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| La tristesse se doit d'être détournée (PV : Rory et Lili) | |
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Invité Invité
| Sujet: La tristesse se doit d'être détournée (PV : Rory et Lili) Sam 29 Aoû 2009 - 14:46 | |
| 4ème jour, vers 12h25
Le lendemain ne s'était pas annoncé de très bon augure, ou plutôt, s'il n'avait pas tellement annoncé de suite désastreuse, il n'avait en rien montré d'amélioration que je pus utiliser pour calmer la tempête silencieuse qui faisait rage à l'appartement. Lore ne s'était pas montrée amicale du tout alors que pourtant nous nous aimions, mais je la comprenais, je n'étais pas stupide, voir l'être que l'on aime aimer soi-même et également une autre personne du sexe féminin, cela avait tout pour inspirer les plus grandes peurs d'abandon et de séparation, furent-elles forcées ou réglées à l'amiable. Je pouvais donc aisément comprendre sa détresse et le malheur qui pesait sur sa tête et dont elle ne pouvait pas réellement repousser ou tenter d'améliorer si ce n'était en me prouvant son amour tous les jours, et même encore cela lui aurait été bien difficile. Sa lettre avait été déposée mais je ne l'avais pas encore lue. Je ne le voulais pas, je ne me sentais pas vraiment capable d'affronter mon sort, et ce même si je pouvais me douter de la teneur du morceau de papier que j'avais tenu dans les mains. Par chance j'avais pu regagner notre lit sans encombre, en tous cas sans qu'elle ne s'y oppose réellement. Mais je l'avais sentie partagée entre deux sentiments tellement contradictoires mais qui pouvaient si souvent être mêlées… la colère et l'amour. Car certes lorsque j'avais pris place au lit elle s'était détournée vivement, dans le plus grand bruit possible avec un long soupir d'exaspération, or plus tard dans la nuit j'avais senti ses mains se poser sur moi, mais se retirer brièvement également, consciente qu'elle ne devait pas céder à ses sentiments affectifs et me montrer à quel point je l'avais blessée, à mon plus grand malheur je dois dire… Puisque je n'étais pas rentré très tôt, pour ne pas dire très tard, la veille, ou plutôt le matin-même, Je ne m'étais pas réveillé de bonne heure, et n'avait même pas senti ou entendu Lore se lever du tout, d'ailleurs, je ne savais pas exactement où elle était. Je restai silencieux mais n'entendait pas une seule voix, pas un seul son, l'appartement était très certainement vide. C'était la première fois, à ma connaissance, qu'elle quittait l'appartement seule, mais je ne m'inquiétais pas trop pour elle, même si je dois bien admettre que des inquiétudes je n'en manquais pas, puisque lorsque j'étais encore un patient à l'hôpital, elle s'était promenée seule dans les rues afin de trouver cet appartement et étais toujours revenue sans blessures, physiques ou mentales. D'ailleurs, moi non plus en fait, mais bien souvent j'avais eu rapidement une personne avec qui partager soit ma journée soit ma nuit, avant de finalement prendre congé et de rentrer.
J'avais dû sortir du lit aux alentours de 11h30, j'étais resté seul dans l'appartement une petite demi-heure, ne sachant pas vraiment comment occuper ma journée, à remuer des idées dans ma tête, à laisser envahir mon esprit de longues et intenses réflexions qui me conduisirent presque à la crise de larmes que je dus réprimer, mais de laquelle je ne parvins que trop difficilement si bien que mes yeux étaient finalement embués lorsque la crise passa. Je m'étais enfermé la tête dans mes bras, respirant autant que possible sans laisser la moindre chance possible aux larmes, mais si je restais encore là, elle reviendrait, et finalement je sortis après avoir laissé un mot d'excuse où il était écrit que je sortais prendre un peu l'air et que je n'allais pas rentrer trop tard. Je marchai alors sans réellement savoir où j'allais aller, et j'étais tellement trop préoccupé que je dus très certainement heurter plusieurs personnes durant ma marche lente et désespérée, mais je n'en avais aucun souvenir, et encore moins de si je m'étais excusé auprès d'eux ou non. Je me trainais ainsi pendant au moins une trentaine de minutes, même beaucoup plus d'ailleurs car cela faisait bien plus proche d'une heure, lorsque mes jambes commençaient à me crier de m'assoir quelque part, n'étant plus vraiment habituées à de longues marches pour avoir été scotchées à un lit d'hôpital pendant près d'un an. Je marchai donc encore quelques minutes afin de trouver un endroit adéquat et pas trop fréquenté, et finalement je tombai sur un café où je décidai donc de prendre place à l'extérieur. Je patientai très peu de temps car puisque le café était presque vide, la plupart des gens étant partis en vacances ou travaillant encore, et je commandai un café, car vu les problèmes qui m'attendaient, mieux valait être en pleine possession de ses moyens, et rester éveillé le plus possible pour pouvoir faire appel à toutes ses facultés de raisonner. Je sortis la lettre et la posai sur la table, la laissant gésir là sans y toucher. Les forces me manquaient toujours pour daigner ouvrir cette fichue lettre retrouvée ce matin sur la table, et pourtant je savais qu'il fallait que je le fasse, que l'avenir de notre couple allait en dépendre, et que des mots qui en sortiraient allait s'assombrir considérablement mon esprit…
Je pris une gorgée de café et manquai de tout recracher, il était amer et je n'aimais absolument pas le café amer, il me fallait au minimum deux morceaux de sucre par tasse pour que je commence à en apprécier le goût. Je demandai donc deux sucres en morceau et remuai évasivement le mélange des deux, la tête pleine de questions et de tourments, mais je devais passer par ce stade-là, c'était inévitable et déjà terriblement bien engagé. Dorénavant je devais réfléchir et ne laisser s'échapper aucune alternative. Je devais essayer d'arranger au mieux les choses avec Lore, sinon quoi je perdais mon premier soutien dans la grande pomme et ma seule compagnie lorsque je rentrai le soir, une compagnie que j'affectionnais au plus haut point de mon existence, bien qu'elle fut égale à celle d'Énigma. Finalement je parvins à trouver les ressources nécessaires pour ouvrir la lettre, qui avait été soigneusement pliée dans une enveloppe dans laquelle se trouvait également une photo de nous deux, joyeux, que nous avions faite à ma sortie de l'hôpital. Cette photo-là était, je le savais, la plus précieuse qu'elle pouvait avoir car nous étions follement contents de pouvoir enfin vivre tous les deux ensemble. Mais en regardant de plus près la représentation du visage que j'aimais et de celui qui l'était en retour, je remarquai une marque suspecte. Je tordis un peu la photo et remarquai qu'elle avait été déchirée quelque peu. Je ne dis pas qu'elle ne l'avait pas fait entièrement par faute de manque de courage, au contraire, si elle l'avait laissé déchiré à la moitié, c'était pour me faire clairement comprendre des enjeux de mes actes. Mon cœur en fut affreusement affecté, et j'eus encore de la peine à arrêter les larmes, mais en lieu public je voulais éviter de montrer mes sentiments. Lorsque l'on est en petit groupe d'amis proches (et encore uniquement si ce sont des demoiselles) je veux bien, mais sinon non. Je débutai la lecture de la lettre : « Jonathan… » Déjà cela s'annonçait mal puisque d'ordinaire elle préférait m'appeler par mon surnom et non pas par mon nom. Ce seul nom suffit à embuer d'autant plus mes yeux, et en relâchant la lettre, une léger coup de vent l'emporta à quelques décimètres de là, mais fort heureusement la lettre fut ramassée par une jeune demoiselle, visiblement généreuse de l'avoir ramassée et de me l'avoir redonnée. Je répondis par un sourire sincère bien que mes yeux soient au bord de devenir des cascades. |
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| Sujet: Re: La tristesse se doit d'être détournée (PV : Rory et Lili) Sam 29 Aoû 2009 - 16:24 | |
| Encore une journée que Lisa considérait comme perdue. La Grande Pomme était belle, encore plus que dans n’importe quelle représentation aussi fidèle fût t elle. Cependant, marchant sans réel but, la jeune femme ne prenait pas la peine de faire attention à son entourage. Il fallait le dire, à part Miami, Tyler et elle vivaient surtout dans de petites villes perdues du fin fond de l’Amérique. Ses pas étaient lourds, lents et zigzaguant le ventre vide, l’ancienne acrobate étaient perdue dans ses pensées. La jolie brune ne voulait pas se perdre en souvenirs douloureux car elle l’avait promis.. Il fallait vivre! Mais le deuil était encore récent.; la mort de l’homme de sa vie ne datait que de quatre mois.. Peut t on oublier une histoire aussi forte après aussi peu de temps? Cinq ans de vie ne pouvaient pas partir en fumée après ce qui ne représentait qu’un battement de cil. Le vent se leva, léger, faisant juste virevolter ses longues mèches chocolat et miel et un vol d’oiseaux.. des pigeons assurément lui fit enfin lever les yeux. Comme ce ciel était bleu.. et limpide. Pour une grande ville, ce ciel était étrangement dégagé mais cela ne rendait que plus beau l’instant. Comme si le temps s’était ralentit, Lisa regardait les pigeons voler dans le ciel et plissa un peu des yeux se servant de son bras pour se protéger le regard des rayons solaires.
« Tu aurais adoré Tyler.. Voir cette si belle ville.. Tu me manques.. » elle laissa perler une larme sur sa joue.
Larme qu’elle essuya vite fait car il était hors de question qu’elle ne verse de larmes. Quatre mois étaient suffisants pour pleurer et son défunt fiancé ne supportait pas de la voir aussi triste. Il avait toujours l’impression d’être la cause de ses larmes et c’était toujours dans un geste tendre et poétique qu’il essuyait les deux sillons salés et l’embrassait pour la rassurer. Malgré la douce atmosphère, un frisson parcouru le corps de la généreuse Lili qui se frotta les bras. Il en était toujours ainsi quand ses pensées étaient dirigées vers l’homme qui avait ravit son cœur. Superstitieuse ou juste en manque de Tyler, elle cherchait des signes de lui. C’est alors qu’elle décida de passer le reste de la journée à chercher des signes de son défunt amour. Les oiseaux! C’en était un. Travaillant dans un cirque itinérant, le beau brun s’était lié d’amitié à un dompteur de volatiles.. Et aimait tout particulièrement les inséparables.. Étrange coïncidence hum? Alors de là où il était, pensait t il à elle? Veillait t il sur elle? Voulant s’en convaincre, la pulpeuse brune continua sa quête désespérée. Là.. Sur ce banc.. Il y avait inscrit un T et un L.. comme Tyler et Lisa.. Ce qui conduit la jeune beauté à se diriger vers ce dernier qu’elle effleura des mains avant de s’asseoir. Une vieille dame accompagnée de sa petite fille, qui ne devait pas avoir plus de deux ans et qui était brune comme la jeune adulte s’assit à côté de cette dernière.
« Ah.. Lisa. vient donc t’asseoir près de grand-mère. »
Joyeuse la petite se précipita sur son aïeule qui la prit dans ses bras avant de s’adresser à une Lili on ne peut plus choquée.
« A cet âge là, les enfants sont pleins de vie.. Moi.. Je suis déjà en train de finir la mienne. Ça vous dérangerait de la porter quelques instants que je puisse prendre son biberon de jus de fruit? »
Secouant la tête sans un mot, Lili prit l’enfant dans ses bras.. Une petite fille.. C’était ce que le couple aurait voulu avoir en premier. Une petite Lili junior qui aurait eut les traits de son père, les cheveux de sa mère et le caractère des deux.. Le fruit de leur union. Serrant l’enfant, la jeune femme ne put qu’articuler un. « Ce qu’elle est belle » avant de regarder la vieille.
« Oui en effet, mais tellement turbulente si vous saviez.. Pourquoi semblez vous aussi triste mademoiselle? Je vous observe depuis quelques minutes déjà. »
Déjà? Le temps avait t il osé filé? Mais n’ayant aucune véritable conscience de l’heure la jolie brune secoua la tête.
« Je.. Je vais bien madame. Tenez, je vous redonne la petite Lisa. » L’enfant prit son biberon qu’elle têta joyeusement.
« Vos yeux me disent le contraire vous savez.. Comment vous appelez vous? »
Ne voulant pas manquer de respect à l’ancêtre, la jeune femme répondit d’une petite voix, toute gênée d’avoir à se dévoiler.
« Lisa Mayers madame.. Mais appelez moi donc Lili. »
« Hé bien Lili, ne me mentez donc pas.. Je vois parfaitement votre douleur.. Vous ne savez pas la cacher.. Que vous arrive t il donc? » et elle se montrait insistante en plus! Soupirant doucement, Lsa répondit.
« Je suis une jeune veuve.. Mon époux est mort il y a quatre mois et je n’arrive pas à faire le deuil.. » Avoua-t-elle.
La vieille dame l’écouta parler de son « mari » car même si aux yeux de la loi il ne l’était pas encore, dans ceux de la jolie brune il l’avait toujours été. Sans un mot, alors que la petite continuait à boire son biberon, la grand-mère écoutait, engrangeant les informations, réfléchissant à une sage parole à délivrer. Mais à force de raconter, sa voix commença à trembler et les larmes menacèrent de couler.
« Hé bien ma petite Lili.. Vous ne devriez pas vous empêcher de souffrir.. Vous venez de perdre l’homme de votre vie.. Et je comprends votre douleur, j’ai perdu mon cher Marty.. Je n’avais qu’une quarantaine d’années et j’étais aussi déboussolée que vous.. Mais pour mes enfants j’ai voulu cacher ma tristesse.. chose à ne pas faire car tout le monde se doutait bien de ma douleur.. J’ai compris qu’il valait mieux vivre mon deuil afin de ne plus pleurer quand je me souviendrai de lui. Vous êtes jeune, vous êtes belle.. Ne faites pas la même erreur que moi.. Vous êtes faites pour aimer et être aimée.. alors ne gâchez pas votre chance d’être à nouveau heureuse.. »
« Vous me demandez de penser à une nouvelle histoire d’amour? D’oublier TYLER?!! Mais je ne PEUX PAS! » déjà, elle commençait à paniquer, mais respirant grandement, elle réussit à se contrôler.
« Non.. je vous dis simplement de faire votre deuil.. De laisser partir Tyler.. Il vous souhaiterait d’être heureuse.. Et non pas de passer le restant de votre vie à pleurer.. Il est partit vous savez.. Il ne reviendra plus jamais.. Le seul hommage que vous pourrez lui faire c’est d’être heureuse et de vous souvenir de lui.. N’oubliez pas jeune femme. Je parle en toute connaissance de cause. » Et elle se leva, prenant l’enfant par la main et tapotant l’épaule de Lisa, toujours sous le choc.
« Prenez soin de vous.. God Bless you! » et de s’en aller tranquillement. Était ce un signe de Tyler? Curieusement cette discussion avait allégé son cœur mais un autre problème se fit sentir. Elle venait de passer quatre heures dehors et il ne lui restait plus que deux heures devant elle avant de subir les effets négatifs de son pouvoir mutant. Déjà, elle commençait à avoir soif et à se sentir toute chaude, c’est donc d’urgence qu’elle se remit debout et rentra dans le premier café qui se présentait à elle, commandant d’urgence un verre d’eau avant de se faire bousculer par un gros dur.
« Mais tu ne peux pas faire attention bouffonne?!! » il s’agissait d’un jeune gars baraqué.. Et grande gueule, elle lui répondit fièrement.
« Mais fiche moi le camps! T’avais qu’à regarder TOI où TU mets les pieds! Maintenant excuse mais j’ai à faire! » Ce qui ne plût pas du tout au jeune homme qui lui saisit le bras.
« Ho, on m’parle sur un autre ton m’lle!!! » Mais elle se retourna , fronçant les sourcils et lui intimant l’ordre de la lâcher. Ce n’était pas le moment de la chercher.. Ni elle, ni son pouvoir n’étaient en mesure d’attendre. Pourtant, elle faisait l’effort de ne pas s’énerver et encore moins de paniquer.
« Tu m’donnes pas d’ordre! Surveilles ta façon de me parler Bouffonne va! » et il serra plus fort son bras.
« J’suis pas en mesure de jouer avec une racaille des bacs à sables là! Fiche moi la paix!! » mais l’irritation devenait de plus en plus visible et s’il ne se calmait pas, ça allait mal aller pour les deux. |
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