Expéditions. [ Mei Wong ]

Je suis descendu à la cuisine vers deux heures. Cette nuit, ce n'était que la deuxième fois, mais comme précédemment, la même faim, la même fébrilité, mon corps mutant, mon corps malade, exigeait son du, des masses de carburant. J'espérais que l'institut connaissait suffisamment bien mon cas et avait revu à la hausse son budget alimentaire, où il y aurait des surprises au petit déjeuner. J'ai posé ma béquille sur la meuble central. En étendant le bras vers la poignée du placard, j'ai eu l'impression d'un liseré flou et légèrement lumineux autour de ma main. Ou peut-être n'était-ce que l'hypoglycémie. J'ouvre le placard, je me saisis d'un sachet de biscuit riches en céréales et d'une barre énergétique. Ce n'était pas mon dernier passage de la nuit, je me demandais ce qui passerait le plus inaperçu d'une diminution égale de chaque type d'aliment, ou de la disparition simple de l'un d'entre eux.
Quelques secondes après avoir englouti la barre énergétique, je me sentais déjà mieux, j'y voyais à nouveau clair. Ça signifiait au moins que mon métabolisme était plus élevé qu'auparavant, mais la biologie était loin d'être ma spécialité. J'ai pris quelques biscuits de plus avec l'intention de les conserver dans ma chambre. J'ai empoigné ma béquille et ai entrepris de retourner me coucher sans faire trop de bruit. J'esquivai de justesse le luminaire centrale, dans la conscience encore trouble de mes deux mètres cinq.

La silhouette se tenait debout sur le mur de trois mètres de haut qui faisait le tour de la propriété de Charles Xavier. Du haut de son perchoir, elle prenait des photo, un appareil moderne devant son visage. Elle tira une vingtaine de clichés de l'extérieur du manoir avant de ranger l'appareil dans une poche de son gilet pare-balles. Mei se laissa couler du mur et atterit avec souplesse dans l'herbe. Elle portait une combinaison noire moulante et utilisait des lunettes de vision nocturne.
Ses supérieurs l'avaient contactée quelques jours plus tôt pour lui confier une nouvelle mission. Il était question de s'infiltrer dans l'institut Xavier pour faire un rapport des moyens tactiques et technologiques dont disposaient ce groupe de mutants appellés X-men. Elle devait en bref prendre des photos et observer le fonctionnement de tout cela. On ne lui avait pas fixé d'objectifs précis, le moindre cliché des installations étant d'une grande utilité. Mais son objectif ultime, celui qui balaierait tous les autres par son importance, pénétrer dans la chambre du Cérébro. Les renseignements disaient que cet ordinateur était un outil d'une grande puissance, et les crânes d'oeufs du pôle recherche et développement de l'armée chinoise donneraient tout pour en percer le secret. Après la récupération du "Scrooge", elle se sentait confiante. La mission semblait dans ses cordes.
Mei courut à travers le parc en suivant un itinéraire précis et en s'aidant de sa montre. On lui avait expliqué comment déjouer la surveillance du système de sécurité hautement perfectionné qui protégeait les lieux. Le plus beau était que ces indications ne lui avaient pas été données par une taupe travaillant pour la Chine, mais un bon américain qui souhaitait la mort des mutants, les X-men en premier. Comme quoi, on n'avait pas à chercher bien loin pour trouver son pire ennemi.
Arrivée à la porte, l'espionne brancha sur le système électronique d'ouverture un petit appareil qui se mit aussitôt à émettre de petits bips en affichant une série de chiffres binaires sur son petit écran. Peu de temps après, la porte s'ouvrit et Mei s'introduisit dans le hall en balayant la pièce du bout de son arme. Sa présence ici n'avait pas un but offensif, il s'agissait juste de reconnaissance. c'était pour ça qu'elle n'était pas autrisée à utiliser une arme mortelle. Pour la mission, on lui avait fourni un Beretta M9 silencieux modifié pour tirer des fléchettes hypodermiques contenant un puissant somnifère. On lui avait garanti que ce poison endormirait sans problème un mutant de type Béta à moins qu'il n'ait une résistance particulière aux drogues. Par contre, pour un mutant de type Alpha, mieux vaudrait une retraite stratégique. Mais de toutes façons, sa meilleure arme resterait sa furtivité.
L'espionne commença à parcourir le manoir, prenant çà et là des photos. Elle approchait de la cuisine quand soudain elle vit passer un grand type d'environ deux mètres de haut, assez maigre. Elle tenta de se cacher dans un coin d'ombre, mais ne réagit pas assez vite, l'homme ne pouvait que l'avoir vue.

*Tant pis * pensa-t-elle en tirant une fléchette dans sa direction.

[Intervention Anim : les neutres et confréristes n'ont pas droit d'acceder à l'Institut sans le consentement de l'animation et/ou hors d'une mission se passant dans ce lieu. pour plus d'information voir les règles de l'animation dans la partie "Animation" du forum.]

Paladin dormait peu. Ou plutôt il s'endormait tard. Son esprit était encore frappé de rêve en rapport à l'Argentine et à son bras, à Pulse, au pont ...
il était donc dans son lit, entrain de regarder une série sur son ordinateur portable (qu'il était obligé de manipulé de sa seule main organique, sous peine de le briser malencontreusement). il sentait depuis quelques temps une présence mutante non loin de l'Institut, grâce à son pouvoir de détection. une fille, hybride-animale. il ne s'en faisait pas. un grand nombre de mutants se trouvaient dans le coin. peut-être pas aussi prés ... elle se rapprochait d'ailleurs. très vite, Paladin fut certains qu'elle venait à l'Institut. il se leva et commença à s'habiller calmement. personne ne pouvait pénétrer l'Institut sans qu'il le sache, mis à part quelques exceptions. et celle-là n'en était pas. de plus, elle n'avait pas un pouvoir suffisamment dangereux pour lui faire du mal. il allait simplement voir de quoi il retournait. ça le contrariait légèrement qu'on vienne ici en pleine nuit sans prévenir personne ...

il enfilait son T-shirt quand il se rendez compte qu'il y avait un soucis. elle allait croiser la route d'un résident. et ce mec n'avait pas l'air d'avoir la santé necessaire pour lui tenir tête. Plasm sortis en trombe, traversa les couloirs en courant, descendit les escaliers en sautant presque et arriva au moment opportun, juste à temps pour tendre son bras d'énergie et en former un mur jaune translucide qui traversa la pièce, se plaçant entre la mutante et le résident. la flèchette n'atteignit jamais Glen, bloquée par la parois d'énergie et tombant au sol. Plasm rétracta son mur d'énergie et vint se placer entre l'intruse et le résident qu'il ne connaissait que de vue.

je ne sais pas qui tu es, petite femme tigre, mais je n'accepte pas qu'une personne, toute mutante qu'elle soit, puisse rentrer dans l'Institut armée et attaquer un des résidents. pourquoi es-tu là ? je te préviens, j'ai pas dormis et j'ai peu de patience.

il tourna la tête legerement vers Glen, quittant l'Intruse des yeux. il s'en fichait, il ressentait parfaitement sa présence et son bouclier ne craignait pas des armes de si petite force.

ça va toi ? t'en fais pas tout va bien. reste derrière moi. comment tu t'appelles ?

[bon, à partir de maintenant vous pouvez repondre encore une fois chacun. pour dire comment vous réagissez et comment Mei Wong s'enfuit. libre à vous de vous refaire un RP ailleurs qu'à l'Institut ...]

Sorti de la cuisine, je marchais le long des panneaux en bois des corridor, m'efforçant à chaque pas de diminuer le son l'impact du pied de ma béquille sur le parquet. Une ombre leste traversa mon champ de vision l'espace d'un instant. Je m'immobilisai, scrutant la nuit. Mon esprit n'était pas en éveil, pas autant que dans ces situations de crise et de danger permanent que j'avais connu auparavant, je ne l'avais pas remarqué, je n'avais pas entendu quoi que ce soit. En deux mots j'étais complètement naze. Je l'ai vu brillant sur ma gauche, le canon d'une arme de poing, semi-automatique, modèle militaire, pointé sur moi, familier, silencieux. J'ai vu le mouvement du recul, j'ai entendu un sifflement, puis j'ai vu jaune. Partout. Et prise dans cet ambre volatile et translucide, une fléchette.
Un homme avait fait irruption de l'escalier latéral et se tenait à un mètre devant moi, le tireur était toujours dans l'ombre. En posant à nouveau mon regard sur celui qui venait d'arriver, je compris que le champ jaune émanait de lui, de son bras, ou plutôt c'était son bras. Ce soir là j'ai assisté pour la première fois directement à la manifestation d'un pouvoir mutant autre que le mien, et celui-ci venait à mon aide.
L'homme qui venait de me sauver s'adressa au tireur. « Petite femme tigre ». Toutefois, il disait ne pas la connaître. Je compris que là où j'étais désormais, il faudrait revoir mon rapport à ce qui est vraisemblable. Il m'a demandé mon nom.

- Capitaine Glenn Van Eyck. Tout va bien, je vous remercie.

Etrange réflexe. Cette agression faisait à nouveau de moi un militaire. D'ailleurs, comment pouvais-je savoir à quel point j'étais personnellement impliqué dans cette affaire, pouvais-je être la raison de la venue de ce genre de force armée ? D'un autre côté, j'entrai dans un univers qui devait avoir ses propres enjeux politiques, je ne devais pas forcer ma paranoïa. Dans ce genre de situation on posait une question tout à fait protocolaire qui n'obtenait presque jamais de réponse, sauf si répondre entrait justement dans le dessein de l'agresseur, et nous vivions à une époque marquée par la revendication. J'interpelai donc ladite femme tigre.

- Qui vous envoie ?

Je plongeai la main dans ma poche et me saisissait d'un biscuit. Je croquai.

ça arriva d'un seul coup, une sorte de paroi jaune translucide apparut entre Mei et sa cible, la fléchette ricocha dessus et retomba sur la moquette. Puis le mur disparut et un drôle de type vint se placer devant elle. Drôle, parce qu'il avait un bras jaune, luisant, de la même texture que la paroi fantôme. Il se dressait devant le grand type maladif et toisait l'espionne d'un regard qui voulait dire "Ne le touche pas ou tu auras affaire à moi." Elle grimaça, sans cesser de le pointer avec son pistolet.

"Je ne sais pas qui tu es, petite femme tigre, mais je n'accepte pas qu'une personne, toute mutante qu'elle soit, puisse rentrer dans l'Institut armée et attaquer un des résidents. pourquoi es-tu là ? je te préviens, j'ai pas dormis et j'ai peu de patience."

*HEIN ?!*

"Femme-tigre" ? "Mutante" ? Mais que voulait-il dire ? Si Mei était une mutante, elle serait la première à le savoir ! Elle fut sur le point de lui en faire la remarque, mais elle se rappella qu'il ne fallait jamais dire un mot pendant une mission de ce genre. Pas question de donner le moindre indice sur son identité ou sur celle de ses employeurs. Et voilà qu'en plus l'autre asperge s'en mêlait ! Elle aurait aimé les endormir tous les deux. Mais le problème du Beretta était que, pour limiter au maximum le bruit, on avait modifié le mécanisme d'éjection. Ainsi, elle était obligée d'armer manuellement la culasse entre chaque tir. Et si elle tirait sur l'un des deux mutants, l'autre aurait peut-être le temps de lui faire sa fête avant qu'elle n'ait eu le temps d'armer un deuxième tir.
Grinçant des dents, elle dût se résoudre à battre en retraite. Elle tira d'une poche de son gilet une grenade fumigène qu'elle dégoupilla et jeta aux pieds du mutant au bras jaune, où elle explosa immédiatement en libérant un nuage de fumée opaque. Profitant de cette divertion (peut-être inutile), l'espionne tourna les talons et courut. Elle traversa le hall en coup de vent, vourut à travers le parc en évitant encore une fois de déclencher les pièges, escalada le mur et sauta dans sa voiture avant de démarrer en trombe et de disparaître dans la nuit.
Ses sentiments étaient variés après cet échec. Elle était furieuse d'avoir échoué, satisfaite de ne pas être rentrée bredouille (elle avait tout de même pas mal de clichés dans son appareil), et intriguée par les paroles du mutant.

(Voilà, c'est fait. Ce fut intéressant, quoique trop bref.)