The Darkness begins. (Scarlet)

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Une silhouette arpentait la forêt englobant le quartier général de la confrérie. Elle avait abandonné une jeep aux vitres fumées non loin du chemin, parmi les broussailles de la végétation. La portière s’était ouverte, laissait d’abord apercevoir une jambe s’en extirper, piétinant la verdure, pieds chaussés de Méphisto noirs. La silhouette se fait plus imposante, un homme se tint debout dans l’obscurité nocturne, le visage perceptible de par la lueur orangée d’un morceau de cendre incandescent éclairant ses traits. De la fumée, des étincelles se reflétant dans la profondeur d’un regard acéré, et un mégot de cigarette vint à tomber aux pieds de l’étranger. Il l’écrasa sous sa semelle avec méthode, réajusta sa longue veste sur ses épaules – holsters de pistolet ainsi dissimulés - et se mit à marcher sur un sentier invisible parmi troncs d’arbres et branchages.

Quelque chose le suivit de suite, refermant la portière… Une petite ombre ne mesurant qu’à peine trente centimètres, svelte, agile, rapide, et munie d’une queue. Dans le noir le plus total, on penserait aisément à un ouistiti, mais il en était tout autrement. Elle vint bondir sur l’inconnu, serpentant autour de sa taille, grimpant sur son buste et finissant son geste perché sur l’une de ses épaules. Une paire d’yeux lumineux accompagnée d’un sourire édenté se tenait à présent auprès du dénommé Willem Ulmann, alias The Darkness, enlaçant son dos de sa queue fine et pointue.

La créature lui tendit les clefs de voitures que Willem attrapa d’une main gantée de mitaines de cuir pour la fourguer dans la poche intérieur de sa veste. Plus tard, le duo arrivait en direction de l’entrée secrète de la confrérie, sa position indiquée par son précédent contact.
Ni en retard, ni à l’avance, Will’ fit un pas en avant, se présentant à l’entrée du complexe. Ensuite, remarquant l’interphone, le mutant s’y adressa :

« Darkness. J’ai rendez-vous. »

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Wanda était installée à un bureau, observant sur un écran, les fiches des nouvelles recrues de la Confrérie. Leurs rangs grossissaient, certains jeunes mutants voyaient ou se situaient leur place. Les discours utopistes du vieux sénile avaient fait leur temps. Qui croyait à la paix ? Une entente n'était pas possible, et bientôt, ils allaient jeter le feu aux poudres, donner une bonne raison aux humains de les craindre. Et elle s'en réjouissait déjà, d'autant plus qu'elle attendait la venue d'une nouvelle recrue on ne peut plus intéressante. Lorsqu'ils avaient appris sa venue sur le sol américain, ils avaient rapidement dépêché quelqu'un pour l'accueillir. C'était à elle de prendre le relai maintenant. Il ne devrait plus tarder à arriver. A peine y songea t-elle que l'interphone grésilla, elle appuya sur un bouton déclenchant l'ouverture. Elle jeta un œil sur l'écran de la caméra de surveillance. L'homme était de haute stature, une carrure impressionnante, mais ses pouvoirs l'étaient tout autant.

Elle se redressa et s'engagea dans le dédale de couloir de la Confrérie. Elle n'allait tout de même pas faire attendre leur invité. Ses talons claquaient sur le dallage, prévenant quiconque de son passage, elle ne croisa pas grand monde et avorta toute tentative de discussion par un regard glacé. Elle déboucha enfin dans le hall, et s'avança vers le nouvel arrivant, jetant un regard amusé à l'étrange bestiole postée sur son épaule. Son regard glissa vers le visage de l'homme, un regard étonnamment clair, pour quelqu'un de si sombre. Wanda tendit sa main en guise de salutation.

« Bonjour M. Ulmann. Je suis Wanda Maximoff, nous attendions votre venue avec impatience. »

Et c'était peu dire. La Confrérie était en ébullition, il serait une pièce maîtresse pour leurs plans. Avec lui en plus à leur coté, leur victoire était presque assurée.

« Avez-vous fait bon voyage ? »

Elle s'en moquait éperdument, mais la politesse était de mise au démarrage d'une relation si fructueuse et enrichissante. Wanda en était parfaitement consciente, il était un allié de poids, et c'était lui qui fixerait les prix et les règles du jeu. Il n'était pas de ceux avec que l'ont pouvait léser, et elle n'était pas idiote au point d'essayer. Il obtiendra ce qu'il voudra, dans les limites du raisonnable bien entendu.

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Willem s'attendait à être reçu par un laquais quelconque, un personnage futile qui ne ferait aucune différence s’il venait à disparaître, un individu qui lui ferait perdre son temps avec contrôles d'identité et contrôles de sécurité… La procédure habituelle lorsqu’on pénètre dans un groupuscule criminel en quelque sorte, à moins que les leaders présents tiennent absolument à lui faire comprendre qu‘il n‘est, ici, qu‘un vulgaire sous-fifre, un gorille parmi tant d‘autre comme aimait préciser son père... « ’Faut gravir les échelons depuis la fosse à cadavres aux cercueils de luxe... » et Wil ne le sait que trop bien.
Soit, dissimulant donc son esprit intrigué sous une façade d’impassibilité, Willem détailla d’un regard neutre la jeune femme qui approchait. Quant à l’espèce de diablotin aux griffes et aux crocs présents, il fixait avec avidité, lueur obscène dans le regard, la plantureuse jeune femme qui se présentait à son créateur. Elle se prénommait Wanda Maximoff et prétendait attendre sa venue avec impatience, de suite elle vint à engager la discussion :

« Je me passerai volontiers du décalage horaire… » dit Willem en lui serrant la main, faux sourire sur le coin des lèvres.

Les yeux de l’homme glissèrent en direction de l’affreuse petite créature jaugée sur son dos, mine agacée sur son visage car des bribes de ses pensées passaient à travers celles de Willem. De suite, il l’attrapa par la gorge d’un geste vif tout d’abord, étouffant la bête qui émit un petit « Humpf » aigu de protestation en gesticulant dans tous les sens. Il l’amena calmement à son flanc et la bestiole sembla soudain aspirée à l’intérieur de sa manche pour n’y laisser plus que quelque bosses et monticules sur la veste, la bête se mouvant sous celle-ci.

« Pardonnez leurs mauvaises manières, ils sont intenables. »

Voilà qui était dit et c’est sans transition que le mutant se défit de ses mitaines de tireur, toisant du regard la décoration du complexe secret, poursuivant la conversation :

« Je suppose que nous ne sommes pas là pour parler de la pluie et du bon temps ? » - replongeant son regard dans celui de son interlocutrice, il poursuivit - « Le contact que vous m’avez envoyé est resté très évasif concernant mes gains… et ce contre quoi vous allez m‘exposer. Il m’a parlé d’extermination, de suprématie mutante, mais il se trainait dans l’évasif et le discourt qui tenait plus de l’incantatoire que du concret. Ca aurait pu me séduire si je n’étais pas si nul en politique, mais dites-moi que je ne travail pas avec des rêveurs utopistes… c’est mauvais pour les affaires.
Miss Maximoff, mh ? J’espère que vous serez plus à même de m’intéresser… - et sur ses dires, la tête du précédent diablotin réapparu au niveau du trapèze de Willem, son corps sous son imper’, et dit d’une petite voix difforme et aigue : « Oh ouiii !! Wanda, Ssséduit-nouuus ! Tu es si ...»

« 'Suffit… » chuchota Wil entre ses dents, yeux en coin, l‘air irrité de surcroit par l‘intervention.
La créature fut immédiatement aspirée à l’intérieur de l’habit « Hiiirc !! » pour ne plus laisser aucune trace de son existence.. Mieux que de la prestidigitation, l’être avait re-fusionné avec le maître.
« …après quoi, si votre offre me plait, nous trinquerons à votre victoire d‘ici quelques temps. »

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Le regard de la créature était un peu trop expressif pour qu'elle ne le remarque pas. Mais elle ne s'en souciait pas. Le maître devait savoir garder ses chiens en laisse, ou ses... gobelins. Wanda en fut tout à fait convaincus lorsqu'il attrapa vivement la créature perché qui émit un couinement protestataire avant de disparaître. La sorcière replaça sa main sur sa hanche, leurs manières étaient peut être déplorable, mais c'était leur existence était l'unique raison de leur intérêt pour Willem. Ils pouvaient semer un chaos épouvantable, et cela n'était que leur matérialisation la moins puissante.

Comme venait de le souligner très justement Willem, le climat n'était pas vraiment à l'ordre du jour. Et en effet, ils avaient envoyé un pion à sa rencontre, une personne dont il pouvait largement se passer si leur toute nouvelle recrue s'avérait plus belliqueuse que prévue. Mais l'intermédiaire était arrivé en entier, il détenait bien entendu très peu d'informations, pas question qu'il parle trop. Mais finalement leurs craintes s'étaient avéré infondées. Au final tout s'était bien passé, et leur hôte était ponctuel. Et il se posait des questions légitimes auxquels elle se ferait un plaisir de répondre. Wanda appréciait les gens francs et qui parlaient sans détour, il était de ceux là. Et si une voix nasillarde ne s'était pas pris la peine de commenter ses dires elle aurait d'autant plus apprécier. Apparemment il faudrait compter avec ce genre d'intervention, des gnomes libidineux, quoi de moins pertinent au milieu d'une conversation importante. Un sourire en coin naquit sur ses lèvres.

« Notre utopie est de réaliser leur dystopie, celle que craignent les gouvernements humains et ce vieux sénile de Xavier. La suprématie mutante et nous avons les moyens, avec votre aide en plus nous sommes certains de gagner et c'est pourquoi, votre prix sera le notre. »

Il n'était pas question de lui ré expliquer leur but, de lui faire un lavage de cerveau, il était imperméable aux beaux discours. La seule question qui primait était celle d'argent, il n'était même plus question d'idéologie dans le cas présent. Wanda se moquait complètement de savoir s'il croyait en leurs projets, la seule chose qui comptait, était le résultat final, et en effet très bientôt il fêterait leur victoire sur les ruines fumantes de l'Institut. Mais pour l'heure il était mal avisé de se réjouir trop vite.

« Ne soyez tout de même pas trop gourmand. Certes vous êtes un atout majeur, mais personne n'est indispensable. »

Sans lui, ils pouvaient gagner, avec lui, ils gagneraient. Voilà toute la différence, mais il ne sera pas dit que la Confrérie se trainerait aux pieds de quiconque pour implorer de l'aide. Ils avaient leur honneur à défendre. Surtout qu'il ne serait pas chef, il était déjà attribué à un département, celui des opérations. Le bras armé de la Confrérie, une place de choix pour un tel guerrier. Et si elle avait pris la peine de se déplacer, c'est que bientôt il serait sous ses ordres directs, mais en premier lieu il fallait parler argent, elle attendait donc le prix que voulait ce mercenaire pour mettre ses qualités à leur cause.

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Les dires de Miss Maximoff pourraient faire naître une certaine fierté dans le cœur des plus arrogants, mais Willem n’avait pourtant pas le sourire de quelqu’un prenant la grosse tête pour ces quelques paroles réjouissantes. Wil’ sait ce qu’il vaut, sait ce qu’il est, et par où il est passé pour se faire une certaine réputation… Du sang sur les mains, rien de plus. Il aurait été malheureux que la demoiselle devant lui, lui fasse éloge de ses « exploits » passés, ça lui aurait prouvé qu’au sein de la confrérie les leaders misent sur carnages et bains de sang pour sélectionner leur personnel, et de ce fait encourager monstruosité et violence inutile sans en tirer la moindre expérience… Cela plut au mutant, ce qui est paradoxal lorsqu’on connait son histoire, mais au moins il n’avait pas à faire à des bandits de bas étages qui frétillent à l‘idée d‘exploser leur compteur de pertes humaines sans réelles raisons.

Les réponses que lui donna son interlocutrice lui plurent également. Son prix était le sien ? Excellent. Elle n’aurait peut-être pas dut souligner le fait qu’il ne fallait se montrer trop gourmand, c’était inutile, ça prouvait à Willem qu’au sein de la confrérie, on ne le connaissait pas tout à fait. Il lui adressa alors ses désirs :

« Un toit, n’importe lequel, je m’y ferais. De quoi vivre et me nourrir proprement ainsi qu’un extra pour me fournir en équipement. Aussi, je veux la paix, ne pas voir des gamins débouler chez moi, c‘est pas beau à voir.
C’est tout ce que je demande, ensuite : ordonnez et j’exécute. »

Le reste, de ce qu’il voulait vraiment de la confrérie, il l’avait déjà : soutien, écoute et protection. Plus tard, tout ceci l’aidera forcément à reprendre du service dans les rues New-Yorkaises, mais c‘était inutile de le préciser.
Wil’ esquissa un sourire en coin lorsqu‘il finit de dire ce qu‘il avait à dire, semblant sincère et complice. Le régime et le plan de la confrérie lui semblait on ne peut plus psychédélique, mais il pouvait ressentir le fait qu’entre eux et lui-même, il n’y avait que peu de différence. La suprématie de son espèce était une idée, et poser sa propre pierre à la réalisation de cette idée l’intriguait sans pour autant lui accorder trop d‘importance. Willem avait vécu bien des aventures au sein de l’homo sapiens, des histoires tragiques pour la plus part. Le genre d’histoires qui l’impliquèrent sentimentalement, qui faisaient appel à son fort intérieur, à sa conscience, et qui en firent ce qu’il est à présent : une personne froide aux premiers abords, francs, semblant se détacher des émotions humaines qui font d’un humain ce qu’il est ; un individu fragile, faible et parfait dans toute la splendeur de son imperfection... De ce fait, il s’appliquerait certainement d’avantage dans ce nouveau travail, y mettant son cœur à l’ouvrage, qui au passage servirait probablement les intérêts de la famille Ulmann. Il n’y avait donc que du bon à en tirer.

« Je ne suis pas indispenssable, mais qui sait un jour vous me devrez quelque chose, Mlle. Maximoff, vous ne feriez plus de différence entre l‘opportuniste que je suis et le confrériste loyal que je pourrai être. »

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Les exigences de Willem étaient plus que raisonnables et tout à fait dans ses cordes. Wanda ne connaissait que ses exploits, le personnage elle ne l'avait pas encore cerné, mais il semblait moins rustre qu'au premier abord. Elle avait appris à toujours se méfier des apparences et elle était agréablement surprise. Il aurait pu imposer de nombreuses conditions, mais ne voulait rien d'autre que ce qui lui était déjà offert. L'aspect financier était question de détail, il serait sans douté payé au mérite, et elle ne doutait pas une seconde qu'il saurait très largement mériter son argent.

« Tout cela paraît légitime. Les quartiers des Confréristes sont en bas de cet escalier, votre chambre est déjà attribuée »

Elle désigna d'un mouvement nonchalant une porte, qui s'ouvrait sur un petit escalier, ce lieu était loin du luxe ostentatoire de l'Institut, pas d'escalier de parquet laqué, pas de rampe ciselée, ce qui primait était l'aspect fonctionnel de ce lieu. Ils auraient le temps plus tard pour le faste. Lorsque leurs grandes idées seraient devenues concrète ils pourraient se reposer et se construire un endroit à leur hauteur.

Wanda appréciait le parler de son interlocuteur. Elle ne se faisait aucune illusion sur sa présence, ce n'était pas sa foi qui l'avait poussé vers eux, ce n'était pas non plus leur conception du monde qui animerait chacune de ses actions, simplement quelques besoins primaires. Il était un opportuniste comme il l'avait lui même signalé, mais il avait le mérite de ne pas se cacher derrière des excuses, de mentir sur ses idées. Il était leur mercenaires, il ferait partis des forces vives et il était certains qu'il serait considéré comme un élément loyal, mis sur un piédestal. Et tout le monde aura vite fait d'occulter qu'il n'était pas poussé par les même motivations que le reste de la troupe.

« Mais j'espère bien n'avoir jamais à faire la différence, vos talents seront bientôt mis à contribution »

Dans quelques temps elle organiserait une petite réunion, pour tout les membres de son département. Il suffisait de connaître les actualités pour savoir où frapper. Et lorsqu'un sénateur était élu dans un état, et que celui-ci tenait des propos anti mutants, cela avait tendance à agacer Wanda, il était temps de leur donner de bonnes raisons d'être effrayé par les mutants. De vrai raison d'avoir à voter des lois de contrôles, que les jeunes mutants se révoltent contre leurs systèmes et viennent engrosser leurs rangs. Que ceux qui se laissent encore bercer par les illusions du vieux séniles voient enfin le vrai visage de ceux qu'ils défendent.

«
J'espère que vous aimez le travaille d'équipe, sinon il faudra vous y faire. »

» Now, The road begins. (Pv: Max/Byron)
» Retrouvailles [Scarlet].
» The Darkness.
» The Darkness.