Du Molière tout craché ! (Vermine et Léo)

Il y avait moins de cinq minutes, Léo désirait le tabasser ; maintenant il lui demandait son aide ? Ernest eut une sorte de gloussement goguenard. Avant que Miss Duval ne parte, il lui avait promis de quitter la confrérie « dès qu’il le pourrait » ce qui, avouons-le, était très vague donc peu contraignant. La situation aurait put être catastrophique. Au lieu de cela, elle devenait mirifique. Voilà sans doute pourquoi, en relâchant la pression, l’enfant-rat se montra à l’homme-lion tel qu’il était en réalité : froid et égoïste. Son unique œil tomba sur son (ex)ami telle la lunette d’un snipeur. On put y lire l’âme du criminel.

-Si ça m’intéresse ? reprit-il.

Ces seuls mots et le ton avec lequel ils avaient été prononcé suffisaient à Sphinx pour savoir que sa cause, au fond, Vermine s’en fichait royalement.

-Qu’est-ce que j’y gagne ? La dernière fois, j’ai perdu un œil alors que ce ne devait être qu’un banal entrainement au crochetage. Là, ça a l’air risqué, j’ose même pas y penser.

Il ne fallait pas oublier que Vermine venait d’accepter d’accompagner son oncle pour mener un assassina ce qui, vraisemblablement, n’allait pas être sans danger. Mais, aux yeux d’Ernest, le glacial Mickael était plus attirant que le loyal Léo.

-Je connais les anciennes galeries. Ce sont les moins fréquentées, donc les plus intéressantes pour se cacher. Propose mois ton prix et je verrais ensuite.

De l’argent ? Peut-être mais Ernest n’était pas du genre à se limiter à des billets verts. S’appuyant au dossier de sa chaise, il eut un nouveau ricanement.

-Quand j’y pense… ta sœur a comme amoure un Confrériste et comme frère un hors la loi. Décidément, elle est bien entourée.

Une fois Maëlys partie, Vermine se montra enfin sous son vrai jour. Un gamin égoïste, insolent et pourri jusqu'à l'os.

-Qu’est-ce que j’y gagne ? La dernière fois, j’ai perdu un œil alors que ce ne devait être qu’un banal entrainement au crochetage. Là, ça a l’air risqué, j’ose même pas y penser. Je connais les anciennes galeries. Ce sont les moins fréquentées, donc les plus intéressantes pour se cacher. Propose mois ton prix et je verrais ensuite.

Léo ne connaissait pas son ex-ami si vénal. Mais évidement, il fallait bien parler du prix à un moment ou un autre lorsqu'on engageait un mercenaire.

-Je pourrais te proposer de l'argent, ou des armes. Ou bien je pourrais te laisser fréquenter ma sœur sans y mettre mon grain de sel, et même l'épouser avec ma bénédiction si c'est vraiment dans tes intentions.

Il n'aimait pas l'idée d'utiliser sa sœur comme monnaie d'échange. Mais il devait apprendre à lui lâcher la bride ou elle lui en voudrait à jamais. Le mieux était finalement de la laisser avec ce...truc, et de la laisser voir par elle-même qui il était vraiment. Et puis une fois que son nom serait blanchi, Léo pourrait veiller sur elle de plus près.

-Quand j’y pense… ta sœur a comme amoure un Confrériste et comme frère un hors la loi. Décidément, elle est bien entourée.
-Je ne suis pas un criminel, juste la victime d'une manigance de ces connards de ricains. Alors réponds-moi, qu'on en finisse.

(tu peux répondre tout de suite, Neko ne reviendra pas avant un moment)

-Et bien, venant de toi, jamais je ne me serais attendu à ça, répliqua Ernest, glacial. Après ton show de tout à l’heure, tu es prêt à me donner ta sœur. Bonjour la fraternité !

« Donner », le terme était excessif et c’était volontaire. Vermine se plaisait à titiller son interlocuteur, sachant pertinemment qu’il était impulsif. Le pousser à la faute était un moyen de l’éloigner de sa sœur. La féline avait prévenue : elle ne tolérerait pas une bagarre. L’enfant-rat était ainsi. Il se battait avec les mots sans doute bien mieux qu’avec ses armes. Sa lute était d’autant plus insidieuse qu’elle se dissimulait derrière cette discussion d’affaire. Et si Sphinx ne craquait pas, alors le marché serait conclu. Ernest ne pouvait que gagner dans cette histoire.

-Mais bon passons. Mon grand, la relation entre ta sœur et moi ne dépend pas de toi. Tu ne peux donner ce qui ne t’appartient pas. Alors je vais opter pour l’argent. Les armes, à la confrérie, y’a que ça.

Avait-il vraiment besoin d’argent ? En fait, non. Il s’apprêtait à retourner auprès de son père milliardaire. Mais peu importait. Il n’en tint pas compte. L’histoire de l’homme-lion, même s’il ne se sentait pas du tout impliqué, athéisait sa curiosité. Il voulait en savoir plus. Rien que pour ça, il ne refusa pas tout net de continuer les tractations.

-Dis-moi en plus. Je veux savoir où tu désires te rendre exactement, combien de gars y’a avec toi, ce que tu va fabriquer une fois sur place… bref, tout ce qui peut me concerner. Je fixerais mon salaire en connaissance de cause.

Léo crispa les mâchoires, mais ne céda pas devant les fanfaronnades de Vermine. Il avait le sang chaud et avait toujours beaucoup de mal à rester calme face à l'injustice. Mais la cause était suffisamment importante pour qu'il parvienne à ranger sa colère dans un coin de son portefeuille.

-Dis-moi en plus. Je veux savoir où tu désires te rendre exactement, combien de gars y’a avec toi, ce que tu va fabriquer une fois sur place… bref, tout ce qui peut me concerner. Je fixerais mon salaire en connaissance de cause.

Léo se décrispa. Il préférait parler en termes d'affaire, ça lui évitait de trop penser au dégoût que lui inspirait le rat.

-La cible, c'est le QG de la CIA de New-York, plus précisément la section des archives au deuxième sous-sol. J'aurais deux hommes armés et entraînés avec moi, plus un spécialiste en informatique qui nous assistera à distance par oreillette interposée. Une fois entrés nous allons fouiller les dossiers papiers et en même temps notre hacker piratera à distance les fichiers informatiques jusqu'à trouver ce qu'on cherche. Si en passant quelque chose t'intéresse là-bas il ne faudra pas hésiter à le prendre.

L'opération était déjà bien préparée, mais le moyen d'introduction restait encore un point obscur jusqu'à présent.

-Je ne te mens pas, ce sera risqué. Le bâtiment est hyper-surveillé et dès que l'alerte sera donnée il deviendra un piège mortel. Mais tu m'as montré que tu avais des couilles. Reste à savoir si tu en as assez.

-Des couilles, j’en ai assez pour ça, lâcha sèchement l’enfant-rat, pour bien faire comprendre que le défi ne l’effrayait pas. Seulement, faut l’envie de les risquer, ajouta-t-il, narquois.

Il marqua une pose et observa son assiette vite. Avec tout ça, le repas était passé au second rôle, voir au troisième. Il lui fallait commander un plat de résistance. Dans cette optique, il s’empara du menu. Ce ne fut qu’après l’avoir observé qu’il reprit la conversation.

-Le QG de la CIA, rien que ça. Je mettrais pas les pieds là-bas. J’ai rien à y chercher moi. Mais je t’y conduirais, toi et tes potes. C’est l’essentiel, non ? Je vous guide dans les égouts et après, j’me tire. Pour ça, c’est 1 000 dollars. 2 000 si tu veux que j’attende pour le retour. Les villes galeries, c’est un vrai labyrinthe, tu sais. En tout cas, c’est payable d’avance et non remboursable. Je connais le chemin mais je ne sais même plus s’il est encore praticable. Ils ont très bien put le condamner. Et puis, là-dessous, on peut faire de mauvaises rencontres. Les mutants qui se réfugient dans les égouts sont pas beaux à voir, pas agréables à côtoyer. Il semble que je correspond au format. Il sourit. Mais moi, c’est le petit model. Bref, tu m’as compris. Passer par les égouts, c’est pas sans danger. Alors, ça te va ?

-Des couilles, j’en ai assez pour ça. Seulement, faut l’envie de les risquer.

Léo s'autorisa un sourire. Pas bête, ça ferait un bon proverbe. Proverbes dont justement raffolaient les soldats.

-Le QG de la CIA, rien que ça. Je mettrais pas les pieds là-bas. J’ai rien à y chercher moi. Mais je t’y conduirais, toi et tes potes. C’est l’essentiel, non ? Je vous guide dans les égouts et après, j’me tire. Pour ça, c’est 1 000 dollars. 2 000 si tu veux que j’attende pour le retour. Les villes galeries, c’est un vrai labyrinthe, tu sais. En tout cas, c’est payable d’avance et non remboursable. Je connais le chemin mais je ne sais même plus s’il est encore praticable. Ils ont très bien put le condamner. Et puis, là-dessous, on peut faire de mauvaises rencontres. Les mutants qui se réfugient dans les égouts sont pas beaux à voir, pas agréables à côtoyer. Il semble que je correspond au format. Mais moi, c’est le petit modèle. Bref, tu m’as compris. Passer par les égouts, c’est pas sans danger. Alors, ça te va ?
-2000 dollars ? C'est cher. J'espère que ça les vaut. Je peux t'en payer 1000 tout de suite, et le reste après, pour être sûr que tu ne vas pas filer pendant qu'on fouille les archives.

Il tira de sa veste un portefeuille en cuir dont il tira une poignée de billets qu'il compta, puis en sortit un autre dans lequel il préleva des billets verts. Il dût déballer au final trois portefeuilles pour rassembler la somme. Ces portefeuilles, il les avait pris à des personnes qu'ils avaient pris en otage un peu plus tôt, des personnes assez riches en général.

-1000 dollars.

-Pas si fort. Ici, y’a pas que toi qui a de bonnes oreilles.

Les exclamations de Léo, plutôt modérées, ne risquait pas à elles seules d’attirer l’attention mais il ne fallait pas oublier ce qui s’était passé quelques minutes plus tôt. Vermine n’en manquait pas une pour critiquer. Cela lui permit, cette fois, de masquer sa surprise. L’homme-lion avait accepté de payer cette somme exorbitante pour un simple trajet dans les égouts sans même négocier. Ou il était nul en affaire, ou l’affaire en question était vraiment de la plus haute importance à ses yeux, ou il se fichait royalement de l’argent… argent qui manifestement ne lui appartenait pas. Tant de portefeuilles ? Tant de billets sur lui ? Merde, mais qu’est-ce qu’il avait fabriqué pour avoir ça en sa possession ? Malgré les apparences, c’était un vrai magouilleur.

Ernest s’empara de la liasse et recompta afin d’être sûr. Les 1 000 dollars étaient là et heureusement car s’il en avait manqué ne serait-ce qu’un, il l’aurait fait savoir.

-Ok, on fait comme ça. L’autre moitié à votre retour du QG, fit-il en rangeant l’argent dans une poche intérieur de son veston. Zut alors, ça va m’obliger à espérer que vous réussissiez. C’est con. Son insupportable sourire malicieux, ce même sourire que devait tant apprécier la féline, fit son retour. Bon, j’attendrais pas non plus indéfiniment en bas. Toi et tes potes, vous conviendrez d’un délai au-delà duquel je considérerais que vous vous êtes fais prendre. Il faudra aussi, et bien, que vous fixiez une date, qu’on se mette d’accord du lieu de rendez-vous. Ha, et prévoyez, si possible, de quoi dessouder, découper, voir même faire sauter des obstacles. Ce serait bête de votre beau plan bien préparé tombe à l’eau à cause d’une simple grille. Et puis, évidement, il faut des lampes, mais ça va de soi.

L’enfant-rat maqua une pose. Malgré le fait qu’il désirait nuire à son ancien ami, il devait admettre que cette petite opération l’excitait. C’était amusant de jouer à ce genre de jeu. S’adossant de nouveau à sa chaise, il conclut.

-Et bien je crois qu’on a tout dit sur le sujet. Autre chose à me dire ? Me concernant, je ne suis pas libre ce soir. Je fais une sortie « familiale » avec mon oncle. A part ça, y’a mon travail à la Confrérie, plus ou moins chronophage.

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-Tu vois, il baigne déjà dans les affaires jusqu’au coup. Pas si juvénile que ça, mon neveux.

La grosse laisse de billets n’avait pas échappé au regard ‘aigle de Mickael. Il en avait sourit. Pourtant, intérieurement, il était déçu, déçu de voir que son neveu, si jeune, marchait déjà sur ses traces. Il ne trouverait pas le bonheur ainsi. Willard en savait quelque chose. Il pouvait se venter d’être devenu homme faisant peur aux mutants, un être presque mystique autour duquel planait nombres de rumeurs. Mais quel en avait été le prix. Vermine, Léo, personne ne pouvait l’imaginer. Son destin, il ne le souhaitait à personne. Vivre au rythme des coups de feu, courir après l’ombre des billets, ce n’était pas une vie. Mickael se savait misérable. Il avait tout raté.

-C’est vrai, il a l’air intéressant. Mais je ne me fit pas aux apparences. Je préfère le voir à l’œuvre.
-Moi aussi.

-Ok, on fait comme ça. L’autre moitié à votre retour du QG. Zut alors, ça va m’obliger à espérer que vous réussissiez. C’est con.
-Désolé de te décevoir. Mais ce n'est pas encore aujourd'hui que tu pourras m'éliminer de la course.
-Bon, j’attendrais pas non plus indéfiniment en bas. Toi et tes potes, vous conviendrez d’un délai au-delà duquel je considérerais que vous vous êtes fais prendre. Il faudra aussi, et bien, que vous fixiez une date, qu’on se mette d’accord du lieu de rendez-vous. Ha, et prévoyez, si possible, de quoi dessouder, découper, voir même faire sauter des obstacles. Ce serait bête de votre beau plan bien préparé tombe à l’eau à cause d’une simple grille. Et puis, évidement, il faut des lampes, mais ça va de soi.
-Hé. Tu nous prends pour des amateurs ? Ton oncle a l'air d'avoir pas mal roulé sa bosse, mais nous aussi on a pas mal bourlingué. Bien sûr qu'on ne s'attardera pas. Notre as de l'informatique nous a combiné un créneau de dix minutes pour tout faire. Et bien sûr qu'on aura du matos. Avoir été dans l'armée ça a ses avantages. Rendez-vous demain soir, 10heures pétantes à l'entrée des égouts 45B. Ne sois pas en retard.

Il fut forcé d'abréger en voyant Maëlys sortir des toilettes et se diriger vers la table.

-...Et je pense que c'est important que tu sois franc avec elle. Si tu l'aimes vraiment tu dois tout lui dire.

(Encore à toi de répondre, Maë répondra juste après.)

Bien. L’affaire était conclus. Demain soir, Ernest n’avait rien de prévu, c’était idéal. Maintenant, il n’y avait plus qu’à espérer que l’opération échoue, que Léo et ses bottes se fassent prendre. L’enfant-rat préférait de loin éloigner définitivement le frère de son aimée plutôt que de gagner encore 1000 dollars. Mais ça, il se garda bien de le dire. Il se contenta de sourire au dernier conseil de Sphinx.

-Arrête mon grand, tu n’es pas crédible. Personne n’est franc en se monte, toi le premier qui a caché à ta propre famille ta survie. Alors tes conseils, tu te les mets où je pense, pigé ? Bref. Demain-soir, 10 heures, j’y serais.

Sur ce, Vermine se tourna vers la féline qui s’approchait de la table. Comme par magie, son visage de rongeur parut plus jovial.

-Et bien, te revoilà devenue radieuse ! fit-il, joyeux. On a terminé avec ton frère. C’est dingue, je pensais le connaitre mais aujourd’hui, je le redécouvre, ajouta-t-il, mesquin.

Neko revint des toilettes apaisée. Elle s'était fait la totale. Se passer de l'eau sur la figure, faire des exercices de respiration pour se calmer, se remaquiller, deux gouttes de parfum derrière chaque oreille. Elle arriva alors que son frère et son amant semblaient en grande conversation.

-...Alors tes conseils, tu te les mets où je pense, pigé ? Bref. Demain-soir, 10 heures, j’y serais.

Elle fronça les sourcils. Qu'est-ce que ça voulait dire ?

-Et bien, te revoilà devenue radieuse ! On a terminé avec ton frère. C’est dingue, je pensais le connaitre mais aujourd’hui, je le redécouvre

*Moi aussi...*

Elle se rassit.

-Me revoilà. Pas de disputes, j'espère. Parce que ma promesse de tout à l'heure tient toujours. Si n'arrivez pas à vous entendre, aucun de vous deux ne m'aura.

Elle soupira, trop fatiguée pour se remettre en colère. Elle sentait déjà que ce ne serait pas facile avec ces deux-là.

-Bon. Ben je sais pas pour vous mais moi j'ai encore de la place pour un dessert.

Oui, Vermine semblait quelqu'un qui aimait jouer la carte de l'hypocrisie. Sans doute l'avait-il déjà jouée lorsqu'il avait abordé l'homme-lion pour la première fois et l'avait convaincu de lui apprendre des trucs. Décidément les choses s'annonçaient plutôt mal. Mieux valait qu'il garde un œil derrière la tête tant qu'il serait avec Vermine.

-Bon. Ben je sais pas pour vous mais moi j'ai encore de la place pour un dessert.

L'idée était tentante, mais si un flic entrait ici ça se terminerait en jeu de massacre, et mieux valait éviter ça.

-Je suis désolé, mais il vaut mieux que je ne m'attarde pas. J'aurais adoré rester mais je dois filer...des choses importantes à finir. Je te promets que j'aurais bientôt l'occasion de revenir te voir. Je trouverais ton adresse sans problème, et on pourra se voir régulièrement. Ça te va ?
-Oui mais...
-Allez, j'y vais. Fais bien attention à toi.
-Attends...

Après avoir embrassé sa sœur sur le front, il se leva et se dirigea à grands pas vers la porte. Pas d'uniformes à l'horizon, il sortit et se fondit dans la foule des passants.

Bon débarra. Léo s’en était allé, laissant seul le couple te tourtereaux. Ernest soupa d’aise.[ :I]

-Un dessert, oui, volontiers, [i]fit-il, tout sourire.

Mais au fond de lui, il ne souriait pas. En fait, il s’interrogeait. Il aurait été plus stratégique de jouer la carte de l’hypocrisie jusqu’au bout, de tout faire pour être en bon terme avec le frère de son aimée. Pourtant, il n’avait put s’y résoudre. Il avait été désagréable parce qu’il en avait eu un besion viscéral. Plus que ce que représentait Sphinx, c’était le moment et la façon dont il était réapparut qui avait irrité l’enfant-rat. Un moins entier qu’il n’avait pas vue son amour. Cet instant était à EUX. Léo avait tout gâché. Enfin non, puisqu’il était partit.

-On était ami, avant, dit-il, tout d’un coup, comme pour s’excuser. C’est dommage, ces retrouvailles auraient put mieux se passer.

Vermine prit le menu pour choisir ce qu’il allait commander. Mais il avait la tête ailleurs. Alors son regard erra plus que ne lit.

-En tout cas, je suis content pour toi. Ce n’est pas tout les jours qu’on voit un proche ressusciter. Je te promets que j’essaierais de mieux m’entendre avec lui. Ça rime à rien de se bigorner comme ça.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, Ernest était sincère. Seulement, il doutait de pouvoir respecter cette parole. Il était facile de dire vouloir s’entendre avec quelqu’un quand le quelqu’un en question est absente. Tout juste espérait-il qu’il aurait la force d’essayer.

Léo était parti, il semblait pressé. La prochaine fois qu'elle le verrait il faudrait qu'elle le questionne sur son nouvel emploi du temps. Elle aurait aimé pouvoir passer plus de temps avec lui pour bien se retrouver, mais ils apprécieraient sans doute mieux l'instant sans la présence de Vermine. Neko sentait d'office qu'il serait difficile de s'adonner à l'un sans que l'autre se sente lésé. Et curieusement, elle sentait que c'était Vermine qui poserait le plus de problème. Pourtant elle savait à quel point Léo était jaloux.

-On était ami, avant. C’est dommage, ces retrouvailles auraient put mieux se passer.
-Avant ? J'espère que tu ne tiens pas compte de cet incident. Il faut que je te dise : depuis que je suis toute petite, Léo veille sur moi, me protège des autres, s'occupe de mon éducation, plus que mon propre père. Il s'est toujours senti obligé de me protéger, de me surveiller, de s'assurer que je fasse les bons choix. Alors ça a dû lui faire un sacré choc de nous voir s'embrasser. Le problème c'est qu'il me prend encore pour une gamine qui peut se faire mener en bateau par le premier pervers venu. Il finira par digérer le fait que je peux me débrouiller seule, ce n'est qu'une question de temps.

Maëlys commanda un sorbet à la framboise. Elle pensa insister pour avoir plus de détails sur ce qu'il préparaient demain soir à dix heures (pourvu que ce ne soit pas un duel à mort). Mais elle y renonça. Inutile de gâcher le reste de cette journée.

-En tout cas, je suis content pour toi. Ce n’est pas tout les jours qu’on voit un proche ressusciter. Je te promets que j’essaierais de mieux m’entendre avec lui. Ça rime à rien de se bigorner comme ça.
-J'espère bien. Si vous devez vous tomber dessus à chaque fois je ne vais pas tenir. J'en parlerais aussi à Léo. Il devra apprendre à t'accepter, et toi tu devras apprendre à ne pas te montrer désagréable. Bon, ceci était dit...ça te dirais de se refaire une partie de paint-ball après le dessert ?

(Pour moi c'est bouclé. Je te laisse finir)