Ashe Lovelace

© TwiggX by Mina-Ligeia

NOM : LOVELACE PRENOM : Ashe ALIAS ET SURNOM : - AGE : 21 ans DATE DE NAISSANCE : 22 Janvier 1989 M ETIER: tatoueuse sans salon déclaré, elle enchaîne les jobs depuis un an pour essayer de garder une situation vivable mais finit toujours par se faire virer. Vit de ses économies, des tatouages, des services pas toujours clean qu'elle rend aux gens, et des choses qu'elle crée : peintures, sculptures, dessins, photos... Gagne parfois un peu d'argent en posant pour des amis photographes indépendants. NATIONALITE : britannique GENRE : féminin CLAN : neutre

Pouvoirs :

• Description :
  Animation de réalisations plastiques (comme l'a si bien dit Kurkaru)
  
  Ashe est capable de donner vie à ses créations, pourvu qu'elles soient relativement réalistes. Un dessin tout biscornu, type dessin d'enfant par exemple, ne peut pas vivre très longtemps entre ses mains, mais un dessin construit avec l'habileté d'un architecte est tout à fait susceptible de se matérialiser de façon durable. Ashe étant très douée en dessin et en modélisation, elle pourrait insuffler la vie à presque tout ce qu'elle fait. Son pouvoir ne fonctionne que sur ses dessins (et ses peintures par extension), et sur ses sculptures, mais est susceptible d'évoluer.
  Elle peut mettre en forme un être vivant ou inerte indifféremment, et tout être ou chose "mis au monde" par l'intermédiaire de son pouvoir est forcément matériel, elle ne peut strictement rien créer d'autre que du concret dans le sens le plus commun du terme. La partie suivante donne plus d'informations.
  A son niveau, le modus operandi se fait par contact physique avec l'objet de départ (dessin, peinture, sculpture). Ashe doit alors se focaliser sur la visualisation de sa création une fois matérialisée et/ou animée dans le contexte réel. Exemple de processus de création : Ashe dessine un colibri; une fois le dessin terminé, elle imagine l'animal quelque part dans la pièce où elle se trouve, de façon suffisamment claire et précise; le colibri apparaîtra là où elle l'a "vu" comme s'il avait toujours été là, c'est à dire comme si personne ne l'avait remarqué auparavant, sans effet d'apparition progressive ni de construction quelconque (si quelqu'un avait les yeux rivés sur la zone d'apparition, l'impression sera la même que s'il avait cligné involontairement des yeux une fraction de secondes). Autre cas de figure : Ashe sculpte une figurine en argile; ceci fait, elle visualise l'objet en mouvement; la sculpture réagit en bougeant comme elle l'a imaginé.
  Le déroulement des actions qu'elle commande à sa création (en cas de contrôle normal) se fait de la même manière : il lui suffit d'imaginer ce que fera la créature dans l'instant suivant, comme un avatar de jeu video que l'on contrôlerait par ondes cérébrales et non par un quelconque dispositif tel manette, joystick, clavier...
  
  
  Détails d'ordre pratique
  
  
  Le pouvoir d'Ashe se base sur son état psychique et psychologique au moment de sa mise en application. La concentration est mère de la matérialisation, la force psychique, elle, en est le squelette. Dans des situations où la jeune fille est mise à mal sur le plan psychologique, psychique ou même physique, il lui sera plus ardu d'animer sa création et de la contrôler proportionnellement à l'ampleur de son handicap : dans un état de stress, de pression ou de peur intense, elle sera soit incapable de se concentrer suffisamment sur son œuvre pour lui donner corps, soit, si elle y parvient, d'y imposer son autorité, car son esprit et son instinct (de survie le plus souvent) l'obligeront de manière plus ou moins insistante à s'occuper exclusivement de ses chances d'échapper à la menace ou à la douleur, ou d'y remédier directement.
  
  Penchons-nous d'abord sur le cas des réalisations graphiques : dessins et peintures. Tous les supports sont compris, y compris la peau des personnes sur lesquelles elle aura tatoué un motif "viable" (les tatouages type motif tribal ou autres, on oublie).
  Que la création (on regroupera sous ce terme les êtres comme les objets) soit le fruit d'un travail en couleur ou non, le résultat sera le même : ce qui devient tangible, c'est ce qu'Ashe voit dans son dessin, ce qu'elle a imaginé comme résultat une fois coloré.
  
  L'objet produit (vivant ou non) répond à ces caractéristiques :
  
  
  
  
  • D'abord, il faut noter que la matérialisation ne peut être faite correctement que si le dessin a dépassé le stade du croquis, ou est en tout cas au stade du croquis sur lequel on commence à appliquer la couleur ou à gommer les traits de "structuration" et autres étapes préliminaires. S'il ne s'agit que de lignes vagues, d'une silhouette, la création prendra au mieux l'aspect d'un fantôme (voir paragraphe suivant) qui ne ressemblera à l'idée finie qu'à ce qu'on en voit sur le croquis, ce qui n'a finalement pas spécialement d'utilité. Au pire, elle n'apparaîtra tout simplement pas.
    
  • Si le processus s'effectue normalement, ses créations, petites ou grandes, sont des masses pleines, c'est à dire qu'elles sont un bloc de matière unie, une matière inidentifiable qui n'est en tout cas pas organique et a l'aspect, à la coupe, d'une pâte à modeler aussi résistante que le modèle s'il existe déjà dans la réalité (un oiseau, un humain, un rhinocéros...). Aucun des êtres "vivants" ainsi animés n'aura donc de squelette ni de viscères, et les tiroirs des bureaux seront des pavés de "bois" (pour autant, le poids reste le même que le poids moyen du modèle, sans ajout d'aucune sorte). En revanche, les animaux capables de voler le seront aussi, par exemple : les créations dotées de capacités naturelles dues à leur... configuration physique, disons, pourront tout à fait les utiliser (donc un objet ne pourra pas bouger). Par contre quand il s'agit d'un pouvoir imaginaire, comme le souffle de feu pour un éventuel dragon, c'est impossible. Il volera si son physique le permet (si c'est "crédible" morphologiquement), aura des griffes, des crocs, mais pas de super pouvoir. Aucune de ses créatures n'a de besoins biologiques : elles ne mangent pas, ne boivent pas, n'urinent pas, etc. Elles n'ont pas de fluide vital, pas d'organes ni de glandes de sécrétion, étant intégralement constituées de matière pleine.
    Si le modèle n'existe que dans l'imagination d'Ashe, la résistance de la matière équivaut à ce qui s'en rapproche le plus dans notre monde (un golem aura la consistance de la pierre, un fantôme sera comme un voile de tissu très léger car elle ne peut créer que du tangible...).
    
  • Si le processus s'effectue anormalement (dans un état d'agitation qui entraîne les difficultés susdites, cf tout premier paragraphe des Détails) mais aboutit tout de même à une matérialisation, la création est creuse et son enveloppe n'excède pas les cinq centimètres d'épaisseur (et encore, pour les plus volumineuses, jusqu'à cinq ou six mètres, et les plus lourdes, jusqu'à deux tonnes), l'épaisseur étant nivelée par le bas à mesure que l'on réduit la taille. Elle est donc particulièrement vulnérable aux chocs, ainsi qu'aux objets qui peuvent la trancher ou la transpercer. Du point de vue de la matière, la constitution et la résistance de la "couche supérieure" reste la même que pour les matérialisations réussies, seulement il est beaucoup plus simple de briser un gros rocher creux qu'un gros rocher plein.
    
  • Elle est visuellement la même qu'un être ou une chose qu'elle représente, si cet être ou cette chose est réelle. Ashe est suffisamment douée pour que la vraisemblance du dessin amène ce résultat. Elle peut donc même créer des clones presque parfaits d'êtres humains qu'elle a dessinés (à quelques détails près comme la taille ou la courbe du nez, la couleur des yeux si elle ne l'a pas bien en tête, des rides...).
    
  • En aucun cas, il n'est possible qu'une de ses réalisations ait une raison. Tout répond au mental de la créatrice, et en cas de perte de contrôle, la créature répond aux désirs primaires de sa "mère" : si Ashe est terrorisée, qu'elle aimerait se défendre et qu'elle a réussi à matérialiser un vivant quel qu'il soit, il entrera dans une sorte de frénésie complètement désordonnée. Au contraire, si elle est tétanisée par le stress ou la peur qu'on la remarque, la création sera complètement figée.
    
  • De la même façon, elle réagiront comme le miroir des émotions d'Ashe si celle-ci se fait attaquer, mais n'iront pas dans le sens de sa protection, à moins que la créatrice maîtrise un jour suffisamment son pouvoir (et sa propre personne) pour les contrôler même dans ce cas de figure.
    
  
  Observons une restriction à tout cela, tout de même : Ashe n'est pleinement consciente de son pouvoir que depuis peu (trois ans), et les objets et êtres de grande taille lui sont encore difficiles à mettre parfaitement en forme. Pour reprendre l'exemple du golem (disons, trois mètres de haut pour un poids moyen de six tonnes) , il est obligatoire que, même dans une situation propice à la concentration et dans un état de maîtrise de soi parfait, sa création soit creuse et réponde mal à ce qu'elle exige : gestes trop amples, trop brusques, rate sa cible sauf coup de chance... De même, elle peut difficilement créer un objet type grand lit à baldaquin de deux mètres sur trois (imaginons, en hêtre, autour de la tonne) qui ne soit pas creux et donc fragile. Elle est complètement incapable de créer matériellement quelque chose de plein qui dépasse les deux tonnes. Pour ceux qui se poseraient des questions sur l'éventualité d'un matériel mécanique ou électronique utilisable, c'est également exclu. En gros, elle a encore beaucoup à apprendre.
  Pour détruire une création issue d'une œuvre graphique, il faut obligatoirement avoir un don en rapport avec la disparition ou la désintégration de matière, qui saurait les faire disparaître intégralement sans même laisser les particules dans l'air, sans quoi, la création se reformera automatiquement. Cela dit il y a plus simple : il lui suffit de déchirer, couper ou trancher le support et surtout le dessin qui y est (si on ne touche pas le dessin ça ne sert à rien).
  
  Intéressons-nous maintenant au cas des sculptures qu'elle modélise elle-même. Tous les matériaux sont exploitables. Là, il s'agit presque exclusivement d'êtres ou de formes s'y apparentant, car on voit mal l'utilité d'animer une chaise qui tremblera vaguement tout au plus si ce n'est pour faire peur à quelqu'un ou la balancer à distance sur un tiers ou un autre objet, ce qu'on peut faire soi-même de manière relativement plus jouissive et garantie de succès.
  Les règles sont un peu différentes mais le contrôle sur la création reste le même.
  
  
  
  
  • Ashe ne peut présentement animer de sculpture qui pèserait plus de deux fois son poids, c'est à dire à peu près un quintal. En revanche, elle ne connaît pas de restriction de taille. Mais il faut admettre qu'un géant de polystyrène ne fera pas peur à grand monde...
    
  • En son état de sculpture, la créature est un bloc, tout comme ce qu'Ashe fait sortir de ses dessins. Il ne lui serait pas d'une grande aide de créer des statues creuses - à vrai dire, ce serait se casser le cul pour rien.
    
  • Plus la sculpture est imposante, plus son contrôle est difficile. En cas de perte de contrôle, elles réagissent de la même manière que les produits de réalisations graphiques, à la différence près que pour une raison inexpliquée, elles deviennent systématiquement agressives dès que quelqu'un d'autre qu'Ashe essaye de les détruire ou même les endommage accidentellement, ce qui n'est pas le cas des créations issues de dessins et autres peintures. On peut expliquer cela de façon plus ou moins tenable, et peut-être un peu trop anthropomorphique, par le fait qu'elles sont déjà nées dans ce monde avant de recevoir le don de leur créatrice, et donc qu'elles sont plus liées à cette réalité et y sont plus "attachées" une fois animées. Cela ne signifie en rien qu'elles soient dotées de quelque capacité de réflexion ou de sentiments pour autant, il s'agit en fait seulement d'une sorte de réflexe d'auto-sauvegarde, comme un ordinateur doté d'un antivirus : elles sont animées pour accomplir une certaine tâche et ont pour réponse automatique de se prévenir de ce qui pourrait les en empêcher.
    
  • Une fois animées, seule la main de la créatrice peut initier leur destruction (alors qu'elles se "régénèrent" après un coup porté par un tiers, elles ne manifestent pas cette capacité lorsque c'est Ashe qui s'en prend à elles la première). Elles deviennent ensuite vulnérables à n'importe quelle attaque. Mais dans le cas d'un perte de contrôle, elles ont ce même réflexe de défense, y compris contre Ashe elle-même.
    
  • Si Ashe est attaquée, la sculpture deviendra agressive, mais plus dans un état de frénésie que dans un réflexe de défense : elle se mettra à attaquer tout ce qui passe à sa portée, ce qui pourra sauver Ashe, mais ce n'est absolument pas garanti. Comme pour les créations graphiques, si Ashe maîtrise un jour suffisamment son pouvoir et ses émotions, elle pourra remédier à cela en faisant obéir les sculptures dans le sens de sa propre sauvegarde.
    
  
  La jeune femme ne sculpte pas énormément, d'abord parce que ça lui coûte bien trop cher de trouver des matériaux agréables à travailler avec son budget rachitique et qu'elle se lasse assez vite de toujours travailler la même chose, ensuite parce qu'elle préfère se consacrer à ce qui lui paraît le plus rentable à la vente, à savoir ce qu'elle fait avec des crayons, des stylos, des plumes, de l'encre, de la peinture... C'est pour cette raison qu'elle n'est capable d'animer que des sculptures de taille assez réduite.
  
  
  Gardons bien à l'esprit, surtout, que tout cela n'est possible que parce que, ces êtres et ces objets, c'est elle et personne d'autre qui les a créés au départ. Si qui que ce soit contribue à leur élaboration première, il sera impossible pour Ashe de les animer.
  De même, tous partent de son imagination, et les sujets des photos sont donc impossible à cloner. Ses créations ont donc systématiquement un petit quelque chose qui trahit leur anormalité, la "griffe" d'Ashe. Leur comportement digne d'un pantin, d'une part, mais aussi des couleurs jamais vues, des mélanges bizarres, des traits ou formes qui dénoncent un coup de main, un style. Un œil averti saura reconnaître les créations d'Ashe.
  
  Étant donné que l'effort fourni n'est mobilisé qu'au moment de la matérialisation ou de l'animation, ces créations ont une durée de vie infinie tant que Ashe ne les détruit pas, à moins qu'elles se retrouvent face à un pouvoir tel que la disparition de la matière, la désintégration totale des structures moléculaires etc. En dehors de cette vulnérabilité inhérente à toute chose matérielle, les créations d'Ashe se "ré-assemblent" quand elles perdent une partie d'elles-mêmes. Cela dit, à chaque démembrement, elles perdent un peu de leur vigueur.
  
  On comprend donc que quelle que soit le support qui subit le pouvoir d'Ashe, étant donné qu'il faut qu'elle le détruise pour mettre fin à l'action du pouvoir, toutes ses œuvres ainsi exploitées sont à usage unique.
  
  
  


• Niveaux de maitrise:
  Si elle maîtrise tout à fait les arts plastiques, elle n'a pas pour autant un contrôle expérimenté de son pouvoir, comme on l'a vu. Même si elle l'exerce autant qu'elle peut sur des productions de taille moyenne (1m50/50kg pour les statues, 2m/100kg pour les créations) elle ne l'a découvert - par accident - qu'il y a trois ans et s'est évertuée à la cacher, et à moins d'avoir un maître ou d'avoir la science infuse, on ne saurait en connaître toutes facettes en si peu de temps.
  A son niveau, il lui est impossible de manipuler plus d'une création à la fois. Si elle réussit parfois à en matérialiser et/ou animer deux à la fois, l'une sera complètement amorphe (sauf en cas de menace directe dans le cas des sculptures).
• Lien entre les Pouvoirs:
  On peut voir l'animation des créations personnelles comme un seul pouvoir regroupant les deux branches détaillées plus haut, mais si on considère la matérialisation de la 2D comme étant différente de l'animation d'un objet 3D réel, disons que le lien est le fait que ces objets sont tous nés de ses mains et surtout de son imagination. C'est aussi une limite : elle ne peut en aucun cas donner vie aux productions d'autrui.

Description Physique :

• Apparence :
  Une jolie fille, Ashe. Les goûts changent selon les personnes, mais disons qu'en tout cas elle répond bien aux critères de beauté actuels. Elle n'est pas très épaisse, mais fait quand même son 1m72 et pèse donc environ 50kg bien répartis. Ses membres sont fins, ont des courbes fines, et ses mains d'artiste sont effilées et un peu osseuses, comme ses autres articulations. Ses os, justement, sont légèrement saillants aux côtes et aux hanches également; elle n'est pas mal nourrie non plus, mais il faut bien avouer qu'au vu du prix de la barbaque elle n'en mange pas en grande quantités tous les jours et ce n'est certainement pas du tournedos. En fait elle n'a pas un gros appétit non plus, ce qui la dispense de mettre trop d'argent dans la nourriture.
  Ashe ne boit pas et ne se drogue pas aux substances illicites, à moins d'occasions exceptionnelles en compagnie d'amis qui payent pour tout le monde, et qu'elle voit en fait rarement. En revanche elle fume, mais seulement quand elle ses sent assez en chance pour tirer des cigarettes dans un commerce ou quand on lui en propose. Les inconvénients liés à ces consommations sont donc relativement moindres chez elle, elle a une apparence très saine, ce qui est suffisamment rare pour une fille qui a vécu ce qu'elle a vécu, et vit dans sa situation, pour être souligné. Sa peau très lisse, ses dents bien alignées, la cornée de ses yeux, tout cela a conservé l'aspect de la santé en dépit de la vie qu'elle mène. Seuls des cernes peu marqués indiquent son manque d'hygiène alimentaire et de repos.
  Même si elle n'a pas la dégaine d'une morte, la demoiselle affecte tout de même une carnation très pâle, résultat sans doute du métissage anglais-suédois hérité de ses parents. Avec de tels gènes et sans ancêtre à la peau foncée, difficile de bronzer. Elle est naturellement brune, mais se colore régulièrement les cheveux, les fonçant jusqu'au noir le plus souvent, et changeant parfois en bicolore (actuellement, elle est dans sa période bleue, et ça se voit de loin). Cette couleur s'associe parfaitement à celle de ses yeux, qui sont pour ainsi dire d'un ordre de clarté égal à celui de sa peau, et dont la couleur s'étire entre le bleu cyan et le vert d'eau, dépendant comme cela arrive parfois des effets de lumière créés par la météo.
  Les traits de son visage sont très fins, et il est difficile de l'imaginer vieillir. Un front haut sans être disproportionné, un nez droit, une bouche petite mais pulpeuse, des sourires communicatifs, des pommettes bien formées, de beaux yeux en amande... Sa peau de porcelaine et son minois parfait la font paraître comme une éternelle enfant, et à vrai dire, on la voudrait figée ainsi pour l'éternité.
  
  Du côté des goûts vestimentaires, on remarque chez Ashe une nette tendance à porter au moins un vêtement noir. Elle se vêt de façon assez peu extravagante dans l'immense majorité des cas, et ne porte rien de très voyant, exception faite des platform boots dont elle a fait l'acquisition il a de cela un certain temps, des trucs énormes et increvables criblés de boucles en métal avec une semelle de près de dix centimètres d'épaisseur, chacune des chaussures pesant entre deux et trois kilos. A part ces monstres en PVC noir, qui courent quand même les rues dans les milieux dits "underground" d'aujourd'hui et qu'elle beaucoup plus l'habitude de remplacer par de bonnes vieilles DocMartens (Original), elle a un goût prononcé pour ce qui passe un peu partout. T-shirts, hoodies et chemisiers noirs ou dans des tons sombres ou ternes, avec ou sans motif, se couvrent d'une veste noire en laine style caban ou d'un blouson en cuir léger noir, au dessus d'un jean classique ou sombre jusqu'à noir, ou bien plus rarement de son unique (et précieux) pantalon en cuir qui a connu des jours meilleurs. Elle possède également un vrai corset style victorien long qu'on lui a offert il y a longtemps et qu'elle n'a presque jamais sorti de sa boîte, en brocard argent surpiqué noir, et une petite dizaine de corsets non traditionnels et de serre-tailles de diverses matières qu'elle a payés bien moins cher, ainsi que quelques excentricités comme une sorte de grand machin qui ressemble à une robe mi-cuisses moulante à manches longues intégralement faite de résille, des collants et manches synthétiques savamment coupés ou filés, des guêtres en tous genres...
  
  Pour ce qui est des accessoires, elle privilégie le métal argenté ou carrément l'argent mais ce dernier a tendance à s'oxyder rapidement sur sa peau, et le plastique souple. Elle possède toute une gamme de colliers et sautoirs en chaîne plus ou moins fine, divers pendentifs des plus discrets aux plus évocateurs (genre les sempiternelles crucifix en métal, pentacles et autres pierres semi-précieuses). Elle a quelques autres effets en dentelle tels que ras-de-cou avec ou sans camée, rubans etc., ainsi que des bagues dont quelques-unes sont en verre coloré ou non. Quant aux bracelets, mieux vaut ne pas se lancer dans leur dénombrement, elle en a des tonnes (surtout des petits tout fins en plastique comme on en trouve par paquets de vingt à peu près n'importe où pour 2$).
• Signes Particuliers :
  Un total de douze piercings décorent ses oreilles, elle en a également un à la colonne centrale du nez (septum), trois le long de la nuque, et un au nombril. La totalité des perçages s'étend de 2004 à 2010, ce n'est donc pas là-dedans qu'elle a claqué son argent dernièrement.
  Sa peau est loin d'être aussi exploitée graphiquement que ce qu'elle a pu faire subir (de gré) à ceux qu'elle a tatoués. Au centre des piercings de sa nuque, elle porte une inscription en lettres gothiques légèrement stylisées (ICARUS), qu'elle a dessiné elle-même et se rapporte à la façon dont elle voit son passé, un autre ressemblant à une queue de scorpion (son plus ancien, une référence à Maynard James Keenan datant de 2004) qui court de son échine au creux de ses reins, un troisième le long de son avant-bras gauche (deux vers de la chanson "Hurt" de Nine Inch Nails, écrits en très fin et de manière calligraphiée, pour donner un effet floral), et un dernier, beaucoup plus petit, sur son poignet droit (une clé dont la tête très ouvragée cache un svastika - et elle tient bien à ce qu'on n'en dise pas que c'est une croix nazie).

Caractère :

• Mental :
  
  
  Personnalité
  
  Autant Ashe peut être une fille adorable, qui rend service facilement, rit de bon cœur, tape la discute sans problème, autant y a des fois, elle est carrément antipathique. Il suffit qu'elle soit préoccupée par quelque chose pour que toute opération de sociabilisation avec elle soit vouée à l'échec : elle devient facilement cassante ou distraite voire indifférente. Sa peur de s'attacher tend à la pousser vers ce genre d'attitude de temps en temps, pour éviter tout rapprochement trop prononcé.
  Elle n'est pas contre le fait de bastonner quand on la pousse à bout, mais sa carrure est trop minime pour qu'elle parvienne à vraiment amocher quelqu'un au point qu'il n'ait pas l'occasion de lui faire lui aussi très mal. Cela dit c'est arrivé très rarement car, même s'il va sans dire que comme l'écrasante majorité des personnes, elle a le contact bien plus facile avec les gens qu'elle connaît, elle n'est pas inabordable et garde assez facilement son sang froid face aux agressions verbales. Elle a appris à être patiente et à relativiser suite à ce qu'elle a vécu par le passé, qui fut autrement plus difficile à traverser qu'une insulte débile balancée sans raison.
  Le terme "amis" est cependant à nuancer. Elle n'en a pas vraiment, en fait, car elle entretient de bonnes relations avec un certain nombre de gens mais n'a jamais pensé qu'un seul d'entre eux pourrait se plier en quatre pour elle, la soutenir dans n'importe quelle situation ou n'importe quoi qu'on puisse attendre d'un ami. Il lui paraît impossible de renouer une relation aussi forte avec quelqu'un que ce qu'elle a pu connaître avec son frère, notamment, et c'est là une source de fatalisme chez elle, un regard résultant des choses perdues qui ne reviendront jamais et qui valaient tout l'or du monde.
  De son côté, elle apprécie beaucoup leur compagnie, mais il faut admettre qu'elle refuse tout bonnement de se poser des questions sur la nature de ses relations avec autrui. Elle ne veut pas s'imaginer liée à vie à qui que ce soit, en imaginer ne serait-ce que la possibilité après avoir perdu ce qu'elle avait de plus cher. Ce n'est pas qu'elle refuse de l'être dans les faits, c'est qu'elle a peur de se "projeter" de cette façon, car pour elle, c'est, à terme, risquer de s'enfermer dans un mensonge et souffrir inévitablement. C'est débile, peut-être, mais c'est comme ça.
  
  On comprend, après cette maladroite tentative d'explication, que la ligne conductrice de son comportement soit complexe à cerner, ce qui fait d'elle une personne particulièrement chiante aux yeux des moins patients, et de ceux qui ne connaissent pas son histoire en particulier.
  Ashe n'est pas asociale et au fond, sûrement souffre-t-elle de ce semblant d'isolement, de cette limite qu'elle s'est forgée plus ou moins volontairement. Mais elle a toujours l'air de se foutre de ce qui se passe autour d'elle, affecte un air toujours sympa et ouvert (sauf, on l'a dit, quand elle meurt d'envie d'envoyer quelque chose dans le mur d'en face, ça semble évident), ce qui rend cet état d'esprit impossible à soupçonner.
  En gros, c'est une fille cool, facile d'accès, qu'il ne faut pas trop faire chier non plus, une fille "normale" en somme, qui comme beaucoup de filles a ses côtés chiant et renfermé. La seule différence avec le commun, c'est qu'elle n'a pas eu une vie qu'on pourrait qualifier de banale, et c'est peu dire.
  
  Questions de goûts
  
  Ca n'intéressera pas forcément tout le monde et je ne suis pas certaine qu'il soit nécessaire de préciser tout ça, donc : spoiler.
  

  Spoiler:

• La musique : elle aime s'amuser, se bouger, et par dessus tout elle adore sentir le rythme des basses se répercuter dans son corps. Du coup, plus c'est lourdement rythmé et plus ça lui plaît. Elle affectionne tout particulièrement l'indus, l'EBM, l'electro, et quelques groupes de métal de toutes tendances. Il lui arrive aussi d'écouter des trucs plus calmes, surtout dans le style dub ou ambient. Ashe apprécie aller dans des soirées ou des concerts relatifs à ces courants et s'y prête dès qu'elle le peut, financièrement en tout cas.
  
• Le cinéma : à peu près tout ce qui touche à l'horreur kitsch lui plaît beaucoup, mais dans l'ensemble elle a une culture cinématographique très diffuse et n'a pas réellement de préférence pour quelqu'un venant de derrière la caméra. Pas d'acteur ou d'actrice préférée non plus.
  
• Les beaux-arts : on le devine assez facilement, la liste de ses chouchous est interminable, mais elle a une préférence pour la peinture du XVIIIème / XIXème, et pour la sculpture classique. En architecture, le gothique flamboyant et le style classique sont ses favoris. Quelques photographes comptent aussi parmi ses coups de cœur, comme Andy Julia ou Evgeniy Shaman.
  
• La cuisine : elle ne sait rien faire. Mais elle est fanatique de la cuisine italienne.
  
• La mode : Liliza, Heavy Red, Vecona... Si elle avait le budget, elle achèterait tout, mais elle n'oserait même pas porter ses acquisitions.

• Talents Particuliers :
  Durant son adolescence, Ashe s'est beaucoup intéressée au tatouage, une des formes les plus primitives de l'expression artistique humaine. Elle a passé des heures à discuter avec des amateurs comme avec des professionnels, et est devanue amie, plus tard, avec un tatoueur new-yorkais qui lui a donné une formation et lui a offert du matériel. A part ça, on l'a déjà dit : elle est excessivement douée en dessin, et très habile en sculpture. Elle se défend bien en photo également, bien qu'elle prenne moins de temps pour en faire. Notons aussi qu'elle a l'art de se faire discrète dans un peu n'importe quelle situation, tant que l'attention n'est pas centrée sur elle il est possible qu'on oublie sa présence.
  
  
• Possessions :
  Son appartement dans un quartier cheap de NY, et tout ce qu'elle a pu récupérer au moment de son installation (détaillé à la fin de la biographie) ainsi que ses affaires mentionnées dans la partie vestimentaire de la "Description physique". Elle n'a aucun moyen de transport personnel et préfère se déplacer à pieds, ou dans les transports en commun à défaut.
  
  
  
• Biographie :
  
  
  
  
  . . . . .2009. Assise à une table blanche entre quatre murs blancs, Ashe sirote un café froid dans un silence de mort, et ses yeux ne parviennent pas à affronter la vue de celui qui, assis en face d'elle, semble maigrir un peu plus à chaque seconde, et dont le teint émacié défigure le visage tant aimé et autrefois si jovial. Et puis finalement, la question revient, après toutes ces années :
  
  " Papa, pourquoi elle est partie maman? "
  
  Mais même après tout ce temps, même si la question n'a plus le même sens aujourd'hui, elle n'obtiendra pas de réponse.
  
  
  ~ + ~
  
  
  
  . . . . .Lorsqu'elle était petite, Ashe vivait la meilleure des enfances dans une belle maison blanche à oriels, dans la banlieue londonienne. Son père, chef d'une entreprise familiale qui s'était lancé dans la bourse, s'était marié à une jeune journaliste d'origine suédoise de quinze ans sa cadette. Père aimant et mari passionné, il aurait tout donné pour son épouse et leurs trois enfants, Anthony, Liv et Ashe. L'argent, l'amour, la beauté couronnaient ce foyer parfait où on entendait souvent les rires de la petite dernière suivis des menaces joueuses de l'aîné, pendant que la cadette s'abreuvait de livres dans sa chambre, et que la mère écrivait son dernier article sous l'œil énamouré de Matthew Lovelace, patron d'une affaire qui se portait comme un charme, légataire d'une fortune conséquente et père de famille comblé. Seulement les rêves ne sont pas éternels et plus on vole haut, plus la chute est dure.
  
  . . . . .1993. Les actions en bourse relatives à l'entreprise du père ne rapportaient plus autant qu'avant, et bien que le train de vie de la petite famille soit moins luxueux qu'avant, ils vivaient toujours dans une certaine aisance. Pourtant Anjetta, la mère, sortait seule beaucoup plus souvent, s'occupait moins de ses enfants et surtout, avait de moins en mois d'attention pour son mari. L'amour est parfois aveugle et on peut dire que celui ci l'était complètement, puisque Matthew tomba des nues en voyant sa femme tant chérie fourrer la totalité de ses affaires dans ses valises et ignorer jusqu'à sa présence. Anjetta marchait d'un pas vif vers l'entrée et voulu tourner la poignée de la porte, mais une petite voix la retint.
  
  " Tu vas où Maman? "
  
  Elle se retourna et vit Ashe qui, dans sa petite robe rouge, se tenait à quelques pas d'elle, avec Nounours dans les bras et un regard de chaton tout étonné.
  Anjetta posa ses valises et alla embrasser sa benjamine une dernière fois. Rien de larmoyant, de toute façon, elle n'avait jamais réussi à s'attacher aux petits.
  
  " Tu pars en vacances?
  - Oui, c'est ça. Très loin.
  - Tu vas m'emmener avec toi? "
  
  Un klaxon retentit devant la maison, et elle se releva prestement pour empêcher Matthew de lui prendre ses bagages et de lui barrer la route.
  
  " Maman! "
  
  Ashe eut tout juste le temps de voir la Ferrari au dehors avant que la porte ne se referme sur son père qui suppliait sa femme de revenir, de lui dire pourquoi au moins. Elle entendit des éclats de voix et des gros mots, et dans un crissement de pneus suivi d'un vrombissement terrible, l'éclair rouge lui dit adieu à travers la fenêtre. Elle courut ouvrir la porte et vit son père assis sur le perron, ses mains agrippant ses cheveux bruns, et des gouttes de sang sur le pavé.
  
  
  . . . . .1998. " Pauvre con!
  - Anthony! Reviens ici tout de suite! Anthony!! "
  
  Cela faisait plus d'une heure que les deux voix de Matthew et son fils s'affrontaient dans le bureau du premier. Les deux sœurs écoutaient comme elles le pouvaient, l'oreille collée au mur du couloir, cette conversation qui s'annonçait houleuse.
  Cela faisait plusieurs fois, maintenant, que leur frère découchait pour ne rentrer qu'au matin, mettant clairement sa scolarité à la poubelle, et ses résultats étaient en chute libre depuis plusieurs semaines. Malgré l'attention dont il s'efforçait de preuve par rapport aux problèmes de son fils, Matthew avait toujours dû se contenter d'une réponse évasive, qui fleurait bon les cachotteries. La tentation était trop forte : en faisant le ménage dans la chambre de l'adolescent, il avait déniché une barrette de shit dans un tiroir. Tout était parti de là. Et apparemment, Anthony en avait profité pour faire son comming out, en précisant qu'il l'aurait fait plus tôt si son père était plus disponible et plus à l'écoute quand on essayait de lui parler franchement, au lieu de monter sur ses grands chevaux. Précision au sens diplomatique douteux, mais prophétique, puisqu'elle ne manqua pas de déclencher la colère du dit père.
  La porte s'ouvrit à la volée et les deux filles ne firent qu'apercevoir leur corbeau de frère balancer à travers le couloir les chaînes de son pantalon de ses grandes enjambées, avant de claquer la porte d'entrée. Matthew resta interdit une seconde, puis revint à son bureau d'un pas furieux, où il s'enferma sans même avoir prêté un regard à ses filles. Il ne dit pas un mot au dîner et ne mangea presque rien, contemplant le couvert disposé pour son fils absent.
  Ce dernier ne rentra pas, ou du moins, pas pour rester. Il entra dans sa chambre par la fenêtre, en pleine nuit, et remplit des sacs avec ce qu'il pouvait emmener de vêtements et d'autres effets personnels, mais fut surpris par Ashe qui ne dormait pas et l'avait entendu depuis sa chambre attenante.
  
  " Tu m'as fait peur, andouille! chuchota-t-il.
  - Qu'est-ce que tu fais? demanda-elle sur le même ton.
  - J'me taille.
  - Non, arrête! Papa va pas être content!
  - Tu sais quoi? Papa y veut plus m'voir à l'heure qu'il est, et c'est pareil pour moi.
  - Mais qu'est-ce que j'vais lui dire?
  - Que dalle. D'ailleurs on a jamais eu cette conversation, et tu m'as pas vu.
  - ... Anthony...
  - Quoi?
  - Tu vas partir comme Maman? "
  
  La question jeta un froid terrible, le jeune homme cessa de s'affairer et un silence douloureux tomba dans la chambre, écrasant leurs chuchotements d'un bourdonnement infâme. Anthony s'approcha de sa petite soeur et plia son 1m85 pour se mettre à sa hauteur.
  
  " Nan, j't'ai promis que j'te laisserais jamais tomber, tu te souviens? "
  
  Il tenta de lui sourire, mais elle pleurait. Il se sentit à la fois terriblement coupable et au pied du mur, à cet instant. Mais il savait que revenir en arrière lui fermerait à tout jamais la porte qu'il venait d'enfoncer.
  
  " Et puis, j'me débrouillerai pour qu'on puisse se voir de temps en temps. Tiens, regarde : en attendant tu pourras écouter tous les CDs de mon mur, jouer de mon autre basse, aller sur mon ordinateur, j'te les donne. Et tu pourras même dormir dans mon lit, comme avant! Ca marche?
  - Mais tu vas dormir dans la rue...!
  - Rha, mais non, j'vais dormir chez un copain.
  - Le même que l'autre fois?
  - Euh, nan, c'ui là il est plus vieux... 'Fin on s'en tape. Promets-moi d'être sage et très gentille avec Liv, tu sais qu'elle en a besoin.
  - Promis. Tu viendras me voir?
  - Oui. Et toi aussi tu viendras.
  - Oui!
  - Chht! ... Bon allez. A bientôt ma puce. "
  
  Un dernier câlin qui s'éternisa un peu trop pour être optimiste, et le corbeau avait disparu dans la nuit, ses yeux pâles cerclés de noir jouant pour elle la pantomime d'un bonheur mort.
  
  
  . . . . .2003. Parfois, il suffit de cinq ans pour que le ver de la maladie s'insinue par les fissures d'une âme triste, la ronge jusqu'en son cœur et y forme sa chrysalide de résignation. Et parfois, quand éclosent les ailes de la mort, on entend un cri...
  Matthew rentra catastrophé de son bureau en ville, une voisine venait de lui annoncer la funeste nouvelle par téléphone. Il ne pouvait pas y croire, non pas sa fille, pas sa brillante petite fille... Mais une ambulance garée devant la maison lui affirma que c'était bien la vérité. Il courut vers le brancard qu'on montait à l'intérieur, les médecins n'eurent pas le temps de l'empêcher de tirer le drap et il vit avec horreur le visage violacé de sa Liv au cou meurtri par la cordelette qu'elle avait utilisée pour se pendre dans la salle de bains, où sa petite soeur qui la cherchait l'avait trouvée en rentrant du lycée.
  Il fut comme foudroyé. Les médecins le poussèrent gentiment vers la maison, il tourna ses yeux vers Ashe assise non loin de là sur un banc avec la voisine, et vit les siens, écarquillés et vides, si vides.
  
  
  . . . . .2007. Ashe intègre l'Université d'Oxford, section Arts, suivant son goût et son talent inné pour le dessin et la modélisation. C'est cela qui l'a faite tenir. Sa passion lui a octroyé un bandeau à se nouer devant les yeux quand l'existence devient trop ostensiblement sale et perverse. C'est ainsi qu'elle a découvert sa mutation, le pouvoir qu'elle lui octroyait, et qui restait suffisamment discret pour qu'elle n'ait pas à le dévoiler. Elle découvrit peu à peu comme faire naître ses dessins dans la réalité, et qu'il suffisait qu'elle détruise la source pour que la créature disparaisse. Craignant qu'une créature monstrueuse ou de taille gigantesque ne voit le jour par sa faute, elle ne dessina plus que des paysages, manifestement insensibles à son pouvoir, ou de petites créatures et objets..
  Son père avait essayé, comme elle, de se plonger dans quelque chose qui lui montrerait qu'il y avait encore de la joie à tirer de la vie. Ils avaient fait l'effort ensemble. Ils l'avaient sincèrement recherché. Ils avaient tenté leur chance pour s'aider autant mutuellement qu'eux-même. Mais l'un des deux n'avait pas tenu le coup.
  
  Après la mort de Liv, Matthew ne cessait de se remettre en question. Sa femme, son fils, sa première fille, tous avaient fait le choix de partir loin de lui. Son bonheur l'avait littéralement fui, comme si Matthew l'avait usurpé. Il ne lui restait plus qu'Ashe, et elle lui semblait si profondément détruite, elle aussi... Elle n'avait pas mérité ça. Elle n'avait pas mérité d'être la spectatrice impliquée de ses erreurs à répétition, de payer les pots qu'il avait cassés. Pouvait-il faire en sorte de donner l'illusion que leur vie restait inchangée en gardant le sourire et en faisant comme si de rien n'était? Était-ce la bonne solution? De solution, il n'y en avait plus, mais si cela pouvait alléger le poids sur les frêles épaules d'Ashe, alors il essaierait de ramener un semblant de lumière dans ce foyer éteint. Mais celle-ci avait du mal à ne pas s'enfermer continuellement dans son monde, et il croyait en devenir fou quand elle restait dans sa chambre, muette, et qu'il voyait l'espace d'un court instant une souris violette sur le plan de travail, ou un moineau bleu perché sur la télévision.
  Il n'avait plus le cœur à travailler comme avant. Il devenait lent, irritable, ne parvenait plus à se concentrer et se sentait constamment fatigué. De mauvais placements en décisions irréfléchies, il entraînait peu à peu son entreprise dans sa chute. Les regards de pitié eurent raison de lui et il craqua. Pendant trois semaines après avoir claqué la porte de son bureau en plein après-midi, il passa ses journées à se saouler au scotch jusqu'à se mettre minable et en pleurs, étalé sur la canapé du salon. Quand sa fille rentra et le trouva ainsi la première fois, elle tomba à genoux à côté de lui, totalement désarmée, ne sachant rien faire d'autre que le consoler par des messages d'espoir vains.
  Il prit l'habitude de picoler toute la journée, sauf quand elle pouvait le voir faire. Mais elle le savait très bien, et plus d'une fois on éleva la voix jusqu'à se dire ce qu'on ne pensait pas, juste pour avoir un semblant de paix.
  On l'appela finalement à venir au bureau un jour comme tous les autres, pour une réunion avec les fournisseurs et les principaux clients, tous autour d'une même table, les mains jointes et le regard grave pointé sur le fantôme de Matthew Lovelace en face d'eux. Quand il revint, c'était comme après un mauvais rêve, rien ne s'était produit, il continua à boire. Ashe rentra, se cloîtra dans sa chambre puis prépara le dîner, et attendit que son père se serve. Ce qu'il ne fit pas. Elle termina seule, patienta un peu, et finit par lancer :
  
  " Tu manges pas?
  - La boîte coule. Y m'en veulent. J'ai accepté de démissionner. C'est fini. "
  
  La jeune fille resta interdite. La firme, c'était pour son père l'héritage de la famille paternelle, pas un bulldozer de rang international mais une petite bombe à la valeur sentimentale équivalant mille fois la valeur marchande. Il y connaissait tout le monde, tous ses employés étaient ses amis ou les enfants de ses amis. Tous l'avaient foutu dehors.
  Elle ne savait pas quoi faire, quoi dire, quoi penser. Finalement, elle s'assit au pied du canapé où gisait son père Et passa son bras autour d'elle. C'était fini, oui. Celui qu'elle avait appelé Papa autrefois, cet homme jovial et plein de confiance en lui et en l'avenir, venait de mourir pour de bon.
  
  Elle eut du mal à obtenir son diplôme de fin de lycée, mais elle ne pouvait pas le manquer. Il fallait qu'elle ait la clé pour repartir du bon pied, qu'elle économise tout ce qu'elle pouvait pour ne plus être un poids pour son père, pour se sortir de tout cela. Elle n'aurait jamais pensé que l'occasion d'en finir avec cette partie de sa vie se présenterait si vite.
  
  
  . . . . .2008. " Mademoiselle Lovelace? "
  
  Une des secrétaires de son département universitaire venait d'interrompre le cours de sculpture sur béton cellulaire.
  
  " C'est moi.
  - Je... peux vous demander de me suivre dans mon bureau s'il vous plaît?
  - ... Euh, oui, j'arrive. "
  
  Dans le bureau de la secrétaire, il y avait le médecin qui s'était occupé de sa famille depuis la naissance de son frère aîné. Ashe sentit la peur lui nouer le ventre et le sang battre furieusement à ses tempes. Les mots furent inutiles pour lui faire comprendre pourquoi son père avait été hospitalisé en urgence. Elle défaillit et ils l'aidèrent à s'asseoir sur une chaise.
  
  " Est-ce qu'il est...?
  - Non, il est en réanimation pour l'instant, mais il est possible qu'il garde des séquelles.
  - C'était quoi? Il... Il a fait quoi?
  - Il a fait une overdose médicamenteuse. C'aurait pu être la fin. "
  
  Et quoi? Il fallait qu'elle se réjouisse?
  Elle éclata en sanglots, n'en pouvant plus.
  
  Matthew Lovelace fut admis le 20 Janvier à l'hôpital psychiatrique Maudsley de Londres après un examen par un spécialiste, son comportement suicidaire s'étant avéré récidiviste après son retour à la maison, et son état mental ayant complètement sombré en quelques jours. Ashe était donc complètement seule désormais.
  Cette maison devint à ce moment précis le symbole d'une vie rêvée qui s'était terminée dans les cendres. Deux jours plus tard, Ashe recevait dans la boîte aux lettres une enveloppe bleue au contenu proprement stupéfiant. A l'intérieur, une carte postale d'Elis Island et un chèque équivalent en dollars à 2500 £.
  
  J'ai tenu ma promesse! Tiens la tienne ; )
  Mon numéro en bas à droite (j'me suis souvenu de notre code, t'as vu?).
  
  Anthony
  
  
  ~ + ~
  
  
  " Tu sais Papa... J'suis pas beaucoup venue te voir ces derniers temps parce que j'bossais après les cours mais... J't'oublie pas, hein.
  J'ai reçu un cadeau d'anniversaire ce matin. Tu devineras jamais de qui c'était. "
  
  Elle attendit quelques secondes.
  
  " C'était Anthony! "
  
  Matthew ne broncha pas.
  
  " Anthony, tu te rappelles, Papa? Mon grand-frère, ton fils... Non?
  - ... Anthony?
  - Oui, c'est ça.
  - Ton grand-frère?
  - Il m'a envoyé une carte postale, il doit être à New York en ce moment.
  - Anthony...
  - Et je... je vais aller le rejoindre, Papa. "
  
  Son père restait bloqué sur le prénom qu'elle venait de lui donner à méditer. Sûrement lui disait-il quelque chose.
  
  " Papa... Tu comprends? Je vais partir à New York...
  - ...
  - C'est... c'est loin, New York, et ça coûte cher d'aller et venir. Et tu sais que j'ai plus beaucoup d'argent... La voisine avait proposé de m'héberger mais finalement ce sera pas la peine. Faut encore que j'aille voir avec elle pour la maison... "
  
  Elle tenta de lui sourire, mais il pleurait. Elle se sentit à la fois terriblement coupable et au pied du mur, à cet instant. Mais elle savait que revenir en arrière lui fermerait à tout jamais la porte qui venait de s'ouvrir pour elle.
  Elle comprenait, maintenant, quel avait été le choix de son frère.
  
  " Papa... pleure pas, promis je reviendrai, j'te l'jure.
  - Ashe... Où est ta mère? Liv est morte...
  - ... Oui, je sais Papa.
  - Liv est morte...
  - Je dois y aller, Papa, j'ai un rendez-vous. Je repasserai avant d'aller à l'aéroport, d'accord?
  - Ashe...
  - Je t'aime, Papa. "
  
  Elle embrassa son père s'en alla pour refouler les larmes qui lui montaient aux yeux.
  
  " Ashe... Toi aussi... ? "
  
  . . . . .2009, suite. USA, 18 février. Ashe avait prévenu Anthony de la date de son arrivée deux semaines plus tôt. Elle composa le numéro indiqué au dos de la carte postale qu'elle avait précieusement gardée, et attendit d'entendre à nouveau la voix de son frère. Comment serait-ce, après tout ce temps? Onze ans qu'ils ne s'étaient plus vus, onze ans et pourtant elle n'avait jamais cru qu'il l'avait oubliée. Elle avait beaucoup changé, évidemment, et lui devait avoir changé aussi. Est-ce qu'il reconnaîtrait sa voix? Elle pouvait presque imaginer comment était devenue la sienne...
  
  Mais la voix à l'autre bout du fil ne fut pas celle qu'elle attendait, trop différente de ses souvenirs. Méfiante elle insista pour parler à son frère, et l'entendre ensuite lui fit un choc tel qu'elle en tremblait. Il lui expliqua sur un ton enjoué que son ami, qui avait décroché, irait la chercher à l'aéroport.
  Lorsqu'elle arriva au grand appartement de son frère, son impatience était à son comble, son cœur battait à tout rompre dans ses côtes et son souffle était coupé. Mais quand la porte s'ouvrit, son cœur eut un raté lancinant, et tout s'effondra d'un coup.
  Maigre, c'était un euphémisme pour qualifier l'état de forme d'Anthony. Ses cheveux bruns comptaient quelques cheveux blancs, ses yeux étaient vitreux et des cernes profonds avaient remplacé l'épais trait de khôl qu'elle lui connaissait, ses joues avaient pris la forme creuse du crâne et, pire que tout, il s'appuyait sur une béquille comme un vieillard. Et il avait... 28 ans.
  
  Horrifiée par cette vision à laquelle jamais elle ne se serait attendue, Ashe resta complètement pétrifiée sur le pas de la porte alors que les deux autres souriaient. Elle se sentait littéralement écartelée entre l'explosion de joie qu'elle aurait dû ressentir, et l'abîme de tristesse dans lequel elle tombait, de plus en plus profondément, à mesure qu'elle prenait conscience du terrible état dans lequel il était.
  
  " Eh ben? Tu m'dis pas bonjour? " lança-t-il comme si tout cela était parfaitement normal.
  
  Pour toute réponse, elle laissa échapper ses bagages et fondit en larme en se réfugiant doucement contre son frère, comme si elle avait peur de le briser en mille morceaux, comme s'il était aussi stable qu'un château de cartes, aussi solide qu'une statue de sable. Elle réalisa en sentant tous ses os sous ses vêtements que le dernier pilier de sa vie était sur le point de partir en miettes.
  
  Cela faisait quatre ans qu'Anthony était sous trithérapie. Il avait contracté le VIH bien des années plus tôt, à l'époque où il avait commencé les drogues dures, en particulier l'héroïne. De sa vie sex, drugs & rock'n'roll, il retiendrait surtout qu'il avait réalisé la plus grande aspiration de toute sa vie : vivre libre. Il avait voyagé dans toute l'Angleterre, puis en France où son groupe de rock avait pris son essor, et finalement aux États-Unis, d'Ouest en Est, avant de prendre une retraite confortable à la Grande Pomme avec ce qu'il lui restait d'argent. Il connaissait New York par cœur et voulait la faire découvrir à sa petite soeur, lui apprendre tout ce qu'il savait des Américains, de leur culture, de leur façon de vivre qui était bien différente de celles qu'il avait connues en Angleterre. Il voulait partager avec elle tout ce qu'ils avaient manqué en plus de dix ans, tout savoir d'Ashe, de ce qu'elle était devenue, de ce qu'elle avait vécu.
  Il voulait tout dire et tout entendre avant que la Faucheuse ne vienne. Il lui avait déjà échappé une fois grâce au traitement, prolongeant ses chances de revoir Ashe de quatre ans, sans avoir eu la possibilité de concrétiser ce vœu avant ce jour.
  
  " ... Combien il te reste? " demanda-t-elle la gorge nouée quelques temps après son arrivée.
  
  Il déglutit, regrettant de ne pas pouvoir le lui dire autrement.
  
  " Quatre semaines. Peut-être cinq."
  
  Il n'eut pas la force ni le courage de se lever pour la retenir d'aller se réfugier dans une autre pièce. Elle ne voulait pas augmenter sa souffrance et préféra, comme toujours, se cacher pour hurler silencieusement une question sans réponse. Elle ne saurait jamais pourquoi. Mais elle ne put s'empêcher de faire entendre ses sanglots au silence dur auquel elle se butait, et dans le salon, son âme jumelle pleura elle aussi. Tout cela était injuste.
  Pourtant, ils n'avaient pas le choix.
  
  Aussi, pendant quatre semaines, plus un extra miraculeux d'une semaine et demie, ils vécurent ensemble et elle prit soin de lui autant que faire se pouvait. Ils allaient voir quelques boutiques, quelques coins immanquables, voulurent tenter la Statue de la Liberté mais c'était trop pour lui, et optèrent pour un granité à Central Park. Il l'emmena choisir des piercings et se faire tatouer comme elle le voulait en réglant tout (elle en profita pour "prendre des cours"), il l'emmena au restaurant, dans un bar, lui présenta des amis, lui refit une garde-robe et une couleur de cheveux.
  Elle lui parla des malheurs qu'avait subi la famille, de sa situation en Angleterre, de ses études, de ses galères mais aussi de ses bons moments. Il fut la première personne à qui elle fit part de sa mutation et fit une démonstration de son pouvoir, et comme ele s'y attendait, il réagit de façon tout à fait positive. Fasciné par ses capacités, il lui demandait souvent de faire apparaître des choses quand ils étaient seuls à l'appartement, pour respecter le vœu de sa soeur de garder cela secret. Elle s'exerça donc un peu après de lui.
  
  Il prit avec philosophie l'idée qu'il irait bientôt rejoindre Liv, qu'il pourrait enfin essayer de se faire pardonner auprès d'elle. Ashe apprit peu à peu à supporter l'idée de son départ, car tant qu'il était là et qu'il lui assurait qu'il n'avait plus peur, elle pouvait ne pas penser à ce qu'il adviendrait d'elle ensuite.
  La dernière fin de semaine se passa à l'hôpital, où on admit Anthony un jeudi après un malaise. Ashe resta près de lui jusqu'à son réveil et encore après, dormant dans sa chambre et prenant ses repas avec lui.
  
  Il ferma les yeux à tout jamais le dimanche 29 mars, après avoir chantonné avec elle jusqu'à ce que son souffle s'épuise.
  What have I become, my sweetest friend? Everyone, I know, goes away in the end.
  
  
  
  
  . . . . .2010. N'ayant aucune source de revenus, Ashe ne pouvait se permettre de garder l'appartement d'Anthony. Il était allé chez un notaire pour lui léguer tout ce qu'il lui restait, mais l'imposition sur les biens serait trop grande et Ashe dut faire des choix sur ce qu'elle laissait pour payer le notaire. Elle garda la totalité des disques, l'appareil photo numérique, quelques DVDs, une télévision et le lecteur DVD qui allait avec, une chaîne hifi, le lit de la chambre d'amis, le bureau, l'ordinateur avec imprimante/scanner, le canapé et un fauteuil, une table, des chaises, et quelques autres meubles de petite taille. Elle recueillit également les archives personnelles de son frère, c'est à dire de vieilles photos, des écrits de jeunesse et d'autres petites choses. La grosse somme d'argent qu'il avait gardée pour elle fut tronquée par l'ouverture d'un compte à son nom et les différentes modalités qui suivirent lorsqu'elle loua un appartement en ville, grand avec salle de bain et cuisine aménagée derrière un bar, mais miteux, truffé de trous de souris et mal isolé.
  
  

  Spoiler:

  
  
  Elle ne pense pas retourner en Angleterre de sitôt, du moins, pas tant qu'elle sera sûre de pouvoir en revenir. Elle veut vivre à New York désormais, loin de ses mauvais souvenirs et des disparitions douloureuses. Celle de son frère était illuminée par la façon dont il avait su partir en paix, et bien qu'elle soit consciente que continuer à vivre seule sera difficile, elle compte bien être digne de lui, et suivre le même chemin : vivre libre à tout prix.
  
  Elle a renoué avec son don qu'elle avait mis en veilleuse, et commença à s'exercer de nouveau aux modélisations plus imposantes. Désormais, elle s'est tournée complètement vers l'apprentissage de sa maîtrise, et vit au jour le jour comme elle le peut.

Ashe a écrit:

A son niveau, il lui est impossible de manipuler plus d'une création à la fois. Si elle réussit parfois à en matérialiser et/ou animer deux à la fois, l'une sera complètement amorphe (sauf en cas de menace directe dans le cas des sculptures).

Pouvoir(s) actuel(s) :

Pouvoir concerné par l'évolution: Animation de réalisations plastiques – créatures issues d'œuvres graphiques sur tout support (excepté numérique).

Niveau de maîtrise du pouvoir originel (lors de l'inscription) :

Les créatures mises au monde par le pouvoir d'Ashe sont des blocs de matière pleine, sans fonctions vitales et sans organes ni fluides pour les pseudo-vivants, sans capacité de fonctionnement pour les objets (véhicule, mécanisme automatique...). Les créatures n'excèdent pas six mètres de hauteur et ne peuvent peser plus de deux tonnes. En cas d'émotions fortes ou de déconcentration quelconque, la créature peut être creuse. Citations issues de la fiche :

♦ Elle est visuellement la même qu'un être ou une chose qu'elle représente, si cet être ou cette chose est réelle. Ashe est suffisamment douée pour que la vraisemblance du dessin amène ce résultat. Elle peut donc même créer des clones presque parfaits d'êtres humains qu'elle a dessinés (à quelques détails près comme la taille ou la courbe du nez, la couleur des yeux si elle ne l'a pas bien en tête, des rides...).

♦ En aucun cas, il n'est possible qu'une de ses réalisations ait une raison. Tout répond au mental de la créatrice, et en cas de perte de contrôle, la créature répond aux désirs primaires de sa "mère" : si Ashe est terrorisée, qu'elle aimerait se défendre et qu'elle a réussi à matérialiser un vivant quel qu'il soit, il entrera dans une sorte de frénésie complètement désordonnée. Au contraire, si elle est tétanisée par le stress ou la peur qu'on la remarque, la création sera complètement figée.

♦ De la même façon, elle réagiront comme le miroir des émotions d'Ashe si celle-ci se fait attaquer, mais n'iront pas dans le sens de sa protection, à moins que la créatrice maîtrise un jour suffisamment son pouvoir (et sa propre personne) pour les contrôler même dans ce cas de figure.

♦ A son niveau, il lui est impossible de manipuler plus d'une création à la fois. Si elle réussit parfois à en matérialiser et/ou animer deux à la fois, l'une sera complètement amorphe (sauf en cas de menace directe dans le cas des sculptures).


Niveau de maîtrise du pouvoir actuel :

♦ Quel que soit l'état psychologique de la jeune femme au moment de la matérialisation, le risque pour que les créatures soient incomplètes a disparu.

♦ Sa représentation d'une personne existante ou d'un objet existant est devenue parfaitement conforme au souvenir qu'elle en a, et ne souffre plus des éventuels défauts du dessin comme l'inexactitude d'une ligne ou l'absence d'un détail. Ashe n'a pas besoin d'avoir un souvenir absolument parfait de la personne ou de l'objet en question, sa mémoire s'appuyant sur les mêmes détails que ceux qui donnent l'impression de déjà vu, autrement dit : même si dans une description orale ou graphique d'un visage elle ne se souvient plus très bien de ce qui fait sa spécificité entre tous, elle sera parfaitement rendue, de la même manière qu'elle reconnaîtra comme familier ce visage si elle le croise dans la rue bien que n'ayant pas nécessairement une bonne connaissance de la personne en elle-même.

♦ Le nombre de matérialisations est désormais élevé à cinq, tant que le poids de toutes réunies ne dépasse pas les deux tonnes (comme au début - seul le nombre de créatures simultané a augmenté). Le contrôle sur les animés s'est amélioré bien que la multiplication des sujets matérialisés implique l'inertie de trois sur cinq (autrement dit, seules deux créations sons sous son contrôle total, un contrôle qui peut être « activé/désactivé » selon son bon vouloir, les autres réagissant comme indiqué précédemment). La défense automatique de la créatrice en cas d'attaque n'est pas encore acquise.




Évolution souhaitée :

Nouveau pouvoir / évolution du pouvoir : Amélioration des capacités sus-nommées par apport d'une conscience propre, et développement d'un lien empathique avec celles-ci. La jeune anglaise, en véritable artiste, a toujours mis beaucoup d'elle-même dans ses œuvres. Cette fois, cette expression plutôt figurée prend un sens littéral, ceci ne s'appliquant qu'aux animés.

♦ Les créatures d'Ashe, jusqu'à maintenant, réagissaient par mimétisme à la volonté de leur auteure. Désormais, elle donnera une part de sa conscience à chacune d'entre elles. Cette modification du processus d'animation est de ce fait aussi profitable que dangereux pour la créatrice : son esprit se morcelle, amenant la possibilité d'une perception supplémentaire par le point de vue de la créature (elle ne percevra cependant que des impressions, des sentiments, mais ne pourra pas voir, entendre, sentir les odeurs ou goûter les choses qui parviendront à la création, tout au plus sentira-t-elle un frisson ou une pression agréable ou non aux endroits où celle-ci sera touchée). Mais cela implique aussi que le santé mentale de la jeune femme soit déstabilisée, ainsi qu'un risque relativement sérieux qu'elle soit touchée de troubles psychiatriques avérés à force d'utilisation. Par exemple, étant donné qu'elle n'est pas en pleine possession de ses repères par rapport à cette évolution, et qu'ils sont d'autant plus mis à mal par la fraction de son esprit, il est tout à fait probable qu'elle en vienne à confondre les impressions perçues par les créatures avec les siennes, et qu'elle ait des hallucinations par la suite en croyant recevoir ce type de sensations alors qu'aucune créature n'est en activité. Des pathologies telles que la schizophrénie ou l'onirisme dans son sens clinique font partie des risques les plus importants.

♦ Insuffler une partie de son esprit dans ses créatures implique aussi qu'elles n'aient plus à souffrir d'inertie. Ainsi, elles sont toutes équitablement animées, leur nombre ne dépassant toujours pas cinq au maximum (s'il venait à y avoir des matérialisations supplémentaires, un animé n'apparaîtrait tout simplement pas, et il y a des chances pour que les objets soient défectueux dans leur forme ou qu'ils n'apparaissent pas eux non plus, ceci dépendant du niveau d'énergie de la mutante). Ashe, au meilleur de ses capacités, ne peut avoir de réel contrôle que sur deux d'entre elles, autrement dit elle parviendra à leur imposer des actions malgré le début de libre arbitre qui les anime – les autres étant tout à fait capables, dès lors, de vaquer à ce qui leur passera par la tête, ce qui peut être aussi bénéfique que dangereux, car elles sont désormais soumises à l'instinct de survie. Cependant, Ashe l'ignore encore et mettra du temps avant de parfaitement se servir de cet aspect de sa relation avec les dites créatures.

♦ Notons en plus de cela que ses créations animées sont désormais pourvues de ce qui voudrait s'apparenter à un début de vraie vie. Entendons par là qu'elles ne sont plus tout à fait de simples blocs de matière inconnue. Dans les faits, on trouvera en elle, à la place du sang, la peinture, l'encre, ou tout autre fluide ayant servi à leur création première sur le support d'origine. Cela ne veut pas dire pour autant qu'il est possible de les rendre exsangues, mais que cela constitue une preuve supplémentaire de leur nature surnaturelle. Le fluide perdu permettra éventuellement de la tracer sur une certaine distance avant que leur corps ne se reforme, conformément au stade initial du pouvoir. Les créatures semblent également être capables d'ingérer des aliments solides, sans pour autant avoir besoin de les rejeter. En réalité elles emmagasinent ces aliments pour accroître leur consistance et donc acquérir une meilleure résistance qui leur permet également de porter des coups plus puissants que ce que leur forme leur permettrait normalement. Il faut tempérer cette donnée en soulignant le fait que pour l'instant, cette facette de l'évolution est très minime : pour un kilo de viande ingérée, un humanoïde sera simplement capable d'ouvrir une bière sans décapsuleur alors qu'il souffrait pour le faire au départ. Ça peut permettre de casser un doigt plus facilement, aussi... Ajoutons que les aliments liquides ne sont pas rejetés eux non plus mais qu'ils ne concourent pas à ce gain de puissance.

♦ Périmètre de contrôle.

- Ashe peut forcer un contrôle sur deux de ses créatures dans un rayon de 200m. Au delà, la possibilité du contrôle est rompue pour toute créature, ne restera plus que le lien empathique qui permet de les localiser de façon instinctive (en aucun cas Ashe ne pourra affirmer la position précise d'une créature, elle se sentira plus ou moins attirée vers un endroit).
- Plus la distance est grande, plus cette localisation sera difficile à établir car de fait la créature peut aller exactement où elle "veut" en admettant que ce n'est pas vraiment une volonté raisonnée, plutôt une sorte d'errance engendrant des réactions primaires, et au but plutôt vague, motivé par le ressenti lié à l'environnement (par exemple, si la créature dépasse les 200m de distance avec sa créatrice et qu'il y a des bombes dans la zone, elle voudra fuir pour se mettre en sécurité). A un moment donné, si elle ne parvient plus à sentir le lien suffisamment bien, Ashe sera forcée d'intervenir sur le support originel pour détruire la créature.


♦ Durée de vie.

- Comme c'était le cas lors de la validation de la fiche, la durée de vie des créatures est illimitée tant que le support d'origine n'est pas endommagé. Mais une dégradation opérée sur ce même support, quand elle occasionne une fraction du dessin (même juste un bout de tête, mettons), fait disparaître la chose instantanément.
- Elles restent également sensibles aux pouvoirs mutants permettant la disparition / désintégration totale de la matière comme indiqué dans la fiche.

Niveau de maîtrise du nouveau pouvoir : l'apport d'« âme » s'est déclaré d'un coup (voir les raisons de l'évolution) et est totalement passif. Ashe ne l'a découvert qu'accidentellement et n'a pour l'instant absolument aucun contrôle sur les conséquences de cette évolution. Il est dès lors tout à fait possible que des créations innocentes comme une souris se mettent à agir comme de véritables sujets sans plus de réponse à la volonté d'Ashe; le cas de créations dépourvues de cette relative autonomie n'existe plus. Le pouvoir d'Ashe tient donc désormais davantage de la malédiction que d'un avantage naturel. Il faudra donc qu'elle développe une maîtrise pointue du contrôle sur ses créatures et de l'empathie qu'elle entretient avec elles. Sa seule façon de ne pas perdre complètement son intégrité mentale reste probablement l'apprentissage de techniques de méditation poussées ou d'autres méthodes permettant un repos total de l'esprit afin que les « morceaux » puissent se « recoller ».


Lien entre le pouvoir évolué et le pouvoir normal : L'évolution est avant tout une amélioration des capacités déjà acquises par la jeune femme au sens où le réalisme de ses créatures et leur viabilité a été augmentée. Cependant, selon la source évoquée dans les raisons de cette évolution, cette amélioration est à double tranchant puisqu'elle implique une débilitation qui n'est plus effective sur les créatures mais sur leur créatrice. Ce n'est plus l'être né de l'activation du pouvoir sur une œuvre qui est rendu vide par sa mauvaise utilisation, mais bien la mutante, qui subit le détachement d'une partie de son esprit.


Raison de l'évolution du pouvoir : La raison se construit sur plusieurs RPs. Mais pour avoir une vue plus globale du processus les lire n'est pas forcément la bonne solution, donc je préfère la donner sans les liens (mais s'il faut les ajouter ça peut se faire, bien sûr).

Ashe est fragilisée depuis son enfance par la perte successive de tous les membres de sa famille. En dehors de ce cercle qu'on peut qualifier de maudit (ce qu'elle est aujourd'hui persuadée d'être elle-même, d'ailleurs), elle n'a vraiment été attachée qu'à Daniel Hopes. Lorsque celui-ci a failli être tué par Louis McCavaugh, ce fut un nouveau choc pour elle, mais pas autant que d'apprendre qu'il avait toutes les chances de sortir de son coma sans en montrer le moindre signe. Ashe, ébranlée par l'annonce de son hospitalisation pour blessure grave, fit une interprétation très dure de ce diagnostic, songeant que Daniel demeurait dans son état volontairement d'une manière ou d'une autre. Considérant cela comme un abandon, elle a très vite basculé dans une folie qui la guettait depuis l'internement de son père.

Elle a commencé à boire énormément, est désormais alcoolique, et prend régulièrement diverses drogues (cannabis à haute dose, ecstasy, cocaïne, speed, crack, LSD...) au gré des rencontres. Elle ne mange pratiquement plus, ce qui aggrave son état en empêchant une récupération normale. Cette détérioration fulgurante de son mode de vie a entraîné des complications sur sa santé mentale et elle délire régulièrement. Cette instabilité de l'esprit a permis à l'évolution du pouvoir de se déclarer, puisqu'en réalité cette volonté d'insuffler quelque chose d'elle-même dans ses créations a toujours été là, mais ne pouvait être complète à cause de la rigidité des barrières qu'elle s'était forgées à grand-peine pour se protéger de la douleur due à la perte de ses proches.


-- Les manifestations de l'évolution s'étendent sur les RPs « Ashes to Ashes » (avec Daniel Hopes, où est décrit le premier déclenchement effectif de l'évolution) et « Tonight, I found you on the shore... » (avec Caitlyn Elioth, où apparaît le tigre issu du tatouage exécuté sur la peau de Caitlyn). Une autre conséquence de l'évolution est constatable à la lecture de la fan-fiction « Zero ».