Suivrons-nous les erreurs de nos pères? (PV Scarlet Witch)

Il devait être environ huit heures lorsque le jeune David Haller consentit enfin à délaisser son passionnant sujet d’étude pour tourner son regard au dehors de l’Institut. Il fut surpris de constater l’agitation qu’il y régnait. Tous les élèves, ou tout du moins la grande majorité, profitaient des derniers rayons du soleil pour s’amuser et se balader à leur guise. Le spectacle qu’ils offraient emplissait le cœur du professeur d’une joie toute singulière. Il avait passé la plupart de son temps à étudier dans la silencieuse bibliothèque et cet environnement empreint de vie le plongeait subitement dans un monde qu’il n’avait que rarement le temps d’apprécier en cette période d’examen.

La météo qui régnait au dehors était des plus appréciables. Les gros nuages noirs qui pendant quelques jours avait recouvert la ville de New-York d’un inquiétant manteau duveteux s’était subitement évaporés. A sa place, un magnifique soleil printanier colorait le ciel de diverses teintes rosées et orangées. Ses rayons qui toute l’après-midi avait frappé violemment contre la baie vitrée perdait peu à peu de leurs intensités. Les températures qui n’avaient cessé de grimper cet après-midi, s’étaient enfin stabilisées et offrait aux courageux qui se risquaient au dehors, un climat des plus acceptables. Ce temps inspira immédiatement le jeune homme qui attendait depuis longtemps l’occasion de repartir en randonnées au guidon de sa moto.

D étournant son regard des amusements de ses camarades, il porta son attention sur son ordinateur portable posé sur la table qui réclamait bruyamment ses heures de repos. David ne s’en fit pas prié bien longtemps et éteignit l’écran un sourire aux lèvres, satisfait su travail qu’il avait effectué. Il saisit ensuite le dossier posé d’une soixantaine de pages qu’il présenterait très prochainement à ses maîtres du séminaire rabbinique. «Le devoir de Mémoire » La Shoah… pierre angulaire des convictions et des préoccupations du jeune homme ! Sa composition lui avait demandé beaucoup d’investissement personnel mais il était particulièrement enchanté du résultat obtenu.

Sa plus grande fierté avait sans doute était de pouvoir incorporer à son travail des témoignages de survivants de la Shoah qu’il avait lui-même recueilli. Les émouvantes rencontres que le jeune juif avait faites avaient su lui apporter bien plus qu’il ne l’avait escomptés au départ. Les longues discussions suivies sur les atrocités commises par les nazis avait su réveiller en David l’envie d’entreprendre son combat contre l’antisémitisme qui faisait encore tant de ravages à travers le monde. Parmi les êtres exceptionnels qui l’avaient le plus influencé, David ne pouvait omettre de citer Erik Lehnsherr qui fut l’un des premiers rescapés à se livrer au jeu difficile des confidences sur son vécu à Auschwitz. Se livrant sans aucune pudeur ni sans aucune retenue, il avait répondu à toutes les questions que le jeune homme se posait sur l’Holocauste. Se rencontrant régulièrement sur une période de deux ans, Erik était devenu peu à peu un modèle pour le futur rabbin qui gardait en sa mémoire quelques précieuses leçons qui lui serait d’une grande utilité dans son rabbinat à venir. Sortant subitement de ses pensées, il rangea précieusement les documents dans son bureau et, quelques minutes plus tard, grimpa sur sa moto qui l’emmena jusqu’à un de ses bistrot préféré dans le quartier mythique de Soho.

Le bar était alors rempli de jeune gens qui se trémoussait sur la piste de danse sous les rythmes mixé d’un DJ au talent incroyable. Le jeu de lumières produit par quelques rayons laser attirait comme des mouches des visiteurs curieux de découvrir la provenance de ce spectacle féerique. David qui connaissait ce bar depuis de nombreuses années, ne se laissait jamais de voir ses jeunes gens s’amuser autour de lui. Bien loin d’être un danseur doué, il préférait bien souvent s’asseoir au bar et déguster quelques délicieux cocktails ; spécialité de la maison. Après avoir jeté un bref coup d’œil sur ses voisins de comptoir son regard s’arrêta sur une jeune femme qu’il n’avait encore jamais vue auparavant. Une jolie brune aux yeux d’un bleu azurée qui aurait pu faire tomber en pamoison n’importe quel homme. Qui était donc cette mystérieuse inconnue ? Il n’allait pas tarder à le découvrir…

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Les rangs de la Confrérie commençaient à stagner, de nouvelles puissances entraient en jeu. Des puissances avec lesquelles il faudrait dorénavant compter. Avec à leur tête des chefs mégalomanes. Les ambitions et l'argent semblaient bien plus attirés que les rêves d'un monde plus sain. Wanda avait un coup de blues. Comme quoi, ce genre de chose peut arriver à tout le monde. Allongée depuis bientôt une heure dans une heure qui ne refroidissait pas, utiliser ses pouvoirs à ce genre de fin étaient sans doute gâcher du potentiel, elle se prélassait dans sa baignoire et remuait ses sombres pensées. La seule chose qui la réjouissait c'était la formation du département opération, ses membres, bien qu'ils soient tous des fortes têtes, étaient motivés. Dans quelques temps la mission serait lancée, se serait un bon moyen de leur faire une certaine publicité. Il commençait à se faire tard, et elle ne pouvait décemment pas passer la soirée à ruminer dans un bain moussant. A contre coeur elle vida l'eau et s'enroula dans un peignoir.

Toute la journée il avait fait une chaleur accablante, la soirée serait donc probablement douce, sortir faire un tour ne pourrai pas lui faire de mal. S'aérer un peu l'esprit, et voir d'autres visages que ceux qu'elle côtoyait en continue. Il ne fallait pas s'y tromper, Wanda ne s'ennuyait pas à la Confrérie, il y avait trop à faire pour qu'elle en ait le temps. Pas plus qu'elle n'était lassée de son rôle, mais elle restait une jeune femme, et actuellement une jeune femme qui avait envie de boire un cocktail, ou peut être un martini, rouge, bien entendu. Elle enfila un chemisier en satin écarlate, une jupe taille haute, une paire d'escarpin assortis et attrapa son sac. Dans son cabriolet peu discret elle fonça, ses cheveux impeccablement coiffé volaient derrière elle.

Les rues de New York étaient bondées, elle mit un peu de temps à trouver une place, et se dirigea vers le quartier de Soho. Un quartier animé, bien que Scarlet apprécie peu de se mêler à ce qu'elle considère comme des êtres sous développé, il fallait pour le moment s'en contenter. Ils étaient bien trop nombreux pour être évité, et il était hors de question de vivre en autarcie, elle n'en était pas arrivé à ce niveau de rejet. Son sac sur l'épaule, elle déambulait, jusqu'à trouver un petit bar, rythmé par une musique electro pas trop désagréable, il lui rappela un peu celui où elle avait découvert Nancy, en moins vintage peut être. Elle traversa la foule d'une démarche assurée, et se hissa sur l'un des tabourets. Un barman vint aussitôt prendre sa commande, armée d'un sourire charmeur et essayant d'engager la conversation. Elle répondit à ses pitoyables tentatives par sa commande et un sourire un tantinet moqueur, puis elle alluma une de ses longues et fines cigarette. Son humeur morose de plus tôt avait disparut. Lorsque son verre arriva, elle remerçia à demi mot le barman. Elle but une gorgée de son martini rosso, et parcouru de son regard froid la salle. A son tour cependant elle se sentie observé, son regard dériva vers son voisin. Un homme, grand, brun, appréçiant peu de se faire dévisager, elle demanda d'un ton un peu sec.

« J'ai quelque chose sur le visage peut être ? »

Elle reposa son verre, sans baisser les yeux, elle attendit sa réponse. Wanda n'avait pas un caractère facile, beaucoup pouvaient en témoigner. Elle n'avait pas non plus l'habitude d'ignorer les comportements qui l'agaçait. Elle était sans doute un tantinet trop orgueilleuse, trop fière et trop consciente de sa puissance pour laisser quiconque se permettre un comportement déplacé envers elle. De plus, en tant que chef d'un département composé essentiellement de brutes, il valait mieux éviter d'être une faible femme sans aucune répartie. Peut être avait-elle tendance à oublier que tous les hommes n'avaient pas le comportement infecte du Fléau.

Les quelques mots que l’inconnue lui avait adressé, suffirent à sortir David de sa longue contemplation. Il semblait évident que la jeune femme n’appréciait pas du tout leur regards échangés. Pouvait-il vraiment l’en blâmer ? Certes non. C’était une simple question de politesse. On ne pouvait se permettre de dévisager les gens de cette manière. Ce comportement n’était pas digne d’un gentleman et les demoiselles bien indiquées se devaient de le leur rappeler de temps à autre. N’étant pas un homme de conflit, David se tourna franchement vers elle afin de lui présenter des excuses. Espérant ainsi mettre un terme à cette infantile querelle

- Je suis navré mademoiselle. Ma curiosité n’était attisée que par ma surprise de découvrir un nouveau visage parmi les habitués de ce bar. Aussi veuillez pardonner mon comportement des plus déplacés, je vous promets que cela ne se reproduira plus.

Soudainement, la voix de Cyndi s’éveilla en David de façon surprenante. Il n’était pas dans les habitudes de l’adolescente de se laisser ainsi marcher sur les pieds. En jeune fille des plus revêches, elle n’avait jamais supporté l’idée-même de perdre la face devant ses camarades qui lui manquait de respect. Elle n’hésitait d’ailleurs jamais à utiliser ses pouvoirs pour mettre un terme à n’importe quel conflit conflit. Quel intérêt après tout que de posséder des dons exceptionnels et de ne s’en servir que pour faire le bien ? Elle ne pouvait supporter le caractère si arrangeant de son hôte et n’hésita pas à chercha par tous les moyens à se venger de l’arrogance de l’inconnue. Il fallait qu’elle intervienne, que cela plaise à David ou non. D’un bref coup d’œil, elle aperçut un jeune homme allumant sa cigarette et s’apprêta à attirer la flamme de son briquet pour la rediriger vers la jeune femme.

*On va bien voir ma jolie laquelle de nous deux sera la plus affable après cela ! Je parie que la démonstration de mes pouvoirs, refroidira tes ardeurs*

Fort heureusement David, reprenant ses esprits de rendit bien vite compte des attentions belliqueuses de Cyndi. Le jeune homme gardait un très mauvais souvenir de la dernière intervention des pouvoirs pyrokinétiques de la demoiselle. Les dégâts infligés au bar avaient été très importants et plusieurs clients avaient été hospitalisés. David voulait à tout prix éviter que ce genre de tragédie se reproduise. C’est pourquoi, il détourna violemment son regard en direction du verre reposant sur le comptoir. Un violent mal de tête s’empara de lui et il serra de toutes ses forces son malheureux cocktail. Lorsqu’après quelques secondes, David rouvrit ses yeux mi-clos, il put assister à un très curieux spectacle. Dans sa folie destructrice, Cyndi avait eu le temps de recueillir au creux de sa paume quelques petites étincelles. Cette fois-ci pourtant, il n’y avait pas eu de victime. Seul le pauvre cocktail avait subi les foudres de la pyromane. Une petite flamme élevée au milieu du liquide alcoolisé, dansait nonchalamment devant les yeux de David. Les rebords bleuté du verre avait chauffé à tel point qu’il fondait et adoptait peu à peu la forme des mains du jeune homme.

D’un seul geste, David éteignit la flamme et rendit à ce triste récipient sa forme originelle. Malgré les quelques désagréments engendrés par Cyndi, David ne pouvait s’empêcher de sourire. Il était enfin parvenu à prendre le dessus sur l’adolescente et cela le comblait de bonheur. Il ne lui restait plus qu’à espérer qu’aucun de ses camardes n’aient été témoin de cette scène.

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Un habitué. D'une politesse exemplaire, bien loins du pilier de bar trop saoul pour ne serait-ce que penser. C'était déjà ça, il ne puait pas l'alcool, et ne se montrait pas désobligeant. Wanda consentie à tourner à nouveau un regard vers lui. Mais elle fut surprise par ce qu'elle vit. Le jeune homme semblait en proie à une profonde lutte intérieur. Sa première hypothèse fut qu'elle soit tombée sur un quelconque détraqué, puis elle s'aperçut qu'une flamme vacillait dans le verre, le faisant fondre, et prendre la forme de la main de l'homme. Un mutant. Un mutant qui ne contrôlait apparemment pas ses pouvoirs. Un autre pirokinesiste peut être ? C'est ce que cela semblait-être en tout cas. Elle porta pensivement la cigarette à ses lèvres, et expira la fumée. Wanda n'était pas une fumeur compulsive, une de temps en temps là satisfaisait bien assez, et après quelques bouffées de nicotines, elle écrasait généralement sa cigarette sans la finir. Elle la déposa dans le cendrier mis à disposition et se tourna un peu plus franchement vers le mutant. Celui-ci c'était repris, le verre avait de nouveau sa forme cylindrique, et il n'y avait plus aucune trace de la flamme. Intéressant.

« Je suis désolée de m'être montrée sêche. Je m'appelle Wanda, et vous ? »

Elle avait pris un ton plus doux, moins agressif, il n'y avait plus aucune raison, c'était un des leurs après tout. Wanda reposa le verre qu'elle tenait toujours en main. Un court moment, elle se demanda pourquoi un mutant venait perdre son temps, apparemment régulièrement, dans un bar infesté d'humain. Puis, elle se dit qu'après tout, elle même y était, les bars composés uniquement de mutant existaient, mais c'était dur de pouvoir y être tranquille. Il était sans doute un de ceux qui voulait l'égalité, une parité totale entre eux. Les humains et les mutants cohabitant ensemble dans une paix parfaite. Foutaises/ Les humains puaient la peur, et ne rêvaient que de décret et de camp de mutant, quand à son côté, ils voulaient une bonne guerre, faire reconnaître leur très large supériorité, et dire au revoir à ses symboles du passé. Lorsqu'elle eut sa réponse, elle embraya sur le sujet qui l'interressait.

« Quel est ton talent ? »

Il devait comprendre sa mutation. Mutant était un terme tellement humain, ils désignaient par là les gens qui n'étaient pas comme eux. Wanda voyait les pouvoirs comme des dons, des talents, parfois ils étaient lourds à portés, mais ils étaient tout autant de possibilités. Elle ne s'arrêtait pas aux apparences, les mutations pouvaient être si variées, modifier l'apparence, mais l'apparence ce n'est que l'emballage, ce qui compte c'est les pensées, l'idéologie qui anime chacun. Wanda n'était pas femme à s'arrêter à un teint un peu verdâtre, ou à quelques écailles. Si la personne souhaitait rejoindre leurs rangs, elle était prête à accueillir toutes les bonnes volontés. Elle avait foi en leur projet, en leur mission. Bien qu'elle ne porte pas à son père toute l'affection qu'elle devrait, elle devait reconnaître quel grand homme il est. N'étant pas aussi extrême dans ses idées, et puis digérant un peu mal les mensonges, ou les non-dits. Bien entendu, avec le recul elle pensait comprendre, mais c'était toujours un sujet sensible. Pendant la bref époque où elle fut X-Men, son père eut assez de bonté pour la prévenir, pour excuser ses mauvais choix, ses erreurs, et pour l'accueillir à nouveau dans sa vraie famille. Tout le monde pouvait changer, elle en était convaincue.

Quelques minutes furent nécessaires à David avant de reprendre le plein contrôle de son esprit. Ce qu’il pouvait détester ces moments où, en prise avec deux personnalités différentes, il devait lutter pour ne pas se laisser déborder par ses émotions. Ces crises n’annonçaient généralement rien de bon et lui était presque impossible d’empêcher ses esprits parasites de se servir de leurs pouvoirs. Alors comment était-il parvenu à arrêter Cyndi dans sa folie pyromane ? Commençait-il enfin à se servir de ses pouvoirs librement ? Il ignorait quelle réponse il pourrait y apporter. Il aurait bien le temps d’en parler librement avec Charles dès son retour à l’Institut.

Il reporta donc son attention sur sa voisine. La voisine, aussi étonnant qu’il y paressait semblait avoir changé d’attitude du tout au tout. Son ton, tout à l’heure si abrupte, s’était subitement radoucit. Mieux que ça même, elle s’excusait de s’être exprimée à lui de cette manière. David n’allait pas s’en plaindre et s’exprima à elle d’une voix qui ne cachait rien de son soulagement.

- Je vous en prie Mademoiselle, vous n’avez aucune raison de vous excusez. J’imagine tout à fait quel avis vous deviez portez sur moi. Vous me compariez certainement à l’un de ses pauvres ivrognes en recherche d’une aventure d’un soir. Il ne fait jamais très bon pour les jeunes demoiselles de pénétrer dans ces lieux sordides sans être accompagnée, n’est-ce pas ? Quoique vous veniez de me le prouver à l’instant, il est souvent dangereux de se fier aux apparences. Je plains ces pauvres âmes égarées qui se risquerait à vous abordez, elles seraient feraient rapidement éconduire… Enchanté de faire votre connaissance Wanda, Je me nomme David… David Haller.

La petite satire que David venait de faire sur les personnes qui les entouraient, n’avait pour but que de témoigner de l’immense pitié qu’ils ressentaient. Bien sûr, la grande majorité d’entre eux ne devenaient de vils séducteurs que la nuit venue, La nuit avaient sur eux une emprise telle qu’elle pouvait bien vite les transformer en prédateur. Tout comme la pleine lune sur les loups-garous peuplant les livres et les peurs des enfants. Néanmoins David ressentaient pour eux, une grande. Il faisait partie de ses esprits bourgeois qui ne connaissaient guère le sens du mot s’amuser. Hanté par tant d’esprits et de souvenir douloureux, il était bien rare qu’il ait l’esprit à rire. Leur douce candeur, leur tendre naïveté apportait dans le cœur de David une douce lueur qui ne s’éteindrait jamais. Et oui telle était la vie des humains, légère et insouciante. Ils n’étaient pas discriminer, il ne connaissait guère les affres de la persécution. Leur vie était pour ainsi dire paradisiaque…

Soudainement, David releva vers Wanda un regard effrayé. Avait-elle donc vu ce qui venait de se produire ? Si c’était le cas, sa discrétion tenait-elle au fait qu’elle partageait la même nature que lui ? S’agissait-il véritablement d’une mutante ? Autant de questions qui trônaient à présent dans la tête du jeune mutant. Une brève introspection discrète dans l’esprit de David suffit à le convaincre. Il sourit alors tristement et avalant une gorgée de son cocktail, s’apprêta à la lui répondre. Bien évidemment, ce fut sans compter sur la discrétion de Cyndi qui d’un trait des plus maladroits, dévoila à Wanda toute la vérité.

- N’as-tu donc pas eu l’occasion de le constater par toi-même il y a peu ? A vrai dire, c’est un peu difficile à expliquer. Parfois je suis télépathe à d’autres moments télékinésiste ou téléporteur… Mais mon meilleur pouvoir, celui qui surpassent tous les autres par les dégâts qu’il peut infligé à ses ennemis, c’est la pyrokénise!

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Une certaine éloquence émanait de David, de ses propos. Une élégance et une retenue à laquelle Wanda était sensible, et qui semblait se perdre de plus en plus. Et puis son discours lui plût, bien qu'elle l'interpréta d'une façon différente de celle qu'il voulait sans doute rendre. Elle songea qu'il méprisait lui aussi les non mutants, ces vestiges du passé qui tentaient tant bien que mal de s'accrocher, dans un monde qui évoluait trop vite pour eux. Un léger sourire éclot sur les lèvres de la sorcière rouge. Pourtant c'est un regard effrayé qui y fit écho, s'il craignait qu'elle ne se mette à le conspuer parce qu'il était mutant, il se trompait très largement. Elle voulut le rassurer, mais il ne lui en laissa pas le temps, reprenant la parole.

Wanda fronça imperceptiblement les sourcils. Il n'avait plus du tout la même façon de parlé. Plus emporté, moins réfléchis, on aurait celui d'une adolescente, pressée de montrée ce qu'elle pouvait faire. C'était surprenant, et puis sa façon de se vanter, de lister un nombre impressionnant de pouvoir, aussi diverses que puissants et surtout tous très utiles. Elle laissa passer un silence, et d'une voix teinter d'une ironie légère dit simplement.

« Quelle puissance. »

Quelle vantardise surtout. Quel changement de personnalité surtout. Elle ne comprenait pas vraiment les pouvoirs du mutant, mais elle était mal placée pour parler de complexité. Généralement elle parvenait à cerner les gens rapidement, et elle était agacé de ne pas le pouvoir ici. Passé du parfait gentlemen, au vantard, relevait presque de la psychiatrie. Enfin, les mutations ne finiraient jamais de l'étonner. Ils avaient tellement de possibilités. Il n'y avait sans doute aucune limite à leur évolution. Malheureusement elle devait reconnaître, que même parmi les siens, il y avait des imbéciles. Des êtres fermés, mais c'était dans la nature de l'homme. Elle préféra relativiser et repris la parole.

« Et ce n'est pas compliqué de gérer tant de chose si différentes ? »

Elle était curieuse de savoir comme ce pouvoir fonctionnait. Elle-même avait bien du mal à contrôler parfaitement son pouvoir, qui avait encore parfois quelques effets non voulu. Fort heureusement elle avait appris à se contrôler, et à conserver une humeur égal pour le bien de tous. Qui sait ce qu'il pourrait se passer si un choc émotionnel la bouleversait trop fortement ? Elle ne préférait même pas y penser c'était trop imprévisible. Wanda redirigea son regard azurée vers David, elle se demandait vaguement comment cette fois il allait lui parler. C'était très étrange, elle sourit en pensant aux soeur magus, elles alternaient carrément cinq formes, elles étaient parfois dure à suivre, mais Wanda savait ce que cela faisait de tenir une conversation, et d'avoir plusieurs interlocuteurs possibles en un seul corps. Elle penserait à les remercier pour cela.

Si David avait eu une chance d’étouffer la voix impudique et naïve de Cyndi, il n’aurait pas hésité une seconde à le faire. L’audace de la jeune mutante agaçait fortement son hôte. Comment avait-elle pu oser dévoiler ses pouvoirs aussi ouvertement ? Cela ne regardait Wanda en aucune façon. Son interlocutrice avait beau être animée des meilleures attentions du monde, David n’avait guère l’habitude de se prêter au jeu des confidences. Les pouvoirs d’un mutant relevaient de la sphère intime et David ne connaissait Wanda que depuis une dizaine de minutes. Comment véritablement savoir s’il pouvait lui faire confiance ou non ?

Cette deuxième question fit craindre à David le pire. Bien sûr, il n’ignorait plus rien de la nature de Wanda. Il s’agissait bel et bien d’une mutante et qui d’autre pourrait-il mieux garder les secrets d’un mutant qu’un mutant lui-même ? Elle ne le trahirait pas, il était certains. Mais que penser de ses réelles attentions ? David ignorait tout de Wanda et il existait dans les environs de New-York tellement de groupes de mutants mal attentionnés. Pouvait-elle faire partie des Maraudeurs, de la Confrérie ? Le jeune homme n’en savait strictement rien et cette pensée le glaça d’effroi. Cependant, il n’avait désormais plus le choix. Les confessions de Cyndi l’obligeaient à faire montre d’honnêteté à l’égard de la jeune femme. Il décida donc de prendre le risque et déciderait plus tard. En dernier recours, David aurait encore la possibilité d’effacer leur petite conversation de la mémoire de Wanda si quoique se soit tournait mal.

Jouant cartes sur table, il réfléchit quelques instants à la question que Wanda venait de lui poser. Pouvait-il vraiment il y avoir quelque chose de plus dur pour lui que de gérer sa mutation ? David en doutait fortement. Wanda avait d’ailleurs dû très vite s’en rendre compte. Ses multiples personnalités et la perte de maîtrise de ses pouvoirs en était les preuves les plus évidentes. David tourna alors un regard des plus ironiques vers Wanda et lui répondit.

- Tu n’imagines pas quel fardeau peut représenter ma mutation. Certes je possède beaucoup de pouvoirs différents et la plupart d’entre eux pourraient te paraître séduisant au premier abord. Mais ma mutation originelle m’oblige à faire cohabiter au sein de mon esprits un grand nombre de personnalités différentes toutes plus dangereuses les unes que les autres. S’il m’est parfois difficile de garder contrôle dans une simple conversation, imagine les dégâts qu’ils peuvent engendrer dans l’utilisation de mes pouvoirs… Ma mutation n’est en rien un talent mais une malédiction.

Sur ce, Cyndi reprit immédiatement la parole. Si elle avait accepté de livrer à Wanda tout les pouvoirs de David, il fallait qu’elle aussi se mette à table. Il était hors de question que Wanda s’en aille sans avoir eu l’occasion de déployer à son tour son arsenal devant lui. Cyndi, en fine diplomate lança subitement une question qui ne pouvait être que bien prit par la mutante.

- Mais assez parlé de moi, parlons plutôt de toi. Dis-moi, en quoi consiste exactement ta mutation ?

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Plusieurs personnalités dans un même corps. Si il n’était pas devenu complètement fou c’est qu’il devait posséder une force d’esprit impressionnante. Wanda comprenait un peu mieux le changement si brusque de caractère, une personnalité rimait avec un pouvoir différent. Il percevait son pouvoir comme une malédiction, ça ne devait en effet ne pas être simple à vivre, surtout que certaine de ses personnalités semblaient ne pas vouloir le laisser en paix. Et c’était légitime après tout, bien entendu il n’avait sans doute rien demandé. Elle ne connaissait pas son histoire, mais elle avait déjà compris que la cohabitation ne se passait pas aussi bien que pour les Magus, ces cinq filles en une, bien que querelleuse, s’aimaient d’un amour fraternel. Là, en l’occurrence, au vue de l’expression de son vis-à-vis, ce n’était probablement pas le cas. Wanda acquiesça, elle pouvait très imaginé quel carnage ça pourrait être de les laisser prendre le contrôle.

Une question vient, une question qui pourrait être simple, mais qui dans son cas réclamait presque toujours des explications. Le désavantage d’avoir un pouvoir qu’elle n’était pas elle-même sûre de parfaitement comprendre, bien qu’elle ait appris à le maîtriser dans une certaine mesure. En maîtriser les effets plus que catastrophique qui pourraient en découler. Et ça elle ne préférait même pas l’imaginer.

« Je manipules les probabilités. »

Wanda n’est pas une grande fan de l’esbroufe, les explications de son pouvoir était à la fois très simple et très compliqué, car englobant de nombreux domaines différents.

« Pour être simple, je peux faire tout et son contraire tant que cela reste dans le domaine du probable. »

C’était très pédant. Mais ça résumait au mieux son pouvoir. Elle n’exerçait aucun contrôle, elle ne pouvait contrôler un feu qu’elle allumait, tout juste le faire disparaître. Mais en aucune façon le faire prendre une forme, et elle se brûlerait si elle le touchait. Son pouvoir pouvait se retourner contre elle, à tout moment, cela était déjà arriver, elle était parfaitement lucide sur le fait que cela pouvait recommencer à tout moment. Maintenant elle avait appris à se contrôler, enfin depuis qu’Agatha Harkness lui avait appris ce qu’elle avait besoin de savoir pour correctement user de son pouvoir. Les risques étaient minimisés.

Wanda laissa passer un blanc, pendant lequel elle se demanda, si le jeune homme ferait une bonne recrue, mais elle ne parvenait pas à le cerner suffisamment bien pour savoir qu’elles étaient ses opinions. Etait-il pro Xavier ? Vivant dans une pseudo utopie, ou avait-il le sens des réalités, et du choix qui s’imposait ?

« Dis-moi, que penses-tu de la Confrérie ? »

C’était direct, mais tourner autour du pot n’aiderait pas à faire avancer la discussion. La réponse par contre pouvait avoir différent impact. Elle n’était pas une brute épaisse, elle n’allait pas détruire cet endroit s’il répondait qu’il était de l’autre camp. Mais elle serait contrariée de perdre l’atout qu’il pouvait représenter.

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