Paris : Le passé, le présent et le futur [PV Ilianna]

Daniel leva un regard circonspect sur le nouvel arrivant. Kain, Jarvis Kain, TIMERS…autant de noms dont il n’avait jamais entendu parler de sa vie, ils voulaient tous s’entretenir avec lui mais à quel sujet et pourquoi faire tant de mystères, ces méthodes ne ressemblaient pas une invitation pour une discussion cordiale, et d’abord : quel en serait le thème. L’individu venait de derrière Ilianna, instinctivement et en soupirant Daniel se rapprocha d’elle mu par un réflexe protecteur. Kain se déplaça alors vers ses deux sbires tout en expliquant.


Non, non ! Monsieur Hopes, nos profilages sont de très bonnes factures..Je ne vous permettrai pas de m’atteindre en me plaçant dans votre champ d’altération temporelle. De plus, je suis certains que vous vous déplacez avec vos alliées métalliques, ceux qui ont pu en constater leur efficacité ne sont plus là pour en témoigner…Voyez-vous Lady Sil’Han, Monsieur Hopes fait toujours en sortes de ne laisser aucune trace lorsqu’on perce à jour son petit secret, il n’hésite pas pour cela à donner de sa personne et cela d’une manière radicale…fut même un temps aux Phillipes où il a travaillé pour une organisation insurrectionnelle, il a nettoyé quelques postes lourdement armés, avant de liquider totalement la société qui l’avait employé…au moins une quarantaine de morts je crois, intéressant pour comprendre et exercer son pouvoir sans aucune limite : vous avez beaucoup « expérimenté » cette année là…1959 je crois..Ca ne vaut pas la traque du régiment de Nazi « Blietz » en Italie en 1946..pourtant la Guerre était finie, non ?

Daniel pâlissait…ces choses, Ilianna n’avait pas à les savoir. Il sentait une colère sourde monter en lui, il serra les poings jusqu'à faire blanchir les jointures de ses phalanges. Il jeta un regard triste à sa compagne, que devait-elle penser de lui ? Cela l’effrayait plus que tout.


Tout ceci..était justifié, de mon point de vue du moins. Cela ne regarde que moi et je ne comprends pas comment vous avez pu me pister aussi bien. Cependant, cette page est définitivement tournée, je ne me préoccupe plus de ce qui me regarde pas…comme vous auriez du le faire, il est fort possible que nous ne sortions qu’a deux de cet endroit si vous persistez dans cette voie…et vous trois ne ferait pas parti du compte.


-Bah bah bah !! allllons Monsieur Jarvis est un homme de dialogue..si vous voulez un homme d’action, adressez vous à moi ou mon cher collègue, nous sommes là pour ca après tout..

Le peroxydé s’avançait les mains dans les poches tout en parlant, il finit par entrer dans le périmètre d’action de Daniel qui ne cilla pas.

-Si vous vous comportiez en adulte, pour changer ? Il suffit pour ca d’écouter ce que ce monsieur a à vous dire et je pense que tout le monde pourra aller s’éclater en discothèque ce soir…j’ai furieusement envie de m’amuser, Lady Sill’han n’y est pour rien, la voir se faire malmener avait quelque chose de divertissant mais je les préfère plus entreprenante et moins cruche..surtout. Je déteste les filles faciles, c’est comme ça.

Lui arracher un bras, il lui suffisait de figer le temps et de le saigner. Sa décision était prise. Les laisser pour mort et rentrer à la maison, qu’on n’en parle plus une bonne fois pour toute. Il voulu déployer son champ…rien. Il ne put cacher sa stupéfaction.

Le blondinet sourit et secoua la tête par la négative comme si cela l’amusait.

Je suis un incorrigible bavard, c’est parait-il mon grand défaut…désolé je n’ai pas pu tenir ma langue..Mes excuses à vous Lady Sil’Han…je suis toujours mal à l’aise lorsque je fréquente des gens de mon espèce.

Les mains dans les poches il s’éloigna sortant de nouveau de la zone d’influence.

Inhibition..on l’appelle comme ca, par la parole je bloque temporairement les pouvoirs de mon interlocuteur et de ceux qui m’écoutent..et je suis un excellent combattant au corps à corps…quand a Dash..et bien…vu la carrure je vous laisse deviner sa spécialité. Un indice : ce n’est pas la couture.
Un chronopathe sans pouvoir….une mutante indéterminée mais bloquée aussi ? Croyez vous que ce sera aisé de nous défaire ? en toute honnêteté..je ne pense pas…

Est ce que tout ce que cet homme avait dit au sujet de Daniel était vrai? Est-ce qu'il avait vraiment fait toutes ces choses? Impossible il.. il ne pouvait pas faire ca. Il n'était pas comme ca il était... il était... mais comment il était d'ailleurs? Elle ne le connaissait pas si bien que ca...Cette révélation aurait pu la tuer sur place si elle ne s'était pas ressaisit. Comment? Une présence qui ne l'avait jamais quitté. Elle avait simplement jeter un coup d'oeil a sa bague, celle qu'elle avait arraché aux doigts de sa mère.

*C'est facile de douter... il n'y a qu'a écouter les mauvaises langues, tu sais. Mais la chose la plus magnifique, c'est quand on est capable de croire en les gens, parce qu'un jour ca aidera surement quelqu'un, de savoir qu'on croit en lui. Ilianna s'il te plait... soit quelqu'un qui croit...*

Elle se souvenait de ca... elle l'avait entendu une fois... mais ca avait suffit. Non, elle ne connaissait pas encore très bien Daniel, pas sur le bout des doigts mais le Daniel quelle aimait n'était pas comme celui que venait de décrire Jarvis. Son Daniel était gentil, souriant, romantique et cultivé. Il savait prendre soin d'elle, il savait écouter et lui parler pendant des heures de choses et d'autres. Le Daniel que Jarvis avait décrit elle ne le connaissait pas, il devait être mort, il y a bien longtemps.

Ilianna releva la tête vers Daniel qui affichait un sourire triste. Elle y répondit par un sourire apaisé.

*Ne t'en fait pas... il faut bien plus que quelques paroles pour ébranler ma confiance en toi...*

Songa-t-elle en espérant qu'il ai compris ce qu'elle voulait dire a travers son sourire. Finalement elle reposa son regard sur le blond péroxydé. Elle devait garder son calme, elle avait bien cerné ces sales types. S'ils pensaient la décontenancer avec de simples mots ils se trompaient lourdement. Ainsi même les paroles du blond lui passèrent au dessus de la tête. Pour toute réponse a ses provocations, Ilianna affichait un demi sourire serein. Elle n'essaya pas d'utiliser son pouvoir pour le faire taire mais apparemment Daniel avait essayé... et il n'avait pas réussit. Alors il pouvait annuler les pouvoirs des autres mutants.. en parlant? Bon a savoir... est-ce qu'il parlerait toujours aussi bien quand les ultrasons lui vrilleraient les tympans et lui feraient bouillir le cerveau jusqu'a en faire de la vraie paté? A voir... Et elle avait l'avantage... ils ne connaissaient pas encore son deuxième pouvoir... même Daniel ne le connaissait pas d'ailleurs. Heureusement, moins de personnes étaient au courant et mieux c'était.

"Si on en venait directement au fait? ...Ca serait surement plus simple non? Pourquoi on est ici?"

Fit-elle simplement, faisant entendre pour la première fois sa voix, sans tremblements, et d'une assurance qui la surprenait elle même au vue de la situation.

Daniel ne laissa rien voir, les mots d'Ilianna l'avait touchés : bon dieu comme il l'aimait ! Pendant un instant, il avait cru qu'elle ne comprendrait pas ce qu'il avait été par le passé et la violence qui l'habitait parfois, violence toujours tournée contre ceux qui lui voulait du mal à lui ou les personne qui lui sont proches. La voix d'Ilianna ne tremblait pas, elle se montrait forte et cette fermeté lui plaisait. En cas de coup dur, elle saurait quoi faire, il l'avait sans doute sous estimé à cause de cette fragilité que lui seul avait perçu et qu'à lui seul elle avait montré.
Sa question flottait encore dans l'air quand une voix féminine mais un peu rauque lui fit écho.

Lady Sil'Han...c'est une longue histoire, très longue en fait...elle a débuté en 1915.
Mais je vous retourne la question..Monsieur Hopes est difficilement "joignable", c'est un fait. Mais vous ? Que faites vous si loin de l'Institut et si loin de l'Australie ? Votre père en aurait le coeur brisé s'il apprenait que vous fréquentez des personnes aussi étrange que nous..ou votre énigmatique compagnon..



Des traits légèrement fatigués, une dureté dans le regard et surtout, un incontestable air de "déjà vu" , elle semblait familière, un œil aguerri pouvait discerner des similitudes dans son visage avec celui du chronopathe.

Elisabeth Sparrow. Je dirige TIMERS, j'ai fait la route depuis Londres pour vous expliquer, ce sont des "retrouvailles" charmantes et bien émouvantes.

Ilianna tourna doucement son regard vers la femme qui venait d'apparaitre. Il y avait quelque chose en elle qui ne lui plaisait pas... quelque chose de mauvais mais plus que ca Ilianna voyait dans son regard comme une ombre de tristesse, une douleur lancinante qui avait prit contrôle de sa raison depuis bien longtemps. Quand notre volonté n'est dirigée que par le regret ce n'est jamais bon. La jeune fille resta silencieuse en écoutant ses propos. Son père? Est ce qu'ils connaissaient son père? Non, aucunes chances, elle n'en avait parlé qu'à Daniel et même lui ne l'avait jamais vu. C'était un homme solitaire, qui aimait le calme et la plénitude d'un bord de mer, loin des villes.

Triste? Lui? Le coeur brisé? Un moment de doute qu'elle tenta de cacher. Il n'était pas au courant de ce qu'elle était après tout.. et si elle le lui cachait comme ca c'est parce qu'elle avait peur de sa réaction. Est-ce que c'est vrai qu'il en aurait le coeur brisé? Elle devrait peut être retourner en Australie et oublier l'Institut.. et Daniel aussi. Reprendre une vie normale, comme une humaine normale et...

*Tu connais si mal ton père? ...*

Elle esquissa un sourire, léger mais un sourire quand même. Non, il n'y avait personne sur terre qui pouvait se vanter de connaitre aussi bien son père, a part elle. Elle releva la tête et posa son regard sur la femme qui 'lavait provoqué. Non, elle n'était pas fachée, il en fallait plus que ca pour la mettre en colère. Elle était juste triste... triste de voir comment les gens pouvaient se servir des autres pour arriver a leur fins. Ces gens là n'étaient pas des gens a hair, juste des gens a plaindre.

"Ce qui briserait le coeur de mon père c'est de me savoir malheureuse... mais mon bonheur est aux côtés de Daniel. Mais je vous remercie de vous en inquiéter."

Fit-elle en élargissant un peu plus son sourire. Fausse sympathie ou sarcasme a demi voiler, allez savoir. Mais Ilianna n'avait pas bougé d'un pouce. Cependant quelque chose l'interpella un peu.

"Retrouvailles? ..."

Comment ca retrouvailles? Daniel la connaissait déjà? Il avait quelque chose a voir avec tout ces gens là? Elle tourna lentement son regard d'emeuraude vers son compagnon, espérant qu'il lui en apprendrait un peu plus.

Le regard de Daniel se fit plus troublé, il ne comprenait pas. Ilianna était admirable et ne montrait aucuns troubles face aux tentatives de déstabilisation portée par la femme disant se nommer Elisabeth.
Daniel adressa un bref regard à sa compagne pour lui signifier qu'il n'entendait rien aux propos étranges que tenaient la nouvelle arrivante, il haussa un sourcil pour bien lui faire comprendre son message avant de reporter son attention sur son vis à vis.

Je ne vous connais pas...et j'ai une excellente mémoire, vous pouvez me croire..de plus il ne s'est rien passé de précis durant l'année 1915..je n'ai découvert mon "don" que durant l'année su..

Il s'arrêta net, ses yeux s'agrandir soudain , il ne pouvait s'agir de cela. deux évènements durant cette années. Rien cependant ne pouvait cependant provenir ou découler de cette année.

Le sourire d'Elisabeth s'élargit de manière perverse? Calmement, elle sortit de sa poche un collier qu'elle présenta devant elle, du bout des doigts. Au bout du collier pendait la fameuse balle de fusil qu'Ilianna et Daniel avait vu en photo.



Nous y voilà...vous comprenez vite..C'est un "héritage de famille"..je le tiens de ma mère, Anne Watson qui le tenait de sa mère..Espérance Montgommery qui le tenait de sa mère Marion..Marion Bourdieux, épouse d'un certain..Daniel Bourdieux qui la fabriqua sur le front dans les tranchées de la Vieille Europe...

Le silence tomba comme un couperet tendit que la balle de fusil se balançait dans le vide. Daniel était livide. La bouche entrouverte.
Totalement en état de choc. Il balbutia.

impossible..c'est impossible..Espérance..ca serait..son nom...non..ca ne peut être qu'un mensonge..tout. ceci..est faux

Triste spectacle pour la Jeune Sirène. Daniel venait d'être véritablement ébranlé par cette révélation. Plus sonné que si on l'avait frappé ! Son esprit se refusait à croire.

Ca ne sentait pas bon du tout! Ils n'auraient jamais du venir, ils n'auraient jamais du accepter cette invitation.. et a bien y réfléchir ils n'auraient jamais du venir a Paris! Ilianna avait un mauvais pressentiment et comme a chaque fois qu'elle avait ressentit cette sensation.. ca n'avait jamais loupé! Ca ne lui arrivait pourtant pas souvent mais quand ca arrivait elle ne se trompait jamais. Il y avait quelque chose de mauvais qui se préparait et elle n'aurait su dire ce que c'était mais une chose était sûre: ca la mettrais mal a l'aise.

Et elle avait raison... Voila qu'ils étaient en train de parler de choses qu'Ilianna ne connaissait pas. 1915? Elle n'était même pas née a cette époque!Même ses parents n'étaient pas encore nés! Qu'est ce qu'elle pouvait y comprendre a tout ca? Elle resta silencieuse jusqu'a ce que la femme ne montre un pendentif. A mieux y regarder elle reconnu la balle qu'elle avait vu en photo. La balle que Daniel avait envoyée a Marion, gravée de leur initiales... Elle se sentit frémir doucement avant de regarder Daniel.

Plus la femme parlait et plus elle voyait Daniel se décomposer sous ses paroles. Et elle ne pouvait rien y faire, elle ne pouvait l'aider parce que ce passé là n'appartenait qu'a lui, elle n'en faisait pas partit. Tout ce qu'elle pouvait faire pour le moment c'était d'être là.. simplement, comme elle avait été là le jour où elle l'avait retrouvé allongé de tout son long dans sa petite chambre, derrière sa boutique. Etre présente, être debout et se montrer forte c'est tout ce qu'elle était capable de faire a ce moment.

Daniel venait d'apprendre le nom de sa fille... pour la toute première fois il venait de connaitre le nom de son enfant, de sa fille. Espérance... c'était joli. Marion avait bien choisi a ce moment là. Espérance... un nom si joli ne devrait pas se trouver dans la bouche d'une femme comme celle-ci! Penser que le sang de Daniel coulait dans les veine de cette femme... c'était un peu comme de recevoir une claque en plein visage. Voir son aimé aussi désemparé.. c'était pire que la mort. Ilianna se mordit nerveusement la lèvre et tendit sa main vers celle de Daniel... mais finalement elle s'arrêta a quelques centimètres de celle de Daniel. Non.. elle n'y arrivait pas. Lentement sa main revint en arrière, s'éloignant de lui...en silence.

Le silence retomba à nouveau, pesant et menaçant comme un ciel d'orage. La colère...elle grondait, furieusement...inévitable comme une lâme de fond prête à tout dévaster sur son passage. L'esprit du "time tricker" se refusait à croire, c'était trop douloureux. Sa fille était morte, comme sa femme. Cette histoire avait trouvé un épilogue malheureux dans les bombardements de 1916. Tous...le passé reste le passé et personne n'a le droit de jouer avec ce passé. Daniel y avait toujours veillé. Une part de son esprit lui hurlait qu'il ne pouvait s'agir que de la vérité...sinon comment expliquer la balle, le nom de famille oublié...tout cela se tenait même s'il restait des zones d'ombre. Cette personne devant lui disait partager son sang. Un sang qui aurait se tarir avec lui.

Ses yeux se réduisirent à deux fentes d'où émergeait un flot de colère à peine contenu prêt à tout emporter sur son passage. Cette colère ne l'avait plus animé depuis bien des années.

Mensonges...vous êtes venu ici la bouche pleine de mensonges..devant la personne que j'aime..vous êtes morts..tous ...laissez Marion et ma fille en paix, leurs ames ont gagné le repos..mensonges ! MENSONGES !!

Avec des gestes calculés il dégaina lentement sa lame qu'il fit tournoyer avant d'en saisir le manche. Posture de préparation d'attaque. Il retrouvait ses vieux réflexes. Analyser, anticiper, éliminer.

Un geste d'agacement de la part d'Elisabeth

C'était prévisible...
Écoutez moi..bougre d'âne ! tout ceci est la vérité ! votre fille était l'une des trois seules personnes à avoir survécus ce soir là. Avec sa nourrice qui plus tard l'a confié à un service d'adoption où elle fut adopté par une famille Londonienne ! Tous les détails, nous avons tous les détails !!

Jarvis s'interposa entre Daniel et Elisabeth, il surveillait la scène depuis le début en serrant les dents. La mise en scène, les propos acerbes d'Elisabeth, tout était allé dans la pire direction possible..le vieux diplomate en était peiné. Il y aurait eu d'autre moyen...

Monsieur Hopes...je vous en pries

Le peroxydé se déplaça rapidement sur le coté droit en commentant.

Et voilà qu'Alpha perd les pédales...écoute ma voix mon grand, c'est celle de la raison..tu vas te calmer gentillement ou je vais devoir t'apprendre ce que c'est que la correction.

Daniel tourna son regard vers lui affichant un sourire carnassier.

Toi ? on va donc commencer par toi..on va voir si tu bloques ma lame aussi bien que mon pouvoir..jeunot.

Jarvis observait. Daniel semblait arpenter les chemins qu'il connaissait Jadis. La colère et la douleur l'avait projeté dans l'escalade. Nous étions à deux doigts d'un carnage. Son regard se posa sur la compagne d'Alpha. Personne ne pouvait avoir prise sur la colère sourde de Daniel. Personne à part peut être celle qui le soutenait silencieusement depuis le début. Il la regarda avec une douceur et une insistance particulière pour lui faire comprendre que tout dépendait d'elle à présent.

Daniel fit craquer sa nuque , calculant déjà avec froideur comment il allait aborder le combat.

Cette femme l'avait cherché, a dire autant de choses horribles! La jeune fille comprenait parfaitement le comportement de Daniel et sa réaction était plus que légitime...mais la violence n'amène que la violence. Il n'est pas bon de faire les choses quand son coeur est habité par la haine et la colère. Ilianna aurait du le laisser faire, se contenter de fermer les yeux pendant que Daniel s'occupait des autres et peut être que la vie aurait reprit comme avant... ils auraient tout oublier et ils auraient reprit le cours de leur vie normalement.

*Fais de ton mieux Ili... reste toi même et ca ira...*

Elle ferma les yeux quelques millièmes de secondes, revoyant bien malgré elle le corps de sa mère, étendue sur la plage quand elle avait été rejeté par les eaux. Elle revoyait sa peau bleuté gorgée d'eau, son teint livide et ses pupilles ouvertes vidées de toute vie. Elle se souvenait de l'horreur... Non ca ne s'oubliait pas ces choses là, ca persistait, ca vous hantait et ca vous rendait malade a vie. Revoir ca encore une fois l'anéantirait complètement.

Elle regarde de nouveau Daniel qui se préparait a répandre le sang puis regarda Jarvis... il la fixait intenssément mais sans haine, comme une supplication silencieuse pour qu'elle arrête tout ca. Elle fronça tristement les sourcils et s'avança d'un pas, posant doucement sa main sur le bras de Daniel. Elle ne pouvait pas le laisser faire ca, quitte a ce qu'il la détèste plus tard.. peu importe... mais au moins il resterait le Daniel qu'elle a toujours connu. Même si la femme s'y était très mal prit, il y avait peut être un peu de vérité dans ses propos. S'il y avait un moyen d'en apprendre un peu plus sur la fille de Daniel, c'était l'occasion ou jamais. Il y avait trop de coïncidences, trop d'éléments flagrants pour que tout ceci ne soit que mensonges... même si Daniel se refusait a le croire.

"Je ne veux pas voir renaitre le monstre qu'elle a décrit tout a l'heure...Tout ira bien."

Fit-elle simplement en lui souriant doucement, faisant s'abaisser les lames. Elle tourna son regard vers la femme, un tout autre regard, sans haine ce qui était assez étonnant, sans colère non plus, juste un regard neutre. Si Marion avait appelé sa fille Espérance... c'était peut être pour faire comprendre a Daniel qu'a tout moment il y avait encore de l'espoir...

"Le fait d'être seule et malheureuse ne vous donne pas le droit de rendre les autres dans le même état que vous... Voir les gens souffrir autant que vous ne vous mènera a rien..."

Les gens méchants le son toujours par jalousie. Le bonheur les agaces, la joie les rends malades et l'amour les fait devenir cruels aussi bien en parole qu'en actes. Comment en vouloir a des gens rongés par la colère? C'est surement ce qui causera sa perte un jour, cette gentillesse mal placée, Ilianna le savait...

"Si vous nous racontiez toute cette histoire avec un peu de recul.. je pense que ça pourrait aider Daniel...S'il vous plait."

Daniel fut tiré de ses réflexions stratégique par le chaleur de la main d'Ilianna sur son bras. Puis sa voix. Lentement il fit l'effort pour elle de dompter sa colère et de la maitriser. Il laissa échapper un gros soupir et rengaina ses lames sans accorder un regard au blondinet provocateur. Il su à ce moment là qu'Ilianna serait toujours son garde fou contre une colère qu'il savait trop prompte à éclater. Il ajouta à son attention d'une vois où perçait l'émotion.

Je ne ferais rien qui puisse te décevoir. Et le passé appartient au passé, seul l'avenir compte...notre avenir. Et vous autres, vous n'en faite pas parti.

Le peroxydé partit dans un rire méprisant mais Daniel se désintéressa de lui. Il sourit à sa compagne et effaça d'un revers du pouce les larmes qui noyait encore ses yeux.

Tout ceci était très amusant, à présent si vous le voulez bien, nous allons prendre congé.

L'Amour, c'est bien beau, mais ce n'est pas le propos aujourd'hui..en ce qui concerne cette visite , elle a un autre but, vous vous en doutez. Je suis ici surtout afin de vous demander votre aide. Cela concerne votre petite fille, Anna...ma mère.

Daniel semblait s'être calmé, du moins en apparence. C'était tout ce qui comptait, il fallait qu'il ne regarde qu'elle, qu'il ne voit qu'elle et tout irait bien. Elle lui caressa lentement la joue en esquissant un léger sourire avant de lui prendre la main. Elle détourna son regard vers Jarvis... il semblait être la seule personne digne de confiance ici.. mais que faisait-il avec un femme pareille? Il devait avoir une bonne raison pour supporter son arrogance et ses propos haineux... A bien y réfléchir, la façon dont il s'était interposé entre elle et Daniel.. L'amour, c'était la seule chose qui le gardait a ses côtés. Ilianna lui sourit légèrement jusqu'a ce que la femme reprenne la parole.

"Vous avez une bien étrange façon de demander de l'aide..."

Fit-elle sur un ton toujours aussi doux. Evidemment qu'elle n'allait pas la laisser seule, évidemment que Ili n'était pas aussi insenssible que ca... et elle espérait que Daniel aussi comprendrait. Même si c'était parfois assez difficile de comprendre la jeune fille, sa façon de pensée dénuée de toute haine et colère la faisait parfois passer pour une idiote aux yeux des autres, peu importe, tant qu'elle restait fidèle a elle même elle ne trompait personne.

Elle lança un regard suppliant a Daniel, pour le persuader d'écouter ce qu'elle avait a lui demander. Elle était déséspéré alors il pouvait bien écouter ce qu'elle avait a dire non? Et puis il s'agissait tout de même de sa famille... il ne pouvait pas tourner le dos a ceux qui partagent son sang!

Daniel plongea son regard dans celui de sa compagne pour lui faire comprendre que tout était sous contrôle. Elle avait calmé, elle trouverait toujours les gestes et les mots pour le faire, elle était son garde fou. Il reporta son attention sur Elisabeth.

Votre fille ? Loin de vouloir vous contrarier..si elle est toujours de ce monde, elle doit être assez agée..je ne vois pas en quoi je pourrai l'aider..

Vous m'amusez Daniel..Vous n'avez pas encore compris? Votre gène était récessif..Espérance est morte en octobre 1940 lors des bombardements de Londres durant la Bataille d'Angleterre. Plusieurs lettres attestent dans des correspondances privées de "son apparence extrêmement jeune, quasi juvénile à l'aube de ses 25 ans " Ca vous rappelle quelque chose ? Ma mère naquit en 1939 et sur toutes les photos que j'ai d'elle jusqu'en 1973..elle n'a pas prit une seule ride. 34 ans, elle en parait 20 pas plus...vous avez quel age pour paraitre la trentaine Daniel ? Et puis..le pouvoir d'Anna est..malheureusement..avéré. J'ai aussi eu le gène...mais je ne le "possède" plus comme vous pouvez le constater...la faute à nos charmant généticiens britannique..cobaye dans un laboratoire durant 20 ans, ca marque une vie.

Daniel gardait le silence. Digérant les informations, bientôt les questions allaient naitre. Mais sa compagne surement devait-être arrivé aux mèmes questionnements.

C'était un peu trop pour elle, se voir ainsi révéler la vie de la descendance de Daniel par une étrangère... c'était quelque chose d'assez choquant et marquant. Ilianna serra un peu plus le bras de Daniel. Si ca ne tenait qu'a elle, elle serait déjà partit... mais il s'agissait de Daniel, de sa vie, de son passé mais aussi de son avenir, du moins de l'avenir de sa lignée. Il avait besoin de savoir, besoin de connaitre la vérité pour pouvoir avancer par la suite. Alors elle resterait là le temps qu'il faut. Elle fronça légèrement les sourcils sous les indications de la femme.

"Avéré? ... Comment ça avéré? Et pourquoi n'est-elle pas là?"

Fit-elle calmement. Après tout si Daniel devait la sauver la moindre des choses ca serait qu'elle soit présente pour lui expliquer les faits non? Ilianna ne se sentait pas très bien, comme des bouchées de chaleurs, elle avait un peu mal au crâne. Trop de stress... dans le fond de sa gorge elle sentait des vibrations instables... Perdre le contrôle maintenant? Non impossible! Ca faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas eu de "crises"... ce n'était vraiment pas le bon moment. Elle tenta de reprendre une emprise, même faible, sur cette vagues déferlantes qui montait lentement dans sa gorge, serrant les dents et pinçant ses lèvres. Penser a autre chose, se calmer... regarder Daniel, non, regarder ailleurs. Par terre! Son regard se baissa au sol, se concentrer... se concentrer... se calmer.. doucement...

Elisabeth reporta un regard vide sur Ilianna. Elle comprenait que la jeune mutante devenait un élément incontournable de l'équation dont la résolution lui tenait si à cœur. Elle se voulait moins cassante même si elle commençait à envisager que Jarvis n'avait pas forcément tord. Une approche plus subtile aurait peut-être du être envisagé. Le problème c'est qu'elle ne faisait plus confiance à personne excepté Kain, les séquelles psychologiques d'années de solitude en laboratoire et d'expériences en tout genre l'avaient changé irrémédiablement.

Ma Mère ne peut être présente, je dois vous amener à Londres pour que vous puissiez l'aider. Tout ce que je peux vous dire c'est qu'elle se trouve piégé par son propre pouvoir depuis 1973. Elle est figée dans le temps et nous savons à présent que seul un mutant ayant un pouvoir similaire au sien pourrait la débloquer. Je n'ai plus ce pouvoir, ni ma fille Jenny. Le seul qui reste, c'est votre compagnon : Monsieur "Hopes".

Daniel tiqua immédiatement.

1973 ? figée ? c'est de la connerie...on ne peut pas étendre le champ de distorsion au delà de 1 à 2 heures..alors 37 ans !!! et PERSONNE n'est capable de figer le temps..il existe des lois de la physique qui..

Il stoppa sentant un trouble chez Ilianna. Il lui serra un peu plus la main pour attirer son attention tout en la regardant attentivement, l'inquiétude se lisait sur son visage. Il se remémora sa crise de panique lors de son agression, cela devait être similaire.

Ilianna ? Est-ce que ca va ? Un mot de toi et nous partons sur le champs..tu as déjà fait preuve d'un courage sans faille à te tenir ici avec moi. Je ne veux pas t'imposer plus.

Elle avait du mal a entendre ce qui se disait autour d'elle mais elle avait quand même capté quelques mots de la réponse de la femme a sa question. Figée dans le temps... l'aider...piégée par son propre pouvoir...le seul... Monsieur Hopes...
Ilianna semblait transporter ailleurs, comme si les voix qu'elle entendait autour d'elle n'étaient plus vraiment proches mais terriblement lointaines. Elle n'était plus là, son corps demeurait inerte, debout, ses yeux étaient clos... mais son esprit, lui, voguait ailleurs. Un moyen comme un autre pour se sentir plus détendue, pour ne pas réfléchir et pour se calmer. Elle aurait bien demandé au mutant bavard de parler, parler encore, de hurler même pour que son pouvoir prenne emprise sur elle... mais elle doutait fortement que ca serait suffisant.

*Ili... fais de mieux... reste toi même et ca suffira...*

Un sourire, presque imperceptible... juste avant qu'elle ne s'écroule au sol, inconsciente.

**********************
FLASH BACK
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"Maman?"
"Hum?"
"Comment je suis née moi?"

La femme sourit, sereine. Sa fille, Ilianna, est a ses côtés, assise en tailleurs sur le sable blanc de la plage. Toutes les deux regardent la mer et les vagues qui viennent mourir a leur pieds en les mouillant furtivement avant de repartir.

"Toi? Tu es née de la rencontre d'un grain de sable et d'un coquillage."
"Un grain de sable et un coquillage? Ba... je croyais que c'est papa et toi mes parents!"

La femme éclate de rire et embrasse la petite fille sur le front.

"Un jour un grain de sable s'est perdu en mer, il ne voulait plus vivre avec les autres sur la plage et il se sentait terriblement seul. Et au fond des océans il y avait un coquillage, une petite huitre nacrée qui avait décidé de fermer les yeux et d'attendre que le temps passe... Ils se sont rencontrés, ils se sont connus et reconnus, et ils se sont aimés. Ils se sont soutenus l'un et l'autre et ils ont finit par remonter a la surface. Toi, Ily, tu es née dans un coquillage.. et avant tu n'étais pas plus grande qu'un grain de sable."

La petite fille souriait, écoutant sa mère en silence jusqu'a la fin de l'histoire.

"Je suis toujours un grain de sable?"
"Pour le moment tu es une toute petite perle de nacre... mais tu verras en grandissant tu deviendras la plus belle perle que le monde ai connu."

La petite fille éclate de rire.

"Tu sais maman, elles sont jolies tes histoires... mais je comprends pas toujours très bien ce que ca veut dire."
"Tu as le temps de comprendre... Et puis comprendre ca ne sert a rien... c'est de vivre qui est important. Maintenant il se fait tard... on rentre."

Le paysage s'efface, les souvenirs deviennent troubles, les personnages ne sont plus que des ombres tremblantes méconnaissables.

*********************

Au fond de sa gorge, les vibrations se sont calmées. La crise aura été frôlée mais elle avait réussit a éviter le pire. Bien qu'elle sache pertinemment qu'elle ne pourrait pas toujours empêcher que le drame ne se reproduise. C'est pour ça qu'elle était venue a l'Institut Xavier.. pour ca qu'elle voulait apprendre.

Lentement elle rouvrit les yeux comme sortit d'un rêve... ou d'un cauchemars.

Il est 1h 13 du matin mon ange...il parait que c'est toujours l'heure qu'on demande en premier lorsqu'on revient à soi, une manière de reconstituer des repères spatio-temporels.

Elle était dans l'appartement Parisien, elle était couchée dans son lit et déshabillée. Daniel était assis à ses cotés, en chemise, l'air fatigué et lui souriant tristement.

Ne t'inquiète pas, nous sommes rentrés et eux aussi, il ne nous arrivera rien de fâcheux. tu es en sécurité ici et je veille sur toi.

Il se pencha vers elle avec délicatesse pour lui déposer un baiser sur le front , puis se mit à lui caresser les cheveux avec des gestes lents et tendres.

Je suis véritablement désolé de t'avoir mêlé à toute cette histoire...je peux figé un peu le temps mais pas le remonter, à mon grand regret.

Elle cligna des yeux plusieurs fois, jusqu'a ce que le visage qu'elle avait au dessus d'elle soit de nouveau reconnaissable. Daniel. Elle esquissa un léger sourire et porta immédiatement sa main a sa gorge qu'elle enserra doucement comme pour vérifier que tout allait bien. Elle avait réussit? .. Oui.. mais a quel prix? Ca devenait de plus en plus dur. Et c'était toujours pareil, quand le stress devenait trop fort, que la colère devenait intenable et que les limites étaient atteintes, son "don" s'enclencher, comme pour hurler sa détresse et faire sortir toutes les mauvaises choses de son corps.

De sa gorge, sa main vint de poser sur ses yeux pour cacher son visage, un sourire triste sur les lèvres qui se voulait le plus rassurant possible. Maintenant elle savait ce que Daniel avait ressentit le jour où elle l'avait retrouvé blessé dans son local... cette sensation de honte, ce sentiment de malaise, comme si elle était misérablement inutiles et abjecte.

"Je suis désolée.. je... j'ai du faire un malaise..."

Fit-elle, dans un murmure. Sa voix avait besoin de repos, elle avait fait des efforts pour se retenir. La prochaine crise lui couterait peut être bien plus que quelques heures... elle finirait par y perdre sa voix si ca continuais.

"Tu dois l'aider...."

Fit-elle simplement, ses yeux et une partit de son visage toujours caché par sa main. Même si sa voix était faible on avait aucuns mal a y lire la détermination.

Il la regarda d'un air véritablement triste durant ce qui lui sembla être une très longue minute, la fatigue avait fini par planter son couteau dans ses reins. Puis il lâcha d'une voix fatiguée.

Laissons cela...Nous en reparlerons plus tard..ca ne m'intéresse pas pour l'instant. L'important c'est toi, un point c'est tout.

Il éteignit les lumières et entra sous les couvertures. Il se serra contre la jeune fille et finit pas l'enlacer de ses bras. Il se contenta de rester là, lové contre son corps à calquer sa respiration contre la sienne et écouter les battements de son cœur. Il détestait véritablement là voir dans cet état là. Il lui murmura doucement tout en lui caressant les cheveux.

Tu es épuisée nerveusement, j'aimerai que tu te reposes à présent, je t'aime Ilianna, demain sera un autre jour. Il est temps de dormir

Ilianna sombrait dans le sommeil, les yeux encore lourds de fatigue. Elle sentit rapidement le corps chaud de Daniel contre le sien et frissonna de ce délicieux contact avant de sourire doucement a demi consciente. Elle se sentait tout de suite mieux quand il était a ses côtés.. et elle ne trouvait pourtant toujours pas le courage de lui parler de son autre "pouvoir". Est ce qu'elle avait peur qu'il la rejette? Surement...

"Il faut.. aider les gens qui ont besoin de nous...sinon.. je ne deviendrais pas... une perle..."

Fit-elle, déjà plongé dans son sommeil. Elle s'endormit immédiatement, plongeant dans un sommeil sans rêve, noir, obscure mais paisible et reposant. Elle avait Daniel a ses côtés,elle sentait ses bras autour de sa taille, son coeur qui battait au même rythme que le sien, son souffle chaud dans son cou... elle n'avait pas besoin de plus.

Il tenait sa tasse de café tout en observant la rue. Après l'évanouissement d'Ilianna les choses s'était précipitées. Les deux hommes de mains posaient problème, surtout le blond avec son pouvoir inhibiteur. Il aurait pu l'abattre sans problème, il en avait vu d'autre mais que serait-il advenu d'Ily dans ce cas ? Trop risqué. Dash avait l'air d'être un sacré morceau, il aurait fallu le saigner vite et sans détours. Restait Jarvis Kain. Il ne semblait pas belliqueux et la façon dont il s'était interposé pour protéger Elisabeth ne pouvait pas être du zèle envers son employeur. Non, c'était de l'amour.
Que dire d'Elisabeth ? Ils n'avaient rien en commun , elle était froide, inhumaine et vivait cloitrée dans sa douleur.
Daniel ferma les yeux un instant.
Non...ils avaient bien des choses en commun.
Elle était son pendant au fond du gouffre. "L'œil était dans la tombe et regardait Caïn." La femme regardait du fond de sa détresse son ancêtre. Quelle ironie ! avoir recours au passé pour guérir le passé et débloquer le présent.

Espérance..
Son cœur se serra douloureusement.
Marion...quelques semaine avant le départ pour la Guerre.




"- je n'aime pas le mot "espoir" il y a quelque chose de désespéré la dedans, comme s'il ne restait qu'une chance et c'est tout...

- Et bien je le mettrai au pluriel et le tour sera joué !

- Crétin ! ca ne change rien ! le son est toujours le même !

- bon..en anglais alors ? Hope..tiens je t'ajoute même un s ..Hopes !

- hihihi ! c'est ridicule ! non l'espoir c'est réducteur tu vois...je préféres espérance..il y a une notion de quelque chose qui dure à jamais la dedans...l'espoir ca peut se perdre là non.

- bofff je ne vois pas comme toi.

- Évidement ! quand on ne voit pas plus loin que l'bout de son nez, voilà ce qui arrive..tu te crois immortel ?

Daniel sentit les larmes lui bruler les yeux comme le pire des acides. Sa fille avait vécue..mais était morte comme une parfaire anonyme. S'il avait pu savoir...mon Dieu s'il avait pu savoir...
Une larme roula sur sa joue tendit qu'il regardait au dehors.
Il ne savait plus quelle conduite il devait adopter. D'un coté, Elisabeth qu'il plaignait plus qu'autre chose lui enjoignait de se rendre à Londres "par la force si nécessaire" pour débloquer sa petite fille et cela ne lui plaisait pas plus que ca. Il avait un mauvais présentement concernant Londres.
De l'autre coté, l'envie de remonter au "plus près"..Anna !
Anna était la fille d'Espérance, avait-elle un peu de lui et de Marion ?
Il cernait assez bien Elisabeth et le dialogue était impossible avec elle...mais Anna était-elle comme elle ?
Et Ilianna que devait-elle penser de tout ca, de cette encombrante filiation et des faits , car il s'agissait pourtant bien de faits réels, divulgués par Jarvis ?

Elle se retrouvait dans un endroit sombre, il faisait froid ici, elle ne voyait rien, même sa vision nocturne ne semblait pas avoir d'effet ici, comme si l'obscurité était du métal qu'elle ne pouvait pas traverser. Elle avait peur... elle ne se sentait pas seule, quelqu'un la regardait mais où? Elle le savait, elle le sentait comme un mauvais pressentiment, comme si elle savait qu'il était juste a côté d'elle sans être capable de le voir. Son coeur commence a s'emballer... elle a peur. Elle ne se sent aps en sécurité ici, quelque chose de mal va arriver, quelque chose de très mal. Elle ne sait pas le décrire, elle le sens, c'est instinctif. Et puis soudain une petite lueur.. elle est faible, elle se rapproche, comme une luciole. Elle s'avance, flottante, vers elle et s'arrête a quelques mètres. Ilianna aurait voulu bouger mais ses jambes refusaient de lui obéir.

*....*
*Que... qu'est ce que je fais là?*

La luciole reste là devant elle a flotter.

*Tu ne devrais pas y aller... sinon... tu resteras ici pour toujours...*
*De quoi tu parles? Allez où? Où est Daniel?*
*Tu reviendras ici... et tu y restera...*

La luciole disparait d'un seul coup, et Ilianna se redresse d'un bon dans le lit. Elle reprends son souffle, difficilement. Elle faut des rêves bizarres en ce moment, trop bizarres. Elle cherche Daniel mais le lit est vide. Elle est prise de nausées, elle a peur! Elle se lève du lit, enfile un t-shirt long et se lève, un peu chancelante.

"Da.. niel?"

Lance-t-elle d'une voix faible jusqu'a arriver au salon. Il est là, devant la fenêtre.

"Dan.. iel?"

Le ton de la voix, résolument stressé, lui fit tourner vivement la tête. il en lâcha sa tasse qui se fracassa sur le sol maculant le parquet de débris de faïences et de café. Il se précipita pour la rattraper et d'un geste rapide la prit dans ses bras.

Doucement, mon ange, je suis là..qu'est ce qui se passe ?

Sans lui laisser réellement le temps de répondre il la souleva en un effort léger et la ramena dans la chambre où il l'allongea sur le lit. Il l'installa confortablement et se hissa à ses cotés lui parlant tout bas pour la calmer en lui caressant les cheveux.

Tout va bien...je suis là, on va rentrer bientôt et laisser cela derrière nous définitivement. Je suis désolé que tout celà te trouble autant.

Il inquiétait à la voir ainsi, il avait pris sa décision, il ne l'exposerait pas plus en avant que nécessaire. Il allait rentrer à New York, puis il irait à Londres régler ses affaires seul et d'une manière...définitive.

Ilianna se fit rattraper par les bras de Daniel. Elle se sentait encore un peu faible mais ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne se reprenne. Elle se laissa transporter jusqu'au lit mais les paroles de Daniel la mirent en colère. Elle fronca les sourcils et se redressa sur le lit, même si ca lui demandait un peu d'effort. S'il fallait qu'elle se montre forte elle le ferait, s'il fallait qu'elle lui montre ce qu'elle était capable d'endurer alors elle le ferait! Non elle ne serait pas faible! C'était quelque chose de trop important pour qu'elle se focalise sur sa faiblesse.

"Non! On ne va pas partir et tout oublier! Et n'espère pas me laisser derrière Daniel!"

Fit-elle en se levant du lit, les jambes tremblantes mais bien déterminée, Ilianna resta bien droite devant lui, le regard un peu dur.

"C'est important parce que ca fait partit de toi, de ta vie... ce sont tes petits enfants Daniel! Tu n'as pas le droit d'abandonner ta.. famille."

Fit-elle en reprenant un regard plus doux mais un peu triste.

"Je veux les aider... avec toi. On a pas le choix."

Principe de base de Daniel. On a toujours le choix, c'est ce qu'on appelle le libre arbitre et tout est une question de conséquences et de prise de responsabilités. Il planta son regard dans celui de sa compagne. Son expression était assez étrange mélange de surprise et de froide détermination. Il aimait la voir ainsi et pour dire la vérité cette absence de douceur réveillait en lui des désirs oubliés. Cette sensation en était presque physique. Daniel était fait de lumière et d'ombre. La lumière consumait l'air en présence de celle qui ravissait son cœur mais l'ombre lui répondait en écho.
Cette ombre il faudrait aussi un jour qu'Ilianna l'apprivoise et il en avait conscience.
D'un geste lent et calculé, il passa sa main dans ses cheveux en lui souriant.

Je n'aime pas ca...je n'aime pas ca du tout et je ne sais même pas ce qui nous attend là bas. Mais je te le dis en vérité, aller là bas sans toi ca me plait encore moins. J'ai besoin de toi et puisque tu veux les aider, nous irons. mais retient bien que "ceci" n'est pas ma famille...en rien ! je n'ai pas de famille. je n'ai que toi et c'est tout.