Sur les sentiers nocturnes...[fini]

Cela faisait déjà quelques jours, pas plus de deux ou trois, que Thémis était venu à l'institut du professeur Xavier. La raison de sa présence en ces lieux était justement le professeur, mais il ne l'avait pas encore vu depuis son arrivée. Cela n'était plus tellement important au final, puisque désormais, il pourrait s'entretenir avec lui à peu près n'importe quand. Cela faisait plusieurs années qu'il attendait cela, Thémis pouvait bien encore attendre quelques jours, voire quelques semaines de plus.

Comme souvent, Thémis se promenait la nuit, laissait la bise et la lune guider ses pas dans les ténèbres nocturnes. Il aimait beaucoup la nuit, sa pénombre constante, ses bruits inconnus, le froid des rayons lunaires perçant les quelques nuages gris, se détachant sur un ciel abyssal. Cette ambiance lui plaisait énormément ; calme, sérénité...

Sa promenade lunaire le mena jusqu'au parc. La faible lumière blafarde de l'astre nocturne éclairait la légère brume balancée par le vent inconstant, la rendant comme vivante. Thémis s'assit sur un des banc, face à la lune afin d'admirer ses courbes et cratères. Il ferma les yeux, et se concentra sur les bruits qui l'entourait. Il se permettait souvent de faire cela lorsqu'il était seul, car toute sa vigilance ne subsistait que par son regard.

Le silence régnait en ces lieux. Thémis entendit un bruit. Tout en restant calme, il rouvrit les yeux et distingua quelque chose dans la brume et les ténèbres de la nuit...

Thémis fut surpris lorsqu'il distingua clairement la forme qui se profilait dans le brouillard nocturne. Par réflexe, une vive lumière se forma un très cours instant autour de lui, juste assez longtemps pour lui permettre de voir l'homme qui lui avait parlé, mais pas assez longtemps pour que ce dernier ne soit aveuglé par la gerbe lumineuse.

Il était d'ailleurs assez étonné de voir que son pouvoir avait régis instantanément, sans qu'il n'ait eu le quelconque besoin de décider consciemment de l'utiliser.
*Encore une forme défensive de mon pouvoir...*

Thémis se leva pour saluer son nouvel interlocuteur d'un légère courbette vers l'avant, puis enchaîna :
"En effet très cher."
Le visage du jeune homme en face de lui était inconnu pour Thémis. Comme, en réalité, bon nombres de visages de l'Institut ; car Thémis n'était pas vraiment du genre à débarquer avec ''ses gros sabots'' l'air de dire ''c'est moi que voilà !''

Il était du genre discret, et c'est pour cela qu'il était surpris de voir quelqu'un aussi tard dans la nuit, mais d'un autre côté, cela romprait l'ennui de ses multiples nuits à passer le temps à regarder les étoiles qui, une fois sur deux, se terraient derrière une épaisse couche de nuages.

"Quel bon vent vous amène en ce coin si reculé du parc de l'Institut, mon jeune ami ?"

Thémis se détendit en entendant son interlocuteur se dévoiler, et automatiquement son aura lumineuse s'estompa jusqu'à ce que la clarté naturelle de la lune ne devienne leur seule source lumineuse ici. Il sourit en réponse à Gabe, et lui sera la main. D'habitude, Thémis ne l'aurait pas fait, mais un peu de compagnie était des plus bienvenues. Thémis lui répondit également en se présentant :
"Thémis Cloutier, enchanté. Comme tu peux t'en douter, mon pouvoir est de faire varier l'intensité lumineuse dans une zone autour de moi."

Ils s'assirent tous les deux sur le banc. Thémis réfléchit quelques instants afin de savoir comment commencer la discussion, puis il finit par lâcher simplement :
"Comment fonctionne ton pouvoir ?"

Cette question était venue, au final, spontanément ; sans doute et certainement poussée par la curiosité et la soif de connaissance...

Le pouvoir de Gabriel semblait très intéressant aux yeux de Thémis. Et ce qui l'étonnait toujours, c'était qu'il voyait tout le temps plus d'utilité dans les pouvoirs des autres mutants que dans le sien. Et malgré cela, jamais il n'avait envié le don d'un autre. Allons bon. Gabriel voulait que Thémis lui décrive son pouvoir. Quoi de mieux qu'une démonstration pour faire cela ?

Thémis se concentra, et ses yeux devinrent doré comme des lingots. Puis, le luminosité autour d'eux diminua jusqu'au noir absolu, puis revint petit à petit. Elle s'intensifia, et une sphère lumineuse blanche entourait les deux hommes. Mais Thémis fit attention à stopper son pouvoir suffisamment tôt pour ne pas rendre aveugle, même temporairement, Gabriel. Thémis fit revenir la luminosité à la normal, c'est-à-dire ici, l'unique éclat de la lune surmonté des étoiles de la voûte céleste.

Thémis ajouta également :
"Je suis aussi en mesure de concentrer de la lumière dans une sphère de la taille de mon poing, et en la projetant sur une surface dure, au contact, ma sphère explose en une gerbe de lumière provoquant une cécité temporaire sur le individus proches."

Thémis observa Gabriel faire une démonstration de son pouvoir. C'était impressionnant, et cela éveilla grandement la curiosité et la soif de connaissance de Thémis ; légèrement déçu par le fait que son interlocuteur ne savait pas grand chose sur son pouvoir, mais rien que le fait de réaliser des observations permettait déjà une approche scientifique assez global du dit pouvoir. D'autres observations seraient nécessaires pour affiner les modèles utilisés lors des analyses, et pour le moment, Thémis n'était pas en possession de documents lui permettant une telle démarche de recherche.

Gabe lui posa alors une question à laquelle il ne s'attendait pas du tout, car depuis son arrivée, le rythme de vie de Thémis n'avait été ponctué que par ses soirées nocturnes et une ou deux visites en ville. Et il ne le savait pas vraiment lui même. Trois semaines ? Un mois ? Ou bien deux ? Il n'aurait sû le dire exactement. Il se contenta de répondre :
"Depuis peu de temps. Environ un mois me semble-t-il."
C'était une bonne estimation, et qui laissait une marge d'erreur assez importante.

"Et vous, Gabe ? Vous êtes ici depuis peu de temps également ?"

Alors comme ça, Gabe ne faisait pas parti de l'Institut, mais il venait fournir son aide par moment. Thémis, curieux de nature, aurait bien voulu savoir de quoi il retournait exactement, mais apparemment son interlocuteur devait partir à cause d'un entrainement qu'il aurait le lendemain. Thémis lui dit alors :

"Dans ce cas, tu n'aurais pas dû venir te promener ce soir si tu dois être en forme demain pour ton entrainement."

Gabe commença à s'en aller après avoir regarder sa montre. En effet, il devait se faire très tard... ou bien très tôt, tout dépend du point de vu. Thémis dit un un dernier au-revoir à son interlocuteur, en espérant de le revoir plus tard dans les murs de l'Institut.

Thémis resterait encore là, jusqu'au matin, à observer les étoiles cachés derrière les nuages soufflés par le vent nocturne.