Invité Invité
| Sujet: Bande de jeun's (libre) Dim 22 Mar 2009 - 12:31 | |
| Angela avait beau s'acharner sur les touches de la télécommande, rien ne lui plaisait. Malgré la diversité, elle ne trouvait pas son bonheur. Un documentaire animalier sur la copulation des oiseaux migrateurs, un programme télévisé trop cultivé pour des individus modestes, un débat politique dans le style de l'assemblée nationale, une télé réalité avec autant de réalisme que dans un film pour adulte, et une émission digne des plus grands navet (ou soap opera en anglais) constituaient le plus gros des chaînes. Ils ne laissaient pas assez de critères positifs pour qu'elle puisse en choisir, et elle aurait pu vouloir prendre le moins pire qu'elle n'aurait pas réussit à le trouver.
Elle se décida finalement à aller se divertir un peu. La dernière fois qu'elle est allé dans une boite de nuit remonte à un temps qui est désormais oublié. Les rares êtres à pouvoir encore affirmer qu'elle y est entré une fois dans sa vie sont désormais étalés dans des musées de renom.
La voilà donc qui pénètre dans l'enceinte du bâtiment. Elle savait déjà qu'elle était la musique en cours, car elle l'avait entendu quatre rues plus tôt. Vous avez raison, il n'y a plus de respect qui vaille.
Le son rend toute communication évidemment inaudible, et les videurs n'essaient même plus de saluer. Cela participe naturellement à leur aspect d'automate incomblé et les rends d'autant plus effrayant. Faut dire, avec les progrès dans le secteur de l'haltérophilie, jouer les armoires ne se fait plus uniquement chez Ikéa.
Loin de la femme fragile et vulnérable qui rebrousserait chemin sans hésitation, Angela tente de se frayer un chemin parmi la foule compacte de danseurs naturellement plus talentueux les uns des autres. À côté, elle se sent perdu, et elle préfère se diriger sans plus attendre vers le bar, lieu de refuge des solitaires et autres inhabitués.
De là elle les voit, tous réunis ici, tous plus sauvage les uns des autres. Tous ces jeunes.
Un déplacement fluide de la caméra vers la droite, en direction des fauteuils molletonneux qui accompagnent les table basse, et on observe un groupe d'adolescent. On se demande comment ils ont pu rentrer, alors qu'ils sont deux fois mineurs, et que le taux d'alcool dans leur sang est plus élevé que le nombre de naissance par heure d'une population chinoise minoritaire. Leur regard est unanime, si on peut dire. Ils ont tous les mêmes cibles en ligne de mire, et ne semblent là que pour les observer. Leur délires sordides n'égalant en rien leur pensées chevaleresque, ils espèrent sans doute repartir avec des idées fraîche pour dessiner de parfaits et majestueux hentaï.
Peut-être à cause de leur manque cruel de feeling cinématographique, la caméra se détourne rapidement, et brusquement. Là voilà complètement à droite. Dans le cadre, on aperçoit des cages. Dans des cages, on aperçoit des femmes. Elle danse superbement, mais vraiment très bien, il n'y a rien à y redire. Leur tenue est plus que respectable. Leur idéologie n'a vraiment rien de provocateur. Elle ne sont là uniquement que pour s'amuser, et si possible rencontrer l'âme sœur qui saura leur procurer la stabilité tant convoitée.
La caméra décide de se rediriger vers le centre: la piste. Ici, il y a de nombreuses personnes, toutes différentes, et pourtant toutes si proches. Il y a des couples romantiques qui se perdent chacun dans les yeux de leur moitié, des groupes d'amis qui s'amusent à danser plus ou moins bien afin de se donner une image qu'ils défendront, des êtres repoussants inscrits sans doute sur bogosse,com qui s'agitent étrangement avec la certitude qu'ils dansent, mais il y a aussi des jeunes filles venus fêter un anniversaire et qui se font harcelés jusqu'à délivrer leur "phonetel".
C'est un endroit magique, et ce sans conteste. Et il est très étonnant de voir Angela se diriger vers la sortie. Elle se voit déjà au club de marche du troisième âge ou aux concours de belote de son village. La jeunesse, ce n'est plus pour elle. Elle allait sortir lorsque soudain une silhouette haute et imposante lui barra la route. |
|