Sujet: Somebody, someone. [PV Kyle Kenneth] Mar 1 Juin 2010 - 1:01
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L'antre rouge de l'Ouroboros...
Ashe avait longtemps songé à s'y rendre. Ce sanctuaire rempli de vies qui se mordaient la queue... Une sorte d'alcôve suintant les mensonges comme la peau des âmes qui s'y mêlaient suintait une sueur âcre dans un bordel malsain, exsudait leur mal-être dans un déluge de souffles ingrats, crachant sur la vie comme on crache sur un miroir. Ils fuyaient tous, pour une nuit, une heure, une seconde ou une éternité, cette réalité qui leur faisait mal, leur renvoyait une image qu'ils abhorraient. C'était à la fois l'esquisse d'un renouveau chatoyant, et la sublimation de la vanité. La jeune peintre ne pensait pas qu'une fois entrée, elle trouverait autant de raisons de s'adonner à la contemplation statique d'un microcosme qui ouvrait ses portes à qui voulait humer sa puanteur enivrante, les yeux dans les yeux.
Ils étaient tous là, comme une nature déjà morte pourtant excitée par on ne sait quelle alchimie, comme un lit grouillant de vers pataugeant avec une grâce révulsante, dans l'ersatz de Purgatoire érigé ici au nom de l'infâme désir de vivre, celui qui vous prend à la gorge quand au dehors vous ne faites qu'exister. Se faire peur, jouer avec la mort à corps perdu dans un enfer artificiel, où chacun y allait de sa petite effusion de messages charnels aux écueils masqués par une sensualité convenue, exacerbée. Tous étaient là pour une seule et même chose.
Ils voulaient boire, danser, draguer, baiser. Ce qu'ils trouveraient au matin, en entrouvrant les paupières sur un nouveau jour désœuvré, nul ne voulait le connaître, mais tous le savaient. Pas un seul n'ignorait que cette mascarade prendrait fin à l'heure où Cendrillon rehausse ses bas sur ses cuisses tendres et souillées.
Mais on était ici pour croire, alors on croyait. On croyait aussi fort que l'on serrait les poings, que l'on fermait les yeux, aussi fort que l'on s'évertuait à rêver toujours un peu plus.
Il était déjà plus de 22 heures, et des croquis par dizaines peuplaient la galerie rétinienne de la jeune anglaise assise là, sur un tabouret, adossée au bar en s'y tenant par un coude. Dans sa main, un cocktail vert pétant irradiait presque ses nuances surfaites sur son visage de porcelaine fine, maquillé pour l'occasion de façon discrète dans des teintes foncées et fanées à la fois. Le liquide douteux s'insinuait dans sa gorge corsetée d'un ample ras-de-cou de perles d'onyx, mettant en valeur l'espace vide de ses épaules et de l'aube de sa poitrine engoncée dans une pièce de vinyle noir, sous lequel on devinait une robe toute de résille couvrant discrètement une minijupe de PVC bleu électrique. Et ses longues jambes croisées, semblables à des brindilles dans la brise estivale, s'allongeaient encore de porter ces bottes d'un noir brillant où, comme autant de crocs, les boucles de métal s'alignaient, provocatrices, sous son genou nu, alourdissant ses pieds de fortes semelles compensées.
C'était son quatrième verre de ce que le barman osait appeler absinthe. Une liqueur forte, certes, mais qui flashait trop pour ne pas avoir l'air d'une boisson qui fait briller les yeux des non connaisseurs. Mais peu importait. Ashe avait gagné un paquet d'oseille dans la journée en allongeant trois clients pour un total de cinq tatouages, c'était ce qu'il y avait de plus fort et, coup de bol, la lueur fluo du breuvage mettait en valeur ses nouvelles fringues et les rajouts imposants qu'elle avait liés à ses cheveux. Tant qu'à faire dans le clinquant, autant y aller avec panache. Mais attention : pas sans classe. Loin de là.
Daniel ne rentrerait pas ce soir. Elle ne voulait pas y penser. Une nuit à la fréquence rare était déjà une nuit de trop, et sa ténébreuse chaleur lui manquait affreusement. Elle profiterait de son argent seule, en se soulant jusqu'à ne plus savoir comment mettre sa clé dans sa serrure, si cela était nécessaire. Cela dit, elle était surtout là pour se nourrir spirituellement parlant - chacun sa méthode. Il n'y avait rien de plus tragiquement inspirant que cette foule emmêlée sous le feu glacial et inepte des projecteurs.
Sauf, peut-être, ce type à l'allure décalée...
Kyle Keneth Nouvel(le) Apprenti(e) de la Confrérie Delta
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Sujet: Re: Somebody, someone. [PV Kyle Kenneth] Mar 1 Juin 2010 - 9:24
Cela avait le don de m'amuser.
Un mec m'a dit un jour, alors qu'on été attablés autour d'une bière, qu'il n'y avait rien de mieux que la foule pour se sentir anonyme. En gros c'est au milieu de tout le monde qu'on devient personne. C'est un concept intéressant. C'est aussi au milieu des autres qu'on peut laisser parler sa vraie nature. On est tous plus ou moins auto centré dans ce genre d'endroit. C'est quand on touche le fond qu'on sait vraiment qui on est et ce dont on est capable. Ca je l'ai appris de ma vie. Ta tête t'entraine vers le haut mais ton cul pèse plus lourd et la gravité, c'est elle qui gagne toujours, mec. Tu peux être sur. Ma nature me pousse au renfermement et à me tenir à distance. Personne ne me voit, c'est juste que je n'aime pas être vu. Dans ma logique, si on regarde quelqu'un, c'est qu'on en veut quelque chose. Je crois aussi qu'un dialogue, ca commence toujours avec les yeux, les mots mentent toujours...y'a pas plus traitre. Les yeux eux, ils vous trahissent d'un rien ! Je suis un bluffeur né. Je baise les autres, et je baise ma vie. J'ai appris à faire mentir mes yeux. C'est pas évident mais ca rapporte. J'étais venu dans une double optique. Ma soeur s'est mangé 2 balles dans le ventre. J'ai besoin de souffler. Je ne montre jamais ce que je ressens, c'est pas une question de faiblesse, nan, juste une question de sauvegarde. Dans ce putain de monde où tout le monde te guette comme un potentiel repas c'est bouffer ou être bouffer. Baisse ta garde et t'es mort. C'est pour ce que je ne laisse jamais rien transparaitre, c'est dangereux. Ma soeur donc. Elle n'a pas reprit conscience et Byron est à son chevet, ma présence n'est pas requise pour l'instant donc j'essaye d'évacuer. Avec un peu de chance, un mec me cherchera des noises et je pourrais lui exploser la face. C'est pas plus mal si il est bien foutu. J'ai juste envi de détruire quelque chose de beau ce soir, prenez ca pour une revanche sur le fait d'avoir niquer ma vie, je m'en fiche en fait, il suffirait d'un rien pour qu'on se comprenne. Vous êtes moi, je suis vous. En second choix, je dirais qu'une partie de cartes me brancherai bien. Gagner de la thune c'est un passe temps comme un autre, et dans ce genre d'endroit mal famé, on repère les pigeons à cent metres. Le genre de gars plein aux as qui se sort loin de bobonne pour un soir, pour se sentir vivant au contact de la première pute venue. Il est déjà mort, y'a que lui qui l'ignore cet abruti.
J'en ai repéré un ou deux, ils ne sont pas bien compliqué à remarquer, les désespérées leur tournent déjà autour. Je l'ai dis je crois, c'est bouffer ou être bouffer. On joue dans la même cour, je cherche leur fric, la méthode diffère. J'ai repéré autre chose aussi. Une fille. Ce serait idéal de terminer la nuit dans l'oubli des bras d'une inconnue. Parfois, juste deux oreilles et un sexe, ca suffit pour ce qu'on a à prendre. Comme je ne suis pas d'un naturel bavard, je me contente du minimum. Jolie et conne, c'est ma préférence. Elles sont à usage unique de toute façon, comme tout le reste, comme cette vie. La fille donc ? Jolie, gothique : les plus allumées et plus simples à foutre où on veut les foutre. Un regard méchant, trois salades et ca roule. Elle n'a pas l'air très forte, presque fragile. J'espère qu'elle est endurante au moins, j'ai pas mal de trucs à évacuer. Et puis de toute façon, si ce n'est pas elle ca sera une autre. Elles sont quasiment toutes là pour ca, des putains de vampires ! Elles carburent à la mélancolie, peut être que finalement on ne cherche que ca, se faire remplir le corps et la vie par un autre. Ca me rappelle la prison. Est-ce qu'on vous tape dans la lune pour se sentir vivant ou simplement pour exister aux yeux des autres? On n'a plus rien là bas : en prenant de force un corps, on retrouve du pouvoir...c'est moche mais ca marche comme ca, si tu pensais qu'on vivait chez Mickey, faut te réveiller, dehors c'est la merde, c'est notre merde. Plus je la regarde, plus je la trouve différente. C'est rare. Elle trone comme une toile au milieu d'une orgie, je ne vois que ca pour vous le raconter. Elle a l'air décalée...ouais, c'est le mot.
L'arnaque attendra. J'ai horreur de ne pas comprendre les choses, ca me frustre au plus haut point. Au pire, elle me fera un quatre heure, au mieux.. Pourquoi j'arrive jamais à penser "au mieux". J'ai parfois l'impression que les autres ne sont que des livres qu'on est certain d'avoir tous lu. Il me faut peut de temps pour m'accouder au bar et commander n'importe quelle merde. Amusant, j'ai même oublié ce que je viens de demander, je fonctionne déjà aux automatismes, chienne de vie. J'ai opté pour un bourbon. Il est ignoble, you can't always get what you want. De plus près, elle est encore plus jolie, presque envoutante. Elle ne peut pas être là, c'est improbable, elle s'est planté d'endroit, ca place n'est dignement pas ici, c'est comme si on trouvait un diamant au milieu d'une bouse de vache. Oui...Elle l'a sentit aussi...les "observateurs" s'attirent, ca aussi, je sais. Elle observe autant que lui depuis le début, elle ne cherche pas quelqu'un, elle cherche quelque chose, un feeling, une image. Il faut être habitué à rester des heures pour observer pour remarquer quelqu'un qui fait la même chose que vous. C'est inutile de jouer à ca avec toi...tu m'as vu depuis le début, j'en foutrais mes burnes au feu. Je réduis la distance qui nous sépare, je n'ai pas peur, une fois de plus je m'en fous de tout. Je dis les choses comme je le sens, sans platitudes parce que je sais déjà qu'elle est spéciale.
Difficile de se louper...pourtant t'es aussi figée qu'une cariatide et je ne vois que toi....c'est mon truc l'observation mais vas savoir pourquoi, dès qu'un autre fait pareil, ca me bloque et je reviens toujours sur lui...comme des putains d'aimants...alors je règle le problème avant que ca me prenne la tête. Je suis ici pour trouver des pigeons à plumer aux cartes ou au snooker..et toi ? A quoi tu joues ?
Sans réaction particulière, la jeune femme regarda du coin de l'œil le type en perfecto s'approcher d'elle par degrés. Elle n'était pas du genre de ceux ou celles qui se sentent objets d'attention pour peu que la personne qui est le leur réduise la distance qui les séparait. C'était trop facile de calquer l'attitude des autres sur la sienne. Pourtant elle savait que cette approche-là était pour elle. Dans les night-clubs, il était plus aisé de repérer ces mouvements, pour la raison toute simple que la quasi totalité des gens étaient là précisément pour ça : se rapprocher. C'était une des choses les plus amusantes, et tristes en même temps, qui caractérisaient ces escales d'outre-vie. On veut approcher l'autre, on n'en approche en fin de compte qu'une façade, un rôle de composition, sans même s'en rendre compte. Et pour cause : on joue un rôle soi-même. Bienvenue dans le temple de l'artifice et du mensonge éhonté.
Elle masqua son sourire en coin en buvant une gorgée de sa liqueur verte.
Celui-ci avait une démarche similaire : il s'asseyait non loin d'elle, commandait une boisson comme si de rien n'était, avant de la lorgner encore un peu pour finir par se poser juste à côté d'elle, seul moment où elle tourna ses iris transparents vers lui. Cela équivalait au temps qu'il fallait pour qu'elle dresse dans sa tête la liste des formules habituelles usées jusqu'à la corde qu'elle s'attendait à l'entendre employer. Malgré un effort pour se prêter au petit jeu que son esprit inventait là-haut, elle n'arrivait pas à les trier par ordre de préférence, finissant toujours par se dire que celle-ci était quand même tout autant merdique que celle-là...
" Difficile de se louper... Pourtant t'es aussi figée qu'une cariatide et je ne vois que toi. C'est mon truc l'observation mais vas savoir pourquoi, dès qu'un autre fait pareil, ca me bloque et je reviens toujours sur lui. Comme des putains d'aimants... Alors je règle le problème avant que ca me prenne la tête. Je suis ici pour trouver des pigeons à plumer aux cartes ou au snooker... Et toi ? A quoi tu joues ? "
Elle sourit, malicieuse. Finalement, il s'en sortait plutôt bien, même si l'accroche n'était pas des plus originales dans le fond elle l'était dans la forme. Une cariatide... ça c'était marrant. Elle n'aurait jamais parié qu'un client de ce bouge connaisse la signification du mot. Et puis la fin était bien tournée. Bref... c'était rare, pour une première attaque.
Allez, t'as gagné. Je lance les dés à mon tour.
" Les aimants s'éloignent en général, à moins qu'ils soient complémentaires. Peut-être qu'on est pas si semblables... Mais en tout cas, je ne joue pas à chat. Quand je touche, je ne fuis pas, j'assume et j'opte pour le corps à corps. "
Elle se tourna donc vers lui, appuyée au bar sur un coude.
" Alors comme ça je suis emplâtrée comme une statue? Je veux bien qu'elles soient souvent belles, mais c'est rarement des lumières... Tu cherchais juste une belle nana ou tu commences à douter? "
Kyle Keneth Nouvel(le) Apprenti(e) de la Confrérie Delta
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il parait que les plus belles parties de chasse sont celles qu'on improvise. sérieusement je ne me considère pas comme un chasseur, c'est juste que je marche à l'instant, j'ai pas dis instinct, noté la distinction, je ne suis pas un foudre du beau parlé et de la bienséance, pour tout dire, ca me fait gerber. Si je sens que ca marche, je trace et je m'engouffre, certains calculent moi je me laisse porter, ce n'est pas plus compliqué et lorsque c'est l'autre qui guide, l'erreur si elle se présente ne peut venir que de lui. Comment ca tu croyais que je t'aimais ma belle ? Quand est-ce que j'ai pu te dire ça moi qui ne m'aime déjà pas moi même ! C'est valable pour la plupart des soirs où je cherches à me perdre dans les bras d'une autre, une autre que ma foutue solitude et que mes états d'âme qui n'intéressent que moi. Ce soir là, il n'a pas la couleur de la perdition, il a la couleur d'un putain de vieux spleen. Les démons vous collent les basques et vous pissent sur les cheville : c'est du connu, faudrait que je le foute en chanson, ca ferait rire ma soeur tiens.. Ce soir j'y suis. A l'aise dans mon enfer urbain et mon petit monde pour me distraire, j'ai tellement joué de rôles dans le début de ma vie que finalement je ne sais même plus ce que je suis.. Alors qu'est ce qu'elle veut, elle derrière son demi sourire ? Le gars ténébreux, la petite frappe au grand cœur, le lettré romantique, l'énigmatique professeur ? Rien de ça ! Je vais la botter en touche, elle et ses certitudes. A quoi on reconnait un con ? C'est simple, il ose tout.
Je me tape des connes habituellement, au moins elles ne me prennent pas la tête, je le fais déjà assez bien par moi même. T'as l'assurance de ces filles qui savent se défendre, tant mieux mais tu te trouveras un autre coq à déplumer, ma jolie. Moi je ne cherche qu'à m'enivrer et me vider le crane. J'en veux surement pas à tes fesses, je te l'ai dis tu m'intriguais , c'est tout. J'ai cru qu'on jouait un jeu similaire, certains se ressemblent en solitude, c'est ce que je me suis dit en te voyant. t'es autant à ta place ici qu'un flingue dans un film de capes et d'épées.
Pour appuyer mes dires, je la regardais d'une façon désespérée en pointant ma main et deux doigts mimant un pistolet. "bang ! bang !" C'était idiot, mais ca m'amusait réellement.
Les cariatides ornaient les entrées des plus beaux temples, leur esthétisme passait au second plan, leur immobilisme figé dans le mouvement imposait le respect et le sacré..tu m'impose le respect et je me fous de visiter le temple. Je te laisse aux profanes...Les handicapés du cœur ont trop ouvert les mains.Tchao ! J'avais entendu ca dans une chanson, ca pétait bien. Je voulais pas l'impressionner, j'm'en foutais, j'avais dis ce que j'avais à dire et lorsque quelqu'un d'autre à déjà dit de manière efficiente ce qu'il y a à mettre sur un instant de vie, merde ! Faudrait être sacrément con pour chercher à faire le mariole en abimant des mots ! J'avais envie de rien et surtout pas de draguer comme un bouseux. C'était dit, j'allais me remettre en chasse de mon pigeon ou de ma bagarre : juste histoire de se sentir encore un peu en vie ce soir, on allait taquiner le cardiogramme, pour le faire chier, juste un peu. Je lui adressais un sourire sincère et laissa mon verre vide sur le zinc, commençant à me diriger vers une table de jeu.
" Je me tape des connes habituellement, au moins elles ne me prennent pas la tête, je le fais déjà assez bien par moi même. T'as l'assurance de ces filles qui savent se défendre, tant mieux mais tu te trouveras un autre coq à déplumer, ma jolie. Moi je ne cherche qu'à m'enivrer et me vider le crane. "
Ashe partit d'un grand rire à la spontanéité évidente. Un coup il la voyait comme une observatrice sans lien avec les autres clients de la boîte de nuit, un coup il voulait qu'elle soit là pour s'en faire un - quel que soit le sens du terme. Vraiment, quel drôle de garçon... Même son geste imbécile lui arracha un sourire plutôt qu'une expression railleuse, qui aurait été sa réaction habituelle.
" J'en veux surement pas à tes fesses, je te l'ai dis tu m'intriguais , c'est tout. J'ai cru qu'on jouait un jeu similaire, certains se ressemblent en solitude, c'est ce que je me suis dit en te voyant. T'es autant à ta place ici qu'un flingue dans un film de capes et d'épées. Les cariatides ornaient les entrées des plus beaux temples, leur esthétisme passait au second plan, leur immobilisme figé dans le mouvement imposait le respect et le sacré..tu m'impose le respect et je me fous de visiter le temple. Je te laisse aux profanes... "
" Trop aimable... " murmura-t-elle.
" Les handicapés du cœur ont trop ouvert les mains. Tchao ! "
Ça aussi c'était trop facile. Se casser comme ça, battre en retraite en faisant le touriste qui venait juste pour faire un compliment en passant... La blague.
" Et ton drink, c'était juste pour faire joli, aussi? "
Elle avait laissé parler sa pensée sans vraiment prendre le soin de parler suffisamment fort pour qu'il l'entende. Elle ne voulait pas que ça lui échappe, de toute façon les yeux de la demoiselle étaient bien trop éloquents, elle le savait et n'avait jamais su les faire mentir complètement. Autant dire qu'avec un mec qui se plantait plus sur les mots que sur les apparences, c'était peine perdue de bluffer.
Mais d'un autre côté, il était tout mignon avec ses références. Elle avait voulu mettre l'amoureuse des arts en veilleuse, se laissant aller à la contemplation de la masse sans s'en émouvoir, captant seulement des images qui lui reviendraient plus tard, lorsqu'elle aurait une mine de plomb dans la main. Ça aussi c'était raté. On n'échappe pas à ce qui nous susurre l'idée qu'on se fait du bien-être et de la perfection. Lui c'était sûrement autre chose, même si sa culture l'étonnait un peu pour un rôdeur de club, mais elle ne pouvait s'empêcher de se demander s'il sortait ça à toutes les connes qu'il se tapait, pour reprendre ses mots, ou s'il avait déjà deviné que ça lui titillerait l'âme.
Ses phrases étaient rendues un peu pompeuses par le cadre et l'ambiance vaseuse, mais c'était certainement la première fois qu'on ne venait pas l'emmerder avec un plan cul, ça méritait d'être salué. Elle ne le retiendrait pas, elle n'était pas là pour ça et de toute façon, les relations humaines n'étaient vraiment pas son domaine de prédilection. Mais elle sentait quelque chose de particulier chez lui, et ç'aurait été dommage de lui faire croire que de son côté, ce n'était que de la gueule.
" Bon courage pour te trouver quelqu'un qui te donne du sport, m'a pas l'air d'être la spécialité de la maison. Eh... "
Elle tourna la tête vers lui, juste de quoi lui jeter un coup d'oeil entendu par dessus son épaule.
" La cariatide aime bien les offrandes quand elles viennent des instruits, j'dis ça au cas tu t'ferais de la thune. "
Elle lui rendit le même sourire et reporta son attention sur son verre, qu'elle vida cul-sec vu ce qu'il en restait, avant d'ajouter à l'adresse du barman :
" C'est lui qui paye. "
Elle se contenta ensuite de reprendre son petit passe-temps, sentant que l'alcool commençait enfin à faire un peu d'effet sur son petit gabarit plus habitué à boire de l'eau qu'autre chose. Le moment propice pour griffonner les ébauches de dessins qu'elle vendrait aux passant la prochaine fois qu'elle descendrait dans la rue, en s'inspirant directement de ce qu'elle voyait.
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Je vais me la faire snooker. Les cartes aurait le don de m'agacer ce soir, j'opte pour un jeu d'adresse, plus physique que mental quoique...
" La cariatide aime bien les offrandes quand elles viennent des instruits, j'dis ça au cas tu t'ferais de la thune. "
Merde ? Elle m'était déjà sorti de la tête aussi vite que ca ?? C'est pas possible d'être dans un état végétatif à ce point, ca en devient du Grand Art. Je m'impressionne par ma désinvolture parfois. Oui c'est un peu d'autosatisfaction mal placée mais on brille au fond de son miroir avec ce qu'on a. Je me décide à freiner le pas des fois qu'elle ai des choses plus pertinentes à me dire, cette phrase déjà...Elle m'a bien plu mais je n'en dirai pas un mot. Je ne suis pas venu pour ca. Certainement pas ce soir.
" C'est lui qui paye. "
"Vas te faire foutre" serait approprié. Net direct et sans sous entendu. Les mots prennent déjà la couleur et l'odeur que je veux leur donner : du noir et du souffre. Elle a eu le mérite de freiner mes pas et à présent elle interrompt ma chasse, c'est peu banal et ca il faut le souligner. La curiosité l'emporte cependant, j'aimerai savoir comme si je pense elle va au bout des choses. Je lance un regard au barman qui ne laisse pas planer de doute. Il me souffle une somme assez conséquente et me faisant signe 4 verres plus le mien. Un sourire vient naitre sur mon visage et fissure un instant mon impassibilité, elle me plait. J'aime qu'on me baise. Pas ce que vous pourriez penser, c'est juste que ce genre de tactique quand on vit comme moi de toutes les arnaques possibles et imaginables, croyez moi que quand on vous le renvoie en boomerang à travers la tronche, c'est toujours un moment jouissif. C'est de bonne guerre. Je paye et je fige mon regard un instant sur elle. Cette fois ci je veux la voir. Je fais toujours ce genre de chose quand je trouve qu'une personne mérite d'entrer en ma mémoire. Ca a le gout de la prétention, n'est-ce pas ? Ben non tout faux. Le monde est peuplé de crétins et de connards..pourquoi ce casser le derrière à mémoriser tout ca ? C'est avec l'esprit libre qu'on avance, pas avec l'esprit pollué de la merde des autres. Le premier acte avait la saveur du déjà vu, le second acte est plus savoureux. J'observe jusqu'à la couleur de ses iris. Je me demande si ca la met mal à l'aise un instant car j'y passe trente bonnes secondes. Au pire, elle me prendra pour un demeuré ! qu'est ce que ca change ? Je suis sur qu'elle comprend ce que je fais, j'sais pas pourquoi, j'en suis quasi certain.
Je te promets une bouteille en offrande si j'ai ...la queue agile.
C'est nul. Ce que tu peux être con Kyle, c'est navrant. Tires toi, t'aggrave ton cas, vas donc plutôt faire ce que tu sais faire de mieux.
Je ne me retournes pas sur ma blague de merde, j'ai un peu honte cependant pas de l'image pathétique que je renvois, juste la honte que ca me touche encore. Je veux être un déchet, je veux être la lie de l'humanité, je veux être le mec qui vide vos poubelles et que vous évitez soigneusement de regarder : je veux être personne à défaut de quelqu'un.
Il est facile repérer le gros péquenots en chemise de bucherons et tatoué comme un routard. A mon avis il a déjà du mal à trouver son appareil le matin en allant uriner alors tailler la route, il repassera. Ma cible préférée : le faux dur.
10 $ la partie ? ca te tente mon gars ?
Évidemment. J'ai pas de mallette de pro, l'instrument à Newman..je joue touriste. Faudrait être con pour refuser. Je perd facilement. Je passe les détails, on perd de plus en plus gros. 1 heure, 2 heures. Étrangement de temps à autre mon regard se perd sur mon inconnue du bar. Elle est toujours là, plusieurs types l'ont abordés, elle les a tous rembarré l'un après l'autre. C'est une tueuse mais une tueuse dont j'ignore la cible et ca, ca m'agace sincèrement. Plus que Joe le Bucheon..Barney qu'il a dit. Il commence à ce demander où il habite Barney, il perd..juste au moment où les mises devenaient de plus en plus hautes..c'est étrange, hein ? Quel nase.... Il est en perdition. On approche d'une heure du matin et il me doit 400 $. On solde les comptes, c'est plus la peine, il est sec.
Tu m'as niqué !! t'es un pro ! j'suis sur !!
La rengaine habituelle. Classique est désespérant. je l'écoute même plus, j'ai déjà la main sur la liasse.
Tu touches pas mon blé ! sale arnaqueur !
Le voilà qui se montre quelque peu véhément, il se redresse comme une baudruche et me foudroie du regard. Je crois qu'il va me faire mourir de rire. J'hésite entre lui laisser un dollar pour la bonne humeur que cette vision héroïque diffuse en moi ou un regard de complicité masculine navrée pour lui signifier qu'il n'est pas crédible. J'opte pour une solution plus amusante. un cou d'œil à droite , un à gauche et un dans les burnes de Charles Ingals obèse qui s'écroule en couinant. Je résiste pas à l'appel de la vanne, c'est trop jouissif et c'est gratuit. Je me penche.
Quand on sait déjà pas jouer avec des billes de billards, on évite de présenter les siennes à tout vent quand on joue au boss, papa !" Je traverse l'espace rapidement : fin du premier round. Je sais par expérience le risque du second et c'est pourquoi je dois me dépêcher d'honorer ma parole. , j'ai pas oublié. Je m'arrête au bar en sifflant le barman. Comme si je l'avais quitté depuis quelques secondes seulement, j'adresse ma question à mon inconnue.
T'as une préférence pour la bouteille ?
Invité Invité
Sujet: Re: Somebody, someone. [PV Kyle Kenneth] Mar 8 Juin 2010 - 1:49
Son regard sur elle ne la dérangeait pas. C'était inhabituel, d'ailleurs, car ce genre de comportement insistant avait le don de l'exaspérer très vite. Mais il y avait autre chose qu'une sollicitation muette derrière celui-là, elle le sentait sans en connaître la nature. Peut-être méritait-il finalement qu'elle lui laisse un peu de marge, quand elle aurait pu parier qu'il jouerait son pognon avant de se barrer comme un voleur. Elle sourit simplement en entendant sa vanne poussive, la percevant comme du bout d'un couloir, déjà absorbée qu'elle était dans son activité nouvelle.
Des ombres floues remplissaient peu à peu les pages du carnet, entourées d'océans de feu - le décor qui irradiait, jetant sur toutes ces scènes ses lueurs érubescentes et ses coins glauques abritant déjà toutes sortes de chimères innommables.
La jeune artiste aurait pu rester sur son tabouret toute la nuit, ses trois crayons en main, pour leur faire cracher les monstruosités malsaines qui colonisaient son esprit. Elle aimait se laisser peupler par la noirceur des autres, celle des lieux dans lesquels ils se trouvaient avec elle, celle des murs en eux-même, et Dieu sait combien cet endroit était prolifique en matière d'inspiration.
Mine de rien, ce n'était peut-être pas sans rapport avec cette drôle de rencontre. Ashe ne pouvait s'empêcher de jeter un œil vers les deux hommes un peu plus loin, et fit plusieurs croquis de leu duel qui, c'était couru d'avance, finirait en un bon gros revers comme on n'en fait plus des masses. Si le type du bar était aussi grande gueule qu'étrangement retors comme il en avait l'air, ses défaites n'auraient pas de fin en sa défaveur. La jeune femme en était presque sûre : il jouait au con parce qu'il ne pouvait pas perdre. C'était aussi simple que cela.
Cette impression rendait le tracé délicat. Elle n'arrivait pas à le saisir, c'était déroutant. L'alcool prenait progressivement possession d'elle, c'était chose indéniable, mais il était clair que même sobre, elle aurait eu énormément de mal à cerner cet individu décidément bien particulier. Ses croquis étaient assez vagues, les formes se détachaient comme sur une ébauche de toile impressionniste, ce que cela deviendrait probablement si elle décidait de porter le motif sur un format plus grand et le colorisait. Mais ce tableau aurait-il la même aura presque psychédélique de l'instant? Rien n'était moins sûr. C'était la première fois depuis longtemps qu'Ashe doutait d'elle sur ce point.
Salaud, tu m'as bien eue, sourit-elle.
Quand elle entendit la voix vexée du joueur adverse, elle releva la tête et cessa de refaire toujours les mêmes traits sur sa feuille fatiguée. Elle suivit alors toute la scène avec un regard qu'on pouvait qualifier d'appréciateur. Il pouvait s'avérer déconcertant parfois de voir à quel point son professionnalisme prenait le pas sur son ressenti le plus basique. Elle aurait du réagir au coup, aux postures, à l'épaisseur de la liasse de billets peut-être, mais rien de tout cela. On aurait dit une spectatrice au théâtre, ou bien, de façon plus exacte, une dessinatrice dans un tribunal. Ce genre de personnes qui regardent en observant le plus religieux silence, afin de s'imprégner au mieux de ce qu'ils voient plutôt que de perdre le fil en vivant les émois quand ils viennent.
Elle ne se départit de cette rigidité, d'une froideur gênante aux yeux des autres clients non loin d'elle qui avaient surpris la scène après l'avoir aperçue en compagnie du joueur victorieux, que lorsque celui-ci revint vers elle. C'est avec une expression rieuse qu'elle l'accueillit de nouveau, délimitant très vite, mais avec une justesse étonnante autant que nouvelle, les contours de sa silhouette et les détails en gros de son mouvement. On s'y serait cru alors qu'il n'y avait que quelques coups de crayon.
" T'as une préférence pour la bouteille ? " lui lança-t-il aussitôt avec une désinvolture qui fit hausser les sourcils à l'anglaise d'une façon plutôt amusée.
" Pas vraiment, j'aimerais boire ce que tu veux. Ton "ami" peut t'attendre un peu après tout, le temps qu'il retrouve un peu de virilité - autant te faire plaisir avant de faire plus ample connaissance avec son anatomie, ça compensera. "
Kyle Keneth Nouvel(le) Apprenti(e) de la Confrérie Delta
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Age du perso : 35 Date d'inscription : 29/05/2010
Sujet: Re: Somebody, someone. [PV Kyle Kenneth] Mer 9 Juin 2010 - 9:48
" Pas vraiment, j'aimerais boire ce que tu veux. Ton "ami" peut t'attendre un peu après tout, le temps qu'il retrouve un peu de virilité - autant te faire plaisir avant de faire plus ample connaissance avec son anatomie, ça compensera. "
Elle a de l'esprit, je n'y suis pas insensible. Je me fais une promesse, avant que le jour naisse, j'aurai percé certains de ses mystères. Tout ca bien entendu si je ne me retrouve pas la tête en sang à l'arrière d'une ruelle, ce sont les risques du "métier". C'est pas facile tous les jours d'être un homme de fer, ah ah ! Une chose est sur, je ne finirai pas vieillard, c'est déjà ca d'acquis sur mon "master plan". Tout le monde à un master plan, une ligne directrice qui guide ses pas ou qui colore sa vie. Moi la mienne se résume en deux mots : vite et gris. Quelque part la possibilité d'un round "deux" m'excite. Au moins je sais qu'il me reste un temps minimum pour approcher cette inconnue et obtenir mes réponses, c'est un challenge de plus et j'adore les challenge. Surtout ceux que je risque de perdre.
Tequila !
L'alcool d'agave. Intéressant, ca fait voyager le Mexique n'est pas si loin. C'est amusant comme la culture n'est jamais loin, j'aurai du continuer dans cette voie, c'est un de mes très grands regrets. Plaquer Médecine pour tracer la route, ca avait quelque chose de profondément rebelle et de furieusement con aussi. J'ai failli avoir la vie de monsieur tout le monde, j'ai opté pour celle de monsieur personne. pour ce soir, on va dire qu'elle est l'éclair sur le champ d'agaves, la bouteille en scellera le résultat. Il existe une légende de la tequila qui dit qu’à l’époque des Aztèques, un jour la foudre tomba sur un champ d’agaves. L’éclair foudroya une des plantes et la chaleur qui s’en dégagea fut si forte qu’il lui brûla le cœur. La plante cuisit et fermenta de façon naturelle. Les indiens très étonnés remarquèrent qu’une substance très parfumée suintait à l’extérieur. Avec quelques craintes certains burent le nectar qui leur semblait venir du ciel. Et le voilà confiné dans cette toute petite bouteille, le "don du ciel à la Terre". D'un geste désinvolte, je fais glisser la bouteille jusqu'à elle : après tout, c'est l'offrande que lui ai promis. Mon rôle s'arrête ici.
Voilà pour la vestale du temple;..méfiance, t'as déjà picolé raide, je ne serai sans doute pas en état de te ramener d'ici quelques heures surtout si comme je le pense, je vais changer de registre d'activité..
Je pourrai regarder derrière moi pour savoir ce qu'il se passe, pour voir si les nuages annoncent l'orage. Si je le faisais , je me mettrais à cogiter, et si je cogite je suis moins efficace. C'est une des choses que je fais le mieux aussi : agir dans l'urgence en prenant des décisions extrêmes. Je ne veux pas anticiper. L'ennui nait de ca, de cette saloperie de manie de prévoir les choses plutôt que de se laisser porter par elles. Au moins ma sœur est d'accord avec moi la dessus. Putain..Caitlyn. Elle agonise peut être, je ne veux pas y penser. Surtout pas y penser. Il faut que je m'accroche à autre chose, il faut que je m'occupe l'esprit.
J'ai plumé un gogo...j'ai fais ce que je voulais faire ici. Et toi, t'as rempli ton objectif finalement ? Ne me dis pas que c'était juste de gagner cette bouteille de la part d'un arnaqueur à la petite semaine, on peut se polchtroner chez sois pas besoin de poser en public pour ca...
La jeune femme remercia le barman et reporta son attention sur le paradeur. Était-ce de la prévenance ou simplement une manière de lui annoncer qu'il comptait (sinon espérait) en venir aux mains avec le pigeon qu'il venait de détrousser? Quoi qu'il en soit, elle ne répondit à ses premières paroles que par un sourire amusé, qui se voulait à la fois rassurant, et dénotant une pointe de sarcasme.
" J'ai plumé un gogo... j'ai fais ce que je voulais faire ici. Et toi, t'as rempli ton objectif finalement ? Ne me dis pas que c'était juste de gagner cette bouteille de la part d'un arnaqueur à la petite semaine, on peut se pochtroner chez soi pas besoin de poser en public pour ça... "
Elle rit franchement, cette fois. Ce ne serait pas la dernière fois, si la conversation se poursuivait - il avait un sens de l'humour qui la dérangeait de façon finalement assez plaisante, et puis il avait raison, elle avait déjà un peu trop bu pour ses habitudes. Cette boisson était traître, elle aurait dû s'en douter...
" Non, en fait j'avais pour objectif de me remplir la tête d'images. Je vais jamais en boîte. Mais ce soir j'avais besoin de me changer les idées et je le fais en dessinant ou en peignant. J'avais envie de goûter à des ambiances différentes de celles dans lesquelles que baigne d'habitude et... "
Elle soupira, refermant son carnet avant de le poser avec ses trois ou quatre crayons sur le bar, et de s'y appuyer de nouveau sur son coude.
" Je pense que je devais rencontrer quelqu'un et que ce quelqu'un c'était toi. C'est pas une question de hasard, de destin ou de conneries dans ce genre dont j'me carre... Tu pourras dire que c'est l'alcool, mais j'me connais, d'habitude je sais saisir les gens ou en tout cas la partie d'eux-même qui me frappe. Mais toi... Toi tu es un modèle exceptionnel et j'aimerais vraiment avoir plus de temps pour comprendre pourquoi j'ai autant de mal à t'attraper, là, sur le papier. "
Elle ne savait pas mentir avec ça et bien qu'elle ne soit pas sobre, il restait suffisamment de cet éclat vif et perçant dans son regard pour exprimer sa sincérité.
" Faut pas y voir d'équivoque, je dissimule pas mes idées, je sais pas faire ça et j'ai bien compris que de toute façon tu es mille fois meilleur que moi à ce jeu-là. Mais si tu penses pouvoir esquiver Grosboulet, tu peux me suivre avec cette merveilleuse bouteille en main. A ta guise. "
Kyle Keneth Nouvel(le) Apprenti(e) de la Confrérie Delta
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Pouvoirs : matérialisation d'un revolver et guidage des balles
Il était évident que j'étais en représentation. Vous savez comment on reconnait les gens véritablement seuls? C'est simple, ils font le spectacle en société, ils ne font plus dans la demi mesure, ils explosent comme si ils jouaient leur vie dans la minute s'aveuglant à des feux qu'ils souhaitent comme une fête mais qu'ils regrettent lorsque le rideau tombe sur la scène et qu'au Soir Des Rois, ils se retrouvent seuls avec l'amertume du "Bordel ! pourquoi personne ne me voit bon sang ? pourquoi je me sent obligé de n'être que ce que les autres voudraient que je sois ?". J'ai passé mon enfance à jouer au con, mon adolescence à jouer au rebelle, mon age adulte à être ce personnage cynique, poseur et destructeur. Ca me va, Let It Be. Moins on se pose de questions, plus on me foutra la paix. J'ai peur des autres, c'est une absurdité qui me ronge et j'ai appris , à coups de lattes dans les cotes et de poings dans la gueule, que la meilleure défense, c'est l'attaque. Alors en jouant ce rôle, j'ai remarqué que j'avais moins tendance à être blessé, et c'est ce que je fais. c'est plus simple, plus rapide et ca m'évite de fonder des espoirs sur des choses qui finalement n'en valent pas la peine. Quand on espère le pire, le meilleur : on y croit pas et le moyen, on s'en contente ! En gros, je ne suis moi même que quand je la ferme, mais je vous jure qu'il y a des soirs où j'en ai gros ! Où j'aimerai poser toute cette panoplie et offrir autre chose que ce prêt à porter à la con. C'est juste que j'en ai pas le courage. J'ai jamais eu confiance en quelqu'un..un peu Caitlyn, ouep, mais sincère : non. Je vais mourir en parfait anonyme, m'en fout, je vous aurais bien eu : Ah ! ah ! ah! Un jour, tout ca aura un sens. J'espère. C'est marrant : à elle j'aurai pu lui dire tout ca. Il y avait cet éclat de sincérité dans son regard, je le voyais aussi clairement que je me voyais jouer mon rôle ce soir et que je savais déjà que je me ferai un malin plaisir de tout foirer parce que quelque chose de bien, ca ne doit pas m'arriver.
" Je pense que je devais rencontrer quelqu'un et que ce quelqu'un c'était toi. C'est pas une question de hasard, de destin ou de conneries dans ce genre dont j'me carre... Tu pourras dire que c'est l'alcool, mais j'me connais, d'habitude je sais saisir les gens ou en tout cas la partie d'eux-même qui me frappe. Mais toi... Toi tu es un modèle exceptionnel et j'aimerais vraiment avoir plus de temps pour comprendre pourquoi j'ai autant de mal à t'attraper, là, sur le papier. "
Ah merde. Ca c'était de l'inédit. Je viens de comprendre ce qu'elle est ! Elle chasse des instants de sincérité et c'est pour ca qu'elle n'y arrive pas avec moi ! Ca serait trop facile si je m'amusais à expliquer cette évidence. Tu veux peindre la vérité, chérie ? Ben avec moi ca risque de poser problème mais c'est un défi qui me plait. C'est intéressant comme idée. Je vais laisser tomber mon numéro pour ce soir, ca ne sert à rien avec ce genre de prédateur. De toute façon, je ne vais surement pas tarder à me faire ravaler la tronche.
D'abord : merci de me dire la vérité.
Ca avait l'air con de dire ça mais c'était surtout pour lui signifier que j'honorais sa patience, même si je n'attendais pas un signe quelconque de la destiné ce soir. C'est interdit mais rien à battre, je m'allume une clope et tend machinalement le paquet à mon inconnue.
Kyle, c'est mon nom. Je pourrai te sortir un tas d'autres conneries, mais c'est mon vrai nom.
" Faut pas y voir d'équivoque, je dissimule pas mes idées, je sais pas faire ça et j'ai bien compris que de toute façon tu es mille fois meilleur que moi à ce jeu-là. Mais si tu penses pouvoir esquiver Grosboulet, tu peux me suivre avec cette merveilleuse bouteille en main. A ta guise. "
Elle n'est vraiment pas comme les autres, y'a pas à dire ! Cette façon d'employer un vocabulaire complexe et ces tournures de styles légèrement désuètes..Elle a une pointe d'accent anglais tout à fait charmant qui détonne avec mon phrasé lent et chaud de la cote ouest.
Pourquoi je l'éviterai ? C'est logique qu'il vienne me péter la tronche..et il le faut ! Ca lui permettra de se sentir fort un court instant. On a tous besoin de ca parfois. Sentir qu'on a le contrôle juste une minute ou deux. Ca sera son moment de gloire, je ne peux pas lui refuser ca. Alors tu me "cherches" ? J'adore les artistes, je les respectes...ils savent..voir au delà de ce que nos sens voient, heureusement qu'ils y en a encore qui ont ce foutu don..mais ca doit être particulièrement triste. Moi je pense qu'il faut forcément être différent des autres pour pouvoir arriver à cela, et forcément cette différence mène à la solitude, non ?
Je ne le sais même pas mais je viens surement de lâcher en une minute mon stock de conversation de la semaine. Je ne le sais même pas mais je souris comme un gosse en lui parlant, chose que je ne fais plus depuis longtemps. Je ne le sais même pas mais finalement, j'ai pas tant envie que ca de me faire casser la tronche par "respect du jeu" depuis que je lui parle.
Ce que je sais déjà, c'est que cette soirée risque d'être très intéressante. A en oublier presque tous ces démons qui me poursuivent.