisé. Il ferma les yeux à l’instant et pensa à Paris. C’était une ville passionnante et si David n’avait pas connu ce traumatisme insupportable, il y serait volontiers retourné. Fort de ce point de vue, il se tourna souriant vers Claire.

- Il est vrai que la Ville Lumière est un véritable petit paradis. Je l’ai visité des années de cela et je n’y guère passé beaucoup de temps, mais je me souviens de l’émotion si particulière qu’elle avait su produire en moi. Je me souviens encore du Sacré-Cœur, trônant superbement au sommet de la bute de Montmarte et de la tour Eiffel à l’architecture si particulière. Je ne me souviens guère de Saint-Germain-des-Prés mais sais que beaucoup d’artistes de talents y font leur début… Vous avez sans nul doute raison Claire, il existe dans le quartier de Soho une effervescence de l’activité artistique et il est toujours très intéressant de s’attarder auprès des grands artistes de demain. Néanmoins, la conception de l’art que nous avons en Amérique est bien différente de celle que l’on trouve sur le vieux continent.

Comme pour mettre un terme à la douce rêverie de son hôte, Fanya soupira, tout exténuée qu’elle était par la conduite de David.

*Sortez vos violons, la demoiselle va s’effondrez en larmes sous les yeux étonnés de son prince charmant. Tu devrais également lui parler plus longuement de ses amis laissé sur le continent. Offre-lui du rêve David, il faut que chaque instant passé auprès de toi soit pour elle un véritable paradis qu’elle ne voudra jamais plus quitter*

« La seule personne qui m’a poussée dans le milieu artistique c’est mon père, disons que ma mère elle ne c’est jamais vraiment occupée de moi et des bonnes notes que je pouvais lui amener tous les jours… D’ailleurs j’ai toujours étais une erreur pour elle… »

« Mon père n’était pas un musicien de vocation… La musique c’était plutôt son violon d’Ingres, à l’ origine mon père était un magicien et un écrivain il était d’ailleurs très connu en France et en Europe c’est d’ailleurs grâce à son argent que j’ai peu venir jusqu'à cette belle ville qu’est New York. »

« Les gens comme vous ce font rares David ! Et bien… Disons que je suis Wicca c’est une religion païenne basée sur les éléments et sur la lune. C’est assez différent du Judaïsme… Il y a beaucoup moins de fêtes … Et surtout on ne fête pas Hanoucca… Malheureusement ! »

« Et si vous me montriez votre talent pour la danse ? »

David goûta à chacun des mots que prononçait Claire avec beaucoup de plaisir. La voir s’ouvrir ainsi à lui était sans doute le plus beau des présents qu’elle pouvait lui faire en cette soirée de commémoration. Il sourit tout d’abord au regard que la jeune femme portait sur son père. Il était évident qu’elle lui portait un grand respect et qu’elle l’aimait énormément. Soudainement, l’imagination de David se mit elle aussi en éveil. Il voyait un petit bout de chou aux yeux angéliques posté fièrement derrière son père qui lui donnait la note assit devant son piano. Ce qu’il devait être fier de sa petite princesse lorsque celle-ci, un sourire jusqu’aux oreilles, entamait des mélodies telle que « a vous dirais-je maman », « au clair de la lune », « nous n’irons plus au bois »… et beaucoup d’autre comptines convenables pour une petite fille…. Puis, une ombre s’emparer peu à peu de la petite afin de briser ses rêves et ses talents avant même qu’ils aient eu le temps d’éclore. Les beaux sourires de la petite disparaissaient peu à peu sous l’emprise de cette silhouette démonique et sa voix mélodieuse et enjoué se transformait soudainement en un mutisme des plus profonds. Quelle tristesse que d’imaginer que cette ombre si malfaisante n’était rien d’autres que celle de sa mère. C’est un sentiment bien douloureux pour un enfant que le manque de soutien de l’un de ses parents. Fort heureusement pour David, il n’avait jamais connu ce genre de sentiment. Sa volonté d’entrer au séminaire rabbinique avait fait la joie de ses parents qui voyait en cette décision une grande preuve de maturité. David lança un regard rempli de curiosité à l’adresse de la demoiselle et déclara.

- Votre père semblait être un homme digne du plus grand respect. Un écrivain vous dites ? Ne s’agirait-il pas du grand auteur Paul Valentine ? Il m’est arrivé durant ma vie de lire certaines de ses œuvres et je puis vous assurer que j’y prenais beaucoup de plaisir. Votre père était incontestablement un grand artiste. N’avez-vous donc jamais songé à vous essayer à l’écriture ou à la prestidigitation ?

En voyant la tristesse qui s’emparait de la jeune femme en abordant le douloureux sujet de sa mère, David n’avait pas désiré s’y attarder plus longuement. Par contre, les propos qu’il avait tenus sur son père n’étaient en rien faussés. David avait toujours porté un grand intérêt à l’œuvre littéraire de son père. Il lui était arrivé bien plus d’une fois de passer des nuits blanches à lire ses romans tant ils étaient passionnants. Le jeune homme avait toujours entrevu le père de la diva comme un immense génie.

Puis vient la question des religions. Lorsque Claire lui avoua qu’elle était une Wicca, David tenta de se remémorer ses connaissances en la matière. Une religion basée sur l’alliance d’une déesse Mère représentée par la lune et ses quatre faces et les forces de la nature. Souvent décrétée de diabolique par les religions monothéistes, elle croyait en la magie et la pratiquait ouvertement. C’était sans doute grâce à son père que Claire avait découvert ce monde en plein réapparition et voilà donc le lien particulier qu’elle entretenait avec la magie. Il sourit à la première idée que la jeune sorcière se faisait du judaïsme et surtout de son regret de ne pouvoir célébrer Hanoukka. Le rabbin tourna alors un regard entendu dans sa direction et déclara.

- Il est vrai que rares sont les personnes qui comme moi entretienne une telle ouverture d’esprit. Je suppose que mes origines ethniques y sont pour beaucoup. Persécutés depuis presque 2000 ans pour leurs croyances et leur incrédulité face au caractère divin de Jésus Christ, les juifs ne peuvent tolérer ce genre de comportement à l’égard des autres religions. Je ne puis donc rejeter totalement votre avis sur cette question… S’il vous plait de voir comment se déroule la fête d’Hanoukka, je vous inviterais volontiers à les suivre auprès de notre communauté durant le mois de Novembre prochain.

David vit ensuite la jeune femme se lever de sa chaise et tourner vers lui un sourire des plus charmeurs, la jeune fille l’invitait à la rejoindre sur la piste de danse. S’il est bien une réclamation de la part d’une jeune fille qui ne se refusait pas, c’était bien celle-ci. David s’y connaissait un peu en danse, pour avoir maintes fois suivit ses paroissiens dans leurs célébrations de mariage. La danse moderne n’avait rien de très compliqué et David s’y accommoderait sans grand peine. Il sourit donc à la jeune fille et déclara.

- Bien que la tradition veuille qu’une telle invitation émane de moi, c’est avec grand plaisir que je l’accepte. Il me tarde de découvrir si vos talents de danseuses sont à la hauteur de vos talents de danseuse.

Fanya sourit à la démarche de la jeune fille et s'exclama pleine de desespoir.

*Ce sont ces dames qui invitent à danser maintenant? Le romantisme et la galenterie de ces messieurs n'est décidemment plus ce qu'il était. Enfin tâche au moins de ne pas te ridiculiser devant elle! *

« Oh ! Et bien je suis surprise, je ne pensais pas qu’il était connu jusqu’ici… Ca fais de moi une fille de star donc, une véritable petite V.I.P !! »

« Ah bat la tradition… Allez venez … »

« Bon et bien… Grâce à ma gaucherie légendaire, je pense que la soirée est terminée pour moi… »

« Et bien je penses que je vais rentrer chez moi. Vous voulez me raccompagnez ? »

David prit le temps d’observer les réactions de Claire au sujet de l’opinion que David se faisait de son père. Il voyait une étincelle d’admiration briller dans ses yeux qui tantôt, se voilaient de tristesse et d’amertume. Le sourire crispé qu’elle lui avait adressé n’était désormais plus qu’un mauvais souvenir. En un éclair, elle était redevenue cette jeune femme pleine de joie de vivre et de bonne humeur qu’il avait rencontrée en cette magnifique soirée de mai. Ses profonds traumatismes avaient été balayés par l’amour et la fierté immense qu’elle portait à son père. Quand David pensa à la vie familiale de la jeune fille, il ne put s’empêcher de repenser à sa propre enfance. Contrairement à Claire, David avait toujours été un garçon chanceux. Jamais il n’avait manqué de l’amour et du soutien des siens. Sa famille avait toujours été pour un lui un foyer réconfortant dans lequel il pouvait s’épanouir en toutes quiétude ou se réfugier lorsqu’il avait des problèmes. Gabrielle, qui à l’origine était effrayée à l’idée de devenir mère, avait finalement été touchée par sa magnifique petite frimousse qu’elle avait tenue dans ses bras au jour de sa naissance. David était pour elle, un véritable rayon de soleil, le calme après la tempête dévastatrice de l’Holocauste, le témoin de la survie du peuple millénaire juif… en somme le plus beau présent que Dieu lui avait accordé.

Ses premières années passées en Israël avaient été baignée par des sourires, des caresses, des câlins dont le petit bout d’homme ne pouvait plus se passer. Entouré par sa mère et par son parrain Daniel, qui lui faisait office de figure paternelle, il s’épanouit et devint un garçonnet charmant dont tout son entourage était fier. Malheureusement, David souffrait depuis sa naissance d’une blessure douloureuse et profonde qui ne s’était cicatrisé qu’à l’aube de ces dix-sept printemps. Cette blessure était le reflet d’une souffrance intolérable pour un enfant de cet âge, celle de grandir sans un père à ses côtés. Jamais le petit David n’en avait compris la raison. Pourquoi Papa ne vit jamais avec nous, demandait-il inlassablement à sa mère. Pourquoi ne me parles-tu jamais de lui »… Chacune de ses questions finissait dans l’oreille d’un sourd ou recevait la plus violente des boutades, si bien que le garçonnet avait fini par se taire. Le jeune homme ne comptait plus le nombre de fois où il se blottissait dans les bras de Daniel pour pleurer ce père qu’il ne connaîtrait sans doute jamais. Ni les camarades qui se moquait de lui et le traitait d’enfant bâtard ce à quoi il ne pouvait qu’ajouter, « Ce n’est pas de ma faute, mon Papa ne veut pas de moi ».

David sortit soudainement de ces pensées lorsque Claire, avec beaucoup d’humour, lui offrit une autre petite boutade sur son père. Elle était étonné de voir que la renommée de son père avait suivit une renommée telle qu’elle était parvenue jusqu’en Amérique. David ne put s’empêcher de sourire en l’entendant parler ainsi et sourit à son adresse.

- Je dois bien vous avouer Mademoiselle que la littérature française à toujours été mon péché mignon. Il existe tellement d’auteurs très doués dans votre beau pays d’origine. Et si vous vous estimez être une fille de star, faites comprendre à vos soupirants que vous méritez d’être traitée comme une princesse.

Il avait prononcé cette phrase sans aucune arrière-pensée avec toute la spontanéité dont il pouvait faire preuve. Claire méritait d’être traitée avec respect et beaucoup d’affection par un homme bon et fidèle qui l’entourerait d’amour jusqu’à la fin de sa vie… Elle méritait touts les égards que sa mère, elle, n’avait jamais eu le bonheur de connaître auprès de son père. David n’avait été que le fruit d’une aventure d’un soir, d’une passion qui n’avait su survivre à leurs élans de tendresse. Il en avait fait les frais et il s’était promis de ne jamais recommencer la même erreur qu’eux. Jamais il ne se lancerait dans une idylle éphémère qui ferait immanquablement souffrir quelqu’un. David désirait profondément rencontrer un jour la femme de ces rêves. Celle qui l’apprendrait à aimer et à avoir confiance en lui. Celle qu’il protègerait et encouragerait dans toutes ces décisions. Celle avec laquelle, il pourrait s’unir devant Dieu et fonder un foyer et une famille heureuse et unie. Hors c’était pour lui une évidence, Claire ne pouvait être cette femme qu’il attendait. Mais une amie fidèle et sincère était une option non négligeable. Après tout, il avait vraiment apprécié cette soirée passé à ses côtés et espérait avoir l’occasion de la revoir bientôt.

Soudainement, il se leva et se dirigea avec sa nouvelle amie jusqu’à la piste de danse. Une musique d’enfer au rythme endiablé s’éleva bientôt et David prit grand plaisir à danser aux côtés de sa maladroite artistes qui n’avait semble-t-il pas été inspirée par la muse Terpsichore à la naissance. Fort heureusement pour elle, la danse moderne ne nécessitait pas un très grand savoir faire et c’est avec son éternel sourire qu’elle se trémoussait tout en se dandinant tant bien que mal avec un compagnon qui n’en avait pas l’habitude. Les réjouissances furent brutalement interrompues par le malencontreux accident de sa cavalière qui s’effondra sur l’épaule de celui-ci. David ne put s’empêcher de rire aux prouesses acrobatiques de Claire et l’aida à rejoindre son tabouret avec toute la galanterie du monde. Aucun des spectateurs n’avaient pu assister à la chute de la dive ce qui rassura un tant soit peu le jeune homme. Assistant à la destruction de sa deuxième chaussure ce fut avec beaucoup de regret qu’il apprit le départ soudain de la chanteuse. Heureusement pour lui, la proposition de la jeune femme tombait à point nommé. En effet, pourquoi ne pourrait-il pas la raccompagner chez elle ? Il n’avait plus grand-chose à faire ici après tout. Il se leva alors et tendit le bras tel un gentleman, attendant que la demoiselle se décide à lever.

- Ce serait un honneur pour moi Mademoiselle Valentine que de vous escorté jusqu’à votre immeuble. Après tout les rues ne sont pas très sûre le soir et il serait fort regrettable qu’il vous arrive un malheur par la faute de ma goujaterie.

Il lui adressa ensuite un clin d’œil, espérant que la jeune femme comprendrait qu’il plaisantait. La jeune fille prit alors son bras avec plaisir et il sortirent tout deux de son lieu de travail sans éveiller les soupçons de qui que se soit. A la suite de quoi Fanya rajouta avec beaucoup de mépris pour Claire.

*Elle ne désire pas s’engager dans une relation sérieuse avec toi, ne désire même pas que tu la touches, mais te propose de la raccompagner chez elle ? Mais pour qui se prend cette pimbêche*

Spoiler:

» Claire Valentine
» Le tueur de NY 3 [PV Claire]
» Born Again 2, le retour [Liam +Nathan]
» Main Gagnante, Main Perdante [Pv Claire]