Des jeunes qui n'écoute pas les nouvelles... (Liora)

Un après-midi banal ? Pas pour elle. Elle qui se baladait toujours une main tenant une canne blanche, et l'autre tâtant tout ce qui pouvait se présenter. Et pour une fois, elle prenait le temps de marcher. Elle évoluer lentement dans sa nouvelle condition, certes. Mais la parte de ce sens l'avait poussée à se concentrer d'avantage sur les autres, à apprécier ce qu'il lui restait. La brise qui venait lui fouetter le visage et le maigre brin de soleil qu'elle pouvait sentir sur sa figure, étaient des sensations uniques si l'on prenait le temps de les savourer en réalité.

Le fond sonore aussi. Comme il était curieux en réalité de marcher dans les ténèbres, tout en entendant le monde environnant. Elle avait la sensation d'être dans un autre monde, à part, quelque chose de différent de ce qu'elle avait connu jusqu'ici. D'une certaine manière, cela était quelque peu... effrayant. Angoissant aussi. Malheureusement pour elle, à force de se focaliser sur tout ses autres sens, elle n'avait pas "senti" que ce qui devait être des voyous s'étaient mis à la suivre. Ce ne fut que lorsqu'ils l'arrêtèrent qu'elle ne compris que bien trop tard.

Elle se mordit la lèvre. Combien étaient-ils ? Elle n'en savait rien. Elle ne savait même pas s'il y avait des témoins à cette scène, ou si on viendrait à son secours. Bon. Elle inspira profondément, tachant de ne pas céder à la panique. Quoiqu'ils veulent, autant leur donner. N'est-ce pas ? C'est ce qu'elle disait, ignorant qu'ils avaient également stoppé un jeune homme. Jeune homme qui en plus du reste, était un mutant répondant au pseudonyme de "Pyro". Elle ne compris "l'anormalité" de la situation que lorsqu'elle sentit quelque chose de chaud à proximité. Du moins, il y avait eu une source de chaleur passant tout près, elle l'aurait juré. Suivit d'exclamations d'étonnements et de douleur.

Une odeur de brulé... Elle en était à présent certaine, oubliant toute angoisse qu'elle avait éprouvé lorsque les voyous l'avait interpellée. Du brulé... mais de quoi ? Elle n'aurait su le dire, et se concentrait sur ses sens restants, tentant de comprendre cela.


"Hey , je vais te montré qu'un humains peu aussi bien japper qu'un chien." s'exclama une voix.

Une nouvelle voix apparemment. Elle ne l'avait pas encore entendu du moins. A cela, un énorme hurlement de douleur se fit entendre, puis l'odeur revint, encore plus forte. Du cochon brulé, peut-être ? Non. Elle hésitait.


"Alors sa va ma petite dame? Rien de casser?" l'interrogea brusquement cette voix qui avait parlé de démontrer que les hommes pouvaient japper comme les chiens.

Homme ? Non. Elle avait dit "humain", elle en était certaine. Quelle curieuse façon de s'exprimer ! Et puis, elle se sentait surtout perdue tout d'un coup. Elle ne savait pas où elle était, ce qu'il s'était passé. Où était passé les voyous, ce que cet homme en avait fait, ce qui avait brûlé. Cherchant alors la direction d'où venait la voix, elle se tourna vers lui, ses yeux d'un bleu parfait regardant dans le vide.


" Qu'est-ce qui brûle ?" demanda-t-elle, plus curieuse de savoir ce qu'il s'était passé que de répondre en premier lieu à la question du jeune homme. "Enfin... je vais bien mais... Il y a quelque chose qui brûle là, non ?" remarqua-t-elle un peu déstabilisée, tout en humant l'air.

Peut-être trouvait-il cette odeur normale ? Ou alors il ne la sentait pas, et que ce qui brulait n'était pas près d'eux mais un peu plus loin... Elle l'ignorait totalement.

"Vous en faites pas, vous le saurez très bientôt à la radio ou à la télé. Vous pouvez faire quelques pas juste a votre droite pour remarquer qu'un homme est en train de crammer. Je vous jure que ce n'est pas moi qui ai fait sortir une flamme de ma manche et qu'il l'ai contrôler pour qu'elle produise une déflagration immense autour de vous afin de faire bruler les 5 jeunes humains qui vous en voulaient... c'est pas du tout moi."


Tel qu'il disait ça, les yeux de l'aveugle s'écarquillèrent d'effroi. Un mutant, ok. Elle n'avait rien contre eux. Mais certains étaient plus dangereux que d'autres, elle le savait. Elle avait déjà pris de nombreux coups sans raison, de certains mutants. Et à l'intonation de la voix de ce dernier lorsqu'il avait dit tout cela... Elle devinait aisément qu'il pourrait la tuer à n'importe quel instant, sans l'ombre de la moindre hésitation. Quoiqu'il avait dis, en plus d'humain, "les cinq jeunes humains qui vous en voulaient".



"Vous marcher un peu avec moi?"

Dit-il, en faisant sentir son bras contre le sien. Elle eut un mouvement de recul. Par peur ? Non. Furieuse plutôt. Elle sentait clairement qu'il ne voyait en elle qu'une imbécile. C'était un fait. Elle avait sans doute compris dès le départ ce qu'il était. Et peut-être qu'inconsciemment elle avait espéré qu'il n'y avait pas....

"Vous êtes un mutant psychopathe, et cela, je n'ai peut-être pas voulu en croire mes sens. Je suis surement aveugle, peut-être même idiote...." répliqua-t-elle, dans une profonde colère. "Mais je sais que je n'ai rien contre les mutants tant qu'ils ne jouent pas n'importe comment avec leur don."

Elle avait débité tout ça sans y réfléchir. Certes, cela ne lui ressemblait pas. Et certes, elle allait surement se prendre une grande gifle dans la figure. Mais elle était déjà persuadé qu'il tenterait de la bruler, elle aussi.


"Faudrait se dépêcher a prendre une décision la, les flics vont bientôt débarquer."

"Une décision pour ? Vous allez me tuer, pas vrai ?" dit-elle le plus simplement du monde, et méfiante.

C'est après un bon éclat de rire de ce dernier, qu'elle entendit sa réplique :

"Tu sais ma mignonne, c'est bien parce que tu as un joli petit c*l et que t'es charmante que t'es toujours en vie, commence pas a poussez ma patience à ses limites. Tu commences à joué avec le feu!"


Mais quel... quelle grossièreté... Cela aurait pu être flatteur. Vraiment. Le jeune homme qui s'improvise cavalier servant, pour les beaux "yeux" de la demoiselle. Si celui-ci n'avait pas une voix aussi arrogante, s'exprimant de manière aussi.... vulgaire.


"Alors tu me suis ou je te fais rejoindre la rôtisserie que j'ai faite avec les autres."


Juste après ces mots-là, elle sentit une sorte de chaleur derrière elle. Nooooon ? Il n'oserait pas la menacer pour la faire obéir ? Si ? Il fallait croire que si, et elle sentait qu'elle n'avait pas le choix. Elle n'aimait pas cela. Le fait de se faire guider par une autre personne incluant le fait de lui faire confiance, selon elle. Elle ne pouvait rien voir, ni savoir où on l'emmenait. C'était rageant. Vraiment.

"Alors tu te décide ma jolie, j'ai pas toute la journée! tu m'accompagne ou tu cuis avec les autres!"


C'est alors, et simplement alors, qu'elle attrapa du bout des doigts le bras qu'on lui tendait.

"Vous êtres grossier et vulgaire", siffla-t-elle entre ses dents serrés.

"Attendez.... Pourquoi ils vous auraient tuer.... C'Est beaucoup plus facile de faire taire un témoin qui est mort qu'un en vie! ET il avait un flingue braquer sur moi sa te suffit humaine! Pour te tuer... Sa reste encore à voir, tout dépend de ta coopération. Si tu agis bien, ta des bonne chances de partir en vie mais sa c'est seulement si tu est gentille. A moins que t'agisse en humaine...."



Témoin ? Témoin de quoi ? De peu de choses, vu son handicap ! Quoique... Si cela lui avait évité certaines visions comme celle d'un flingue braqué sur elle, c'était pour le coup une bénédiction. Il y a parfois des choses qu'il vaut mieux ne pas voir. Agir en humaine ? Mais elle est humaine. Que croyait-il donc ? Qu'elle se prenait pour ce qu'elle n'est point ?


C'est alors qu'il l'a tira quelque part. Où, elle n'aura su le dire. Mais elle savait qu'il avait encore utilisé ce qui devait être son pouvoir mutant. Cet odeur de brulé, ce son indiquant le souffle chaud d'un feu....


"Ne va pas croire que tu es une proie que je vais violer ou quoi que se soit, seulement m'amuser un peu. Je peux avoir n'importe qu'elle fille que je veux, et pas par la force, j'ai seulement du prendre les grands moyens avec toi. Maintenant suis moi et passe toi de commentaire."

"J'aurai préféré que vous ne preniez aucun moyen avec moi", répondit-elle, du tac au tac. "Et si vous pouviez arrêter de transformer le monde en barbecue, je serai probablement plus coopérative."


Et puis elle ne le croyait pas. S'il pouvait avoir la fille de ses désirs, qu'attendait-il ? Plutôt que de s'enquiquiner avec elle, simple "humaine". Car elle l'était, et le revendiquait. Elle était née ainsi. La mutation n'est pas une chose que l'on peut choisir avant la naissance, tout comme ne nous choisissons ni notre visage, ni notre famille. Mais nous pouvions choisir d'accepter tout ceci, et c'est précisément ce que Liora avait fait.

"Il faut bien profiter des occasion qui passe et enlever une fille qui était sous le choc était une occasion spécial, assez facile a prendre. être aveugle à tout simplement facilité la tâche de t'amener.Je t'ai pas dit de te passer de commentaire toi?Et sache que je les effraies seulement, je fais des efforts tu vois?Les humain maltraites et tue des mutants comme si c'était des animaux, nous nous sommes l'évolution, les humains ne sont que des chiens!"


Quel... Il était si abject... Tellement... Grrrr... Roh, si elle avait pu, si seulement elle avait pu, elle l'aurait giflé. Mais il l'a tenait par la taille, et l'a faisait marcher. Il aurait fallu qu'elle s'arrête, et qu'elle prie pour viser juste. Car, à part la voix du jeune mutant, qui lui donnait une idée très peu précise de l'endroit où devait être son visage... Elle ne voyait plus que part l'ouie et le toucher. Et il était évidemment hors de question de tâtonner et de toucher cet espèce de... de... malotru, goujat....

"Dans vos veines coulent du sang de chiens ?" dit-elle brusquement. "A moins que dans votre famille, vous soyez adeptes du "sang pur" ? Tous des mutants ? Est-ce que pour être mutant, il faut renier ses origines ?"

C'était bas, très bas, comme remarque. Elle le savait. Mais il l'avait bien cherché. Après tout, elle-même n'avait rien contre les mutants à la base. Tout ce qu'elle demandait, c'était de vivre sa vie à elle, pas de se battre bêtement. Mais visiblement, celui-ci se fichait pas mal de savoir qu'il s'en prenait à une innocence. Bien au contraire. Sa vengeance s'était mué en haine, sa haine en un plaisir sadique à torturer toute personne n'étant pas mutante. Et elle ? Elle se mettait à le haïr, rentrant ainsi dans son jeu pervers. Elle se détendue alors brusquement. Haine ? Non. De la pitié. Elle avait pitié de lui finalement.


"Au fait t'a un nom? On m'appelle Pyro et les privilégiers, John.T'es encore vivante, donc une privilégier!"

"Vous m'en voyez ra-vie" rétorqua-t-elle plus sèchement qu'elle ne l'aurait voulu. "Liora."

Sans toutefois préciser son surnom : hors de question de l'autoriser à plus de familiarité avec elle malgré tout.

"Je n'ai pas de sang de chien même si mes parents sont humains. Je suis l'évolution, vous n'êtes qu'homo sapiens et pour être mutant, suffit de l'être peu importe l'origine. Chacun son passé, chacun maître de son avenir. Si l'avenir est de crever, bah tant pis mais cet avenir n'est pas le mien. Le sénateur Kelly est loin d'en avoir fini avec moi.... La cause anti mutante périra, croit moi."


Au ton de sa voix, elle sentit clairement qu'elle avait touché juste. Les déflagrations devant eux n'étaient en rien pour l'aider à se rassurer. Elle avait beau s'être détendu, elle n'en restait pas moins quelque peu inquiète sur son devenir.

"Je n'ai rien à voir avec le sénateur Kelly... " murmura-t-elle. "Je suis juste juive, pas anti-mutante..."

Et alors, tandis qu'elle sentait qu'ils montaient quelques marches, elle sentit sa gorge se serrer. Où étaient-ils, à présent ? Certes, si elle avait fait plus attention, elle aurait senti qu'il tentait de maitriser ses nerfs, et de se montrer plus galant. Mais comme l'on dit si couramment : une femme verra ce que vous ne faites pas pour elle, et ne verra pas ce que vous faites pour elle. Lio ne voyant désormais plus rien, cela ne l'aidait guère désormais.

Et c'est en entendant la serrure derrière elle, le fait qu'on puisse l'enfermer à clé, qu'elle se retourna vivement, indignée.

"Vous savez qu'on appelle cela "séquestration"? "

Cette poigne... Oh, qu'elle haïssait cette main sur son bras. Ce contact qui aurait pu être si doux avec un véritable gentleman. Qu'importe son visage à vrai dire ! Il ne valait guère plus qu'un vulgaire voyou de seconde zone, selon elle. Des manières de rustres, une brute épaisse, un gamin jouant avec le feu. Brrr. Non vraiment, jusque là elle avait des difficultés à voir les qualités de ce dernier. Et visiblement, c'était le cadet des soucis de ce jeune homme.

Brusquement, il sembla se raidir. Que se passe-t-il ? Si elle avait encore des yeux valides, elle se serait presque tourné vers lui le regard inquiet. Qu'y avait-il donc pour que lui-même perde de sa contenance quelques instants ? Elle n'en eut jamais la réponse, se retrouvant brusquement éjecté sur des marches, une main la retenant. Avant de devoir entendre la réplique du propriétaire de cette main. Pyro ? Elle n'avait jamais entendu, mais elle saura désormais qui se cachait derrière ce pseudonyme.

Le reste lui avait moins plut en revanche. Elle en fronça même les sourcils. Ses oreilles seraient-elles en train de lui jouer un vilain tour ? Non. Elle n'en doutait pas. Tuer des hommes, ne venait-il déjà pas de le faire tout à l'heure ? Elle sentait la chaleur des flammes, entendait le bruit de ces dernières venant et allant. Et tout ce qu'il lui avait autorisé, c'était d'alerter des autorités. Pourquoi faire d'abord ? N'allait-il pas les brûler avec le reste ? Oh et puis zut. Si Liora devait être une personne très sage et réfléchie, ce ne serait pas pour aujourd'hui. Tâtant les marches, elle se rapprocha de l'endroit où elle devinait que Pyro devait être. Stupide et idiote ? Inconsciente ? Sans aucun doute. Néanmoins, elle lui attrapa un bras, le pointa vers le sol, s'écriant vivement :

"Non !!"