-J’ai 12 ans et c’est bien assez pour mener ma vie sans l’aide de qui conque, répliqua Vermine après que la femme se fut redressée.
Il le pensait réellement mais se garda bien d’évoquer, toujours par mesure de prudence, qu’il pouvait compter sur des gens en cas de besoin. A son tour, il se leva. La seconde partie du trajet débuta et se déroula exactement comme la première. Le garçon, restant derrière l’espionne et éclairant son chemin, était pensif. « Des gens qui lui en voulaient à mort » avait-elle dit. Causait-il tant de tort que cela ?
Dans l’obscurité oppressante, le duo progressait lentement, laborieusement on pourrait même dire, toute fois la distance à parcourir n’était plus très grande. Bientôt, la dernière ligne droite apparut. A une dizaine de mètres, on devinait le ciel nocturne et la silhouette du véhicule, ainsi que celle de la boite toujours renversée. A cet instant, Vermine s’immobilisa.
-Je m’arrête là, déclara-t-il.
Hors de question qu’il s’approche du container, un coup fourré était toujours envisageable. Il fit un pas en arrière, esquissa son départ et ajouta :
-Je t’ai aidé alors que j’étais pas obligé. J’espère que tu t’en souviendras. Un dernier truc à dire ?
Sa voix témoignait toujours de son hostilité. Nul doute qu’il n’allait pas s’attarder.