Le fantôme du musée [Kurt Wagner + Autumn R. Hacket]

Bachir dormait. Son visage apaisé était tourné sur le côté. L’un de ses bras sortait de dessous la couverture et restait là, comme abandonné. Yeux clos, respiration régulière… rêvait-il ? Etait-il ailleurs, dans une sorte de monde onirique où enfin l’esprit peut s’exprimer sans entrave ? Avait-il lui aussi, en quelque sorte, laissait son corps derrière lui, l’espace d’une nuit ? Dormir… un besoin vital disait-on… mais pour Karl Hodgkin, ce n’était plus qu’un mot. Le pantin était ici, immobile dans la chambre obscure de son ami. Il observait ce dernier, fasciné et empli de questions, de suppositions. Il avait lu beaucoup de choses sur le sujet. Il connaissait les phases du sommeil mais tout cela lui paraissait si étrange. Techniquement, lui-même ne faisait que dormir, se disait-il. Après tout, le comma était une forme de sommeil très profonde. Etait-il possible d’établir un parallèle ? Voilà bien une heure qu’il réfléchissait. Une heure, ce n’était rien du tout. Il pouvait encore s’interroger des jours entiers. Toute fois, il avait quelque chose de prévu, quelque chose d’important : une sorte d’expérience. Elle aussi lui permettait de se poster des questions. Ce n’était pas les mêmes mais elles aussi étaient intéressantes. Le réveil venait d’afficher 22 heures. Le jeune artisan, comme d’habitude, s’était couché tôt. Le pantin, aussi silencieusement que possible, sortit de la pièce. Quand ce fut fait, il accéléra le pas, parcourut le couloir, atteignit les escaliers qu’il descendit… Le voilà dans l’atelier. Ici était confectionné les œuvres d’art de Bachir, ces petits êtres de bois qui ne faisaient hélas rêver plus qu’une poignée d’enfants. Difficiles de luter face à la technologie. Karl alla jusqu’à la grande table. D’une main un peu raide, il alluma la lampe et s’empara du journal. C’était le dernier numéro du New York Times. Sur la première page, en grosses lettres capitales, on pouvait lire : « Le Met hanté par une armure ! » Une fois de plus, Hodgkin lu l’article.

Citation :: Le Met hanté par une armure !

« Je vous jure, je l’ais vu comme je vous vois ! C’était une armure de l’exposition. Elle bougeait toute seule ! » Tels furent les premiers mots que réussit à prononcer Bart Ipson, gardien au Metropolitan Museum of Art, à notre reporter intrigué. Avant d’en dire plus sur cette histoire des plus étranges, rappelons que cela fait une semaine tout juste que l’exposition médiévale du Met a ouvert ses portes aux publiques, exposition qui jusque là n’avait guère suscité l’engouement des foules. Cela risque de changer car, comme le dit si fort monsieur Ipson, un incident a eu lieu au prestigieux musée. D’après le gardien, qui tient à nous préciser qu’il n’est en rien superstitieux, il aurait été alerté par des bruits suspects aux alentours de 1 heure du matin. Il s’est rendu dans la galerie d’où provenait les bruits et c’est alors qu’il tombe nez à nez avec l’une des armures de l’exposition. Celle-ci marchait. « On aurait dit qu’elle visitait », selon les termes de Bart. Bien que surpris, ce dernier a respecté la procédure en cas d’infraction. Il a braqué son arme sur « la chose » et lui a ordonné de s’immobiliser. En guise de réponse, l’armure s’est effondrée. « Je vous jure, bon dieu, j’ai vérifié, il n’y avait rien à l’intérieur, strictement rien ! » Fantôme ou canular ? Ce qui est certain, c’est que les autorités se sont emparées de l’affaire et qu’un inspecteur nous a confié qu’il ne croyait pas aux fantômes. « Un mutant, sans doute, est à l’origine de cette histoire », a-t-il poursuivit. Toujours est-il que l’armure/fantôme a été mise sous scellé et que le Met peut se féliciter de ce coup de pub inespéré.

Karl reposa le journal. Le fantôme, c’était lui. Bachir l’avait tout de suite deviné. Cette nuit, il allait recommencer avec une autre amure. Cette nuit, il allait vérifier si quelqu’un en cette ville était aussi curieux que lui. Car lui, il en était certain, s’il n’avait pas été l’auteur de l’intrusion et avait lu cet article de journal, il n’aurait eu qu’une envie : avoir le fin mot de l’histoire.

HRP : ce topic est libre à tous. Le principe est le suivant : votre personnage, que ce soit à cause de l’article de journal présent dans mon post ou d’une autre raison, va se rendre au musée de Manhattan cette nuit. Vous pouvez décrire votre arrivée. Il y a forte chance, de toute façon, que vous soyez sur place avant moi. (Karl va arriver vers 1 heure du matin, comme la précédente fois.) Alors, curieux ou pas curieux ? Smile

Citation :: Le Met hanté par une armure !

« Je vous jure, je l’ais vu comme je vous vois ! C’était une armure de l’exposition. Elle bougeait toute seule ! » Tels furent les premiers mots que réussit à prononcer Bart Ipson, gardien au Metropolitan Museum of Art, à notre reporter intrigué. Avant d’en dire plus sur cette histoire des plus étranges, rappelons que cela fait une semaine tout juste que l’exposition médiévale du Met a ouvert ses portes aux publiques, exposition qui jusque là n’avait guère suscité l’engouement des foules. Cela risque de changer car, comme le dit si fort monsieur Ipson, un incident a eu lieu au prestigieux musée. D’après le gardien, qui tient à nous préciser qu’il n’est en rien superstitieux, il aurait été alerté par des bruits suspects aux alentours de 1 heure du matin. Il s’est rendu dans la galerie d’où provenait les bruits et c’est alors qu’il tombe nez à nez avec l’une des armures de l’exposition. Celle-ci marchait. « On aurait dit qu’elle visitait », selon les termes de Bart. Bien que surpris, ce dernier a respecté la procédure en cas d’infraction. Il a braqué son arme sur « la chose » et lui a ordonné de s’immobiliser. En guise de réponse, l’armure s’est effondrée. « Je vous jure, bon dieu, j’ai vérifié, il n’y avait rien à l’intérieur, strictement rien ! » Fantôme ou canular ? Ce qui est certain, c’est que les autorités se sont emparées de l’affaire et qu’un inspecteur nous a confié qu’il ne croyait pas aux fantômes. « Un mutant, sans doute, est à l’origine de cette histoire », a-t-il poursuivit. Toujours est-il que l’armure/fantôme a été mise sous scellé et que le Met peut se féliciter de ce coup de pub inespéré.

Dans le taxi, Kurt referma le journal. Il avait lut cet article cinq fois depuis le matin. Allez savoir si c'était à cause de son apparence, ou en raison de la nature un peu particulière de sa famille adoptive, mais l'elfe avait toujours été intrigué par ce genre d'affaire. D'ailleurs c'était lui qu'on envoyais enquêter sur les histoires de fantômes où de démons. Allez savoir pourquoi, mais à l'institut on pensait que son apparence pouvait l'aider dans ce genre de cas, même si au final il s'avérait qu'il ne s'agissait souvent que de fous ou de mutants, parfois les deux en même temps.
Bref, toujours est-il que cette fois, c'était de sa propre initiative qu'il avait décidé de venir au MET pour voir de lui même ce qu'il s'y passait. Il avait toujours aimé les musés, et souvent il avait eut envie de partir à l'aventure pour faire partit de ceux qui les remplissent. Il est alors facile de comprendre pourquoi une armure qui se déplaçait toute seule l'intriguait, c'était une occasion pour lui de se glisser dans la peau d'Indiana Jones.
C'est à minuit que le taxi s'arrêta devant le musé. Après avoir payé, Kurt en sortit, vêtu en civil, jeans et chandail noir. Il ne lui restait plus qu'a entrer et se faire discret jusqu'à ce qu'une nouvelle manifestation "surnaturelle" advienne.

BAMF !

Il disparut dans l'habituel nuage de fumée...

BAMF !

...pour réapparaitre dans l'entrée du musée. Rapidement, il se dissimula dans un coin d'ombre, devenant indétectable à l'œil nu. Le gardien passa devant lui, il devait faire sa ronde, sans le voir. Diablo attendit quelques minutes puis...

BAMF !

...disparut à nouveau pour cette fois...

BAMF !

...Réapparaître dans la salle où l'armure avait été vue. De nouveau il se dissimula dans un coin d'ombre et patienta. Si il devait se reproduire la même chose que la veille, il serait là pour le voir, et peut-être le comprendre.

Invité

« Je vous jure, je l’ai vu comme je vous vois ! C’était une armure de l’exposition. Elle bougeait toute seule ! »

Adam McLaughlin, conservateur au célèbre Metropolitan de New York, aurait pu être imitateur. Ou bien encore humoriste, allez savoir...Encore que son humour particulier laissait parfois quelque peu à désirer. Mais on ne pouvait décemment pas nier qu'il avait un talent certain pour parodier les autres et cette imitation grossière de la voix de bariton de Bart restait plutôt amusante. Dans les locaux privés du MET, c'était l'hilarité générale depuis la déclaration du gardien et surtout depuis la parution de l'article à la une des journaux new-yorkais. Et bien évidemment, les blagues d'Adam passaient comme une lettre à la poste, déclenchant à chaque fois un fou rire général.

« Bon dieu, j'imagine ce cher Bart en train de faire dans son froc quand il a cru voir cette armure bouger...Mais bordel, qu'est-ce qu'il a bien pu fumer pour dire des trucs pareils... »

Autant dire que pour Adam et pour la quasi totalité de l'équipe du MET, cette déclaration n'était qu'un stupide canular, et Bart venait de passer dans leur esprit à simple gardien un peu gauche à junkie ridicule...Certes, c'était bon pour la publicité et la montée en flèche du nombre d'entrée vendues mais ça portait un coup dur quant à la crédibilité du plus grand musée d'art du pays. Parmi les salariés, certains auraient volontiers immédiatement mis un frein à toute cette folie mais il était trop tard, le mal était déjà fait et l'engrenage de la médiatisation du surnaturel enclenché. Les autres, moins radicaux, préféraient en rire...L'hypothèse d'un mutant était également mise en avant et c'était cette perspective qui avait rameuté foule de policiers disposés à fouiller de fond en comble l'exposition. Fouille qui avait arraché des cris à l'équipe...Si crime ou effraction il y avait, c'était bien toutes ces mains sur des armures vieilles de plusieurs siècles...

Assise dans un coin Autumn ne disait rien. Elle se gardait d'ailleurs bien de faire une quelconque réflexion à propos de toute cette histoire, sa propre nature mutante étant inconnue de ses collègues. Son café à la main, elle écoutait d'une oreille distraite les enfantillages de Mc Laughlin et lorgnait le journal sous ses yeux...Face à elle, l'article et la photo d'un Bart étonné, un peu à côté de la plaque, interrogé par un journaliste avide du scoop de l'année. De tout le tas de sottises imprimé sur le papier, un seul mot avait retenu son attention. Mutant. Il n'en fallait pas plus pour réveiller sa curiosité et son sens de l'aventure...Elle allait probablement se mettre dans un pétrin pas possible mais franchement, qui aurait résisté?

*****

Un simple coup d'œil à l'horloge venait de lui apprendre qu'il était presque minuit. Et pour l'instant, rien n'avait encore bougé dans le grand musée. Planquée dans un des bureaux proche de la fameuse exposition, Autumn avait volontairement ralenti son rythme de travail et prétexté un quelconque retard pour s'attarder un peu. Puis quand le musée avait fermé ses portes, elle s'était cachée dans une petite pièce qui était peu utilisée. Certes, la jeune femme aurait pu dire qu'elle restait travailler la nuit, chose qui lui était déjà arrivée dans le passé, mais là, cela aurait fait beaucoup trop suspect, étant données les circonstances.

Au bout d'un petit moment, la mutante se décida enfin à bouger. A quatre pattes par terre, elle se mit à fouiller son sac pour y trouver la lampe de poche qu'elle avait amenée le matin même. En prévision. Ovide avait bien fait, elle ne pouvait quand même pas se permettre d'allumer toutes les lumières du MET pour se déplacer et les quelques veilleuses qui existaient sur les routes des rondes de sécurité ne lui suffiraient pas. Elle avait également amené la petite arme que lui avait donné son père...Apportée au cas où mais bien franchement, elle ne savait pas vraiment quoi en faire. Ce n'était peut-être pas très judicieux de l'amener avec elle, c'était prendre beaucoup trop de risques pour rien...Alors qu'elle était là, à moitié dissimulée derrière les meubles, elle entendit soudain un bruit étrange. A peine le temps de se relever pour savoir de quoi il s'agissait qu'elle entendit ce qui ressemblait à un vague bruit d'explosion. Aussitôt, face au danger potentiel, la demoiselle disparut aux regards, se camouflant du mieux possible, et attendit. Elle ignorait ce qui venait de se produire mais elle sentait déjà l'odeur inhabituelle qui se répandait et qu'elle identifia facilement comme du souffre. Doucement, elle se releva et passa la tête par dessus le bureau, guettant le moindre mouvement. En vain, elle n'y voyait pas vraiment grand-chose...Convaincue qu'elle était seule, elle braqua fianlement sa lampe torche dans la direction adéquate et y découvrit simplement un nuage de fumée qui s'estompait rapidement...

Devant cette découverte, Autumn fronça les sourcils. Ok, elle avait clairement raté un épisode. Mais ce qui était sûr, c'était que cet évènement inattendu retenait déjà toute son attention. Peut-être que Bart n'était pas si fou que cela, après tout. Pendant un court instant, la mutante était sûre d'avoir senti une présence dans la pièce...Alors...Fantôme? Non, un fantôme n'avait pas de cellules qu'elle puisse "sentir". Un mutant semblait bien être une explication plus probable. La jeune femme n'était pas inconnue du monde mutant, elle avait baigné déjà toute petite dans ce monde de choses inexplicables, guidée par ses parents...Et visiblement, il s'agissait d'un téléporteur, elle n'avait pas mis longtemps à s'en rendre compte.

Sans hésiter, elle se mit debout, la lampe torche bien calée dans sa main puis se rua dans le couloir vers la direction la plus probable...direction la salle des expositions des armures...

HRP : j’ai posté sans relecture (faute de temps). J’espère ne pas avoir fait de trop grosses fautes.

A travers les murs, à travers les planchers, sans un brut, sans un souffle, lentement mais surement, Karl arrivait. Cela faisait plus d’une heure qu’il parcourait le vide pour se rendre au rendez-vous qu’il s’était lui-même fixé, « le rendez-vous des curieux » selon les mots employés dans son journal intime. Lui-même était curieux de savoir si, oui ou non, quelqu’un avait répondu à l’implicite appel de la veille. Un article à la une des journaux, il avait fait fort tout de même et il s’en félicitait. Le voilà dans la galerie de l’exposition. Le lieu, plongé dans la pénombre, n’était éclairée que par une timide veilleuse. D’un côté de la galerie, les armures s’alignaient, presque au garde-à-vous. De l’autre côté, c’était les armes et boucliers qui étaient exhibés. La guerre, tel était le thème de cette galerie. L’exposition en comptait plusieurs mais, évidement, de toutes, c’était celle-ci la plus visitée.

Hodgkin se laissa flirter le long du large couloir, le survolant, l’observant. Pas un mouvement, pas un son. L’endroit était vraisemblablement désert. Quelle heure était-il ? Impossible à dire. Le mutant désincarné avait quitté le domicile de Bachir, et du même coup le pantin qui lui servait de corps, à 10 heures 30. Mais combien de temps avait-il mit pour venir ici ? Il l’ignorait. Il n’arrivait pas à quantifier le temps sauf s’il s’y appliquait spécifiquement. Est-ce que cela avait une importance d’être en avance ou en retard ? L’essentiel était que ce soit la nuit et c’était évidement le cas. Karl passa en revu les armures. Laquelle d’entre-elles allait-il devenir ? Pour faire son choix, il ne se basa que sur l’esthétisme. Il devait être imposant, magnifique, terrible. Si aucun curieux ne se manifestait, il fallait qu’on parle de luis plus encore que la veille. Aller saluer une caméra de sécurité pouvait aider également à donner à l’événement la portée médiatique espérée. Il venait de se décider quand, tout d’un coup, un bruit de pas attira son attention. Le faisceau d’une lampe illumina la galerie, une silhouette se dessina. C’était un gardien, pas celui de la dernière fois. L’homme, d’âge mur, ralentit son pas et éclaira la rangée d’armure. Mine de rien, l’histoire racontée par Bart avait fait son petit effet. Le gardien ne se laissa pas submerger par son imagination. Il poussa un léger ricanement, marmonna une chose inaudible, puis il reprit le rythme habituel de sa ronde. Bientôt, lui et sa lumière disparurent au coin de sa galerie.

Karl, qui avait observé l’individu, se tourna face à l’armure choisie. Alors commença pour lui l’exercice mental auquel il devait se prêter pour réussir l’incarnation. Etre l’armure, il devait y croire, il devait s’en persuader. Il l’apercevait à peine dans la pénombre, ce qui ne facilitait pas les choses. Mais la lampe du gardien, l’espace d’un instant, l’avait illuminé, ce qui réglait en partie le problème. Hodgkin, bientôt, se confondit à l’armure, conservant en mémoire l’image de celle-ci. Il s’imprégna de cette image, il épousa sa forme. Alors, le vide qui l’entourait s’estompa. Karl sentit la froideur du métal, puis il perçut l’air sur le métal. Il ouvrit les « yeux ». Il percevait le monde à travers la visière de son casque. Il était l’armure. Combien de temps lui avait-il fallut pour y parvenir ? La encore il n’aurait sut le dire. Ce qu’il ignorait, c’était que pendant qu’il s’incarnait, pendant que son attention était ailleurs, une petite explosion avait eu lieu dans la galerie. Diablo était arrivé et venait de se cacher. Ce son qui avait échappé à Karl n’avait pas échappé à quelqu’un d’autre qui, maintenant, lampe-torche au poing, se dirigeait vers l’exposition. Hodgkin perçut le son de ses pas. Un autre gardien se dit-il. Il décida de ne pas bouger, de rester inerte et d’observer avant d’agir.

HRP : Autumn est le seul personnage en action puisque Diablo et Karl se cachent. Je propose à Autumn de poster avant Diablo pour faciliter l’interaction. A vous de voir.

Invité

La lampe torche bien calée dans sa petite main, Ovide avançait courageusement dans la salle des armures. Elle n'avait pas mis beaucoup de temps pour y parvenir, connaissant bien les couloirs et les salles du musée pour les avoir souvent parcourus. La jeune femme savait également les routes de passage des gardiens et comment les éviter. En tout cas, maintenant qu'elle avait atteint la salle d'exposition, elle n'en menait plus vraiment très large et déjà elle commençait à regretter d'avoir laissé son arme dans son sac. Mais il n'était plus question de retourner la chercher à présent, le fameux mutant n'allait sûrement pas l'attendre. Doucement et sûrement, elle faisait voltiger sa torche le long des murs, dans tous les coins, son regard s'attardant sur chaque armure...Très certainement, leurs silhouettes intimidantes et leurs reflets cuivrés qui flamboyaient à la lueur de la lumière leur donnait une humanité qu'elles ne possédaient pas. A croire qu'elles allaient se mettre à bouger dans sa direction comme l'avait décrit Bart Ipson.

Alors qu'elle marchait à pas comptés, la jeune femme laissa son pouvoir se déclencher et se répandre dans la salle. Sa compréhension des molécules qui l'entouraient lui donnait la possibilité de distinguer le vivant du reste...Si être vivant, homme ou mutant, il y avait, elle allait le découvrir. L'une après l'autre, chacune des molécules était analysée, confrontée aux autres, les liaisons étaient décortiquées avec soin...Et c'est ainsi qu'elle découvrit l'homme planqué dans un coin. Sans son don, elle ne l'aurait probablement pas découvert puisqu'elle avait beau regarder dans la direction, elle ne parvenait pas à le voir malgré les lueurs des quelques lumières de veille postées en haut des murs. Mais il était là, elle le sentait.

Alors...Ami ou ennemi? Autumn se trouvait bien en peine de le dire, déchiffrer les émotions des gens n'était pas dans ses capacités. Elle avait déjà pris assez de risques en arrivant seule et désarmée dans le coin, inutile de faire plus de zèle. Rapidement, elle laissa son esprit vaquer dans la pièce pour se fondre dans elle. Cette salle lui était familière, elle y avait déjà travaillé souvent, elle la connaissait plutôt bien...Alors, elle éteignit sa lampe puis se concentra, laissant son enveloppe charnelle s'adapter au décor et finalement, elle disparut aux yeux du monde.

Avec des mouvements lents et précis, elle se tourna vers l'homme. Si elle voulait maintenir cette apparente invisibilité, elle avait intérêt à ne pas faire de gestes brusques. Elle se contenta donc de prendre la prendre la parole et d'interpeller le mutant caché.

« Alors l'ami, on fait sa petite virée nocturne? »

Pour Ovide, il n'y avait aucun doute, cet homme avait, de près ou de loin, quelque chose en rapport avec les évènements troublants qui avaient secoué le musée pendant les quarante-huit dernières heures. Peut-être en était-il même l'acteur principal. Restait à voir s'il s'agissait juste d'un plaisantin ou d'un affreux bonhomme...

[Hrp: Autumn est maintenant invisible, ou plutôt camouflée dans le décor, mais si elle fait un geste trop brusque, elle réapparaitra ^^]

Décidément, les musées en pleine nuit était tout sauf rassurant, même pour un homme qui avait vécut autant de situations étranges et effrayantes que Kurt. Ce silence absolut, uniquement dérangé par les bruits de pas qui résonnait dans ces salles trop grandes, instaurait une ambiance à la limite du malsain. Le diablotin n'aurait pas été surpris de voir déambuler une momie accompagnée d'un capucin empaillé, ou bien le squelette d'un dinosaure courir après un de ses os. Au lieu de ça, bien à l'abri dans une ombre, il n'eut que le plaisir de voir une ravissante jeune femme munie d'une lampe torche.

Faisant sa respiration la plus silencieuse possible, il observa la femme observer les lieux. Elle scrutait la pièce comme à la recherche de quelque chose, et Kurt en déduit qu'elle était là pour les même raisons que lui. Il était un peu surpris, ayant toujours imaginé que si chasseurs de fantômes il y avait, il s'agissait forcément d'hommes, se déplaçant probablement par quatre dans un corbillard peint en blanc avec un fantôme barré sur la portière. Mais de toute évidence Diablo regardait un peu trop de films des années 90 ces derniers temps. Il n'eut pas à attendre longtemps avant d'être de nouveaux surpris, car désormais c'était dans sa direction que le joli brin de fille regardait. En fait elle l'avait fixé un instant droit dans les yeux, d'une manière qui le faisait un peu flipper. Il était impossible qu'elle puisse le voir, alors comment pouvait-elle savoir qu'il était là.

La réponse ne tarda pas à venir, car si Kurt pouvait se fondre dans l'ombre, la nature avait bien fait les choses et il pouvait voir dans le noir aussi clairement qu'en plein jour. La seule chose qui le gênait dans ce don, c'était son nom. Ainsi, lorsque Autumn éteignit sa lampe, lui la voyait toujours parfaitement, et ses questions trouvèrent réponse alors qu'il la regardait se camoufler, disparaissant aux yeux du diable bleu. Une mutante, comme lui. Elle devait, d'une manière où d'une autre, pouvoir "sentir" la présence des gens en plus de jouer au caméléons. Et elle s'adressa à lui, Kurt en était certain. Bien qu'il ne la voyait plus, il ne faisait aucun doute dans son esprit qu'elle devait regarder dans sa direction, attendant qu'il se manifeste. Et elle ne serait pas déçue, l'elfe ne décevait jamais une dame.

-A vrai dire je pense que nous avons le même objectif fraulein.

Ce ne fut qu'après avoir répondu qu'il sortit de l'ombre, offrant un spectacle qui pouvait être terrifiant. D'abord apparurent ses yeux, deux amandes d'un jaune presque lumineux dans le noir. Puis, tout en douceur, car il aimait soigner ses effets, Diablo s'avança. On pouvait voir sa silhouette athlétique se dessiner, pour se préciser ensuite. Oui, c'était le diable qui venait de sortir des ténèbres, du moins en avait-il l'air avec ses oreilles pointues, sa queue qui fouettait l'air derrière lui, et ce sourire qui à la fois charmeur et inquiétant en raison de ces deux canines qui pointaient sur sa lèvres inférieure.

-J'ai lu l'article ce matin et je suis curieux de savoir ce qui fait se déplacer cette armure.

Surprise, satisfaction, enthousiasme…
Ce n’était pas une mais deux personnes qui avaient répondu à l’appel de l’armure. Deux curieux et au moins un mutant. Karl n’était peut-être pas si différent des autres après tout. Face à lui commençait à discuter un duo avec qui il partageait d’indéniables points communs. De la fille, il n’avait vu que le faisceau de sa lampe qui, un temps, s’était baladée sur la rangée d’armure à la recherche du détail suspect ; et il n’entendait que sa voix. Pour l’apercevoir, elle, en personne, il aurait dut tourner la tête, tourner le casque, ce qui, il en était certain, aurait attiré l’attention. Pour l’instant, il s’y refusait. Il restait immobile, habillé de ce corps d’acier. L’homme, en revanche, il pouvait le distinguer du coin de « l’œil ». Il avait, semblait-il, surgit de l’obscurité. Depuis combien de temps se cachait-il ici à attendre le fantôme du musée ? Il avait une queue, des oreilles pointues, des yeux presque luisants. Etait-ce facile de vivre avec une pareille apparence ? Voilà Hodgkin qui se posait déjà de nouvelles questions. Il était venu pour ça, se questionner et trouver des réponses qui, inévitablement, engendreraient d’autres questions, d’autres expériences.

Une chose était certaine, Karl aimait son rôle du moment. Il était là sans vraiment y être. Il n’était qu’un spectateur face à deux curieux qui l’attendait. Allait-il se dévoiler à eux ? Non, pas encore. Il voulait continuer à les entendre, dissimulé dans la passivité, Peut-être allaient-ils se présenter l’un à l’autre, en dire un peu sur eux. Peut-être allaient-ils exposer leurs idées, faire des théories, des supputations. Peut-être allaient-ils aussi douter qu’une armure ne se mette jamais à bouger. Ce brave Bart, après tout, avait pu être abusé par son imagination. C’est ce que la majorité croyait. Oui, le moment de passer de spectateur à acteur n’était pas encore venu. Quand viendrait-il alors ? Quand les deux protagonistes finiraient pas se cacher et par attendre ? Peut-être, ou peut-être pas. Surgir en plain milieu de la discussion était sans doute la garantie d’une arrivée réussie. Il fallait savoir soigner la mise en scène, que diable ! Etre un fantôme, c’était tout un art !

HRP : Je pense qu’on va garder l’ordre du dernier tour (Autumn > Kurt > Karl). Je devrais entrer en action dans mon prochain post sauf si votre discussion devient trop intéressante, auquel cas je resterais caché. (On peut en discuter par MP bien sûr.)

Invité

Lorsque l'homme à l'apparence de démon sortit de sa cachette, Autumn eut un faible mouvement de recul. Mais contrairement à ce que l'on aurait pu croire, aucun cri de surprise ne vint franchir ses lèvres. Pourtant, à la lueur des lumières de veille, elle parvenait à distinguer l'homme qui lui parlait et même si elle ne pouvait le voir distinctivement, elle apercevait tout de même le jaune inquiétant de ses yeux, la couleur inabhituelle de sa peau, la forme étrange de son visage et sa curieuse allure...Une foule de détails qui aurait sans doute effrayé la majorité du commun des mortels. Ce ne fut pourtant pas le cas d'Ovide qui se contenta de lever un sourcil intrigué, simplement déconcertée par la réaction de l'homme. Des mutants à l'aspect insolite, voir même pour certains repoussant, la jeune femme en avait rencontré et même côtoyé des dizaines parmi les connaissances de son père. Celui-ci se fondait parmi les humains mais n'en oubliait pas pour autant le contact avec ses semblables, et Autumn avait depuis toujours évolué parmi eux.

Sans rien dire, elle l'observa s'avancer vers elle. Toujours invisible aux yeux des autres, elle n'avait pas bougé de place, se contentant de rester immobile pour voir ce qu'allait faire l'inconnu. Il n'avait pas l'air d'être agressif, il parlait d'une voix posée, presque...amicale? Toujours sur ses gardes, Autumn décida néanmoins de réapparaitre. Celui qu'elle avait pris pour le "fantôme" se présentait en réalité comme un chasseur, au même titre qu'elle. Dans un simple flottement, elle refit soudain surface, se montrant enfin à l'homme, et ralluma sa lampe torche qu'elle brandit vers le sol pour éviter d'aveugler son interlocuteur.

« Voilà une information intéressante, mais qui êtes vous? Vous n'êtes pas du musée que je sache, et je vous y ai jamais vu....»

Le contraire aurait été malheureux, parce qu'avec un tel physique, il était un peu dur de passer à côté de l'homme...Diplomate, la mutante se garda de faire une telle remarque et elle marqua une pause. Lentement, sur son visage, se dessinait l'ébauche d'un sourire. Ses fossettes se creusaient et son visage s'animait d'un enthousiasme soudain. Après le moment d'appréhension, venait enfin la montée d'adrénaline tant attendue, et Autumn aimait cela. Du mystère, du risque, une pointe de curiosité en ce qui concernait son nouvel allié...Une certaine admiration également, l'homme n'était pas comme la plupart des gens, ce qui la ravissait. Ayant toujours été un "bicho raro" -comprenez la fille un peu à l'écart des autres, la bizarre...-, et ce malgré son apparence normale, elle supposait qu'il devait sans doute avoir plus de points communs avec elle qu'on ne pouvait s'imaginer.

Tranquillement, elle cloua son regard dans les pupilles brillantes du mutant et prit la parole, d'une voix modérée parsemée d'une touche de cynisme.

« Mais bon mettons que je vous fasse confiance...Une idée de comment on chasse les fantômes, j'ai pas le numéro des ghostbusters moi....»

Elle espérait qu'il avait déjà un plan, et surtout un bon plan. Parce qu'elle, elle venait un peu les mains dans les poches. Improvisation était son crédo mais sans doute un peu d'aide pertinente et lucide serait la bienvenue...

Oh yeah ça allait tout déchirer...

Alors que Kurt regardait dans le vide, là où il avait vu pour la dernière fois la jeune femme qui l'avait interpellé à l'aveuglette, celle-ci réapparut soudain, provoquant une légère surprise chez le mutant. Surprise qui se manifesta par un léger agrandissement de ses yeux jaunes. Ce bref moment passé, il observa la mutante avec toujours ce même sourire aux lèvres. Elle aurait put lui balancer sa lampe torche au visage, hurler, appeler la sécurité. Mais elle se contentait de lui poser des questions et Kurt voyait en cela une preuve de caractère, surtout que les remarques étaient pertinentes. La dernière fois qu'il était venu dans ce musée c'était des années auparavant, et il portait alors un inducteur d'image qui le faisait ressembler à n'importe quel humain. Il avait presque oublié cette période de sa vie où il se sentait obligé de se cacher du monde, autant pour se protéger que pour ne pas chiquer. Mais c'était il y a bien longtemps, quand il avait encore honte de l'apparence que Dieu lui avait donné.

-Je me nomme Kurt Wagner puisque vous me le demandez. Et il est vrai qu'il y a bien longtemps que je ne suis pas venu ici.

Il se retint de rire à l'évocation des ghostbusters, les deux films figuraient parmi ces préférés. Mais il fallait bien admettre que la demoiselle lui posait une colle, car si il avait déjà fait la chasse au prétendus démons plus d'une fois, la seule occasion qu'il eut de chasser le fantôme avait été une catastrophe.

-A dire vrai je pencherai plutôt pour l'hypothèse du mutant que celle du fantôme. Je ne pense pas que les esprits malins se baladent parmi nous pour nous effrayer ou à la recherche du repos éternel.

L'elfe jeta un coup d'œil autour d'eux alors qu'il parlait. Il était convaincu qu'un télépathe aurait été plus apte à mener cette enquête, mais il finirait bien par trouver un moyen.

-Pour être tout à fait honnête, j'ai même tendance à penser que c'est le musée qui à monter cette histoire de toute pièce pour faire revenir les visiteurs.

A l'époque d'internet et du tout média, il était triste de constater que de moins en moins de monde arpentait les allées des musées, et ce partout à travers le monde. Il n'aurait pas été surprenant que, par désespoir de cause, le directeur du musée ait décidé de se faire un gros coup de pub dans l'espoir d'attirer le plus de curieux possibles.

Hodgkin, silencieux, inerte comme le métal dont il était à présent fait, ne perdait pas un mot de ce qu’il entendait. Chacun réplique, chaque bribe d’information était un prétexte pour ne nouvelles questions, pas forcément très constructives, mais peu importait. Les Ghostbusters, qu’était-ce donc ? Ce nom ne lui était pas totalement inconnu mais il ne se souvenait plus où il l’avant entendu et de quoi il s’agissait. Il fouilla sa mémoire, à la recherche de cette réponse, pour le simple plaisir de la trouver. Enfin, quelque chose lui revint. C’était Bachir, quand il était encore petit, qui lui avait parlé des Ghostbusters. D’après ce qu’il avait compris, c’était des personnages de fiction, des chasseurs de fantômes. Voilà Karl contant d’avoir résolu une énigme, certes facile. Le diable bleu se nommait Kurt Wagner. Intéressant. Avait-il déjà rencontré ce nom ? Voilà une nouvelle énigme qui, cette fois, resta sans réponse. Hodgkin eu beau fouiller ses souvenirs, il dut se rendre à l’évidence : il ne connaissait pas ce Kurt. Et bien, cette nuit serait l’occasion d’y remédier. La femme, elle, restait mystérieuse. Il ne pouvait toujours pas la voir et ignorait comment elle s’appelait. Mais elle était là pour lui, tout comme l’homme. Ce dernier émit quelques hypothèses. Tout d’abord, il ne croyait pas aux fantômes et supposait qu’un mutant était le responsable. Il avait raison mais Karl allait se faire une joie de lui faire croire le contraire. Le diable soupçonnait également le musée d’avoir orchestré l’événement. C’aurait été amusant mais hélas, ce n’était pas le cas.

Une question, peut-être plus importante que les précédentes, finie par se poser. Maintenant, le moment était-il venu de se montrer ? Hodgkin hésita. Il ne s’était pas lassé d’être simple spectateur. Mais attendre apporterait-il vraiment quelque chose de plus ? Les deux chasseurs de fantômes n’avaient pas de plan précis, ce n’était que des amateurs. Pas d’instruments bizarres à tester, pas de charlatanisme en perspective. Karl aimait les prétendus exorcistes. Avec eux, c’était toujours du délire ! Et avec les débutants, ce qui était drôle, c’était de les bousculer, de voir s’ils savaient improviser et s’ils étaient de taille face au surnaturel. Hodgkin prit sa décision : le moment était bien venu. Place à l’action.

Un bruissement de métal résonna dans la galerie. Ce son, aussi faible soit-il, fut dans le silence du lieu comme un coup de gong. Puis… plus rien. Difficile de remarquer qu’une des armures avait séré les poings. Karl laissa passer une dizaine de seconde, uniquement pour ménager l’effet. Puis, il assura ses appuies. Les armures, pour tenir debout, était soutenue par une structure adaptée. Hogkin, en assumant son propre poids grâce à ses robustes jambes soulagea cette structure, provoquant de nouveaux bruissements métalliques, des cliquetis sinistres. Conscient que cette fois il pouvait avoir été repéré, Hodgkin ne jugea plus utile de marquer une pose. Il s’avança d’un pas, il sortit du rang. La structure qui le retenait se brisa, une barre tomba au sol et y roula. D’une démarche raide et régulière, accompagné du chant de l’acier contre l’acier, l’armure rendu terrible par le jeu des ombres traversa le couloir. Si Diablo n’avait pas changé de position, il allait se retrouver à proximité du « fantôme ». Une fois de l’autre côté, face aux armes, l’armure tendit ses bras. Elle s’empara d’une longue épée dont la lame parfaitement aiguisée et polie brilla sous la lumière de la torche électrique. Elle prit également un bouclier triangulaire frappé d’un blason à la gloire de l’aigle. Ainsi équipé, le monstre de métal pivota toujours avec autant de raideur. Le voilà face à la femme. Ses invisibles yeux se mirent à la fixer. Enfin, il pouvait la voir. Elle était belle pour une humaine. Mais était-elle aussi courageuse qu’elle était curieuse ? Plus menaçant que jamais, Karl commença à s’approcher.

Invité

A priori, l’homme n’avait pas tord. Comme lui, Autumn ne croyait pas non plus à l’hypothèse des esprits revenus du passé ni aux âmes égarées entre le monde des vivants et l’au-delà. C’était même carrément grotesque et la demoiselle ne pouvait qu’être en accord avec le raisonnement avancé par son interlocuteur. Kurt Wagner, donc, semblait avoir la tête sur les épaules, sans doute bien plus qu’elle. Et au-delà des apparences, il avait l’air particulièrement bien élevé. Son ton était posé, ses phrases éloquentes, il ressemblait plus à un professeur qu’à un chasseur de démon. A cette idée, un petit sourire s’afficha sur le visage de la jeune femme et elle eut un bref hochement de tête amical.

« Je m’appelle Autumn. »

Elle ne précisa pas son nom de famille. Le nom de Hackett n’était peut-être pas très rare sur le sol américain mais autant ne pas donner le moindre indice quant à son appartenance mafieuse à un inconnu. Et ce même s’il inspirait une certaine confiance. Le nom de son père était connu, celui de sa fille avait des chances de l’être également, et Autumn préférait garder l’anonymat avec un maximum de personnes.

« Le musée…Mouais pourquoi pas, mais d’après ce que j’ai entendu ici, personne en savait rien. Après, j’suis pas au courant s’il s’agit d’un coup de pub des chefs mais bon, j’imagine mal Ipson y participer. J’ai discuté avec lui, c’est un type bien. Et…Et en fait, j’en sais rien, ça fait un peu gros…Je trouve…Bref. »

Une courte pause. Toutes ces réflexions pourtant très justes ne les menaient pas à grand-chose. Autant passer directement au seul indice valable dont elle disposait.

« Moi non plus, j’crois pas aux fantômes. Mais J’ai peut-être une piste. Y’a un téléporteur pas trop discret qu’est passé dans le bureau où j’étais… »

Ce fut à ce moment qu’elle fit le rapprochement avec son interlocuteur.

« Ok, c’était vous qui avez joué à saute mouton entre les murs ou on peut partir de là ? »

Ce fut à ce moment que l’armure choisit pour s’animer. Le bruit métallique, ténu et discret au tout début, résonna pourtant dans le silence excessif de la salle du musée. Quelques secondes après, la barre s’écrasa sur le sol avec fracas, alertant les deux enquêteurs en herbe. Aussitôt, Autumn tourna la tête en direction du bruit et vit soudain l’armure se mettre en branle. Le bras levé, elle l’indiqua du doigt.

« Attention, par là ! »

Elle avait crié autant pour Kurt que pour elle-même et ce fut avec un étonnement et un effroi non feints qu’elle suivit du regard l’avancée de la carcasse de métal à travers la pièce. A quelques mètres, l’armure attrapa ses armes et se retourna face à eux. Face à elle surtout. Bouche bée, incapable d’ajouter quoi que ce soit, la jeune femme resta plantée au beau milieu de la pièce pendant que le danger se rapprochait d’elle. Apparemment, au vu de sa direction, elle en était bel et bien la cible. Jetant un coup d’œil effaré à Kurt, elle chercha désespérément une solution…Maintenant, il n’y avait plus aucun doute, la version du gardien était véridique et Autumn pouvait parfaitement se mettre à sa place.

Activant son pouvoir, elle entreprit rapidement de « sentir » celui qui occupait le monstre de métal. Si un mutant se trouvait à l’intérieur, elle serait en mesure de le sentir. Mais rien. Nada. Le vide absolu. Ce qui animait l’armure n’avait rien de vivant. Ou même de non vivant d’ailleurs. Ou en tout cas, Autumn n’était pas capable de le percevoir. Ne sachant pas comment réagir et surtout sans arme pour se défendre, elle ne put rien faire d’autre que reculer rapidement, cherchant à mettre le plus d’espace possible entre elle et l’armure, pour échapper à son assaillant qui lui arrivait dessus. Plus agile que le tas de métal, il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour se faufiler derrière un présentoir protégé par une vitrine. Autumn n’était pas vraiment une lâche mais elle n’était pas non plus suicidaire. Pas vraiment envie de finir charcutée par une épée de plusieurs siècles d’âge…Sans perdre de temps, elle jeta un coup d’œil aux alentours, cherchant une solution. Elle se voyait mal prendre une lame à son tour et se mettre à combattre, l’escrime ou le combat à l’épée ne faisaient pas partie de ses compétences. Restaient…hum, la fuite ou la négociation ? Mais pouvait-on vraiment parler avec une armure ?

De sa modeste cachette, elle se pencha un peu vers son assaillant et lança d’une voix peu rassurée.

« Heu, Monsieur…heu, l’armure, ou...quoi que vous soyez...et si on discutait ? Non ?

Elle avait perdu de vue Kurt et franchement là, le mutant bleu, c'était bien le cadet de ses soucis...

L'ambiance du musée, de nuit, était décidément pesante. Dans le silence complet ne résonnait que le son des voix de Kurt et de la jeune femme. Le fait qu'il soit sur ses gardes, chacun de ses sens en éveille, donnait l'impression au x-man que l'air était pesant, presque palpable. Mais il écoutait la jeune femme, qui lui semblait de plus en plus charmante à mesure qu'il la regardait. Elle se présentait enfin. Autumn, ce n'était pas un nom commun, ou du moins Kurt n'en avait-il jamais rencontré auparavant. Mais ce n'était ni le lieu ni le moment pour lancer des banalité tel que "c'est un bien joli prénom que vous avez là ?". Alors Diablo se contentait d'écouter la mutante exposer son point de vue. C'était une bonne chose qu'il soit d'accord sur le fait que ce n'était pas un fantôme. Et puisqu'elle semblait connaître relativement bien la direction et le personnel du musée, il était enclin à la croire lorsqu'elle disait qu'il était peu probable que ce soit juste un coup de pub. Enfin elle avança une théorie, mais celle-ci fit sourire un peu plus le mutant bleu, car, comme elle s'empressa de le supposer, c'était bien lui le téléporteur "pas trop discret".

-Effect...

Kurt fut coupé, alors qu'il allait confirmer la chose à Autumn, par le grincement qui emplit la pièce. Il se retourna promptement, cherchant, du regard, la source de ce bruit désagréable. Durant dix longues seconde, la salle des armures ne fut que silence. Puis enfin une des pièces de la collection se mit à bouger. Même en ne croyant pas au fantôme, la scène avait quelque chose de surréaliste. Voir une armure se déplacer à une vitesse ridiculement lente, provoquant un fracas terrible en faisant tomber la structure qui la soutenait, pour ensuite prendre les armes, ce n'était pas un spectacle de tout les jours. Puis la créature métallique se dirigea non pas vers la bête, mais en direction de la belle.

-Vous devriez peut-être courir.

Finissant sa phrase en se tournant vers Autumn, Kurt ne put que constater que cette dernière avait pensée à la fuite bien avant lui. Voilà qui lui laissait le champs libre.

BAMF !

Diablo disparut dans l'habituel nuage de fumée violette...

BAMF !

Réapparaissant au niveau des épée. Se saisissant de l'une d'elle, un modèle un peu plus petit que celui de l'armure, plus adapté à sa taille et sa force, il jeta un bref regard vers la scène. Autumn avait disparut, certainement cachée quelque part, et de tout évidence le "fantôme" la suivait.

BAMF !

En s'adressant à l'armure, Autumn venait de préciser sa position, et la théorie de Kurt selon laquelle l'armure voulait faire de la jeune femme une assiette de sushis. Il s'était donc de nouveau téléporté, pour...

BAMF !

...réapparaitre juste devant l'armure, son épée pointée vers la carcasse de métal.

-Ecoute la demoiselle bonhomme, soit on discute soit je vais être dans l'obligation de te faire du mal.

Quel assurance, quelle prestance. Pas même un léger tremblement dans la voix, ni dans la main qui tenait l'épée, tendue vers la boite de conserve. Pourtant il doutait fortement de pouvoir faire quoi que ce soit qui puisse blesser la chose, ou la personne, qui était dans cette armure. Il avait beau être un maître escrimeur, jamais on ne lui avait appris à se battre contre une armure vide, car si il ne pouvait voir ni yeux ni bouche derrière ce casque, c'est qu'elle devait être vide.

Voilà Hodgkin satisfait. Son apparition avait « bousculé » les deux curieux. Certes, ceux-ci n’avaient pas cédé à la panique comme cela avait été le cas pour le gardien de la veille. C’était mieux ainsi. L’expérience n’en serait que plus attrayante.

La femme s’appelait Autumn. L’homme pouvait se téléporter. La femme, peu rassurée, cherchait à discuter. L’homme, visiblement confiant, menaçait. Comme précédemment, Karl ne perdait pas un mot de ce qui se disait et il portait son attention sur le moindre fait et geste. Toutefois, maintenant qu’il se mouvait, maintenant qu’il agissait, il ne pouvait plus autant se questionner. Contrôler son corps d’acier exigeait une constante concentration. Faire une chose, penser à une chose, il devait bien souvent se limiter à cela. Curieusement, même en étant acteur, il avait l’impression d’être son propre spectateur.

A présent, que devait-il faire ? Il s’était immobilisé à moins de deux mètres du dénommé Kurt et avait posé sur ce dernier ses invisibles yeux. Parler ou frapper, telle était la question. Pour y répondre, il fallait savoir ce que cherchait à obtenir Hodgkin et au fond, il ne savait pas vraiment. Il était venu pour attirer des curieux. C’était fait. Il voulait savoir comment réagissait les curieux. C’était vague. Il voulait jouer au fantôme. Ha, voilà qui était déjà plus précis. Quelques secondes passèrent pendant lesquelles l’armure était devenue statue. Enfin, elle se décida à réagir. Un rire grinçant, plutôt grave, sortit de l’enveloppe métallique. C’était un rire froid, un rire raide, un rire « de fer » comme si la matière elle-même s’exprimait. Ce rire raisonna dans la galerie, lourd, terrible, plus encore que ne l’avait été le champ de l’acier accompagnant la marche du monstre. Ensuite arriva la réponse. Nul besoin de mot pour se faire comprendre.

L’armure ajouta son bouclier et prépara sa frappe. L’épée s’éleva et s’abattit dans un sifflement sinistre. Un coup très prévisible, certes, mais précis et puissant. L’esquive était bien plus indiquée que la parade. L’erreur promettait une cruelle blessure. Pourtant, Karl ne cherchait ni à blesser, ni à tuer, ni même à vaincre. Il répondait simplement à l’invitation du duel qui lui était faite, il jouait son rôle de fantôme… il s’amusait.

HRP : l’armure attaque Kurt. Vous pouvez la faire agir en ce sens. Elle ne fait plus vraiment attention à Autumn. Autumn : je te laisse gérer l’éventuelle arrivée des gardiens. On fait pas mal de bruit. Il est même probable qu’une alarme silencieuse ai été déclenchée suite à la détérioration de la structure soutenant l’armure et à la prise des armes.

Invité

Le preux chevalier bleu, dénommé Kurt, faisait bien son travail. Affronter son terrible adversaire et peut-être sauver la demoiselle au passage ? Demoiselle qu’il ne connaissait pas et qu’il n’avait pas vraiment de raison de protéger mais on pouvait toujours rêver. Néanmoins, ce n’était plus Autumn qui était menacée à présent mais bel et bien le téléporteur. Les yeux légèrement écarquillés, la jeune femme vit l’armure lever son épée pour attaquer, abattant son arme avec une force terrible. Force qui aurait sans doute dû tuer sur le coup le mutant mais qui n’en fut rien…L’homme, vif et rapide, s’était déjà téléporté ailleurs…Autumn, concentrée sur le monstre de métal, l’avait déjà perdu du regard et tout ce qu’elle put voir à cet instant précis, ce fut la lourde épée s’abattant sur le sol avec fracas, détruisant le sol et démolissant deux ou trois dalles dans son élan.

« Eh merde. »

Si ça, ça n’avait pas alerté le musée tout entier, les gardiens et la moitié de New-York, ça n’avait alerté personne. Maintenant Autumn était plus dérangée par le fait que ses collègues du musée pouvaient la surprendre que par le fait qu’elle risquait probablement de se faire trancher par une antiquité qui avait par on ne sait quel miracle repris vie. D’une, elle aurait à expliquer sa présence sur les lieux et on viendrait forcément à deviner qu’elle n’était là que pour enquêter sur ce supposé fantôme, conclusion qui la classerait sans aucun doute dans le panier des bizarreries de ce musée, à une place de choix près d’Ipson. Et même si l’armure avait bel et bien bougé, il y avait les risques que le scénario se répète. Des témoins mais personne pour les croire, et quelques simples dalles brisées qui ne serviraient en aucun cas à appuyer ses dires. Enfin, et sans doute la pire des choses, elle avait mis à découvert sa nature mutante…Quoique, de ce côté, elle ne risquait pas grand-chose. Si les gardes débarquaient, l’homme bleu n’avait en aucun cas intérêt à se montrer face à eux, et ce peu importait sa nature mutante. Rien que le fait qu’il soit étranger au musée et qu’il n’avait rien à faire dans ses couloirs à une heure pareille serait sans doute un argument suffisant pour lui donner envie de déguerpir. Enfin, on n'était jamais sûr de rien...

« - Kurt ! A mon avis, c'est le moment de se tirer si vous voulez pas vous faire pincer. Si ça vous dit, rendez-vous dans l'arrière cour du musée. »

Tant pis pour l'armure, c'était certes une étonnante découverte mais pour sa part, elle ne comptait pas vraiment faire de vieux os ici...Son poste était en jeu...

*****

Dans le couloir, Howard Caldwell courait au pas de course, suivi de près par son coéquipier de la soirée, James Taylor. Lorsque l’armure avait décidé de sortir de sa place et d’emprunter l’épée, une simple alarme s’était déclenchée dans son bureau. Aussitôt il avait prévenu James qui était parti faire son tour de ronde, avant de se précipiter à son tour dans les couloirs. Quelques minutes plus tard, le grand brun et le petit roux se rejoignaient et continuaient ensemble leur chemin à travers l’immense musée, se dirigeant directement vers la salle aux armures. Un chemin qui ne leur pris pas tellement de temps, ils se retrouvèrent assez vite devant leur but.

Armés de lampes et surtout de pistolets tazer, ils pénétrèrent dans la salle, l'air menaçant…

« - Personne ne bouge!!! »

Ca faisait très série policière américaine mais c'était la seule chose qui avait traversé l'esprit d'Howard à ce moment là.

Autumn, elle était déjà passé en mode invisible et se dirigeait déjà, en faisant un large détour et en silence, vers la porte que les gardiens venaient d'ouvrir ...

[Hj: si j'ai trop fait bougé les choses, je peux changer. Sinon Autumn se dirige à présent vers son bureau pour récupérer son sac puis vers la cour arrière du musée pour si vous voulez la rejoindre. ^^]

Décidément, plus personne n'avait de manières de nos jours, et surtout pas une armure qui bougeait toute seule. De toute évidence, la personne, ou chose, qui contrôlait la grosse conserve avait choisit la voie de la violence. Allez comprendre pourquoi, mais tout le monde semblait choisir cette voie là ces quinze dernières années, du moins c'était l'impression que Kurt avait. C'est qu'en voyant la lame s'élever dans les airs, il ne faisait plus trop le malin le diablotin. C'était bien joli de jouer au héros fringuant pour impressionner les jolies demoiselles en détresse, mais il fallait pouvoir assumer ensuite. Diablo se décida bien vite pour la solution de facilité, soit disparaitre.

BAMF !

Le tranchant de l'épée fendit le nuage de fumée violette avant de fracasser violemment la dalle sur laquelle se trouvait le mutant bleu un instant auparavant.

BAMF !

Mutant qui venait de réapparaitre en l'air, ou plus précisément en appui, dans une position peu évidente, sur l'épaule de l'armure. Si il était revenu si proche du danger, c'était pour être certain que l'armure était vide. En effet, si il s'agissait en réalité de quelqu'un d'invisible ou d'intangible, l'intrus avait besoin de respirer, et dans ce cas il avait inhalé la fumée imprégnée de soufre qui accompagnait les déplacements de Kurt. Il allait même répliquer d'une estoque dans l'articulation du monstre de métal lorsque la jolie Autumn lui conseilla de déguerpir.

BAMF !

Il disparut de nouveau, laissant l'armure et l'épée qu'il tenait sur place. Il aurait put garder son arme, mais les poils qui recouvraient son corps l'empêchaient de laisser des empreintes, chose bien pratique dans certaine situation. Lorsque les gardiens arrivèrent, il ne purent voir que l'armure dans la salle, entourée de cette fumée violette qui serait bientôt dissipée.

BAMF !

Cette fois-ci c'est à l'extérieur du musée qu'il réapparut, sur le toit. Ne connaissant pas bien l'agencement du bâtiment, il avait choisit cette solution pour mieux repérer l'arrière coure. Se dirigeant donc à l'opposé de l'entrée, toujours sur le toit, il se pencha sur le bord pour voir où il devait rejoindre Autumn et...

BAMF !

...s'y téléporta sans tarder.

BAMF !

A peine apparut dans la coure Kurt décida de se fondre dans l'ombre, préférant attendre à l'abri des regards. Si lui avait put faire le trajet si vite, il n'était pas dit que la charmante demoiselle en ait fait de même, et il préférais rester bien à couvert au cas où la sécurité du musée viendrait vérifier ici avant qu'elle n'arrive.

[HJ : désolé, c'est un peu court, mais j'avoue que je ne savais pas quoi mettre à part "il fuit"]

Le duel s’était engagé, Karl se faisait une joie de mettre à l’épreuve le courage des chasseurs de fantômes. Il espérait leur offrir une prestation digne de ce nom. Après cela, peut-être, croiraient-ils aux revenants. La dalle fracassée fut sans aucun doute du plus bel effet. Oui, Hodgkin était satisfait de sa façon de s’amuser, satisfait aussi des curieux venus à lui. Mais voilà, toutes les bonnes choses ont une fin et la fin, hélas, arriva vitre, trop vite. La jeune femme conseilla au diable bleu de fuir, ce qu’il fit en un clin d’œil. Et elle, à nouveau, se rendit invisible. Voilà l’armure seule. Déçue, elle se redressa de toute sa hauteur. Elle perçut des bruits de pas précipités venant en sa direction. Une porte s’ouvrit, deux individus, lampes et armes aux poings, firent irruption dans la galerie. Pinocchio, de sa démarche raide, leur fit face. Il n’était plus seul, certes, mais le jeu avait perdu son charme. Il fixait les deux gardiens ; les deux gardiens le fixaient. Le faisceau des lampes torches s’étaient rassemblés pour pointer l’abomination métallique, rendue plus effrayante encore dans la pénombre. Déjà, les deux hommes hésitaient. Karl lisait la crainte dans leurs yeux. A l’instar d’Ipson, ces deux là n’étaient pas dignes de lui. Dommage…

Pendant un instant, la scène s’était figée. L’armure, redevenue statue, les deux vigiles qui essayaient de se résonner, de se dire qu’il y avait forcément quelqu’un dans cet habit de métal, personne ne disait mot. Après une poigné de secondes, l’un des deux hommes, d’une voix devenue vacillante, intima à la créature de rester sur place, ce qu’elle faisait déjà, mais sait-on jamais. Que faire ? Karl se le demandait. Les deux chasseurs de fantômes s’étaient donné rendez-vous dans l’arrière cours. Devait-il les suivre ? Devait-il les chasser, histoire que les rôles s’inversent? Un fantôme, agirait-il ainsi ? A cette dernière question, Hodgkin se dit que non, que s’il cherchait à rejoindre Kurt et Autumn, il briserait son effet, il ne pourrait plus se faire passer pour un revenant. Il se devait de respecter une sorte de rituel, de rester dans cette galerie. Avait-il raison de penser ainsi ? Longtemps il allait se le demander mas sa décision était prise.

Son rire froid et rigide brisa le lourd silence qui s’était de nouveau installé. Seulement, ce n’était plus vraiment un rire, mais plutôt un faible ricanement, une rumeur sinistre. Les deux gardiens sursautèrent et raffermirent leur prise sur leur arme qui, avouons-le, n’avait guère d’utilité. Karl fit un pas en avant, histoire de bien montrer que l’armure bougeait, histoire de faire reculer les deux froussards. Puis, enfin, il s’imagina ne plus être ce « corps » d’acier. Alors, presque immédiatement, il perdit toutes sensations. Le voilà de nouveau entouré par le vide. L’armure, laissée à l’abandon, vacilla avant de s’écraser sur les dalles en se disloquant au passage. Le casque roula jusqu’aux pieds des vigiles. Le fantôme du musée, s’en était allé.

***

Le pantin releva la tête. C’était l’aube à présent. Le magasin de Bachir, paisible, s’étendait autour de lui et face à lui se trouvait toujours le journal. Karl se leva. Il était impatient de savoir si le Times lui réserverait un nouvel article. La rumeur du fantôme allait-elle se rependre ? Les curieux reviendraient-ils la nuit prochaine ? En tout cas, Karl ne manquerait-pas cette occasion. Il tenait au rôle. A l’étage, il y eut un bruit. L’artisan, toujours matinal, s’était réveillé. Hodgkin vint à lui.

HRP : je vous laisse discuter et sauter à la nuit suivante. Vous pouvez aussi narrer la façon dont les médiats couvrent l’événement. Je peux sauter mon tour de post si cela vous arrange.

Invité

Tranquillement mais sûrement, Autumn, avait arpenté les couloirs du musée en silence pour revenir dans la salle où elle avait laissé son sac. Le plan était on ne peut plus simple. Récupérer ses affaires pour ne pas laisser de traces quant à son passage nocturne dans le musée puis rejoindre ensuite Kurt dans l’arrière cour. La jeune mutante n’était pas certaine que le mutant soit au rendez-vous mais dans le doute, rien ne l’empêchait d’aller faire un tour pour vérifier. S’il n’avait pas répondu à sa proposition, elle rentrerait simplement chez elle. Rester bosser tard dans le musée ne lui était pas interdit mais au vu de ce qui venait de se passer, il valait mieux garde profil bas et quite à rester discrète, autant éviter de rester inutilement dans les parages. Ce fut donc avec empressement qu’elle attrapa le sac qui contenait quelques uns de ses dossiers et son arme. Elle y rajouta sa lampe et sans attendre, sortit rapidement en évitant à dessein les couloirs qui la rapprochaient de la salle des armures. Partant de l’autre côté, dans la direction totalement opposée, elle se fondit dans le décor et se déplaça calmement pour ne pas trahir sa présence.

Quelques minutes plus tard, la jeune mutante atteignait l’arrière-cour et toujours invisible, elle se mit en quête de trouver Kurt. L’endroit était vaste et mal éclairé, plutôt vide. Seules deux voitures, sans doute celles des gardiens, se trouvaient dans l’espace réservé aux voitures du personnel, aux côtés d’une petite fourgonnette blanche. Un peu plus loin, des poubelles correctement rangées, témoins de la stricte politique du musée en matière de recyclage et de rangement et enfin quelques arbres, simple coin de verdure modeste entre les immeubles gris de Manhattan, la ville de béton. Lentement et discrètement, Ovide fit le tour. Sur le sol pavé, vestige d’un temps plus ancien mais bien conservé, la semelle de ses converses ne faisait pas de bruit et elle avançait simplement en déployant son pouvoir. Un don très utile finalement car même si l’homme était là, il avait sûrement décidé de se replier dans un des coins sombres, comme il l’avait fait dans la salle des armures.

Et puis, soudain, elle le sentit, planqué dans l’ombre, comme elle l’avait imaginé. Elle eut un petit sourire, ravie qu’il ne lui ait pas fait faux bond et qu’il s’en soit tiré sans problème. Bon, évidement, elle n’était pas sûre qu’il s’agissait de lui mais il y avait quand même peu de chances qu’elle se trompe. S’approchant, elle murmura dans un souffle:

« Kurt, c'est vous? »

Le pouvoir de l'homme était on ne peut plus intrigant. Pas seulement son apparence mais également ce don de se faire si discret et si silencieux. Elle aimait ça, elle qui avait toujours été passe partout au milieu de la foule, elle qui savait toujours se fondre dans la masse, et elle restait admirative devant un tel déploiement de talents.

« Ravie que vous soyez resté...Je crois qu'on l'a échappé belle, le truc des dalles cassées, ça a dû réveiller tout le musée. Et encore on a eu de la chance que les patrons soient en plein changement des installations de sécurité sinon on aurait été cuits... »

Elle le savait, elle avait été imprudente. Elle ne recommencerait certainement pas de sitôt.

Caché dans les ténèbres, le diable réfléchissait. Il essayait d'analyser la situation le plus rationnellement possible. L'armure avait bel et bien bougée d'elle même, et Autumn, qui semblait capable de détecter les mutants, n'avait rien sentit de particulier, puisqu'elle avait été aussi surprise que Kurt. il aurait dût faire appel à un télépathe, il le savait, mais il n'en avait pas croisé un seul depuis son retour à l'institut, et il se voyait mal déranger le professeur Xavier pour ce genre d'affaire que seule la curiosité l'avait poussé à entreprendre. Personne ne pouvait donc confirmer la théorie qui se formait à présent dans l'esprit du farfadet. Et c'est alors qu'il arrivait à cette conclusion que sa comparse d'une nuit apparaissait dans la court. Ou du moins y entrait, toujours camouflée par son étrange pouvoir. Sortant donc de sa cachette, le mutant bleu apparaissait enfin aux regards après que la belle eut parlé.

-Oui c'est moi.

Elle dut être rassurée, de le voir, car, bien qu'elle soit toujours dissimulée par les ténèbres qui enveloppaient la court, elle était désormais visible aux yeux du mutant nyctalope. Décidément, elle était bien jolie la bougresse. Il l'écouta parler, acquiesçant de la tête. Elle avait certainement raison, et il aurait été surprenant que les gardes ne se mettent pas à fouiller chaque recoins du musée après avoir trouvé cette armure au milieu de la salle. Il fallait donc faire relativement vite, et dégager les lieux.

-Je suis content que vous soyez là aussi. Et vous avez raison, ça a dut réveiller tout le musée et la moitié des voisins. Nous ne devrions pas trainer.

Bien qu'il eut été tenté de faire part de sa nouvelle théorie à Autumn, Kurt s'abstint, pour ne pas perdre un temps qui leur était précieux. Il prit donc un temps très court de réflexion pour penser à la suite des événements. C'est pendant que la jeune femme regardait en direction de la porte du musée, certainement pour guetter l'éventuelle arrivée des gardes, qu'il reprit.

-Si vous êtes aussi curieuse que moi, et je crois que vous l'êtes, nous devrions nous retrouver tout les deux ici après la fermeture du musée.

La belle sembla hésitante. Elle se balançait légèrement sur le côté en regardant le sol, avec une moue timide à faire fondre les deux pôles. Finalement, elle dut décider que c'était là une solution pas plus mauvaise qu'une autre puisqu'elle acquiesça en silence.

-Bien, dans ce cas, si vous vouliez bien me prêter un instant votre téléphone, je pourrais vous donner mon numéro. Comme ça, au moindre soucis, vous m'appelez.

Autumn sembla un peu surprise par une telle demande, et, réfléchissant certainement, elle se dandina légèrement de gauche à droite, se mordant la lèvre inférieur le temps de se décider.

-B..Bien, je vous fait confiance...

Et, fouillant dans son sac un instant, l'air un peu nerveuse, elle tendit finalement un de ses mobiles au mutant. Kurt ne put retenir un léger sourire face à l'attitude de la demoiselle. Elle semblait soudainement si timide et hésitante, lui qui l'avait trouvé belle dans la galerie du musée, la trouvait maintenant mignonne, véritablement craquante. C'est sciemment, qu'en prenant l'appareil, il effleura doucement les doigts d'Autumn, la regardant dans les yeux. Puis, rapidement, malgré ces mains étranges, il tapa son numéro sur le clavier, l'enregistrant à son prénom. Il ne se permit pas de regarder quoi que ce soit sur l'appareil, le rendant immédiatement à sa propriétaire.

-N'hésitez pas à me contacter, à n'importe quelle heure. Il marqua une légère pause, puis avec un sourire qu'il voulait aussi chaleureux que charmeur, il ajouta. Demain, aux alentours de vingt-deux heures. Je vous attendrait.

Puis il tendit la main vers la mutante, voulant très certainement la lui serrer avant de disparaître à nouveau. Elle hésita un temps, puis finalement serra délicatement la main bleue de Diablo.

-Oui.. A demain.

Mais Kurt ne disparut pas aussitôt, au lieu de ça il déposa un doux baiser sur le dos de la main qu'il tenait, avant de sourire doucement de nouveau.

-Ce fut un honneur et un grand plaisir pour moi que de vous rencontrer ma très chère demoiselle.

Puis il lâcha enfin sa prise, reculant dans les ombres pour y disparaitre. Autumn, elle, se fondit de nouveau dans le décore, et s'éloigna pour rejoindre son domicile. Elle n'avait fait que quelque pas, peut-être un peu troublée, lorsqu'elle put entendre le bamf, caractéristique de la téléportation du diablotin, venant du toit du musée.

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Le lendemain, les new-yorkais pouvaient entendre dans tout les journaux locaux, radio ou télé, qu'un nouvel incident avait eut lieu au MET. On parlait cette fois de dalles brisées. Les gardiens témoignaient avoir vu l'armure au milieu de la salle, entourée d'une étrange fumée violette. Ils disaient que ce devait être l'œuvre d'un démon, ils avaient sentit une forte odeur de soufre. Ça ne pouvait être que le diable. Cette fois-ci, la police s'en mêlait, il était annoncé que le musée restait ouvert, les événements étranges n'ayant, pour le moment, eut lieu que la nuit, mais que l'endroit était désormais sous étroite surveillance policière. Dans les journaux papiers, le même discours était tenu, et les mêmes témoignages des deux gardiens. Mais en prime il y avait la photo de l'armure qui s'était déplacée, et de la dalle qui avait été brisée par l'épée. Certainement un photographe qui s'était faufilé tôt le matin sur les lieux, avant l'intervention des forces de l'ordre. Mais ce que nulle journaliste ne disait, et ne savait, c'était qu'une homme particulier serait présent avec la police. Un homme appartenant à un groupe gouvernemental naissant, spécialisé dans les affaires de mutants et non de démons.

[HJ : je propose qu'on laisse Lucas posté avant nous puisque les forces de l'ordre seront sur place les premiers. Ensuite Autumn, puis moi, et karl re rentre en jeu quand il sent qu'il a quelque chose à poster. Enfin si vous être tous d'accord.]

Première affaire de Lucas, beaucoup de ses collègues auraient donné cher pour être nommé sur cette affaire qui s'annonçait palpitante. L'avocat ne s'était pas montré enthousiaste à l'annonce de son nouveau job. Certes, il avait accepté ce poste, mais il n'avait pas cru qu'il allait être mis sur le terrain si rapidement. Il avait pensé naïvement qu'il n'aurait cas traiter les affaires juridiques du BAM. C'était bien mal connaitre les attentions de ses supérieurs qui certes voyaient en lui en avocat de génie, mais surtout un homme capable de pouvoir détecter les mutants et de les rendre aussi gentil qu'un chiwawa. Ce qui était un avantage considérable surtout pour une organisation telle que le BAM. Il était donc hors de question de se passer des dons de Lucas. Le jeune homme avait au début émis quelques légères objections qui furent rapidement balayer d'un revers de la main et qui s'était conclu par: Au prix que l'on vous paye vous n'allez pas faire la fine bouche. Cela avait mouché l'avocat qui n'avait pour une fois pas su quoi rétorquer. Il était vrai qu'il avait bien négocié, du coup il était fort onéreux de s'offrir ses services. Il avait clairement mis la barre haute au BAM pour le recruter. L'organisation avait chèrement monnayé ses compétences maintenant il devait assumer ses choix. Du coup Lucas n'avait donc plus le choix que de jouer à son tour les détectives en herbe et d'aller enquêter sur ce qui se passer le soir au musée. Il avait récolté avant de venir sur place toutes les informations possibles par le biais de la presse. Puis par quelques informateurs que disposait déjà l'organisation. C'était un vrai sac de noeud cette histoire. Lucas ne croyait pas au fantôme qui soudain se manifesterait, non cela sentait le mutant à plein nez. Surtout si on faisait appel au BAM pour y voir plus clair.
La mission en soit était simple, trouver la cause des manifestations dites surnaturel, remédier au problème et arrêter le plus rapidement la rumeur qui est en train de prendre de l'ampleur. C'est donc avec beaucoup d'entrain, enfin façon de parler, que Lucas prit la direction du musée en fin de soirée. Il le faisait certes légèrement à contre coeur, mais il se devait de maintenir un peu de faux semblants. Lucas avait l'art et la manière de jouer la comédie quand il s'agissait de sauver les apparences.
Lucas avait pris un véhicule officiel de l'organisation aux vitres noires. Bon ce n'était pas aussi classe que sa voiture de sport, mais elle avait quand même de la gueule les voitures de BAM. Comme toutes les voitures de police traditionnelles, c'était une Dodge noire. La grande différence était sûr les bandes blanches s'affichaient BAM sur le coté. On lui avait imposé pour cette mission un partenaire, un ancien policier de la brigade de Patterson. Lucas n'étant pas un homme de terrain par excellence ses supérieurs avaient jugé bon de ne pas l'envoyer seul sur cette mission. L'officier était quand même sous les ordres de Lucas. Il devait juste s'assurer de la sécurité de l'avocat en cas de problème.
Lucas s'était installé coté passager se faisant conduire par son coéquipier. Se faisant Lucas consultait les pièces du dossier qui était d'une maigreur extrême. Il y avait peu d'élément, viable là dedans. *J'ose espérer que ces pas des alcoolos les deux gardiens, sinon je les traîne devant les tribunaux pour canular. Je m'arrangerais pour avoir une condamnation d'un an ferme pour leur apprendre à vivre.* L'avantage de pestait pendant le voyage c'est que Lucas ne vit pas le temps passer. La voiture s'immobilisa devant le musée.

"Maitre Slang nous sommes arrivés."
"Ok merci officier Oizo."

Sans demander son reste Lucas monta quatre à quatre les marches du musée, précédé par le policier.

"Je vais me rendre sur les lieux du crime, vous allez voir les deux gardiens et prenait leur déposition. Prenez le plus de détails possible *Fait ton job de flic.* dites leur de se tenir aussi à notre disposition si nous avons besoin de plus d'élément. *Surtout si je sens le coup fourré, se sera un interrogatoire bien musclé.* On les convoquera au quartier général."

Lucas était rôdé au système judiciaire, même s'il n'était pas policier il avait suffisamment était en contact avec les forces de l'ordre pour connaitre les rouages du métier.
A l'entrée du musée qui venait de clôturer ses portes il présenta sa carte officielle pour être introduit par l'un des policiers qui était en faction. La sécurité du musée avait été renforcé pour éviter tout dérapage. Lucas arriva donc la salle ou les phénomènes inexpliqués s'étaient produit. Rien n'avait été touché. Les experts étaient venus plus tôt pour faire les prélèvements nécessaires à l'enquête. Lucas avait donc le champ libre pour explorer les lieux. Il s'approcha de la dalle qui avait été cassé. Puis il fit le tour de l'armure sans rien remarqué d'anormal. Il jeta un coup d'oeil sur sa montre, la soirée ne faisait que commencer. Lucas fit réquisitionner une chaise pliante et s'installa dessus. La soirée s'annonçait forte ennuyeuse à n'en pas douter, mais il n'avait pas le choix que d'attendre que quelque chose se manifeste, enfin si cela avait bien l'attention de se reproduire ce qui n'était pas gagné. *J'aurais dû prendre un bon livre, bon reste plus qu'à attendre l'Oizo il me tiendra compagnie quand il en aura fini avec nos deux lascars.*

» Bad things..or not. [Autumn]
» Kurt Wagner / Diablo
» Retour d'entre les morts - PV Autumn
» En bleu et contre tous (Kurt Wagner)