X-men, le jeu de Rôle
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 Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé)

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Ernest Lenoir
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Ernest Lenoir


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MessageSujet: Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé)   Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé) Icon_minitimeDim 19 Sep 2010 - 13:39

La dernière fois que Vermine était sortit de l’Institut guidé par une énième lubie, il s’était rendu dans une boite de nuit. Là, le hasard voulut qu’il rencontre Kurkaru, un autre élève de l’Institut Charles Xavier tout aussi particulier et dérangé que l’enfant-rat, si ce n’est plus encore. Pas besoin d’être médium pour deviner que le duo ainsi formé n’avait pas fait bon ménage. Non, décidément, il ne fallait pas que ce pauvre Ernest Lenoir reste une seconde sans surveillance, que ce soit pour garantir sa sécurité ou celle des autres. Plusieurs semaines durant, la dite surveillance demeura sans faille. Mais l’inévitable finit par arriver. Un instant d’inattention et hop, plus de Vermine !

Nous sommes le 19 septembre 2010, il est 15 h 15. En cette après-midi de fin d’été, le temps était maussade. Le soleil, particulièrement timide, n’avait plus montré sa lumineuse silhouette depuis la fin de matinée. Le voile nuageux couvrant New-York paraissait vouloir gagner en épaisseur et finirait bientôt par devenir menaçant. La météo avait émit un bulletin d’alerte pour prévenir les citadins de l’arrivé prochaine d’une tempête. Bref, il était aisé d’imaginer meilleur jour pour faire une promenade. Pourtant, c’est ce jour là qu’Ernest avait choisit pour sa seconde escapade. Le motif, cette fois, était moins farfelu mais également plus inquiétant. En effet, si Vermine avait quitté l’Institut, c’était pour palier à un manque d’alcool qui se faisait pressant. Ses mauvaises habitudes prises dans les égouts le rattrapaient.

S’évader de l’Institut, gagner la ville, trouver un bar, dérober quelques bouteilles, boire les fameuses bouteilles… tel était le plan. Et l’enfant-rat était sur le point de l’achever. Tout c’était passé comme il l’avait prévu. Le vol des bouteilles avait engendré une belle course poursuite. Le jeune mutant, après quelques cascades dignes des films d’actions Hollywoodiens, s’était réfugié dans les égouts où il n’eut aucun mal à disparaitre. Oui, tout c’était passé comme prévu… jusqu’à maintenant… Un critère, pourtant important, avait été négligé : le temps. Cela faisait à présent quatre heures et demie que le garçon n’avait pas utilisé son casque, cette invention de Phbos destinée à réguler la production d’Altérium chez celui qui avait été un cobaye. Quand Vermine déboucha la première bouteille, il sentit les premiers frissons de fièvres. Il lança quelques injures, ayant parfaitement comprit de quoi il s’agissait. Il devait rentrer au plus vite, mais pas avant d’avoir fait ce pour quoi il était partit. Avec un plaisir non dissimulé, il but cul sec la moitié de la bouteille. En temps normal, il résistait à l’alcool comme nul autre. Une demi-bouteille, c’était rien du tout. Or, là, ce fut tout simplement trop. Il sentit sa tête tourner, il eut un vertige. La seconde d’après, il s’effondrait, inconscient. La bouteille roula à ses côtés et vidant le reste de son contenu au sol.


-Putain de putain de putain de merde ! marmonna Ernest en revenant à lui.

Quel affreux mal de crâne ! C’était donc ça avoir la gueule de bois ? C’était la première fois qu’il vivait pareille expérience. A ceci s’ajoutait, évidement, les frissons de fièvre devenus intenses. Sans l’usage du casque, ils ne disparaitraient plus. L’ex-cobaye se recroquevilla sur lui-même. Il claquait des dents. D’un coup de pieds rageur, il envoya la bouteille vide dans le canal d’eau insalubre. Puis il se redressa, tant bien que mal.


-J’vais m’faire gronder, c’est sûr. Cette fois, ils vont m’enfermer à double-tour dans ma chambre nuit et jour. Faut trouver un mensonge, on gros, un efficace…

Alors qu’il parlait tout seul, il se dirigea vers la sortie la plus proche. Péniblement, il poussa la plaque de métal qui obstruait la bouche d’égout et il émergea dans une ruelle. Le vent s’était levé. Le ciel gris devenait sombre. Combien de temps s’était-il écoulé ? Difficile à savoir sans montre.

-Merde, c’est par où déjà ?

Vermine ne reconnaissait rien. Son esprit embrumé et douloureux altérait sa mémoire si bien qu’il avait oublié le chemin de l’Institut. Il allait devoir se renseigner auprès des passants. Heureusement que pour une fois, il était habillé à peu près correctement : un jean, un t-shirt, une veste, le tout débraillé. A ceci s’ajoutait l’odeur de l’alcool et le fait que le jeune mutant avait oublié sa montre holographique. Impossible de le prendre pour un humain avec son corps poilu à moitié animal. Tant pis, il faudrait faire avec.

Avançant les bras serrés contre le corps et le dos plus courbé que d’accoutumé afin de lutter contre la fièvre, progressant en zigzagant légèrement à cause d’un sens de l’équilibre toujours incertains, le pauvre Ernest sortit de la ruelle.


-Hé, vous, s’il vous plait ! lança-t-il à une jeune femme. L’Institut Charles Xavier, c’est par où ?

En guise de réponse, la jeune femme changea de trottoir et s’éloigna presque au pas de course.

-Merci… très aimable…

Ernest rajouta tout bas une bonne dizaine d’insultes et poursuivit sa pénible route. Il finirait bien par trouver quelqu’un qui accepte de le renseigner. Enfin, il fallait l’espérer.


Dernière édition par Vermine le Mer 27 Oct 2010 - 7:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé)   Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé) Icon_minitimeLun 20 Sep 2010 - 19:46

    No Boy laissa avec difficulté la chicorée brulante couler dans sa gorge. Il détestait les boissons chaudes, et, à vrai dire, il n'appréciait pas non plus beaucoup la chicorée. Assis sur une chaise stylisée, devant une table ronde aux motifs métalliques, il en avait pris juste pour savoir si c'était moins mauvais que le café. La réponse était incontestablement oui, mais rien ne lui donna envie de boire une nouvelle gorgée. Il pensa à quelques arguments insipides à destination des amateurs de ce breuvage. Puis, après avoir humé une dernière fois -il fallait reconnaître que l'odeur, elle était stupéfiante- il posa sa tasse. Le temps commençait à se couvrir et bientôt, il ne ferait pas bon de rester à la terrasse du restaurant. Et vraiment, l'intérieur non plus n'était pas tentant.

    Le jeune homme y venait principalement pour une raison très terre-à-terre : toutes ses consommations lui étaient facturées à prix coutant. La vie de comptoir étant habituellement chère, c'était la seule qu'il pouvait s'offrir. Le patron, en effet, était une vieille connaissance de son défunt père, du temps des années hippies. Comme tous les autres, il s'était rangé, et même s'il avait encore parfois une fleur calée sur l'oreille ou s'il passait parfois quelques transactions louches, le sexagénaire chauve n'avait plus grand-chose d'un dandy. Il avait été bien plus affecté par la nouvelle de la mort de Jean Drouet que son propre fils. Mais toujours était-il qu'il avait à présent une grande affection pour la descendance de son ami, lui-même n'en ayant pas eu. Il faisait partie de ces rares personnes à l'esprit ouvert que la condition de mutant n'effrayait pas. Il fallait dire qu'il en avait côtoyé un pendant des années. Surtout que celle d'Edmond n'était dérangeante que si on s'y intéressait de près ... surtout qu'à cette heure là, il n'avait personne.

    Tapotant de ses doigts nus, et par conséquent invisibles, la table, No Boy réfléchit au reste de sa journée. Il pouvait aller rôder dans les quartiers louches pour y effrayer les voyous qui y traînaient. Il n'aimait pas beaucoup ces pseudo-bandits du Bronx qui passaient leur temps à dévaliser les grands-mères, pour peu qu'ils en rencontrent une ou à tagger des injures les murs de leurs immeubles pourris. Du moins quand ils n'étaient pas occupés à s'entretuer, ce qui constituait probablement leur activité la plus saine. Oui, jouer le poltergeist chez ces gens là était tentant, mais il avait peur de s'en lasser. Le jeune homme pouvait aussi attendre là, comme un miséreux, tout seul, et il savait, le regard des gens sur l'introversion était cruel. Peut-être le vieux hippy viendrait lui raconter une histoire de son époque fanée. Il en connaissait des tas, et comme l'attestait la carabine qu'il gardait sous sa caisse, certaines n'étaient pas encore tout à fait terminées. Pour sûr, il pouvait aussi aller vérifier si on avait pas besoin de lui à la Confrérie. Mais là, de suite, non, vraiment. Plus il fréquentait les gens, et moins il les appréciait. Et il avait la sérieuse impression que cela était réciproque. Soit, que la pluie qui ne manquerait pas de tomber le trempe si tel était son destin.

    Ce fameux destin, ou peut-être le hasard, choisi pour lui. La force mystique se matérialisa même sous la forme d'un garçon au teint -tiens donc- un peu étrange. Il cligna des yeux devant l'incongrue vision du nabot velu. Oui, même si Edmond, était assez mal placé pour qualifier quelqu'un ainsi, ne plafonnant lui-même qu'à un mètre soixante-sept, l'apparition était vraiment de petite taille. Il mesurait combien, un mètre ? Contre toute attente, cette similitude réveilla chez-lui une sorte de sentiment fraternel, chose plutôt rare. Mais les mensurations n'étaient pas les composantes les plus remarquables du spécimen, puisqu'il était clairement difforme. Les dents disproportionnées et posées sur un museau proéminent, en comptant la fourrure cendre n'étaient pas sans rappeler certaines des pires engeances confréristes. Respect. Et frottage de mains pour No Boy, qui voyait enfin dans cet inopiné là un moyen de redresser un peu sa réputation.

    Jetant un œil sur sa propre tenue : lunettes dans le genre sport d'hivers, un bonnet en étoffe légère, le tout complété par un pull rouge et un jean sombre, il se leva. Rien ne suffisait à cacher le vide qui circulait au niveau de son cou et du bas de son visage; il n'en avait cure. Levant une manche creuse, il s'approcha du boiteux vermisseau. Un profond relent d'alcool envahi ses sensibles narines. Ce n'était pour lui pas bien grave, si le pouvoir suivait. Cela faisait même deux bonnes nouvelles. De un, il se trouverait peut-être des amis auprès des soulards tels le Fléau. De deux, il ne pouvait pas être tombé sur un élève de l'institut. Il était ridicule qu'un pensionnaire de ce bagne sinistre se promène avec à sa suite l'odeur d'une telle boisson. Il restait donc entièrement convertible, mais il fallait quand même mieux tâter le terrain.

      « Salut l'ami. » commença-t-il d'une voix solennelle, « Tu vas quelque part ? »


Dernière édition par No Boy le Mar 21 Sep 2010 - 16:58, édité 1 fois (Raison : balise solitaire)
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Ernest Lenoir
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MessageSujet: Re: Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé)   Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé) Icon_minitimeLun 20 Sep 2010 - 21:18

-Ha enfin ! Au moins un qui m’fuis pas comme la peste ! lâcha tout haut Ernest d’un ton où se mêlait soulagement et agressivité.

Neuf ! Ils avaient été neuf à changer de trottoir, faire demi-tour ou carrément s’échapper à toutes jambes. Inutile de préciser que le jeune mutant, déjà indisposé par ses désagréables sensations, n’avait pas apprécié. D’ailleurs, depuis le sixième feuillard, il ne retenait plus ses virulantes insultes. Si cela avait continué ainsi, il les aurait hurlées. Vermine stoppa un instant sa marche et tourna son sanglant regard vers celui qui l’avait interpellé. Il ne le distinguait pas très bien. Sa vue était devenu quelque peu trouble à cause de son état. Mais peu importait à quoi ressemblait l’individu. Ce qui comptait, c’était ce qu’il allait dire. N’ayant plus le moindre doute sur le fait que c’était bien lui à qui l’inconnu s’adressait, l’enfant-rat s’avança avec un peu plus d’empressement. Sitôt à proximité, il reprit.


-Je vais à l’Institut Charles Xavier. Enfin, j’aimerais bien y aller. J’ai… heu… en fait je suis perdu, voyez-vous ?

Sa voix juvénile et nasillarde témoignait de son jeune âge. Son élocution, quand à elle, laissait sous-entendre une solide éduction et donnait presque un « arrière goût mondain ». Quel étrange contraste. L’hybride allait poursuivre mais quelque chose lui fit marquer une pose plus longue que prévu. Il dévisageait son interlocuteur en tournant légèrement la tête d’un côté puis de l’autre, comme pour déjouer les illusions de sa vision. A cette distance, il devrait être capable de voir le visage de l’homme. Or, ce n’était pas le cas. En fait, il ne comprenait pas très bien ce qu’il voyait, ou plutôt, ce qu’il ne voyait pas. On devina la surprise sur sa face bestiale. Il fut presque tenté de faire une remarque mais une bourrasque de vent le fit changer d’avis. Le temps pressait. Alors qu’il frissonnait plus intensément qu’auparavant, il formula sa demande.

-Pourriez-vous m’indiquez la route, s’il vous plait ?

Ceci dit, il abaissa la tête et entreprit sans aucune gêne de faire passer le bas de son t-shirt sous son jean, puis de réajuster sa veste dans le but de mieux se protéger du froid qui s’installait. On voyait très bien à ses gestes fébriles et à ses claquements de dents qu’il n’était pas du tout en forme.
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MessageSujet: Re: Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé)   Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé) Icon_minitimeMer 22 Sep 2010 - 23:18

    Selon son habitude, No Boy fronça les sourcils vers le haut à la suite de la requête du gamin. L'unique signe visible de ce mouvement furent ses lunettes orphelines se déportant légèrement vers son inexistant front. En voilà un drôle de pensionnaire, pensa-t-il. Il restait encore un espoir, mais il était relativement maigre : si le petit bonhomme villeux ne s'y était pas encore rendu, peut-être pourrait-il le détourner de sa route. Les mutants dans son genre étaient souvent totalement perdus relationnellement parlant, il avait un peu d'expérience en la matière. Certains se cherchaient simplement des amis. D'autres chutaient dans la folie et la haine aveugle. La confrérie n'était d'ailleurs pas dépouillée de ce dernier type d'individus.

      « Entre gens comme toi et moi, on est solidaires. C'est un principe. »


    Il était inutile qu'Edmond se fendre d'un sourire agréable, toute l'intonation devait être dans sa voix, et elle seule. Celle-ci était d'ailleurs probablement un peu trop dure, marquant bien les points et témoignait d'une certitude absolue qu'il aurait défendue, comme les autres, bec et ongles. Le garçon-rat semblait néanmoins à peine en état de décortiquer un ton, il était maladif. Sa voix paraissait être celle d'un enfant, mais le jeune homme ne se risquerait pas à une remarque, car elle pouvait tout aussi bien être une conséquence de sa mutation, surtout que l'élocution, malgré l'alcool, était nette et cohérente. No Boy aurait tout le loisir de le railler là-dessus une fois sa confiance gagnée. Il rajusta lui-même son bonnet, en mimétisme et parce qu'être invisible ne l'empêchait pas lui non plus de ressentir le froid. Il se laissa aller à une conversation aux airs faussement surpris; en toute mauvaise fois.

      « Et bien, c'est loin l'institut Xavier. Tu vas y faire quoi ? Je veux dire, t'es quand même pas élève là-bas ? Tu es sûr de pouvoir marcher jusque là ? »


    L'hybride était en effet de plus en plus mal, et le manque de chaleur semblait altérer sa santé. En le regardant claquer des dents, Edmond ne put s'empêcher de lancer avec une pincée de désapprobation :

      « Tu sais que l'alcool ralentit le réchauffement du corps ? »


Dernière édition par No Boy le Dim 26 Sep 2010 - 16:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé)   Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé) Icon_minitimeJeu 23 Sep 2010 - 17:10

Loin ? L’institut était loin ? Ho, galère ! Un instant, l’inquiétude passa sur le visage de Vermine. Mais ce ne fut qu’un instant… Il allait répondre, mais alors vint la remarque sur l’alcool. A la manière d’une bourrasque, elle chassa tout le reste. Bien malgré lui, l’enfant-rat entra dans une virulente colère.

-JE BOIS CE QUE JE VEUX !!! hurla-t-il, les poings serrés.

Dans son regard, une lueur de fureur sauvage naquit. Ernest parut vraiment sur le point de sauter à la gorge de No Boy et il l’aurait fait si un vertige n’avait pas désarmé sa rage. Tant d’hostilités pour quelques mots… elle permettait à juste titre de s’interroger sur la stabilité mentale du jeune mutant. Ce dernier poussa un gémissement et porta une main griffue à son crâne. Le violent sentiment qu’il venait d’éprouver avait donné une intensité nouvelle à sa migraine. Son équilibre faillit lui échapper. Pour le retrouver, il dut effectuer un pas de côté.

Quand il fut remit, son hostilité s’en était allé. Comme si rien ne s’était passé, Vermine répondit aux premières questions. Il semblait juste un peu plus perdu qu’auparavant.


-Heu… où j’en étais déjà ? Ha, oui, l’Institut. Elle est loin… ben zut, j’ai l’air fin là. Ils vont me gronder, c’est sûr ! Hum… ouais, j’suis élève. Faut vraiment que je rentre vite. Ils vont s’inquiéter, ils vont me chercher. Déjà que j’n’ai pas le droit de sortir sans un adulte normalement…

Maintenant, l’enfant-rat paraissait s’inquiéter. Il jeta des regards un peu de partout, notamment au ciel de plus en plus obscur. Dans le lointain, un grondement porté par le vent se fit entendre. La tempête arrivait sur New York. Dans dix minutes, quinze tout au plus, ce serait le déluge. Enfin, Ernest se remit à fixer la tête de son interlocuteur qui continuait de l’intriguer. Cette fois, il ne put retenir sa remarque.

-Au fait, il est passé où ton visage ?

Il disait cela avec un naturel tout à fait charment. En sa qualité de mutant, il était évidement accoutumé à l’étrange. En tout cas, cet homme qui lui faisait face représentait l’aide dont il avait besoin. Dans son état, il fallait se rendre à l’évidence, il aurait bien du mal à entrer seul à l’Institut.
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MessageSujet: Re: Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé)   Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé) Icon_minitimeDim 26 Sep 2010 - 15:57

    C'était un problème récurant des hybrides, à moins qu'il ne soit dû à l'alcool. Edmond observa suspicieusement le garçon-rat avant de s'en éloigner -prudence obligeait- de deux bons mètres. La bête intérieure, tout ça, les crises de rage; façon Dent-de-Sabre. No Boy savait que même si c'était impressionnant (il n'aurait bien sûr pas été le dire en face à la brute sus-nommée), ça n'en était pas moins une faiblesse. Très sûr de lui et de sa théorie d'après quoi « l'esprit pouvait dominer le corps, pourvu qu'il soit performant », il ne doutait pas une seconde que même avec la pire des évolutions, lui, résisterait à ces pulsions. Il crut pendant un instant que le mutant allait l'agresser, mais ce ne fut que passager. Ses habits, eux, se contentèrent d'un haussement d'épaules un peu arrogant, tout en revenant vers lui.

      « T'as pas l'air bien, quand même. » fit-il sur un ton plus timoré, comme s'il craignait une nouvelle crise de rage.


    Heureusement, le phénomène à fourrure semblait s'être calmé durablement, et Edmond prit partie, comme lui, de continuer à parler normalement. Il fut contrit d'apprendre que son interlocuteur était déjà bien intégré à l'école de Xavier, cela ruinait certains de ses plans. Mais il fut un peu ragaillardi par le fait que le garçon-rat soit promis à une punition, outre son propre dédain de confrériste, sourd et bien entretenu par la chose, envers les geôliers de l'endroit, c'était une faille qu'il ne pouvait qu'exploiter. Il préféra laisser passer le débat temporairement pour répondre aux interrogations du mutant. Il était secrètement très heureux qu'on s'intéresse à lui, avec la discrétion dont il devait faire preuve, ce n'était pas si courant.

    Se passant de toute parole, il joua la carte de la facétie : remuant sa manche vide, si bien qu'elle semblait flotter dans les airs, il l'avança vers le visage de l'hybride. Sans qu'il ne puisse toujours rien voir de sa véritable main, il pinça le museau peu humain entre le pouce et l'index, profitant de la surprise provoquée, et rétorquant simplement :

      « Voilà. »


    No Boy se retira avec un petit souffle amusé, puis reprit plus sérieusement.

      « Ouais, ils sont durs là-bas à ce qu'il paraît. C'est pour ça que j'y vais pas. Ils comprennent rien, c'est pas en nous enfermant qu'ils vont nous aider, pas vrai ? Ce bon vieux Gandhi l'a dit, alors... »


    Il espérait obtenir l'adhésion de son interlocuteur en partant sur un sujet aussi facile. Peut-être ensuite pourrait-il aborder des thèmes un peu plus délicats. Même les clochards devaient connaître ce contestable sage pacifiste. Il jeta un œil vers l'autre coin de la rue, et l'endroit où devait toujours être garée la petite mobylette d'un autre âge qu'il avait retrouvé dans un vieux garage de son père.

      « Si tu veux, je te ramène. A moins que tu préfères ne pas rentrer. T'as une odeur qui colle, ils n'auront pas à chercher loin pour te passer un savon. » proposa-t-il, avec une malice à peine voilée.
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MessageSujet: Re: Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé)   Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé) Icon_minitimeDim 26 Sep 2010 - 19:53

Ce type était… invisible ? En voilà un pouvoir sympa ! Il permettait beaucoup… de choses proscrites. Une fois la surprise passée, ce fut la première chose que se dit Ernest. Il ne faut pas oublier qu’il avait déjà volé dans sa vie et plus qu’une fois. En tout cas, il avait à faire à un autre mutant et cela expliquait pourquoi ce dernier l’avait abordé sans crainte. Il essaya un peu de s’imaginer ce que lui-même ferait s’il avait eu le don de son interlocuteur mais son esprit fatigué ne s’y montra guère disposé. De plus, la discussion poursuivait son cours.

-C’est vrai qu’ils sont durs, répondit Vermine presque sur l’instant. Faut faire ci, faut faire ça, mais surtout pas ceci… Y’a plains de règles, c’est chiant ! J’étais plus tranquille dans les égouts…

No Boy incitait un préadolescent à se plaindre de la discipline. Son stratagème ne pouvait que fonctionner. Mais cela allait plus loin. En une simple réplique, il mettait effectivement à jour une faille. On remarquait la sincérité du garçon, on devinait la révolte en lui. Il ne se sentait pas bien à l’Institut. Il avait l’impression d’avoir troqué sa liberté contre une foule de contraintes et aucune véritable sécurité. Ne s’était-il pas fait enlevé alors qu’il était déjà pensionnaire ? Bien sûr, ses impressions étaient faussées par le mal être qui le rongeait. Tout fois, en cet instant, seul comptait ce qu’il pensait. Et il n’avait aucune raison de ne pas le dire, même à un inconnu. Quelque part, ça le soulageait. Il en avait besoin, surtout maintenant que la fièvre l’assaillait.

Il allait en rajouter une couche, mais le jeune homme lui proposa de l’aider tout faisant une simple mais constructive remarque sur l’odeur d’alcool. Décidément, il était gentil. Le semi-rat se mit à réfléchir. Une chose était certaine : il devait rapidement retourner à l’Institut. Même si cela ne l’enchantait pas, c’était là-bas que se trouvait son casque, seul objet capable de stabiliser son état. S’il tardait trop, il risquait de faire une crise, ce qui l’effrayait. D’un autre côté, s’il pouvait quand même chasser cette odeur avant de rentrer, ce serait mieux. La sanction ne serait que plus légère.


-Ça… ça sent tant que ça ?

Il hésitait. Il renifla l’air pour tenter de capter la fameuse odeur qui émanait de lui. Puis, finalement, il se décida.

-Bon, c’est sans doute mieux que j’passe par la case débarbouillage avant de rentrer. Dis, j’peux t’emprunter ta salle de bain, si tu habite à côté ? Ou y’a peut-être un lavabo pas loin, n’importe quoi pour me rincer au moins l’visage. Après une brève pose, il ajouta : Au fait, moi c’est Vermine. Pas de remarque désobligeante, c’est moi qui a choisit. Et toi, t’es qui ?
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MessageSujet: Re: Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé)   Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé) Icon_minitimeMer 29 Sep 2010 - 15:55

      « Oscar. » Dit-il, pensant à l'importance moindre des prénoms.


    Il n'était de toute façon pas recommandé qu'il donne son véritable patronyme, ou même son nom de code habituel à n'importe qui. Lui s'appelait Vermine ? Et bien soit, lui s'appelait Oscar. Et il avait choisi aussi, ils étaient sur un pied d'égalité. Bien que Oscar en jetait plus, tout de même. Vermine ne devait pas avoir une grande estime de lui-même.

    Soupir; avec la réponse franche qu'il avait eu, No Boy aurait volontiers cru que le mutant douterait de son choix de revenir. Pourtant, même le psychologue très amateur qu'il était pouvait deviner, à son langage un peu cru, que les mots sortaient de son cœur.

      « C'est un peu chez-moi ici. » Répondit-il avec un peu d'amertume en amorçant le pas vers le restaurant à la terrasse où il logeait précédemment. « C'est un peu chez-moi partout; même l'institut, si je voulais. » Ajouta-t-il.


    L'affirmation était d'un orgueil rare et exagéré, Edmond comprenait bien que l'endroit était lourdement gardé, et particulièrement contre les individus dans son genre. Mais pour une fois que l'on parlait de LUI, il en profitait un peu pour se parodier.

    L'intérieur était poussiéreux, d'une chaleur un peu étouffante, et meublé des mêmes tables rondes en fer forgé qu'à l'extérieur, mais dans un meilleur état. Rien n'était grand, les sièges étaient serrés avec les murs vert-sombres, et même le comptoir en bois était plutôt bas. L'unique argument à mettre en valeur était la dimension ''familiale'' du lieu. Peut-être même un peu trop. A la caisse étaient accoudées deux personnes. La première était un homme d'une quarantaine d'années, aux cheveux très courts et bruns, plutôt massif, habits de motards, veste en cuir noir sur l'épaule et jaquette de jean sans manche. De profil, s'il eut une réaction à l'approche du nouvel arrivant, nul ne put l'apercevoir. Le second, No Boy le connaissait bien, était le responsable de l'endroit : le crâne chauve, veines bleues saillantes et fine barbichette plus sel que poivre. Il eut un regard comme navré, mais réussit tout de même à faire bonne figure, il en avait vu d'autres. Il salua d'un signe de tête, un « bonjour » respectueux mais discret adressé au garçon-rat. Dans un angle, un couple de clients aussi peu dignes d'intérêt que discrets se murmuraient quelque chose du genre « un jour, ils vont nous ramener Magnéto en personne ». Edmond sourit sous cape, car même si c'était improbable, ce n'était pas tout à fait impossible.

    Cette allusion à la confrérie lui rappela qu'il en faisait partie, et qu'il était en train d'aider sans aucune contrepartie un élève de l'institut. Qu'aurait fait un vrai acolyte, à sa place ? Devrait-il attendre que Vermine fasse couler de l'eau pour l'y noyer ? Ça ne devrait pas être trop dur... Mais non, tout aussi étudiant chez Xavier qui l'était, il n'en restait pas moins un homo supérior. Et apparemment insignifiant de plus, on l'imaginait mal influer l'issue de quoi que ce soit. Un micro-espion, il aurait dû lui coller un micro-espion, et il aurait ainsi eu la conscience tranquille. Le principal problème étant qu'il n'en avait pas.

    Le pseudo-Oscar connaissait les cuisines arrières dans lesquelles ils entrèrent par une porte derrière le bar. Le patron habitait à l'étage, mais c'était pousser le bouchon un peu loin que de lui demander de prêter sa salle de bain à un tel hybride. La plonge destinée à faire la grande vaisselle irait très bien. S'il avait vraiment vécu dans les égouts, il n'en serait pas dépaysé (No Boy n'avait du reste rien à dire, les confréristes aussi vivaient sous-terre). En céramique grisâtre, elle était assez longue et large pour faire office de baignoire d'enfant, bien que pas tout à fait aussi profonde, pour peu qu'on y retire les quelques verres qui attendaient sagement là d'être lavés. Le garçon-rat avait une certaine chance : même ici, le nettoyage se faisait à l'eau chaude. D'une main, Edmond actionna le robinet un peu éloigné pour son semblable; avant de tourner les talons, toujours un peu aigre :

      « Bon, je t'attends dehors, il vaut mieux que je fasse chauffer le moteur maintenant, il n'est pas très étanche... »
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Ernest Lenoir
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MessageSujet: Re: Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé)   Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé) Icon_minitimeVen 1 Oct 2010 - 17:06

-Heu… merci. J’fais vite.

Ernest n’avait que peu observé l’endroit où il avait suivit le dénommé Oscar. Son état maladif et son esprit inquiet l’empêchait de vraiment s’intéresser à ce qui l’entourait. Plus vite il serait à l’Institut, plus vite il pourrait se servir de son casque, plus vite il se sentirait mieux. La pesante menace de faire une crise planait sur lui comme l’orage sur New York. D’un bond, il se percha sur l’improvisée baignoire et faillit en tomber la seconde d’après. Décidément, son équilibre continuait à lui jouer des tours alors que ses tremblements, toujours aussi intenses, n’arrangeaient rien. Sitôt dans une position plus sûre, l’enfant entreprit de se rincer le visage pour en chasser l’odeur d’alcool. Quelques minutes plus tard, il estima avoir terminé mais sans en avoir la certitude. Difficile de se sentir la tête. A plusieurs reprises, il souffla sur sa main avant de renifler cette dernière. Il ne sut qu’en penser. Il fallait bien avouer que si Oscar ne lui avait pas dit qu’il puait l’alcool, il ne s’en serait pas rendu compte. Son odora altéré par son état n’était guère exploitable. Bref, le jeune mutant ne pouvait que supposer et il supposa que c’était bon, pour le visage tout du moins. Il se lança ensuite dans l’examen de ses habits. Il humait, il touchait, il adoptait des postures rocambolesques pour tout examiner… surtout il continuait de supposer.

Dix minutes plus tard, il quitta la cuisine, toujours en se reniflant. Alors qu’il se dirigeait vers la sortie, son regard s’attarda un instant sur le motard, toujours accoudé au comptoir. Il aimait comment ce gars était vêtu. Un jour, lui aussi il aurait une jolie veste en cuir et peut-être même une moto. Quand il sortit de l’établissement, il fut accueillit par les premières gouts d’eau. Le vent hurlait. Le ciel était maintenant si sombre qu’on se serait déjà crut le soir. Une belle série d’éclairs illumina la rue d’une lueur violacée. Quelques secondes plus tard arriva leur grondement, terrible, imposant. L’orage plus que jamais imminent avait de quoi faire peur. Il invitait vivement à rester bien à l’abri chez soi. Mais Vermine n’en avait que faire. Bien que la pluie naissante renforça sa sensation de froid, il chercha du regard le mutant invisible.


-Oscar ? J’suis là ! Dis… heu… c’est bon, j’pu plus l’alcool ?

Il n’était pas très sûr de lui. Il demandait à ce qu’on le rassure. Ce serait déjà un souci de moins et une punition moindre à son arrivée.
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MessageSujet: Re: Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé)   Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé) Icon_minitimeDim 17 Oct 2010 - 1:09

    Le vieil engin ressemblait à une sorte de frêle mobylette sur laquelle on avait monté un moteur qui triplait la largeur de la partie arrière. L'apanage autrement très fin, si bien qu'il était douteux qu'il puisse soutenir plus d'une personne, contrastait aussi avec les roues assez larges et crantées, indispensables pour assurer l'équilibre tout de même très précaire du véhicule. D'une couleur blanc cassé, la carrosserie à moitié cabossée en avait à l'évidence vu beaucoup. No Boy s'assit sur la selle soutenue par le long cadre, qui émit quelques grincements. Il commença à pédaler dans le vide, puis activa la mécanique. A mesure que la machine chauffait avec pétarade, une odeur d'essence bon marché s'en dégageait, aussi, les narines prises, Edmond ne put répondre que par un hochement de tête confiant à la question de Vermine.

      « Ici ! »


    Les caniveaux commençaient à se remplir d'eau, et il savait d'expérience que les petites inondations étaient fréquentes dans le coin, l'écoulement vers les égouts étant assez mal entretenu. Il fallait mieux ne pas traîner.

      « Bon, c'est pas la grande classe mais c'est à moi. J'espère qu'on ne va pas être trop serrés, monte. Ah, et je ne mets pas de casque, alors tu vas devoir s'en passer aussi. » soupira-t-il, un peu désolé.


    La mobylette démarra lentement, très lentement, et s'il n'y était pas habitué, le jeune homme aurait pu croire qu'elle n'avancerait pas du tout. Elle se mit en route néanmoins, crachant fumé et bruit rauque. Au bout de quelques dizaines de secondes pendant lesquelles il aurait été plus rapide de marcher, la carlingue bancale atteignit progressivement sa vitesse de croisière d'environ 60km/heure; allure qu'on ne pouvait qu'estimer en l'absence de compteur. La position qu'il devait adopter, installé sur le tout devant de la selle, n'était pas confortable, mais ça ne devait pas être plus agréable pour le garçon-rat. Il était quand même préférable de ne pas trop ouvrir la bouche. Le vent était assez claquant, Oscar avait heureusement ses lunettes pour se protéger des petits insectes qui venaient quelques fois s'y écraser avec un chuintement mat, et Vermine avait Oscar. Hélas, ni l'un ni l'autre n'avait de réel moyen de se protéger du froid amplifié, et Edmond regretta de ne pas avoir de gants.

    Ce duo arriva rapidement dans un quartier un peu plus central et fréquenté de New York, passage le plus direct vers l'institut, mais aussi bifurcation possible pour les souterrains de la Confrérie. Il se trouvait par contre que régulièrement à cette heure là, la route pourtant ample était engluée d'une bonne file de voitures bloquées les unes par les autres. Et ce jour ne faisait pas exception. C'était pourtant bien, en toute connaissance de cause, la direction qu'avait choisie No Boy.

      « Accroche toi bien. Si tu tombes, il pourrait t'arriver des choses... horribles. » lança-t-il, baissant la tête, non sans un certain cynisme.


    Edmond ne fit absolument pas ralentir son engin à l'approche du barrage d'automobiles. Un moment qui pouvait être effrayant pour un non-initié, car ce ne fut qu'au dernier instant qu'il activa sa capacité. A la seconde où la collision aurait du avoir lieu, contrairement à tout ce qu'un physicien classique aurait estimé, la mobylette traversa la carrosserie puis l'intérieur de la voiture, avant de ressortir de l'autre côté. Le jeune homme était en pleine forme et connaissait bien son véhicule, la seule et surmontable difficulté étant de ne rien oublier de l'habillage de l'hybride. Sans se fatiguer, il répéta l'opération à plusieurs reprises et passa ainsi la zone critique de l'embouteillage. Un carrefour fut bientôt en vue. Comprenant le sens symbolique que pouvait prendre l'endroit, le confrériste décida de remettre, en prévision, quelques arguments. Tout espoir n'était peut-être pas encore perdu, il suifferait peut-être d'être un plus explicite. A bien y réfléchir, il n'avait pas été très clair. Il n'était par-contre pas indispensable de donner un nom à tout cela. L'éducation que les élèves recevaient dans leur école devaient mystifier à excès ce genre d'organisation.

      « Il y a des alternatives à l'Institut tu sais. Des groupes de mutants plus cools, sans tous les comportements pompeux qu'exige la belle formation de chez Xavier. Je vois ça comme une sorte de syndicat. On tente de défendre les gens comme nous, de se faire respecter, d'être acceptés, c'est normal non ? Mais c'est plus de ça. » déclama le pseudo-Oscar avec une voix en partie couverte par les bourrasques et la pluie, qui déployait à présent toute sa puissance.
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Ernest Lenoir
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MessageSujet: Re: Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé)   Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé) Icon_minitimeDim 17 Oct 2010 - 9:02

Non mais c’est quoi cette épave ? se dit le garçon-rat en apercevant l’engin d’Oscar. La moquerie aurait été facile, presque nécessaire aux yeux du jeune mutant. Railler était pour lui une habitude, un exutoire. Mais il ne dit rien malgré la vive envie qui lui brulait les lèvres. L’homme invisible, ridicule ou pas, représentait une aide trop importante pour risquer de le vexer. Une énième fois, Vermine agissait par calculs. Sans commentaire, donc, il monta, s’agrippa et la motocyclette s’ébrena. Tant bien que mal, elle accéléra. Nul doute que si les bâtiments de la rue ne l’avaient pas protégée du vent furibond, elle aurait été renversée. Son moteur pétardant, quand à lui, couvrait un peu le vacarme de l’orage qui, maintenant, s’abattait pour de bon sur la ville.

Ernest tremblait. Parce qu’il s’accrochait au dos du confrériste, celui-ci ne pouvait que mieux le constater. Dire que l’enfant se sentait mal devenait un euphémisme. La pluie désormais battante, les bourrasques mordantes et cette maudite fièvre qui n’avait aucune raison de s’apaiser… trempé, gelé, l’hybride en poussait quelques gémissements heureusement inaudibles en cette situation. Il se colla au pilote plus que nécessaire dans l’espoir de profiter d’un peu de chaleur. Le voyage, il n’y prenait pas garde. En son fort intérieur, il regrettait d’avoir quitté l’Institut pour simplement vider quelques bouteilles. Le jeu n’en valait pas la chandelle. Tout aurait été plus simple s’il avait put boire dans l’établissement de Xavier…

Des bruits de clacksons se mêlèrent aux pétarades du moteur, au grondement du ciel et au mugissement du vent. L’enfant releva la tête et se panacha légèrement de côté pour apercevoir l’embouteillage. Voilà qui allait faire perdre du temps. Il lâcha quelques jurons et reprit sa position. Ce qui se passa ensuite, il ne le comprit pas vraiment. Sa vision floue laissa supposer qu’il était passé au travers des automobiles. Difficile à concevoir… mais pas impossible. Une chose était sûr, Oscar était passé en force, il avait prévenu. De « ridicule », il devin « super cool ».


-Putain, mais c’est de la bombe ! Comment t’as fait ça ?! braya Vermine, soudainement excité par ce qui venait de se passer.

Peur ? Lui ? Jamais ! Il n’était plus assez lucide pour éprouver ce sentiment. Enfin, pas comme ça tout du moins. L’action de l’homme invisible avait par contre eut le mérite de faire sortir Vermine de sa somnolence maladive et de lui faire un peu oublier son mal-être. Une fois au carrefour, il répondit à Oscar avec une conviction certaine. Fort de son nouveau statut, le confrériste n’en était que plus convainquant.


-C’est pas difficile d’être plus cool que les X-mens. En entrant, j’pensais au moins qu’on m’apprendrait à me battre, à être un héros, des trucs drôles quoi. Mais rien ! J’ai que des cours chiants et un putain de règlement à respecter ! J’en ai assez de l’Institut ! C’est quoi ton groupe à toi ? Ils sont tous aussi cool que…

Vermine, tout d’un coup, s’interrompit. Il venait de prendre conscience de ce qu’il ressentait et cela le submergea de terreur. L’excitation née du « passage en force » n’avait pas disparue. Au contraire, elle grandissait, elle se muait en quelque chose de particulier. L’hybride ne savait que trop bien ce qu’elle annonçait.

-Oscar… j’ai un problème…

Sa voix était devenue si fragile, si emplie de détresse. Les mains de l’enfant agrippaient si fort le jeune homme que peut-être elles lui faisaient mal.

-… faut s’éloigner de la circulation, faut s’isoler… vite…

L’inévitable était arrivé. Ernest luttait contre cette terrible euphorie qui peu à peu le dominait. Désormais, plus rien ne pouvait stopper le processus. A l’intérieur de son corps, la production d’Altérium s’emballait. Le seul critique était dépassé. La crise allait s’amorcer.
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MessageSujet: Re: Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé)   Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé) Icon_minitimeLun 18 Oct 2010 - 19:54

      « Ça secoue tant que ça ? » plaisanta d'abord Edmond, tout de même bien content d'avoir eu son ''petit effet''.


    Son sourire le quitta vite pourtant, quand il entendit le ton paniqué de Vermine et sentit ses pattes se resserrer avec appréhension. Il ne s'inquiéta pas plus que nécessaire, mais s'imaginait déjà couvert de la bile sans doute alcoolisée de l'hybride. Ou peut-être même pire : il avait une fois rencontré un mutant qui crachait de l'acide. Avec toutes les cochonneries qu'avait dues boire le garçon rat, la même chose n'était pas surprenante. Ses hypothèses allèrent néanmoins plus ou moins vers une phobie des voitures ou de la vitesse (ridicule). Une initiative, il fallait prendre une des initiatives, lui avait quelques fois dis son père, exaspéré comme beaucoup de parents par la flegme adolescente que son fils exerçait à l'époque.

      « Bon, on va se trouver un endroit sain pour que tu puisses recracher ton estomac. C'est pas grave. C'est arrivé aux plus grands. » s'exaspéra-t-il en cherchant des yeux un lieu plus approprié.


    Y avait-il seulement une bouche d'égout ou quelque chose dans le genre par ici ? Les intempéries avaient fait fuir beaucoup de monde, mais quartier peuplé obligeait, des files de personnes -braves, ou habitants loin, défiaient ce qui se révélait être plus qu'une simple averse. Le jeune homme découvrit, malgré les goûtes, un prophétique bâtiment sanitaire au coin du carrefour. Sans doute était-il privé, ou appartenait-il au sushi-bar à l'enseigne couleur chine qui s'élevait sur trois étages juste à côté. Edmond présentait à l'agitation croissante de son protégé qu'il n'y avait plus de temps à faire. Ignorant le regard d'un couple de passants, qui bien à l'aise sous un parapluie gris ouvert, nonobstant le vent, narguait ceux condamnés à être trempés, il arrêta la mobylette dans le caniveau, entre deux voitures, juste devant l'entrée de l'édifice. Les roues crissèrent désagréablement sur la large chaussé New-yorkaise luisante d'eau.

    Sans ménagement, il prit fermement le garçon rat par le poignet et le fit mettre pied-à-terre. Il maudit la promesse d'un démarrage encore plus laborieux que le précédant, s'il s'avérait seulement possible. L'ensemble des toilettes formait un cube très compact auquel on accédait par un portique qui exigeait de coutume une pièce de monnaie pour coulisser. No Boy poussa Vermine dans le métal, puis le traversa lui-même. La fatigue des précédents essais lui apprit qu'il ne serait pas prudent d'accomplir encore beaucoup d'autres exploits du genre. Seul, il aurait pu tenir sensiblement plus longtemps, mais le poids de son véhicule additionné à celui de l'hybride … pesait. Le confrériste constata avec agacement que le déluge avait par contre attiré un petit monde qui avait décidé de rester s'abriter plutôt que de repartir à la merci d'une météo chaotique et déprimante.

    Réellement pressé par une échéance qu'il savait difficile à retenir, il bouscula un monsieur près d'une pissotière et tira l'enfant à fourrure jusque dans l'une des deux cabines libres, les trois autres étant occupées. Il voulait garder une certaine intimité digne et ne voulait pas faire courir de mauvaises impressions qui auraient abouti sur de fâcheuses réactions de la demi-dizaine de personnes regroupée, aussi ne rentra-t-il pas dans le compartiment séparé par une cloison en PVC. Il frappa énergiquement sur l'épaule de l'élève qui n'avait vraiment plus l'air bien, presque plus crispé que lui. Pourquoi faisait-il tout ça pour cette petite nature instable déjà ? Ah, oui, par principe.

      « Ça va aller ? Si t'as un truc à me dire sur tes capacités ou ce type de machin, je suis là.  » Questionna-t-il à toute vitesse, s'attendant à voir la garçon rat s'accroupir pour vomir. « Je serais bien allé te chercher quelque chose à la pharmacie, mais j'ai pris l'habitude de ne plus prendre aucun médicament. Sur moi, ils ont des effets secondaires bizarres, je ne te conseille pas non plus. »


    Edmond tâta sa poche et réalisa qu'il n'avait de toute façon qu'une somme d'argent dérisoire sur lui, pas assez pour le moindre calmant ou anticonvulsif.
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MessageSujet: Re: Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé)   Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé) Icon_minitimeLun 18 Oct 2010 - 22:24

Alors c’était donc elle cette sensation affreuse et pourtant obsédante ? Elle dévorait, engloutissait le garçon sans que les efforts de ce dernier pour la réprimer ne parviennent même à la ralentir. Elle était excitation, elle était obsession, elle était douleur. L’esprit d’Ernest vacillait. Sa peur, comme un gouffre béant, le happait, alors que le monde autour de lui s’effondrait. Il se rendit à peine compte que la motocyclette s’était garée ; il sentit à peine qu’Oscar le saisissait par le poignet ; il se laissa conduire dans un lieu qu’il n’était plus en mesure d’identifier ; puis, enfin, il se retrouva dans cet espace confiné. A peine le confrériste eut-il terminé de parler que Vermine le saisissait à son tour par le bras. Sa poigne excessive tremblait plus encore qu’auparavant et son regard, sans doute plus que tout, offrit un aperçut du chaos dans lequel sombrait ses pensées.

-Eloignes-toi… vite… parvint-il, non sans mal, à articuler dans un souffle.

Il paraissait faire un effort. Ce qu’il ressentait était si intense que cela en devenait éprouvant. Sa respiration était devenue saccadée. Son rythme cardiaque s’emballait. Il sentit un vertige. Le temps pressait. Il n’était pas prêt. Il s’adossa au mur et fit un effort considérable de volonté pour se souvenir des précautions qu’il devait prendre. Il avait déjà eut des crises. A l’Institut, on lui avait donné une marche à suivre. Un : s’isoler, dire à tout le monde de s’éloigner. Y avait-il d’autres personnes à proximité ? Il l’ignorait et s’en fichait royalement. Il avait dit à Oscar de partir, c’était l’essentiel. Deux : se déshabiller car ses vêtements pouvaient prendre feu. Il en avait des choses sur lui en plus ! Et merde ! Sans perdre une seconde, Vermine se mit à l’œuvre. Sous l’effet de la panique, il ne tarda pas à rencontrer des difficultés. Une action pourtant si simple se muait en épreuve de combattant. La fermeture éclair de son blouson se coinça. Comme une brute, il força dessus tout en brayant des jurons. La voilà hors d’usage et encore plus bloqué qu’auparavant. Renonçant, l’hybride retira l’habit comme un pull. Pour le pull, justement, et le t-shirt, ce fut plus simple. Il fit tout de même craquer quelques coutures dans sa hâte. Alors qu’il s’attaquait au pantalon, son corps fut secoué par une convulsion. La sensation d’excitation s’évanouissait. Maintenant, c’était le plus affreux. Tant bien que mal, le mutant poursuivit. La seconde convulsion le jeta au sol, le pantalon en bas des jambes. Après avoir arraché ses chaussures, car pour une fois il en portait grâce à l’Institut qui lui en avait adapté une paire, il tenta de se débarrasser du pantalon, devenue une entrave pour ses chevilles. Mais il perdait le contrôle de son corps. Son système nerveux était accaparé par une autre tâche. Quelques étincelles électriques commençaient à parcourir la fourrure du malheureux. Celui-ci, en dernier recours, se débâtit en hurlant. Les convulsions s’enchainaient. Il n’était plus qu’un pantin désarticuler. Sous ses assauts frénétiques, le pantalon céda alors que les étincelles, toujours plus nombreuses, dansaient sur le semi-rat.

A l’extérieur de la cabine, on s’interrogeait, on s’inquiétait. Que se passait-il ? Fallait-il appeler la police, ou bien les secours, ou bien la personne qui accompagnait le petit ? Si le temps avait été plus clément, sans doute plusieurs seraient partit pour fuir les cris terrifiants. On se regardait, on s’interrogeait du regard. Un homme finit par sortir son téléphone portable alors qu’une demoiselle se dirigeait vers la porte de la cabine avec l’intention de l’ouvrir pour voir ce qui se passait. Jamais elle ne le verrait.

Dans un claquement assourdissant qui n’était pas sans rappeler le tonnerre, dans une lumière blanche et aveuglante, la décharge électrique se libéra. Ce ne fut qu’un instant, une seconde. La porte de la cabine, et la demoiselle derrière elle, furent propulsées en arrière par le souffle de ce qui se rapprochait d’une explosion. Les autres personnes s’effondrèrent pendant que des arcs électriques courraient le long des parois. Il y eut une suite de détonations de moindre impotence. Puis… plus rien. La pièce était plongée dans l’obscurité et dans un relatif silence. L’éclairage avait grillé. En fait, la surtension avait causé des dégâts dans tout le bâtiment. Les plombs, évidement, avaient sautés. Sous la porte zébrée de traces calcinées, le corps sans vie de la demoiselle avait prit feu. Difficile de savoir si les autres individus étaient également morts ou inconscient. L’un d’eux, en tout cas, gémissait. C’était l’homme au portable, portable qui n’enverrait plus aucun appel.

Vermine, complètement sonné, restait étendu parterre. De son corps malingre et velu s’élevait des volutes de fumées ainsi que l’odeur du brulé. Il n’était vêtu plus que d’un caleçon dont l’état calamiteux laissait suggérer qu’il n’était même plus en mesure de tenir en place. Au moins, il ne s’était pas enflammé. Ce n’était pas le cas de la veste qui déjà flambait avec vivacité. Lentement, l’hybride se mit en position assise. Il porta une main à son crâne et appela d’une voix égarée.


-Oscar ?

Ce fut une petite voix apeurée qui répondit.

-Je… je peux sortir ?

Elle provenait d’une cabine voisine. Son occupant avait été épargné par la décharge, sans doute à cause des cloisons.
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MessageSujet: Re: Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé)   Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé) Icon_minitimeMer 20 Oct 2010 - 17:47

    Constatant avec surprise l'étrange comportement de Vermine qui commençait à enlever frénétiquement ses vêtements, No Boy suivi les consignes qu'on lui imposait, ferma la porte et fit plusieurs pas en arrière. Toujours curieux, il se laissait une marge d'observation prudente. S'il n'avait eu le droit au départ qu'à une expression d'incompréhension ou de mépris de la part des réfugiés, quand les cris retentirent, les regards s'assombrir et les sourcils se froncèrent. Edmond s'inquiétait de même, sans rompre la sécurité. Allait-il sortir de ces toilettes un monstre tout en muscles et en bave, enragé et puissant, qui détruirait la moitié de la ville, avant de redevenir un chétif enfant s'éclipsant dans les égouts ? L'idée était à la fois effrayante et terriblement excitante. Plusieurs personnes lâchèrent des exclamations autoritaires, on le secouait, on lui demandait ce qui se passait. Devant son absence de réponse, car il ne connaissait pas lui-même avec exactitude le mal, et qu'il prenait un certain plaisir à toute cette confusion, une femme naïve prit parti aller s'enquérir de l'état de celui qui hurlait maintenant comme un supplicié. Elle n'était pas très âgée, vingt ans tout au plus, les cheveux blonds mi-long, un petit air sérieux sur la visage, à moins qu'il ne fut que circonstanciel, ce qui n'était pas pour gâcher son charme encore presque adolescent. Réagissant à cette idée incontestablement mauvaise d'après ses propres standards, le corps du jeune homme eut une réaction qui le sauva probablement.

    Il tomba en chute libre, laissant derrière lui un bonnet qu'il n'avait pas pris la peine d'emporter, faisant fi du plancher et du sol rocailleux sous lui. Avant de sombrer, ses yeux crurent apercevoir comme des voûtes de lumineuses, mais le confrériste n'eut le temps de rien affirmer. Il plongea quelques secondes dans un vide sonore et visuel total, sans parvenir à arrêter son instinct de conservation. C'était une sensation très désagréable où le plus dur était de ne pas perdre le sens du haut et du bas, sous peine de mourir dans l'indifférence. Surtout ne pas paniquer, et voir la situation sous un angle pragmatique, il s'était toujours tiré de ce genre de mauvais pas, de justesse parfois, mais il n'y avait pas de raison qu'il n'y parvienne pas cette fois. Il savait que dans ces conditions, seul l'air que ses poumons avaient eu le loisir d'emmagasiner était respirable; ce qui réduisait tragiquement son espérance de vie s'il ne retournait pas vite à la surface. Le processus d'élévation dans un solide était épuisant, il pouvait se comparer à la remontée d'une corde raide, si ce n'était que les muscles des bras n'étaient pas les seuls à travailler. Heureusement, il était plus rapide, sa vitesse étant égale à celle d'une bonne marche; le double du temps environ qu'il avait mis à descendre.

    Son dos réapparut enfin, son visage et sa bouche dans une position horizontale, face contre terre. Le temps de boire la tasse dans la file pellicule d'eau insalubre qui surplombait le trottoir. Puis, affolé par la suffocation qui gagnait sa poitrine, Edmond recracha l'infâme liquide et parvint à avaler une grande bouffé d'air pur. Voulant se relever, il remarqua qu'il avait des crampes partout et que chacun de ses membres était douloureux, et y éprouva bien des difficultés. S'aidant de ses bras qui tremblaient à présent sous l'effort, il parvint malgré tout à se remettre sur pied. Il observa les alentours : il était juste en face du bâtiment où il avait laissé Vermine, et sur les murs qui n'étaient étrangement plus éclairés on pouvait encore distinguer un flash ou deux qui se dessinaient. No Boy couru ou plutôt tenta de courir, car si boiter était une épreuve, se mouvoir plus vite en était une autre, vers sa mobylette. Il la fit se caler contre le portique, et alluma les feux, de manière à illuminer de manière indirecte le cube. Il chercha ensuite fébrilement dans sa poche une pièce, qu'il inséra dans la barrière qui craqua, semblant avoir un peu souffert des événements, n'ayant plus la force de rendre intangible quoi que ce soit : il avait encore de la chance d'avoir eu la vigueur de garder, dans son immatérialité, son porte-monnaie. Le mutant, cherchant le garçon rat, trébucha sur le corps plaintif d'un homme probablement à l'agonie, un téléphone cellulaire échoué à côté de lui.

      « Putain de temps pourri... » jetât-il éberlué, comme si la météo était la cause de tout, pendant qu'une fuite d'eau dans le plafond, sans doute aggravée par la manifestation de l'enfant, se déversait sur son front désormais nu.


    C'était au tour de No Boy d'être totalement époustouflé par l'état de la pièce. Même au faible éclairage, il pouvait sentir l'odeur et distinguer les traces de roussie, les dégâts fais à la structure électrique, les cadavres -ou casi-cadavres- étendus sur le sol. Il ne s'attarda pas trop sur leur observation, ayant peur d'éprouver des sentiments handicapants. Ce fut avec soulagement qu'il entendit l'appel de Vermine percer le silence, car rien ne semblait être sorti indemne de ce cataclysme. Presque rien; car une autre voix de survivant vint se mêler à celle-là.

      « Attends là, je règle juste un truc. » répondit le jeune homme avec un bonheur non dissimulé, et à peine réalisé. Il se colla à la cabine où était caché le miraculé et improvisa, d'un ton essoufflé qui tentait tout de même d'exprimer la maîtrise de soi : « Tu restes dans le coin jusqu'à l'arrivée des secours, et tu leur dis que ceci est un acte revendiqué par la Confrérie ? Nos exigences sont les suivantes : droits et réelle égalité sociale des mutants, et actions internationales... enfin, ils doivent déjà les connaître. L'important c'est que tu ne bouges pas d'ici, compris ? »


    Edmond, après avoir reçût une confirmation dégoûtée, retourna vers la bombe vivante. Constatant l'état calme de l'hybride, qui avait retrouvé un état à peu près normal, il se détendit un peu lui-même. Avec un grand sourire invisible, il le releva gaillardement en le prenant à nouveau par la main.

      « Prends ça. » conseilla-t-il au garçon en lui enfilant sommairement la lourde et trop grande veste d'un des hommes gisants : le souffle du dehors était encore froid.


    No Boy chercha ensuite à tâtons le bonnet qu'il avait laissé tomber et le replaça sur sa tête, sans un mot de plus. Il resta silencieux jusqu'à ce qu'ils se retrouvent à l'extérieur, puis s'assit sur l'engin aux phares toujours allumés. Il donna un premier coup de pédale, et n'obtint qu'un bruit de pétard mouillé. Un second, un autre, un autre, et encore un autre n'obtinrent pas un meilleur effet. Il essuya d'un revers la sueur qui coulait dans ses yeux, se mêlant à la pluie et à des larmes d'effort, et recommença avec acharnement. La onzième sollicitation fit repartir le moteur avec un grondement inquiétant, mais la mobylette semblait enfin vouloir démarrer. Le mutant dégluti, un goût de sang lui prenant la gorge, et en un dernière grognement, donna une poussée au véhicule qui se mit pour de bon en route.

    Sous le crachin glacé, il tourna à droite au croisement pour s'éloigner suffisamment du lieu du carnage. Il brisa alors le mutisme.

      « Ça fait quel effet de tuer quelqu'un ? » mima-t-il d'un ton d'abord grave et pesant de reproches. Puis, attendant une justification éventuelle de Vermine, il éclata d'un rire faible, toussotant. « Ne t'inquiètes pas, des gens comme ceux qui sont morts ce soir, il y en a plein; partout, ils grouillent. C'est toi qui est unique. Exceptionnel. Je parie qu'à l'institut ils te brident là-dessus aussi : ça ne mène à rien. Chez nous, on sait reconnaître le vrai potentiel. Des pouvoirs comme le tient, une fois maîtrisé, ça fait plus que des étincelles. » Il fit une pause et renifla. « Maintenant il va falloir me dire où je TE dépose. »


Dernière édition par No Boy le Lun 15 Nov 2010 - 20:24, édité 1 fois
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Ernest Lenoir
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MessageSujet: Re: Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé)   Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé) Icon_minitimeVen 22 Oct 2010 - 12:40

Vermine se sentait relativement mieux maintenant. Comme après chaque crise, sa fièvre, sans totalement disparaitre, allait se montrer discrète pendant au moins un quart d’heure. Toute fois, avant qu’il ne puisse profiter de cet état maladif amoindri, il devait se remettre de ce qu’il avait subit. La surproduction d’Altérium l’exposait à des sensations éprouvantes, pareilles à des électrochocs. Le garçon aurait put perdre connaissance, il avait bien faillit d’ailleurs. Pendant plusieurs minutes, il ne fut guère plus qu’un zombi, se laissant guider et habiller par Oscar. Néanmoins, cela ne l’empêchait pas d’observer, hagard, le lieu dévasté. Pour l’instant, son cerveau embrumé ne faisait que constater. Plus tard viendraient les réactions, les réflexions.

La première véritable action qu’Ernest entreprit fut de refermer le manteau qu’on lui avait mit sur le dos. Ce n’était pas là un geste de pudeur. Il n’avait que faire qu’on le voit presque nu, ou même totalement. Il avait juste froid, voilà tout, et bientôt il ne regretta pas d’avoir un vêtement pour se protéger des caprices du temps. L’épais manteau en cuir sombre lui arrivait jusqu’aux chevilles et lui donnait un drôle d’air. Ses bras trop court pour les manches de l’habit peinaient à émerger. S’installer sur la mobylette fut un peu plus compliqué. Un brin d’adaptation s’imposa, rien d’insurmontable.

Après un laborieux démarrage, voilà le duo de nouveau en route sous la pluie qui paraissait faiblir. Ce n’était qu’une illusion, ou bien une farce de l’orage. Ce qui devenait crachin redoubla de violence. Le ciel obscur se constellait d’éclairs. La tourmente était un véritable son et lumière. Réfugié sous sa capuche et derrière le dos du pilote, Vermine restait silencieux. Son esprit, à l’image de la mobylette, s’était remit à fonctionner. J’ai tué, se disait l’enfant. Et pas qu’une personne en plus. Etait-ce bien lui ? Quelque part, il aurait aimé avoir un doute, mais il n’y en avait pas. Il avait, involontairement certes, ôté la vie. Etait-ce la première fois ? Il estimait que oui. En réalité, pendant sa captivité au laboratoire de Phobos, plusieurs cobayes avaient succombés à ses morsures mais il se refusait à prendre en compte cette période de sa vie. Il ne pouvait pas l’oublier, mais il pouvait l’ensevelir, la renier. Toujours était-il qu’il venait de devenir un meurtrier. Ses émotions s’agitaient, mais en fait pas tant que ça. La culpabilité fut très vite effacée par la crainte qu’à l’Institut on apprenne ce qui s’était passé. Quel serait la réaction de Hopes qui le tenait toujours en si grande estime ? Le semi-rat avait l’impression d’avoir commis une grosse bêtise et se demandait comment s’en sortir. La solution, il la trouva très vite : fuir, quitter l’Institut. De toute façon, inutile de se voiler la face, il en mourrait d’envie. Ce n’était qu’une raison de plus parmi tant d’autres. Si jamais on lui demandait des comptes, il pourrait la brandir comme prétexte. Oui, en voilà une bonne idée ! Mais s’il parait, il irait où ?

De ce qu’avait dit Oscar, Vermine n’en avait pas perdu une miette, pas même quand il était encore assis dans les toilettes. Un mot se mit à résonner fort dans ses pensées : « confrérie ». L’homme invisible l’avait prononcé, il voulait faire passer l’accident pour un attenta de la confrérie. Alors, il devait en faire partit. C’était ça son « syndicat ». La confrérie, Ernest savait ce que c’était : un célèbre groupe de terroriste dirigé par Magnéto, un homme que le garçon admirait tout autant que Charles Xavier. Dans ses histoires, l’hybride s’immigrait tantôt comme un super héros, tantôt comme un monstre. A présent, il estimait avoir échoué en tant que super héros. Si cela n’avait pas été le cas, alors pourquoi ne supportait-il plus l’Institut ? Pourquoi avait-il tant de tristesse en lui, tant de colère ? C’était des signes qui ne trompaient pas. Le destin voulait sans doute qu’il soit un monstre et là, maintenant, il en avait peut-être l’occasion. Hors de question de laisser passer cette chance fabuleuse.

Oscar reprit la parole. Il n’obtint tout d’abord aucune réponse. Ce ne fut qu’une vingtaine de secondes après qu’il ait terminé de parler que Vermine sortit à son tour de son mutisme. Alors qu’on aurait put le croire perturbé par ce qui venait de se passer, il tint un discours des plus assurées. Le jeune mutant avait mit de l’ordre dans ses idées, sa voix en témoignait.


-Tu me dépose à l’Institut. Même si ça ne m’enchante pas d’y retourner, j’ai quelque chose là-bas qu’il faut absolument que je récupère. C’est mon casque. Sans lui, je resterais malade et je ferais d’autres crises.

Il ménagea une brève pose avant de reprendre.

-Dis, tu fais parti de la confrérie ? Tu penses qu’il y a vraiment une place pour moi, là-bas ? Sois franc s’il te plaît.

Des questions claires qui exigeaient des réponses claires.
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MessageSujet: Re: Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé)   Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé) Icon_minitimeDim 24 Oct 2010 - 23:23

    Bien, très bien : Vermine semblait s'être vite remis, à moins qu'il n'ait jamais ressenti autre chose qu'un simple malaise physique. Il ferait un bon élément, sans doute apprécié par les confréristes, du moins si ses pouvoirs s'avéraient à la hauteur. Sinon il ferait une brebis égarée de plus, mais Edmond n'avait pas plus de mépris pour les faibles que pour un tas faramineux d'autres personnes. Il écouta avec sagesse l'exposition des contraintes qui pesaient sur le garçon-rat. Décidément, l'enfant n'avait pas que des arguments jouant en sa faveur, être dépendant d'une machine... Les personnages âgées avaient besoin de la technologie pour survivre, mais lui, quel âge avait-il vraiment ? Le jeune homme acquiesça quand même légèrement en penchant sa tête habillée vers l'avant.

      « Tu n'es pas quelqu'un à qui il arrive des choses simples hein ? Tu sais, si tu rentres là-bas, leur cortège de fouilleurs d'esprit ne vont jamais te laisser repartir. » affirma-t-il avec une nostalgie précoce. « Ça fait combien de temps que tu foules la terre, Vermine ? »


    Il avait insisté avec solennité sur le dernier mot, car c'était la première fois qu'il appelait le mutant par son ''nom'', ce qui accentuait le côté clairement théâtral de la réplique. No Boy prit le temps de réfléchir à la réponse qu'il allait devoir fournir. On l'appelait à la franchise, mais c'était une valeur à laquelle il ne croyait que très vaguement. Il y avait toujours des sentiments voilés sous les mots, et à l'oral comme à l'écris, même le plus honnête homme avait une proportion d'hypocrisie. Il se sentait néanmoins comme responsable du garçon-rat et redoutait de lui servir un trop gros mensonge. D'autant que son habituel tempérament satyrique ne pouvait se retenir de servir une liste des choses qui lui déplaisaient.

      « Je ne vais pas te dire que l'on se tient tous par la main. Ce n'est pas une société parfaite, juste supérieure à celle des humains. En fait, une bonne partie des confréristes sont des brutes sans cervelle, il y a un bon tas de salauds qui sont juste là pour faire du bruit. Il y a aussi un tas de personnes qui détestent la société, des misanthropes, des cyniques, des cons, qui ne laissent jamais rien passer. Il y en a aussi beaucoup des comme ça. D'ailleurs, ils sont souvent haut-placés dans l'organisation, et plus ils sont hauts, et plus ils sont orgueilleux. Attends toi à recevoir des sarcasmes sur tout et n'importe quoi, et même s'ils sont plus mauvais que toi dans tous les domaines. Heureusement, il y a aussi des visionnaires, les vrais têtes. Et puis il y a les autres, qui viennent de tous les horizons : mon père venait de France. On a tous des objectifs à nous, et même s'ils divergent parfois, on arrive à agir ensemble, c'est ça qui est fantastique. Malgré nos différences, on forme une famille. Exactement comme le gène X qui nous donne toutes nos capacités : différents mais semblables. »


    Edmond prit la dernière passe vers l'institut. La nuit orageuse percée par le phare de la mobylette parvenait à cacher les détails du bâtiments où élèves comme professeurs devaient maintenant se préparer à souper. Surtout sans couper le moteur, il ralentit son deux roues puis le stoppa à une cinquantaine de mètres de l'enceinte. Il estimait ainsi le périmètre dangereux à cause des télépathes et autres sondes psychiques qui pourraient éventuellement le neutraliser sans qu'il ne s'en rende aucunement compte.
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MessageSujet: Re: Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé)   Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé) Icon_minitimeLun 25 Oct 2010 - 10:39

Ce que venait de dépendre la tirade de l’homme invisible était loin d’être utopique. Et ce fut justement parce que les défauts étaient légion que Vermine estima avoir obtenu une réponse franche. Maintenant était venue l’heure du choix. Le garçon se donna un long moment de réflexion pendant lequel il ne dit mot. Mais sa décision était déjà prise et s’il réfléchissait c’était pour imaginer quel serait son rôle au sein du groupe terroriste. Il aimait les brutes et détestait la société. Sans doute ferait-il partit des cons cherchant juste à faire du bruit. Ce qui était certain, c’était qu’il ne se sentait pas supérieur aux humains à cause de son gène X. Lui, il se sentait supérieur à tout le monde à cause de son remarquable intellect. Le principal, c’était qu’il était supérieur et pouvait donc faire parti du club. En son fort intérieur, il était persuadé qu’il allait chez les « méchants », qu’il allait œuvrer pour le conflit, l’intolérance, qu’il allait devenir ce contre quoi l’Institut mettait en garde. Qu’il en soit ainsi. Il avait le costume du monstre, c’était un signe.

Voilà l’école des X-mens qui se découpait en sombre silhouette sur un ciel capricieux. On aurait presque dit le manoir d’un vampire avec un peu d’imagination. On devinait toutefois les lumières filtrées par les fenêtres. Le vaste parc, quand à lui, avait des airs d’obscur bois de compte de fée, le genre qui accueillait la maison de la sorcière ou celle de l’ogre. La mobylette ralentit puis s’immobilisa à quelques distances du portail. Ernest, un peu maladroitement, mit pied à terre. Ce ne fut que maintenant qu’il se décida à répondre, non sans jeter au préalable un regard méfiant aux alentours. Il n’y avait pas âme qui vivent.


-J’ai 12 ans. Et ne t’en fais pas, j’arriverais à ressortir.

Le garçon ouvrit sa veste pour fouiller les poches intérieures. Il y trouva un briquet, un paquet de cigarettes et un portefeuille. Il s’empara de ce dernier et le tendit au Confrériste.

-J’arriverais à ressortir, reprit-il, s’ils ne découvrent pas ce qui s’est passé aujourd’hui ou, tout du moins, s’ils ne font pas le lien entre l’attenta et moi. Tu peux faire disparaitre ça ?

Car l’accident était devenu un attenta puisque les médiats le traiterait comme tel. Dans cette optique, mieux valait ne pas être en possession d’un portefeuille contenant l’identité d’une des victimes.

-En fait, je me demande si c’est bien prudent que je garde la veste… marmonna-t-il ensuite, un peu anxieux.

Son cerveau travaillait à plain régime pour dresser tous les cas de figure qui pouvaient se présenter à lui. Hélas, il ignorait les méthodes d’investigations auxquelles pouvait recourir l’Institut. En tout cas, plus vite il en serait parti, mieux ce serait. Décidant qu’il valait mieux ne prendre aucun risque, l’hybride ôta, malgré la pluie toujours battante, la veste et la tendit à Oscar.


-Ça aussi, faut s’en débarrasser. Dès demain, j’essayerai de sortir avec mon casque. Faut qu’on puisse se retrouver. J’ai repéré le bar, je peux y retourner. Sinon, y’a les égouts, mais j’suis pas sûr que tu les connaisses très bien. Bref, comment on fait ?

En attendant la réponse d’Oscar, Vermine commençait déjà à élaborer le mensonge qui lui servirait de couverture. Il lui fallait une histoire plausible et pour cela, il n’allait que peu s’éloigner de la vérité. Sa crise, toute fois, avait eu lieu dans les égouts sans faire la moindre victime. Après cela, il était rentré grâce à un motard charitable qui n’avait, hélas, pas put lui épargner la totalité du trajet à cause d’un emploi du temps chargé. Ouais, ça devrait aller comme ceci. En attendant, le pauvre semi-rat avait l’impression de prendre une douche froide, n’ayant que ça fourrure pour lutter contre la tourmente.

HRP : je te laisse conclure. Très bon RP. Smile
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MessageSujet: Re: Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé)   Oups, perdu… [PV : No Boy] (Terminé) Icon_minitimeMer 27 Oct 2010 - 1:24

    Vermine compensait sa pétaure de défauts par des qualités tout aussi nombreuses. Pour un gosse de douze ans, il ne manquait pas d'esprit, ni de détermination d'ailleurs. No Boy ne savait pas s'il aurait eu lui le courage de partir dévêtu sous la pluie. C'était un des avantages à avoir une fourrure, fallait-il croire, ce qui ne rendait probablement pas l'épreuve agréable. Edmond saisit le porte-feuille avec perplexité. Il le fourra ensuite dans la veste finalement rendue, et pour sa part, ne se gêna pas pour l'enfiler, il ne voyait pas de raison de s'en priver. Il passerait directement dans le tunnel qui menait aux dortoirs et pourrait goûter au confort de la pièce. Le fait seul d'y penser le réchauffa un peu, mais le pressa aussi. Le blouson une fois rangé ferait partie de sa garde-robe à n'en point douter : il n'aimait pas le gaspillage.

    Le confrériste dévisagea une ultime fois le mutant, doutant qu'il parvienne à revenir jusqu'au rendez-vous qu'il voulait se fixer. N'ayant pas d'autre projet pour le lendemain, il aurait fini de toute façon et selon toute probabilité, par flâner dans le coin. Les lieux qui lui étaient agréables n'étaient pas légion.

      « Ça ira. Demain, en début d'après-midi, au bar. Si je ne suis pas là, le patron a mon numéro. Demande le fils à Jean. Bon; je ne m'attarde pas, ils m'ont peut-être déjà repéré. » souffla-t-il, ses yeux commençant à le piquer.


    La mobylette fut sollicitée et commença à repartir avec une accélération toujours légèrement risible. Alors qu'il s'éloignait dans le noir, No Boy tendit le bras sur le côté en un dernier salut au garçon-rat. Courbaturé et épuisé, une bonne nuit de repos ne serait pas de trop pour se remettre de la soirée. Il pouvait à présent en faire le bilan. Il estimait, au vu des circonstances, sa mission comme une réussite. S'il revendiquait à la fois l'attentat et la conversion de ce nouveau membre, on serait fier de lui, et il pourrait rabattre le caquet de certains pénibles. Il aurait difficilement pu faire mieux, si ce casque était si important. Il espérait simplement ne pas avoir fait une bêtise en donnant de tels tuyaux à un élève de chez Xavier. Edmond n'avait qu'une confiance relative envers l'hybride, s'il parvenait à revenir, peut-être ne serait-il pas seul, qu'il en soit conscient ou pas. Le jeune homme devrait faire preuve de prudence : les meubles du restaurant n'étaient pas assurés...

      « Bonne chance, Vermine. »


    Une poignée de secondes plus tard, le deux roues avait disparu dans un carrefour.
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