Tonight, I found you on the shore... [PV Ashe L./Caitlyn E.]
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Sujet: Tonight, I found you on the shore... [PV Ashe L./Caitlyn E.] Mer 15 Déc 2010 - 3:42
La nuit devient la nuit.
Les mains en sang, le front dénué de tout remord, elle contemple son ouvrage inerte et si vif à la fois. Ses genoux la font souffrir à force d'être restés si longtemps dans cet axe, elle se redresse néanmoins pour contempler le phénix et le sang sur ses mains serpente avec une lascive lenteur le long de ses avant-bras. Le retour au réel est lent et peut-être ne se fera-t-il même pas ce soir. Elle-même est en train d'opérer une transformation sans véritablement s'en rendre compte. C'est le principe de toute métamorphose. Elle arrivera un jour, c'est écrit, mais l'entrée n'est pas datée. On a tous rendez-vous avec un cercle de l'enfer, un jour; cette fois, c'était celui de l'orgueil dont venait de boucler le tour.
Avec un visage toujours aussi neutre, d'une impassibilité abjecte, elle étendit une jambe, puis l'autre, se relevant de sur sa proie, repue. Elle posa l'aiguille électrique, appliqua les compresses, certaines n'étant pas du genre habituel. Elle prit une feuille de papier et dessina un brancard. Quelques minutes de labeur dans les escaliers plus tard, une équipe du service des urgences rappliqua pour prendre en charge le corps évanoui de Daniel Hopes au coin de l'avenue la plus proche, un simple mot posé sur lui : " Blessure rouverte à l'abdomen. Il a perdu beaucoup de sang ". Ashe n'était même plus là. Elle l'avait laissé aux bons soins du sort, certaine pour une raison totalement dénuée de sens qu'il survivrait.
Ainsi qu'elle-même avait survécu, perdant tout son sang jusqu'à se remplir d'une encre qui ce soir avait atteint la limite : les barrages devaient exploser.
Ses vêtements, les mêmes que ceux qu'elle portait pour l'apposition de sa signature sur l'œuvre parachevée de ses noirceurs, lui apportèrent le vent pervers des sifflets et des propositions malsaines. Son visage défait par la fatigue, les excès et toute cette eau sombre qui pulsait en elle était d'une froideur telle qu'aucun, pourtant, ne fut celui qui fit pencher la balance vers le pire : qui voudrait abuser d'une morte ? Ses yeux transparents le clamaient haut et fort : comme ce corps à moitié exsangue laissé sur une couche improbable, on pouvait très bien essayer de la livrer à la Faucheuse pour un prix quelconque, la satisfaction insensée de faire le mal que l'infinie pourriture nauséabonde de ce monde attend de nous, sans doute. De toute façon, elle se relèverait, parce qu'il se relèverait lui aussi.
Emeth.
Aussi cruelle que soit l'éclatante lumière des réverbères sur sa peau blafarde, artificielle et insipide, aussi amère que soit l'ombre qui creusait le contraste de ses cernes marqués, de ses lèvres blanchies, des ses joues amaigries, elle marchait encore quelques mois plus tard, alors qu'elle errait toujours dans son Purgatoire, la tête haute et le regard droit, sans ciller, imposant son regard accusateur à ceux qui l'observaient de travers : " C'est ça, regarde, regarde bien ", semblait-elle leur dire, " c'est notre lot à tous, que tu en aies conscience ou non, la disgrâce a son œil sur toi et tu as seulement eu la chance de ne pas la regarder en face. " Elle marchait lentement, sans but, mais avec aplomb, avatar de ce qui fut dans une autre réalité, tout comme ses créations : dénuée d'âme elle allait devant elle, tournant parfois à gauche, parfois à droite, faisant des détours, tournant en rond, sans autre but particulier que celui d'exister pour un temps encore les dernières heures de cette autre vie qui avait été la sienne, se sentant indestructible par le manque absolu de quelque chose de précieux, quelque chose qu'on protège instinctivement même quand on ne sait pas ce que c'est, le cri de ce qui git à l'intérieur, silencieux, cette empreinte fugace qui s'étend devant nous, la nôtre qu'on suit sans le savoir, docile, aimant. Mais plus rien ne s'éveillait en elle, le phénix était devenu cendres, et tout n'était plus qu'une question de temps. La fin était pour bientôt, peu importe ce qu'elle ferait en attendant. L'issue était déjà scellée. Il ne restait qu'à attendre qu'Atropos coupe ce fil-là avant de passer à un autre.
Il est amusant parfois de voir comme elle et ses sœurs sont promptes à s'amuser de ce qu'elles peuvent tisser comme elles le veulent l'entrelacs des vies mortelles. Parfois, l'harmonie de deux couleurs sied à leur envie, et il leur suffit alors de lier un fil à l'autre. Déambulant toujours dans son monde suspendu, Ashe stoppa le pas en voyant débouler dans sa direction une silhouette familière dont la crinière flamboyante avait interpelé son imaginaire. Elle se souvenait de ses yeux verts, de son visage d'enfant, de sa voix qui, quand elle parlait, sonnait comme la hâte de vivre un au-delà. Un imperméable indéfinissable et des lunettes d'un rose pétant forcément immondes. Une détresse bien cachée derrière cette course infinie. La peur de faire face au présent. Oui, elle s'en souvenait avec la précision et la vivacité d'une lame de rasoir sur la peau. Se pouvait-il que de telles impressions resurgissent aussi violemment, seulement parce qu'elle l'avisait, là, dans la demi-seconde, se ruant vers elle sans la voir, exhalant à plein poumons une haine et un désespoir qui s'épanchaient dans des sanglots non contenus, à demi suffoqués par sa fuite vers l'avant ?
" Caitlyn...! " lança la ténébreuse d'une voix forte sans l'avoir prémédité.
Sans raison, mais sans hésitation, elle ne s'écarta pas de son chemin comme l'auraient voulu ses réflexes normaux. Leurs deux fils se nouèrent lorsque la petite rousse s'emplafona en plein dans son acolyte aux cheveux bicolores, laissant pour toutes deux la douleur du choc; Ashe percuta durement le mur voisin tandis que Caitlyn rencontrait le sol avec autant de brutalité.
Et les Parques de rire ensemble de cette scène en apparence foutrement ridicule, en substance moins anodine qu'il n'y paraissait.
Dernière édition par Ashe Lovelace le Jeu 16 Déc 2010 - 18:48, édité 1 fois
Caitlyn Elioth Neutre Beta
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Sujet: Re: Tonight, I found you on the shore... [PV Ashe L./Caitlyn E.] Mer 15 Déc 2010 - 14:09
Le froid et rien d’autre car la luminosité défaillante ne lui évoque rien. Sous le choc, le premier repère que l’on perd reste la notion du temps. Combien ? La question ne pourrait caresser l’esprit que de celui qui observe hors à cette heure qui se teinte des brumes du bilan du « fait » et du programme du « à faire », personne ne va s’émouvoir des ombres familières qui filent vers leur vie.
Caitlyn erre sans but depuis ce matin. Ce qui est certain c’est qu’un sacré paquet d’heures s’est écoulé depuis qu’elle a planté Ace Bradford en pleine discussion métaphysique avec Ronald. Elle n’aimait déjà pas trop les clowns, elle aura une raison supplémentaire de leurs en vouloir à travers la mémoire de ce témoin chargé de connivence sadique de ce qu’elle pensait être leur ultime rencontre. Ace avait clairement fait un choix, et cela bien avant que Caitlyn fasse le sien. Le hic restait qu’elle l’avait fait sans réellement prendre conscience des implications que ce choix pouvait supposer. A travers les mots durs, accusateurs, parfois justes de Vortex, l’explication de texte venait de lui en être délivrée. Sa vie était plus merdique qu’elle ne le supputait, le gouffre plus large et surtout, bien plus profond. On y jette la pièce et on n’en entend jamais le « plouf » caractéristique du « ici finit toute chose ». Non, en effet : ici ne finit pas la descente car c’est un Space Mountain de la détresse qui file se carboniser sous la croute terrestre devenue magma en fusion.
La digue s’est rompue et c’est un peu comme un ordinateur obsolète qu’on cherche à rebooter. Impossible de comprendre « l’échec système » puisque les outils pour finaliser l’analyse sont aussi plantés. En définitif, elle roule à vide. Il arrive que l’on trace un chemin sans plus le voir, on avance à la limite de la conscience, les yeux tourné vers l’intérieur. C’est parait-il le danger de forcer quelqu’un à regarder l’insoutenable, les yeux s’ancre sur la douleur pour ne plus jamais vouloir s’en dérober comme une légère blessure sur le pouce que l’on vient frotter sans cesse de manière quasi inéluctable. Le froid donc, et rien d’autre. Tout avait été dit et même plus, à présent que le cri muet qui avait été hurlé s’était abimé dans le temps, elle fonctionnait uniquement à l’instinct. Rien ne saurait entrer dans son royaume et surement pas l’écho de son propre prénom par une voix dont elle était bien incapable de faire l’effort de se remémorer. Les ombres se croisent mais rarement se parlent, c’est ainsi que va la sarabande des anonymes où des visages engloutis par la foule.
C’est le choc salvateur qui vient mettre fin au pilotage automatique du vaisseau Elioth. La chute qui l’accompagne met un peu de concret dans celle plus figurative de son esprit. Vous rêvez puis soudain vous voilà tombant de haut et réveillé en sursaut par l’impression d’un atterrissage rude et douloureux . Tout le monde en a fait l’expérience sensorielle un jour. Imaginez vous que cette fois ci le rêve se termine par une chute réelle, voilà de quoi vous secouer ! Le bitume semble plus froid que dur cependant et la reconnexion est quasi instantanée. Elle bondit sur ses jambes avec une énergie qui n’est pas sienne, prête à frapper comme par un réflexe animal. Son regard est dur et emprunt d’une colère instinctive, elle se pose sur sa cible prête à en découvre avant d’avoir saisit la porté du geste.
-Connard ! je vais t’faire bouffer tes dents !!!
Elle cligne des yeux. Ses neurones se reconnectent alors que l’ombre de violence passe dans son regard. Elle semble reconnaitre, d’abord par intuition puis par certitude.
- Oh ? c’est ..c’est toi ?
Elle porte son regard autour d’elle comme si elle découvrait l’univers dans lequel elle se déplaçait pour la première fois. Elle ne reconnait pas les lieux, ni les rues, ni le temps, tout ce qu’elle constate, c’est qu’il fait nuit. Puis soudain, le réflexe bien connu, ce frisson habituel. D’un geste bref et comme naturel, elle évacue contre une poubelle, les décharges bleutées due à la douleur de sa chute sous les yeux de la jeune tatoueuse. Elle ne s’intéresse pas à elle, rien n’est marqué du sceau de la normalité à présent. Elle se contente de réajuster sa veste et d’avancer vers elle avant de la dépasser, une fois à sa hauteur elle lui adresse quelques mots avant de la dépasser. Sa voix est détachée, presque fantomatique et suintant le désespoir.
- Reste pas dehors, tu vas chopper la mort, crétine..t'es pas encore un fantôme, toi au moins
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Sujet: Re: Tonight, I found you on the shore... [PV Ashe L./Caitlyn E.] Jeu 16 Déc 2010 - 21:48
L'ombre portée sur la jeune femme contre le mur lui donnait l'air d'un monstre. Blanche comme un cadavre sous un drap de la morgue, l'air hagard et la pose à peine défensive, trop faible pour l'être; tout cela n'était porté que par l'effrayante vivacité de son regard bleu aussi froid qu'un tombeau où brillaient les lueurs malsaines d'une folie qui ne l'avait pas encore quittée.
Elle regardait Caitlyn comme si elle se découvrait une compagne dans sa détresse, comme une autre âme perdue qui déambulerait dans le même espace désertique où nulle clarté ne subsistait, seulement celle qui émane de soi, exposant tous les vices, les faiblesses, les déchirures et les laideurs. Pourtant, Caitlyn était belle. Elle était fracassée, ses yeux verts étaient rougis par de probables longs sanglots et ses traits déformés par la colère et la rancœur, le désespoir aussi, elle était toute sanglante encore de la bataille qu'elle venait de mener et dont elle semblait prête à ne pas se relever, priant sans doute pour un moment de calme, de paix, de silence, d'oubli. Et Ashe, ainsi, la trouvait belle. La puissance de ce qu'elle dégageait, ce poids immense qu'elle portait... Ne trouve-t-on pas la beauté dans ce qui nous parle ?
La tatoueuse n'était pas empathe, non. C'était une esthète à la sensibilité exacerbée, tant ces derniers temps que sa vision du monde et d'autrui n'était même plus humainement reconnaissable. Loin de considérer cela comme le début de sa renaissance, elle y voyait bien plus le dernier sursaut instinctif de sa conscience, une sorte d'instinct de survie qui voulait lui montrer qu'elle pouvait encore être touchée par ce qui l'entourait, ou alors simplement le dernier souffle de vie qui vient animer les mourants la veille de leur départ. Ashe n'était pas morte, non. Mais pétrie de sentiments, n'étant presque plus qu'un esprit subissant les flux qui passaient sur lui, ne tenait-elle pas plus du fantôme que la petite rousse qui venait de montrer combien son animalité, lorsqu'elle touchait ses limites, pouvait prendre le dessus pour protéger ce qu'il lui restait de vitalité ? L'anglaise... elle n'avait même pas levé les bras pour amortir le choc que ce soit avec Caitlyn ou avec le mur. Sa main se porta à ses narines quand elle sentit un liquide tiède s'immiscer entre ses lèvres.
« Reste pas dehors, tu vas chopper la mort, crétine... t'es pas encore un fantôme, toi au moins. »
Regardant le fluide vermeil qui couvrait une fois de plus ses doigts fins, Ashe fut prise d'un léger rire compulsif. Et alors que Caitlyn, déjà, s'en allait, elle parla autant pour celle-ci que pour elle-même.
« Un fantôme... ou un clown triste, que les couleurs assassinent. C'est dommage, j'peux pas blairer les clowns. »
Il n'y avait rien de drôle et pourtant, elle semblait ne pas pouvoir s'en empêcher.
« Et puis qu'est-ce qu'il y a de mal à constater qu'on est plus là, hein ? Les gens sont si attachés à ce qu'ils croient être leur monde... Pourtant quand on n'en fait plus partie, on ne souffre plus tant que ça ! Regarde-moi, le pif en vrac, j'le sens même plus ! »
Que Caitlyn se soit arrêtée ou non, elle s'en fichait, elle commença à suivre ses pas.
« Les joies qu'on peut avoir ici bas sont un putain de placebo, pour l'heure je n'en veux plus. J'ai soif de voir tout ça d'un autre œil, me rendre enfin compte qu'avec ou sans moi, ça partira toujours en décrépitude et que quoi qu'il se soit passé, c'était rien qu'une blague... Une putain de blague... J'ai rencontré un mec une fois qui brûlait la vie au vitriol. Il pensait qu'aussi haut que s'élève notre tête, la gravité était toujours plus forte et notre cul toujours plus lourd, et qu'on finissait toujours par retomber comme une merde là, dans la fosse à purin... S'appelait Kyle. Il m'a offert une bouteille de tequila, on l'a finie ensemble et j'me souviens plus de la suite. J'ai aimé ne me souvenir que de sa gueule et de sa résignation qui le faisait courir toujours plus loin. J'crois que j'l'ai aimé tout court. J'ai envie d'boire, pétasse rousse. J'ai envie de bouffer tes larmes. J'ai des trucs à vomir par torrents, elle s'y verront même pas. Tu veux pas prendre un verre avec moi ? »
Caitlyn Elioth Neutre Beta
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Sujet: Re: Tonight, I found you on the shore... [PV Ashe L./Caitlyn E.] Jeu 16 Déc 2010 - 23:14
Deux âmes en perdition ? Et puis quoi encore ! Parce qu'on a mal aux yeux on devrait se ressembler et continuer à se renifler le dershe comme deux chiens qui naviguent dans la même décharge ? Il parait qu'on est grégaire que quand on a besoin des autres, quel lorsque la sève se met à bouillir et qu'on éprouve le besoin de s'épancher aux autres. Cait ne s'était jamais laissé prendre à ce genre de chose. Les autres ne sont que des livres dont la fin à du être écrite par quelqu'un un jour, banal, connu et dénué de toutes surprises. C'est ainsi qu'elle voyait les choses, des amis à usages uniques dans un monde à sens unique. Méfiez des gens les plus entourés, ce sont véritablement les plus seuls car l'ami de tout le monde n'est l'ami de personne. Cait suivait l'adage et traçait son chemin sans se soucier des autres, tendant la main quand le "jeu de la pièce" la poussait à le faire et la gardant dans la poche quand elle en avait décidé ainsi. Ashe n'était rien pour elle, un vague visage dans un New York fourmillant d'ennuis, si elle l'avait associé à une période, ca aurait été à celle qui a couvé son bonheur fragile. Pour l'heure , elle n'était qu'un élément du décors qui n'avait pas d'intérêt pour elle. Elle ne se retourna pas lorsqu'elle l'entendit livrer une opinion au vent à propos des clowns. Elle s'en foutait de son avis, de son sang sur ses mains, de son désespoir et de sa life. Elle retint par courtoisie une méchanceté acide du genre "je crois que tu me confonds avec quelqu'un que ca intéresse" et enfonçant ses mains meurtrie dans ses poches en bataillant contre la soudaine prise de conscience d'un froid terriblement mordant.
Elle la suivait en lui braillant dans le dos et peu à peu l'agacement commença à la titiller au point de presser le pas pour s'apercevoir que la Tatoueuse suivait la cadence, elle se décidait pour une altercation un peu plus virulente avec une verve plus claquante " vas tu fermer l'éolienne à merde qui te sert de gueule à la fin ?? " Elle comprendrait surement, cette situation imprévue devenait légèrement embarrassante.
Elle allait porter l'estocade lorsque ses pas s'arrêtèrent brutalement. Le discours avait touché par un élément incongru. Kyle.
Elle se tourna légèrement et toisa la jeune femme avec une expression terrifiante, le regard froid et les lèvres pincées. Pas de Hasard, jamais : seulement des pièges. La Maraudeuse venait de s'éveiller en elle et son attitude froide lui donnait l'air d'une prédatrice, le regard de son mentor, Dimitry Loyv. Du doute nait le problème, du problème l'échec. La solution : supprimer le doute et en éliminant la source. Infaillible et vital.
Ashe ne devait pas être habituée à une telle réaction, sous la neige et la nuit, le fait de ne pas connaitre ses interlocuteurs peut amener à des situation inédite comme une soudaine charge de la part d'une fille qui semblait inoffensive vous rentrant soudainement dedans et vous plaquant contre un mur, le bras écrasant votre carotide. Cait' n'était pas qu'une désespérée. C'était une tueuse désespérée.
Elle la garda fermement contre le mur l'immobilisant totalement et planta son regard devenu glacial dans le sien.
LE NOM !!! LE NOM DE CE KYLE ?? C'ETAIT KENNETH ???
Elle observa attentivement en inclinant la tête avec un sourire meurtrier.
Oui...je vois..c'est bien ca, j'le vois dans tes yeux....qu'est-ce que tu m'veux ?? Qu'est-ce tu fous là ?? T'es venue finir le travail ?? J'savais bien que je finirais par croiser un d'ses fils de pute un jour ou l'autre..marrant , j'aurai pas cru que ca serait un visage familier...hein !! On va commencer par toi, salope, Toi et tes petits copains..vous m'avez pris mon mec et mon frère...z'avez loupé la plus dangereuse des trois !! pas d'chance !!!!
Elle dégaina de sa veste un révolver de petit calibre qu'elle braqua sur la gorge de la jeune femme.
On ne butte pas une Maraudeuse en lui racontant des salades, pov conne, tire d'abord, cause après.. Mon frère, Kyle, il n'était pas mutant ! Il n'y était pour rien !!! Cramer un nid de mutants, c'était cool , hein ??? Byron...et Kyle !! Un partout, un mutant et un humain cramés !! Vous avez bien réussi vot' mission...félicitation !! Même ton baratin, tu as faillis me baiser..Kyle aurait pu dire tout ca, c'était son genre..ouais...bien essayé ! Adieu, t'auras une raison de détester les mutos...saloperie de raciste !
Ses propos étaient décousus et sa logique discutable, elle n'avait plus la lucidité suffisante pour réaliser que sa réaction était complètement à coté de la plaque et qu'elle faisait des rapprochements entres les informations hasardeuses et de ce fait, en tirait des conclusions qui ne tenaient absolument pas la route.
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Sujet: Re: Tonight, I found you on the shore... [PV Ashe L./Caitlyn E.] Ven 17 Déc 2010 - 2:42
Plaquée contre le mur à une vitesse qu'elle n'attendait pas, elle cracha le sang qui lui coulait dans la bouche à la face de son assaillante, qui ne s'en formalisa guère. Elle étouffait sous la pression de la petite diablesse qui avait bien plus de ressources qu'elle n'en avait l'air, et pourtant, ses yeux riaient encore. Prise d'une euphorie venue de nulle part, que même un brin de lucidité n'aurait su expliquer – et entre les deux jeunes femmes on ne discernait rien qui y ressemblât – elle ne devait qu'à l'entrave le fait qu'elle ne s'esclaffe pas encore en lui brillant un « VAS-Y, COGNE ! » en plein visage. C'est seulement un rictus au coin de ses lèvres qui répondit à la première question de Caitlyn. Kenneth ? Peut-être, peut-être pas, lui avait-il donné son nom complet ? Elle ne s'en souvenait plus et trouvait vraiment l'interrogation dénuée de sens. Qu'est-ce que ça pouvait lui faire à elle, au fond, qu'il s'appelle Kenneth ou Obama ?
Le discours sans discontinuité de la petite hystérique qui lui barrait toute voie de sortie entra par une oreille et ressortit presque entièrement par l'autre. Ashe ne comprenait rien à ce qu'elle lui beuglait en travers de la tronche, du moins pas les mots, juste leur couleur : l'éclair vert puissant qui la vrillait, le rouge des joues qui s'empourpraient vitesse grand V à mesure que l'autre s'excitait, et la fureur noire qui la plaquait là contre le mur glacial comme un homme devenu fou d'un désir mortel qui n'avait rien de charnel. Elle souriait encore. Elle allait se prendre une bastos dans le crâne, et elle souriait encore.
Vampire psychique aurait été une bonne façon de la décrire. Elle fixait Caitlyn droit dans les yeux, s'abreuvant du courant violent qu'elle y discernait sans mal, s'abrutissant du son de sa voix qui résonnait comme une fanfare infernale dans le caveau qui lui servait de tête. Elle en voulait plus.
Mais finalement la furie la relâcha, et Ashe retomba dans une position qui s'apparentait à de la stabilité. La bougresse l'avait si bien violentée qu'elle avait le tournis, mais bon sang, qu'est-ce qu'elle aimait ça... Caitlyn s'écarta alors, le revolver toujours à la main.
« Pourquoi tu m'butes pas, si t'es si persuadée que j't'ai fait tout ce mal ? »
Sa voix lente était rendue rauque par l'étouffement et à peine assez forte pour que la rouquine l'entende. Il y eut un frottement quelque part dans les bennes à ordure voisines.
« Ce serait si simple pourtant... Là, maintenant, me laisser me vider sur le bitume... »
Une poubelle tomba du trop-plein, suivie d'une autre. Un nouveau rire s'éleva de la gorge de la mutante aux cheveux bleus.
« Alors quoi, tu le connaissais bien ce Kyle ? Et il est mort dans un foutu brasier dont j'ai même pas entendu parler ? Ça suffit à c'que j'sois une salope de raciste ? »
Un grand boom retentit dans une benne et elle valdingua en travers de la rue au moment même où un énorme tigre, bien plus long que la normale, aux yeux trop grands et trop verts, bondissait en rugissant dans la rue, des volutes sombres claquant silencieusement à ses pattes. Bien des mois plus tôt, ce tigre avait vu le jour sous une forme japonisante, dans des couleurs crues, sur la peau de Cailyn Elioth. C'était rigoureusement le même, bien qu'il répondit mieux aux règles physique du monde dans lequel évoluaient les deux jeunes femmes. La forme massive du fauve grognant montra les dents à la petite rousse, sans s'approcher d'elle, décrivant comme un prédateur un arc de cercle à quelques mètres de là.
« La douleur t'a crevé les yeux... » soupira Ashe, fixant sa création, la couvant d'un regard presque amoureux, compatissant aussi, tandis qu'elle s'adossait au mur qui avait accueilli le choc de son dos quelques secondes auparavant.
Caitlyn Elioth Neutre Beta
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Sujet: Re: Tonight, I found you on the shore... [PV Ashe L./Caitlyn E.] Ven 17 Déc 2010 - 23:35
Pourquoi elle ne pouvait pas la tuer ? La réponse était évidente alors qu'elle desserra son étreinte et recula. Elle la connaissait. C'était une raison simple, même si on ne le souhaitait pas et bien malgré soi des liens finissaient à se tisser entre les êtres. Elle pensait sans doute quelque part que la jeune femme ne lui accordait pas plus d'intérêt que l'on puisse en accorder à ses poissons qui meurent d'asphyxie à la surface des rivières lors des fortes chaleurs. Ils cherchent le salut en ouvrant grand une gueule avide de vie et d'oxygène et finissent par charrogner dans les roseaux des berges dans une indifférence absolue. Cette brève image d'un poisson cherchant le salut à la surface tout en tentant de s'extraire de son élément pour pénétrer dans un autre totalement contre nature et létale lui traversa l'esprit et la fit soudain douter.
Ce fut bref mais salvateur. Depuis quand tout avait merdé ? Depuis qu'elle s'était laissé couler dans la violence rassurante, depuis que son chemin avait croisé un bon matin un fameux Milbury. Elle était fauchée mais heureuse lors de ces périodes de vaches maigres. A présent elle avait tout ce qu'elle voulait mais ses rêves l'avaient fuient définitivement. Elle ne regardait plus Ashe depuis quelques instants, l'expression absente comme si elle retrouvait peu à peu la raison ou qu'une vérité extraordinaire venait de s'imposer à elle.
Le bruit la rappela au monde des vivants et elle le vit venir à elle dans toute sa majesté.
Ce qui frappa d'abord fut la singularité de la réaction de la Petite Rousse. Aucun étonnement devant ce tigre surgit de nulle part, une expression quasi froide et un jeu de regards miroirs où ils se jaugèrent tous deux comme deux félins jumeaux. Elle se décala autour de lui traçant des arcs de cercles parallèles avec une démarche quasi identique à la bête. Cette danse troublante et d'une lenteur calculée se découpait de manière irréelle sur la nuit à présent neigeuse.
Ils procédaient définitivement de la même nature, c'était l'évidence.
Cait ne s'interrogeait pas sur l'origine où la réalité de cette incroyable apparition. Dans son esprit tout prenait une logique salvatrice : c'était ici et maintenant. Ce Tigre n'était autre qu'elle même, elle le connaissait pour le voir chaque matin se dessiner sur ses hanches à le voir se mouvoir et la défiant dans cette ruelle était finalement une manière de mettre un point final à son existence somme toute bien à la hauteur de sa folie.
Un léger sourire se dessina tendit qu'elle déboutonna son manteau et le laissa choir sur le sol, les yeux hypnotiquement rivés à ceux de l'animal. Si elle l'avait pu, elle se serait mise nue, ici même, mais elle doutait d'en avoir le temps. D'un geste vif elle jeta le révolver au pied de la tatoueuse toujours sans quitter le tigre d'une seule seconde d'attention.
Si il t'attaque, défends ta vie...toi tu dois t'en tirer et j'insiste, sinon tout ca ne servira à rien... Quand tout sera fini, racontes un jour à qui le veut ce que tu auras vu..Une nuit, une fille de New York complètement barrée a rencontré sa mort et s'est défendu bec et ongles contre elle sans aucune haine..tu leur diras qu'j'étais une mutante et que j'en étais fière mais qu'je suis morte comme une humaine et faisant quelque chose de surhumain, affronter à main nue un tigre...putain, La Classe Américaine, hein ! ......... Bordel..Dimitry, tu vas en crever de Jalousie...ca c'est une sortie qui vaut le coup de vivre, mon chou, tu trouves pas ?
Elle inclina la tête avec une douceur illuminant son visage jusqu'ici torturé par la douleur et écarta les bras paumes ouvertes vers la bête, en ce plaçant dans une posture d'attente tranquille.
On va faire qu'un, ca t'dis ?...Gros chat ♥ Comme avant... Tu n'peux pas m'faire peur parce que t'es moi et qu'j'ai pas peur de moi. Alors ou on s'latte ou on s'aime mon beau..mais reculer, ca nan...faudra t'y faire. En tout cas..merci...j'sais pas trop pourquoi..mais merci.
Invité Invité
Sujet: Re: Tonight, I found you on the shore... [PV Ashe L./Caitlyn E.] Sam 18 Déc 2010 - 15:22
Alors que la belle et la bête se faisaient face, Ashe glissa lentement, le dos contre la paroi, tombant comme un pantin délaissé au pied du mur. Sa douce chute ne fit presque aucun bruit, ressemblant à celle du dormeur dans les bras de Morphée. Pourtant elle avait les yeux bien ouverts et observait la scène en souriant avec tendresse. Elle n'avait pas voulu qu'il vienne. Elle ne l'avait même pas espéré. Comment aurait-elle pu, alors qu'une autre de ces créatures lui avait coûté tant d'énergie et vivait encore à l'abri des regards ? Ashe ne pouvait pas donner vie à deux de ces êtres en même temps, du moins c'était ce qu'avait prouvé son expérience jusque là. Peut-être Anthony avait-il senti qu'elle avait besoin du semblant d'âme qu'elle lui avait donné, là, maintenant; peut-être s'était-il endormi et peut-être cette apparition vengeresse était-elle son rêve à travers le rêve... Quelle que soit la raison de sa venue, la jeune femme était persuadée qu'elle était liée à sa première création. Elle le savait parce que ce que son manque de lucidité présent l'empêchait de voir, c'était qu'Anthony crucifié dans son appartement n'était qu'un réceptacle. Elle s'était partiellement insufflée en lui, elle avait, pour la première fois, donné le souffle à une créature de son fait en laissant sa propre vie réelle s'y réfugier, pour se protéger de l'ombre qui l'engloutissait et dévorait à présent les restes d'elle.
Caitlyn jeta l'arme vers elle et Ashe n'y prêta même pas attention, ses yeux posés sur le tigre à la souplesse longiligne et à la puissance indolente, remplis de larmes malgré ce sourire toujours présent sur ses lèvres.
Elle se souvenait des heures qu'elle avait mises à élaborer le tatouage, de son dialogue avec Caitlyn, de la scène cocasse qui les avait occupées ensuite lorsque le pouvoir de la petite rousse n'avait pu être retenu... N'était-ce pas quelque souvenir heureux d'une époque où, l'une comme l'autre, elles étaient totalement différentes ? L'animal était la preuve que ce temps-là avait réellement animé leurs existences, et sans doute celle qui, derrière les remparts muets de la folie, pleurait chaque seconde de plus passée dans l'obscurité d'une prison intérieure était celle qui souriait à l'avatar de ces heures plus douces.
Il était donc inutile de ramasser ce revolver, d'être affolée de la soudaine présence de ce tigre, de croire qu'il lui ferait du mal, et même Caitlyn dans le film qu'elle était en train de se faire d'une fin épique que la tatoueuse irait conter par monts et par vaux comme un Homère nouveau, tout cela était tellement drôle selon l'anglaise qu'elle ne s'arrêta pas là dans son hilarité d'aliénée, laissant rouler sur ses joues des larmes indéchiffrables, le bas du visage toujours marqué par les traînées de sang.
La bête réagit à peine aux paroles de celle qui lui faisait face. Elle se contenta de la jauger, immobile, leurs yeux jumeaux échangeant un long discours sans mots mais sans doute plus éloquent encore. Feulant toujours, il se déplaça sans la quitter des yeux pour se rapprocher d'Ashe, qui tendit le bras vers lui, jusqu'à ce que ses doigts courent sur le pelage roux lacéré par les ombres, y contemplant Caitlyn, la petite rouquine déchirée par une vie trop obscure. Ashe avait dessiné un tigre en lui demandant de lui faire confiance car c'était comme ça qu'elle l'avait perçue, avec ses grands yeux de jade pleins d'une vie foudroyante, et les ténèbres du silence et de la fuite qui léchaient ses pas, effaçant toute trace.
L'animal, qui faisait sans doute deux fois la taille de la petite rousse, s'assit là, la fixant toujours avec fierté, n'ayant pas l'air de vouloir l'attaquer si elle conservait une telle attitude. Ashe lui faisait confiance, même si elle savait qu'elle n'avait aucun contrôle sur lui. Depuis le coma qui l'avait scindée en deux, sa vie n'était qu'improvisation, elle se fiait aveuglément à la suite des événements, et il en serait ainsi jusqu'à la fin de cette ère.
Caitlyn Elioth Neutre Beta
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Sujet: Re: Tonight, I found you on the shore... [PV Ashe L./Caitlyn E.] Sam 18 Déc 2010 - 21:17
Ça s'oublie en silence, Ceux qui ont espéré
Caitlyn se redressa et observa tout en gardant le corps immobile, le déplacement lent à pas feutrés du félin allant retrouver la pauvre ombre contre le coin de la rue adossée au mur. Elle assista en silence à la démonstration d'affection de son tigre envers cette étrange inconnue. Ses pensées avaient une fois de plus un mal fou à s'ordonner et à analyser. Fuzzy fonctionnait à l'instinct, surement pas à la réflexion comme Kyle, son frère. Elle repoussait les questions de manière brutale, des questions que la normalité animait : le pourquoi, le quoi, le comment...des choses classiques, tellement qu'elles finissent par en devenir futiles. Ce qui comptait, c'était juste ce qu'elle ressentait là, maintenant alors que sous a lumière diffuse des lampadaires comme quasi bouffée par la nuit dansait une neige en averse de gros flocons. Elle ramassa sa longue veste beige et doucement s'approcha des la scène. Son expression était on ne peut plus adulte et sérieuse et malgré la lueur fatiguée de ses grands yeux, elle faisait pour une fois bien plus que son age. Elle s'agenouilla devant Ashe laissant ses genoux percuter le sol dans un bruit sourd amortie par la mince pellicule de neige qui s'amoncelait. Elle inclina la tête et son regard d'une douceur à présent plus triste alla de la jeune femme à la bête avant qu'avec un geste sans peur et assuré elle caresse à son tour le pelage de l'animal. Elles restèrent ainsi de longues minutes, leurs visages quasi en contact à s'entendre toutes deux exhaler l'air gelé d'une nuit à présent entamée. Caitlyn brisa le silence de la voix des amants, celle qu'on ces femmes auprès de leurs amours une fois que les corps sont repus, une voix mi enfant , mi adulte qui se livre sans s'habiller de défenses sociales.
C'est toi qui l'a fait venir, c'est ça ? Ce n'est pas une illusion, j'le sens..il est réel...Mais ce tigre, il est à moi, j'le sais, j'le reconnais..Ca veut dire que...Pourquoi tu ne m'a pas dit..ce jour là..que..que t'étais une mutante...c'est moi? c'est ca ? Il me représente, est-ce qu'il est là pour me sauver d'moi même parce que..parce que j'ai touché le fond ? Ca a un sens que ca arrive maintenant...forcément...ca doit avoir un sens..
Elle lui adressa un léger sourire avant de sortir de sa poche un paquet de mouchoir et de doucement essuyer le sang maculant le visage de son interlocutrice.
Petasse Bleue...t'es cradingue, tu r'semble à rien...je t'ai connue en meilleure forme que ca, t'as l'air d'un cadavre, je crois que j'te dois..des excuses. Mais bon, ca sert à rien de dire qu'on regrette quand on le montre déjà...par les faits...t'as mal quelque part ? Tu..Tu veux que je draine la douleur ?
En remettant son paquet de mouchoirs sa main rencontra son portefeuille, elle le sortit et exhiba à l'intérieur une photo un peu vieillotte montrant une Caitlyn plus jeune à peine sortie de l'adolescence coiffée d'une casquette et sourire mutin assise sur le capot d'une voiture de sport de type Camaro sous l'oeil de Kyle l'air assez contrarié lui faisant signe avec l'index tendu de descendre du véhicule.
Kyle...c'est..c'etait mon frère. Il est mort il y a cinq mois, et mon..enfin...l'homme que j'aimais avec lui. Un commando anti mutants, ils ont foutu le feu à l'appart...si un ami ne m'avait pas tirée de là, je serais morte aussi...depuis, je crois que plus rien ne tourne plus rond dans ma vie. J'ai fais de très vilaines choses, Ashe..t'as même pas idée..et bordel..j'en pleure des larmes de sang de ce que je suis devenu...certainement pas ce Gros Chat...pluôt une Hyène affamée... Tu disais vouloir boire mes larmes, évite, tu vas crever noyée. Alors voilà ce que je peux t'proposer..soit on finit gelée à plus pouvoir de dégager le cul du bitume sans s'arracher les fesses, soit tu remballes Gros Chat, si tu peux, et on va se torcher la tronche jusqu'à vomir cette nuit pour accoucher du jour...j'te préviens, j'sais boire.
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Sujet: Re: Tonight, I found you on the shore... [PV Ashe L./Caitlyn E.] Dim 19 Déc 2010 - 2:36
A l'approche de Caitlyn, sentant probablement la non-violence de ses intentions comme Ashe le sentait, le fauve n'émit qu'un grondement long et sourd sans broncher. Il ne bougea pas lorsqu'elle tendit la main vers lui, et resta immobile sous leurs caresses conjointes, respirant lui aussi sans que l'air froid n'en marque les effets.
Sa créatrice le contemplait avec la même expression, abattue et fervente à la foi. Elle se sentait si faible tout à coup. De manière pragmatique, il était facile d'affirmer que c'était à cause de cet effort de survie qui l'avait prise et qui avait fait surgir la bête sans même qu'elle ait à en toucher la source – et encore, elle ne l'avait même pas souhaité consciemment, préférant rire au nez de la Mort. Mais de son point de vue, c'était plutôt d'avoir à l'esprit tout l'amour que lui portait cette partie d'elle-même, et donc tout ce qui restait en son for intérieur de profondément vivant. Il fallait que quelqu'un d'aussi perdu qu'elle lui colle la bouche d'un flingue sur la tempe pour qu'elle arrive à voir cette main qu'elle se tendait à elle-même. Elle ignorait à l'instant si elle parviendrait un jour à recoller les morceaux, si elle en trouverait le courage, car il en faut pour accepter de faire l'effort de remonter le long d'un puis au fond duquel on végète, roulé en boule, attendant l'inondation. Peut-être qu'il était temps qu'elle arrête de jouer à la plus maligne avec la Faucheuse, qui jusque là avait bien ri de ses petits numéros, volant un peu plus de son essence à chaque fois, mais finirait par se lasser de son petit animal.
Pourtant elle ne se sentait pas prête à changer complètement. Ce n'était pas maintenant qu'elle allait gravir les kilomètres qui la séparaient de l'air libre, d'abord, il fallait qu'elle reprenne conscience d'elle-même, qu'elle délie ce qu'il en restait et qu'elle se reconstruise doucement, avant de pouvoir se remettre debout et ensuite, seulement, recommencer l'ascension. Le chemin était aussi long à parcourir tout en bas que vers le haut.
La voix de Caitlyn la sortit de cette vision et elle l'écouta sans pour autant changer d'expression ni même dévier son regard du doux flanc de sa création qui se gonflait épisodiquement suivant sa respiration. Elle ne répondit pas non plus à ses questions. D'ailleurs, Caitlyn ne semblait pas réellement attendre de réplique, entamant plutôt avec elle un soliloque qui la menait doucement vers la compréhension. Ashe avait le sentiment vague que son silence était bien plus utile à la petite rousse que les oracles décousus qu'elle serait en mesure de donner, et se tut. Celle-ci, entre deux phrases, lui sourit et gomma de son visage l'empreinte de sa faute, pas celle d'avoir violenté la jeune femme mais plutôt celle de ne pas avoir pris le bon chemin. A sa proposition, qui parut plus ou moins étrange à Ashe – elle ignorait que le don de Caitlyn fonctionnait aussi en ce sens -, cette dernière tourna enfin la tête vers elle, avec la lenteur d'un presque cadavre, mais avec dans les yeux la même preuve de vie paradoxale qui les animait depuis bien longtemps maintenant, ces flammes mortuaires comme des cierges dans la dernière demeure de son esprit malmené. Pour toute réponse, un faible sourire vint égayer son faciès et elle tendit doucement la main pour caresser la joue de Caitlyn, ses doigts encore rougis du sang qui avait coulé sur ses lèvres désormais glacé par l'air mordant qui donnait à ses doigts la froideur et la rigidité de ceux d'une morte.
Caitlyn sortit alors son portefeuille et en extirpa une photo qui attira aussitôt l'œil de la tatoueuse malgré ses réflexes et son énergie très limités. Sur cette photo il y avait, en plus jeune et en apparente meilleure santé physique, le Kyle dont elle parlait quelques minutes auparavant. Elles avaient donc bien fait allusion au même. Oui, Ashe se souvenait parfaitement de son visage. Elle l'avait dessiné, d'ailleurs. Elle se souvenait également, en observant sa façon de se tenir sur la photo, qu'elle avait esquissé plusieurs fois ses postures, la manière qu'il avait de se mouvoir dans le bar où elle l'avait rencontré, pendant qu'il était affairé à autre chose, elle ne savait plus quoi. Il restait quelque chose de Kyle quelque part dans sa mémoire, dans son esprit, quelque chose de plus consistant qu'un visage photographié dans un souvenir aussi bref qu'évanescent, une attitude, une manière de penser, ces choses qu'on ne décrit jamais bien mais qui prennent des accents chromatiques quand on y est exposé – et ça, Ashe le percevait toujours avec une acuité pointue et tenace, autre raison pour laquelle elle se souvenait si bien de Caitlyn après tout ce temps.
Elle avait pris la photo des mains de la petite rousse, ou plutôt, celle ci l'avait laissée entre ses doigts qui, à mesure que la mémoire de Kyle lui revenait, serraient la photo avec de plus en plus d'assurance, et même de l'envie. Ainsi, il était mort. Et c'était peu de temps après qu'elle l'ait connu. Elle avait eu de la chance... Pourquoi ? Pourquoi lui avait-on enlevé la chance de le revoir ? Elle n'avait jamais nourri d'arrière-pensée vis-à-vis de lui, mais il lui était apparu comme une de ces personnes qui vous insufflent quelque chose de presque palpable, une nouvelle pièce du puzzle, un nouveau fil dans l'ouvrage, quelque chose qui manquait à la cohérence de votre existence et vous ne le saviez même pas. Une nouvelle aide dans votre escalade désespérée vers les hauteurs. Ses yeux s'embuèrent à nouveau, mais elle savait que ces larmes-là ne couleraient pas. Il n'y avait pas de raison à cela, elle le savait seulement. Et puis, elle avait du mal à se faire à l'idée qu'il soit réellement mort. Parti à jamais. Envolé. Disparu. Ça lui semblait presque surréaliste. Un peu comme s'il s'était juste absenté pour un peu plus longtemps que prévu, mais pas pour toujours. En outre, elle savait ce que cela signifiait de perdre un frère. Elle le savait par cœur. Si bien qu'elle en sentait la plaie infectée la lancer encore plus.
Elle n'en écoutait pas moins ce que disait la sœur de Kyle. Et cela en revanche elle n'avait pas le moindre mal à le croire. Caitlyn sentait le sang, pas au sens propre mais dans un sens qu'Ashe comprenait parce que c'était le sien. Kyle sentait le sang lui aussi. Daniel également. Un nombre incalculable de gens sentait le sang dans cette ville pour peu qu'elle leur ait parlé suffisamment pour discerner quelque chose en eux, et à vrai dire, l'exotisme était devenu l'inverse : existait-il encore des innocents ici bas ?
Elle parut ne pas intégrer la remarque de Caitlyn sur sa probable fin tragique si elle choisissait de recueillir ses pleurs. En fait, c'était comme si ces mots avaient autant de sens pour elle que de dire à cet instant présent « Je vais bien ». A leur échelle, elles n'allaient pas si mal comparé à tout à l'heure, cependant elles savaient bien toutes les deux qu'elles jonglaient comme ç'avait certainement été rarement le cas dans leur passé, quoi qu'elles aient subi – une accumulation de tant de choses... Même si elle ne connaissait finalement pas grand chose de la tueuse à la chevelure de feu, Ashe, rien que de penser avec objectivité pour la première fois depuis un siècle qu'elle avait peut-être elle-même mis fin aux jours de l'homme qu'elle avait reconnu comme étant son complément absolu, se sentait relativement proche d'elle d'une façon singulière.
Elle tenta de sourire en écoutant l'exposition de son plan, mais fut forcée d'adresser un regard gêné à Gros Chat.
« Il prendrait très mal le fait que j'essaye de le ranger dans sa boîte, et tu n'aimerais pas trop toi non plus. Il est unique. Quand je l'effacerai, tu devras lui dire au revoir pour toujours. »
Elle passait sa main sur le dos du tigre qui émit un grondement plaintif et commença à s'agiter. Ashe retira sa main, la bête tourna la tête vers elle avec un air moins paisible que lors des quelques minutes précédentes.
« Tu vois, il se fâche. Et puis j'ai envie de le garder un peu... J'en suis assez fière mine de rien. Mais j'connais un endroit où on pourrait picoler sans qu'il gêne, si t'as rien contre les squats. Quant à savoir boire... »
Elle leva la tête vers Caitlyn en riant presque.
« Ces derniers temps, j'suis bourrée ou défoncée vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Oh, tiens, tu dois y tenir. »
Elle tendit la photo qu'elle avait gardée serrée dans sa main à sa propriétaire.
Caitlyn Elioth Neutre Beta
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Sujet: Re: Tonight, I found you on the shore... [PV Ashe L./Caitlyn E.] Jeu 23 Déc 2010 - 23:08
Cait récupéra la photo et la regarda longuement, une expression assez triste peinte sur son visage.
Oui..j'y teins. C'est tout ce qu'il me reste de lui et d'mon passé. Tout a cramé..pfff..plus rien..c'est comme ci..comme ci...j'avais été effacée avant l'heure tu vois ? J't'ai dis que j'étais originaire de la cote Ouest ? Nan ? au et pis..tu dois t'en battre de ma life..tu veux qu'on ne pense qu'au présent, c'est bien ça..Moi ca fait 4 ans que je ne fais que ça. J'ai connu les squattes aussi et la fin qui te déchire le bide, j'ai jamais eu trop de thunes..enfin jusqu'à maintenant. Et tu sais quoi ? Maintenant qu'j'peux avoir tout ce que je veux en claquant des doigts et bien...je ne me suis jamais autant fais chiée...
Elle inclina la tête en regardant Gros Chat, d'une façon intriguée.
Heuu si j'comprends bien, j'ai plus de tatouage c'est ca ? Merde..j'adorais ce que t'avais fais pour moi...ca va me manquer...si tu m'en refais un, j'essayerais de penser à un truc qui ne peut pas me faire de mal..un castor tiens..j'en connais un que ca ferait marrer..
D'un geste rapide et qui dénotait la véritable force de Cait, elle pris le bras de la jeune tatoueuse et la releva quasiment d'un mouvement sans manifester le moindre effort. Au regard un peu étonné de sa compagne d'un soir , elle répondit avec un sourire un peu espiègle.
J'suis ptete un petit gabarit mais t'y fit pas, j'ai rousté plus de golios que t'as descendu de bouteilles "fillette". Bordel, tu ressembles à un cadavre Ashe..il t'est arrivé quoi pour que tu cherches à ressembler au Titanic à ce point ? Tu m'fais pitié, pétasse bleue.
Sans vraiment s'en rendre compte, elle époussetait le vêtement de Ashe à la manière d'une mère houspillant son enfant qui se serait trop roulé dans la neige. Il n'y avait rien de contrefait dans ce geste, le naturel de ses intentions trahissait la nature profonde de la Petite Rousse. Une écorchée vive avec le cœur sur la main et une volonté insatiable de se rapprocher de ceux qui lui ressemblaient. Elle termina son inspection par une pichenette inattendue sur le Nez de l'étrange Artiste. Elle leva les yeux vers le ciel.
La neige, c'est froid et c'est d'un chiant à trouver Derrick palpitant...surtout..ca m'fais réfléchir et franchement..j'ai plus envie d'ca...bon, on s'casse , Goth Anorexique ? Tu m'traines où ?
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Sujet: Re: Tonight, I found you on the shore... [PV Ashe L./Caitlyn E.] Mar 1 Fév 2011 - 18:41
La richesse prenait toujours une couleur inattendue. Pour Caitlyn elle semblait avoir longtemps gardé une teinte verte, celle du papier qu'on pose sur un comptoir en se sentant peut-être plus puissant, plus en sécurité que si on ne le possédait pas. La richesse pour Ashe n'avais jamais eu cette nuance-là, car elle n'avait jamais vraiment vécu dans un besoin tel que l'argent lui parût une sauvegarde. Née dans un milieu aisé, elle avait pourtant dévalé des escaliers dérobés à sa vue jusqu'au moment critique, et n'était pas sans savoir ce que cela signifiait de ne plus rien avoir bien que sa définition du dénuement soit ne soit pas tout à fait la même. L'impression qu'elle avait de tout cela était qu'elles deux, après bien des errances lointaines, étaient arrivées à une même notion par des chemins différents. Toutes deux étaient la proie d'un vide immense qui ne pouvait que s'accentuer jusqu'à ce qu'elles rompent, ou qu'un élément encore inconnu vienne les sauver – car il était inutile de prêcher le ressaisissement, il était bien trop tard. Elles s'étaient amputées de leurs dernières ressources aussi bien l'une que l'autre.
Changeant tout à fait de sujet, la petite rousse exposa ses regrets face à la disparition de Gros Chat. Ashe pensa avec un sourire amusé (certainement pas mal atténué par sa présente condition de zombi) que sa méprise due à sa méconnaissance du sujet vaudrait presque qu'elles aillent creuser une sépulture pour la bête, comme deux gamines tristes qui vont enterrer un petit oiseau qu'elles auraient recueilli dans l'espoir de la sauver sans savoir que leurs soins ne seraient pas les bons, l'inhumant avec une solennité attendrissante. Mais elle ne se sentait pas l'énergie de faire ce genre de plaisanterie, juste celle d'honorer l'invitation de Caitlyn qui avait prononcé les mots magiques : la jeune anglaise se sentait revigorée pour le temps qu'il faudrait à encaisser une ou deux bouteilles de plus, et l'envie d'alcool se faisait sentir avec impatience.
Comme répondant à ce désir, la rouquine l'aida à se relever avec une facilité déconcertante. Ashe n'avait pas vraiment conscience de son poids actuel et s'en fichait éperdument, et bien qu'elle ne pesât sans doute plus qu'une quarantaine de kilos, elle ne put s'empêcher de regarder Caitlyn d'un air déconcerté. La jeune femme le remarqua et s'en amusa, mais enchaîna très vite sur ce qu'elle ne faisait peut-être que remarquer vraiment, à savoir combien l'état physique de la tatoueuse était déplorable. N'attendant vraisemblablement pas de réponse à sa propre question à ce sujet, elle ne recueillit de la fille aux cheveux bicolores qu'un vague sourire triste. Sa façon de dégager la neige des vêtements de celle-ci réveilla d'autres souvenirs. La cruauté de cette évocation lui échapperait complètement, et c'était une attention douce qui ne devait pas souffrir qu'Ashe en fasse le remarque. Mais cette douceur, précisément, était comme du napalm sur elle. Sa mère, sa sœur. Ces deux fantômes dont l'un hantait toujours son esprit avec l'horrible galerie des images d'une flétrissure qui la torturait encore. Dans ses rares moments de lucidité, la jeune femme se regardait dans le miroir et pleurait d'y voir Liv au bord du suicide, son corps meurtri par le désespoir, celui qui se balançait encore au bout de son nœud coulant, dans une lumière crue qui crevait les yeux de la petite Ashe Lovelace, celle de la salle de bain de leur maison en banlieue londonienne. L'ultime souvenir que sa mémoire passait en boucle à la simple évocation, directe ou indirecte, de la dernière, presque la seule véritable figure maternelle qu'elle ait contemplée et adorée dans sa vie. La pichenette lancée par Caitlyn lui fit autant de mal qu'un coup de rasoir, mais son regard resta perdu dans le vague; elle ne pouvait même pas sourire.
La petite rousse ne parut pas y prendre garde, et c'était tant mieux. Elle reprit la parole et s'employa à remotiver les troupes. La note d'humour raviva la conscience du moment présent, qui chassa de nouveau le passé vers ses bas-fonds insalubres. Ashe regarda sa conpagne d'infortune en ayant à peu près la même expression que quelqu'un qu'on a réveillé en sursaut.
" - Eh ben, tu t'souviens ptet de là où j'vivais ? C'est l'appart d'en face. Y a jamais eu personne dedans. Et j'ai des restes à gogo planqués dans l'local à poubelles, y a d'quoi boire. Et d'quoi s'shooter aussi si ça t'tente. "
Elle entamait déjà la marche. Gros Chat, levant les yeux vers sa créatrice, déploya son long corps et commença à la suivre.
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Sujet: Re: Tonight, I found you on the shore... [PV Ashe L./Caitlyn E.]
Tonight, I found you on the shore... [PV Ashe L./Caitlyn E.]